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Critiques de Gabriel Katz (1205)
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Le Silence des noyées

Scott s'était pourtant juré qu'on ne l'y reprendrait plus et qu'il ignorerait les appels de la maison de son enfance, Dun Mansion, en Écosse ; son rêve et son cauchemar, personnage à part entière du roman.

Pourtant, le 23 décembre, à 6 heures du matin, il prend la route pour la rejoindre.

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La date laisse présumer qu'il s'agit de fêter le réveillon en famille, mais ce serait une erreur. En fait, tout le monde est là pour célébrer l'anniversaire de mariage du patriarche.

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Quarante ans qu'ils le fêtent, quarante ans qu'ils s'en fichent. Il faut dire que Linda, la matriarche est morte il y a si longtemps qu'elle a sombré dans l'oubli ainsi qu'au fond de la mer, tout comme le bateau qui devait l'emmener en Amérique.

Quant à ceux qui ne l'ont pas oubliée, c'est simple, ils ne l'ont pas connue.

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Le manoir donc, attire les membres de la famille depuis des décennies.

Le patriarche, sa descendance, trois fils dont le père de Scott, lequel a un frère... comment dire... un frère que vous découvrirez et une soeur, Carry.

Parmi la smala, des oncles, des tantes, leur descendance...

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La mère de Scott est morte depuis 25 ans, une noyade également, et son mari et père du jeune homme ne s'en est toujours pas remis.

Elle s'appelait Clara, et depuis son décès, sur lequel toute la lumière n'a pas été faite, ses proches l'ont idéalisée.

Ceci dit, je l'aimais bien moi aussi.

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Tandis que Scott n'est plus très loin de Dun Mansion, une auto-stoppeuse sur laquelle nous n'apprendrons absolument rien, se tient sur l'accotement.

Bien entendu, il ne lui demande rien non plus. Il faut dire qu'il est plutôt chargé, pas par les bagages, si vous voyez ce que je veux dire.

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Ces aristocrates pathétiques baignent encore dans leur jus, tout comme la demeure. Les disputes éclatent, écorchant un chouia le protocole de rigueur dans la famille.

Et l'auto-stoppeuse reste là, "invitée" si l'on peut dire, et sans qu'elle y fasse rien, elle va servir de catalyseur pour que la soirée barre en sucette.

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Je ne vous ai pas dit qu'il s'agissait d'un roman choral.

La narration de Scott est entrecoupée de petits chapitres émanant de Clara, sa mère, s'exprimant en italiques pour nous relater sa vie depuis son enfance, suivie de ce qu'elle a traversé lors de son mariage, puis en tant que mère.

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J'ai découvert l'auteur complètement par hasard, une suggestion babelio.

Il a eu un gros succès avec ses livres de fantasy. Vu que je n'en lis pas, je ne risquais pas de le croiser.

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Et quel style, les amis. J'ai vraiment adoré, c'est juste magnifique. On pourrait en retirer des citations à chaque paragraphe.

Je ne me suis pas vraiment attachée aux personnages, hormis Carry et un peu Scott, mais ce n'était pas le but.

Le vernis s'écaille beaucoup trop facilement. Si vous voulez mon avis, il n'était pas de qualité. Mais bon, j'y connais rien en vernis. :)

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J'ai aussi bien aimé l'histoire. Pas de rebondissements spectaculaires à chaque page, mais une tension à couper au couteau à beurre.

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Je sais que je vais à contre-courant encore une fois, mais j'assume, parce que je me suis régalée.

Gabriel Katz a également écrit Les papillons noirs, apparemment très connu, mais pas par moi. Je pense le lire ensuite, n'ayant pas l'intention de me plonger dans la fantasy dans l'immédiat.



Bonne lecture.

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Le puits des mémoires, tome 1 : La traque

Trois inconnus dans leurs propres corps. Trois hommes vierges, sans mémoire et sans passé qui vont se donner, à défaut d’autres choses, des noms d’emprunt : Nils, Karib, Olen. Comme les enfants, ils doivent désormais apprendre en marchant. Et ils ont intérêt à apprendre vite, et à marcher encore plus vite, car toute une floppée de gens, et pas parmi les plus sympathiques, sont à leur trousse. Pourquoi ? C’est la question qu’ils ne cessent de se poser tandis qu’ils se terrent et inventent toutes sortes de stratagèmes pour échapper à leurs poursuivants. Face au péril, nos trois compères retrouvent au hasard des chemins des gestes et des aptitudes qui étaient les leurs. Bien vite, ils savent que dans leurs vies disparues, ils étaient des chiens de guerre comparables, sinon pires, à ceux qui les poursuivent inlassablement…

Un roman de fantasy moyenâgeuse avec tous les ingrédients du genre : une quête, des héros au caractère bien trempé, des ruelles sombres et malodorantes, de la magie qui transpire sur tous les murs, des forêts lugubres où hurlent les loups, un pouvoir complètement fou et le péril qui rôde jusqu’au foyer des chaumières. Avec toutefois un plus non négligeable qui le distingue de beaucoup d’autres : l’humour. Les impensables gamineries de nos trois compères m’ont beaucoup fait rire. Je ne suis pas prêt d’oublier l’escarmouche de la Haie des sources, ni les dépits amoureux d’Olen, l’histoire des feuilles séchées, ou la mort inattendue du mercenaire le plus célèbre du royaume d’Hélion. Et puis, il y a cette amitié inébranlable qui les transcende, les rend invulnérables, et leur permet de contourner tous les dangers, bien plus que leurs dons retrouvés ou leur talent dans le maniement des armes.

Un premier tome que j’ai adoré, autant que mon amie Siabelle avec qui j’ai fait cette lecture commune. D’ailleurs, il est prévu que nous repartions à l’aventure avec nos trois compères. On ne peut quand même pas laisser Karib, Nils et Olen se jeter seuls dans la gueule du loup…

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Le puits des mémoires, Tome 3 : Les terres de..

Fin des aventures trépidantes de nos trois héros. Et déjà, je les regrette, ces trois inséparables amis, ces trois farceurs, ces trois comiques de la troupe aux vies volées, aux mémoires amputées par des esprits froids et calculateurs, par des ambitieux sans scrupules. Ils auront tout connu dans leurs existences fracassées : les ors du pouvoir, la richesse, la démesure, les mets délicats, la déchéance, la fuite, la peur et le froid, et puis l’amour, et cette amitié inébranlable, indestructible qui leur a permis de déjouer tous les pièges, toutes les immondes chausse-trappes tendues par des âmes ténébreuses.

Fait rare pour un dernier opus, ce tome trois est aussi bon que les autres. Nos amis y sont fidèles à eux-mêmes. Karib est rabelaisien en diable ; Olen a toujours ses airs d’adolescent renfrogné et commet bévue sur bévue ; Nils, aussi sec qu’une trique et toujours aussi énigmatique, semble venir d’un autre monde.

Le plus réussi dans ce troisième tome est la manière dont l’auteur a su jouer du contraste drôlissime entre leur statut de souverain, d’être légendaire ou de puissant mage et le côté potache de leur amitié. Car ensemble, Nils, Karib et Olen ne sont que trois vieux potes hilares se retrouvant autour d’une bonne bouteille de vin, se moquant de tout et de tout le monde, et en premier lieu d’eux-mêmes. Et l’on passe du tragique aux éclats de rire ; et l’on voit comment un jeu simple et innocent entre Karib et Nils fait naître une légende…

Là réside, à mon sens, toute la force et la réussite de cette belle saga pleine de fraicheur, de spontanéité, et de cocasseries.

J’ai lu cette longue histoire avec mon amie Siabelle. Ensemble, nous avons accompagné nos trois inséparables amis, avec leurs doutes, leurs angoisses, leurs joies, leurs éclats de rire et leurs farces, jusqu’aux limites extrêmes du monde afin qu’ils puissent y découvrir leur vérité. Je vous invite à lire son billet.

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La maîtresse de guerre

Après la trilogie le puits des mémoires, roman dans la catégorie "adulte" qui l'a fait connaître et qui a obtenu le prix des imaginales 2013, l'auteur se lance dans un roman jeunesse. Lu et critiqué dans le cadre d'une Masse critique. Qu'en soient remerciés Babelio et les éditions Scrineo.





Kaelyn, jeune et belle femme de 20 ans, sommairement formée aux métiers des armes par feu son père, s'est engagée dans l'armée de libération en route vers le sultanat d'Azman pour libérer les esclaves de ces barbares (et au passage, piller, violer et tuer en toute impunité, c'est la guerre non ?).

Mais après un premier combat particulièrement foireux, elle se retrouve capturée et réduite en esclavage. Par chance son maitre n'est autre que le maître de guerre d'Azman, un peuple bien moins sous-développé que ce qu'on en disait et qui par un heureux concours de circonstances va accepter de la former.





Avant toute chose, il est important de considérer que c'est un roman jeunesse. On est loin des David Gemmell et G.R.R Martin. C'est plutôt du Collins (Hunger Games) ou du Roth (Divergente) au pays de la fantasy.

Une héroïne, c'est la mode en ce moment. Est-ce à dire que le lectorat visé serait plutôt ces demoiselles YA plus assidues et acheteuses que ces jeunes messieurs ?

Ceci étant, elle est jolie et forte notre héroïne, et à part son côté parfois midinette, un tantinet pénible, elle va nous offrir une belle aventure guerrière dans des contrées moyen orientales (le côté fantasy est quasi absent et on aurait pu situer l'action au XIIième ou XIIIième siècle en dehors du côté assez incongru d'une femme soldat).

Le style est fluide et adapté au lectorat visé, le background est un peu anémique et les personnages un peu caricaturaux, mais nous avons une belle initiation, de l'action et de l'aventure, et bien sûr l'amour au rendez-vous. Un cocktail classique mais qui fonctionne.





Ne faisons pas la fine bouche, oui, c'est mignon et rafraichissant et j'ai vraiment apprécié ma lecture.
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Le puits des mémoires, tome 1 : La traque

Je suis heureux d'avoir enfin pu extraire de ma PAL la trilogie du "Puits des mémoires", pour le coup c'est une sacrée bonne pioche !

Ce premier tome est simplement parfait, un style et une écriture sans défaut pour commencer, je découvre l'auteur à cette occasion. Ensuite il y a ce scénario très bien maîtrisé sur un thème assez original en fantasy puisqu'il y est question d'amnésie, et le fait est que l'intrigue est plutôt subtile et crédible à souhait car l'auteur n'en fait pas des tonnes, ses personnages sont tout ce qu'il y a de plus crédibles et la tension va très vite s'installer et se révéler passionnante.

Le fait est que l'auteur prend son temps pour nous détailler le contexte, et c'est selon moi la raison essentielle de la qualité de l'ensemble, ce monde féodal, la religion, la soldatesque, les descriptions et les dialogues vont permettre une immersion facile dans le récit.

Trois hommes se réveillent dans les débris d'un chariot accidenté en pleine montagne. Aucun d'eux n'a le moindre souvenir de son nom, de son passé, de la raison pour laquelle il se trouve là, en haillons, dans un pays inconnu.

"La traque", le titre est on ne peut mieux choisi, croyez moi, le désir du lecteur de connaître les raisons de cette amnésie va être entretenu de belle façon par Gabriel Katz, les indices seront rares et les progrès très lents, cela dit le rythme est idéal et les efforts de nos fugitifs pour se souvenir et échapper à leurs multiples poursuivants vont très vite nous captiver.

Il s'agit sans hésiter de "dark fantasy", si on considère la brutalité de ce monde, la magie et même la nécromancie seront au programme, bref, plutôt original et remarquablement réalisé, l'auteur imprime ici sa marque avec talent.

Je cours me jeter sur le tome deux sans tarder !
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Le puits des mémoires, tome 1 : La traque

Gabriel Katz est un très bon auteur, raison pour laquelle quand il m'a fallu lire un livre de fantasy, j'ai choisi le puits des mémoires; qui mêle fantasy, fantastique, thriller, etc.

De plus, j'avais adoré Conte de fées de Stephen King, donc pourquoi pas.



Tout d'abord, l'incipit est sublime :



"Au commencement étaient les ténèbres. Un monde où n'existaient ni le temps, ni la faim, ni la soif. Peut-être était-ce cela, la mort, une éternité dans un néant si étroit que l'on ne pouvait s'y tenir que recroquevillé, comme un enfant à naître...

... Mais un jour une faille s'était ouverte dans le bois. Une infime percée de lumière, comme un coup de couteau dans l'obscurité..."



Ça accroche, pas vrai ?



Le chariot transportant trois caisses dans lesquelles des hommes étaient enfermés recroquevillés dans le noir s'est renversé.



Le premier dont nous faisons la connaissance s'appelle Nils, prénom dont il vient de se doter après avoir réussi à ouvrir ses yeux aveuglés par la soudaine luminosité.



Ses deux compagnons d'infortune firent de même.

Le point commun qui frappe d'emblée les trois hommes : ils n'ont aucun souvenir de qui ils étaient avant de se retrouver sur ce chariot.



Qu'ont-ils bien pu faire pour subir le supplice de cet enfermement, auquel a succédé une traque implacable par des armées entières pour les retrouver ?



J'ai mis un certain temps à lire ce roman, bien qu'emportée par la belle plume de Gabriel Katz. J'avoue m'être ennuyée parce que j'étais à des années-lumière de ma zone de confort.

Malheureusement, la magie n'a pas opéré sur moi et j'en suis désolée.



La fantasy et moi devrons dorénavant continuer à suivre des routes parallèles, mais sans rancune.



Mais il séduira sans nul doute les amateurs du genre que j'invite à découvrir cette trilogie.



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N'oublie pas mon petit soulier

Benjamin Varenne fait le Père Noël pour les grands Magasins quand il repère son cadeau de Noël : une fille mignonne. "20 ans, Fine. Sportive. Brune. Des yeux bleu clair, des cils de pub pour mascara, une bouche gourmande, et des Louboutin..."



- Bonjour, comment tu t'appelles?

- J'ai toujours voulu un selfie avec le Père Noël! Répond la jolie fille.

Un petit froncement de sourcils, très sexy. J'aime bien son sourire en coin."

- Toi, t'es caca-boudin, braille le petit Gabin qui a perdu son tour et bave...



Ben va se faire virer de son emploi, mais Victoire, sa conquête va l'emmener dans son traineau ( une Limousine avec ses 2 lutins: des gardes du corps) .

Puis dans son grand et luxueux appartement...



Comme dans un Conte de fée et comme pour Cendrillon, Ben doit quitter Victoire dès 6 heures du matin, car quelqu'un d'autre est là!

"Elle est encore là jusqu'à demain," fait un garde du corps.



Un réveil qui ne sonne pas ( Victoire a lâché les rennes... ) . Et, Ben essaie de se faufiler hors de l'appartement, afin de ne pas rencontrer ...la mère Fouettard !

Raté, ce Père Noël n'aura pas de verre de lait, ni de cookies...



"Une vieille, tout en noir, regarde Ben comme s'il avait déshonoré Victoire."

"Gjiché : la grand mère en albanais de 80 ans, va dans la chambre de Victoire...

Elle invective alors Ben et sort un revolver de son sac noir...



Touché dans le dos, un garde du corps meurt et lâche son flingue, Victoire crie, Gjiché la vise! Par hasard, Ben ramasse l'arme à terre et tire au jugé...

Quand Marco, le 2ème garde du corps arrive, la mamie est au sol!

Un miracle de Noël, même si ce n'est pas le sapin qu'on attendait...



C'était la môman du mec de Victoire, Valon un truand international albanais...

Il ne connaît que le Kanun, la vendetta sur 7 générations...

Victoire, Ben et Marco vont devoir se cacher...

Des tueurs à gages, un flic des services secrets, un truand qui veut se venger...



"Petit Papa Noël

Quand tu descendras du ciel"

Avec des balles par milliers

N'oublie pas mon petit soulier

Mais, avant de partir

Il faudra bien te couvrir

Dehors, tu vas avoir peur

Pour une courte nuit de ...Bonheur!
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Le Puits des mémoires, Tome 2 : Le Fils de la..

Amitié. Humour. Ajoutez à cela toute une série de révélations et vous comprendrez qu'on ne voit pas le temps passer en compagnie de nos héros.

Depuis qu'on leur a volé leur identité, depuis qu'on leur a tout pris, qu'on les traque impitoyablement, seule l'amitié permet à Karib, Nils et Olen de poursuivre leur chemin chaotique. Cet improbable et indestructible trio ayant survécu à tant d'épreuves qu'ils sont devenus comme des frères est désormais leur unique repère et raison de vivre.

L'humour est présent dans chacune des pages de ce livre. Un humour un peu potache, il est vrai, mais qui m'a fait rire. Il rend humain et terriblement proche de nous nos trois compères et donne encore plus de noirceur à toute cette engeance de monstres froids et cyniques qui cherche à les éliminer.

Ce second tome du « Puits des mémoires » est aussi celui des révélations. Alors que le danger se fait de plus en plus pressant et menaçant pour nos trois héros, elles nous tombent dessus d'une manière totalement inattendue et particulièrement comique. Une vraie farce qui éloigne d'eux leurs poursuivants, au moins pour quelques temps.

En résumé, un vrai plaisir, un enchantement, une belle aventure qui se termine par un coup de théâtre. Dès lors, comment ne pas être tenté par le troisième et dernier tome ? Ce n'est pas mon amie Siabelle, avec qui j'ai lu en commun ce livre, qui me contredira. Je vous invite à lire sa petite chronique.





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La maîtresse de guerre

J'ai beaucoup apprécié se roman qui présente Kaelyn ( que l'on retrouve dans la part des ombres). Jeune femme , guerrière , fille d'un maitre de guerre, qui apprend que la vie et les gens ne sont pas toujours comme on les voit au premier abord.



D'une certaine façon ce roman est une quête initiatique , qui va forger le caractère de la belle jeune femme.

J'ai trouvé Gabriel Katz assez talentueux dans cet exercice. Avec de nombreux combats, des retournements de situations, des complots, de trahison.



Et puis pour mon plus grand bonheur l'auteur fait la part belle aux femmes… que j'avais trouvé assez absente dans les puits de mémoires



Après l'auteur (a pour moi) une vision assez simpliste de la dualité noblesse/ esclave.



J'ai donc passé un très bon moment de lecture.

Mais malgré tout il reste plein de questions autour de Kaelyn et de Hadrian. et puis il y a aussi un immense trou entre ce roman et la part des ombres.. que j'espère que Gabriel Katz comblera un jour
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Au bout des doigts

20 heures:j'ouvre ce roman ,"pour voir", comme on dit, pour savoir si le début va capter mon attention , je procède souvent ainsi avant de "me lancer" , et oui , avec l'âge, on a des petites manies...

2h05 du matin ,je tourne la dernière page,j 'ai fini...Je n'ai pas envie de dormir ,j'entends Rachmaninov , Chopin ,Mozart au piano , c'est divin.

Mais qu'est - ce qui a bien pu me séduire à ce point dans ce livre écrit à partir du film éponyme ? Qu'est - ce qui m'a empêché de rester raisonnable quant à mon heure d'endormissement?

Ce livre, ce sont des rencontres imprévues , des rencontres improbables . Il y a Mathieu , 20 ans , fils d'immigrés polonais du 93 . Mathieu , c'est un petit gars qui se lance dans les "bêtises " et se fait choper. Il y a Daniel , directeur du Conservatoire pour qui tout va mal . Son couple n'a pas résisté au décès de leur fils et son "job" risque de lui échapper. La Comtesse , c'est la meilleure prof du Conservatoire , redoutée , redoutable , mais respectée au plus au point . Et puis Anna , élève du Conservatoire ,fille de riches , un autre monde pour Mathieu...

La question, elle est simple , elle est posée et mentionnée

du reste dans l'ouvrage . "Etre au bon endroit , au bon moment " ou " être au mauvais endroit au mauvais moment " ? Vaste programme...

Il y aura des rencontres mais le monde dans lequel nous vivons n'est pas celui "des Bisounours " a-t-on l'habitude de dire familièrement. Alors ?

Alors , il faut se laisser emporter , transporter , s 'oublier pour tenter de vivre une sorte de "magie de Noël ". C'est si rare que ça en vaut la peine . Et , tiens , c'est curieux , ce matin , un soleil généreux brille autour de ma maison. La "magie de Noël", vous dis -je.

Ce livre n'est pas un chef d'oeuvre littéraire, oh non , et pourtant , qu'est ce qu'il fait du bien .Émouvant, très émouvant, drôle , très drôle aussi . Ah si la vie se déroulait ainsi ! On aimerait y croire et on y croit pour quelques heures , pour quelques heures seulement , mais c'est déjà ça. Ce livre remplit vraiment bien sa fonction .

Aujourd'hui , je peux le dire , il me faut aller voir ce film , pas pour comparer , non , plus pour succomber une deuxième fois à la "magie de Noël " , pour voir si leurs Mathieu , Daniel , la Comtesse et Anna sont bien les mêmes que les miens

J'avais beaucoup aimé " la famille Beylier", je pense que "Au bout des doigts " pourrait être de la même veine......
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Au bout des doigts

Je ne suis pas une grande cinéphile, mais j'ai vaguement et de très loin entendu parlé du film.



J'ai choisi ce roman grâce ou à cause de l'auteur. Gabriel Katz est un auteur que je suis de près, parce que j'aime sa plume, son humour et sa bibliographie assez diversifiée.



Je pense que l'exercice est réussi.

J'ai pris un grand plaisir à lire ce livre et à suivre les aventures de Mathieu.

Et ce roman (film) démontre que l'on rencontre parfois les bonnes personnes au bon moment.

Que la "chance" passe parfois tout près et qu'il faut saisir les opportunités et pousser les portes devant nous… bon parfois il faut aussi la provoquer.



J'ai une fois de plus beaucoup apprécié l'écriture de l'auteur avec sa plume agréable, légère et fluide. Et puis les personnages sont très attachants et charismatiques. Une belle leçon de vie.



Sans oublier le sujet de fond : la musique classique et tout spécialement Rachmaninov… que l'on entend en bruit de fond tout au long de notre lecture.
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Le Puits des mémoires, Tome 2 : Le Fils de la..

Un moment de lecture exceptionnel, je suis encore sous le charme en refermant ce tome deux, ce qui est une image car lu au format numérique.

Ce scénario est fabuleux, et la façon dont l'intrigue est construite simplement géniale, pour ce qui me concerne le charme opère à fond.

Il est frustrant de ne pas pouvoir parler des rebondissements les plus spectaculaires, ceci évidemment afin de ne pas gâcher le plaisir de lecture pour ceux qui viendront forcément, je tiens déjà à dire que j'ai été littéralement "scotché" à deux ou trois reprises de façon marquante, un tel machiavélisme dans une intrigue est malheureusement trop rare et c'est bien dommage.

Nous avons quitté nos trois fugitifs amnésiques au moment où ils embarquent pour Woltan. Nils, Karib et Olen sont toujours en quête de réponses et le temps presse car l'étau se resserre et leurs poursuivants ne leur laissent aucun répit. Les éléments glanés dans le premier tome leur ont permis au moins de connaître leurs noms et leurs métiers ou spécialités supposées ainsi que la cause de leur traque, cela-dit, sans souvenirs, leur progression est compliquée et ils avancent pour ainsi dire dans le brouillard.

Je n'en dirai pas plus, ce que je peux vous dire par contre, c'est que ce tome deux est hors norme en terme de suspense et d'intrigues, attendez vous à des révélations et des contre pieds vraiment incroyables en terme d'inventivité.

Ce qui rend le tout addictif, et ici ce n'est pas galvaudé, c'est que ce n'est pas tiré par les cheveux, on attend les révélations et l'auteur au contraire réussit à épaissir le mystère, c'est crédible et diablement habile, même en tenant compte du fait qu'il s'agit de littérature fantasy.

Les personnages et leur psychologie sont admirablement travaillés, ainsi que le contexte politique dans un environnement médiéval fantastique bien dessiné. Le rythme est idéal, chaque chapitre apporte quelque chose d'utile à une histoire dont on ne veut pas voir la fin arriver trop vite tant on est subjugué.

Le contexte est sombre et brutal, et le classement en dark fantasy est de fait évident, cela dit, il y a de l'humour, même si c'est surtout au sein de notre trio d'amis.

Si le tome trois est au niveau des deux premiers, je pense que je vais devoir réorganiser les étagères sur mon île déserte !
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La part des ombres, tome 1

Le lecteur a plaisir à retrouver dans ce roman des personnages qu'il a déjà rencontrés dans les oeuvres précédentes de Gabriel Katz, notamment Kaelyn, la maîtresse de guerre, et Desméon, le gladiateur virtuose surnommé « le Danseur » ; mais cette oeuvre de fantasy peut se lire de façon tout à fait indépendante.

La Part des Ombres est l'histoire d'une vengeance qui prend la forme d'une rébellion. Le royaume de Goranie est occupé depuis une dizaine d'années par un peuple de guerriers venus des montagnes du nord, les Traceurs. Ils ont laissé en place un roi fantoche, mais la réalité du pouvoir est exercée par un gouverneur qui laisse libre à ses penchants hédonistes ; malheureusement pour lui, une groupe de soldats commandés par son ignoble rejeton massacre toute la population d'un village à l'occasion d'un mariage : le seul rescapé n'aura de cesse de se venger et de grouper autour de lui les révoltés, qui deviendront aussi insaisissables que des ombres…

Ce premier tome est en fait constitué de deux parties : la première procède à la mise en place de la rébellion et donne une certaine impression de déjà-vu ; la seconde, beaucoup plus captivante, relance l'action en faisant intervenir un personnage particulièrement impressionnant, à la mesure de Kaelyn, un Traceur maître de guerre. Les péripéties concerneront désormais aussi bien les affrontements des occupants avec les résistants que les rivalités sans merci au sein du pouvoir en place.

Enfin, ce premier tome se termine par un formidable coup de théâtre qui donne à un personnage souvent cantonné aux seconds rôles une importance insoupçonnée…

Et comme la suite vient de paraître, je m'y mets aussitôt !

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Le puits des mémoires, Tome 3 : Les terres de..

Ce tome trois conclut de façon brillante cette trilogie de grande qualité, l'auteur réussissant le tour de force de nous surprendre encore, et de quelle façon !

Sur l'ensemble des trois tomes, je retiens le scénario parfaitement maîtrisé ainsi que l'intrigue qui est d'une subtilité qui sort de l'ordinaire, j'ai rarement été enchanté à ce point.

Le maître mot c'est la surprise, quasi permanente avec des ingrédients somme toute classiques, et surtout selon moi, le fait que tout coule de source car l'auteur n'en fait pas des tonnes, les éléments sont à chaque fois crédibles, l'auteur nous bluffe avec brio en étant tout sauf prévisible, tous ces contrepieds ont ravi le lecteur exigeant que je pense être, une intrigue de cette qualité est un pur régal.

Gabriel Katz est simplement talentueux, car outre un scénario parfait, il faut aussi parler du style et de l'écriture irréprochable, du rythme impeccable, du contexte très bien travaillé et de ces personnages tellement bien dessinés.

Le thème de l'amnésie, omniprésent tout au long de cette histoire, sera prétexte à des situations dramatiques et cocasses, sera source de doutes et d'angoisses, mais aussi et souvent, d'interrogations et d'introspections qui nous vaudront des situations et des dialogues assez sublimes, car l'humour est tout de même souvent présent.

Ce qu'il importe de savoir, c'est que tous les mystères seront levés, que tout sera finalement expliqué, et que donc il n'y aura aucune frustration, la fin est une fin digne de ce nom, ce qui est particulièrement appréciable.

Je vais conclure en louant le bel équilibre de l'ensemble, tantôt léger et tantôt franchement dramatique, je confirme mon sentiment qu'il s'agit bien de dark fantasy, nombre de scènes se révélant assez trash.

A mon humble avis, il s'agit de l'une des toutes meilleures trilogies en littérature fantasy, ni plus ni moins.
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Le Silence des noyées

L’ambiance est sombre, très sombre. L’homme qui rejoint le manoir familial pour la traditionnelle fête de Noël s’y rend à tombeau ouvert, et pourtant il ne semble pas heureux de se confronter là-bas aux membres de sa famille. Sur le bord de la route, une silhouette en attente d’une bonne âme pour la prendre à bord. Il s’arrête. Lui reviennent des histoires anciennes de créatures étranges annonçant de funestes événements.



L’arrivée au manoir est sans surprise, accueil glacial par le patriarche qui tient à célébrer chaque 24 décembre son anniversaire de mariage, avec celle qui a disparu des années plus tôt alors que notre conducteur pressé mais secourable n’avait que dix ans.

Ce dîner sera le lieu de tous les règlements de compte.



Ce roman noir et fort bien écrit nous plonge dans une atmosphère hautement explosive, tant les rancœurs accumulées créent des tensions entre les personnages. Le rythme est soutenu, pas de trêve, et on ne s’ennuie pas une minute avant de découvrir la vérité.



Excellent suspens et révélations inattendues rendent cette lecture addictive.



Merci à Netgalley et aux éditions Fleuve



250 pages Fleuve 6 septembre 2023

#LeSilencedesnoyées #NetGalleyFrance
Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Les Papillons noirs

Ce livre est comme une grosse gifle balancée au genre et à ses lecteurs.

D'abord, il provoque de la sidération, puis de la colère mélangée à du dégoût, et finalement un puissant intérêt presque hypnotique ...

C'est sombre, noir et sordide, mais de ce pot au noir va sortir un superbe roman !

"Les papillons noirs" est un polar, noir de chez noir, paru aux éditions du Masque en septembre 2022.

Il a été écrit sous le pseudonyme de Mody, pseudonyme derrière lequel se cache un écrivain fantôme.

Véritable plume ou personnage torturé de série télévisée ?

L'ambigüité est prolongée jusqu'à présenter, en quatrième de couverture, un auteur qui se cache sous les traits d'un comédien et derrière un premier livre absent de tous les kiosques et librairies de France et de Navarre.

"La vie c'est comme une boîte de chocolats, on ne sait jamais sur quoi on va tomber" !

Quoi qu'il en soit ce récit est écrit d'une manière efficace.

La poisse est parfois comme un vieux sparadrap qui s'accroche à la vie.

Une "fille de boche" et un "petit bâtard" vont en faire l'amère expérience.

Pourtant ils sont passés par la case du petit "français moyen" et de sa devise du bonheur simple : "travailler dur et se mettre à son compte".

Mais Albert et Solange n'y peuvent rien, à chaque vacances, ils se transforment en "Bonny and Clide" et précipitent leur sexualité dans le meurtre et le sang ...

Ce roman est basé sur plusieurs antagonismes qui s'entrechoquent, sur une violence dérangeantes et des valeurs piétinées sans vergogne.

Il n'est pas destiné aux petites natures, ni aux âmes sensibles.

Mais il est captivant et original.

Son écriture est fluide, rapide mais pourtant pleine d'émotions, et de coups d'adrénaline.

Ce livre, puissant et chargé de traumatismes, est comme un pied de nez fait aux détracteurs des plateformes de séries télé qui ne seraient selon les plus virulents qu'aliénation mentale, et le média officiel de nos vies immatérielles et domestiquées ... Allons, allons !

Ce livre est comme une gifle balancée à la servitude, à la morale comme à l'immoralité.

C'est bien sûr à lire en écoutant la chanson éponyme du groupe Bijou écrite par Gainsbourg, mais aussi peut-être en redécouvrant de vieux titres d'Edith Nylon et de Strychnine.

Sale temps pour les gosses !

Sale temps pour les lourds baratineurs qui se croient tout permis !

Sale temps sur la route des vacances !

Les coups de ciseaux vont voler ...

Merci à Mody, qui qu'il soit pour ce roman-choc.

Merci, bien sûr, aux éditions du masque pour cet envoi et merci à la masse-critique qui, là, a réussi à se donner "mauvais genre" !

C'est malin, tiens, pour foutre la mouscaille à Noël ...



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La part des ombres, tome 2

Je suis assez déçue par ce dernier tome de la part des ombres.

Je m'attendais à plus sur beaucoup de points.



Je ne remets absolument pas le talent d'écriture de Gabriel Katz, loin de là. Mais comme j'avais trouvé que le premier tome posait les bases , j'espérais quelque chose d'explosif qui au final n'est pas venu.



J'attendais donc plus de malversations, de complots (oui il y en a, mais mal placé en fait), plus de bagarres, de duels. J'attendais avec impatience le grand combat dans l'arène entre Desmeon et le meilleur traceur. J'attendais plus de rébellion, plus d'action de la part des rebelles, plus de tout en fait.

Je crois surtout que l'auteur aurait pu faire plus long et donc de meilleur qualité (enfin pour moi). C'est à dire que même si j'ai apprécié l'histoire en elle même, elle manquait d'éléments. Je vais sans doute utiliser des mots durs mais j'ai en fait eu l'impression de lire un résumé d'une histoire qui aurait pu être terriblement palpitante si elle avait été enrichie.





J'ai toujours autant d'affection pour les personnages , mais j'ai également trouvé l'humour de Desmeon un peu en dessous de ce qu'on a déjà pu lire. Bref tout ces petits manques ont fait que je ne me suis pas retrouvée dans l'histoire.



Sinon mention spéciale quand même pour la couverture qui est juste magnifique.



De même sur le tome 1 j'avais donné un " avertissement" à la maison d'édition. Cette fois-ci il faut reconnaître que le découpage des mots était parfait. Je signale quand même quelques petites coquilles .. mais au niveau lecture c'était quand même beaucoup plus confortable.

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Aeternia, tome 1 : La marche du prophète

Avec ce livre, Gabriel Katz nous fait du Gemmell like, light sans doute mais agréable à lire.





On alterne les points de vue de Leth Marek, champion d’arène qui veut refaire sa vie et qui va tout perdre, et celui de Varian, jeune orphelin qui veut faire sa vie et qui risque bien de tout perdre ! Et c’est l’amour qu’ils portent l’un à une jeune prêtresse, l’autre à une jeune prostituée, qui va peut-être les rassembler…

Difficile de ne pas voir dans Leth Marek le vieux guerrier blasé se battant à coup de hache et de punchlines stalloniennes un hommage à Druss le vieux guerrier blasé se battant à coup de hache et de punchlines stalloniennes, héros fétiche du regretté David Gemmell, maître anglais de la fantasy épique. Mais cela va largement au-delà de l’emprunt car quantité de petites choses rappellent tout ce qui a plu aux easy readers amateurs du genre…

Le premier chapitre est excellent, mais la suite n’est pas du même tonneau. Qu’importe, on adore s’attacher aux bons et détester les méchants, et tout se lit très bien et très vite car c’est fluide et dynamique. Et le chapitrage bien pensé et les nombreux rebondissements, parfois dark histoire de montrer qu’on n’est pas chez les bisounous, font de ce livre un bon page-turner ! Par contre les twists de fin sont encore plus sadiques que ceux des fins de saisons des séries hollywoodiennes… Vite la suite, le suspens est insoutenable avec ces trahissions et ces révélations de ouf !!!



Par contre 3 points ont refreiné mes bonnes sensations :

- le 1er point, c’est que les dialogues étaient sont régulièrement comme en décalage avec le ton et leu, avec des tirades trop légères et trop familières, voire djeun des « ta gueule », « ta mère », « eh gros… » « tu commences à me courir sur le haricot « ça me fait une belle jambe »… D’un autre c’est côté c’est éditer par Scrinéo, un éditeur spécialisé en Young Adult, donc impossible de savoir si c’est un style propre à l’auteur ou s’il s’est exécuté pour se rapprocher du public cible.

- le deuxième truc c’est que le worlbuilding est particulièrement limité

Une ville qui se résume à un quartier, un village qui se résume à un château, quelques campements et 1 ou 2 auberges… Cela ne va pas plus loin que les décors d’une série cheap genre ce bon "Zorro" de Disney. Je m’excuse par avance auprès des amateurs de l’auteur s’ils me trouvent dur sur ce point, car j’ai peut-être loupé quelque chose puisqu’il s’agit du 5e livre de l’auteur situé dans le même univers qu’il a créé… (Peut-être que mis bout à bout, il s’étoffe par petites touches ?)

- le 3e truc c’est qu’on devine très rapidement que le thème principal sera suivi des guerres de religions, mais en s’inspirant d’époques et donc de civilisations différentes, cela nuit à la construction et donc la perception du truc.

Les deux religions semblent rejouer le psychodrame collectif des païens persécuteurs et des chrétiens martyrisés, mais le culte naturaliste de la Grande Déesse emprunte tellement à l’Eglise médiévale avec ses prélats et ses inquisiteurs que cela vient inutilement brouiller les pistes. On peut aussi voir une opposition entre catholiques conservateurs et protestants réformateurs, mais ici c’est l’église en place qui utilise le dogme de la prédestination pour justifier les inégalités sociales…

Finalement ancienne religion et nouvelle religion sont renvoyés dos à dos car les deux camps ne souhaitent que le pouvoir et l’argent, misant sur le choc des civilisations et la radicalisation des positions (comme les politiques qui veulent inspirer une ferveur qui servira leurs desseins, mais à laquelle ils ne succomberont jamais)… Mine de rien, on dirait les discours actuels des dirigeants de la planète, qu’ils soient capitalistes ou terroristes… L’auteur développerait-il un discours anti-système ? Bien sûr que oui avec cette récurrence des piques contre les homines crevarices qui ne jurent et vivent que pour l’argent et le pouvoir qu’il octroie sur autrui ! ^^





Pour ne rien gâcher, le livre-objet est réussi avec une belle illustration de couverture d’Aurélien police, une mise en page claire et aérée ainsi que du papier agréable au toucher. Et après des éditeurs pleureuses vont encore se lamenter qu’on ne peut plus imprimer en France et qu’ils sont obligés de délocaliser dans un pays à plus bas coût de la main-d’œuvre. Il va sans dire qu’ils sont hypocrites en plus d’être pathétiques.

C’était mon premier Gabriel Katz, et vraisemblablement pas le dernier, et les easy readers vont adorer…
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La nuit des cannibales

Gabriel Katz est un auteur qui monte : il s'est fait connaître dans le domaine de la fantasy, notamment par sa passionnante trilogie "Le Puits des mémoires", et il nous livre maintenant un thriller fantastique, "La Nuit des Cannibales".

Disons le d'emblée : ce thriller est excellent !

Pourquoi ?

D'abord, une intrigue qui présente une certaine originalité : un adulte de 43 ans, Maxime de Retz, se retrouve dans le corps d'un ado de 15 ans ; quelle déconvenue pour lui quand il perd tout qui faisait son bonheur, belles femmes, bon boulot, bel appart ! Jusque là rien d'original, mais ça le devient davantage quand on apprend que d'autres personnages sont dans la même situation et que certains individus particulièrement malintentionnés veulent les supprimer. Qui ? Pourquoi ?

Ensuite, un personnage principal, Maxime donc, haut en couleur, à l'humour particulièrement corrosif (vraiment, il n'apprécie pas cette réincarnation), passablement cynique mais pas totalement, car il a le coup de foudre pour une jolie blonde ; ceci dit, les moyens qu'il emploie pour la conquérir sont vraiment peu recommandables...

Puis un rythme d'enfer qui soumet les personnages à rude épreuve, le lecteur aussi, d'ailleurs, incapable qu'il est d'arrêter la lecture dudit bouquin !

Enfin, pour terminer en beauté, un coup de théâtre vraiment inattendu à la fin du roman...

Mais, au fait, qui sont les cannibales et que font-ils ? Ils ne mangent pas de chair humaine mais ils... Impossible de le révéler, ce serait dévoiler prématurément un aspect essentiel de l'intrigue !

Oui, je confirme : ce thriller fantastique est excellent !
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Le puits des mémoires, tome 1 : La traque

XIII en pays de fantasy.



C’est ce qui décrit le mieux cette histoire je trouve. Trois types se réveillent. Ils sont amnésiques. Ils sont poursuivis par une bande d’autres types qui en veulent à leur peau. Ils s’aperçoivent vite qu’ils ont de sacrés talents pour la bagarre. Ils fuient tout en cherchant des infos sur leur passé et ce qui les a amenés là. Ces recherches indiquent qu’ils sont mêlés à des complots politiques. L’un d’entre eux est un tombeur, un autre est froid en apparence.

Si ce n’est pas XIII divisé en trois bonhommes, je mange mon chapeau.

Allez, je veux bien accorder aussi une proximité avec Jason Bourne (et dans une certaine mesure avec Corwin du début des Princes d’Ambre).

Bon, tout ça ne vous dit pas si j’ai aimé ou pas.

Je me suis régalé.



C’est fluide, léger, l’ambiance entre les trois gaillard est amicale, blagueuse, on se charrie. Cela me rappelle les relations entre les protagonistes du sublime « Aube de Fer » ou des héros de « La Guerre de la Faille ». Ce n’est pas sombre et ça, par moments, ça fait du bien. Gabriel Katz a de plus du talent pour décrire les combats. C’est très expressif. On a l’impression de voir le film se dérouler sous nos yeux. L’histoire tient la route et son lecteur en haleine. Les amnésiques ça marche toujours.



Bon, il manque de petites choses pour en faire un livre parfait selon mon goût subjectif. Son « worldbuilding » - pour emprunter un mot cher à Alfaric ;-) – est un peu léger : l’histoire des pays protagonistes, leurs religions ne sont guère développées. Il manque une carte pour la géographie. Je me suis demandé aussi comment le royaume d’Hélion pouvait maintenir son style de vie plutôt cool – la cour a carrément perdu le sens des réalités - avec une armée si minable pour le protéger de ses voisins. Mécaniquement ça ne me semble pas très solide. Enfin je ne suis pas très fan des changements multiples de point de vue, plusieurs fois par chapitre.



Mais tout ça surligne un peu trop les détails d’imperfection (selon moi). Gardez plutôt à l’esprit que c’est vraiment très agréable à lire.

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