AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Florence Cabaret (Traducteur)
EAN : 9782267019926
568 pages
Christian Bourgois Editeur (28/08/2008)
3.57/5   129 notes
Résumé :
Jamal, brillant psychiatre d'origine pakistanaise, mène une vie tranquille, auréolée de succès, dans la banlieue de Londres. Une façade de réussite qui ne laisse rien transparaître des troubles profonds qui le hantent. Jusqu'au jour où un ancien compagnon de route ravive la mémoire d'un amour perdu, brisé par le crime et la honte. Brillant, profond et drôle, Hanif Kureishi radiographie comme personne la société anglaise des années 1970 à nos jours et fait preuve d'u... >Voir plus
Que lire après Quelque chose à te direVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
3,57

sur 129 notes
5
2 avis
4
4 avis
3
3 avis
2
5 avis
1
2 avis
Comme assez souvent j'ai acheté un livre pour sa couverture et son quatrième de couverture, et comme la plus part du temps je suis tomber sur un bon livre. Hanif Kureishi nous livre ici un roman aux multiples facettes. Comme à son habitude, il mêle à l'intrigue son origine anglo-pakistanaise, son passé, ce qui nous permet de faire connaissance avec un Londres et une Angleterre loin des stéréotypes habituels. Une Angleterre ou l'intégration n'a pas et n'est pas toujours facile et ou tout le monde ne réussit pas. Une Angleterre des beaux quartiers et une Angleterre des bas fond, où presque tout n'est que façade.
Le personnage principal, un psy, doit gérer sa famille, ses amis et son passé qui tous vont rapidement le rattraper.
Un livre à lire pour faire connaissance avec l'Angleterre actuelle, présenté sous un éclairage différent. Pour moi, un vrai régal.
Commenter  J’apprécie          150
J'ai eu un peu de mal à lire ce livre. Je n'ai aimé aucun personnage, ni Jamal, fuyant comme une anguille, ni sa soeur, l'archétype du cassos, ni Henry, le bobo, ni Ajita l'insaisissable névrosée, ni Rafi, l'odieux enfant, ni Karen, la connasse qui lit The Sun, ni Wolf, le parasite. Il n'y a que Bushi et Mustaq qui trouvent quelques grâces à mes yeux. Pourtant j'ai aimé Quelque chose à te dire. J'ai adoré la peinture de l'Angleterre et de sa communauté anglo-pakistanaise, l'époque Thatcher et l'époque Blair. J'ai adoré le recit du voyage au Pakistan. J'ai adoré le ton de ce roman, très adulte et pas du tout politiquement correct. Ça change vraiment de la tendance actuelle de geignards exhibitionnistes fragiles et offensés. J'ai adoré la 4eme partie qui parle des attentats de 2005. Je me suis parfaitement retrouvée dans la sideration d'Henry, page 519, dans le fait que, nous gens de gauche, avons passé notre vie à soutenir les révoltes et révolutions de peuples opprimés sans voir que nous en serions les victimes et que, contrairement à ce qui nous avions naïvement cru, ce serait l'extrême droite religieuse qui animerait cette révolte fantasmée voire espérée. L'Angleterre a eu 10 ans d'avance sur nous mais nous n'avons rien appris d'elle.
Ce que je n'ai pas aimé c'est le récit pénible des soirées chics ou glauques, dans le milieu artistique branchouille où dans les boîtes échangistes. Ça m'a profondément ennuyée.
Un avis mitigé donc mais plutôt positif.
Commenter  J’apprécie          110
Avec Hanif Kureishi nous sommes habitués aux bons romans, pour n'en citer que deux My Beautiful Laundrette (adapté au cinéma par Stephen Frears) ou le Bouddha de banlieue. Ce nouveau bouquin ne me démentira pas car il démontre une nouvelle fois tout le talent de l'auteur pour peindre une fresque de caractères avec en toile de fond l'Angleterre de Tony Blair des années 1980 jusqu'aux attentats de 2005. le héros du roman est psychanalyste. On pourrait penser que pour exercer ce type de métier on doit être calme et serein avec une vie personnelle rangée afin d'avoir l'esprit libre pour le consacrer à ses patients. Il n'en est rien ici puisque Jamal, c'est le nom du héros, vit séparé de sa femme qui a la garde de leur fils adolescent, qu'il est très occupé par sa soeur mère de plusieurs enfants avec des pères différents et adepte du piercing qui vient de se lancer dans une nouvelle histoire de coeur avec son meilleur ami, un metteur en scène de théâtre un peu déjanté. Ajoutez à cela, son amour de jeunesse jamais éteint avec Ajita qui revient dans sa vie, ainsi que les retrouvailles forcées avec un camarade de la même époque qui sait beaucoup de choses sur le passé de Jamal et la mort suspecte du père d'Ajita. Comme vous le constatez c'est copieux, mais le style léger plein d'humour et enlevé de l'auteur est irrésistible et l'on suit ces aventures avec un intérêt certain, passant d'une réception huppée ou du bar cosy d'un grand hôtel, à un bar miteux à stripteaseuses voire carrément un bordel où le héros à ses habitudes. On fume des joints ou mieux encore, on boit de la vodka glacée en mangeant de la glace, on fréquente les soirées échangistes, on supporte l'équipe de football de Manchester United, voilà un quinquagénaire qui sait vivre ou du moins qui essaie dans ce monde tourmenté et ce Londres multiculturel. Hanif Kureishi tel un entomologiste rigolo étudie et décrit merveilleusement bien cette faune dans ce biotope complexe, ces gens qui vivent tout simplement.
Commenter  J’apprécie          50
Jamal est psychanalyste dans un quartier londonien, où il vit depuis sa séparation d'avec la mère de son fils. Plus pris par son métier que sa façade tranquille ne veut bien le montrer, il ne peut s'empêcher de s'inquiéter pour son entourage, son fils préadolescent, son ex-femme qui se cherche après une séparation chaotique, sa soeur Miriam qui élève seule ses cinq enfants, son ami Henry, metteur en scène de théâtre réputé… Cette période de doute et de retour sur soi, ramène à la surface des évènements survenus trente ans auparavant, quant tout jeune étudiant il était tombé amoureux fou d'Ajita, belle étudiante hindoue, dont la vie dans une famille aisée cachait bien des failles.
L'amour naissant entre sa soeur Miriam et son meilleur ami Henry, puis la réapparition de Mustaq, le frère d'Ajita, qu'il n'avait pas revu depuis des dizaines d'années le perturbent encore davantage.
Je suis assez fan de cet auteur, bien que n'ayant pas encore tout lu de lui, et son dernier roman me faisait de l'oeil depuis sa sortie, mais je trouvais la couverture de l'édition brochée assez hideuse, ce qui fait que même après avoir écouté avec attention Hanif Kureishi aux Assises Internationale du Roman, en mai 2009, je ne me suis pas précipitée pour l'acheter. Par contre l'édition de poche n'a pas attendu beaucoup pour se retrouver dans mon panier à lire !
Autour de ce psychanalyste londonien d'une cinquantaine d'années, beaucoup de vies et de thèmes se croisent, en faisant un roman très foisonnant. Il entremêle de plus deux époques, avec des retours sur la jeunesse de Jamal, sa rencontre avec ses amis Valentin et Wolf, et son premier amour, dont il n'est pas vraiment guéri. Plus que le style, sans recherche particulière, c'est la finesse de la psychologie qui est captivante, et la façon d'aborder des thèmes tels que la paternité, le passage de l'enfance à l'adolescence, la création littéraire ou théâtrale, l'importance du corps et de l'apparence dans les relations humaines, l'écoute et la conversation comme thérapies, la culpabilité…
Quelques moments laissent affleurer l'émotion, mais le narrateur se réfugie constamment derrière l'humour et l'autodérision, voire le dénigrement de lui-même, laissant ainsi peu de place à ses propres sentiments, si ce n'est « en creux », en quelque sorte.
Lien : https://lettresexpres.wordpr..
Commenter  J’apprécie          70
Personnellement, j'ai été très déçue par ce livre... peut-être parce que j'attendais tellement de cet auteur... Rien ne trouve grâce à mes yeux...
Bref commençons :

Sa description des quartiers pauvres de Londres me semble caricaturale. Il force carrément le trait sur la pauvreté et la délinquance (et ne venez pas me dire que je ne sais pas de quoi je parle, j'habite un quartier pauvre de la "ville la plus pauvre de France").
Il multiplie les fils narratifs et développe de nombreuses histoires autour des personnages secondaires (le fils du narrateur, la femme du narrateur, sa soeur, la femme de son meilleur ami, la fille de son meilleur ami...), cela provoque des rebondissements plus ou moins intéressants au cour de la lecture mais sa trame principale n'avance pas. J'ai fini le livre en diagonal parce que je voulais savoir si oui ou non il allait lui dire "cette chose".
Puff...
Son personnage de psychanalyste lui permet de donner dans le "sexe, drogue et rock' n roll" et vous faire parcourir des milieu interlope. L'association psy-sexe n'est pas vraiment nouvelle en littérature... le seul intérêt ici, c'est que ces scènes chaudes peuvent vraiment finir par vous émoustiller...

Il me fait penser à trois autres ouvrages, deux que je n'ai pas aimé et un autre qui me semble beaucoup mieux. Pour ceux que je n'ai pas aimé "Les Boulevards de ceinture" de Patrick Modiano ou encore "Mensonge sur le divan" de Irvim D. Yalom. Pour celui que j'ai aimé : "La maison du bout du monde" de Mickael Cunningham.
Commenter  J’apprécie          30

Citations et extraits (48) Voir plus Ajouter une citation
Je suis psychanalyste ; ou, pour le dire autrement, je suis un décrypteur d’esprits et de signes. Il arrive également qu’on m’appelle dépanneur, guérisseur, enquêteur, serrurier, fouille-merde ou, carrément, charlatan, voire imposteur. Tel un mécanicien allongé sous une voiture, je m’occupe de tout ce qui se trouve sous le capot, sous l’histoire officielle : fantasmes, souhaits, mensonges, rêves, cauchemars – le monde qui se cache sous le monde, le vrai sous le faux. Je prends donc au sérieux les trucs les plus bizarres, les plus insaisissables; je vais là où le langage n’a pas accès, là où il s’arrête, aux limites de l’«indicible» – et tôt le matin, qui plus est.
Tout en mettant d’autres mots sur la souffrance, j’apprends comment le désir et la culpabilité perturbent et terrorisent les gens, je découvre les mystères qui consument l’esprit, déforment le corps ou, parfois, le mutilent, j’observe les blessures de l’expérience, rouvertes pour le bien d’une âme en pleine refonte.
Au plus profond d’eux-mêmes, les gens sont plus fous qu’ils ne veulent bien le croire. Vous constatez qu’ils ont peur d’être dévorés et que leur propre envie de dévorer les autres les inquiète. Dans les cas les plus courants,ils imaginent aussi qu’ils vont exploser ou imploser, se dissoudre ou se faire posséder. Leur vie quotidienne est hantée par la peur que leur relation amoureuse puisse impliquer, entre autres choses, des échanges d’urine et d’excréments.
Bien avant tout cela, j’adorais déjà les ragots – qualité indispensable pour ce genre d’activité. Aujourd’hui, j’en ai pour mon compte. C’est un fleuve d’immondices qui se déverse en moi, jour après jour, année après année. Comme beaucoup de modernistes, Freud s’intéressait tout particulièrement aux détritus : on pourrait dire qu’il est le premier artiste du «reste», dans la mesure où il trouvait du sens à ce qui est habituellement laissé de côté. Sale boulot que de plonger au cœur de l’humain.
En ce moment, il y a quelque chose de nouveau dans ma vie. C’est une sorte d’inceste, mais qui aurait pu penser que cela arriverait un jour ? Ma grande sœur, Miriam, et mon meilleur ami, Henry, sont tombés fous amoureux. Et chacune de nos existences se trouve perturbée, bouleversée même, par cette invraisemblable liaison.
Commenter  J’apprécie          130
En tant que thérapeute, de quel type de savoir suis-je détenteur? Ce que je fais est démodé, un peu décalé comparé à ce qu'offre désormais la médecine d'un point de vue technologique et scientifique. Bien que je ne fasse aucun examen et ne prescrive aucun médicament, je suis comme un médecin traditionnel dans la mesure où je soigne la personne dans son ensemble plus que la seule maladie. Au fond c'est moi qui suis le médicament et je constitue une partie intégrante de la cure. Non pas que les gens souhaitent réellement guérir. La maladie leur apporte plus de satisfactions qu'ils ne peuvent en supporter. Les patients sont des artistes inconscients de leur propre malheur. En fait, ce qu'ils appellent leur symptôme n'est autre que leur vie. Et ils ont intérêt à l'aimer!

Il y a des gens qui préféreraient se faire tuer plutôt que de parler. Mon rôle se limite à laisser le sujet parler pendant un long moment. Chacun de nous deux prend ce qui se dit au sérieux, sachant que même quand les gens disent la vérité, ils mentent et que, quand ils parlent de quelqu'un d'autre, ils parlent d'eux.
Je pose des questions concernant la famille, en remontant jusqu’aux grands-parents. De nos jours, vers quoi les gens qui souffrent peuvent-ils se tourner pour endiguer les désordres de leur désir?
Quand on y réfléchit bien, qu'est-ce qui déclenche l'entrée en analyse? Une chose éminemment humaine: la reconnaissance d'une douleur inexplicable et une certaine forme de curiosité pour sa vie intérieure. Comment une analyse pourrait-elle ne pas être difficile ? Avoir vécu de telle manière pendant des années, des décennies même, et puis essayer de tout défaire par la parole, ce n’est pas une mince affaire. D’autant que ça ne réussit pas à tous les coups. Il n’y a aucune garantie de quoique ce soit, et c’est bien ainsi. Il y a toujours un risque.
Malheureusement, et cela en surprend plus d’un, faire une analyse n’aide pas nécessairement à mieux se comporter, ni à être meilleur. A l’inverse on peut devenir plus empoisonnant, pus polémique, plus exigeant, plus conscient de ses désirs et moins susceptible de subir l’emprise des autres. En ce sens, la psychanalyse est subversive et libératrice. De fait il y a peu de gens qui, une fois vieux, se disent qu’ils auraient voulu vivre une vie plus vertueuse. D’après ce que j’entends dans mon cabinet, la plupart de mes patients regrettent de ne pas avoir commis davantage de péchés.
Plus tard au cours de ma promenade, je me suis demandé pourquoi je sentais qu’il fallait que je me méfie de la « normalité ». Ce qu’il y a de frappant dans la normalité, c’est qu’elle n’a rien de normal. La normalité n’est pas autre chose que la dénomination bourgeoise de la folie ordinaire. En analyse, la plupart du temps, « l’enfant normal » désigne l’enfant sage et obéissant, celui qui veut surtout faire plaisir à ses parents et qui se crée ce que Winnicott a appelé un « faux self ». D’après Henry, l’obéissance est un des problèmes de ce monde, elle n’en est pas la solution, comme beaucoup ont pu le penser. Mais se peut-il qu’il existe une définition du normal qui ne soit pas synonyme d’ordinaire ou de terne ? Ou qui ne soit pas normative, ou ridiculement guindée ?

Je me rappelais une histoire à propos de Proust qui, à la fin de sa vie, tournait désespérément les pages de la Recherche et constatait combien tous ses personnages étaient excentriques, voire anormaux. Comme si on pouvait écrire un roman, ou même fonder une société, à partir d’éléments fades et strictement conventionnels. Et puis il y a ceux qui couchent à droite à gauche, les frigides, les paniqués, les abusifs et les abusés, ceux qui ont le vertige, ceux qui se tailladent, ceux qui s’affament, ceux qui se font vomir, ceux qui se sentent pris au piège et ceux qui se sentent trop libres, les épuisés et les hyperactifs, et les enchainés à vie à leurs bêtises. J’entends les récits de tous. Je suis l’assistant de l’autobiographe, la sage-femme des fantasmes, je rouvre les anciennes plaies, je libère la parole et la transforme en art érotique, je démasque les vérités illusoires. L’analyse rend le familier étrange, elle nous conduit à nous demander où s’arrêtent les rêves et où commencent la réalité – si tant est que la réalité commence jamais.
J’ai rencontré mon premier analyste, un Pakistanais du nom de Tahir Hussein, quelques mois après avoir quitté l’université, alors qu’avec Ajita, les choses avaient pris une tournure plus que singulière. Ajita et moi nous étions quittés sans imaginer que nous ne nous reverrions pas. Nous n’étions pas brouillés. Notre amour ne s’était pas épuisé. Il avait été violemment interrompu.
Toutes ses déclarations d’adoration me manquaient. Ses baisers, ses éloges, ses encouragements et cette façon qu’elle avait de dire « merci, merci » quand elle jouissait. De toutes les femmes que j’ai connues, elle était le plus inoubliablement tendre, vulnérable, désinhibée, pareille à une beauté espagnole de Goya, ses longs cheveux noirs dissimulant son visage quand elle s’occupait de ma verge. Elle m’appelait son joli garçon, disait qu’elle aimait ma voix, qu’elle trouvait « bien timbré ».

Je l’avais attendue pendant des mois, pensant qu’un jour elle réapparaitrait. Je la voyais dans la rue, dans des trains en partance, dans mes rêves et mes cauchemars. J’entrai dans un bar et elle était là, à m’attendre. Je l’entendais qui m’appelait, avec son léger accent indien, de mon lever à mon coucher.
Cependant j’avais bien reçu le message qui était plus que clair, finalement : elle n’était plus intéressée. Elle m’avait dit qu’elle m’aimait mais, en définitive, elle ne voulait pas de moi. Ajita était partie. Je n’avais pas envie de guérir, mais il le faudrait bien un jour. En ce moment, elle devait être avec un autre homme, peut-être était-elle mariée. Pour elle, j’étais de l’histoire ancienne et j’imagine qu’elle m’avait plus ou moins oublié.
Commenter  J’apprécie          20
Dans un premier temps, j’ai envoyé des histoires à des magazines bas de gamme. Quand elles ont été publiées, les rédacteurs en chef ont commencé à m’en demander d’autres. Au début, je m’amusais bien. Je m’appliquais à organiser l’histoire autour d’une dynamique qui suivait le rythme du coït. J’appris à les écrire sans perdre trop de temps.

(…) En fait, ce sont les mêmes mots qui reviennent inlassablement. Je m’étais constitué une liste des ingrédients de base du glossaire porno, bien relevés, particulièrement sonores – plus fort, plus fort, allez jouis, jouis ! et je savais que je pouvais en saupoudrer mes récits comme bon me semblait.

(…) Je réussissais à pondre un livre porno en un week-end. Je ne tins pas longtemps la cadence. On dit que la pornographie est la malbouffe de l’amour : bientôt, je ne pouvais plus avaler un seul morceau de cette infâme nourriture. Etant encore jeune, j’étais tenté d’ajouter des éléments, de digresser, d’insérer des passages plus personnels. Que font les couples une fois le coït terminé ? Trouvent-ils la situation pénible, embarrassante, ennuyeuse ? (…) Notre carrière pornographique s’effondra le jour où j’écrivis un roman dont les deux personnages principaux, mariés par ailleurs, ne se voyaient que pour parler.
Commenter  J’apprécie          80
Mon fonds de commerce, c’est les secrets : on me paie pour les garder. Les secrets du désir, ce que les gens veulent réellement, ce qui leur fait le plus peur. Les secrets qui disent les difficultés de l’amour, de la sexualité, la douleur de la vie, la proximité de la mort, pourtant si éloignée. Pourquoi plaisir et châtiment sont-ils aussi étroitement liés ? Comment nos corps parlent-ils ? Pourquoi se rend-on malade ? Pourquoi veut-on échouer ? Pourquoi le plaisir est-il si dur à supporter ?
Commenter  J’apprécie          140
e suis psychanalyste ; ou, pour le dire autrement, je suis un décrypteur d’esprits et de signes. Il arrive également qu’on m’appelle dépanneur, guérisseur, enquêteur, serrurier, fouille-merde ou, carrément, charlatan, voire imposteur. Tel un médecin allongé sous une voiture, je m’occupe de tout ce qui se trouve sous la capot, sous l’histoire officielle : fantasmes, souhaits, mensonges, rêves, cauchemars – le monde qui se cache sous le monde, le vrai sous le faux. Je prends donc au sérieux les trucs les plus bizarres, les plus insaisissables ; je vais là où le langage n’a pas accès, là où il s’arrête, aux limites de “l’indicible” – et tôt le matin, qui plus est.
Commenter  J’apprécie          50

Videos de Hanif Kureishi (11) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Hanif Kureishi
Le premier livre officiel des Beatles depuis Anthology, et sans doute le dernier… Ultime célébration et testament sublime.
Janvier 1969. Lorsque les Beatles se réunissent pour enregistrer leur nouvel album, Get Back, ils sont dans une période de transition et de doute : George Harrison rentre de New York où il a travaillé main dans la main avec Bob Dylan, Paul McCartney est dans son histoire d'amour naissante avec Linda Eastman, John Lennon est inséparable de Yoko Ono, sa partenaire à la ville comme à la scène. L'enregistrement de « L'Album blanc », en 1968, a divisé le groupe, et la disparition de leur mentor à tous, « M. Epstein », a laissé un grand vide. Pourtant, c'est dans cette atmosphère étrange, tandis qu'ils repartent à la source de leur art, que les Beatles vont composer quelques-unes des leurs plus belles chansons, cultes dès leur sortie. Pendant un mois, Michael Lindsay-Hogg enregistre les sessions studio des Beatles, de Twickenham à Savile Row, en vue d'une émission spéciale en mondovision et d'un live, qui sera le mythique concert sur le toit, au sommet de l'immeuble d'Apple Corps. le montage qui a été fait de ses prises de vues dans le documentaire Let it be, sorti après la scission du groupe en avril 1970, mettait volontairement l'accent sur l'aspect dépressif, chaotique, du processus créatif. Or, c'est justement ce que ce livre et le documentaire qui l'accompagne vient nuancer, sinon de contredire, comme l'écrit Peter Jackson dans sa préface : « La véritable essence des séances de Get Back est contenue dans ces pages : il suffit de compter le nombre de fois où la mention “rires” est indiquée entre parenthèses. » Hanif Kureishi, renchérit : « le résultat de toutes ces blagues, de ce travail incessant et de ces disputes, c'est un final fabuleux. La séance live sur le toit de l'immeuble qui se déroule à la fin du mois de janvier 1969, et en février de la même année, les Beatles qui se mettent allègrement à travailler à ce chef-d'oeuvre qui se révélera être Abbey Road. » Grâce à ces archives enfin restaurées et révélées au grand public, tous les fans des Fab Four ont le privilège d'entrer en studio pour assister aux premiers brouillons, aux erreurs, à la dérive de chacun et aux digressions de tous, à l'ennui, à l'excitation, au brouillage joyeux et aux percées soudaines… D'assister au crépuscule superbe de leurs idoles.
+ Lire la suite
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus
Livres les plus populaires de la semaine Voir plus


Lecteurs (320) Voir plus



Quiz Voir plus

Londres et la littérature

Dans quelle rue de Londres vit Sherlock Holmes, le célèbre détective ?

Oxford Street
Baker Street
Margaret Street
Glasshouse Street

10 questions
1048 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , littérature anglaise , londresCréer un quiz sur ce livre

{* *}