AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Ernest Hemingway (1278)


Elle apparut à ce moment, traversant le terrain découvert en direction du camp. Elle avait mis des bottes jodhpurs et portait elle-même sa carabine. Les deux boys la suivaient, portant une gazelle sur une perche. Elle était encore belle femme, se disait-il, et elle avait un corps agréable. Elle apréciait beaucoup le lit et s'y montrait très douée; pas jolie, mais il aimait son visage; elle lisait énormément, aimait l'équitation et la chasse, et, il fallait bien l'avouer, buvait trop. Son mari était mort alors qu'elle était relativement jeune, et pendant un temps elle s'était consacrée à ses deux enfants qui venaient d'atteindre leur majorité et qui n'avaient nul besoin d'elle et étaient gênés de la sentir là entre son écurie, ses livres et ses bouteilles. Elle aimait à lire le soir avant le dîner et buvait du scotch à l'eau de Seltz tout en lisant. Quand venait l'heure de dîner elle était déjà passablement ivre, et après une bouteille de vin au repas elle était habituellement assez ivre pour dormir.
Cela datait d'avant les amants. Dès qu'elle avait commencé à prendre des amants, elle avait bu beaucoup moins, car elle n'avait plus besoin de boire pour dormir. Mais les amants l'assommaient. Elle avait été la femme d'un homme avec lequel elle ne s'était jamais ennuyée et ces gens-là l'ennuyaient terriblement.
Commenter  J’apprécie          261
- Poisson, dit-il, je t'aime bien. Et je te respecte. Je te respecte beaucoup. Mais j'aurai ta peau avant la fin de la journée.
Commenter  J’apprécie          262
- Bah ! [...] Je trouverai toujours bien deux dollars et demi.
- Moi aussi, peut-être. Mais j'essaie de pas emprunter. Tu commences par emprunter et bientôt te voilà mendiant.
Commenter  J’apprécie          260
Quand j'écrivais quelque chose, j'avais besoin de lire après avoir posé la plume. Si vous continuez à penser à ce que vous écrivez, en dehors des heures de travail, vous perdez le fil et vous ne pouvez le ressaisir le lendemain. Il vous faut faire de l'exercice, fatiguer votre corps, et il vous est alors recommandé de faire l'amour avec qui vous aimez. C'est même ce qu'il y a de meilleur. Mais ensuite, quand vous vous sentez vide, il vous faut lire afin de ne pas penser à votre œuvre et de ne pas vous en préoccuper jusqu'au moment où vous vous remettez à écrire. J'avais déjà appris à ne jamais assécher le puits de mon inspiration, mais à m'arrêter alors qu'il y avait encore quelque chose au fond, pour laisser la source remplir le réservoir pendant la nuit.
Commenter  J’apprécie          250
En ce temps-là, je n'avais pas d'argent pour acheter des livres. Je les empruntais à la bibliothèque de prêt de "Shakespeare and Company": la bibliothèque-librairie de Sylvia Beach,12, rue de l'Odéon, mettait en effet dans cette rue froide, balayée par le vent, une note de chaleur et de gaieté, avec son grand poêle, en hiver, ses tables et ses étagères garnies de livres, sa devanture réservée aux nouveautés, et, aux murs, les photographies d'écrivains célèbres, morts ou vivants... Sylvia avait un visage animé, aux traits aigus, des yeux bruns aussi vifs que ceux d'un petit animal et aussi pétillants que ceux d'une jeune fille...

(p.64)
Commenter  J’apprécie          240
C'était un café plaisant, propre et chaud et hospitalier, et je pendis mon vieil imperméable au portemanteau pour le faire sécher, j'accrochai mon feutre usé et délavé à une patère au-dessus de la banquette et commandai un café au lait. Le garçon me servit et je pris pris mon cahier dans la poche de ma veste, ainsi qu'un crayon, et me mis à écrire.

(p.44)
Commenter  J’apprécie          241
De l'autre côté de la route, à la scierie, la fumée sortait de la cheminée... Les fascistes étaient au chaud, pensa Anselmo, et comfortables, et demain on les tuera. C'est une chose étrange, et je n'aime pas y penser. Je les ai surveillé toute la journée, et ce sont des gens comme nous. Je crois que je pourrais aller vers cette scierie, frapper à la porte, et on me laisserait me chauffer, sauf qu'ils doivent demander les papiers de tous les voyageurs. Ce sont les ordres qui nous divisent. Ces types ne sont pas des fascistes. Je les appelle comme ca, mais ils n'en sont pas. Ce sont des pauvres types comme nous. On ne devrait pas se battre entre nous et je n'aime pas l'idée d'avoir à les tuer.

(p.201)
Commenter  J’apprécie          240
Un homme, ça peut être détruit, mais pas vaincu.
Commenter  J’apprécie          240
Pour qui est-ce plus facile, crois-tu ? Pour ceux qui ont de la religion ou bien pour celui qui prend ça nature ? Ça les console beaucoup, mais nous, nous savons qu'il n'y a rien à craindre. C'est seulement si on rate, que c'est moche. Mourir n'est moche que quand ça prend longtemps et que ça fait si mal qu'on en est humilié. Voilà où tu as de la chance, tu vois ? Tu n'as rien à craindre de ce côté-là.
Commenter  J’apprécie          242
- Non. Je suis contre la tuerie des hommes.
- Pourtant, tu as tué.
- Oui. Et je le ferai encore. Mais si je vis après ça, j'essayerai de vivre de telle façon, ne faisant de mal à personne, que je serai pardonné.
- Par qui ?
- Qui sait ? Puisque nous n'avons plus de Dieu ici, ni Son Fils, ni le Saint-Esprit, qui est-ce qui pardonne ?
- Tu n'as plus de Dieu ?
- Non, bien sûr que non. S'il y avait un Dieu, Il n'aurait jamais permis ce que j'ai vu de mes yeux. Dieu, on peut le leur laisser.
- Ils le réclament.
- Sûr qu'Il me manque, élevé comme j'ai été dans la religion. Mais, maintenant, il faut qu'un homme soit responsable envers lui-même.
- Alors c'est toi qui te pardonneras d'avoir tué.
- Je crois, dit Anselmo. Puisque tu le dis comme ça, aussi clairement, je crois que ça doit être vrai. Mais, avec ou sans Dieu, je pense que c'est un péché de tuer. Prendre la vie à un autre, pour moi, c'est très grave. Je le ferai quand ce sera nécessaire, mais je ne suis pas de la race de Pablo.
Commenter  J’apprécie          240
Une fille entra dans le café et s’assit, toute seule, à une table près de la vitre. Elle était très jolie, avec un visage aussi frais qu’un sou neuf, si toutefois l’on avait frappé la monnaie dans de la chair lisse recouverte d’une peau toute fraîche de pluie, et ses cheveux étaient noirs comme l’aile du corbeau et coupés net et en diagonale à hauteur de la joue.
Commenter  J’apprécie          230
"He! cria captain Willy à l'autre bateau. Ne vous faites pas voir.
- Comment, comment, dit Harrisson d'un ton irrité.
- Taisez-vou, dit captain Willy. Hé! appela-t-il. Écoutez. Rentrez en ville et tenez-vous peinards.Vous occupez pas du bateau. Il sera pris de toute façon. Planquez votre camelote et rentrez en ville. J'ai là un type à bord, un genre de mouchard de Washington. Plus important que le président, qu'il dit. Il veut vous pincer.Il vous prend pour un bootlegger.Il a pris les numéros du bateau. Moi j'vous ai jamais vus alors je sais pas qui vous êtes. J'pourrais pas vous identifier..."
(...)
Je ne sais pas où est l'endroit où je vous ai vus, j'saurais pas retrouver mon chemin pour revenir ici.
- Okay cria-t-on du contrbandier.
- J'emmène ma grosse légume pêcher jusqu'à la nuit, cria captain Willy.
(...)
- Merci, frangin, répondit la voix de Harry"

(p.94)
Commenter  J’apprécie          230
"La nuit dernière ,j'ai dormi avec lui." Elle souriait et opinait de la tête.
" Vamos a ver" dit-elle.
"Je lui ai dit " Pablo, pourquoi est-ce que tu n'a pas tué l'étranger ?"
" C'est un brave type" dit-il, " Cest un brave type." "
" Alors je lui ai dit: "Tu comprends que maintenant c'est moi qui commande."
" Oui, Pilar, Oui", dit-il.
Plus tard dans la nuit j'entends qu'il est éveillé et qu'il pleure.
Il pleure par saccades brusques, comme un homme pleure quand il y a comme un animal en lui qui l'agite.
Je lui dis " Qu'est-ce qu'il t'arrive, Pablo ?", je l'attrape et je le tiens.
"Rien, Pilar. Rien"
" Si. Tu as quelque chose."
" Les gens" dit-il. " La façon dont ils m'ont laissé tomber. La gente".
"Oui, mais ils m'obéissent" lui dis-je. " Et je suis ta femme."
---
"J'ai peur de mourir, Pilar" dit-il. " Tengo miedo de morir. Tu comprends?"
"Alors sors du lit" lui dis-je. " Il n'y a pas assez de place pour moi, toi et ta peur."

(p.95)
Commenter  J’apprécie          231
Il était impossible d’en vouloir à Scott plus qu’à n’importe quel fou, mais je commençais à m’en vouloir à moi-même pour m’être laissé entraîner dans cette aventure stupide. Il avait pourtant quelque raison d’avoir peur et je le savais bien. En ce temps-là, la plupart des alcooliques mouraient de pneumonie, maladie qui a presque disparu aujourd’hui. Mais il était difficile de le tenir pour un alcoolique tant il tenait mal l’alcool.
Commenter  J’apprécie          230
Ernest Hemingway
Chacun doit être à la hauteur de ses actes.
Commenter  J’apprécie          230
Elle me regardait dans les yeux, avec cette manière à elle de regarder qui vous faisait douter si elle voyait vraiment avec ses propres yeux. Et ces yeux continueraient à regarder après que tous les yeux du monde auraient cessé de regarder. Elle regardait comme s'il n'y avait rien au monde qu'elle n'eût osé regarder comme ça, et, en réalité, elle avait peur de tant de choses!
Commenter  J’apprécie          230
Mais le seul poète que j'y rencontrai jamais fut Blaise Cendrars, avec son visage écrasé de boxeur et sa manche vide retenue par une épingle, roulant une cigarette avec la main qui lui restait. C'était un bon compagnon, tant qu'il ne buvait pas trop et, à cette époque, il était plus intéressant de l'entendre débiter des mensonges que d'écouter les histoires vraies racontées par d'autres.
Commenter  J’apprécie          230
Mais Paris était une très vieille ville et nous étions jeunes et rien n'y était simple, ni même la pauvreté, ni la richesse soudaine, ni le clair de lune, ni le bien, ni le mal, ni le souffle d'un être endormi à vos côtés dans le clair de lune.
Commenter  J’apprécie          230
David continuait à la regarder. Il se sentait complètement vide. C’était comme franchir soudain un virage sur une route de montagne et voir que la route avait disparu et que devant il n’y a qu’un gouffre.
Commenter  J’apprécie          230
Après avoir écrit un conte je me sentais toujours vidé, mais triste et heureux à la fois, comme après avoir fait l'amour, et j'étais sûr que j'avais fait du bon travail; toutefois je n'en aurais la confirmation que le lendemain en revoyant ce que j'avais écrit.
Commenter  J’apprécie          230



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Ernest Hemingway Voir plus

Quiz Voir plus

Le vieil homme et la mer

En quelle année est paru ce texte ?

1951
1952
1953

10 questions
246 lecteurs ont répondu
Thème : Le Vieil Homme et la Mer de Ernest HemingwayCréer un quiz sur cet auteur

{* *}