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Critiques de Hannah Arendt (128)
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La Crise de la culture

Le titre de l'édition française, "La crise de la culture", est trompeur. Le titre de l'édition américaine "Between Past and Future : Six Exercices in Political Thought" en explicite bien mieux l'objet. Il s'agit d'un recueil d'essais sur la modernité vue sous différents angles : crise de la culture, mais aussi crise de l'autorité, place de la tradition, crise de l'éducation, place de l'histoire, conception de la liberté,....

Lisant rarement des écrits de philosophes, je resterai lapidaire ; mes citations seront plus utiles que ce que je pourrais en dire.

Hannah Arendt nous offre une pensée rigoureuse, profonde, assise sur une érudition impressionnante, mais parfois difficile à saisir d'autant qu'elle desservie par un style très lourd.

Des essais écrits il y a environ une soixantaine d'années et toujours (malheureusement) d'actualité.

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Heureux celui qui n’a pas de patrie

Une occasion d’adoucir notre regard et de tenter de rencontrer la femme sous un autre jour, dans une démarche plus esthétique qu’analytique, laissant place à l’improvisation des mots.
Lien : http://rss.nouvelobs.com/c/3..
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Eichmann à Jérusalem

Comment juger les criminels nazis? Comment établir leur part de responsabilité dans la machine de l'extermination? Ces criminels sont-ils des monstres ou des personnes ordinaires que le hasard a perverties? Les questions posées par Hannah Arendt sont redoutables. En décrivant le procès d'Eichmann, elle esquisse des réponses. Elle suit l'accusé dans sa minable carrière qui se mue en planification de la mort et montre son incapacité à se souvenir de l'essentiel et à comprendre à quel point ses actes sont odieux. Elle montre aussi comment l'accusation souvent ne s'intéresse pas directement au cas Eichmann ou comment elle surestime son rôle. Elle montre encore que les catégories juridiques habituelles deviennent obsolètes quand il s'agit de la Shoah. Eichmann prétend, comme tous les criminels nazis, n'avoir fait qu'obéir aux ordres, mais comme le système nazi en lui-même est criminel, obéir au moindre ordre qui en émane n'est-il pas également criminel? On se retrouve, à la fin de cette lecture, avec plus de questions encore qu'au début. C'est qu'un tel événement historique ne peut que nous interroger sans fin sur qui nous sommes.
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Les origines du totalitarisme, Tome 3 : Le ..

Brillante esprit du 20° siécle très grande originalité des idées et pertinence des analyses
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La nature du totalitarisme

Ouvrage particulièrement intéressant qui a le mérite de poser des questions et de susciter une réflexion.
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Essai sur la révolution

Voici un ouvrage très touffu et dans lequel on met un peu de temps "à rentrer", du fait du style très démonstratif, avec de très longues phrases, mais je considère que c'est un livre à lire absolument pour ceux qui s'intéressent aux questions fondamentales de philosophie politique.

En effet, ce livre est une mine d'or historique; H.Arendt cite de nombreux extraits de lettres datant de l'époque de la révolution américaine et de la révolution française (notamment celles des sections parisiennes), détaille d'autres révolutions/soulèvements (ou tentatives de) peu étudiées ou publicisées, comme celle de Crondstadt, la courte Raterrepublik de Bavière, de Slovaquie (avant la création de la Tchécoslovaquie).

Cet ouvrage est également une mine d'or de philosophie politique, avec des réflexions très riches sur les concepts de liberté, nécessité, bonheur et comment organiser des sociétés pour satisfaire à ses besoins.

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Les origines du totalitarisme, Tome 3 : Le ..

Cette lecture n'a jamais été décidée, elle a même été pour un moment refusée. Impossible que je puisse lire un livre de philosophie premièrement mais écrit par Hanna Arendt ! Mais alors voila, je suis au lycée et avec cette réforme je dois choisir des spécialités, humanité plutôt que les maths, le choix est vite fait.

Et en terminale, mes profs un peu trop exigeantes se sont mises en tête de nous faire lire du Hanna Arendt.

J'ai demandé plusieurs fois si c'était vraiment obligé, et puis j'ai vérifié, bête que je suis, si il existait une adaptation au cinéma. Nada. Impossible de m'en débarrasser. Mes potes en maths qui ne liront jamais le système totalitaire rient, ils sont contents au moins ils bûchent pas pour rien, ils échappent à Hanna Arendt.

Les chanceux

C'est ce que je me disais au début

Alors

Je lis

deux mots

Puis trois ou cinq je sais plus

J'avance pas quoi

Mais ensuite j'ai un déclic, et je commence pour de bon, mon avis est qu'il ne faut jamais forcer quelqu'un à lire ce qu'il ne veut pas mais pour le système totalitaire d'Hanna Arendt, peut être un peu. Parce que même si le fond reste assez flou dans la tête il reste les idées qui peuvent être compréhensibles, ce livre permet vraiment de comprendre les mécanismes d'un système totalitaire, comment il arrive au pouvoir, l'homme devenant superflu et dont toute privacité est supprimée (ma partie préférée), la terreur, son idéologie, les camps, la mécanisation et l'extrême rationalisation de ce système...

L'idée n'est pas de finir le livre ou de le comprendre (j'ai lu des dizaines de pages sans sens pour moi sans pour autant abandonner la lecture) l'idée c'est de surmonter ses aprioris sur la philosophe et puis ensuite de se plonger dans le monde totalitaire. A la fin du livre j'en suis restée abasourdie, pas (seulement) parceque je l'ai fini en entier mais aussi de ce système qu'Hanna Arendt décrit, complètement dingue qui coupe entièrement ses habitants du reste du monde, un monde où toutes vérités n'a plus de sens...
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Le système totalitaire (Les origines du total..

Cette lecture n'a jamais été décidée, elle a même été pour un moment refusée. Impossible que je puisse lire un livre de philosophie premièrement mais écrit par Hanna Arendt ! Mais alors voila, je suis au lycée et avec cette réforme je dois choisir des spécialités, humanité plutôt que les maths, le choix est vite fait.

Et en terminale, mes profs un peu trop exigeantes se sont mises en tête de nous faire lire du Hanna Arendt.

J'ai demandé plusieurs fois si c'était vraiment obligé, et puis j'ai vérifié, bête que je suis, si il existait une adaptation au cinéma. Nada. Impossible de m'en débarrasser. Mes potes en maths qui ne liront jamais le système totalitaire rient, ils sont contents au moins ils bûchent pas pour rien, ils échappent à Hanna Arendt.

Les chanceux

C'est ce que je me disais au début

Alors

Je lis

deux mots

Puis trois ou cinq je sais plus

J'avance pas quoi

Mais ensuite j'ai un déclic, et je commence pour de bon, mon avis est qu'il ne faut jamais forcer quelqu'un à lire ce qu'il ne veut pas mais pour le système totalitaire d'Hanna Arendt, peut être un peu. Parce que même si le fond reste assez flou dans la tête il reste les idées qui peuvent être compréhensibles, ce livre permet vraiment de comprendre les mécanismes d'un système totalitaire, comment il arrive au pouvoir, l'homme devenant superflu et dont toute privacité est supprimée (ma partie préférée), la terreur, son idéologie, les camps, la mécanisation et l'extrême rationalisation de ce système...

L'idée n'est pas de finir le livre ou de le comprendre (j'ai lu des dizaines de pages sans sens pour moi sans pour autant abandonner la lecture) l'idée c'est de surmonter ses aprioris sur la philosophe et puis ensuite de se plonger dans le monde totalitaire. A la fin du livre j'en suis restée abasourdie, pas (seulement) parceque je l'ai fini en entier mais aussi de ce système qu'Hanna Arendt décrit, complètement dingue qui coupe entièrement ses habitants du reste du monde, un monde où toutes vérités n'a plus de sens...
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La liberté d'être libre

Dans ce court essai qui était au départ une conférence, Arendt se penche sur la différence entre Révolution française et américaine. Elle s'intéresse à la signification de la Révolution qui, étymologiquement, exige un retour au même (comme la Révolution de la terre) alors que la Révolution se pose plutôt comme une rupture, un point de non retour.

La question de la liberté est en fait peu abordée si ce n'est pour démontrer que seuls des êtres défaits de tout souci matériel peuvent se plonger dans la liberté et dans la politique. Car avant la liberté, il doit y avoir libération et les deux ne peuvent être confondus.
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Il n'y a qu'un seul droit de l'homme - Nous..

Comme d'habitude, je vous conseille de lire la préface après les textes qui suivent (sinon, divulgâchages garantis).



"Nous réfugiés" est un texte qui montre qu'être réfugié est loin d'être une sinécure.

Bien sûr, le réfugié cherche de la protection et de l'aide, mais il ne souhaite pas être dépendant.

Il est reconnaissant mais se sent aussi redevable, inférieur ou simplement différent au sein de la communauté qui l'accueille.

Sa volonté première est d'intégrer et de participer à cette communauté.

Mais cette communauté malheureusement de l'y aide pas toujours. En France, n'avons-nous pas isolés les boches (les juifs allemands exilés), les ritals, les polaks, les espinguoins... ? Et si ce n'était qu'une scorie du passé !



"Il n'y a qu'un seul droit de l'homme", ce texte, souvent reproché (à tort à mon sens) à Arendt, met en lumière que ces droits ne s'appliquent pas à l'humanité en général mais à une communauté d'humains (citoyens, nationaux, élites..).

Certains (apatrides ou regroupés en camps) perdent toute appartenance à une communauté et donc tout droit.

Certes à l'époque la cour internationale de justice de La Haye n'existait pas encore et le droit d'ingérence humanitaire des ONG n'était pas non plus reconnu.

Aujourd'hui pouvons-nous dire que l'unique droit de l'homme (comprendre celui d'avoir des droits) est effectif ?

Il faut admettre que non.

Aujourd'hui nous voyons encore des "camps de réfugiés", un glissement sémantique pour parler de "camps de concentration" (sans chambre à gaz ni four crématoire, heureusement !).

Les humains dans ces camps ont-ils cet unique et indispensable droit de l'homme ?

Certes les ONG viennent les "loger", les "nourrir" et les "soigner" (les guillemets pour dire, au bon vouloir de l'état où se situe le camp et aux possibilités de leurs moyens).

Mais peut-on parler de réfugiés ?

De personnes prêtes à intégrer et participer à cette communauté "d'accueil" ?

Des communautés d'accueil prêtes à intégrer ces réfugiés ?



Si vous connaissez des personnes actuelles autant visionnaires et humanistes qu'Hannah Arendt, merci de me les mettre en visibilité.

Vu la pré campagne présidentielle actuelle, leurs idées nous seraient salutaires !



Livresquement votre
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Eichmann à Jérusalem

Après avoir vu le film Hannah Arendt en 2013 de Margarethe von Trotta, j’ai acheté le livre Eichmann à Jérusalem pour tenter de comprendre la polémique qui avait fait suite à ses écrits.

C’est un livre extrêmement documenté, qui se lit avec beaucoup d’attention, dont la traduction n’est pas toujours facile à suivre, aux phrases longues, aux détails nombreux et qui nécessite souvent une relecture pour en saisir le sens à peu-près parfaitement.

En effet, en 1961, cela devait être insupportable pour les juifs de s’entendre dire « collaborationnistes » avec les nazis pour avoir envoyé leurs frères à l’extermination. Cela a pourtant bien existé (p239). Eichmann est arrêté en 1960 en Argentine par le Mossad, grâce à Fritz Bauer qui se méfie de la justice allemande envers ses anciens nazis. (Arendt n’évoque pas cette information, pourtant capitale !)

D’après Arendt, Adolf Eichmann était un homme médiocre, sans grande intelligence, ni grande culture et parfaitement malhabile quand il s'agissait de s'exprimer. Il est extraordinaire qu'il ait réussi à occuper une telle place dans l'appareil de destruction nazi. Il avait le mérite d'être très organisé et zélé et c'est à force de travail qu'il devint spécialiste des affaires juives au sein du Reich. Avant que la solution finale ne soit décidée, il était sioniste, et avait aidé des juifs à rejoindre Jérusalem (alors la Palestine), puis, il a obéi aux ordres et à la loi, rien de plus, pas une once de réflexion et d’humanité. Fonctionnaire modèle, il souscrivait sans réserve aux thèses prônées par Hitler, incapable de remettre en cause la loi érigée par le Führer.

Il a été pendu le 31 mai 1961.




Lien : https://www.babelio.com/conf..
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Condition de l'homme moderne

Lire la Condition de l'homme moderne fut, pour le non-philosophe que je suis, comme gravir une montagne.



La densité des idées, les disgressions fréquentes (elles n'en sont pas vraiment bien sûr, mais elles y ressemblent pour les profanes), le niveau d'abstraction parfois à la limite de l'hermétique (l'image du point d'Archimède développée dans la dernière partie, par exemple, qui devrait aider à la compréhension, semble l'obscurcir à la longue tant elle est tournée en tous sens par l'auteure), rendent la lecture ardue, pour dire le moins. Il m'a fallu du courage, du calme, et de l'abnégation pour en venir à bout (j'avais d'abord abandonné la lecture au tiers, je l'ai reprise un an plus tard).



Quand d'aventure on surmonte ces écueils, Hannah Arendt nous offre de nombreuses illuminations, des morceaux de pensée d'une profondeur remarquable à propos de la modernité et de ce que sont l'homme, le travail, la vie modernes. Les mises en perspective avec les traditions romaines et grecques, à l'image du livre entier, sont parfois difficiles à saisir, très référencées, mais éclairent aussi parfois, merveilleusement, le propos.



À lire donc, quand on est motivé et que l'on sait à quoi s'attendre. Et à relire surtout, car je ne doute pas que beaucoup d'éléments n'apparaîtront qu'après des lectures répétées. Mais pas tout de suite. Pour l'instant, je me repose et je digère...



P.S: petit coup de gueule aux éditions Pocket qui ont laissé un grand nombre de notes de bas de page en allemand non traduit. Il m'a semblé que le propos était suffisamment exigeant comme cela, apparemment pas assez pour les éditeurs !
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Eichmann à Jérusalem

Lecture extrêmement enrichissante, j'y ai appris de nombreuses choses.



C'est après avoir regardé le film paru en 2013 sur Hannah Arendt et traitant justement de cette période de sa vie que j'ai entamé la lecture de ce livre.

C'est le premier livre que je lis de cette auteure. J'ai commencé par celui-ci car ce n'était pas vraiment un livre philosophique mais un rapport d'audience et qu'il me paraissait accessible. Jusqu'alors, je pensais que les écrits d'Hannah Arendt devaient être compliqués. Dans ce livre, son écriture est simple et fluide et la lecture coule toute seule. Je suis maintenant totalement motivée pour lire les autres ouvrages d'Hannah Arendt à commencer par "Les origines du totalitarisme"



Ce livre a été entouré de polémiques concernant notamment trois de ces axes. 1. On accusa Hannah d'Arendt de critiquer le tout récent état d'Israël, 2. On lui reprocha d'excuser Adolf Eichmann pour ses crimes et 3. On prétendit qu'elle accusait les juifs de s'être laisser mener à l'abattoir et d'être sujette à une "haine de soi" propre au peuple juif.

Ayant maintenant lu le livre, je trouve ces reproches profondément exagérés.



Elle critique effectivement en plusieurs endroits du livre, monsieur Ben Gourion, à l'époque premier ministre d'Israël, d'utiliser le procès pour tenter de légitimer l'état d’Israël.

Il ne me semble pas que cette critique soit exagérée ou déplacée. D'autant plus qu'à l'époque il y a débat sur la légitimité d'Israël à juger Eichmann. En dehors de ses critiques visant Ben Gourion, elle aborde plutôt honnêtement la question de la légitimité du tribunal. Elle liste les arguments courants à l'époque et les discute. Et, si j'ai bien compris le livre, elle tranche en faveur de la légitimité d'Israël à juger puisqu'elle souligne que les autres peuples ont pu juger les crimes commis contre leur membres. Si elle estime que le tribunal a échoué, il n'a pas plus échoué que celui de Nuremberg.



Concernant le second reproche, il me semble totalement infondé. Si elle ne fait pas de Eichmann un monstre, elle en fait un clown, ce qui n'est pas un compliment. Par ailleurs, elle le condamne elle aussi à mort pour crime contre l'humanité. Je crois même que Eichmann aurait été du genre à aimer être pris pour un monstre car cela lui aurait conférer une certaine grandeur, grandeur qu'elle lui refuse.



Le troisième reproche me semble émaner d'une mauvaise foi la plus totale, car si elle accuse les conseils juifs d'avoir aider les nazis - faits avérés. Elle souligne qu'aucun autre peuple n'aurait pu agir autrement que l'on fait les juifs et elle se dit choquer par la question récurrente lors du procès : "Pourquoi ne vous êtes-vous pas révolté?"
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Condition de l'homme moderne

Essai d'anthropologie philosophique traduit en français en 1961.



L'homme a assuré sa domination sur la terre, il est en passe de maîtriser la nature, il a entamé la conquête de l'espace, mais jamais il n'échappera à la condition humaine.



La condition de l'homme moderne, en rupture avec celle des Grecs, est celle du travail, du labeur. Comment renouer avec l'idéal politique d'une action pure mise en accord avec la parole qui l'accompagne ?



Nostalgie ou révolution ?
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A propos de l'affaire Eichmann

Merci,oui, ÉNORME merci à Babelio et aux éditions de l'herne pour m'avoir envoyé cet opuscule.

Il ne fait pas 100 pages mais son contenu m'a retournée comme une crêpe.

D'abord en me révélant mes approximations ,je connaissais vaguement Hannah Arendt pour avoir couvert journalistiquement le procès d'Eichmann en Israël et sa pendaison.

Je n'avais jamais entendu parler de Karl Jaspers,psychiatre et philosophe germano- suisse (1883-1969) qui fut son prof de philo à l'université de Heidelberg et avec qui elle écrivit plusieurs essais. Il l'a aidée à éclaircir le cheminement intellectuel qui l'a conduite à prendre des positions très controversées lors du procès d'Eichmann.

Dans ce petit livre j'ai de nouveau été mise en face des " comités juifs"( Judenräte) mis en place par Hitler et acceptés par les dignitaires juifs, consistant à dresser eux mêmes la liste des Juifs et de leur patrimoine qu'ils remettaient aux autorités nazies, présumant qu'ainsi ils en sauveraient.

J'avais une petite dizaine d'années quand j'ai entendu parler pour la première fois de ça et alors que je m'interrogeais avec véhémence sur ce bien fondé on m'avait rétorqué que sans ces Judenräte ça aurait été pire. Et cette réponse m'avait tellement terrorisée et fait ressentir de la honte, honte pour l'espèce humaine qui accepté d'en faire tuer beaucoup pour en sauver un peu, que j'avais enfoui au fond de moi le " problème de conscience" que cela m'avait posé. Plus d'1/2 siècle plus tard me voilà,à travers quelques pages de nouveau confrontée à ça et dans quelques lignes,avec quelle force ! Hannah Arendt me donne une réponse et je vais maintenant devoir construire la mienne propre en m'informant davantage sur ces Judenräte.

Hannah Arendt a décidé de se tenir à une ligne de conduite pour retranscrire le procès : constatation des faits et pas affirmation de ses opinions. Son attitude fondamentale,afin d'être aussi droite d'un point de vue éthique que juridique, c'est " faire apparaître les faits de façon froide,et oeuvrer avec passion en faveur de l'authenticité".

Elle travaille sur les faits et les problèmes d'ordre juridique qu'elle soulève sont passionnants.Elle a vraiment forcé mon admiration par l'acuité de son intelligence, son intransigeance, et l'étendue de ses connaissances.

Il s'agit certes du procès d'Eichmann mais à travers cet homme qui est responsable de ses actes c'est indéniable, mais ne comprend pas où est le mal car subjugué par l'ascension d'Hitler et constatant que tout le monde autour de lui partage les aspirations du Führer, il ne peut se représenter avoir mal agi. Au début il est contre l'extermination mais en quelques semaines il se range à côté du plus grand nombre,la majorité ne pouvant avoir tort et son idole , Hitler,non plus

À travers le personnage d' Eichmann , Hannah Arendt dénonce la totalité de l'effondrement moral subi non seulement par lui,et par l'Allemagne dont elle met en cause la résistance très tardive, mais même,par toute l'Europe qui n'a pas compris que les 6 millions de morts déportés n'étaient qu'un palier( pardon! pardon!) vers une extermination encore plus radicale.

Ce livre m'a extrêmement bouleversée,et ma lecture a été tronquée et faussée par le fait que je n'ai pas lu même en extrait son livre Eichmann à Jérusalem,où elle relate le procès.

J'ai souligné tellement de passages dans ce tout petit livre,corné tellement de pages que je ne sais pas si je vais réussir à y isoler des citations qui aient du sens et vous donnent envie d'entrer dans l'analyse d'Arendt.

En tout cas,un livre pour ne pas mourir idiot.

car la Bête immonde n'est pas morte,nous rappelle l'auteur. Elle n'a pas de racines et s'étend rapidement,elle n'a pas de racines et il est difficile de la circonscrire.

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La Crise de la culture

Lecture ardue et complexe, avec beaucoup de références et de notes de bas de page. L'auteur nous explique en quoi l'autorité, qui était la colonne vertébrale des sociétés passées, souffre d'une crise, qui s'étend dans tous les domaines, notamment la culture.
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Il n'y a qu'un seul droit de l'homme - Nous..

Un texte court qui est un plaidoyer contre l'apatridie.



Hannah Arendt décrit cet état comme la mise au ban de la société les personnes qui en sont touchées.

Les apatrides, en plus d'être déracinés, se voient interdire leurs droits fondamentaux et la possibilité de se reconstruire en tant que citoyens dans un pays d'accueil.

L'unique droit de l'homme est donc celui à la citoyenneté, autrement dit le droit d'avoir des droits.



On devine que cet essai vient de l'expérience personnelle de l'auteure et cela se ressent à la lecture.

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Eichmann à Jérusalem

Voila un livre riche et atypique que ce "Eichmann à Jérusalem". Il est a la croisée de plusieurs genres tels que le reportage, le livre d'histoire, l'analyse politique et la réflexion morale.



Le procès en lui même n'est qu'un fil directeur pour aborder le sujet beaucoup plus large qu'est la Shoah.

Hannah Arendt nous relate l'organisation de la solution finale selon des critères chronologiques et géographiques.

La description de l'évolution de la situation dans chaque partie de l’Europe permet d'en apprendre beaucoup.

On sent le travail de recherche et synthèse de l'auteure en amont.

J'ai apprécié le l'équilibre entre les rappels des faits et les analyses qui ne sombrent jamais dans la facilité de la moralisation.

Le but ici est de comprendre le cheminement et les chaines de décisions qui ont permis d'en arrivé là.



Le livre aborde aussi d'autres sujets, dont:

-Les enjeux politiques et médiatiques du procès.

-La psychologie de Eichmann.

-Les stratégies de communication mis en place par les nazis pour dissimuler leurs intentions avec notamment l'utilisation d'éléments de langages comparables à une novlangue.



C'est une lecture passionnante et instructive sur l'absurdité du coté sombre de l'être humain.
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Hannah Arendt-Kurt Blumenfeld : Corresponda..

Correspondance Arendt/Blumenfeld, 1933/1963 : une amitié profonde entre deux virtuoses de la pensée, un dialogue constant sur le sionisme et la politique, la langue allemande, l'antisémitisme et un souci permanent de l'autre, de l'importance de sa singularité. Un voyage tellement émouvant dans l'éros de l'amitié et la dialectique. Rare.
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Les Origines du totalitarisme, suivi de Eic..

Les origines du totalitarisme: Brillant, à la fois méthodique et empreint d'une conviction sincère, cette analyse de l'histoire va, au delà de l'approche classique, vers une compréhension de ce phénomène, inconcevable avant qu'il n'arrive. Le style n'est pas toujours au top, mais il a été écrit en anglais qui n'est pas la langue maternelle de l'auteur.

Eichmann à Jerusalem: Belle analyse malgré les contestations qu'elle a suscitées.

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