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Critiques de Fred Uhlman (458)
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L'ami retrouvé

Comment un si petit livre peut-il délivrer un message aussi grand.

C'est là le talent de certains écrivains comme Zweig ou ici Fred Uhlman.

l'ami retrouvé est un récit attachant sur une époque qui l'est moins.

Hans est un lycéen de 16 ans qui s'ennuie, jusqu'au jour où nouvel élève va entrer dans sa vie.

Entre Hans, fils de médecin juif et Conrad issu d'une grande famille d'aristocrate allemande une amitié forte va les unir. Nous sommes en 1932 à Stuttgart; on commence à parler d'un certain Adolphe Hitler.

Cette amitié si forte va peu à peu perdre en intensité au grand désespoir de Hans. " Désormais la question essentielle n'était plus de savoir ce qu'était la vie, mais de décider de ce qu'il fallait faire de cette vie sans valeur.."

Je crois que le personnage qui m'a le plus touché c'est le papa de Hans qui est convaincu que le nazisme est une maladie qu'il faut soigner.

Lui qui a combattu pendant la 1ère guerre mondiale, lui qui a reçu la croix de fer, est loin de se douter que l'Allemagne, patrie de Beethoven et de Goethe, va tomber si bas.

J'ai aimé ce récit, plein de poésies et de douleurs.

A celles et ceux qui ne l'ont pas lu je vous le recommande vivement.
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L'ami retrouvé

Une petite heure de lecture, agréable mais sans plus, qui prend soudain une toute autre dimension à la dernière ligne. Que d'émotion alors, j'en étais toute retournée, larmes et frissons à la clé.



Comme le souligne Arthur Koestler dans l'introduction, Fred Uhlman a écrit un récit court, mais abouti et complet, de la même façon que le peintre qu'il était faisait rentrer une œuvre dans le cadre délimité d'une toile. C'est très impressionnant, surtout pour moi qui ai habituellement besoin de longs développements pour rentrer dans l'histoire et ressentir des émotions. Là, j'ai certes lu avec tiédeur les débuts de cette amitié délicate entre un adolescent juif et un jeune nazi dans les Années Trente, mais tout a pris du relief et de la force à la lumière du dénouement. Moi aussi j'ai eu l'impression d'un ami retrouvé.



En un mot comme en cent, j'ai beaucoup aimé ce livre, pour l'amitié, l'héroïsme et l'humanité, et le recommande chaudement, aux adultes comme aux adolescents.
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L'ami retrouvé

Fred Uhlman, cet artiste-auteur à la vie mouvementée, prouve par ce court récit que la qualité n'est définitivement pas liée à la quantité.



Un peu plus de 100 pages, à peine 1 heure de lecture mais quelle intensité !



Je doute que vous n'ayez pas connaissance du synopsis : Hans est le fils d'un médecin juif ; Conrad est comte, descendant d'une des plus nobles familles du Wurtemberg. Tous deux vivent à Stuttgart et étudient dans le même collège. Si leur rencontre n'a rien d'improbable - étant tous deux issus des classes aisées de la société il n'est pas étonnant que leurs chemins se soient croisés -, leur amitié était, quant à elle, moins prévisible. Pourtant, ces deux adolescents de 16 ans vont s'approcher, s'appréhender, s’apprivoiser pour finalement s'apprécier au-delà de toute mesure. Pendant un an, temps dévolu par le Destin à leur complicité, ils sont comme "les deux doigts de la main", inséparables. Leurs goûts communs, leur attirance pour les mêmes marottes et le respect mutuel qu'ils s'inspirent font d'eux les meilleurs amis du monde.



Tout serait donc idéal et charmant si nous n'étions en Allemagne, en 1932 et si un politicien autrichien, petit, agité, fanatique et moustachu, n'avait conquis l'opinion publique et le gouvernement d'une Allemagne empêtrée dans une crise économique grave et hantée par le spectre menaçant du communisme stalinien...



Tout aurait pu continuer ainsi, de façon fort bucolique, sur les verts coteaux souabes qui descendent en pente douce jusqu'au superbe Lac de Constance, sous la protection de la basilique baroque de Birnau qui étend sur les flâneurs l'ombre fraîche de ses murs roses, si l'idéologie nazie n'avait gangrené cette société lettrée et éclairée avec une telle fulgurance !



Bien sûr, le lecteur, fort de la connaissance des faits historiques qui est la sienne, se doute bien que la guerre va gravement fragiliser cette amitié en renversant les comportements. Quelle guerre n'exerce pas ce rôle de chien lancé dans un jeu de quilles ? Mais, pour autant, cette guerre va-t-elle irrémédiablement gommer tout sentiment entre nos deux protagonistes ?



La jeunesse et le manque de maturité de Hans et de Conrad, leur contexte familial respectif, l'Histoire en marche... toutes ces données vont concourir à une situation qui finira dans la douleur et la souffrance. Souffrance de l'incompréhension et du rejet, souffrance de la marginalité et de la xénophobie, souffrance de la séparation.



Mais le titre de ce récit (on peut difficilement l'appeler "roman" ou "nouvelle", c'est plutôt une chronique, à rapprocher d'un journal intime même si ce n'en est pas réellement un) est tout de même "L'ami retrouvé" ("Reunion" en VO) alors, au-delà de la réalité historique, nul doute que ce soit un message d'espérance en la nature humaine que des sentiments aussi purs et puissants que l'amitié et l'amour peuvent seuls sublimer.





Challenge ABC 2012 - 2013
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L'ami retrouvé

Avant de me plonger dans les premières lignes de ce petit livre, je l'imagine déjà comme l'une des belles histoires d'amitié de la littérature. Hans et Conrad, deux amis fidèles pour la vie. Hans Schwarz est juif, mais bon peu importe, vit dans un univers plutôt bourgeois. A 16 ans, au lycée Karl Alexander Gymnasium de Stuttgart, il ne brille pas plus que ses camarades, mais se fait remarquer par sa solitude. Si les autres le méprisent par moment, il n'en fait guère une affaire personnelle et laisse couler les guerres personnelles comme l'eau de la Neckar qui traverse majestueusement la ville.



Un matin comme tous les autres, ou presque, le soleil plonge la ville dans les reflets de sa Neckar. Ce matin, un nouvel élève entre en scène, Conrad Graf von Hohenfels, une tête d'un blond princier, la noblesse dans ses vêtements et dans son maintien. Une cour s'affaire autour de lui à la cour de récréation, mais il n'en semble guère touché par ses marques de fausses attentions, conscient de son statut familial et de la noblesse de son sang.



Un coup de foudre dans le genre amitié. Hans et Conrad, deux adolescents qui, à priori, n'ont pas grand-chose en commun, sauf la volonté de s'isoler des autres, commencent à échanger des regards, des invitations, des silences surtout des silences. Les histoires d'amitié sont toujours belles, mais Conrad ne semble inviter Hans dans sa noble demeure que lorsque ses parents y sont absents… Un signe ? Pendant ce temps-là, les moqueries anodines devenues insultes méchantes envers Hans se font de plus en plus fréquentes. Et plus… le nazisme s'installe tranquillement au pouvoir, et dans les nobles demeures de la région.



Le nazisme, plus fort que l'amitié. Les hommes sont devenus fous. Mais ce n'est qu'une passade, ils vont revenir à la raison, se dirent les plus optimistes. le père de Hans est décoré d'une noble distinction au cours de la précédente guerre, il n'a guère de soucis à se faire, pourquoi un ancien combattant serait montré du doigt, simplement pour ses origines… Pourtant, il envoie son fils à l'autre bout de ce monde, en Amérique…



Pourquoi me suis-je mis à lire ce court roman, ou cette longue nouvelle ?

Bien sûr, j'en avais entendu parler depuis quelques années, il me faisait envie même, puis j'aime beaucoup les bières allemandes, des blanches qui ont du goût, ou des blondes qui ont du corps, en écoutant quelques vieux disques de Krautrock d'un autre temps, et je me vois bien lire et relire Hermann Hesse. Alors pourquoi pas Fred Uhlman…

Pour ce récit historique d'une justesse d'émotions, pour découvrir les prémices de l'antisémitisme à travers le regard d'un enfant, pour accompagner mon fils dans cette lecture, programme de 4ème et parce que les histoires d'amitié recèlent souvent des trésors d'humanité, ce qui semble beaucoup manquer à cette époque.
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L'ami retrouvé

« L'ami retrouvé » aurait pu se résumer en une simple histoire d'amitié entre deux garçons adolescents. Une amitié forte, exclusive, qui ne supporte aucune trahison.

Ces deux-là sont comme Castor et Pollux : indissociables.



Seulement voilà. C'est l'entre-deux guerres et l'histoire se déroule en Allemagne. L'ombre d'Hitler plane.

Nous sommes en 1932 et le nazisme est en pleine ascension.



Hans Schwarz, fils unique d'un médecin, est juif.

Conrad von Hohenfels est un jeune aristocrate, dont la mère déteste les juifs.



Inutile de vous faire un dessin. Vous comprenez bien que cette amitié ne tient qu'à un fil.



C'est un roman qui s'écoule paisiblement avec des moments forts, des instants lyriques, et son apothéose finale.



Un roman à faire lire aux collégiens, aux lycéens. Sans nul doute !



(Tiens, tout ça me donne envie de réécouter la Moldau de Smetana. Ce morceau se prête magnifiquement au cours de cette histoire.)
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L'ami retrouvé

Ce petit roman est un bijou qu'il faut lire et faire lire,un roman où la haine viendra à bout d'une extraordinaire amitié mais où le respect,l'honneur,l'humanité, l'amour des autres auront le dernier mot,sans doute même la dernière phrase.C'est magnifique et,malgré l'horreur des propos,porteur d'un bel espoir en la nature humaine.Un livre qui vous arrache des larmes mais qui nous incite à ne jamais désespérer.
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L'ami retrouvé

L'amie qui m'a offert ce livre m'a dit l'avoir étudié durant sa scolarité et qu'il l'avait beaucoup marquée.



Il est fort regrettable que cet ouvrage ne soit pas dans les programmes de fin de collège au XXIe siècle. Cela permettrait peut-être à tous ces ados influencés par des adultes guère plus éclairés qu'eux ou manipulés par de malveillants illuminés, de connaître le véritable sens de mots tels que : stigmatisation, exclusion, facho, nazi, qu'ils bêlent à qui mieux-mieux s'en imaginant les victimes.



Née au début des années 50, j'ai eu la chance, moi aussi, de ne pas connaître la guerre. Mais, contrairement à la jeunesse actuelle, j'ai eu une autre chance... cette tragédie était encore trop proche de nous pour ne pas savoir que certains mots étaient lourds de sens.

Aussi modestement vivions-nous, nous n'aurions jamais osé qualifier nos petites insatisfactions par des termes dont seuls l'horreur, le sang et les larmes, justifient l'utilisation.



Cela étant, même si leur manque de discernement me consterne bien souvent, je ne leur en fait pas reproche. Nous avions nos parents, notre famille, pour nous rappeler à la décence, nous transmettre, nous faire prendre conscience que, si matériellement, ça pouvait être mieux, humainement, ça pouvait largement être pire et que, sur ce plan-là, nous avions toutes les raisons de ne pas nous plaindre.

Que leur reste t-il aux mômes d'aujourd'hui qui grandissent autocentrés, sans repères, sans références, sans histoire, comme "hors sol" ? À défaut de transmission parentale, il leur reste les livres... Malheureusement si peu d'âmes bienveillantes et responsables pour les leur proposer.



Ce petit livre-là, par exemple, 120 pages qu'ils dévoreraient, j'en suis certaine. 120 pages sur la vie d'adolescents de leur âge. 120 pages d'une histoire dont ils ne savent rien, qu'ils ne soupçonnent même pas qu'elle ait pu exister. Ils auraient tant à en apprendre. Tant à réfléchir. Tant à en dire. 120 pages qui leur feraient voir la vie, leur vie, autrement. 120 pages qu'ils n'oublieraient sans doute jamais.
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L'ami retrouvé

Miracle de l’amitié qui ne connaît ni frontière, ni différence de culture ou de religion, amitié vraie capable de se placer bien au-dessus de considérations politiques.



Tout les oppose : il se nomme Hans Schwarz, son ami se fait appeler Comte Conrad Hohenfels, il est issu d’une vieille famille allemande noble, son compagnon est juif Polonais.



Hans,que son origine juive condamne désormais, dans cette Allemagne où on exacerbe la haine du juif, et après maints effort pour lier amitié avec ce nouveau qui arrive dans sa classe, découvre que la famille de son ami fait partie des relations du führer.





Une histoire poignante, d’autant plus que l’auteur déclare que ce roman est pour moitié autobiographique et que toutes les scènes qui se passent au collège sont réelles.



Et l’on suivra le parcours de cet enfant juif.



Ce livre, je pensais qu’il s’adressait aux adolescents et je m’aperçois en le lisant que cet écrit ne sera vraiment lisible que par des ados effectivement, mais pas avant la troisième, non pour une question de sensibilité, car il y très peu de scènes difficiles à supporter, mais pour une question de culture générale : beaucoup d’allusions à des événements historiques, à des auteurs antiques ou de l’époque, beaucoup de récit en référence à l’art, à la mythologie. Il se dégage de ce roman, une impression que Fred Uhlman est obligé de parler d’antisémitisme tout en noyant le sujet dans la connaissance, sans doute pour éviter de tomber dans le pathos.



Ecriture admirable, on a envie de se laisser porter par ce beau texte !



Surprise à la toute dernière ligne du roman, je dois le préciser, je me suis sentie parcourue de frissons…



Une belle découverte.


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L'ami retrouvé

Début des années trente. On entend parler de plus en plus souvent d'un certain Hitler. Il y a des échauffourées dans les rues de temps en temps avec les communistes. Rien de grave, c'est le peuple qui s'exprime. Les allemands sont confiants, ils ont confiance en l’Allemagne. C'est le cas du père de Hans.



Hans, d'un naturel plutôt renfermé, issu d'un milieu relativement aisée a du mal à s'intégrer avec ses camarades de classes. Ce n'est pas parce qu'il est juif, non pas encore, mais plutôt qu'il se sent à part. D'ailleurs être juif n'a pas vraiment de sens, ce n'est pas cette identité qu'on cultive dans sa famille. Dans sa famille on est avant tout Allemand.



Un beau jour arrive Conrad, de lignée aristocratique, il habite le château. Conrad et Hans se trouvent en commun leur solitude et leur différence et commence une histoire d'amitié. Mais peu à peu celle-ci va être mise à mal par la montée du nazisme et les idées politiques familiales.



Ce court roman met en scène la violente montée de l'antisémitisme dans les années qui précèdent la seconde guerre mondiale et l'impact que peut avoir la propagande sur les comportements. Un récit sur une histoire d'amitié impossible avec quelques surprises qui donnent de l’intérêt au livre.
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L'ami retrouvé

L’Ami retrouvé nous raconte la naissance d’une amitié entre Hans, fils d’un médecin juif allemand et Conrad, fils d’un aristocrate durant l’année 1932. Un courrier inattendu va rappeler à Hans cet épisode de son adolescence, une partie de sa vie qu’il a voulu à tout jamais oublier sur fond de montée du nazisme.



Ce récit court est fait de beaucoup d’ellipses, selon moi c’est même son intérêt principal. Hans se souvient des paysages allemands, des odeurs, des moments passés auprès de cet ami. La partie historique n’apparaît que par petites touches.



Par certains aspects, ce récit m’a rappelé la lecture de ‘Inconnu à cette adresse’ de Kressman Taylor, bien que la forme soit très différente. Une histoire personnelle se mêle habilement à la grande histoire. Ce ‘retour aux sources’ indispensable permet à Hans d’être enfin en paix avec lui-même.



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L'ami retrouvé

J’avais envie de lire ce livre depuis au moins quarante ans et j’ai toujours remis à plus tard. Ce n’était jamais le bon moment. En participant au challenge ABC, il me fallait un auteur commençant par la lettre U et ils ne sont pas très nombreux.



J’avais un peu l’impression que ce livre se méritait comme disaient les adultes quand j’étais enfant. Je prenais peut-être des risques en attendant si longtemps, le risque d’être déçue, la peur de passer à côté car je l’avais idéalisé…



Et bien, non. Ce roman correspond tout à fait à mes attentes. Fred Uhlman nous raconte l’amitié qui unit pendant environ une année entre Hans (derrière lequel se cache probablement Fred) et Conrad. Ils ont des centres d’intérêt communs : la collection de pièces de monnaie, les livres. Conrad est accepté dans la famille de Hans, où règne une certaine harmonie où les gens s’aiment, mais, chose étrange qui intrigue notre héros, jamais Conrad ne le laisse pénétrer dans la demeure familiale.



L’auteur décrit la naissance de l’amitié, la façon dont il faut l’entretenir car elle fragile, le comportement des adultes qui change lorsqu’un comte leur rend visite, leur déférence soudaine autant qu’inexplicable. Peut-on tout partager avec son ami quand on est issu d’une classe sociale différente ? Qu’y-a-t-il de commun entre une famille juive bourgeoise et cultivée et une famille noble qui n’est considérée que pour son titre.



Doit-on faire trop de concessions pour conserver intacte une amitié ? Jusqu’à ressentir de la honte quand le père de Hans appelle Conrad Monsieur le Comte avec déférence ? Peut-on éprouver parfois de la haine en même temps que l’amitié ?



Fred Uhlman décrit très bien ces familles juives présentes dans le pays depuis très longtemps, qui ne pratiquent pas et qui n’envisagent pas une seconde, pouvoir être en danger et devoir quitter ce pays qu’ils aiment, cette langue, cette culture germanique qui fait partie d’eux-mêmes et dont ils sont fiers. « Nous étions, Souabes avant toute chose, puis Allemands, et puis Juifs. »



La personnalité du père de Hans est frappante, par sa foi en la nation allemande, il banalise le danger, il ne veut pas y croire car il est partisan de l’absorption complète des Juifs, si cela peut être profitable à l’Allemagne. « Pour lui, le nazisme n’est qu’une maladie de peau sur un corps sain et le seul remède est de faire au patient quelques injections, de le garder au calme et de laisser la nature suivre son cours »



L’écriture est belle, avec ses passés simples, les mots choisis avec précision. Bien-sûr, les idées héritées du Romantisme sur l’amitié peuvent sembler désuètes voire incompréhensibles pour les jeunes lycéens actuels, tant les valeurs ont changé.



J’ai beaucoup aimé ce livre ; l’attente ne l’a pas mis sur un piédestal. Je l’ai lu en deux jours (alors que certains l’ont lu en une heure) car un parallèle se faisait dans ma tête avec la montée des intégrismes dans le monde d’aujourd’hui qui n’a tiré aucune leçon du passé (cf les révisionnistes). Je pense que la lecture de ce livre devrait être obligatoire non seulement à l’école mais chez tout un chacun pour obliger à réfléchir. Sans doute est-ce trop tard ?



Une belle rencontre donc qui rappellera des souvenirs à ceux qui lu ce livre et donnera envie aux autres de s’y plonger. J’aimerais bien trouver « La lettre de Conrad » où l’ami explique pourquoi il a participé à un complot contre Hitler.

Note 8,5/10


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L'ami retrouvé

Quel beau sujet que celui de l’amitié.



Chaque amitié nous apporte quelque chose de différent.



Quelle que soit sa durée, elle s’inscrit en nous.



L’histoire se déroule à Stuttgart en 1932. Hans 16 ans, est le fils unique d’un médecin juif. Il est solitaire et n’a pas d’ami. Les journées d’école sont longues.

Conrad a le même âge, il est issu d’une lignée d’aristocrates allemands.



C’est le nouveau. Tous les regards se posent sur lui.



« Je puis me rappeler le jour et l’heure où pour la première fois, mon regard se posa sur ce garçon qui allait devenir la source de mon plus grand bonheur et de mon plus grand désespoir »



Entre eux va naître une grande amitié faite de curiosités, d’échanges, d’invitations.



Pourtant, cette amitié s’effrite malgré eux, avec la montée du nazisme.



C’est dans ce contexte que le père d’Hans prend une décision radicale : confier son fils à un membre de la famille vivant en Amérique pour lui assurer un avenir.



Quel destin est réservé à ces deux jeunes adolescents ?



Fred Uhlman nous offre un court récit, sur une amitié forte, sincère, saine, d’une grande intensité mais dont le contexte historique particulier va les rattraper chacun à un moment de leur vie.





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L'ami retrouvé

Stuttgart 1933.

Hans, 16 ans, est élève dans un lycée très côté, fréquenté par des enfants issus de milieux aisés. Lui-même est fils de médecin, d’origine Juive.

Enfant solitaire jusqu’à l’arrivée de Conrad, Hans, impressionné par l’élégance et le charisme du jeune homme fera tout pour attirer son attention et devenir son ami.

Avec des mots simples Fred Uhlman signe un magnifique roman d’amitié sur fond de montée du nazisme.

Un récit court, émouvant qui m’a tenue en haleine jusqu’à la dernière phrase.

122 pages pour sublimer l’un des plus précieux cadeaux de la vie : avoir un ami.

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L'ami retrouvé

« L’ami retrouvé » est un joli roman, touchant et émouvant. Je ne serai pas aussi dithyrambique que d’autres lecteurs mais j’ai beaucoup aimé cette lecture.



J’ai tout particulièrement aimé toute la première partie du roman, qui est centrée sur le thème de l’amitié. J’ai trouvé cette partie très délicate, très subtile et surtout très universelle. Ce que Uhlman décrit là, on peut tous s’y retrouver en partie. Ces thèmes universels ne sont pas si faciles à évoquer et nombre d’auteurs s’y cassent les dents. Ce n’est pas le cas d’Uhlman qui fait preuve de sensibilité, d’intelligence et de finesse.

La suite du roman m’a un peu moins séduite sans que je sache trop pourquoi. Peut-être est-ce dû à un léger excès de pathos à mon goût. Ou bien simplement est-ce parce qu'on quitte l’universel pour le singulier. Ceci dit, je pinaille parce que le destin de Hans et Conrad est très émouvant, tout particulièrement le dénouement que j’ai trouvé inattendu et très beau.



Je pense que c’est un roman que je ferai lire à mon fils lorsqu’il abordera la seconde Guerre Mondiale en cours. Le contexte de l’ascension du parti nazi est très bien rendu et le fait que les héros soient des jeunes gens pourrait le toucher davantage.

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L'ami retrouvé



"Je puis me rappeler le jour et l'heure où, pour la première fois, mon regard se posa sur ce garçon qui allait devenir la source de mon plus grand bonheur et de mon plus grand désespoir."



***



Stuttgart, 1932. Issu d'une famille bourgeoise juive, Hans Schwarz  - le narrateur - suit sa scolarité dans un des plus prestigieux établissements du Wurtemberg. 



Vif d'esprit, cultivé mais aussi doux rêveur en quête d'idéal, l'adolescent âgé de seize ans se montre assez solitaire. 



Son univers tout entier bascule le jour où Conrad von Hohenfels, membre de la noblesse protestante, fait son entrée au lycée Karl Alexander Gymnasium.



"Jusqu'à son arrivée, j'avais été sans ami. Il n'y avait pas, dans ma classe, un seul garçon qui répondit à mon romanesque idéal de l'amitié, pas un seul que j'admirais réellement, pour qui j'aurais volontiers donné ma vie et qui eût compris mon exigence d'une confiance, d'une abnégation et d'un loyalisme absolus."



Modèle de raffinement, ce nouvel élève incarnant à ses yeux la grandeur de la Nation, l'impressionne autant qu'il le charme. 



*



Entre eux, se tisse une amitié exclusive, entière et passionnée transcendant les différences (sociales, culturelles). 



Bientôt inséparables, ils nourrissent un goût commun pour la littérature,  la poésie, la collection de pièces anciennes ou encore les excursions à travers la capitale. 



Ces instants de partage quasi communiels les tiennent à l'écart de la menace antisémite qui gronde et enfle alentour.



L'Histoire est cependant en marche, prête à sceller de funestes destins. L'évidence de leur rapprochement sera aussi fulgurante que la fin de leur relation. 



Qu'en restera-t-il ? 



*



Voici un récit dense,  fort,  poignant qui nous plonge dans les affres d'une amitié prise dans la tourmente de la seconde guerre mondiale.  



Riche en éléments autobiographiques, il laisse transparaître l'amour teinté de nostalgie de Fred Uhlman pour son pays, la terrifiante immixtion de l'idéologie nazie dans toutes les strates de la société mais aussi les douleurs de l'exil forcé, de la trahison, des deuils et renoncements nécessaires...



Les derniers lignes faisant l'effet d'un coup de poing le rendent absolument inoubliable et donnent tout son sens au titre. 



Paru en 1971, L'ami retrouvé est devenu un classique étudié semble-t-il au collège. Il me tenait à cœur de le découvrir depuis longtemps et sans doute l'ai-je davantage apprécié aujourd'hui qu'il n'en aurait été le cas pendant ma scolarité. 



Dans un style remarquable empreint d'élégance et de délicatesse, l'auteur nous offre un merveilleux ode à la force des sentiments. 



Il laissera son empreinte assurément. 



***



"Parce que c'était lui, parce que c'était moi." (Montaigne)



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La lettre de Conrad – Pas de résurrection, s'..

Ce n'est que tout récemment, en lisant un retour sur "L'ami retrouvé", que j'ai appris qu'il avait une suite, intitulée "La lettre de Conrad". Étant disponible immédiatement à la bibliothèque, je n'ai pas attendu pour l'emprunter. J'ai lu "L'ami retrouvé" deux fois : au collège en lecture obligatoire (et qui ne m'avait laissé aucun souvenir), et en 2019 (je l'avais trouvé trop court). Il me faudrait sans doute le relire une troisième fois pour mieux l'apprécier, vu qu'aujourd'hui les récits courts me rebutent beaucoup moins qu'avant. Mais trop de livres m'attendent, j'aime mieux découvrir directement "La lettre de Conrad".



Et je ne pense pas y perdre grand chose car à travers la longue lettre de Conrad, nous revivons cette amitié entre un adolescent juif (Hans) et un adolescent issu de l'aristocratie allemande (Conrad). En cette période d'avant-guerre, tout les oppose et l'Histoire aura raison de leur amitié : le premier sera exilé aux États-Unis pendant que l'autre s'engagera dans les Jeunesses hitlériennes.



Et c'est donc du point de vue de Conrad que nous revivons à nouveau leur rencontre, la naissance d'une belle amitié atypique, l'évolution de leur relation et la manière dont elle prend fin. Sous forme de lettre, à quelques heures d'être exécuté pour trahison envers le Troisième Reich, pour avoir participé au complot contre Hitler, Conrad se confesse, s'explique, se livre entièrement, en espérant que son courrier parvienne jusqu'à Hans après sa mort.



En voilà une belle lettre que je ne regrette pas d'avoir lue, complémentaire de "L'ami retrouvé", et dans laquelle on apprécie de pouvoir mieux comprendre les réactions de Conrad vis-à-vis de son seul ami. C'est une lettre émouvante et bienvenue.



"La lettre de Conrad" est suivi de "Pas de résurrection, s'il vous plaît", court roman dans lequel nous suivons les pérégrinations de Simon dans sa ville natale, ville qu'il a fuie il y a vingt ans parce que juif et dans laquelle il s'était toujours refusé à y remettre les pieds. Le hasard (ou pas) le mettra sur le chemin d'anciennes connaissances : des camarades d'école, une fille dont il était amoureux. Tous ont changé, Simon lui-même n'est plus le même également. Confrontations aux souvenirs douloureux du passé, au rôle que chacun a joué pendant la guerre, à la disparition des uns et à la réussite des autres, Simon se demande pourquoi a-t-il eu besoin de revenir ici alors que sa vie aux États-Unis lui est satisfaisante...



C'est un récit plutôt court mais qui se suffit. Pourtant narré à la troisième personne, on n'en est pas moins essentiellement dans de l'introspection, plutôt bien maîtrisée par ailleurs. On découvre un homme qui, malgré le temps écoulé, a encore du mal à accepter l'Histoire (et ça se comprend), qui ne pardonnera sans doute jamais et qui ne réussit à vivre que loin de tout ce qu'il a été forcé de quitter vingt ans plus tôt. Il est assez touchant à sa manière. L'auteur, à travers son personnage, nous montre l'importance de ne jamais oublier cette période terrible de l'Histoire.



C'est un livre qui se lit assez vite, et qui est très agréable également, approfondi avec justesse, psychologiquement parlant.

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L'ami retrouvé

Livre "emprunté" dans le cartable de mon fils (encore!!) je n'y peux rien si son professeur de français conseille de si bonnes lectures !!

Il s'agit d'une histoire d'amitié, une amitié forte comme on n'en connaît qu'à l'adolescence. Fred Uhlman nous fait le récit empreint de nostalgie d'un jeune homme juif allemand passionné et fougueux qui "tombe" en amitié, comme on tombe en amour, avec un camarade de classe issu d'une famille protestante respectée. La folie des hommes (l'arrivée d'Hitler) va arracher brutalement cet adolescent à sa vision idéaliste des liens de l'amitié et à la force du sentiment d'appartenance à une Patrie. Devenu adulte, cet homme, Hans Schwartz, s'estime raisonnablement heureux. Heureux d'avoir échappé à l'horreur, heureux de sa situation familiale et de son travail, mais on sent que quelque chose l'empêche ou l'a empêché de devenir qui il est vraiment, lui il voulait être poète. Ce quelque chose a peut-être beaucoup à voir avec cette blessure d'enfance, cette trahison de ses pairs et surtout cette trahison supposée de l'amitié à laquelle il donnait tant de valeur. C'est un événement du présent qui le renvoie alors en pensées vers sa ville natale, sa famille et son ami perdu. Cet événement qui le rappelle à tant de bons et de mauvais souvenirs, il le voit d'abord comme une chose négative mais est-ce bien le cas ? Il faut lire pour le découvrir.

J'ai beaucoup aimé ce livre qui semble avoir été écrit par un adulte qui n'aurait pas tout à fait abandonné son cœur d'enfant. Sensible et émouvant, il m'a laissée toute chiffonnée, j'ai ressenti le chagrin d'adolescent qui perdure à l'âge adulte mais j'ai aussi pris une leçon. Prompte à renoncer, tout comme le héros, j'oublie souvent qu'il faut parfois faire confiance car l'amitié, comme l'amour, peut véritablement changer le cœur des Hommes.
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L'ami retrouvé

Deux ados Hans, fils d'un médecin de confession juive" et Conrad, héritier d'une noble famille protestante qui en apparence n'ont rien en commun, vont pourtant tisser des liens très forts. Malheureusement, ils sont nés au mauvais moment et au mauvais endroit. L'Allemagne dans les années 30 devient hostile à ses citoyens de confession juive, les adultes mais aussi les enfants subissent affronts et brimades. Il est décidé de mettre Hans en sécurité. Les deux garçons sont donc séparés. Des décennies plus tard, Hans s'interroge sur ce que sont devenus ses anciens tourmenteurs à l'école et son seul et unique ami.

Je connais la ville de Stuttgart, j'ai eu l'occasion de me promener dans ses alentours et ce livre m' a tout particulièrement émue. Cette période d'entre deux guerres puis de glissement vers la dictature a dû être cauchemardesque pour tous ceux qui restaient clairvoyants et il y en avait.



Une histoire poignante dont le ton rappelle le livre d'Irme Kersetz "Être sans destin" pas tant sur le contenu mais plutôt dans le style d'écriture assez naïf mais jamais niais d'un jeune garçon.
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L'ami retrouvé

Quelle claque; La dernière phrase du roman (non ne vous jetez pas dessus !!!) est juste une gifle magistrale. 10 mots qui donnent leur sens au récit de Fred Uhlman et au titre si bien trouvé. 10 mots qui m'ont bouleversée et mis les larmes aux yeux.



Je ne peux que vous recommander cette lecture qui commence doucement.

Nous sommes en Allemagne en 1932. Hans un lycéen de 16 ans s'ennuie ferme jusqu'au jour où un nouvel élève va rentrer dans la salle de classe puis dans son cœur. Il s'agit de Conrad.



De caractères similaires, les deux jeunes gens qui sont plutôt solitaires vont devenir amis, des inséparables.

Hans est le fils d'un médecin et Conrad le fils d'une illustre famille noble. Si Conrad est considéré comme un autre fils par les parents de Hans, cela n'est pas le cas pour Hans.



Hans est juif. Même pas pratiquant et pas franchement croyant. Pour le père de Hans, il est surtout et avant tout allemand. N'a t il pas fait la guerre aux côtés des allemands? N'a t-il pas été décoré de la croix de fer?



Le chômage pourtant est là. Hitler commence à faire parler de lui même en Souabe et dans ce lycée huppé. Ce que le père d'Hans comparait à une maladie de peau devient une horreur.



Magistral.
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L'ami retrouvé

Ils n’ont que seize ans, en 1932, lorsqu’ils se rencontrent. Conrad Von Hohenfels est le descendant d’une illustre famille de Stuttgart, quant à Hans Schwarz, adolescent brillant mais solitaire, il est le fils d’un médecin juif. Très vite, après l’arrivée de Conrad dans le prestigieux lycée Karl Alexander Gymnasium, les deux garçons devinent qu’ils sont faits l’un pour l’autre, qu’ils ont enfin trouvé leur égal. Dès lors, une amitié exclusive et indéfectible, faite de longues promenades et de discussions sans fin, s’installent entre eux. Mais déjà, l’Histoire est en marche et les échos d’un changement radical, dont on dit qu’il bouleversera le pays entier, se font entendre… Que reste-t-il de l’amitié de deux adolescents au moment où tout bascule ?



Comment ne pas être touché par ce texte, très court, a priori simple, mais extrêmement fort, qui nous plonge dans les affres d’une amitié sincère, passionnée, et néanmoins déchirée par les turpitudes de l’Histoire… Derrière ce récit poignant se cachent l’amour et la nostalgie d’un auteur exilé pour son pays, la volonté d’en restituer la beauté car non, malgré une période sombre qui marquera durablement les esprits, l’Allemagne ne se résume pas à Hitler et au fascisme. C’est avant tout un pays d’une grande beauté, riche de son histoire et propice à l’épanouissement des arts et de la culture. L’amour qui unit les deux enfants va au-delà des frontières de la religion et de la classe sociale. Fred Ulhman nous offre une vision romantique et passionnée de l’amitié, faite d’admiration, de partage et de respect et laisse apparaître une lueur d’espoir malgré la tragédie qui est en train de se jouer… Un texte magnifique, bouleversant par son intensité et qui m’a profondément émue !



A lire également pour ceux qui voudraient poursuivre dans ce registre : « Le garçon en pyjama rayé » de John Boyne, tout aussi touchant !
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