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Critiques de Emmanuelle de Boysson (103)
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Le bonheur en prime

Sous le soleil d’été de l’île de Ré, avec ses people, ses plages, son ambiance de vacances, se sont rassemblés six personnages, sous la surveillance attentive de l’un deux, à l’initiative d’une démarche originale : il léguera ses biens ((et pas des moindres car Monsieur régnait sur une entreprise de confiserie florissante) à ceux de cette communauté improvisée qui lui sembleront les plus heureux. Et c’est une gageure puisque ces citoyens n’ont pas été choisis au hasard : ils sont voisins à Paris et s’entredéchirent à qui mieux mieux.

Le majordome du vieillard fait partie du groupe et voit d’un oeil courroucé les mises en scènes élaborées par chacun pour parvenir à récupérer le magot.

C’est lui qui nous relate l’évolution des relations du groupe, par le biais de son journal.



Les protagonistes sont assez typés : un écrivain aigri (il fait le nègre pour des célébrités), une bimbo dépressive (elle a perdu son boulot), un militaire impulsif et son épouse un peu paumée.



Quant à notre majordome, derrière une attitude policée, il n’est peut-être pas celui que l’on croit.



Tout est en place pour une comédie douce-amère, suffisamment légère pour ne pas s’engouffrer dans une satyre sociale. On est pas loin du vaudeville, tant par le ton que par le propos.



Ce n’est certes pas le roman de l’année, mais pour la plage (à Ré ou ailleurs, pourquoi pas.



Merci aux éditions Flammarion et à Babélio pour ce partenariat apprécié.


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Un coup au coeur

Journal de bord d’une miraculée



Emmanuelle de Boysson a vécu une expérience de mort imminente le 7 février 2022. Dans ce roman, elle en retrace les circonstances et surtout les sensations éprouvées, sans oublier les suites. Bouleversant et revigorant!



Commençons par décerner à Emmanuelle de Boysson le titre de meilleur incipit de l'année. En trois lignes tout est dit: «Je suis morte le 7 février 2022. Il était 17 h 20 lorsque mon cœur s’est arrêté. Je ne me suis aperçue de rien.»

Reste à développer cette singulière expérience d'arrêter de vivre avant de revenir au sein de la communauté des hommes.

Il y a d'abord une succession de hasards qui font qu'au moment où son cœur a lâché, Anton, son compagnon était présent. Il devait être à la rédaction de son journal, mais on lui avait demandé de rédiger une nécrologie.

«C’est donc grâce à un mort que je suis vivante» explique la narratrice qui, grâce au témoignage de son sauveur a pu reconstituer la chronologie des faits, le massage cardiaque en attendant les secours, puis les tentatives des ambulanciers de la réanimer, en vain. Le même combat du médecin du SAMU qui a pris le relais, a intubé sa patiente pour l'oxygéner. Mais le cœur reste inerte. Si bien qu'il ordonne un septième électrochoc. En vain. «Le temps est passé. Tout a été tenté. C’est fini."

Les pompiers auront finalement l'idée d'en rajouter un huitième, "un dernier pour la route». Et c'est alors que le miracle se produit!

Entre soulagement et peur des séquelles, la famille et les proches vont se succéder à l'hôpital Cochin où se joue une partie décisive.

Mais la miraculée, plongée dans un profond coma, n'en a pas conscience. Elle vit dans un univers parallèle.

Comme dans d'autres témoignages d'expérience de mort imminente, ou en anglais de NDE (Near death experience), son esprit est dissocié de son enveloppe charnelle. Elle s'envole, par exemple vers les ballons des Vosges. «Les ailes déployées, je plane au-dessus des prairies, des lacs et des forêts qui parsèment les sommets arrondis, lorsque j’aperçois mon père sur un champ d’herbes blondes. De là-haut, il semble tout petit, mais peu à peu, il m’apparaît tel qu’il était lors de nos balades sur les sentiers de randonnée, quand nous nous arrêtions pique-niquer dans une clairière, faire griller des saucisses, cueillir des myrtilles ou déguster une omelette au lard dans une ferme-auberge.» Une sensation qui va se renouveler et l'emmener dans divers endroits, seule ou en compagnie de différentes personnes, avec toujours ce même sentiment de plénitude. Et cette envie de garder une trace de ces voyages. Mais clouée sur un lit d'hôpital et appareillée de partout, l'objectif est difficile à atteindre.

Jusqu'à cet «après-midi tristounet de mars» où elle peut reprendre la plume. «La tête embuée, la main pâteuse, j'ai du mal à pianoter, les yeux qui se ferment, mais le crissement du crayon sur la feuille finit par restituer le murmure d’une fontaine, l'odeur du jasmin, la douceur d’une fourrure. Peu à peu, je renoue avec ce délié, ce lâcher, cette magie d’une pensée en action. Les phrases coulent et s’entrelacent, suivant une géographie intérieure faite d’impressions. Un pur plaisir, une renaissance, un instant à moi, la satisfaction, que jamais l'ordinateur ne donnera, d’épouser des arabesques, de vagabonder, de jouer aux devinettes, de filer la métaphore à n’en plus finir. Sans complexes, je me vautre dans le moelleux des figures et des tournures.» Et par la grâce de cette plume virevoltante, elle nous offre le cadeau de ce roman inattendu.

Avouons-le, je fais partie des sceptiques et des mécréants, de ceux qui se disent qu'un mort retourne à la poussière et qu'une fois de l'autre côté, il ne revit que dans le souvenir de ses proches. Ce qui n'est déjà pas mal. Mais je me souviens avoir été impressionné par la lecture de La Traversée de Philippe Labro. Au point de faire ensuite comme Emmanuelle de Boysson, c’est-à-dire de creuser le sujet en me plongeant dans L'Expérience de mort imminente, Une enquête aux frontières de l'après-vie de Jocelin Morisson. Préfacé par le journaliste scientifique Stéphane Allix, cet ouvrage a fait vaciller mes certitudes. Ajoutons pour faire bonne mesure, le témoignage de David Foenkinos qui, à l’occasion de la sortie de La vie heureuse, a confié à Minh Tran Huy pour Madame Figaro qu’à seize ans, il avait lui aussi fait cette expérience : «J’ai eu ce sentiment physique d’être arrêté dans cette chute extatique, et d’être remonté vers la vie. Je sais à quel point la rencontre avec la mort peut vous propulser dans une nouvelle énergie, une forme de renaissance, et cette expérience de mort a fait de moi une seconde personne. Après, pendant les mois à l’hôpital, je me suis mis à lire alors que je ne lisais pas, j’étais animé par la beauté, la sensibilité. Cela m’a propulsé de manière foudroyante ans une autre personnalité. On devient plus fort d’avoir été ainsi fragile.» Mais après tout chacun se fera sa propre opinion.

En revanche ce témoignage a une autre vertu, trop peu soulignée à mon gré. Il nous rappelle combien les gestes qui sauvent sont importants, que les premières minutes sont très importantes et qu'il ne faut pas renoncer trop vite à laisser la Camarde gagner. Jamais peut-être l'expression coup de cœur n'aura mieux porté son nom pour un livre!

NB. Tout d'abord, un grand merci pour m'avoir lu jusqu’ici! Sur mon blog vous pourrez, outre cette chronique, découvrir les premières pages du livre. Vous découvrirez aussi mon «Grand Guide de la rentrée littéraire 2024». Enfin, en vous y abonnant, vous serez informé de la parution de toutes mes chroniques.


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Le temps des femmes, Tome 1 : Le salon d'Em..

Ce roman traite de la Fronde et des Précieuses, deux aspects du XVIIème que je connais assez mal (j'ai étudié Les précieuses ridicules de Molière au collège, mais ça n'est sans doute pas le moyen le plus objectif d'en apprendre davantage sur ce courant intellectuel).

Je me suis vite sentie perdue vu la profusion de personnages historiques, de citations, d'anecdotes et d'événements historiques. D'ailleurs j'ai eu l'impression que l'héroïne était tout aussi perdue au milieu de tout ce beau monde, comme si son histoire n'était qu'un prétexte à un exposé sur cette période. C'est un procédé utilisé fréquemment dans les romans historiques, mais cette fois les ficelles sont trop grosses pour qu'elles ne gênent pas la lecture.

Je ne suis pas du tout sûre de lire les tomes suivants
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Les années Solex

Les années Solex sont celles des 15 et 16 ans de Juliette, une gamine de la bourgeoisie catholique alsacienne qui nous raconte sa vie comme elle le ferait dans son journal intime. C'est à dire tout simplement et, croyez moi, ça n'a rien de palpitant. Pendant ces deux années, sa préoccupation majeure est d'adapter son style vestimentaire à ses aspirations du moment. Tour à tour vraie minette bon chic-bon genre, fausse hippie puis pseudo révolutionnaire, Juliette finit enfin par se sentir poète et mystique. Pour décrire ces mutations, elle se répand en une série de clichés éculés, quasiment folkloriques, sur l'époque très particulière de la fin des années 60, début 70. Parfois quelques petits frissons de l'amour ou l'interdit viennent l'émoustiller, au risque de bousculer légèrement l'ordre établi mais sans qu'il y ait de quoi en faire tout un roman.

Cependant Emmanuelle de Boysson n'hésite pas à le faire. Même si son texte est accablant d'insignifiance, il faut quand même lui reconnaître le mérite (le seul à mon avis) de se montrer honnête en n'enjolivant pas le portrait de cette fille à papa qui n'est autre qu'elle même adolescente. Elle ne la fait pas plus belle et plus intelligente qu'elle ne l'est pour donner une image assez juste de l'âge dit "ingrat" ou même "bête". Un âge marqué par une grosse poussée de narcissisme et la tendance à adopter une attitude immature, désinvolte et rebelle dont on a ici la démonstration. On se souvient tous de ces années plus ou moins ingrates mais on en garde pas forcément la nostalgie.
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La revanche de Blanche

Un livre étiqueté roman historique. Je penche plutôt pour une simple romance malgré une énumération de nom prestigieux correspondants à l'époque. Pour ma part un catalogue de noms et de situations relevant de la pure invention s'y afférent ne suffit pas à classer ce roman dans la catégorie des romans historiques. Il s'agit plutôt d'une intrigue relevant de la romance.



L'auteure a essayé de pimenter les épisodes de libertinage par des détails très évocateurs mais sans non plus aller jusqu'au bout de sa démarche.



Le personnage principal a plusieurs facettes, ce qui rythme le livre.



L'écriture est simpliste et la construction du livre inégale. Roman frustrant si le lecteur s'attend à une fresque historique. Bon livre si uniquement lu dans le thème d'une romance.
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Le temps des femmes, Tome 1 : Le salon d'Em..

Je me suis régalée d'un Paris du XVIIème siècle. J'ai adoré les rencontres avec les grands de cette époque, les auteur et autres mondains. J'ai adoré les description de Paris, des intérieurs et de la façon de vivre de cette époque.



On découvre Émilie, jeune Bretonne de condition très modeste, mais qui a été élevée par un père qui lui a appris à lire et à écrire. Son père possède de très grande bibliothèque et elle a pu se cultiver à souhait. Dans cette bibliothèque on y retrouve des hauteurs très influant de l'époque et des livres très rares.

Au moment du décès de son père, Émilie est forcée d'aller de quitter sa Bretagne pour aller à Paris et rentrer au service de Mme de La Tour à Paris. Elle va y découvrir les salons littéraires où il faut être vu.

Mme de La Tour, va présenter Émilie à un vieux comte. Sans amour, elle se marie, de ce mariage naîtra un garçon. Ce mariage permettre à Émilie de pouvoir recevoir chez elle, elle aura une aisance qu'elle n'a jamais eu, elle va pouvoir dépense sans compter. Émilie rencontre Roman qui deviendra son grand amour, mais il n'est pas de son rang, il est artiste et sans le sous. De cette liaison naîtra Blanche (qui va donner le litre du second tome). Émilie va mettre toute son énergie à retrouver son amour, mais le temps passe et Roman ne revient pas.

Émilie, pour passer le temps va écrire ses mémoires sous le forme d'un roman. L'intrigue de se roman d'amour est le miroir de sa vie de son amour et de ses visites dans les salons parisiens. Elle est éditée sous un nom d'emprunt et la critique de ses sœur de salon est très bonne, elle touche presque la gloire et la reconnaissance, elle petite fille venue de Bretagne...

Mais son parlementaire de mari va être pris dans la tourmente politique de l'époque, car nous sommes au cœur des intrigues entre la Reine Anne d’Autriche et Mazarin vont bon train, Louis XIV n’a pas encore l’âge de régner.



Un roman d'amour historique, ça faisait bien longtemps que j'en avais lu un... ce n'est pas mes lectures de prédilection, mais l'auteur Emmanuelle de Boysson a su me réconcilier avec, car j'ai vraiment adoré !!!

Le XVIIème siècle n'est pas mon époque de lecture, je préfère la fin du XIXème et l'époque victorienne, mais ici j'ai vraiment adoré !!! Il y a un tome 2 qui est sorti « La revanche de Blanche » chez Flammarion le 4 avril 2012... alors pourquoi pas poursuivre...
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Que tout soit à la joie

Très jolie présentation des Edts Heloïse d'Ormesson pour ce texte très personnel de l'auteur, déguisé en roman.

En effet, E de Boysson est la petite nièce du Cardinal Danielou (Dantec dans le roman) , jésuite dévoué à sa lourde charge, mais malheureusement décédé en 1976 dans un lieu que la morale réprouve comme on le disait plus ou moins pudiquement à l'époque.Ce qui a donné lieu à des accusations indignées voire moqueuses, en tous cas infamantes pour la famille.(Dieu merci les réseaux sociaux n'existaient pas)

Et justement dans ce roman , Juliette , fille de famille de la haute bourgeoisie, arrive à Paris pour y étudier , sans trop savoir quelles matières lui conviendront.

Elle touche à tout, tombe amoureuse d'un beau gosse de son milieu, mais elle est une parmi d'autres, elle fantasme donc. Puis elle se marie, a des enfants(un enfant mort-né va la toucher à jamais) . La quarantaine arrive , elle voudrait écrire, le passé de son grand-oncle l'intéresse , elle a des relations, elle va essayer malgré le non formel de sa famille de démontrer que cet ecclésiastique voulait avant tout aider son prochain, même si parfois il s'agissait de dames de petite vertu.

L'effort est louable, l'époque bien reconnaissable, grande simplicité d'écriture tout de même.
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Un coup au coeur

Une crise cardiaque. Tout aurait pu s'arrêter là si le compagnon d'Emma n'avait pas eu le réflexe de lui faire un massage cardiaque. Au bout de 8 chocs cardiaque, 30 minutes après l'arrêt, la morte revient à la vie. Les gestes de son compagnon l'ont sauvé. Mais que s'est-il passé pendant ces 30 minutes et ces jours d'errance dans le coma ?

L'auteur raconte son expérience, de mort imminente, presque une transe. C'est un livre très intime où l'auteur ne fait pas que raconter, c'est un vrai partage. C'est un récit qui sort de l'ordinaire, une belle lecture.

Merci à Netgalley et Calmann_Lévy pour cette lecture.
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Un coup au coeur

Ce court roman nous raconte, de A à Z, l’infarctus qu’a fait Emma, avec sa brusque survenue, son sauvetage inespéré, son coma artificiel, son long séjour à l’hôpital, ses douleurs et ses nombreuses séquelles, sa difficile rééducation, pour finir par un retour à une vie qui ne sera plus jamais la même.



Le côté médical très détaillé du récit est réaliste et déroutant, tant il laisse planer une menace sur nos esprits insouciants.



La partie expérience de mort imminente (EMI) a éveillé ma curiosité et son style poétique nous offre la tentation de la survie de l’esprit après la mort.



J’aurais volontiers adhéré à cette paix retrouvée et à la puissance de l’amour ressenti qui nous attendent « de l’autre-côté », si quelques mots de l’autrice ne m’avaient pas laissé le sentiment d’être tombée dans une embuscade. Car je suis restée perplexe face au non-nommé « Celui qui crée tout », comme devant ce « Il » mystérieux.



Au final, je n’ai pas eu la révélation sacrée en lisant le récit de ces 30 minutes passées dans l’au-delà et il me restera un petit goût amer de prosélytisme.



Ce roman-témoignage, s'il n'a pas été un coup de cœur, est néanmoins enrichissant et, après avoir été happée par l’engrenage imparable d’une crise cardiaque, je croise les doigts pour ne jamais avoir à vivre ce Coup au cœur.
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Que tout soit à la joie

Voici un roman qui porte merveilleusement bien son titre. La vie n’étant pas toujours un long fleuve tranquille, autant décider dès le départ de se placer du bon côté de la rive plutôt que de plonger chaque jour dans le fleuve de la mélancolie.

C’est le cas de Juliette, la narratrice. Elle retrace son parcours depuis son arrivée à Paris lorsqu’elle était étudiante, ses désirs d’écriture et de théâtre. À l’image de son grand-oncle, un ecclésiastique renommé, elle déborde d’amour et d’optimisme malgré des épreuves qui vont jalonner sa vie. Jamais elle ne renoncera à ses rêves, et peu importe le temps que cela prendra. [Chère amie taureau, j’ai bien reconnu l’ardeur et l’élan de ce signe du zodiaque que vous mentionnez et que je partage!]

Du premier amour à la vie de famille, au gré des rencontres et à la croisée des chemins, Juliette petit à petit trouvera sa voie au sein d’un monde qu’elle aime et embellit.

J’ai pris beaucoup de plaisir à suivre cette narratrice comme si l’on piochait à chaque chapitre dans le journal intime de sa vie. Juliette n’est ni légère ni mondaine, elle est vive et de bonne humeur, elle aime ses proches, elle tient à ses projets et ne s’encombre pas longtemps des idées et personnes négatives.

Juliette a raison, que tout soit à la joie, que l’amour triomphe des peines et des trahisons! Le style est sobre et le ton entraînant, j’ai trouvé ce roman lumineux et sincère.
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Le temps des femmes, Tome 1 : Le salon d'Em..

Un roman historique qui se situe au milieu du XVIIe siècle. L'héroïne, la bretonne Emilie, instruite par son père pourtant marchand de vin, devient gouvernante dans une noble famille parisienne. Admirative des femmes cultivées qui tiennent salon, elle n'a de cesse d'être à leur hauteur.

Cet ouvrage est intéressant et bien documenté sur les salons féminins du XVIIe siècle, la période de la Fronde et la préciosité.

Les lectrices (pourquoi n'écris-je pas "lecteur" spontanément ?) désireuses de roman à l'eau de rose n'y trouveront pas leur compte, car ce n'en est pas un, celles qui auront une exigence littéraire et historique seront peut-être également déçues.

Reste un roman historique honnête mais pas inoubliable. J'apprends grâce à Babelio qu'il s'agit d'un tome 1, ceci explique une fin assez ouverte. Je lirai donc peut-être la suite.
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Le temps des femmes, Tome 1 : Le salon d'Em..

Il faut dire que la couverture de ce roman laisse présager un récit plein de romantisme car il s’agit, encore une fois, d’une histoire de femme et j’imagine, mes chères amies lectrices, que je ne suis pas la seule à vouloir dénouer ce ruban rouge !!! Allez, je commence la lecture et je trépigne d’impatience et de curiosité car je n’ai jamais lu à Emmanuelle De Boysson. La découverte étant l’un des plaisirs recherchés par la lecture, j’essaie de choisir de nouveaux horizons et des noms inconnus (de moi) et même de prendre des risques.

L’Auteure raconte la Bretagne et Emilie : de la première, elle dépeint la nature sauvage, le petit village de «Locronan» et les gens qui survivent au jour le jour et de la seconde, elle décrit l’esprit vif et la passion pour les livres. L’une et l’autre sont indomptables !

Emilie découvre la vie à Paris et sera même conviée, grâce à sa plume, à des salons de dames lettrées. Dans le cercle fermée de la « Chambre bleue », les commérages côtoient les poésies et les mesquineries égalent les jeux de séduction, Emilie fait son apprentissage dans ces boudoirs littéraires. J’étais ravie de la suivre pas à pas mais j’ai trouvé la fin injuste pour cette femme, pas vous ?



Zut je viens de voir que ce n'est plus ma couverture qui s'affiche !

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Oublier Marquise

Marquisen fille de Blanche, aime peindre et voudrait être reconnue comme une artiste. Elle est l'une des batardes de Louis XIV. Déçue par sa vie conjugale, elle rencontre Watteau, noue une liaison avec lui qui va durer jusqu'à la mort de ce dernier. Il lui apprend à modifier sa peinture. Louis XIV la reconnaît dans son testament mais c'est sans compter, Philippe d'Orléans, qui non content de l'avoir violentée casse ce testament. Marquise n'hésite pas à rentrer dans les complots contre le Régent. Elle cherche à la fois à être reconnue comme artiste et procéder à sa vengeance. Livre moyen, parfois ennuyeux, la verve du "salon d'Emilie" et de "la revanche de Blanche" n'est pas retrouvée dans ce livre.
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Un coup au coeur

Un titre choc ( un coup au coeur) et un incipit sobre et sec qui annonce la couleur : «je suis morte le 7 février 2022. Il était 17h20 lorsque mon coeur s'est arrêté . Je ne me suis aperçue de rien.» Sur la couverture, l'éditeur annonce un roman. J'aurai plutôt qualifié ce livre de récit ou témoignage

Ce livre a sûrement été nécessaire à son auteure. J'imagine bien la démarche rétrospective pour retraverser cette expérience exceptionnelle d'un arrêt cardiaque aussi brutal qu'inattendu, sans véritable signe avant-coureur et laisser une trace de ce parcours vers la renaissance. J'ai senti également les élans d'une bien jolie plume qui exprime la reconnaissance pour les proches et en particulier pour Anton, le compagnon qui a eu les bons réflexes, l'amour qui a circulé autour de ce lit d'hôpital , et le miracle d'une reprise progressive de la vie sans séquelles.

Ce livre est indéniablement écrit avec une grande sincérité, pourtant il m'a manqué quelque chose pour que je puisse être vraiment touchée. Sans doute ai-je résisté à la vision d'un possible au-delà serein et merveilleux. Je ne connais rien aux EMI ( expérience de mort imminente) et je n'envisage pas de trouver dans ce phénomène des réponses aux questions sur l'après-vie. Je souhaite à Emmanuelle de Boysson d'avoir vaincu durablement, avec ce grave accident de santé, la peur de la mort qui est plutôt le lot commun.



Ps d'une ancienne casablancaise : est-ce une correction mal venue de l'éditeur qui a transformé Mohammédia aux portes de Casablanca ( Maroc) en Mohammadia

( située en Algérie) ?







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Le temps des femmes, Tome 1 : Le salon d'Em..

Un autre texte qui m’a déçue : reçu en service presse, je devais rencontrer l’auteur dans la semaine. Je me suis donc dépêchée de lire, pour apprendre ensuite que la rencontre était reportée ultérieurement. Tant pis. Et tant mieux car il aurait été gênant de devoir discuter d’un tel texte avec son créateur.



Non pas qu’il soit absolument inintéressant : Emmanuelle de Boysson a très bien rendu l’ambiance de la Fronde et des salons des précieuses, au cœur desquelles Émilie la petite Bretonne se trouve évoluer, avant de pratiquement rejoindre leur rang par un mariage inattendu. Mais par certains côtés, j’ai eu l’impression qu’elle tachait d’imiter Jean Teulé (et mal en plus), par d’autres de grands historiens, et elle échoue … : l’équilibre n’est pas parfait entre fiction et Histoire, équilibre qui est certes l’écueil principal de tout roman historique.



Quant au personnage d’Emilie qui, comme le dit elle-même, veut seulement "entrer dans le jeu des salons" : l’auteur multiplie ainsi les références littéraires, et autres, mais sans aboutir à un style naturel, ce qui m’a rendu son héroïne complètement antipathique.



Rajoutons à cela un style pauvre, truffé de répétitions, de termes inadéquats ou de poncifs sur les hommes et femmes de ce siècle, et vous pouvez aisément concevoir mon énervement grandissant à la lecture de ce roman.



Enfin, je me suis tout de même efforcée de le terminer, pour m’en faire un avis. Mais la fin de l’histoire appelle évidemment une suite, en particulier parce qu’Emilie a égaré l’homme de sa vie et le père de son enfant – lui qui la faisait monter au septième ciel à chaque fois. Zut alors. En tout cas, je ne lirai certainement pas le second volume.
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Je ne vis que pour toi

C'est l'histoire d'une femme qui s'éveille et se réveille : une jeune bretonne, Valentine, curieuse, friande de culture, d'histoire, qui par son mariage avec un parisien, Antoine Beauregard, est lancée dans un univers très fashionable et croise Colette, Missy, Marcel Proust, la comtesse Greffulhe, Elisabeth de Gramont, Reynaldo Hahn ... Et surtout, Valentine rencontre Natalie Clifford-Barney, une américaine francophile, installée à Paris, pourvue d'une aisance matérielle indiscutable et qui mène sa vie comme elle le souhaite, elle, multipliant les liaisons saphiques toujours entre deux manipulations, car Natalie, belle, gracieuse et cultivée, n'aime vraiment qu'elle même finalement.

Lorsque les chemins de Natalie et Valentine se croise, Natalie va "s'amuser" à déniaiser la jeune femme, troublée, et qui ne comprend pas les réactions de son corps et de son coeur. Par ailleurs, le cercle littéraire très large de Natalie permet à Valentine de se lancer plus fermement dans l'écriture. Mais, si un homme peut avoir des maîtresses, une femme ne peut avoir d'amante surtout si cela se complique d'une histoire d'amour même à sens unique.

Valentine va perdre sa position sociale, son mari va demander le divorce , survivre à la guerre de 14/18, à la grippe espagnole, mais elle va y gagner son autonomie, réaliser qu'il existe d'autres femmes qu'elle peut aimer, quitter ce monde parisien pour revenir dans sa Bretagne natale et retrouver l'univers dans lequel elle replonge dans la réalité, la nature et sa force, sa paix.

Un roman agréable à lire, sur une époque que je connais pas trop mal donc je m'y suis sentie à l'aise. Je regrette néanmoins la couverture du livre qui présente certes deux femmes, mais l'une est clairement plus "masculine" que l'autre : toutes les lesbiennes ne se présentent pas ainsi et dans ce livre plus précisément, le "couple" dont l'histoire est racontée est composée de deux personnes très féminines (si un tel mot peut encore décrire une allure).
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La revanche de Blanche

J'ai eu énormément de mal à entrer dans ce livre, même si le texte est fluide, il y a beaucoup trop d'énumérations de personnages. Ça donne l'impression que l'auteure a voulu nous raconter l'histoire de l'époque et des personnes célèbres qui y ont vécus mais juste en les citant et racontant quelques anecdotes, ce qui rend le récit laborieux et difficile. L'intrigue tarde à venir. Mais je dois reconnaître que cette lecture a eu du bon, celle de vouloir relire Racine et Molière, ainsi que des biographies de l'époque.
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Balzac Amoureux

Balzac: une inlassable quête d'amour, de reconnaissance... et d'une mère aimante qu'il n'a pas eu.

Mais l'auteur ne voile pas aussi les facettes moins "reluisantes" de l'homme, et en particulier le rôle donné à ses maîtresses de couvrir ses dépenses ou ses faillites!



E de Boysson adopte un ton alerte qui rend la lecture agréable.



Une bonne occasion de voir sous un angle nouveau l’oeuvre de Balzac, et notamment les inspirations de certains de ses personnages: "un tiers des histoires de la comédie humaine est dédié à ses maîtresses et amies".
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Les années Solex

Juliette Monin, lycéenne des années soixante finissantes se rend en vacances chez Camille, sa cousine, en Alsace .La famille de Camille, engoncée dans un conservatisme provincial passablement étouffant, où il n’est question que de respectabilité, de bonne éducation pour les jeunes filles, d’un mariage de raison, de préférence avec un garçon bien né, et bénéficiant d’une « bonne situation » est en butte aux velléités d’émancipation de Camille, jugée passablement dévergondée par ses parents et Juliette elle-même .C’est l’époque de la pop music, des vestes afghanes en peau, des pantalons pattes d'eph. On lit Salut les Copains, Rock and Folk, on écoute langoureusement les Aphrodite’s Childs, on parle de la drogue sans oser en consommer ….Dans cette Alsace bourgeoise quelque peu hors du temps, Juliette tombe amoureuse de Patrice Landerneau, un jeune lycéen révolté, décidé à en finir avec le système, à s’émanciper.

Juliette cherche en fait, au-delà d’une émancipation révolutionnaire très problématique, à favoriser les forces de vie, à se diriger vers la voie authentique qu’elle devine en la compagnie de Patrice : « Il était mon Dylan, mon Donovan .Je voulais me mettre à la guitare, l’accompagner à des concerts de rock. Je me fichais de La Cause du peuple, des mais et du Petit livre rouge, tout de même un peu gênée qu’il me voit comme une fille gâtée, une fille qui n’a pas besoin de travailler. Ce n’était pas faux. (…) Et d’un autre côté, j’éprouvais l’envie de m’instruire, de m’ouvrir, de sortir de mon cocon. »



Au fil du récit, Juliette doute de plus en plus du caractère réaliste du projet de Patrice, qui sombre bientôt dans la drogue, et finit par se suicider .Pourtant, Emmanuelle de Boysson parvient fort bien à décrire ce qui habite Juliette secrètement : le désir d’être habitée par la vie, la force vitale ; Ce désir, elle l’éprouve en constatant, lors d’une séance de gymnastique que son corps la fait jouir. Ce qui l’habite elle le ressent plus tard, en rêvant de Patrice, au moment où elle commence sa nouvelle vie .elle se réveille, éprouvant une jouissance comparable à celle éprouvée lors de la séance de gymnastique quelques années plus tôt .Même si le désir d’émancipation de Juliette ne s’est pas complètement concrétisé, elle n’apparaît pas vraiment perdante : « Cette nuit-là, j’avais joui, comme le jour du BEPC ,lorsque je grimpais à la corde raide .Au-delà des années, au-delà des apparences, le plaisir était resté intact, ce plaisir qu’aucune photo ne pourra refléter, la jeunesse retrouvée . »



Charmant roman, empli de nostalgie et restituant à merveille les contradictions de cette époque, encore installée dans des schémas anciens bientôt balayés par la révolution des mœurs qui accompagnera les années soixante-dix, cette « parenthèse enchantée ».



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Méditerranée

Cette série estivale diffusée par TF1 dans les années 2000 m'avait sans doute plu à cette époque. La retrouver en livre, dix ans après, avec en tête l'idée de me replonger dans un souvenir agréable, n'a pas du tout été à la hauteur de l'attente. Ce qui peut divertir en série télévisée ne donne pas forcément un bon roman. J'ai eu l'impression de voir "Amour, gloire et beauté" version française, au pays des cigales, avec son défilé de belles filles, ses frères ennemis et ce savant mélange de jalousies, tromperies, vengeances et magouilles.

Rien n'a l'air vrai, trop d'évènements qui surgissent à point, trop de jolis coups du hasard... à moins que ce soit moi qui ai perdu mon cœur de "midinette".

A oublier. 7/20

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