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Critiques de Emmanuelle de Boysson (104)
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Un coup au coeur

Tous les livres que j’avais sélectionnés pour l’opération « Masse Critique » du mois de janvier m’interpellaient bien sûr, mais celui-là particulièrement.

Alors quand j’ai appris que j’allais le recevoir…

Je souhaitais me plonger dans ce récit pour essayer de trouver des réponses aux questions que je me pose depuis longtemps, parce que je n’arrive pas à imaginer qu’il n’y a plus rien « après » - que tout s’arrête brutalement.

Emmanuelle de Boysson est morte le 7 février 2022.

Son coeur s’est arrêté de battre brutalement pendant 30 minutes, mais grâce à l’intervention rapide et efficace de son compagnon Anton elle est là, bien vivante, pour nous raconter son  expérience de mort imminente.

Au sens propre, un coup au coeur c’est « un coup porté à la poitrine à l’endroit où se trouve le coeur »

En attendant le SAMU c’est exactement ce qu’il va faire : pratiquer sans relâche un massage cardiaque violent et efficace, pendant qu’Emma est inconsciente.

Malgré les efforts des secouristes et de nombreux électrochocs, ce n’est qu’au bout du huitième que son coeur « repartira » et qu’elle sera transportée à l’hôpital Cochin.

Son mari (dont elle est séparée), ses enfants, ses petits enfants et ses amis se relaient à son chevet, mais plongée dans un coma artificiel et « emmurée dans le silence », elle ignorera longtemps leur présence permanente.

Pendant son arrêt cardiaque Emma se trouve aux frontières de la mort et part à la dérive. Au cours de ce "voyage" elle va survoler des lieux où elle va se sentir aimée et apaisée, reverra sa famille disparue depuis longtemps, et notamment sa maman peu chaleureuse et très occupée, dont petite fille elle recherchait la tendresse en permanence.

Après un long séjour à l’hôpital et une rééducation douloureuse, Emma va essayer de reprendre le cours de sa vie. Le désir de retrouver ce bien-être vécu ou rêvé (elle ne saura jamais) est très fort, mais ce n’était pas « son heure », alors bien entourée par ses proches elle va modifier son quotidien (fini le tabac sans doute responsable de son infarctus) et profiter de chaque moment de bonheur qui lui est donné, même si de temps en temps un «nouveau petit voyage dans les airs la tente bien »…

La partie médicale est très présente et très détaillée, mais elle était nécessaire pour comprendre ce retour à la vie très angoissant.

J’ai adoré ce récit, et même si je n’ai pas trouvé toutes les réponses dont j’avais besoin, je ressors apaisée de cette lecture très prenante.

Je remercie les Éditions CALMANN-LEVY pour cet envoi, et BABELIO pour cette Masse Critique sans laquelle je serais sans doute passée à côté de ce témoignage.

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Un coup au coeur

Un coup au cœur. Un coup au mien certainement.

Certains livres n'arrivent pas par hasard.

Il y a trois semaines, mon médecin traitant me dit qu' « à bientôt 40 ans, il est temps de commencer le suivi » en me filant des ordonnances pour le cardiologue et autres prévention de cancer.

Faisant fi de l'héritage familial pourri, j'ai tout mis au fond d'un tiroir.



Alors quand je lis l'histoire d'Emma, victime d'un infarctus et dont le cœur s'est arrêté pendant 30 minutes, les remords évidemment m'ont accueillis.



Surtout que le lecteur n'échappe à aucun détail. Ses râles, ses vomissements, sa raideur, le massage cardiaque de son compagnon, le diagnostic pessimiste des médecins, il m'a fallu un cœur bien accroché pour poursuivre ma lecture.



Passé la première partie, ouf je respire.

Comme Emma, sortie d'affaire mais légèrement perdue car pendant que ses proches et les médecins s'inquiétaient, Emma vivait des moments de plénitude absolue. Elle essaiera de les retrouver mais comment dire, raconter ce qui ne peut se voir ?



Une expérience de mort imminente que l'autrice tente de retranscrire avec humour, honnêteté et sensiblité. Et lorsque j'ai lu sa rééducation, c'est mo' cœur qui a relâché sa pression, me reconciliant même avec l'idée qu'être mort, ce n'est pas la fin de la vie.

Je le conseille à tous ceux qui comme moi, l'ont côtoyé de loin ou de près.

L'avez-vous lu ?



Je remercie @babelio_ pour ce cadeau. 🙏



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Un coup au coeur

Un coup au cœur. Un coup au mien certainement.

Certains livres n'arrivent pas par hasard.

Il y a trois semaines, mon médecin traitant me dit qu' « à bientôt 40 ans, il est temps de commencer le suivi » en me filant des ordonnances pour le cardiologue et autres prévention de cancer.

Faisant fi de l'héritage familial pourri, j'ai tout mis au fond d'un tiroir.



Alors quand je lis l'histoire d'Emma, victime d'un infarctus et dont le cœur s'est arrêté pendant 30 minutes, les remords évidemment m'ont accueillis.



Surtout que le lecteur n'échappe à aucun détail. Ses râles, ses vomissements, sa raideur, le massage cardiaque de son compagnon, le diagnostic pessimiste des médecins, il m'a fallu un cœur bien accroché pour poursuivre ma lecture.



Passé la première partie, ouf je respire.

Comme Emma, sortie d'affaire mais légèrement perdue car pendant que ses proches et les médecins s'inquiétaient, Emma vivait des moments de plénitude absolue. Elle essaiera de les retrouver mais comment dire, raconter ce qui ne peut se voir ?



Une expérience de mort imminente que l'autrice tente de retranscrire avec humour, honnêteté et sensiblité. Et lorsque j'ai lu sa rééducation, c'est mo' cœur qui a relâché sa pression, me reconciliant même avec l'idée qu'être mort, ce n'est pas la fin de la vie.

Je le conseille à tous ceux qui comme moi, l'ont côtoyé de loin ou de près.

L'avez-vous lu ?



Je remercie @babelio_ pour ce cadeau. 🙏



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Un coup au coeur



Je remercie @netgalley et@calmannlevy pour leur confiance.



Mon avis :



Après un infarctus de 30 minutes, Emma revient à la vie grâce à l'archarnement de son compagnon qui lui a fait un massage cardiaque sans jamais s'arrêter en attendant les secours. C'est à la huitième tentative des secours que son coeur est reparti.. .

Dans les chapitres suivants elle nous confie son acharnement au travail, sa vie active sa consommation excessive de cigarettes son accident et tout ce qui a suivi ensuite. Tous ces moments qui ont été très durs à vivre pour elle et ses proches: sa prise en charge, son coma, sa rééducation...

J'ai trouvé les réactions de sa famille très touchantes . Tous sont restés à ses côtés pour l'aider à remonter la pente, l''amant et le mari réunis près d'elle pour la soutenir.

Puis arrive le chapitre où elle nous explique son EMI (expérience de mort imminente), les phrases et les mots utilisés étaient très beaux C'était un texte que j'avais peur d'aborder et surprise c'était magnifique, rassurant sans aucune frayeur !



Un roman témoignage qui nous rappelle que la vie est précieuse qu'il ne faut pas perdre de temps qu'il faut profiter de chaque instant , prendre soin de soi et de ses proches.

Son passage dans ce tunnel lumineux était plaisant avec des êtres qui lui étaient chers. Ces êtres, qui l'ont entouré et qui l'aimaient lui ont fait comprendre que ce n'était pas son moment et qu'elle devait faire le chemin inverse.

Son écriture est très agréable prenante et confiante. On n'a pas peur au contraire, il donne de l'espoir.

Une expérience qui lui a permis de vivre mieux, d'apprécier la vie plus intensément et la voir sous un autre jour.



Excellente lecture que je vous invite à lire.

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Un coup au coeur





Bouleversant, troublant, intime mais révélant aussi une part de l' Universel ...

Le thème de l'eau, très présent, comme si nous accompagnions Emmanuelle dans ces/ses courants, la bousculant d'une Rive à l'Autre.

Omniprésence de la Métaphore.



Si beau, mais difficile à la fois. Serait-ce ceci que l'on appelle " Beauté du mal" ?



Onirique souvent, pudique tout le temps, faisant preuve de reconnaissance toujours.



Êtes-vous vous déjà mort?

Oui? Alors, à la lecture de ce roman, vous saurez qu'Emmanuelle sait.

Non? Ainsi, vous saurez.



Premier coup de cœur 2023.



Merci, Chère Emmanuelle, d'avoir continué l'aventure qu'est la Vie, avec nous 💐



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Les grandes bourgeoises

Un roman léger, sans prétention, qui se lit très bien ! Les différentes demoiselles tour à tour présentées sont tournées en dérision pour les "clichés" qu'elles représentent, mais la moquerie reste gentille sans être goguenarde puisque l'auteure s'attèle finalement à la description de son propre monde... Amusant, facile et plaisant à lire, je recommande !
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June

June, c’est la femme d’Arthur Miller, la troisième personne du triangle qu’ils forment avec Anaïs Nin. Cette femme a été très proche de ces deux personnes, mais on ne sait finalement pas grand-chose d’elle. Ce récit d’Emmanuelle de Boysson tente de combler cette lacune. L’autrice nous décrit une femme qui soutient son écrivain de mari, forte et faible à la foi, ambigüe et un peu perdue. Une femme qui va être noyée dans ses relations avec les autres hommes ou femmes qu’elle croise et qui la rendent quasi transparente. Peut-être que ce portrait est plus juste, mais je l’ai trouvé moins beau que dans la bande dessinée Anaïs Nin – Sur la mer des mensonges. Il faut probablement aussi lire les écrits d’Henry Miller et d’Anaïs Nin au sujet de June pour réussir à appréhender cette femme correctement. Dommage qu’elle n’ait pas écrit sa propre biographie.
Lien : https://redheadwithabrain.ch..
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Je ne vis que pour toi

Un roman qui se lit bien et qui arrive à recréer l'ambiance d'un Paris du début 20ème, ses salons littéraires et ses écrivain.e.s



On y suit une jeune bretonne, Valentine, qui débarque dans un Paris rêvé et fantasmé. Elle y mène une vie tranquille, rencontre Colette et d'autres membres du monde littéraire dont elle aimerait tant faire partie. Son chemin la mène vers Natalie, américaine connue pour ses flirts et aventures lesbiennes. Un jeu du chat et de la souris commence et Valentine fini par céder et s'ouvre aux plaisirs charnels avec sa Natty. Notre jeune héroïne est folle amoureuse, et ne peut plus se passer de son américaine...elle déchantera bien vite cependant...



Ce roman se lit bien et la présence nombreuse de personnes réelles, Colette, Proust, Montesquiou, etc rend l'expérience d'autant plus tangible. Cependant, je n'aurai jamais adhéré à cette Valentine, ni à cette Natalie, toutes deux m'auront profondément agacées. Le style de ce roman m'aura aussi déçu, je dois l'admettre. Trop rapide, trop construit d'une manière qui m'aura paru superficielle, sans de profondeur. Je suis finalement restée de glace.

Ces femmes, nées dans une époque compliquée je n'en doute pas, ont réussi à vivre comme elles l'entendaient, tant bien que mal et en se battant pour, je le reconnais. Mais malgré tout, je ne me suis attachée à aucune si ce n'est la duchesse, digne et combattante et Colette attachante.
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Je ne vis que pour toi



Un roman sur la liberté des femmes





Emmanuelle de Boysson nous livre ici un portrait d'une époque où les femmes prenaient enfin leur liberté amoureuse. L'histoire de Valentine émeut et nous propulse dans l’ambiance des salons littéraires du début du XXème siècle. La société mondaine est dépeinte avec le souci du détail. On fréquente dans ce livre des personnalités de l'époque, ivres de liberté, comme Colette ou Liane de Pougy. La relation entre Valentine et sa "Natty" la pousse vers un avenir indécis qui nous tient en haleine. Un très beau roman !
Lien : https://www.mc-guilmin.com
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Je ne vis que pour toi

Quel beau titre n'est-ce pas ? Passionnant et addictif, l'auteure nous depeint la société du début 20 ème siecle et ses mondanités, les grandes soirées où se côtoient les grands noms de la bourgeoisie. Un milieu fermé dans lequel Valentine va faire ses premiers pas au bras de son mari. Elle va y rencontrer Marcel Proust, Apollinaire, Colette et va découvrir le "saphisme" auprès de Natalie Cliford Barney, fille de Oscar Wilde, une amazone amoureuse de l'amour ayant eu plusieurs conquêtes à son actif notamment Liane de Pougy, Renée Vivien. Une promenade littéraire à fois déroutante et enivrante 📖😍
Lien : https://promenonsnousdansles..
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Que tout soit à la joie

L'auteur part de l' histoire de son oncle, le cardinal Danielou qui en 1974 a été retrouvé mort dans la chambre d’une prostituée. A l’époque, ce scandale a perturbé sa famille. Elle a eu envie de laver son nom mais en respectant la vie et les secrets de cet oncle, aimé. Ce qui guide ce roman ensuite est l'envie d'essayer de comprendre ce qui se passe dans les esprits : des hommes d’église, des prostituées, de tous... Le personnage principal, Juliette est trentenaire, mariée, maman, elle habite à Paris dans un confort matériel certain mais un peu serrée dans une vie aux obligations sociales multiples.
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Je ne vis que pour toi

L'autrice s'est très bien documentée, sur l'époque, les nombreuses personnes réelles qu'elle met en scène, les moeurs de l'époque et leur perception (notamment la tolérance à propos des homos, uniquement lorsque ces personnes sont riches et de rang élevé). C'est audacieux d'avoir enfin offert un roman parlant de femmes lesbiennes ou bies, souvent libres, elles sont trop peu montrées en littérature !

En revanche, je n'ai pas adhéré à l'histoire. C'est l'intrigue d'une passion, avec ce que ça comporte de déceptions, d'attentes unilatérales etc., écrite au présent. Mais malgré tout, un livre important qui peut enfin permettre de créer un peu de représentation.
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Je ne vis que pour toi

Valentine Beauregard, la petite vingtaine quitte sa Bretagne natale suite à son mariage d'avec Antoine Beauregard pour monter s'installer à Paris. Elle qui rêve de la vie parisienne ne va pas être déçue. Invitée à toutes les soirées mondaines, elle va faire la connaissance du beau monde parisien, notamment Colette et une certaine Natalie Clifford-Barney, une riche Américaine installée à Paris qui est connue pour ses amours saphiques.

La prude Valentine ne mange pas de ce pain-là et va tout faire pour éviter l'Américaine. Mais au fond d'elle, elle est troublée par cette femme libre qui vit comme elle veut sans attache et qui va lui faire une cour assidue. Valentine est au courant de ses nombreuses conquêtes et son mari lui déconseille fortement de la revoir. Mais l'attirance va finalement l'emporter sur la raison et "Natty" finira par séduire la jeune Valentine et lui ouvrir les portes de la passion amoureuse. Car c'est une véritable passion qui va lier les deux femmes, jusqu'au moment où Natalie se lassera de la jeune Valentine. Elle n'aime pas les attaches et aime surtout séduire de nouvelles femmes.

Il sera difficile pour Valentine de vivre cette histoire dans la clandestinité. Elle qui voudrait pouvoir laisser libre cours à son amour et vivre avec son amante va vite déchanter surtout quand Natalie va se mettre à fréquenter Lily, l'amie de Valentine.



J'aime beaucoup les romans qui mêlent fiction et réalité. Ici Emmanuelle De Boysson nous immerge dans la Belle Epoque et c'est un véritable bonheur. J'ai eu l'impression de lire un roman de Maupassant ou de Zola et de faire un saut dans le passé. La description du Paris de l'époque est parfaite tout comme la retranscription des soirées mondaines et littéraires. La rencontre de grands artistes de l'époque comme Colette, Proust ou Apollinaire est tout simplement captivante. Je me suis amusée à chercher des photos de toutes ses personnes afin d'être un peu plus immergée dans l'histoire.

Je me suis prise d'affection pour Valentine et sa naïveté. J'aurais aimé la mettre en garde contre cette croqueuse de femme qu'est Natalie Clifford Barney. J'ai eu un peu plus de mal avec ce personnage. Je l'ai trouvé égoïste, imbue d'elle-même, narcissique et un peu perverse sur les bords. (...)
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Je ne vis que pour toi

L’amour est le plus formidable des illusionnistes. Il vous fait rencontrer un joli cœur, mais c’est vers un autre qu’il vous dirige. Davantage lorsque l’on pénètre l’univers de la haute société, avec ses charmes et ses atouts, mais aussi ses dangers. Bien sûr, comment ne pas se laisser séduire par l’apparition soudaine de Colette, Marcel Proust, de leur suite, au gré des soirées réglementées par l’entrisme fait de paillette et d’intelligence, quand soi-même on vit une existence réglée par la tradition patriarcale. Raison de plus lorsque la « proie » est originaire de Bretagne, jeune et jolie mariée à un Antoine Beauregard dont la vertu première n’a d’égale que son ego d’homme de la haute.



Ainsi, commence le roman. Le siècle de Victor Hugo à peine achevé, déjà on rêve le XX comme le renouveau des lumières. C’est en effet, dans ce contexte, que Valentine Beauregard, grâce aux connaissances de son mari, découvre les salons littéraires où l’on dissèque autant les causes de tant de siècles de soumission de la femme que l’on disserte sur comment s’en affranchir. Et je dois dire, j’ai rarement lu si bien écrit le combat de ces intellectuelles, leur façon quasi éhontée de s’instruire entre elles, de s’enrichir, de se libérer à travers leur sensualité. Bien sûr, demeure ce qui peut s’apparenter à un « ameublement de style » chez la plupart des hôtes. Les velours sont toujours suspendus aux fenêtres, les toilettes toujours sophistiquées, les empreintes d’une mode passée et précieuse encore là. Une sensation de jouer aux funambules des âmes libres d’autant moins caricaturale que l’auteure, avec brio, joue sur l’équilibre des rapports avec beaucoup d’amour, un grain de jalousie, le tout saupoudré d’une analyse sociétale intelligente. À l’instar de Valentine croyant encore à l’interaction entre les riches et les pauvres. Sa relation avec la concierge en est l’illustration parfaite. Peut-être même que Valentine puise sa force dans ces relations, sa manière à elle de ne pas se déshumaniser. Quand d’autres femmes de pouvoir finissent par se perdre à force d’ignorer de quoi est fait le monde. En clair, on entre tellement dans son histoire que Valentine nous prend la main, sans la desserrer, jusqu’à la dernière page. De la sorte, il est vrai, que l’on a son cœur à elle sur le nôtre, le nôtre qui s’affole quand le sien est aimanté par cette énigmatique Natalie Clifford-Barney, sorte de vampe affriolante, Américaine francophile et femme de lettres, un peu l’âme-miroir de Valentine. Au début, certes, s’agit-il d’une simple amitié, mais très vite, grâce à l’écriture subtile de l’auteure, cela devient un amour incandescent, impossible à vivre pour cet Antoine alors que lui-même fricote avec ses « poules ». C’est d’ailleurs une autre constante du livre d’Emmanuelle de Boysson, cette manière idéale de retranscrire les affres d’un couple à la dérive, corseté par un système auquel pourtant un grand nombre de jeunes gens rêvent. À l’image de la virginité sentimentale de Valentine qui nous cueille dès le début. On se prend si fort à l’aimer que, à mesure qu’elle avance sur le fil ténu de son existence, on aimerait lui dire de faire attention, à l’image de Colette, dans un rôle que je ne lui connaissais pas. Elle qui a souvent l’image d’un « monstre calculateur », voici qu’elle distille de la douceur dans cette âme enivrée par celle de l’Américaine.



L’autre vertu de ce livre, c’est de nous faire partager les relations qu’entretenaient tous ces grands artistes. Comment ils se servaient de leurs pouvoirs ou non pour toujours atteindre le firmament de la reconnaissance. Ainsi, nous découvrons leurs faiblesses, leurs inimités, mais aussi la manière avec laquelle ils se font publier ou pas. Et que dire du traitement fait à l’actualité de cette époque. De l’affaire Dreyfus à la guerre 14/18, en passant par la grippe espagnole, l’auteure fait montre d’une formidable connaissance de ces sujets. Ceci dit, et avant toute chose, « Je ne vis que pour toi » est bel et bien une histoire d’amour. Un témoignage fascinant sur comment ce sentiment s’immisce dans une âme pure, va lui faire perdre raison, jusqu’à ce que, une fois les épreuves surmontées, Valentine s’affranchisse de son rôle de soumise. La preuve que croire au romantisme ne nous fait pas obligatoirement sombrer. Ce livre est même celui de la guérison des rêves perdus, dans une France qui se voulait éclairante, mais qui, par bien des aspects, s’est ternie au fil des ratés de notre siècle. Reste que Valentine porte en elle le V de la victoire, a le parfait profil des femmes modernes.



« Je ne vis que pour toi », ou le talent de savoir écrire l’amour.

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Les années Solex

Les Années Solex retrace l’histoire de Juliette, jeune adolescente de quatorze ans, au cœur de l’Alsace à la fin des années 60. Pleine d’assurance sur son solex, avide de liberté et d’émancipation, elle roule sur le chemin de son adolescence en rencontrant au passage révolution, musique pop, et première idylle foudroyante. Dissimulée derrière les traits de son héroïne qu’elle dessine au fil des pages, Emmanuelle de Boysson se souvient de sa propre adolescence, croque au passage le couple des jeunes amoureux et enveloppe ses personnages d’une protection tendre, et parfois malicieuse. Saveurs, parfums, couleurs, les souvenirs resurgissent sous la plume de l’auteure, parfois portés par une vague de nostalgie. Ces sensations, elle les a gardés pendant longtemps dans un coin de sa tête, à l’image du parfum Jolie Madame, sa madeleine de Proust, dont les fragrances semblent presque s’échapper d’entre les pages. Parler de soi dans sa famille faisait pourtant tout autant partie des interdits que la passion de l’écriture : « parler de soi, c’était mal vu, c’était impudique. J’ai mis du temps à pouvoir dépasser ces interdits (…) Mais chaque auteur à une part de soi dans ses romans, dans tous ses personnages, quels qu’ils soient, même les plus sombres. » Tel le jeu de l’acteur auquel l’écrivain s’est également adonnée, elle retrouve à travers sa plume toutes les parties d’elle-même, enfouies ou visibles, claires ou plus sombres, qui la façonnent entièrement. « Quand on est comédien, pour comprendre son personnage, il faut aller le chercher au plus profond de soi-même ; mais on ne le crée pas vraiment, il en existe une équivalence quelque part en nous. Dans l’écriture, c’est exactement la même chose. »
Lien : https://combat-jeune.com/201..
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Que tout soit à la joie

Une belle découverte.

Dans la première partie du roman, Juliette est une jeune fille de bonne famille. Elle étudie à Paris, loin des siens. Plus tard, on la retrouve mariée et mère de famille. Elle devrait être comblée par sa vie mais non. Sa passion? L’écriture. Et l’envie d’écrire devient de plus en plus forte au fur et à mesure des années. Elle décidera d’écrire un roman sur la vie de son grand-oncle, le père Dantec. Mais la rédaction de ce livre va réveiller de vieux secrets de famille… La pression familiale est forte. Mais Juliette essaie de tenir bon.

Deux thèmes sont évoqués dans ce roman : l’épanouissement personnel et la sexualité au sein de l’Église.

Juliette veut être plus qu’une bonne épouse et mère de famille, elle veut s’émanciper, s’épanouir personnellement. Vivre de sa passion et faire autre chose que « maman-épouse ».

Quand je parle de sexualité au sein de l’Eglise, je veux surtout parler du célibat des prêtres. En effet, Juliette veut écrire la biographie de son grand-oncle, qui était prêtre (adoré de tous)… mais retrouvé mort chez une prostituée! De là deux choix s’offraient aux gens : soit ils continuaient à défendre Dantec, soit ils le détestaient. Juliette ne veut qu’une seule chose, connaître la vérité et l’écrire.

Je me suis attachée au personnage de Juliette. C’est une personne qui n’aime pas faire de mal et qui fait tout pour que tout le monde soit content. Mais en faisant ça elle se perd… Mais elle change son fusil d’épaule et prends sa vie en main. C’est ce que j’aime chez elle, cette volonté d’enfin vivre la vie qu’elle souhaite.

Par contre elle m’a aussi énervé par sa naïveté. Elle fait trop confiance aux gens et ça va lui jouer des tours.

La plume de l’auteure est très fluide et agréable à lire. Les mots sont employés avec beaucoup de justesse. C’est le premier livre que je lis d’Emmanuelle de Boysson mais ce ne sera pas le dernier.

Je vous conseille vivement de lire ce livre.
Lien : https://leslecturesdemy.word..
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La revanche de Blanche

Personnellement, ce roman historique ne m’a rien appris. J’avais l’impression d’un condensé de plusieurs choses que j’ai déjà vu (à la télé) ou lu. Par exemple, la rivalité entre la Montespan et la Maintenon, je savais déjà ces anecdotes, pour les avoir vues dans le téléfilm « L’Allée du Roi », tiré du livre du même nom. De plus, les messes noires me rappellent fortement une scène du feuilleton « Angélique, Marquise des Anges ». En ce qui concerne ces messes noires, l’auteure cite ses sources. Enfin, j’avais déjà lu « Le Montespan » de Jean Teulé qui relatait la relation entre M. et Mme Montespan.







Ce roman m’a laissé l’impression d’un catalogue des coucheries de Louis XIV, qui prenait la cour pour un harem et ne se gênait pas pour tromper la reine sous nez. De plus, le nombre croissant de personnage n'aide pas forcément à la compréhension du récit. D'autant plus que certains ont plusieurs noms ou surnoms et qu'il faut se rappeler qui est qui.



Dans le roman, Blanche veut devenir actrice. Parfois, des répliques entières de Molière et Racine sont citées, ce qui est un des points positifs de ce roman puisque ça m’a donné envie de relire Molière, même si cela me semble quand même du remplissage.



Blanche m’a semblé terriblement naïve, une oie blanche par rapport à une certaine Ana, personnage de Cinquante nuances de Grey.



Le titre « La revanche de Blanche » ne me semble pas justifié, je n’ai pas vu de réelle revanche. Dans le résumé, il est écrit que Blanche sort ses griffes, je n’ai franchement pas eu cette impression.



Les seuls personnages intéressants de ce roman, sont Ninon de Lenclos et son fils Antoine. Ils sont les seuls à avoir trouvés grâce à mes yeux.



C’est un roman qui se lit rapidement et ne me laissera pas un souvenir impérissable. Je le conseille à ceux qui connaissent mal Louis XIV et les intrigues de la cour à cette époque. Cependant, cette époque a déjà été traitée de tellement de façon, que là j’avais vraiment l’impression de lu et relu.



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Les années Solex

Emmanuelle De Boysson Les années Solex

Editions Héloïse d’Ormesson



Nous sommes en Alsace, en 1969. Juliette est une jeune adolescente, de bonne famille. Cette jeune fille va être confrontée aux valeurs de la petite bourgeoisie que sa famille essaie de lui inculquer, et la libération de la jeunesse et des mœurs d’après Mai 1968. Grâce à sa cousine Camille, plus délurée, elle va rencontrer Patrice, son premier vrai et grand Amour.





Mon avis :

Cette histoire, est un véritable bonheur à lire. Emmanuelle, m’envoie dans les années soixante avec une facilité déroutante. A la lecture de ce roman, je partage la vie de Juliette le plus naturellement du monde. Cette opposition de deux cultures différentes, deux mondes qui se confrontent.

Ces descriptions, ces odeurs, ces musiques… tout y est. Les pantalons pat d’éfs, les imprimés bariolés, les solex, les boums, le début de la libération sexuelle… ces parfums, les Beatles, SLC…



Bravo Emmanuelle, je me suis régalé à lire ce roman… à conseiller et prescrire sans aucune modération… coup de cœur pour cette histoire racontée sans pompon ni chichis par une jeune adolescente… MERCI


Lien : http://www.manu-chronicles.fr/
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Les années Solex

LES ANNEES SOLEX DE L’AUTEUR EMMANUELLE DE BOYSSON 218 PAGES EDITIONS HELOISE D’ORMESSON 2 FEVRIER 2017

UN LIVRE EXCELLENT.

Résumé :

Alsace, 1969. Juliette passe des vacances avec sa cousine Camille chez leurs grands-parents. Elle fait la connaissance de Patrice dont elle tombe amoureuse. Les revendications de mai 1968 sont toujours présentes dans les esprits et les deux jeunes filles aimeraient s'évader du cocon familial.

Mon avis :

Une très belle émotion se dégage de ce livre. On oublie jamais son adolescence, on aimerait par moment y retourner... Bons ou mauvais souvenirs, ils sont encrés en nous... Nos quinze ans, nous souhaiterions tant les avoir encore... Aimerions-nous les mêmes personnes ? Notre vie d'adulte aurait-t-elle été différente ?

J'ai vraiment aimé ce roman, nostalgie quand tu nous tiens... Je n’ai pas connu l’époque des solex mais dans ce récit : les boums, la mode, être amoureuse, c’est un pan de ma vie : les querelles avec les parents, la rébellion, ne pas se sentir comprise… Tous les ingrédients sont là, c’est chouette de refaire un tour dans le passé avec cette histoire.

Un très beau récit qui m’a fait vagabonder dans mes années collège. Pendant quelques heures, j’ai retrouvé ma jeunesse. Lorsque nous grandissons la vie devient tellement triste par moment… Même si les années défilent devant mes yeux, jamais, je n’oublierai ces souvenirs merveilleux. Merci à Emmanuelle de nous les faire revivre à travers sa mémoire.

A lire absolument.

GO en librairie.
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Les années Solex

Si l'on connait ou habite Mulhouse ou ses environs, c'est une vraie promenade historique.
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