Ce n'est pas le meilleur ouvrage qu'ait produit
Georges Duby. On est loin de ses réflexions sur l'art, sur la société médiévale, sur la hiérarchie sociale, sur le rôle du prêtre et du chevalier, sur l'imaginaire de la féodalité, sur la place de la femme en société ou sur la lecture et la contextualisation qu'il fait de la bataille de Bouvines, par exemple.
En comparaison ce livre sur le Moyen-Âge, 987-1460, publié dans le cadre d'une collection sur l'Histoire de France, paraît plutôt banal, et il l'est d'autant plus quand on lui oppose des travaux comparables écrits par d'autres historiens sur le même sujet. On a l'impression ici d'un manque d'originalité, et
Georges Duby ne nous apporte rien que nous ne sachions déjà, surtout de nos jours.
Tout y est dit de l'essentiel, d'Hugues Capet à Charles VII, mais on l'avait dit avant Duby. Aussi, même si la lecture est agréable, elle n'apporte pas ce que l'on penserait pouvoir attendre de cet immense auteur. On voit bien que
Georges Duby, qui appartenait à la lignée des historiens formés à l'esprit de l'école des Annales, était peu fait pour l'histoire conventionnelle et qu'il n'y montrait pas les mêmes qualités que celles qu'il développait quand il écrivait ses grands ouvrages universitaires ou ses écrits sur l'histoire de l'art.
Reste, bien sûr, que l'on a plaisir à parcourir les pages de l'Histoire de France médiévale vues à travers les yeux de ce grand spécialiste du Moyen Âge.
François Sarindar