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Critiques de Hannah Arendt (128)
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Eichmann à Jérusalem

Assez déçu par cet ouvrage qui à l'occasion du compte rendu qu'il fait du

Procès Eichmann ,se livre à un panorama assez fastidieux des différents processus de déportation à travers l'Europe dans lequel la masse d'informations exposée n'apporte qu'un faible éclairage sur la personnalité d'Eichmann comme sur le processus d'éradication orchestré par le pouvoir Nazi. La Banalité du Mal en question (et la fascinante grille de lecture qu'elle pourrait permettre au sujet de l'organisation du monde capitaliste) est finalement peu développée. Le livre contient cependant une série de réflexions tout à fait pertinentes mais qui ne sauraient remplacer un rigoureux travail d'observation clinique prolongé d' une vraie réflexion sur l'ontologie du Mal.
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Eichmann à Jérusalem

livre d'une grande portée sur l'origine du mal . les thèses sont courageuses bien sur et éminemment pertinentes
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La Crise de la culture

Hannah Arendt est pour moi une figure féminine intellectuelle des plus inspirante et cet ouvrage est très riche et pertinent même, et peit-être surtout, de nos jours.
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Eichmann à Jérusalem

Lu après avoir vu le film Hannah Arendt. C'est un condensé éclairé de la destruction des juifs d'Europe de Raul Hilberg et une réflexion sur le procès d'Eichmann en Israel. Et la polémique bien entendu, les positions tranchées et tranchantes d'Hannah Arendt... En affirmant que les lois rabbiniques empêchent le mariage d'un juif avec une non juive (page 49), en comparant Eichmann à un clown et non à un monstre par exemple (page 126) ou encore en arguant que si le peuple juif n'avait pas été organisé, n'avait pas coopéré avec les nazis, il y aurait eu moins de victimes (page 239). Lecture dérangeante mais qui nous pousse à réfléchir encore et encore à ce qui n'aurait pas dû arriver.
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La Crise de la culture

sans doute intéressant
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Du mensonge à la violence

Un essai sur plusieurs thèmes sans concession de l'autrice. Elle décortique les mots, les notions, pour nous y montrer les limites, les abus, les forces et faiblesses des pensées et des actions. Elle ne juge pas elle analyse, trifouille les préceptes. Le tout est intéressant à l'extrême.
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La Crise de la culture

Dans son ouvrage, mélange d’essais, Hanna Arendt nous expose son point de vue sur certains concepts de société. Mélangeant philosophie et politique, elle fait une analyse personnelle de notre vécu. Pour son premier chapitre, elle s’attaque à la tradition. L’Homme étant toujours tiraillé entre le passé, signification de la tradition, et le futur, signification de la modernité. Dans son deuxième chapitre, elle expose son analyse sur l’histoire de l’humanité. Une histoire qu’elle va mettre en face à face à plusieurs concepts comme la nature ou la politique. Dans son troisième chapitre, elle abordera ce qu’est l’autorité. Non pas l’autorité en général, qui est souvent synonyme de violence, mais le concept d’autorité, dépendant de la hiérarchie.



Abandon après ce chapitre. Je sais que le suivant enchaîné sur la liberté, mais je n’ai pas eu le courage de l’entamer. Une lecture hyper difficile, avec un vocabulaire très professionnel en matière politique et philosophique. Au début, je le lisais avec une attention particulière mais finalement, j’ai petit à petit abandonné l’idée et je reconnais avoir lu sans pour autant en comprendre le sens. Ce livre est destiné à un public, voir même à un(e) professionnel(le), aimant analyser la philosophie et la politique de notre époque et à l’évolution de ces derniers. Je ne suis pas assez passionné par la politique pour saisir les idées que veut nous partager cette autrice.
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La nature du totalitarisme

Hanna Arendt est une philosophe très connue pour avoir couvert le procès de Eichmann ainsi que d’avoir été une des premières a traité du totalitarisme, dès les années 40. Mais aussi pour avoir côtoyé Heidegger. Hayek avait déjà essayé de dresser le contour du régime soviétique, avec plus ou moins de mal selon moi. Ici, Arendt essaye de nous brosser le portrait du totalitarisme d’un point de vue légaliste quand Hayek s’attardait sur la forme et la manière dont le régime arrivait au pouvoir. Elle sera accompagnée d'outils développés par deux philosophes, Kant et Montesquieu.



Dès le début du livre, elle nous fournit une définition qui pourrait sans doute contenter une partie de ses lecteurs : « le totalitarisme est la négation de la liberté ». Par extension on peut donc dire qu’il s’oppose au monde libéral qui s’est bâti sur cette valeur, sur la liberté d’entreprendre, la liberté de marchander, de faire du commerce, d’innover, d’exprimer ses opinions.



Nous avons dans nos vies, une dualité, nous sommes des individus et des citoyens. On peut aussi calquer cette dualité au niveau de la politique de l’Etat, il a une politique intérieure, notre vie privée, et une politique étrangère, ce qui se passe dans la sphère publique. Ce sont des éléments qui peuvent nous éclairer sur la nature du totalitarisme selon elle, car ces régimes ont pour ambitions de les supprimer. Selon elle les états totalitaires assimilent politique intérieure et étrangère puisqu’ils concourent à la domination mondiale ainsi leur droit serait universel, s’appliquant à tous. Les guerres qu’ils perpétuent, vue comme des annexions, ne sont donc que des guerres civiles.



Dans les républiques, les citoyens sont égaux devant la loi et ils doivent tous recevoir la même chose du fait de leur statut. Dans la vie privée, ce sont des individus tous différents et la loi ne peut pas garantir des choses égales dans cette sphère. La loi ne fait que définir des frontières, mais elle ne permet pas de toucher à ce qui se passe dans la vie privée. Elle fait une distinction nette entre public et privée et instaure des règles pour la vie publique. Elle permet ainsi aux personnes d’être libre dans leur sphère privée et donc d’impulser un mouvement a contrario des institutions, régies par la loi et donc stables.



Le gouvernement totalitaire, à la différence des autres formes de gouvernement, est « sans loi », mais non arbitraire, car suivant une logique naturelle ou historique. Il se passe des lois positives, faites par les hommes mais promet plutôt celle de la nature et de l’histoire. Ces lois s’appliquent directement à l’espèce pour donner une Humanité homogène, avec l’idée derrière de domination mondiale. Ces lois sont mouvements, elles ne sont plus stables comme ont pu l’être les lois du droit naturel bien que celles-ci purent être modifiées de temps en temps. La terreur est l’essence des gouvernements totalitaires. Ces lois tendent à l’épuration, l’apurement des individus gênants au profit du processus de progrès de l’espèce. Après que les ennemis aient été éliminés, la terreur, qui s’est instaurée, règne sans que rien ne puisse se mettre en travers de son chemin.



Contrairement aux lois des Etats constitutionnels ou républicains, la loi n’établit pas de frontière, mais immobilise les hommes pour qu’elle puisse se mouvoir. La terreur permet de rassembler tous les hommes vers un but commun, a contrario des hommes libres qui divaguent et font ce qu’ils veulent. Elle les rassemble et permet ainsi d’accélérer le mouvement de l’Histoire ou de la Nature avec une force que personne n’aurait pu réunir. Dans les régimes tyranniques, le Tyran veut être le seul à diriger pour ne pas être menacé. Alors que dans un régime totalitaire, le chef qui se définit comme dirigeant de toute l’humanité supprime l’opposition pour pouvoir avoir un règne total. Mais la suppression de l’opposition n’est pas son but ultime, il veut reproduire les lois de la Nature. Il est finalement l’exécutant de loi supérieure.



Quand la terreur a fait son effet et que les hommes ont tous été isolés, le totalitarisme transforme alors le processus en mouvement et la terreur s’applique à tous sans distinction. A partir de cela, les hommes qui ont soif de connaître les lois du mouvement selon lesquelles opère la terreur vont eux-mêmes se jeter dans le mouvement. Et une fois que les personnes indésirables auront été éliminées, ce sont les personnes qui se seront jetées dans le mouvement qui demanderont à être éliminées. L’idéologie totalitaire prédispose ainsi les personnes à être victimes et bourreaux.



Il n’y a selon elle que dans ce type de gouvernement que l’idéologie devient un moteur de la vie politique, car elle détermine l’action des gouvernants et permet à la population de supporter cela. Elle entend au sens d’idéologie l’explication totale des mouvements de l’histoire, par la lutte des classes par exemple ou la domination mondiale des juifs. Ce sont des « — isme » qui tentent de tout expliquer par une vision monocausale. L’idéologie devient donc indépendante du réel et par cela elle créer la terreur pour que tout corresponde à l’idéologie et que l’humain cesse d’être imprévisible.



Ce que les totalitarismes ont réussi à faire, selon elle, ce n’est pas à créer quelque chose de nouveau comme le racisme ou le socialisme, mais d’avoir pu le transformer en réalité. Là-dessus je ne suis pas d’accord, le fascisme apparaît comme quelque chose de nouveau. Il apparaît dans un contexte d’après première guerre mondiale, la doctrine du fascisme n’a pas comme thèse principale le racisme non plus. Le nazisme ne peut se définir seulement par son racisme, on peut émettre l’hypothèse que sa condition lui a fait occulter certains éléments de compréhension du système fasciste et par extension du système nazi.



Les régimes totalitaires partageraient selon elle la foi en la toute-puissance de l’homme et en même temps son caractère superflu. Ils établissent comme principe le fait que la réalité et la vérité peuvent être transformées. La réalité perd son sens, le régime totalitaire fera tout pour assujettir la réalité et la transformer selon son idéologie c’est pour cela qu’il a besoin de la domination mondiale et qu’il peut perpétrer les pires atrocités. L’idéologie permet de se séparer de la réalité, d’en sortir, et ultimement d’appliquer la meurtrière logique qui découle de notre souscription à l’idéologie.



Elle considère que les totalitaires ont exploité les individus isolés, l’Allemagne par exemple n’était plus qu’une agglomération d’atome et donc les individus isolés qui n’avaient plus d’expérience du réel se renferment sur l’abstrait.



« La désolation comme corollaire de la perte du foyer et du déracinement est, d’un point de vue humain, la maladie de notre temps ».



Ce qui me dérange ici c’est que l’on a un amalgame de fait entre les Soviétiques et le nazisme. Elle créer une nouvelle boîte où mettre les régimes politiques dérangeants et qui s’illustrent par des actes de meurtre de masse. Pourtant elle n’a pas parlé de l’Empire ottoman ou des actes commis durant la Révolution française ou de l’Empire allemand en Afrique. Il y a des éléments très intéressants comme le fait de vouloir transfigurer la réalité même et de la faire coller à son idéologie, et par là cela me rappelle des mouvances très récentes. Les régimes totalitaires ont volonté d’appliquer la terreur, d’immobiliser les êtres humains pour ensuite impulser un mouvement.



On pourrait s'interroger sur les sociétés qui nous ont précédé comme la société féodale, l'Empire de Chine ou l'Empire musulman, peut être qu'une société non-total est une aberration aux yeux de l'histoire de l'humanité, peut être que c'est notre société qui est anormale.
Lien : https://aviscontraires.wordp..
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Le concept d'amour chez Augustin

A qui conseiller cet ouvrage ? Les lecteurs d'Arendt n'y trouveront pas, sauf de manière très indirecte, les idées et les concepts qu'elle développera dans ses oeuvres les plus connues. Les spécialistes d'Augustin seront sans doute agacés par la volonté excessive de synthèse de l'auteur, qui cherche une unité à la pensée d'Augustin malgré la grande diversité de ses oeuvres, et qui lui fait juxtaposer des citations tirées de textes très différents, sans tenir compte de leur contexte. Quant aux lecteurs intéressés par un développement philosophique sur l'amour, ils seront sans doute déçus : l'amour n'est ici thématisé que de manière abstraite, uniquement à travers l'exigence chrétienne d'aimer son prochain ; même restreint de la sorte, le concept d'amour n'a le droit à des développements substantiels que dans la troisième partie de l'ouvrage, donc après presque 150 pages essentiellement consacrés au désir du monde et au rapport de l'homme au temps.



L'ouvrage constitue la thèse d'Arendt, qui ne fait donc rien pour rendre son contenu accessible au grand public. Le propos est touffu, compact, presque obscur par moments. Sa structure (partie I : le désir ; II : le statut de créature ; III : la vie en société) ne facilite pas la lecture. Arendt fait référence à de nombreux passages d'Augustin sans les citer dans le corps de sa thèse, et en semblant les paraphraser ; il faut se reporter plusieurs dizaines de pages plus loin pour lire les notes et savoir de quoi il en retourne exactement. Il est difficile de savoir où s'arrête la lettre d'Augustin et où commence l'interprétation d'Arendt. (Il est un peu curieux que, page 164, Arendt, parlant du prochain "prisonnier du péché", ajoute qu'il n'est alors "que ce que le Christ a été lui-même, et dont il n'a, lui aussi, été sauvé que par la grâce de Dieu". Cela ne ressemble pas à quelque chose que dirait l'évêque d'Hippone.)



L'interrogation la plus intéressante soulevée par l'ouvrage est celle de savoir comment le chrétien peut à la fois vouloir s'isoler du monde et aimer son prochain. Augustin semble là tiraillé entre sa culture païenne et sa conversion au christianisme. Le désir humain est désir de stabilité ; celle-ci ne peut être trouvée dans les réalités temporelles, toujours changeantes, et dont la fin est la mort. L'homme prend conscience du fait que son origine réside dans un Créateur éternel et hors du temps. Il s'isole alors du monde, abandonne toute convoitise et toute habitude mondaine, source du péché, pour se retrouver face à son Créateur dont la présence se manifeste en lui par la loi morale. Il voit alors dans son prochain un être également appelé par Dieu, et qui doit s'isoler du monde. L'interdépendance des hommes en société, d'abord issue d'une réalité mondaine, la descendance d'Adam, qui les voue tous au péché, et qui fonde la cité terrestre, est alors dépassée par la charité, la reconnaissance du fait que le prochain, ou plutôt le frère, comme nous-mêmes, est appelé à combattre, en tant que partie du corps du Christ, les réalités mondaines pour établir la cité célestre.



L'édition de cette oeuvre comporte enfin un article de 5 pages intitulé "Augustin et le protestantisme", dont le lien avec le contenu de la thèse, au-delà de la référence à Augustin, est à vrai dire assez ténu. Le texte est beaucoup plus clair, bien plus proche des questionnements soulevés par les oeuvres les plus connues d'Arendt, et le lecteur regrettera sans doute qu'il soit aussi court.
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Il n'y a qu'un seul droit de l'homme - Nous..

Livre hélas boiteux. Un grand texte passionnant et très émouvant de Hannah Arendt, sans doute écrit à chaud, véritablement dans le vécu.

Malheureusement affublé d’une trop longue préface certes fondée et argumentée, mais. conceptualisée voire militante .

Cela m’a cassé mon atmosphère de lecture. Il faut lire cette préface en postface
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La Crise de la culture

L’auteur nous invite à repenser voire à réévaluer des notions qui semblent communes à tous, or le commun n’a rien de bien naturel, nous le savons, mais c’est au contraire très contraignant. Arendt le dit, mieux vaut ne pas partir dans des généralités, mais établir des distinctions précises, pour enfin mieux expliquer la crise de notre temps.



C’est pourquoi le chapitre III « Qu’est-ce que l’autorité ? », est le plus parlant à ce propos, et le plus révélateur en termes de réévaluation d’une notion ou d’un terme en le plaçant dans un contexte précis. Elle nous amène, par un processus historique, à nous interroger sur ce qu’a été la société occidentale, et plus spécifiquement l’autorité, pour approfondir cette notion, en insistant sur son origine platonicienne ; et enfin, à nous demander comment restaurer une forme d’autorité, pour atteindre une harmonie au sein de notre société. La démocratie, est t-elle la forme de gouvernement qui permet une pleine liberté de l’individu ? Il semblerait que la crise de la démocratie est à son apogée…puisque l’individu est dominé par la société qui l’entoure, et il n’a pas la liberté de s’exprimer pleinement. C’est pourquoi, pour Arendt, notre démocratie actuelle serait une forme de gouvernement autoritaire.



De fait, Arendt ne cesse d’inviter le lecteur à prendre part à sa réflexion, en le questionnant. C’est une réelle discussion permanente entre l’auteur et le lecteur, ce qui en fait un texte unique en son genre.

L’actualité de son texte me donne des vertiges, parce qu’à travers ses idées, on peut penser le monde d’aujourd’hui et s’interroger sur le monde de demain, comme par exemple : qu’est-ce qui fait que l’individu peut trouver une forme de liberté au sein d’un Etat politique pré-établi ?

Au sujet de la liberté, elle démonte le discours des écrivains libéraux et conservateurs au XIXe siècle qui analysent la liberté au sein de la politique. Elle dénonce leur négligence à ne pas s’interroger sur la source même du problème de la liberté, celle que l’on trouve du côté d’un gouvernement. Plus précisément, de ceux qui se permettent la liberté politique de mener des dictatures et des tyrannies.



En bref, une lecture enrichissante à la fois historique et philosophique qui m’a donné envie de m’ouvrir à d’autres lectures ou auteurs dont la pensée s’oppose en quelque sorte, comme Hegel par exemple. Ou bien La République de Platon qui défend une société idéale autoritaire, mais où Arendt y voit un Etat totalitaire.
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La politique a-t-elle encore un sens ?

Malgré sa centaine de page en petit format, ce livre est dense et foisonnant d'idées.



Le fil conducteur de cet essai est l'évolution de la notion de politique de l'antiquité à la période moderne.

Les concepts de Politique et de Liberté sont tour à tour mis en opposition et en accord selon différents contextes philosophico-historiques présentés par l'auteure.



Un des thèmes récurrents de ce texte est celui de la violence, abordé par les axes suivant:

-Le monopole de la violence légitime octroyé a l'état par ses citoyens pour garantir leur sécurité et une certaine forme de liberté.

-L'absence de liberté des régimes autoritaire.

-Le distinguo entre puissance et violence.

-Le changement de paradigme apporté par la bombe atomique qui ajoute au champs de la possibilité politique l'anéantissement de la vie.



La dernière partie présente un outil d'analyse des actions politique via la définition de 3 métriques: la fin, le but et le sens.



J'ai bien aimé ce livre qui réussi à présenter une réflexion riche en s'appuyant sur des nombreuses référence en peu de pages.
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Eichmann à Jérusalem

Arendt était dans le fond terriblement Allemande.Elle critique les conseils juifs qui ne sont pas responsables de la Shoah.Elle ne comprend pas Israël non plus.Sa " banalité du mal" même perçue comme le contraire de l' héroïsme des Grecs antiques reste un concept douteux.D' ailleurs Eichmann l' ambitieux ne correspond pas dans l' Histoire au personnage falot qu' elle décrit.Il avait fait des études universitaires, appris le yiddish pour mieux traquer ses victimes et même voyagé en Palestine dans les années 30.Certes il cite Kant sans le comprendre vraiment.Suite à ce livre Arendt s' est brouillé avec Gershom Scholem, et elle a suscité beaucoup d' incompréhension chez les Juifs, tout en consolant les Allemands
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Correspondance

Une correspondance magnifique, un malentendu profond entre le spécialiste de la mystique et la philosophe politique, une fidélité à la mémoire de Walter Benjamin pour la publication de ses oeuvres, un immense travail commun de collectes des biens culturels et cultuels confisqués par les nazis, un témoignage sur l'état du monde après 1945, et entre autres phrases en 1946 : "On peut sérieusement redouter que, les choses étant ce qu'elles sont, il ne reste d'autres solutions aux nationalistes cohérents que de devenir racistes. La transformation d'un peuple en une horde raciale est un péril permanent à notre époque." Hannah Arendt
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Correspondance 1949-1975

Une rare amitié féminine, qui s'enrichit au fil des lettres, des portraits acides du NY intellectuel mâle, des cercles intellos parisiens de mai 68, et une approche intime d'Hannah Arendt. Mary McCarthy et Hans Jonas feront sur sa tombe les deux plus beaux portraits de cette femme qui eut le "génie de l'amitié" dans sa vie et dans son oeuvre. Un bonheur de lecture.
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Eichmann à Jérusalem



Eichmann à Jérusalem est un livre écrit par Hannah Arendt en 1963 à partir d’un reportage journalistique publié dans le New Yorker. Le livre dépasse le compte rendu ; Hannah Arendt y livre très vite son interprétation. Elle déplore d’ailleurs l’effet procès-spectacle que voulait donner le premier ministre d’Israël, et que joue le procureur, Hausner. Si cet effet spectacle s’inscrivait dans une propagande visant à convaincre “qu’un juif ne pouvait vivre honorablement qu’en Israël” (p.51), pour Hannah Arendt le procès est celui des actes d’Eichmann “et non des souffrances des juifs, il n’est même pas celui du peuple allemand ou de l’humanité, pas même celui de l’antisémitisme ou du racisme”. Et, au grand dam du procureur, les juges l’entendent bien ainsi.



Le livre a fait polémique. Hannah Arendt y décrit un Eichmann qui n’a rien d’une figure démoniaque (il ne supporte pas d’être sur le terrain), qui n’est même pas plus antisémite que ça (il évoque ses bonnes relations avec plusieurs représentants sionistes lorsque l’émigration était la règle et répète plusieurs fois qu’il “n’a rien personnellement contre les juifs”). Eichmann est un bureaucrate d’une immense administration criminelle. Il obéit à la loi, c’est à dire aux paroles d’Hitler, faisant figure de lois dans l’allemagne nazi ; et non aux ordres. Il désobéit d’ailleurs à un ordre direct d’Himmler lorsque, à la fin de la guerre, celui-ci voulant démanteler Auschwitz dans l’espoir d’assurer à l’Allemagne une bonne place dans les négociations. D’ailleurs, Eichmann plaide non-coupable à tous les chefs d’accusation “au sens de l’accusation” : il n’a pas donné d’ordre directs de tuer, il n’a tué directement, il n’avait pas d’intentions abjects. Il se décrit comme un “petit rouage”, obéissant, loin des sphères dirigeantes.



Au fil du livre, Hannah Arendt, en appui sur le développement du procès, décrit les responsabilités d’un Eichmann, sans initiative, revenant sur l’histoire du sort juifs à l’époque du troisième Reich, pays par pays. C’est l’occasion d’une documentation historique importante, qui, si elle est mise en question, plus tard, par d’autres recherches historiques, a pour mérite de participer (avec le documentaire Shoah de Lanzmann) à la seconde vague des études sur le génocide - la première vague était demeuré inaudible tant l’horreur dépassait l’entendement.



Le travail d’Hannah Arendt est d’une grande actualité. Il pose la question de notre responsabilité individuelle, face à la justice des hommes, lorsque nous sommes un “rouage” d’une administration, d’un système, meurtrier. Avec l’écocide de la consommation de masse, nous pouvons nous demander si, à l’instar d’Eichmann, nous sommes coupables des crimes (néo-coloniaux, écologiques) liées à notre consommation quotidienne, même si nous n’avons “rien personnellement” contre le monde dans lequel nous vivons ?

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La politique a-t-elle encore un sens ?

Les fragments publiés dans cet ouvrage qui devaient constituer à terme une "Introduction à la politique" font regrettés que ce livre qui serait venu en complément de "La Condition de l'homme moderne" n'ait vu le jour. Toutefois ces pages apportent une réflexion importante sur l'être même de la politique.

Le fond est magnifiquement servi par la forme. Le soin apporté par l'éditeur L'Herne dans la collection des Carnets est remarquable.
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Condition de l'homme moderne

Lire ces lives pour comprendre notre monde ou au moins mourir instruit.

Le livre traite de la condition humaine, domaine public domaine privé, le travail, à travers le social et son aspect économique et politique.

N'oublions pas son approche philosophique et son analyse reconnue par le monde entier.
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La Crise de l'éducation : Extrait de La Crise..

Ma Bible.....!!!!

Merci Madame
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Condition de l'homme moderne

Ce livre est compliqué. Inutile de se le cacher, à moins que vous soyez déjà très avancés en philosophie, cet essai risque de vous ennuyer. Je n’ai commencé à l’apprécier qu’à ma troisième lecture, et je le déconseille à quiconque n’a pas lu Luc Ferry et Yuval Noah Harari, qui sont d’excellentes introductions à toutes les œuvres philosophiques. Alors pourquoi recommander un livre aussi difficile d’accès ? Parce qu’il offre un point de vue très intéressant sur la société actuelle, que je m’efforcerai de vous expliquer en le résumant grossièrement.



Arendt divise l’activité humaine en trois catégories : le labeur, la fabrication et l’action. Le labeur, ce sont toutes les activités répétitives accomplies par l’être humain, dans le seul but de gagner de quoi se nourrir, nourriture que l’homme pourra ensuite consommer pour continuer à travailler. C’est un cercle de type travail à la chaîne, qui demande davantage de répétition que de réflexion.

La fabrication est une ligne droite. C’est une création, avec un début et une fin : de l’idée de l’objet que l’on veut créer, jusqu’à son achèvement concret. Ce sont toutes les activités artisanales et artistiques, qui modifient le monde pour se l’approprier.

Enfin, l’action (ma préférée). Elle est à l’image des affaires humaines : imprévisible et incontrôlable. Explication par l’exemple : impossible de prévoir que le diktat de Versailles en 1918 entraînerait la Seconde Guerre Mondiale suite à la crise de 1930, laquelle mènerait à la Guerre Froide… L’Histoire est une longue suite d’actions aux conséquences improbables. Et, idée que je trouve merveilleuse, chaque enfant porte en lui une série d’actions qui démultiplient les possibilités de l’espèce humaine.



Alors pourquoi lire Condition de l’homme moderne ? Parce qu’il permet de mieux comprendre les notions fondamentales de travail et de politique. D’un côté le travail, qui mélange la routine dénuée de sens à la créativité. De l’autre la politique sans action, parce que nos politiciens sont d’abord des salariés. Au milieu de tout cela, la promesse et le pardon, qui donnent foi en l’avenir, et les naissances, qui renouvellent le monde.



Pauline Deysson - La Bibliothèque
Lien : http://www.paulinedeysson.co..
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