AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Erskine Caldwell (150)


Ellie May s'approchait lentement de Lov. [...] Son bec-de-lièvre s'ouvrait sur ses dents, et elle semblait ne pas avoir de lèvre supérieure. D'habitude, les hommes ne s'occupaient pas de Ellie May ; mais elle venait d'avoir dix-huit ans, et elle commençait à s'apercevoir qu'en dépit de son physique il ne devait pas lui être impossible de conquérir un homme.
- Ellie May s' comporte tout comme votre vieux chien quand ça le démangeait, dit Dude à Jeeter. Regardez-la donc qui se frotte le cul sur le sable. Votre vieux chien, il faisait le même bruit aussi. Comme un petit goret qui couine, pas vrai ?
- Sacré nom de Dieu de bon Dieu, Lov, j' voudrais quelques bons navets, dit Jeeter. Tout l'hiver j'ai mangé que de la farine et un peu de lard et j'ai bien envie de navets. Tous ceux que j'ai fait pousser sont pleins de ces sales vers à tripes vertes. Du reste, où c'est-il que tu les as trouvés ces navets, Lov ? On pourrait peut-être faire un petit arrangement, tous les deux. J'ai toujours été honnête en affaires avec toi. Tu devrais me les donner, vu que j'en ai pas. J'irai chez toi dès demain matin, et je dirai à Pearl de cesser ses singeries. Elle devrait avoir honte de te traiter comme elle fait. J' lui dirai de te laisser prendre ce qui te revient. J'ai jamais entendu parler d'une femme qui préfère coucher sur un matelas par terre plutôt que d' coucher dans le lit que son mari a préparé pour elle. C'est pas des façons de traiter un homme une fois qu'il s'est donné la peine de vous épouser. Il est temps qu'elle le sache. J'irai dès demain matin lui dire de coucher avec toi.
Commenter  J’apprécie          330
Bientôt, cependant, il recommença à se demander ce qui se passerait si jamais il tombait amoureux d'une Noire. Jusqu'alors il aurait juré que rien de ce genre ne pourrait lui arriver. Maintenant, il n'en était plus si sûr. Il n'avait, de sa vie, touché une fille de couleur, pas même la nuit où étant beaucoup plus jeune, et rôdant en ville, avec toute une bande de garçons, ils avaient poursuivi une petite Noire jusqu'à l'usine d'aliments à bétail; plusieurs d'entre eux l'avaient violée dans un wagon de marchandises et ils l'avaient abandonnée en larmes.
Commenter  J’apprécie          273
Les attentions d'une femme sont une des rares joies dans la vie d'un homme.
Commenter  J’apprécie          240
Je savais que quelque chose allait arriver à la tombée de la nuit. J’en étais si sûr que j’ai eu peur d’essayer de deviner ce que cela serait, parce que je me savais trop lâche pour le prévenir.
Commenter  J’apprécie          210
Et maintenant, j' peux plus trouver de crédit, et j' peux plus me gager parce qu'on ne veut plus de métayers. Si le bon Dieu s' presse pas de venir à mon secours, ça sera trop tard pour me tirer d'affaire.
Commenter  J’apprécie          200
Lov posait des questions à Pearl. Il lui donnait des coups de pied, il lui jetait de l'eau à la tête, il lui lançait des pierres et des bâtons, il lui faisait tout ce qu'il croyait susceptible de la faire parler. Elle pleurait beaucoup, surtout quand Lov lui avait fait sérieusement mal, mais Lov ne considérait pas cela comme une conversation. Il aurait voulu qu'elle lui demandât s'il avait mal aux reins, quand il irait se faire couper les cheveux, s'il croyait qu'il allait pleuvoir. Mais Pearl ne disait pas un mot.
Commenter  J’apprécie          190
Dieu nous a mis dans le corps d’animaux et il prétend que nous agissions comme des hommes. C’est pour cela que ça ne va pas. S’il nous avait faits comme nous sommes, et ne nous avait pas appelés des hommes, le plus bête d’entre nous saurait comment vivre. (…)
Dieu a fait les jolies filles et Il a fait les hommes. Il n’en fallait pas plus. Quand on se met à prendre une femme ou un homme pour soi tout seul, on est sûr de n’avoir plus que des ennuis jusqu’à la fin de ses jours.
Commenter  J’apprécie          182
Dude lançait une balle de baseball toute cabossée contre la maison, et il la rattrapait au moment où elle rebondissait. La balle frappait la maison avec un bruit de tonnerre, faisant vibrer les planches disjointes à tel point que toute la masure oscillait de droite et de gauche. Avec une régularité infaillible, la balle, qu'il lançait sans arrêt, rebondissait jusqu'à lui, par-dessus la cour sablonneuse. (...)
- Sacré nom de Dieu de bon Dieu, Dude, dit Jeeter, t'as pas bientôt fini de lancer cette balle contre cette vieille maison ? T'as déjà démoli presque toutes les planches. Si tu continues comme ça, la sacrée baraque va chavirer et se foutre par terre un de ces jours.
Commenter  J’apprécie          160
- Par les trous de me chaussettes ! Ça par exemple ! répéta Pluto.
Djarling Jill se pencha vers le fond du tub et, prenant à deux mains autant de mousse de savon qu'elle put en saisir, elle le lança vers pluto.[...]
- Voilà pour vos trous de chaussettes, dit Darling Jill qu'il entendit sans la voir. Un autre jour, vous y réfléchirez peut-être deux fois avant de venir me reluquer quand je suis nue.
Commenter  J’apprécie          150
La loi obligeait le sheriff du comté à élire domicile dans la prison, alléguant qu'il y serait mieux placé pour surveiller les détenus.
Le sheriff Jeff Mc Curtain ne voyait aucun inconvénient à cette combinaison, car il n'avait pas de loyer à payer et le logement était frais en été et chaud en hiver. Par contre , sa femme Corra rougissait quelque peut de devoir vivre sous le même toit que des prisonniers. Chaque fois qu'elle revenait sur le sujet, le sheriff Jeff lui laissait entendre que les gens du dedans ne différaient en rien de ceux du dehors à cela près qu'ils s'étaient fait pincer.
Commenter  J’apprécie          150
— Il n’y a que deux sortes de femmes : celles qui sont propres et les salopes.
— Moi, j’les aime propres.
— Non, y a pas beaucoup de différence.
— C’est vrai, y a pas beaucoup de différence.
— Si elles sont propres, elles d’viennent des salopes, et si elles sont des salopes, elles le restent !
Commenter  J’apprécie          130
Si tu gardes tout le temps la même femme, tu finis par ressembler à une chemise déteinte.
Commenter  J’apprécie          120
Y a que la femme qui peut savoir ce qui est bien pour elle, et elle se charge de vous l'apprendre.
Commenter  J’apprécie          110
Bien qu’on soit toujours une femme, on a cette peur lancinante que notre mari - ou n’importe quel homme - ne préfère quelqu’un de plus jeune. Peut-être est-ce naturel pour un homme. Je ne sais pas. Mais pour la femme qu’il a épousée, c’est l’enfer.
Commenter  J’apprécie          100
Finley était mon unique frère ; avant sa mort il était mon seul parent sur la terre, et elle était sa veuve. Elle se nommait Thomasine, mais je ne l'avais jamais appelée ainsi. Je n'y étais pas accoutumé et il y a dans un nom qui ne nous est pas familier quelque chose qui le garde contre l'intrusion d'un étranger.
Lorsque je pourrais l'appeler par son nom, je savais que je prononcerais des sons qui lui appartenaient.

La Chambre vide, p. 152 - 153.
Commenter  J’apprécie          100
[...] ... Le Seigneur m'a dit d'aller chez les Lester," dit l'évangéliste. "J'étais chez moi, en train de balayer ma cuisine, quand Il m'est apparu et Il m'a dit : "Soeur Bessie, Jeeter Lester fait en ce moment quelque chose de vilain. Va chez lui, et prie pour lui avant qu'il ne soit trop tard, et tâche de le faire renoncer à ses mauvaises pratiques." Alors, j'ai regardé le Seigneur bien en face, et je Lui ai dit : "Seigneur, Jeeter Lester est un grand pécheur, mais je prierai pour lui jusqu'à ce que le diable s'en retourne en enfer." C'est ça que je Lui ai dit, et me voilà. Je suis venue prier pour vous et pour les vôtres, Jeeter Lester. Peut-être n'est-il pas encore trop tard pour vous remettre dans les bonnes grâces du Seigneur. C'est les gens comme vous qui devraient être bons, au lieu de permettre au diable de leur inspirer un tas de vilaines choses.

- Je savais bien que le Bon Dieu ne me laisserait pas glisser entre les griffes du démon !" hurla Jeeter en dansant tout autour du fauteuil de Bessie. "Je le savais bien ! Je le savais bien ! Dieu a toujours été de mon côté, même quand les choses étaient au pire, et je savais bien qu'Il me retirerait de l'enfer avant qu'il ne soit trop tard. J'suis point pécheur par nature, Soeur Bessie. Seulement voilà, c'est ce vieux diable qu'est tout le temps à me harceler, à me pousser à faire des petites choses pas bien. Mais je ne le ferai plus. Je veux aller au ciel quand je mourrai.

- Est-ce que vous n'allez pas me donner un navet, Jeeter ?" dit-elle. "Je n'ai pas beaucoup mangé, ces temps-ci. Les temps sont durs pour les bons comme pour les méchants, bien qu'il m'arrive de trouver que ce n'est peut-être pas très juste. Les bons ne devraient pas être éprouvés tout le temps comme les pécheurs le méritent.

- Certainement, Bessie," dit Jeeter en lui donnant plusieurs navets qu'il avait choisis parmi les plus gros. ... [...]
Commenter  J’apprécie          100
Il n’avait jamais traité avec personne d’aussi rapace que les banques de crédit. Une fois, il avait emprunté à l’une d’elles la somme de deux cents dollars [...] 

Tout d’abord, on venait l’inspecter deux ou trois fois par semaine. La banque envoyait des gens à sa ferme pour essayer de lui apprendre comment planter le coton et combien de guano il lui fallait répandre sur chaque arpent.

Ensuite, le premier de chaque mois, ils venaient toucher les intérêts de l’emprunt. Il ne pouvait jamais payer, et ils ajoutaient l’intérêt au capital et lui comptaient un intérêt sur le tout. 

En automne, le jour où il avait vendu sa récolte, il ne lui était resté que sept dollars.

Pour commencer, il lui fallait payer trois pour cent par mois pour son emprunt, et, au bout de dix mois, il avait dû payer trente pour cent, sans compter un autre trente pour cent sur les intérêts non payés. [...] 

Quand tous les comptes furent réglés, Jeeter s’aperçut qu’il avait payé plus de trois cents dollars et qu’il en retirait personnellement un profit de sept dollars.

Sept dollars au bout d’une année de travail ne lui paraissaient pas une juste rétribution pour la culture du coton, surtout étant donné qu’il avait fait tout le travail et avait, par-dessus le marché, fourni le terrain et la mule.

Il était même encore endetté, car il devait dix dollars à celui qui lui avait prêté la mule pour faire pousser son coton.
Commenter  J’apprécie          92
Mais quand on a Dieu dans son cœur, on se rend compte que la vie, ça vaut bien une lutte pour elle, nuit et jour. J'parle pas du Dieu dont on vous parle dans les églises, je parle du Dieu qu'on a dans le corps. J'ai la plus grande considération pour Lui parce qu'Il m'aide à vivre. C'est pour ça que j'ai placé le petit arpent du Bon Dieu, ici sur ma terre, dès que j'y suis arrivé, tout jeune homme. J'aime avoir quelque chose près de moi, quelque chose où je peux aller, où je peux rester, où je peux sentir Dieu.
Commenter  J’apprécie          90
Et si elle le voulait, si l’idée lui traversait l’esprit, Irmajean pourrait briser n’importe quel foyer dans cette rue par un simple mouvement bien tourné de son malicieux petit derrière. Et si elle secouait ces choses dont elle ne manque pas, elle briserait deux foyers à la fois. Eh bien, je ne rends compte du danger quand je la vois et c’est pourquoi j’ai dit à John Mackenzie que si jamais…jamais…jamais !
Paulette ferma les yeux et secoua énergiquement la tête comme si elle s’efforçait de bannir la pensée même d’une telle eventualite.
Commenter  J’apprécie          80
Il dit à Mrs Boxx qu'il lui faudrait matcher contre Knockout Harris vendredi soir et elle lui dit qu'il pourrait sortir à six heures, mais qu'il lui faudrait être rentré à minuit. Blondy trouvait un peu sot qu'une femme lui dit ce qu'il devait et ce qu'il ne devait pas faire, et il lui rit au nez, mais, l'instant d'après, il compris qu'il ferait exactement ce qu'elle lui demandait.
Commenter  J’apprécie          80



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Erskine Caldwell (1124)Voir plus

Quiz Voir plus

Parfum et Cinéma

« Vous savez, on me pose de ces questions ! On me demande : "Qu’est-ce que vous mettez pour dormir ? Un haut de pyjama ? Le bas ? Une chemise de nuit ?" Je réponds : "Chanel n°5", parce que c’est la vérité… Vous comprenez, je ne vais pas dire nue ! Mais c’est la vérité ! » Quelle actrice se confie ainsi sur son parfum favori?

Marilyn Monroe
Lauren Bacall
Bette Midler

7 questions
5 lecteurs ont répondu
Thèmes : Parfums , parfumerie , parfumeur , fragrances , littérature , culture générale , mode , haute couture , adapté au cinéma , adaptation , cinemaCréer un quiz sur cet auteur

{* *} .._..