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Critiques de Hannah Arendt (128)
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Gouverner: Loi, pouvoir et domination

Il s'agit d'un livre court certes, mais très important, clair bien qu'imprécis. Son atout est d'expliquer de manière très compréhensible des distinctions très importantes en philosophie politique et d'interpréter de façon originale l'histoire de la philosophie politique.
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Du mensonge à la violence

Un essai sur plusieurs thèmes sans concession de l'autrice. Elle décortique les mots, les notions, pour nous y montrer les limites, les abus, les forces et faiblesses des pensées et des actions. Elle ne juge pas elle analyse, trifouille les préceptes. Le tout est intéressant à l'extrême.
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Qu'est-ce que la philosophie de l'existence..

Bonjour, aujourd’hui un peu de philo avec Hannah ARENDT ! Si, si !



La préface de Marc De LAUNAY, nous apprend que ces deux textes avaient pour but d’éclairer le public américain cultivé sur le courant « continental », et plus particulièrement parisien, qui est appelé « existentialisme » et qui a commencé à avoir une certaine publicité juste après la seconde guerre mondiale. Cette préface donne également quelques éclaircissements importants sur le contexte et l’autrice.



Ensuite, dans « Qu’est ce que la philosophie de l’existence », Annah ARENDT se penche sur ce courant en se référant souvent à Hegel, Heidegger, Kant et Kierkegaard entre autres. Dans un premier temps elle essaie de définir ce que pourrait être exactement « l’existence » et ce qu’elle implique, pour terminer par « l’existentialisme », là encore en citant de nombreux philosophes.



Nous enchaînons sur « L’existentialisme français » qui décortique le même thème, l’existentialisme qui serait prépondérant en France, mais en se référant cette fois-ci à Jean-Paul Sartre et Albert Camus.



Le livre s’achève sur deux pages intitulées « Heidegger le renard » un texte que lui a inspiré le philosophe.



Bref un livre court, mais qu’il est préférable de lire tranquillement pour bien en saisir l’essence et évidemment, deux essais pertinents et très intéressants !



À lire au calme, confortablement installé(e) dans un fauteuil, en dégustant des boudoirs avec un café (interro dans deux heures…). Bonne lecture !
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L'impérialisme

Hannah Arendt étant pour moi un autrice de référence dès lors qu'elle aborde un sujet, je me suis lancé dans L'impérialisme, d'autant plus que cet ouvrage avait été cité par Ariane Bilheran dans Parapsychologie du totalitarisme paru en 2023.

Quelle est la vision en 1961 de H.Arendt sur cette phase historique de l'Occident et comment résonne-t-elle aujourd'hui ? Cette question m'intriguait d'autant plus qu'on ne compte plus les contempteurs ou apologistes de cette phase de notre histoire.

Venons-en à la réponse.

Dès la préface, Hannah Arendt embrasse le sujet de la colonisation d'une façon très large par les thèmes abordés (l'expansion économique, l'afflux de capitaux, la structure de l'état, la théorie des races..) tout en délimitant la période d'étude qui ne commence qu'en 1880. Selon Harendt, la colonisation a été portée sur le plan social par l'accès au pouvoir de la bourgeoisie qui souhaite voir augmenter son capital et libérer ce qu'on qualifierait maintenant comme les outils de la croissance. Cela ne pouvant se faire qu'en dépassant le stade de l'état nation sur le plan politique et les frontières nationales sur le plan géographique. L'afflux de capitaux et la présence des premiers Juifs dans les futur pays colonisés) ont permis de projeter des premiers colons. La multiplication des transferts de richesse de ces pays vers l'Occident a fait émerger dans ces premiers des états bureaucratiques et oppresseurs, dont les populations autochtones ont été exclues des cercles de décision. L'autrice approfondit les différences entre les méthodes et les éthiques des principaux pays colonisateurs (France, Grande-Bretagne, Allemagne, Belgique, Hollande). Par exemple la Grande-Bretagne ayant conçu le commonwealth pour unir ces pays alors que d'autres ont eu recours à soit des intégrations (Algérie) soit maintenu ces pays sous une domination explicite (ex-Indochine).

H.Arendt s'étend sur certaines géographies et populations (les Boers an Afrique du Sud) pour démontrer la force de certains concepts, celui de la racialisation principalement.

Selon Harendt, les concepts de race et de classe sociale ont été inventés pour convaincre les populations de suivre le parcours historique que les dirigeants souhaitaient leur imposer : la colonisation et la société matérialiste.



Personnellement, je trouve plusieurs défauts à ce livre, malgré les nombreuses références qui y figurent, attestant d'une volonté d'objectivité et de sérieux de Harendt. Pour faire simple, je vais citer les trois principaux :

- La structure du livre aborde l'impérialisme sous le prisme de la philosophie et de l'ethnologie. Les chapitres s'enchainent et on n'échappe pas à des répétitions ou des exemples (les Boers) qui deviennent rébarbatifs à force de détails. Un fil conducteur unique aurait considérablement facilité la lecture.

- Sans doute aurais-je été un piètre élève de Mme Harendt, mais la multitude d'informations et de déductions pour arriver à une conclusion constituent un volume de pages parfois indigeste.

- L'étude de Harendt a quelques limites (j'avoue dire cela avec modestie, ayant conscience qu'un tel propos relève de l'hérésie ;-))...L'impérialisme n'a pas débuté en 1880, les premiers empires en témoignent. Il aurait été instructif de voir an quoi l'impérialisme est inscrit dans l'essence de l'homme, et comment cette soif de pouvoir s'est exprimée à travers les âges. Ensuite, pour en revenir au XIXè siècle, le Japon a lui aussi eu sa période coloniale (Guerre sino-japonaise en 1895, révolte des Boxers..), or nulle trace du Japon dans le livre ? Enfin, moi qui suis analytique, j'aurais aimé plus de chiffres pour apprécier dans une juste mesure l'ensemble des faits avancés par Harendt (comme les mouvements de population, l'augmentation de la bureaucratie, l'enrichissement de l'Occident grâce aux pays colonisés...).

En conclusion : certainement un livre utile pour quiconque souhaite faire une thèse sur ce thème, ou un aficionado d'H.Arendt.
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Auschwitz et Jérusalem

Que faire en 1941 en tant que réfugiée juive sur le sol Américain ? … Hanna Arendt tâte le terrain, il ne semble pas y avoir des tonnes d'options.



1941 : « L'armée juive, le début d'une politique juive ? ».

Elle justifie l'armée juive avec une maxime qui ne peut laisser indifférent.*

1943 : « La question judéo-arabe peut-elle être résolue ? ».

Elle hésite sur l'option d'un État binational ; option qu'elle estime « suicidaire » en 1944.





Bref, l'auteure n'est qu'au début de son aventure en matière de théories politiques, et on commence à la découvrir.



Mais imaginons qu'on s'arrête là, comme par exemple à l'école, où on s'arrête habituellement sur quelques textes à portée universelle de Hanna Arendt.



Que serait en effet un État incapable de protéger ses minorités ? (l'État Anglais, Français,…)

Que serait un État qui ne serait pas un État de droit ?

Faut-il se faire justice soi-même et revenir à la loi du Talion ?



Dans sa maxime sur la lutte armée, Hanna Arendt pose en creux ces anciennes questions.

Et maintenant, quel effet ça ferait si chacun.e, chaque minorité, s'emparait sérieusement de cette maxime pour son propre compte ?



* La voici :



« le peuple juif commence pour la première fois à découvrir une vérité qu'il ignorait jusqu'à présent, à savoir qu'on ne peut se défendre qu'en qualité de ce au nom de quoi on a été attaqué.

Un homme qui a été attaqué en tant que Juif ne peut pas se défendre en tant qu'Anglais ou que Français, sinon le monde entier en conclura tout simplement qu'il ne se défend même pas ».

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Nous autres réfugiés

“Si nous commencions par dire la vérité, à savoir, que nous ne sommes que des Juifs, cela reviendrait à nous exposer au destin d'êtres humains qui, parce qu'ils ne sont protégés par aucune loi spécifique ni convention politique, ne sont que des êtres humains”



Cette phrase de Arendt montre l'état de confusion extrême dans lequel elle se trouve, au moment où elle écrit ce texte en 1943, soit deux ans après son arrivée sur le sol américain.



Certaines descriptions seront peut-être plus conformes à l'idée qu'on peut se faire de l'instinct de survie qui booste les réfugiés tout le temps de leur fuite.



Mais l'auteure montre précisément la confusion qui règne derrière l'optimisme affiché, lorsque ces réfugiés sont en voie d'assimilation dans leur nouveau pays.



Et Arendt n'échappe pas à cette confusion.



D'un côté il y a des conditions objectives : des vies privées en miette, le dénuement matériel qu'on devine seulement, les difficultés d'intégration sociale, le combat pour les droits juridiques et politiques. Arendt n'obtiendra la nationalité américaine qu'en 1951.



D'un autre côté, il y a un parfum de mort qui reste imprégné, et qui fait le lit de la réaction identitaire, dans laquelle Arendt se laisse entraînée en tentant d'entraîner les autres.



“Quoi que nous fassions, quoi que nous feignions d'être, nous ne révélons rien d'autre que notre désir absurde d'être autres, de ne pas être juifs”



Certes, on sait qu'elle s'affranchira un peu de cette rhétorique identitaire, de ce masque de l'identité. Quitte peut-être à admettre qu'il y a toujours un masque derrière le masque, et qu'on ne peut rien être sans jouer à l'être.



Certes, on doit entendre son cri, lorsqu'elle nous jette à la figure la question des “sans-papiers”. Mais la rhétorique identitaire déployée dans ce texte pose aussi des questions sur sa conception de la politique.



“Nous sommes devenus les témoins et les victimes de terreurs bien plus atroces que la mort – sans avoir pu découvrir un idéal plus élevé que la vie (…) nous ne sommes pas pour autant devenus capables ni désireux de risquer notre vie pour une cause.”



Manifestement l'auteure évoque l'idéal de l'expérience vécue par les résistants, en regrettant de faire partie d'une communauté qui n'a pas ce genre de vécu. Mais son regret dégénère en un jugement mortifère, et la conception fantasmée de cette expérience dégénère dans l'opposition abstraite entre la politique et la vie, qui est la structure permanente de sa philosophie.



Arendt juge sa communauté engluée dans les « combines et astuces d'adaptation et d'assimilation ». Or, son jugement est aussi une astuce d'assimilation. Pourquoi ne serions-nous que ceci ou que cela ? L'auteure s'empresse de faire endosser une identité abstraite à cette masse amorphe ; pour son bien évidemment. (C'est une ruine de la pluralité qui mène à la caricature des partis. Demandez ensuite aux gens d'aller voter !)



Elle juge que seule une petite minorité de « parias sociaux » est capable de mutations disons existentielles. Mais entre ceux-ci et les « parvenus sociaux » qu'elles dénoncent, qui sait au fond comment chacune de ces personnes réagirait face à un choix cornélien ? Y a-t-il un seul être vivant incapable de muter ?



Mais peut-être Arendt craint-elle précisément cette humanité qui ne cesse de muter ?

La stratégie du repli identitaire ralentirait en effet le processus. (De même qu'un système philosophique pourrait prévenir stratégiquement tout risque d'avoir à régénérer ses croyances).



« L'histoire de cent cinquante ans de judaïsme assimilé a réussi un exploit sans précédent ».



Oui, cette histoire a connu des génies dans tous les domaines. L'auteure cite Franz Kafka, Charlie Chaplin etc… Et on la citerait volontiers aujourd'hui.



Mais si ces génies renommés sont comme des fuites visibles de la machine assimilatrice, celle-ci doit toujours être en train de fuir imperceptiblement. Il faut bien que des génies inconnus réalisent cet exploit. Or, Arendt ne voit que des gens désespérés, entraînés dans la mauvaise direction. Elle est incapable de voir autre chose qu'une masse réservant des mauvaises surprises.



Ne sommes-nous pas, d'une quelconque manière, ou bien des réfugiés, ou bien des minorités assimilées ?

Est-ce pour cette raison que le titre « Nous autres réfugiés » fait vibrer une corde sensible ? que nous parlons à la place des autres avec une telle aisance ? et que nous pouvons dire nous ?



Arendt a soulevé le très sérieux problème des « sans papiers ». Sans papiers officiels, mais plein de formulaires qui ne servent qu'à creuser les discriminations. Malheureusement son engagement est limité et la solidarité n'est pas vraiment son problème. A Little Rock en 1957, par exemple, où on connaît la ségrégation à l'école, Arendt peut dire « à la place d'une mère blanche du Sud… je dénierais au gouvernement tout droit de me dire en compagnie de qui mon enfant reçoit cette instruction ».



Deux liens vers les textes de Arendt :

-Nous autres réfugiés

https://www.cairn.info/revue-pouvoirs-2013-1-page-5.htm

-Réflexions sur Little Rock -pages 151 à 163

https://jugurtha.noblogs.org/files/2018/05/Responsabilite-et-jugement-Hannah-Arendt.pdf
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Responsabilité et jugement

“Réflexions sur Little Rock” est une prise de position problématique de Hanna Arendt sur la ségrégation raciale à l'école, faisant suite aux événements survenus à Little Rock aux États-Unis en 1957.

A l'heure où Arendt est fréquemment étudiée dans les établissements scolaires en France (notamment), il me semble important de partager ce texte et de comprendre les fondements de la pensée de Arendt qui l'obligent à avoir cette position

On a la chance d'accéder à ce texte en ligne, en suivant l'adresse plus bas. Quant à l'évènement lui-même, il est assez détaillé dans Wikipedia. “Neuf de Little Rock”



Le 2 septembre 1957, la Little Rock Central High School refuse d'accepter en son sein neuf étudiants afro-américains. Ces enfants avaient été inscrits en vertu de l'ordonnance de la cour fédérale interdisant la ségrégation raciale à l'école.



Hanna Arendt répond en se mettant successivement à la place d'une mère noire puis d'une mère blanche du Sud. Et plus loin on peut lire le genre de rapprochement qu'elle fait avec la question juive.



“Le point de départ de mes réflexions, ce fut une image parue dans les journaux, qui montrait une Noire rentrant d'une école nouvellement intégrée ; elle était persécutée par une troupe d'enfants blancs…”

“Si j'étais une mère noire du Sud, je sentirai que la Cour Suprême, sans le vouloir mais inévitablement, a placé mon enfant dans une position plus humiliante que celle dans laquelle elle se trouvait auparavant”

“Que ferais-je si j'étais une mère blanche du Sud ?…Je conviendrais que le gouvernement est impliqué dans l'instruction de mon enfant dans la mesure où il est censé devenir un citoyen, mais je dénierais au gouvernement tout droit de me dire en compagnie de qui mon enfant reçoit cette instruction.”



Si Hanna Arendt se voyait refuser l'inscription de son enfant à l'école publique de son choix, au motif qu'elle est juive, que dirait-elle ?



Arendt ne répond pas à cette question, ou plutôt la déplace en choisissant un lieu différent, qui ne fait que renforcer la confusion.



“Si, en tant que juive, je veux passer mes vacances seulement en compagnie de juifs, je ne vois pas comment qui que ce soit peut raisonnablement m'empêcher de le faire ; de même, je ne vois pas pour quelle raison d'autres lieux ne devraient pas s'occuper d'une clientèle qui ne souhaite pas voir de juifs pendant ses vacances”.



En revenant à la situation subie par l'enfant, Arendt a-t-elle à l'esprit ce qu'elle a subi en tant qu'enfant juive ?

Extrait d'une conversation télévisuelle le 28 octobre 1964 :

“Je viens d'une vieille famille de Königsberg et pourtant le mot "juif" n'a jamais été prononcé quand j'étais enfant. Je l'ai rencontré pour la première fois par le biais de remarques antisémites (inutile de les répéter) des enfants dans la rue. Après cela, je pense que j'ai été "éclairée" si l'on peut dire.

- Ce fut un choc pour vous ?

- Non.

- Est-ce que vous vous êtes dit : "Désormais je suis une personne à part" ?

- C'est une autre question. Ce ne fut pas du tout un choc pour moi. Je me suis dit : "C'est comme ça."»



Faut-il d'ailleurs assimiler la question de la ségrégation raciale à la question juive ? C'est une autre question.



En tous les cas, Arendt pouvait facilement supposer que pour cette enfant noire à Little Rock, ça n'était pas non plus un “choc”. L'heure était à la déségrégation concrète après plusieurs décennies de luttes depuis l'abolition de l'esclavage.



Arendt préfère voir l'urgence de légaliser les mariages mixtes, qui est un droit universel. Mais pourquoi opposer ce problème fondamental au problème tout aussi fondamental qui s'est manifesté à Little Rock ?



Il faudrait remonter à cette opposition fermement maintenue par Arendt entre un monde et la politique d'un côté et la vie de l'autre ; entre la liberté du côté de la politique, et la nécessité du côté de la vie.



On peut objecter que le droit universel reste abstrait si les conditions universelles d'accès à l'universel n'existent pas réellement, c'est-à-dire si la ségrégation demeure la réalité quotidienne.

Mais Arendt estime qu'au bout de cette logique le gouvernement serait autorisé à légiférer sur tous les aspects de la vie quotidienne ; ce que personne ne veut.



Autrement dit, l'auteure oppose la liberté politique à la nécessité de la discrimination positive. Mais cette opposition entre liberté et nécessité devient une abstraction stérile s'il n'y a pas un jugement de la situation particulière.



Nous sommes ainsi ramenés au début du texte : “Si j'étais une mère noire...si j'étais une mère blanche du Sud”. Mais de quel droit peut-on parler à la place de l'autre ? Si on parle des "vérités de fait", où sont-elles ? Prétend-elle être « libérée des idiosyncrasies » ? Rien n'est moins sûr, tant elle lit l'évènement au sein de l'opposition qu'elle maintient obstinément entre le monde et la vie.



Il y a une circularité hallucinante dans les textes de Arendt. Mais sur le chemin, fonçant tête baissée dans l'obscurité des affaires humaines, elle sème des problèmes dont on doit débattre. Ce commentaire n'a donc pour but que de commencer une réflexion.



Lien vers le texte, pages 151 à 163

https://jugurtha.noblogs.org/files/2018/05/Responsabilite-et-jugement-Hannah-Arendt.pdf
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La Crise de la culture

Dans son ouvrage, mélange d’essais, Hanna Arendt nous expose son point de vue sur certains concepts de société. Mélangeant philosophie et politique, elle fait une analyse personnelle de notre vécu. Pour son premier chapitre, elle s’attaque à la tradition. L’Homme étant toujours tiraillé entre le passé, signification de la tradition, et le futur, signification de la modernité. Dans son deuxième chapitre, elle expose son analyse sur l’histoire de l’humanité. Une histoire qu’elle va mettre en face à face à plusieurs concepts comme la nature ou la politique. Dans son troisième chapitre, elle abordera ce qu’est l’autorité. Non pas l’autorité en général, qui est souvent synonyme de violence, mais le concept d’autorité, dépendant de la hiérarchie.



Abandon après ce chapitre. Je sais que le suivant enchaîné sur la liberté, mais je n’ai pas eu le courage de l’entamer. Une lecture hyper difficile, avec un vocabulaire très professionnel en matière politique et philosophique. Au début, je le lisais avec une attention particulière mais finalement, j’ai petit à petit abandonné l’idée et je reconnais avoir lu sans pour autant en comprendre le sens. Ce livre est destiné à un public, voir même à un(e) professionnel(le), aimant analyser la philosophie et la politique de notre époque et à l’évolution de ces derniers. Je ne suis pas assez passionné par la politique pour saisir les idées que veut nous partager cette autrice.
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Condition de l'homme moderne

Ça y est ! J'ai gravi la page 404! Je viens juste de me retourner pour admirer le panorama vu d'ici.

Ouah! C'est beau quand même, désolé je suis un peu à bout de souffle là..

En tous cas merci à Hannah pour cette belle expédition philosophique, merci à Maurice le chat qui m'a été fidèle avec ses ronrons jusqu'au bout, à ma femme qui m'a toujours soutenu dans les moments de découragement, au pin parasol qui m'a procuré une ombre précieuse, au réfrigérateur qui gardait le vin au frais, à toute cette équipe que j'ai imaginé me suivre du fond de ma chaise longue...

Pour y arriver je me suis juste entraîné avec Eichmann à Jérusalem, j'ai écouté quelques émissions sur le sujet et puis j'ai glané pas mal d' informations sur le Net... Rien de très sorcier en vrai.

Je sais que je n'étais pas très bien préparé , j'ai beaucoup misé sur le mental et puis la chance bien entendu.

Maintenant c'est fait, je suis content de l'avoir réalisé mais je dois pas oublier que c'est toujours dans le cadre d'une préparation, j'ai d'autres projets plus ambitieux, escalader la critique de la raison pure par la face Nord ou pourquoi pas reprendre l'être et le Néant mais sans escale cette fois-ci....je sais c'est pas très prudent mais c'est ça qui fait la beauté de l'aventure .

Avant tout je vais profiter de mon retour en famille pour en profiter un peu, me ressourcer mentalement, faire le point, analyser mon parcours à froid, et faire profiter de mon expérience formidable à d'autres adeptes de la discipline...

Qui sait, ça peut donner envie aux jeunes générations

Viva la vita hyper-activa!

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La Crise de la culture

Elle rend fou ou elle passionne, comme le sophiste dans l'antiquité, selon qu'il se trouve face au philosophe, ou face à la jeunesse promise à un avenir politique.



“Je ne suis pas dans le cercle des philosophe, mon métier c'est la théorie politique” (1)



Faire croire en un monde que nous pouvons enrichir, et dont la génération suivante devrait hériter, alors que chacun.e pour soi fait juste ce qu'il.elle a envie de faire.



Cette question ne nous lâchera pas, de l'Antiquité à nos jours. On va en faire l'expérience à travers 8 essais.



FAIRE CROIRE



“Faire croire” est le thème fabuleux proposé cette année en classe prépa scientifique ; et parmi les lectures proposées aux étudiants se trouve le 7ieme essai de ce livre. Comment alors ne pas être tenté.e de voir le livre entier sous ce thème ?



Faire croire que “les vérités de fait” sont des choses en soi, alors que l'être n'est qu'un effet de dire (2). Raconter c'est émettre, et infiniment plus, omettre des vérités de fait.



Question style, Arendt déploie ses punchlines et ses silences ; bref, elle a sa rhétorique et son érudition, produit de la digestion d'une quantité imposante de références ;

Mais maintenant c'est la question de la violence qui ne nous lâchera plus ; elle se demande quelle est réellement l'origine du totalitarisme (comme Sartre demande quand commence réellement la guerre).



Faire croire au “déclin” de l'occident, jusqu'à sa “ruine”, puis désigner comme facteur responsable, “le déclin de la trinité romaine de la religion, de la tradition et de l'autorité”.



C'est la thèse principale du livre, qu'indiquent de façon complémentaire les titres en français et en anglais. « La crise de la culture » ou « Between past and future ».



Faire croire ensuite qu'il ne s'agit pas d'une attitude qui vise désespérément à restaurer une vague situation antérieure.



Elle sait que l'existence a lieu dans la brèche entre le passé et le futur, et qu'elle est plus intense si la brèche n'est plus “comblée” par la tradition. Mais la peur la retient voire la domine.



On ne peut pas, en tous les cas, ignorer l'existence d'une relation complexe entre Arendt, Heiddeger, la philosophie de celui-ci et son adhésion au nazisme. La polémique ne nous lâchera pas, et l'enjeu philosophique non plus.



Faire croire à Heidegger qu'elle ne sait pas compter jusqu'à trois. (1)



Faire croire qu'elle assume un monde autoritaire, alors qu'elle dit trouver “bizarre quand une femme donne des ordres”. (1)



La contradiction se transforme soudainement en accès de violence : “Qui refuse d'assumer cette responsabilité du monde ne devrait ni avoir d'enfant, ni avoir le droit de prendre part à leur éducation” (3)



Dira t'on encore que ses contradictions sont une manifestation de sa liberté ? (4)

Certes, Arendt reconnaît que “notre capacité à mentir confirme l'existence de la liberté humaine”.



Faire croire que “la liberté fit sa première apparition dans notre tradition philosophique à partir de l'expérience de conversion religieuse suscitée par Saint Augustin” etc…



Le concept a dû échapper aux païens, lorsque le “grand théoricien politique romain” les envoyait se faire rôtir pour leur bien. Quant à Arendt, elle les efface une deuxième fois.



Question goût, elle semble avoir un faible pour les petits pères tyranniques. En cas de critique, une seule réponse suffit, et ça vaut pour Platon comme pour Heiddeger etc..

“même si toute la critique de Platon est justifiée, Platon peut pourtant être de meilleure compagnie que ses critiques.”



Faire croire que le “goût debarbarise le monde”, en s'appuyant sur Kant qui déclarait son “horreur du goût barbare”.



Comme penseuse aguerrie, Arendt enchaine les tours de force de ce genre. J'en déduis ici que Eichman était un kantien de mauvais goût.



Faire croire à la vertu de la parole pour prévenir la violence, et penser avec Aristote que « l'homme qui ne parle pas est une plante » ; malheur à celui qui est sourd à la « bonne parole ».



Lorsque Arendt affirme que seul l'homme meurt, on connaît la suite avec Heidegger : « l'animal crève ». Mais son animal, comme la plante d'Aristote, on l'a vu, c'est toujours le barbare. Et le nazisme, c'est encore ce paradigme : « c'est eux ou c'est nous ». le spécisme philosophique a atteint son paroxysme. (Va t'il enfin commencer à craquer ?)



Faire croire à la pluralité du monde, alors que l' “homme moderne” doit s'identifier à sa nature, définie par le bon goût, le bon sens ou la bonne parole. (5)



Le monde doit être “constamment envahi par des étrangers”. Certain.es ont déjà bondi : sommes-nous envahi.es par les barbares ? du calme, Arendt pense seulement aux nouveaux-nés. Il faut bien du sang neuf, et ces étrangers là on les aimera toujours inconditionnellement. Mais précisément, l'idée qu'elle puisse rassurer certains ne me rassure pas du tout.

D'autre part, il est inutile de dire que la violence dans l'éducation laisse peu de chance à la nouveauté d'exister ; celle des enfants comme celle des adultes d'ailleurs.



Un joli lapsus montre d'une autre manière comment le raisonnement tourne sur lui-même : « on peut toujours tirer une leçon des erreurs qui n'auraient pas dû être commises »



Faire croire que ce monde doit se libérer des nécessités de la vie, alors que la libération elle-même est une nécessité de la vie.



Encore une circularité, qu'elle reconnaît à sa façon en parlant du «  besoin qu'avait l'homme de dépasser la mortalité de la vie humaine ».

(Ou comme dit Sartre en un mot : nous sommes condamnés à être libres)



Dans sa vision téméraire d'un monde solide et permanent, Arendt se voit inévitablement entourée de mirages, d'apparitions et de trésors perdus ; finalement envahie par le dégoût du processus vital qui dévore, digère, etc…



Faire croire à l'émancipation des travailleurs, en diminuant le temps libre.



La témérité de la pensée de Arendt a fermé toutes les portes. le cynisme n'est pas une attitude courageuse. Dès le début de ce livre, le travailleur devait se détourner de l'action, associée à la violence (contrairement à la parole). Il devrait maintenant entendre que l'accroissement de son temps libre le laisserait seulement se vautrer davantage dans les loisirs, qui ne consisteraient qu'à dévorer des divertissements.



Y t-il réellement un “monde”, c'est-à-dire une différence de nature au sens de Arendt, entre le divertissement, la surprise que procure l'art, et l'étonnement, “fille de la philosophie” ? (Divertir, surprendre, étonner, la familiarite est étonnante)



Il ne resterait plus au travailleur qu'à s'affranchir en s'élevant dans un métier digne du “monde” civilisé, en laissant son métier actuel exécuté par des nouveaux esclaves qui sont la condition politique du “monde” de Arendt. (6)



“Peut-être que les éboueurs devraient changer de métier”. C'est fait. Cette idiotie pleine de “bon sens” a été prononcée à l'assemblée nationale par une “représentante du monde”.



Enfin, le travailleur devrait entendre la “vérité de fait” - voir plus haut comment faire croire - qu'il sauvera le bien commun, donc son système de retraite, en bossant plus longtemps.



ETC…



Le livre commence et se termine dans la même tonalité.

“….l'aphorisme de René Char, «Notre héritage n'est précédé d'aucun testament», sonne comme une variation du «Le passé n'éclairant plus l'avenir, l'esprit marche dans les ténèbres» de Tocqueville….”. (7)

Et c'est finalement une auteure prostrée qui entend les témoignages des savants - Planck, Bohr, Heisenberg… - dans le 8ieme et dernier essai ; comme si elle avait constamment face à elle le spectre du totalitarisme. Alors dans cet état de confusion, l'héritage de Arendt éclaire t'il réellement le passé?



Je crois que son enracinement participe à sa propre confusion, et qu'en tournant le dos à la vie, cette idéologie suicidaire participe silencieusement à la 6ieme extinction de masse.

Je crois d'ailleurs que c'est le droit associé à l'idée d'héritage qui ne va pas du tout de soi. Pourquoi devrait-on hériter de la greenwashing machine ? Qu'est-ce qui oblige fondamentalement à hériter de la dette financière ? Quant aux futurs héritiers des 2,8 millions de millionnaires en France, le droit à hériter est-il réellement fondé ? Je pense à l'obésité financière comme à toute forme d'obésité qu'on ne connaît pas habituellement chez le dingo en pleine nature.



NOTES :



(1) Quelques citations de Hannah Arendt viennent d'une variété de textes rassemblés dans “Humanité et Terreur”.

(2) L'être est un effet de dire. Je tire cette expression du livre de Barbara Cassin “L'effet sophistique”.

(3) Dans “La crise de l'éducation” Arendt s'en prend aux nouvelles pédagogies comme celle inspirée par le pragmatisme de John Dewey ; elle vise aussi le "Siècle de l'Enfant" d'Ellen Key. Or, un carnet de notes tenu par la mère de la jeune Hanna est apparu et se trouve publié dans “À travers le mur - notre enfant”. Ce carnet permet à l'historienne Karin Biro de relever «une certaine concordance» entre les étapes de formation d'Ellen Key et celles de Hannah Arendt. Dans son essai sur l'éducation, on assisterait donc au refoulement d'évènements de sa propre enfance. En me risquant beaucoup, je dirais que son obsession du “nous” politique, c'est la recherche de l'unité perdue du foyer avec ses deux pôles père et mère.

(4) On peut commencer à dire avec Spinoza “Les hommes se croient libres ; cette opinion tient en cela seule qu'ils sont conscients de leurs actes et ignorants des causes par lesquels ils sont déterminés.” Et avec René Char : “Ne pas tenir compte outre mesure de la duplicité qui se manifeste dans les êtres. En réalité, le filon est sectionné en de multiples endroits. Que ceci soit stimulant plus que sujet d'irritation.”

(5) Gilles Deleuze remarque dans « Différence et répétition » : le bon sens ou le sens commun naturels sont donc pris comme la détermination de la pensée pure. Il appartient au sens de préjuger de sa propre universalité.

(6) Les principaux thèmes récurrents chez Arendt se trouvent dans la “Métaphysique” d'Aristote, dès les premières lignes du livre 1.

(7) L'aphorisme de René Char «Notre héritage n'est précédé d'aucun testament» est extrait des « Feuillets d'Hypnos ». le poète parle de trésor au sens d'une « enclave d'inattendus et de métamorphoses », Arendt cherche mais n'en voit aucune trace. Elle fait de ce texte un point de départ, en faisant de René Char un « représentant du monde ». Mais voulait-il se laisser représenter, ou représenter quoi que ce soit ?
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La nature du totalitarisme

Hanna Arendt est une philosophe très connue pour avoir couvert le procès de Eichmann ainsi que d’avoir été une des premières a traité du totalitarisme, dès les années 40. Mais aussi pour avoir côtoyé Heidegger. Hayek avait déjà essayé de dresser le contour du régime soviétique, avec plus ou moins de mal selon moi. Ici, Arendt essaye de nous brosser le portrait du totalitarisme d’un point de vue légaliste quand Hayek s’attardait sur la forme et la manière dont le régime arrivait au pouvoir. Elle sera accompagnée d'outils développés par deux philosophes, Kant et Montesquieu.



Dès le début du livre, elle nous fournit une définition qui pourrait sans doute contenter une partie de ses lecteurs : « le totalitarisme est la négation de la liberté ». Par extension on peut donc dire qu’il s’oppose au monde libéral qui s’est bâti sur cette valeur, sur la liberté d’entreprendre, la liberté de marchander, de faire du commerce, d’innover, d’exprimer ses opinions.



Nous avons dans nos vies, une dualité, nous sommes des individus et des citoyens. On peut aussi calquer cette dualité au niveau de la politique de l’Etat, il a une politique intérieure, notre vie privée, et une politique étrangère, ce qui se passe dans la sphère publique. Ce sont des éléments qui peuvent nous éclairer sur la nature du totalitarisme selon elle, car ces régimes ont pour ambitions de les supprimer. Selon elle les états totalitaires assimilent politique intérieure et étrangère puisqu’ils concourent à la domination mondiale ainsi leur droit serait universel, s’appliquant à tous. Les guerres qu’ils perpétuent, vue comme des annexions, ne sont donc que des guerres civiles.



Dans les républiques, les citoyens sont égaux devant la loi et ils doivent tous recevoir la même chose du fait de leur statut. Dans la vie privée, ce sont des individus tous différents et la loi ne peut pas garantir des choses égales dans cette sphère. La loi ne fait que définir des frontières, mais elle ne permet pas de toucher à ce qui se passe dans la vie privée. Elle fait une distinction nette entre public et privée et instaure des règles pour la vie publique. Elle permet ainsi aux personnes d’être libre dans leur sphère privée et donc d’impulser un mouvement a contrario des institutions, régies par la loi et donc stables.



Le gouvernement totalitaire, à la différence des autres formes de gouvernement, est « sans loi », mais non arbitraire, car suivant une logique naturelle ou historique. Il se passe des lois positives, faites par les hommes mais promet plutôt celle de la nature et de l’histoire. Ces lois s’appliquent directement à l’espèce pour donner une Humanité homogène, avec l’idée derrière de domination mondiale. Ces lois sont mouvements, elles ne sont plus stables comme ont pu l’être les lois du droit naturel bien que celles-ci purent être modifiées de temps en temps. La terreur est l’essence des gouvernements totalitaires. Ces lois tendent à l’épuration, l’apurement des individus gênants au profit du processus de progrès de l’espèce. Après que les ennemis aient été éliminés, la terreur, qui s’est instaurée, règne sans que rien ne puisse se mettre en travers de son chemin.



Contrairement aux lois des Etats constitutionnels ou républicains, la loi n’établit pas de frontière, mais immobilise les hommes pour qu’elle puisse se mouvoir. La terreur permet de rassembler tous les hommes vers un but commun, a contrario des hommes libres qui divaguent et font ce qu’ils veulent. Elle les rassemble et permet ainsi d’accélérer le mouvement de l’Histoire ou de la Nature avec une force que personne n’aurait pu réunir. Dans les régimes tyranniques, le Tyran veut être le seul à diriger pour ne pas être menacé. Alors que dans un régime totalitaire, le chef qui se définit comme dirigeant de toute l’humanité supprime l’opposition pour pouvoir avoir un règne total. Mais la suppression de l’opposition n’est pas son but ultime, il veut reproduire les lois de la Nature. Il est finalement l’exécutant de loi supérieure.



Quand la terreur a fait son effet et que les hommes ont tous été isolés, le totalitarisme transforme alors le processus en mouvement et la terreur s’applique à tous sans distinction. A partir de cela, les hommes qui ont soif de connaître les lois du mouvement selon lesquelles opère la terreur vont eux-mêmes se jeter dans le mouvement. Et une fois que les personnes indésirables auront été éliminées, ce sont les personnes qui se seront jetées dans le mouvement qui demanderont à être éliminées. L’idéologie totalitaire prédispose ainsi les personnes à être victimes et bourreaux.



Il n’y a selon elle que dans ce type de gouvernement que l’idéologie devient un moteur de la vie politique, car elle détermine l’action des gouvernants et permet à la population de supporter cela. Elle entend au sens d’idéologie l’explication totale des mouvements de l’histoire, par la lutte des classes par exemple ou la domination mondiale des juifs. Ce sont des « — isme » qui tentent de tout expliquer par une vision monocausale. L’idéologie devient donc indépendante du réel et par cela elle créer la terreur pour que tout corresponde à l’idéologie et que l’humain cesse d’être imprévisible.



Ce que les totalitarismes ont réussi à faire, selon elle, ce n’est pas à créer quelque chose de nouveau comme le racisme ou le socialisme, mais d’avoir pu le transformer en réalité. Là-dessus je ne suis pas d’accord, le fascisme apparaît comme quelque chose de nouveau. Il apparaît dans un contexte d’après première guerre mondiale, la doctrine du fascisme n’a pas comme thèse principale le racisme non plus. Le nazisme ne peut se définir seulement par son racisme, on peut émettre l’hypothèse que sa condition lui a fait occulter certains éléments de compréhension du système fasciste et par extension du système nazi.



Les régimes totalitaires partageraient selon elle la foi en la toute-puissance de l’homme et en même temps son caractère superflu. Ils établissent comme principe le fait que la réalité et la vérité peuvent être transformées. La réalité perd son sens, le régime totalitaire fera tout pour assujettir la réalité et la transformer selon son idéologie c’est pour cela qu’il a besoin de la domination mondiale et qu’il peut perpétrer les pires atrocités. L’idéologie permet de se séparer de la réalité, d’en sortir, et ultimement d’appliquer la meurtrière logique qui découle de notre souscription à l’idéologie.



Elle considère que les totalitaires ont exploité les individus isolés, l’Allemagne par exemple n’était plus qu’une agglomération d’atome et donc les individus isolés qui n’avaient plus d’expérience du réel se renferment sur l’abstrait.



« La désolation comme corollaire de la perte du foyer et du déracinement est, d’un point de vue humain, la maladie de notre temps ».



Ce qui me dérange ici c’est que l’on a un amalgame de fait entre les Soviétiques et le nazisme. Elle créer une nouvelle boîte où mettre les régimes politiques dérangeants et qui s’illustrent par des actes de meurtre de masse. Pourtant elle n’a pas parlé de l’Empire ottoman ou des actes commis durant la Révolution française ou de l’Empire allemand en Afrique. Il y a des éléments très intéressants comme le fait de vouloir transfigurer la réalité même et de la faire coller à son idéologie, et par là cela me rappelle des mouvances très récentes. Les régimes totalitaires ont volonté d’appliquer la terreur, d’immobiliser les êtres humains pour ensuite impulser un mouvement.



On pourrait s'interroger sur les sociétés qui nous ont précédé comme la société féodale, l'Empire de Chine ou l'Empire musulman, peut être qu'une société non-total est une aberration aux yeux de l'histoire de l'humanité, peut être que c'est notre société qui est anormale.
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Le concept d'amour chez Augustin

A qui conseiller cet ouvrage ? Les lecteurs d'Arendt n'y trouveront pas, sauf de manière très indirecte, les idées et les concepts qu'elle développera dans ses oeuvres les plus connues. Les spécialistes d'Augustin seront sans doute agacés par la volonté excessive de synthèse de l'auteur, qui cherche une unité à la pensée d'Augustin malgré la grande diversité de ses oeuvres, et qui lui fait juxtaposer des citations tirées de textes très différents, sans tenir compte de leur contexte. Quant aux lecteurs intéressés par un développement philosophique sur l'amour, ils seront sans doute déçus : l'amour n'est ici thématisé que de manière abstraite, uniquement à travers l'exigence chrétienne d'aimer son prochain ; même restreint de la sorte, le concept d'amour n'a le droit à des développements substantiels que dans la troisième partie de l'ouvrage, donc après presque 150 pages essentiellement consacrés au désir du monde et au rapport de l'homme au temps.



L'ouvrage constitue la thèse d'Arendt, qui ne fait donc rien pour rendre son contenu accessible au grand public. Le propos est touffu, compact, presque obscur par moments. Sa structure (partie I : le désir ; II : le statut de créature ; III : la vie en société) ne facilite pas la lecture. Arendt fait référence à de nombreux passages d'Augustin sans les citer dans le corps de sa thèse, et en semblant les paraphraser ; il faut se reporter plusieurs dizaines de pages plus loin pour lire les notes et savoir de quoi il en retourne exactement. Il est difficile de savoir où s'arrête la lettre d'Augustin et où commence l'interprétation d'Arendt. (Il est un peu curieux que, page 164, Arendt, parlant du prochain "prisonnier du péché", ajoute qu'il n'est alors "que ce que le Christ a été lui-même, et dont il n'a, lui aussi, été sauvé que par la grâce de Dieu". Cela ne ressemble pas à quelque chose que dirait l'évêque d'Hippone.)



L'interrogation la plus intéressante soulevée par l'ouvrage est celle de savoir comment le chrétien peut à la fois vouloir s'isoler du monde et aimer son prochain. Augustin semble là tiraillé entre sa culture païenne et sa conversion au christianisme. Le désir humain est désir de stabilité ; celle-ci ne peut être trouvée dans les réalités temporelles, toujours changeantes, et dont la fin est la mort. L'homme prend conscience du fait que son origine réside dans un Créateur éternel et hors du temps. Il s'isole alors du monde, abandonne toute convoitise et toute habitude mondaine, source du péché, pour se retrouver face à son Créateur dont la présence se manifeste en lui par la loi morale. Il voit alors dans son prochain un être également appelé par Dieu, et qui doit s'isoler du monde. L'interdépendance des hommes en société, d'abord issue d'une réalité mondaine, la descendance d'Adam, qui les voue tous au péché, et qui fonde la cité terrestre, est alors dépassée par la charité, la reconnaissance du fait que le prochain, ou plutôt le frère, comme nous-mêmes, est appelé à combattre, en tant que partie du corps du Christ, les réalités mondaines pour établir la cité célestre.



L'édition de cette oeuvre comporte enfin un article de 5 pages intitulé "Augustin et le protestantisme", dont le lien avec le contenu de la thèse, au-delà de la référence à Augustin, est à vrai dire assez ténu. Le texte est beaucoup plus clair, bien plus proche des questionnements soulevés par les oeuvres les plus connues d'Arendt, et le lecteur regrettera sans doute qu'il soit aussi court.
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Heureux celui qui n’a pas de patrie

J'ai eu beaucoup de peine à pénétrer dans l'univers d'Hannah. La taille de ses poèmes, leur ton et leur construction sont parfois aussi fascinants qu'inaccessibles. Il y a une puissance, un parfum, une poésie et je regrette de n'en avoir saisi la portée qu'à la marge.

Sa poésie est sans doute un carnet intime qui n'était pas destiné à être partagé largement.
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Il n'y a qu'un seul droit de l'homme - Nous..

Livre hélas boiteux. Un grand texte passionnant et très émouvant de Hannah Arendt, sans doute écrit à chaud, véritablement dans le vécu.

Malheureusement affublé d’une trop longue préface certes fondée et argumentée, mais. conceptualisée voire militante .

Cela m’a cassé mon atmosphère de lecture. Il faut lire cette préface en postface
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La liberté d'être libre

Un petit essai retrouvé depuis peu qui semble avoir voulu être un livre avant que l'autrice ne meure.

Comme toujours avec la philosophe, sa réflexion est enrichie de citation de ses pairs et surtout elle mène à cette administration qui broie et qui s'organise sur les cendres encore chaudes d'une révolution qui a plusieurs visages et profite trop souvent à ceux qui savent garder le pouvoir ou pire le prendre.
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Essai sur la révolution

Voici un ouvrage très touffu et dans lequel on met un peu de temps "à rentrer", du fait du style très démonstratif, avec de très longues phrases, mais je considère que c'est un livre à lire absolument pour ceux qui s'intéressent aux questions fondamentales de philosophie politique.

En effet, ce livre est une mine d'or historique; H.Arendt cite de nombreux extraits de lettres datant de l'époque de la révolution américaine et de la révolution française (notamment celles des sections parisiennes), détaille d'autres révolutions/soulèvements (ou tentatives de) peu étudiées ou publicisées, comme celle de Crondstadt, la courte Raterrepublik de Bavière, de Slovaquie (avant la création de la Tchécoslovaquie).

Cet ouvrage est également une mine d'or de philosophie politique, avec des réflexions très riches sur les concepts de liberté, nécessité, bonheur et comment organiser des sociétés pour satisfaire à ses besoins.

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Eichmann à Jérusalem

Je n'avais jamais lu Eichmann à Jérusalem, sauf quelques extraits. Pourtant, j'ai étudié 8 ans en Philosophie et le livre était au programme dans plusieurs cours — j'étais donc convaincu de bien connaître le livre.



Erreur.



Je termine même ma lecture avec la conviction qu'aucun des professeurs avec qui nous en avions discuté en classe ne l'avait vraiment lu. Les lieux communs entourant l'ouvrage sont pour la plupart, de courtes sections d'importance mineure, mal cités, quand ils ne sont pas carrément des inventions.



Quelques exemples.



- Arendt ne dit jamais que Eichmann n'était pas antisémite. C'est lui qui l'affirmait. Elle rapporte par contre qu'elle ne croit pas que son antisémitisme soit la cause principale du rôle qu'il a joué dans l'Holocauste. Ce serait plutôt son désir personnel d'obtenir une promotion qui l'aurait poussé au zèle.



- Elle n'affirme jamais que les Juifs ont collaboré à l'Holocauste, ou en sont partiellement responsable de par leur passivité.



- Elle n'excuse jamais Eichmann. Elle rapporte tout de même qu'il était innocent de certains — de la LONGUE liste des chefs d'accusation — des crimes dont on l'accusait. Eichmann méritait la mort, nous dit-elle. Même s'il aurait mieux valu qu'Israël attende la fin des procédures judiciaires plutôt que de l'exécuter quelques heures après le verdict.



- Elle ne disserte JAMAIS sur la nature du mal. La banalité du mal, c'est ce qu'elle a cru percevoir chez Eichmann. Ce n'est pas un énoncé général. En postface, elle précise même qu'elle est en désaccord avec l'idée selon laquelle nous aurions tous un Eichmann en nous, un fonctionnaire ambitieux qui ne fait qu'obéir aux ordres. Cette interprétation de Arendt — qui a même servi de base à la malheureusement fameuse expérience de Stanford — est simplement fausse.



Il y a de nombreuses choses intéressantes que Arendt aborde dont je n'avais jamais entendu parler, par contre.



- Le contexte politique. Elle soupçonne Israël d'avoir deux objectifs derrière le procès. 1- Associer Eichmann (et le nazisme) à des pays arabes pour des raisons de relations publiques. (Il y avait des rumeurs infondées qu'il y aurait séjourné.) 2- Créer le mythe d'une diaspora juive faible et persécutée, pour lui opposer celui d'un État d'Israël fort et victorieux. Tout cela dans le but de convaincre un plus grand nombre de juifs d'immigrer. (Je dis "mythe", ici, dans son sens sociologique. Pas comme synonyme de "histoire infondée".)



- Le contexte juridique. Et c'est l'une des choses qui m'a le plus étonné, car la plupart de mes ami.e.s qui adorent Arendt sont des nationalistes. Elle défend dans ce livre une vision très cosmopolite du Droit. Elle croit que le procès aurait dû être l'occasion de mettre sur pied un tribunal international permanent. Ce tribunal aurait pour tâche de juger de façon rétroactive des crimes qui comme l'Holocauste ou la Bombe nucléaire, n'ont pas de précédent. Un tel tribunal ne pourrait d'ailleurs pas se baser sur Droit positif, seulement des énoncés de principe. Ses juges seraient donc, en même temps, leurs propres législateurs.



Bref, c'est une oeuvre qui aurait avantage à être plus lue et moins citée.

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La liberté d'être libre

Ce que je retiens de cette brève réflexion écrite dans le contexte de la crise de Cuba, c'est que la liberté dépend de la maîtrise de la pauvreté. Les gens démunis n'ont pas la liberté de penser une nouvelle forme de gouvernement. Ils doivent d'abord assurer leur pitance. Ils leur faut aussi, s'il échet, se libérer de l'oppression politique (dictature, despotisme).

Se libérer de la pauvreté avant de se libérer de l'oppression politique.

" La république ? La monarchie ? Je ne connais que la question sociale", disait Robespierre.

La liberté demande de l'égalité. Chacune, chacun doit pouvoir exister dans l'espace public et être autorisé à participer à l'administration des affaires publiques, communes à tous. 1848 signe le premier affrontement de classes, où il s'agit non plus de renverser la forme de l' État mais de renverser la société bourgeoise.

Même truffée de références et de sinuosités, la pensée d'Hannah Arendt livre des idées lumineuses, condensées d'une phrase après un long développement. La philosophe - qui refusait cette étiquette - nous enjoint à comprendre un phénomène, la révolution, ayant subi des fortunes diverses, de l'Amérique à La France, de Cuba à la décolonisation.

Ce texte anticipe l'évolution des raisons de se révolter. Aujourd'hui, la rue grogne se mobilise pour le pouvoir d'achat en berne, pour une politique active face au changement climatique et pour le droit des femmes à être traitées comme leurs pairs. Voir à ce sujet, les basculements en Amérique latine depuis 2019.

Je retire énormément de cette réflexion dense sur la liberté et la libération, lue avec minutie. J'ai été charmé aussi de cette citation inattendue des Bucoliques de Virgile, "Un âge tout nouveau, un grand âge va naître". le poète chante la louange de la naissance en soi, commente H.Arendt, de l'apparition d'une nouvelle génération. Et d'affirmer que le salut du monde tient dans l'éternelle régénération de l'espèce humaine.

L'auteure est optimiste. En 1966, elle écrit que l'avancée de la technologie humaine peut transformer la condition humaine. Cette transformation aura lieu si l'effort est calculé et le développement organisé.

À méditer, de même que cette assertion : être libre pour la liberté signifie avant tout être délivré non seulement de la peur, mais aussi du besoin.

Gilets jaunes, marches pour le climat, Me Too, en ordre de marche !





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A propos de l'affaire Eichmann

Merci,oui, ÉNORME merci à Babelio et aux éditions de l'herne pour m'avoir envoyé cet opuscule.

Il ne fait pas 100 pages mais son contenu m'a retournée comme une crêpe.

D'abord en me révélant mes approximations ,je connaissais vaguement Hannah Arendt pour avoir couvert journalistiquement le procès d'Eichmann en Israël et sa pendaison.

Je n'avais jamais entendu parler de Karl Jaspers,psychiatre et philosophe germano- suisse (1883-1969) qui fut son prof de philo à l'université de Heidelberg et avec qui elle écrivit plusieurs essais. Il l'a aidée à éclaircir le cheminement intellectuel qui l'a conduite à prendre des positions très controversées lors du procès d'Eichmann.

Dans ce petit livre j'ai de nouveau été mise en face des " comités juifs"( Judenräte) mis en place par Hitler et acceptés par les dignitaires juifs, consistant à dresser eux mêmes la liste des Juifs et de leur patrimoine qu'ils remettaient aux autorités nazies, présumant qu'ainsi ils en sauveraient.

J'avais une petite dizaine d'années quand j'ai entendu parler pour la première fois de ça et alors que je m'interrogeais avec véhémence sur ce bien fondé on m'avait rétorqué que sans ces Judenräte ça aurait été pire. Et cette réponse m'avait tellement terrorisée et fait ressentir de la honte, honte pour l'espèce humaine qui accepté d'en faire tuer beaucoup pour en sauver un peu, que j'avais enfoui au fond de moi le " problème de conscience" que cela m'avait posé. Plus d'1/2 siècle plus tard me voilà,à travers quelques pages de nouveau confrontée à ça et dans quelques lignes,avec quelle force ! Hannah Arendt me donne une réponse et je vais maintenant devoir construire la mienne propre en m'informant davantage sur ces Judenräte.

Hannah Arendt a décidé de se tenir à une ligne de conduite pour retranscrire le procès : constatation des faits et pas affirmation de ses opinions. Son attitude fondamentale,afin d'être aussi droite d'un point de vue éthique que juridique, c'est " faire apparaître les faits de façon froide,et oeuvrer avec passion en faveur de l'authenticité".

Elle travaille sur les faits et les problèmes d'ordre juridique qu'elle soulève sont passionnants.Elle a vraiment forcé mon admiration par l'acuité de son intelligence, son intransigeance, et l'étendue de ses connaissances.

Il s'agit certes du procès d'Eichmann mais à travers cet homme qui est responsable de ses actes c'est indéniable, mais ne comprend pas où est le mal car subjugué par l'ascension d'Hitler et constatant que tout le monde autour de lui partage les aspirations du Führer, il ne peut se représenter avoir mal agi. Au début il est contre l'extermination mais en quelques semaines il se range à côté du plus grand nombre,la majorité ne pouvant avoir tort et son idole , Hitler,non plus

À travers le personnage d' Eichmann , Hannah Arendt dénonce la totalité de l'effondrement moral subi non seulement par lui,et par l'Allemagne dont elle met en cause la résistance très tardive, mais même,par toute l'Europe qui n'a pas compris que les 6 millions de morts déportés n'étaient qu'un palier( pardon! pardon!) vers une extermination encore plus radicale.

Ce livre m'a extrêmement bouleversée,et ma lecture a été tronquée et faussée par le fait que je n'ai pas lu même en extrait son livre Eichmann à Jérusalem,où elle relate le procès.

J'ai souligné tellement de passages dans ce tout petit livre,corné tellement de pages que je ne sais pas si je vais réussir à y isoler des citations qui aient du sens et vous donnent envie d'entrer dans l'analyse d'Arendt.

En tout cas,un livre pour ne pas mourir idiot.

car la Bête immonde n'est pas morte,nous rappelle l'auteur. Elle n'a pas de racines et s'étend rapidement,elle n'a pas de racines et il est difficile de la circonscrire.

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La Crise de la culture

L’auteur nous invite à repenser voire à réévaluer des notions qui semblent communes à tous, or le commun n’a rien de bien naturel, nous le savons, mais c’est au contraire très contraignant. Arendt le dit, mieux vaut ne pas partir dans des généralités, mais établir des distinctions précises, pour enfin mieux expliquer la crise de notre temps.



C’est pourquoi le chapitre III « Qu’est-ce que l’autorité ? », est le plus parlant à ce propos, et le plus révélateur en termes de réévaluation d’une notion ou d’un terme en le plaçant dans un contexte précis. Elle nous amène, par un processus historique, à nous interroger sur ce qu’a été la société occidentale, et plus spécifiquement l’autorité, pour approfondir cette notion, en insistant sur son origine platonicienne ; et enfin, à nous demander comment restaurer une forme d’autorité, pour atteindre une harmonie au sein de notre société. La démocratie, est t-elle la forme de gouvernement qui permet une pleine liberté de l’individu ? Il semblerait que la crise de la démocratie est à son apogée…puisque l’individu est dominé par la société qui l’entoure, et il n’a pas la liberté de s’exprimer pleinement. C’est pourquoi, pour Arendt, notre démocratie actuelle serait une forme de gouvernement autoritaire.



De fait, Arendt ne cesse d’inviter le lecteur à prendre part à sa réflexion, en le questionnant. C’est une réelle discussion permanente entre l’auteur et le lecteur, ce qui en fait un texte unique en son genre.

L’actualité de son texte me donne des vertiges, parce qu’à travers ses idées, on peut penser le monde d’aujourd’hui et s’interroger sur le monde de demain, comme par exemple : qu’est-ce qui fait que l’individu peut trouver une forme de liberté au sein d’un Etat politique pré-établi ?

Au sujet de la liberté, elle démonte le discours des écrivains libéraux et conservateurs au XIXe siècle qui analysent la liberté au sein de la politique. Elle dénonce leur négligence à ne pas s’interroger sur la source même du problème de la liberté, celle que l’on trouve du côté d’un gouvernement. Plus précisément, de ceux qui se permettent la liberté politique de mener des dictatures et des tyrannies.



En bref, une lecture enrichissante à la fois historique et philosophique qui m’a donné envie de m’ouvrir à d’autres lectures ou auteurs dont la pensée s’oppose en quelque sorte, comme Hegel par exemple. Ou bien La République de Platon qui défend une société idéale autoritaire, mais où Arendt y voit un Etat totalitaire.
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