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Citations de Frank McCourt (104)


Le maître dit que c'est chose glorieuse de mourir pour la foi, Papa dit que c'est chose glorieuse de mourir pour l'Irlande, et je le demande s'il y a quelqu'un au monde qui aimerait que nous vivons. Mes frères sont morts, la sœur est morte, et je me demande s'ils sont morts pour l'Irlande ou pour la foi.
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Il reprend : Vous devez apprendre et étudier afin de vous faire vos propres idées sur l'histoire et tout le reste mais c'est impossible tant qu'on a l'esprit vide. Aussi, meublez votre esprit, meublez-le. C'est la maison qui abrite votre trésor et personne d'autre au monde ne peut s'immiscer à l'intérieur. Si vous gagnez aux courses hippiques et achetez une maison qui a besoin de mobilier, la remplirez-vous de babioles et de rossignols ? Votre esprit est votre maison et, si vous l'encombrez d'immondices rapportés des cinémas, il pourrira dans votre tête. Vous pouvez être pauvres, vos chaussures peuvent être en piteux état, mais votre esprit est un palais.
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vais je devoir faire ça le reste de ma vie, prendre le métro, puis le ferry pour Staten Island, monter la butte jusqu'au lycée d'enseignement professionnel et technique McKee, pointer à l'entrée, extraire une liasse de paperasses de ma boite aux lettres, dire à mes élèves, classe après classe , jour après jour : assis, je vous prie, ouvrez vos cahiers, sortez vos cahiers, sortez vos stylos, vous n'avez pas de feuille, voici une feuille, tu n'as pas de stylo ? emprunte à ton voisin, copiez les notes sur le tableau, tu ne peux pas voir de là ? Joe voudrais tu bien échanger ta place contre celle de Bran ? ...
Maria, tu es malade, tu dois voir l'infirmière, c'est bon, voici un passe, Albert, tu es malade toi aussi ? tu as la diarrhée ?
Sébastien, ton style est à court d'encre, ma foi, que ne le disais tu ...
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Alberta disait vouloir de belles choses et je ne savais jamais ce qu'elle entendait par là. Ou bien ca m'était égal. Elle désirait faire les antiquaires d'Atlantic Avenue et je désirais bavarder avec Sam Colton dans sa librairie de Montague Street ou prendre une bière au Blarney Rose avec Yonk Kling.
Alberta parlait table début XVIIIeme, buffets Régence,broc de toilette Victoria,et je n'en avais rien à péter.
Ses amis parlaient bon gout et me tombaient dessus quand je définissais le bon gout comme l'ultime pétillement d'une imagination éventée.
L'air était épaissi de bon gout et je me sentais suffoqué.
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I can't stop interfering with myself. I pray to the Virgin Mary and tell her I'm sorry I put her Son back on the cross and I'll never do it again but I can't help myself and swear I'll go to confession and after that, surely after that, I'll never never do it again. I don't want to go to hell with devils chasing me for eternity jabbing me with hot pitchforks.
The priests of Limerick have no patience with the likes of me. I go to confession and they hiss that I'm not in a proper spirit of repentance, that if I were I'd give up this hideous sin. I go from church to church looking for an easy priest till Paddy Clohessy tells me there's one in the Dominican church who's ninety years old and deaf as a turnip. Every few weeks the old priest hears my confession and mumbles that I should pray for him. Sometimes he falls asleep and I don't have the heart to wake him up so I go to Communion the next day without penance or absolution. It's not my fault if priests fall asleep on me and surely I'm in a state of grace just for going to confession. Then one day the little panel in the confession box slides back and it's not my man at all, it's a young priest with a big ear like a seashell.
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Je pense que mon père est comme la Sainte Trinité, avec trois personnes en lui : celle du matin avec le journal, celle du soir avec les histoires et les prières, et plus celle qui se conduit mal, qui rentre à la maison en sentant le whisky et veut que nous mourions pour l'Irlande.

( Belfond, 1997, p.246)
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Il sait au fond de lui que rien ne vaut le thé fait dans une théière rincée avec de l'eau bouillant follement, une grosse cuillerée pour chaque tasse, une théière ou l'on verse l'eau bouillant follement, gardée bien au chaud avec un couvre-théière tandis que le thé infuse six minutes exactement.

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Votre esprit est la maison qui abrite votre trésor et vous devriez bien le meubler car c'est la seule partie de vous où le monde ne peut s'immiscer.
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j'aimerais faire partie d'une famille américaine, me couler auprès de la fille blonde aux yeux bleus d'un officier et lui chuchoter que je ne suis pas ce que j'ai l'air d'être. J'ai peut-être des boutons, des dents gâtées et des yeux comme des avertisseurs d'incendie mais en dessous, je suis exactement comme eux, une âme bien proprette rêvant d'une maison en banlieue avec une pelouse soignée où notre enfant, le petit Frank, pousse son tricycle et tout ce que je veux c'est lire le journal du dimanche comme un vrai papa américain et peut-être que je laverais et astiquerais notre épatante Buick flambant neuve avant que nous montions voir les pépé et mémé de Maman et nous balancer dans leur véranda avec un verre de thé glacé.
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Là-haut dans le ciel et aux cieux avec Oliver et Margaret où il y a plein de poisson-frites et de caramels pour eux, et pas de tantes pour vous embêter, où tous les pères rapportent à la maison l'argent de la Bourse du Travail sans que vous ayez à cavaler d'un pub à l'autre pour les retrouver.
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J'espère qu'il n'a pas froid dans ce cercueil blanc, mais je sais bien qu'il n'est plus là-bas vu que les anges sont venus au cimetière pour ouvrir son cercueil.
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Phillys a écrit un texte dans lequel elle décrit une réunion de famille la nuit où Neil Armstrong est allé sur la Lune, les va-et-vient entre la télé du salon et la chambre où son père agonisait. Allers et retours. Inquiets pour leur père, ne voulant pas manquer l'alunissage. Phillys a dit qu'elle était avec son père quand sa mère lui a crié de venir car Armstrong allait poser le pied sur la Lune. Elle a accouru au salon, tout le monde riait et s'enlaçait jusqu'à ce qu'elle ressente un besoin, un besoin impérieux, et qu'elle se précipite dans la chambre pour découvrir son père mort. Elle n'a pas crié, n'a pas pleuré, elle se demandait juste comment elle allait faire pour retourner au salon auprès de tous ces gens heureux et leur annoncer que Papa les avait quittés.
A présent, elle pleurait, debout devant la classe. Elle aurait pu retourner à sa place, au premier rang, je l'espérais, parce que je ne savais pas quoi faire. Je me suis approché d'elle. Je l'ai entourée de mon bras gauche. Mais ça n'était pas suffisant. Je l'ai attiré contre moi, l'ai enlacée, l'ai laissé sangloter sur mon épaule. Dans la classe, des visages étaient en pleurs jusqu'à ce qu'un élève crie, Allez! Phyllis, et un ou deux ont applaudi, toute la classe s'est mise à l'applaudir et à l'acclamer, Phyllis s'est tournée pour esquisser un sourire, derrière ses larmes, et, quand je l'ai accompagnée à sa chaise, elle s'est retournée, m'a touché la joue et je me suis dit, la Terre ne va pas s'arrêter de tourner pour cette caresse sur ma joue, mais je ne l'oublierai jamais : Phyllis, son père décédé, Armstrong sur la Lune.
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Miss Mudd me sauve. Tandis que mes classes passent le contrôle de milieu de trimestre, j'explore les armoires du fond de la salle et les trouve remplies de vieux livres de grammaire, de journaux, de comptes rendus de conseils d'administration et de centaines de feuillets de rédactions d'élèves non corrigées, dont certaines remontent à 1942. Je vais jeter tout ça à la poubelle quand le début d'une vieille rédaction accroche mon oeil. Les garçons d'alors aspiraient à combattre, à venger la mort de frères, d'amis, de voisins. L'un a écrit : Je m'en vais tuer cinq Japs pour chaque homme de mon quartier qu'ils ont tué. Un autre : Je ne veux pas aller dans l'armée s'ils me disent de tuer des Italiens car je sis italien. Je pourrais tuer mes propres cousins et je ne combattrai pas à moins qu'ils ne me laissent tuer des Allemands ou des Japs. Je préférerais tuer des Allemands car je ne veux pas aller dans le Pacifique où il y a toutes sortes de jungles avec des insectes et des serpents et d'autres saletés de ce genre.
Quant aux filles, elles attendaient. Lorsque Joey rentrera, lui et moi on se mariera et on ira dans le Jersey, loin de sa folle de mère.
J'entasse les rédactions jaunies sur mon bureau et commence à les lire à voix haute à mes classes. Les élèves se redressent. Il y a des noms familiers. Eh, c'était mon père ! Il a été gravement blessé en Afrique. Eh, c'est mon oncle Sal qui a été tué à Guam !
Des larmes paraissent au fil de ma lecture. Les garçons filent aux toilettes et reviennent les yeux rougis. Les filles sanglotent ouvertement et se consolent l'une l'autre.
Des douzaines de familles de Staten Island et de Brooklyn sont nommées dans ces feuillets si friables qu'on craint de les voir tomber en poussière. Nous voulons les sauver et le seul moyen est de les copier à la main, ceux-là et les centaines encore entassés dans les armoires.
Nul n'objecte. Nous sauvons le passé proche de familles non moins proches. Chacun a un stylo, et tout le reste du trimestre, d'avril à la fin juin, il déchiffrent et écrivent. Les larmes continuent de couler et il y a des éclats. C'est mon père quand il avait quinze ans ! C'est ma tante et elle est morte alors qu'elle allait avoir un bébé !
Les voilà pris d'un subit intérêt pour des rédactions intitulées Ma Vie, et j'ai envie de dire : Vous voyez ce que vous pouvez apprendre sur vos pères et oncle et tante ? Ne voulez-vous pas écrire sur vos vies pour la prochaine génération ?
Mais je m'abstiens. Je n'ai pas envie de déranger une classe aussi paisible, si paisible que Mr Sorola se doit d'enquêter. Il arpente la salle, regarde à quoi la classe est occupée et ne dit rien. Je le crois content du silence.
C'est juin et je donne à tous la moyenne, heureux d'avoir survécu à mes premiers mois d'enseignement dans un lycée d'enseignement professionnel, encore que je me demande ce que j'aurais fait sans les rédactions jaunies.
Il m'aurait peut-être bien fallu enseigner.
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Il parle de Dieu comme si Celui-ci était dans la pièce à côté en train de boire une pinte et de fumer une cigarette.
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Vous êtes toujours autre chose dans ce pays. Vous ne pouvez pas être un Américain tout court.
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Ton cul est mal barré, soldat. On tient tes couilles et on est prêts à tordre.
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Personne n'a jamais été rejeté de cette armée d'hommes à cause de ses dents et c'est tant mieux car la plupart des pékins qui s'amènent ici ont une décharge publique en guise de bouche.
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Et me voilà coincé là avec la musique qui recommence, un jitter-bug ou quelque chose d'approchant, quand les hommes font tourner les filles aux quatre coins de la salle avant de les envoyer en l'air, le genre de danse interdite même en rêve à un ignorant comme moi, à peine capable de placer un pied devant l'autre.
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Dans ce pays, il y a plein de travail pour quiconque veut gagner honnêtement sa vie de ses deux mains, à la sueur de son front, et sans se pousser du col.
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Mais son action était tout de même mauvaise car il est prêtre et les prêtres ne sont pas supposés assassiner les gens ou attenter à leur personne en quelque façon.
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