Citations de Ernest Hemingway (1285)
Il embrassa la mer d'un regard et se rendit compte de l'infinie solitude où il se trouvait.
Tous les peuples devraient être laissés en paix et il ne faudrait interférer avec personne. Donc, il croyait cela ? Oui, cela, il le croyait. Et qu'en était-il d'une société planifiée et de tout le reste ? Ca, c'était une projet pour les autres. Lui, il avait autre chose à faire après cette guerre. Maintenant il se battait dans cette guerre, parce qu'elle avait embrasé un pays qu'il aimait et parce qu'il croyait dans la République et parce que, si la République était détruite, la vie deviendrait intenable pour ceux qui croyaient en elle. Il était sous discipline communiste pour la durée de la guerre. Ici en Espagne les communistes offraient la meilleure discipline et ce qu'il y avait de plus praticable et de plus raisonnable pour la poursuite de la guerre... Quelles étaient ses convictions politiques, alors ? A présent, il n'en avait pas. Mais ne dis cela à personne d'autre, pensa t-il. Et que feras tu après ? Je retourne au pays et je gagne ma vie en enseignant l'espagnol, comme avant, et j'écrirai un vrai livre. Sans blague, se dit-il. Sans blague, ca doit être facile.
(p.170)
"J'en ai marre d'être pourchassé. Ici, on est bien. Mais si tu fais sauter un pont ici, on va nous poursuivre. S'ils savent que nous sommes ici et qu'ils nous cherchent avec des avions, ils nous trouveront. S'ils envoient des arabes pour nous traquer, ils nous trouveront et nous devrons partir. J'en ai ma claque de tout ca. Tu m'entends ?... Pour moi, maintenenant, le plus important, c'est qu'on nous fiche la paix ici. Pour moi, maintenant, mon devoir est envers ceux qui sont avec moi et envers moi-même."
"Toi-même. Oui," répondit Anselmo. "Toi-même depuis maintenant un bon bout de temps, toi même et tes chevaux. Avant que tu n'aies des chevaux tu étais l'un d'entre nous. Maintenant tu n'es qu'un capitaliste de plus."
"C'est injuste " dit Pablo. "Je les risque tout le temps pour la cause."
"Très peu" répondit Anselmo avec mépris. " Très peu, d'après moi. Voler, oui. Manger bien, oui. Assassiner,oui. Se battre, non."
(pp.17,18)
- C'était pour toi ce que j'en disais.
- Il n'y a pas de moi. Moi, c'est toi. Ne me donne pas un moi séparé.
J'ai foi dans le peuple et je crois qu'il a le droit de se gouverner à son gré. Mais on ne doit pas croire au droit de tuer. Il faut tuer parce que c'est nécessaire, mais il ne faut pas croire que c'est un droit. Si on le croit, tout se corrompt.
À la guerre, on ne tue jamais ceux qu'on voudrait, se dit-il. Enfin, presque jamais, corrigea-t-il...
Si elle allait mourir ? Non, elle ne mourra pas. On ne meurt plus en couches de nos jours. C’est l’opinion de tous les maris. Oui, mais tout de même, si elle allait mourir ?.. Non elle ne mourra pas. C’est un mauvais moment à passer, voilà tout. Après, on parlera de ce mauvais moment et Catherine dira que ce n’était pas si terrible que cela après tout. Mais si elle allait mourir ?… Elle ne peut pas mourir… oui, mais pourtant, si elle allait mourir ?..Elle ne peut pas mourir, je vous dis, il ne faut pas être stupide. C’est un mauvais moment à passer, voilà tout. C’est tout simplement la nature qui l’embête. Le premier accouchement est toujours laborieux. Oui, mais si elle allait mourir ? Elle ne peut pas mourir. Pourquoi mourrai-t-elle ? Quelles raisons y-a-t-il pour qu’elle meure ? C’est tout simplement un enfant qui veut naître… le produit des belles nuits de milan. Il cause des ennuis, il naît, on s’en occupe et on finit par l’aimer peut-être. Mais si elle allait mourir ? Elle ne mourra pas. Elle va très bien. Mais tout de même, si elle mourait ?
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Découvrir tout ce monde nouveau d'écrivains, et avoir du temps pour lire, dans une ville comme Paris où l'on pouvait bien vivre et bien travailler, même si l'on était pauvre, c'était comme si l'on vous avait fait don d'un trésor. (p.148)
Mais Paris était une très vieille ville et nous étions jeunes et rien n'y était simple, ni même la pauvreté, ni la richesse soudaine, ni le clair de lune, ni le bien,ni le mal, ni le souffle d'un être endormi à vos côtés dans le clair de lune.
(p.89)
Donc, si tu aimes cette fille autant que tu le dis, tu ferais mieux de l'aimer très fort et de regagner en intensité ce qui manquera en durée et en continuité. Tu entends ? Au temps jadis, les gens y consacraient une vie. Et maintenant que tu l'as trouvé, si tu as deux nuits, tu te demandes d'où vient tant de chance. Deux nuits. Deux nuits pour aimer, honorer et chérir. Pour le meilleur et pour le pire.
Le vin est une grande chose, dis-je. Ca vous fait oublier tout ce qui est mauvais.
Celui qui commencé à vivre plus simplement de l'intérieur commence à vivre plus facilement de l'extérieur.
Pourquoi que les vieux se réveillent tôt ? C'est-y pour avoir des jours plus longs ?
Pourquoi les vieux se réveillent de si bonne heure ? Pour avoir un jour plus long ?
Il n'y a pas d'animal plus libre que le chat; mais il enterre ses saletés. Le chat, c'est le meilleur anarchiste.
J'appris, à la même époque, que tout ce qu'on abandonne, bon ou mauvais, laisse un sentiment de vide. Mais si c'était quelque chose de mauvais, le vide se comblait tout seul. Dans le cas contraire, il fallait trouver quelque chose de meilleur pour refaire le plein.
Il ne faut pas juger un homme d'après ses fréquentations. Ne perdons pas de vue que Judas avait des amis irréprochables.
D' une utilisation imprécise, tous les mots ont perdu leur tranchant.
Nul homme n'est une isle complète en soy-mesme ; tout homme est un morceau de continent, une part du tout ; si une parcelle de terrain est emportée par la mer, l'Europe en est lésée, tout de même que s'il s'agissait d'un promontoire, tout de même que s'il s'agissait du manoir de tes amis ou du tien propre ; la mort de tout homme me diminue, parce que je suis solidaire du genre humain. Ainsi donc, n'envoie jamais demander : pour qui sonne le glas ; il sonne pour toi. JOHN DONNE
DISCOURS DE RÉCEPTION DU PRIX NOBEL
Aucun écrivain, sachant quels grands écrivains n’ont pas reçu ce prix, ne peut l’accepter qu’avec humilité. Il est inutile de dresser la liste de ces écrivains. Chacun des assistants peut dresser sa propre liste selon ses connaissances et sa conscience.