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Critiques de Hannah Rothschild (38)
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L'Improbabilité de l'amour

Livre lu dans le cadre d'un Masse Critique spécial , je remercie donc Babelio pour cet envoi ainsi que les Editions Belfond .

Premier roman de l'auteur Hannah Rothschid , roman de 700 pages tout de même .

Première petite réflexion à la lecture , à la quatrième de couverture , on compare le roman au Chardonneret , je ne vois pas du tout le rapport , enfin ce n'est qu'un détail sans importance .

Mon avis sur le roman : j'ai eu un peu de mal à rentrer dedans , puis il y a eu un long moment où j'ai beaucoup aimé , où ma lecture était fluide , agréable , j'étais vraiment contente d'avoir continué ma lecture et puis ....hélas à la fin , ça se gâte , des rebondissements à n'en plus finir , plus aucune nuance , je n'en pouvais plus .

Dommage vraiment , le sujet était intéressant , mais trop c'est trop , ma magie n'a pas fonctionné pour moi , je trouve que c'est vraiment dommage que l'auteur n'aie pas été mieux conseillée , moi je lui aurais proposé d'élaguer certains passages , de vérifier ses sources , par exemple comment peut - on dire que Mélanie Appledore , née Inna Pawlokoswski , a perdu toute sa famille lors du massacre de la forêt de Katyn , ce massacre est suffisamment connu comme étant le massacre d'officiers polonais par les Russes , et non pas un massacre de femmes et d'enfants ...

J'avais décidé lors de ma lecture de ne pas parler de ce détail qui ne change rien à l'écriture du roman mais la fin m'a paru tellement romanesque , tellement exagérée que j'ai décidé de parler aussi de ce détail .

Encore une chose qui m'a un peu dérangée , c'est l'autre sujet du livre , la passion de l'héroïne pour la cuisine , dommage de mélanger l'art de la peinture et l'art culinaire , ça fait beaucoup pour un seul roman .

Je suis vraiment désolée d'écrire toutes ces choses négatives , ce roman n'est tout simplement pas le genre de romans que j'aime et je ne voudrais pas décourager d'autres lectrices , j'ai d'ailleurs lu les autres critiques très positives et je les respecte , je suis contente pour l'auteur qu'elle trouve son public . Je pense que l'auteur est à suivre , il s'agit d'un premier roman également

Lisez le donc pour vous faire votre propre opinion , la lecture c'est quelque chose de personnel , ce qui ne me convient pas à moi , convient à d'autres et c'est bien comme ça .
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L'Improbabilité de l'amour

«  Le monde de l'art n'est pas une petite mare bien tranquille, mais une mer infestée de requins.La beauté et le désir de posséder rendent les hommes fous depuis des siècles . ».P638.

«  Les belles oeuvres d'art nous touchent toujours. » P 229.

Deux extraits de ce livre riche, espiègle, érudit ,malicieux , pétri de clins d'oeil au lecteur, mais beaucoup trop long.

J'ai eu des difficultés à entrer dedans, Il m'a fallu attendre les 220 premières pages pour enfin me sentir dans le récit ...



Il nous conte l'histoire des méandres du marché de l'art à travers l'enquête d'Annie, jeune cuisinière sans le sou , discrète, romantique et créative , sous le coup d'une rupture amoureuse qui remet la main par hasard sur un chef- d'oeuvre perdu : «  L’improbabilité de l’amour » un tableau d'Antoine Watteau dans une petite brocante poussiéreuse .



Fascinée par cette oeuvre d'art à la composition charmante , cette jeune chef cuisinière décide d'enquêter sur ses origines...

Le lecteur pénètre alors dans le monde de l'art, celui de l'argent aussi: là où la beauté primerait , « les belles oeuvres nous touchent toujours », les sculptures et les peintures ont remplacé les fonds spéculatifs afin , naturellement , d'échapper au fisc.

C'est un monde des plus cyniques au coeur duquel il faut faire grimper les enchères le plus haut possible , à n'importe quel prix: nouveaux riches, collectionneurs aguerris , quataris, russes,Chinois , oligarques, personnages originaux.

Voici l'envers du décor, à travers la vie de ce tableau nous côtoyons peintres , marchands d'art, galéristes, oeuvres et j'en passe...

Le ton est léger, primesautier autant qu'érudit, le rythme endiablé, les rebondissements nombreux, une incroyable épopée , une histoire rocambolesque .....



Ce qui m'a enchantée c'est surtout la voix du tableau ——qui se raconte.——

L'auteure a eu la très bonne idée de le faire parler, il se confie à nous, son histoire, ses peurs ses émotions, le moment où il a été créé, qui l'avait acheté, le secret des bureaux et des alcôves de Louis XIV Louis XIV à Hitler .

Passé de mains en mains d'aristocrates ou de monarques....

Alors , est- ce un faux ? Est-ce un vrai ? Une copie?



Une enquête doublée du côté des brigades nazies chargées de confisquer et récupérer les biens des juifs , pendant la deuxième guerre mondiale ...



Satire féroce et piquante de la haute société londonienne , suite d'aventures invraisemblables , on sent que l'auteure aime l'art , sa vision du monde de celui- ci suscite et soulève bien des questions.

Certains épisodes sont très drôles , foisonnants de destins entrecroisés .

Parfois difficile de s'y retrouver ...Beaucoup trop long...



Une lecture drôle, intelligente, qui distille: humour, grâce et beauté, failles et pollution par l'argent , galerie de portraits féroces , théories du complot , valeur que l'on donne aux choses, différence entre valeur de l'art pour rapporter de l'argent ou celle réalisée pour nous enrichir intérieurement, ——vaste question——, un ouvrage extrêmement bien documenté ,doté de fantastiques connaissances ,loin des clichés , même si je ne suis pas assez informée dans ce domaine , pour être sûre qu'il n'y a aucune erreur .



Un ouvrage foisonnant qui fait réfléchir sur ce qui fait la valeur vraie d'une oeuvre.



Mais je ne suis pas spécialiste ....

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L'Improbabilité de l'amour

Au premier coup d’œil, un livre c’est un titre et une couverture…. Et, comme une bande annonce au cinéma, ça donne envie ou pas. Mais les apparences sont parfois trompeuses…

Nul doute que si les Editions Belfond ne m’avaient pas fait ce cadeau je ne l’aurai jamais découvert et peut-être principalement pour les raisons évoquées ci-dessus, hélas.

Passons donc sur la couverture et revenons au titre. L’improbabilité de l’amour est un tableau.

Précisons que celui de la couverture (bon, j’y reviens quand même) n’a rien à voir avec le sujet du livre.

Ce tableau, donc, aurait été peint il y a 300 ans par Antoine Watteau peintre français (encore que, à l époque ?) (1684-1721).

Une jeune femme, cuisinière de son état, l’acquiert pour une bouchée de pain (sans jeu de mot.. cuisinière… bouchée de pain…) chez un brocanteur. Aubaine ou malédiction ?

Hannah Rotschild nous invite à découvrir le monde de l’art, les œuvres, les peintres, les mécènes, les galeristes, les marchands d’art. Ce livre nous enrichit, pas autant que les milliardaires qu’on y croise et qui seraient prêt à tout pour obtenir l’œuvre, il foisonne. A travers la vie de ce tableau, des siècles de la petite et de la grande histoire sont revisités. Dans ce livre on y mange aussi, et de quelle façon …. Oh, mes aïeux ! Repas pantagruéliques servis dans de fastueux décors où l’imagination de notre cuisinière s’exprime sans retenue.

Un roman à suspense. Quel secret se cache derrière «L’improbabilité de l’amour » ? En recherchant à l’authentifier les différents protagonistes mettront leur vie en danger devant les terribles révélations qui se feront jour au travers de leur enquête.

Premier roman de l’auteure, première réussi, je vous le dis sans réserve.

Pour l’art et son milieu, il faut le lire.

Pour la cuisine et les fastes d’antan, il faut le lire.

Pour la trame et le suspense soutenus, il faut le lire.

J’espère que ma bande annonce vous en donnera l’envie…

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L'Improbabilité de l'amour

En lisant cette histoire je suis rentrée dans un monde inconnu, celui des marchands d’art. Pourtant quand Annie achète une vieille croûte chez un brocanteur, pour l’offrir à son petit ami du moment, c’est simplement parce qu’elle est fauchée. Le petit ami ne viendra pas au dîner d’anniversaire, elle n’aura plus de ses nouvelles mais en échange elle va récupérer sa mère alcoolique au commissariat. Annie aime faire la cuisine et par le plus grand des hasards se retrouve embauchée par un marchand d’art. Le lien est fait.



Les chapitres alternent l’histoire du tableau à travers les siècles racontée par lui-même, l’histoire d’Annie et les mésaventures avec sa mère, ses petits amis et son métier et le monde foisonnant et surprenant de ces personnes riches et prêtes à tout pour récupérer un tableau, une oeuvre, de quoi compléter leur collection et s’enrichir encore.



Le récit aborde le vol des oeuvres d’art aux familles juives pendant la dernière guerre mondiale, les secrets liés à ces vols et l’usurpation d’identité.



Annie va évoluer dans son métier, dans ses relations houleuses avec sa mère mais a toujours des difficultés à s’engager amoureusement. Elle préfère mener l’enquête sur son tableau, son petit tableau insignifiant au début de l’histoire et qui va bouleverser quelques vies y compris la sienne.



Le dépaysement est total, l’intrigue passionnante et je ne me suis pas ennuyée une seule seconde malgré les 700 pages bien denses.



Un grand merci à Babelio et aux Éditions Belfond pour cette découverte.


Lien : http://pyrouette.canalblog.c..
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L'Improbabilité de l'amour

Un tableau de Watteau refait mystérieusement surface à Londres et le monde de l'art en est tout émoustillé.

Le lecteur, lui, tente de frétiller à l'unisson mais il est surtout perplexe de parcourir les dythirambes cachés dans les rabats de la couverture. "Un chef d'œuvre ", trompette le Daily Mail. Euh... Faudrait quand même raison garder. J'y vois un honorable divertissement, ce qui n'est déjà pas si mal.

Certaines scènes sont assez tordantes - j'ai un faible pour la soirée à l'opéra.

"Le chef d'orchestre s'avança sous les applaudissements et s'inclina devant son auditoire.

-Franchement murmura Barty à Madame Appledore, ce n'est pas comme s'il venait juste de faire atterrir un avion de vacanciers sur la Costa del Sol. On pourrait au moins attendre qu'il ait fait ses preuves."

" Lorsque Mimi et Rodolfo se déclarèrent leur amour, la musique s'emballa tant et les efforts du petit ténor pour encercler la taille gironde de la soprano furent si alarmants que chacun dans la loge 60 reporta son attention sur la scène."

En fait, tout ce qui égratigne le snobisme du petit cercle des nantis amateurs d'art est assez jubilatoire; malheureusement, Hannah Rothschild a voulu forcer son talent de petit maître et s'est inscrite à un atelier d'écriture. D'où un roman polyphonique où même le tableau prend la parole, des intrigues parallèles jusqu'au moment où elles se croisent (forcément), des tartines didactiques et des alternances de comédie et d'émotion.

Sauf que:

- On n'apprend rien, ni sur Watteau, ni sur l'art de nettoyer un tableau. Si on ne nous disait pas que l'auteur est une spécialiste reconnue, on jurerait qu'elle s'est contentée de recopier Wikipedia. On trouve même des erreurs monumentales, Valenciennes pourtant conquise par Louis XIV en 1678, n'aurait pas été française à l'époque de Watteau. Il y a un petit côté je cause à un public anglophone, je ne vais pas en plus bosser mes fiches?

- On nage dans le poncif entre l'héroïne qui est si jolie et l'art qui est si exaltant. Ouais, l'art c'est chouette et même bouleversifiant - enfin, c'est ce que nous dit l'auteur, c'est ce qu'elle nous répète à longueur de page à défaut de nous le prouver. En revanche, les descriptions des exploits culinaires de la jeune première m'ont fait saliver. Madame Rothschild est beaucoup plus convaincante aux fourneaux qu'à l'atelier. C'était sur une recette apocryphe de Vatel qu'il fallait bâtir ce roman, pas sur un chef d'œuvre du rococo.

- D'autant plus que le chef d'œuvre en question ne manque pas une occasion de la ramener, et là c'est la cata. Que le tableau prenne la parole, pourquoi pas, sauf que ce tableau est une œuvre du XVIII° siècle, soit de l'époque où la subtilité de la langue était à son apogée et de subtilité il n'y en a ici pas plus que de beurre en broche pour filer la métaphore culinaire. Tiens, comment ce chef d'œuvre censé manier la prose voltairienne nous fait-il part du plaisir qu'il éprouve à être devenu la propriété d'une accorte jeune femme? "Une belle pépée" qu'il dit, et c'est là qu'on comprend, à la page 58, que tableau de Watteau en couverture ou pas, et malgré les éloges du Daily Mail, "L'Improbabilité de l'amour" ne sera rien d'autre qu'une charmante bluette. Merci à Babelio, Masse critique et aux éditions Belfond.

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L'Improbabilité de l'amour

Une couverture rose, un titre qui évoque la littérature sentimentale, et bien non, vous avez tout faux, ce premier roman d'une spécialiste de l'histoire de l'art, va vous emmener ailleurs, dans les pérégrinations d'un tableau perdu, volé, à travers les âges et ses différents propriétaires .



Annie, jeune femme pauvre et cuisinière de génie, au service d'une famille de marchands d'art à Londres, achète dans une brocante une toile qui pourrait être un Watteau perdu. Jesse, qui est gardien de musée et amoureux d'elle veut l'aider à mener l'enquête sur cette oeuvre énigmatique.



Le moins qu'on puisse dire c'est que le texte est touffu en récits, rebondissements et personnages, mais le propos est passionnant. Hannah Rotschild connaît admirablement son sujet. Dans son roman elle oppose deux mondes celui de l'argent, du pouvoir et celui de la connaissance de l'art.



Le microcosme londonien fait d'aristocrates désargentés, de parrains de la mafia russe et de riches Qataris, plus ou moins cultivés, qui se retrouvent à tous les vernissages est brocardé avec beaucoup d'humour. Vous adorerez, j'en suis sûre le fantasque Barty et son sens certain du mauvais goût.



le monde des scientifiques et des restaurateurs est évoqué avec beaucoup de détails . C'est fou ce que peut révéler un copeau de peinture à l'huile dans un spectromètre. On apprend aussi beaucoup de choses sur Watteau, son époque, sa technique, au travers de chapitres dans lesquels c'est le tableau qui parle.



C'est un gros roman de 700 pages assez baroque, avec plusieurs quêtes personnelles et énigmes sur fond de secrets de famille qui évoque aussi les familles juives spoliées de leurs biens dans une époque tragique. C'est un peu déroutant tous ces destins à la recherche d'eux-mêmes qui s'entrecroisent.



Au delà de l'histoire racontée, des péripéties des uns et des autres, des fantastiques connaissances de l'auteur sur son sujet, du désir que l'on a de résoudre le mystère posé dès le premier chapitre, une petite musique récurrente tourne en boucle sur la manière de recevoir une oeuvre d'art avec simplicité et humilité.



Certes il est important d'apprendre, l'art est un domaine passionnant, mais dans un musée, laissons les oeuvres nous parler par delà le temps, acceptons d'être submergés par les émotions. C'est le désir qui est le moteur du marché de l'art, Hannah Rotschild nous le fait bien comprendre .



Si vous avez aimé « le Chardonneret » ou plus récemment « Randall », vous apprécierez sans aucun doute ce gros roman que vous pourrez caser sans problème dans un challenge «pavé », il y fera bonne figure tout en vous faisant passer quelques bonnes soirées dans les rues de Londres.



Merci aux éditions Belfond et à Babelio pour ce livre reçu dans le cadre d'une récente opération masse critique.









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L'Improbabilité de l'amour

L'improbabilité de l'amour de Hannah Rothschild reprend le titre d'un tableau de Watteau autour duquel toute l'histoire s'écrit. Très riche par le nombre de pages (700) le livre l'est aussi par le nombre de sujets abordés, l'érudition de l'auteure est merveilleuse. Au Conseil d'Administration de la National Gallery, le monde de l'art lui est bien évidemment familier, même la restauration des oeuvres nous est décrite en détail. Dans certains chapitres le tableau lui meme nous conte son épopée et par là nous rentrons dans l'intimité aussi bien de Napoléon que des maitresses de Louis XV.



Le récit tourne aussi autour du vol d'oeuvres d'art par les nazis, sans oubier l'amour lui meme. Beaucoup de sujets très élégament traités.



tourbillon de fantaisie et d'érudition en est une magnifique illustration. Grace à sa plume à la fois railleur et plein de sensibilité l'auteur, un peu.à la manière du génial Chardonneret de Tonna Tart nous plonge, une enquête passionnante, tour à tour merveilleuse et dramatique autour d'un chef-d'œuvrede la peinture perdu.



Très bonne idée que de raconter cette histoire d'une oeuvre par le biais de ses divers acquéreurs.



L'improbabilité de l'amour d' Hannah Rothschid est écrite par une amatrice éclairée de ce milieu où les collectionneurs semblent plus s'intersser à leurs comptes en banques qu'aux objets de leurs convoitises. Un roman comme une toile de maitre, ou presque!!




Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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L'Improbabilité de l'amour

Hannah Rothschild connait très bien le monde de l'art avec les galeries de peinture, les ventes époustouflantes aux enchères et surtout tous les personnages qui gravitent autour , elle nous livre une critique parfois amusante et souvent grinçante de ce milieu.



Annie déniche , dans le bric à brac d'une brocante, une toile un peu vieillotte qui la charme et curieuse, elle se met en quête de son origine.



Commence alors telle une enquête policière , l'incroyable odyssée de ce tableau peint par Watteau .



C'est la partie de l'histoire la plus intéressante , liée à l'art même si j'ai trouvé le procédé de faire parler le tableau certes original mais bien peu respectueux du style et de la prose du XVIII ème siècle , époque picturale du rococo , pour lequel j'avoue ne pas avoir une grande passion , j'ai trouvé plutôt irrévérencieux d'appeler le peintre par son prénom (ça doit être mon côté "vieille France" qui s'exprime) ...



Seulement le roman est beaucoup plus touffu, partant à mon humble avis un peu dans tous les sens et gâchant le plaisir de lecture : trop de personnages souvent éloignés du coeur de l'intrigue, même s'ils représentent le milieu du marché de l'art, cela noie l'intérêt et rend la lecture fastidieuse .



De la même façon, la passion et le don d'Annie pour la cuisine pourraient presque faire l'objet d'un roman à part .



Et que dire de la fin du roman, une succession d'événements assez invraisemblables qui pourraient faire dire qu'il n'y a pas que l'amour qui soit improbable...



J'ai été gênée de surcroit par certaines boulettes historiques, en particulier , et je ne suis pas la seule à l'avoir remarquée, le massacre de Katin.



Ce n'est pas ,malheureusement , malgré le thème sur l'art, le type de roman que j'apprécie !



En remerciant les Editions Belfond et Masse critique pour cet envoi .





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L'Improbabilité de l'amour

Je remercie Babelio ainsi que les éditions Belfond pour ce livre reçu dans le cadre de l’opération Masse Critique spéciale. Je m’y suis beaucoup amusée, et j’y ai appris des choses. L’écriture était fluide et limpide, les personnages venaient à moi facilement. La description du monde du commerce des arts était baroque, et par moments grinçante. Cette satire parlait plus largement de la question de la valeur que nous accordons aux choses. J’ai aussi voyagé dans le passé, grâce à plusieurs survols historiques.



Ce roman a été imaginé autour d’un petit tableau intitulé « l’improbabilité de l’amour ». C’est Annie, une jeune chef cuisinière, qui le déniche donc chez un brocanteur, afin de pouvoir l’offrir à son fiancé. Mais celui-ci la quitte sans pré-avis et sans même avoir vu le cadeau. Dépitée, le présent sur les bras, la jeune fille veut rendre l’objet le lendemain là où elle l’a acheté, mais elle constate qu’un incendie a ravagé le magasin. Plus tard, sa mère suspecte l’authenticité probable de l’œuvre sous les couches de vernis et de poussière. Les mères ont toujours du pif ! Jesse, en outre, le guide du musée où elles se rendent ensemble, pense qu’il pourrait avoir été peint par Watteau lui-même. J’ai trouvé passionnantes à découvrir les techniques de restauration, le côté historique, la vie de Watteau que je ne connaissais que moyennement, et dont Théophile Gauthier disait : « Son œuvre charmant est comme un Elysée où l’esprit se console des brutalités du réalisme »…



Ce que je retiendrai principalement de cette première oeuvre, c’est tout ce qu’Hannah Rothschild m’a transmis comme émotions autour du peintre Watteau. C’est la qualité première du livre à mon sens. N’oublions pas que l’auteure travaille dans le milieu de l’art, donc elle sait y faire pour vous parler d’un tableau évidemment. Et puis, au sujet du milieu de l’art, elle avait sans doute beaucoup de choses sur le cœur à livrer. Dans ce négoce-là, une œuvre est souvent assimilée à un objet de pouvoir servant à celui qui la possède de confirmer son assise en société. Delores Ryan, critique d’art, ne supporte plus le milieu de l’art où la beauté de l’art ne compte plus, et où l’on ne pense plus qu’à la valeur de l’oeuvre. Des personnages riches convoitent ainsi le petit tableau durant une monumentale vente aux enchère, uniquement à cause de sa valeur présumée, et un seul personnage, le rappeur, à cause de sa valeur véritable, c’est-à-dire, simplement artistique.



J’ai pensé vers la fin de ma lecture que par moments, le livre y aurait gagné s’il avait été un tantinet plus court. Mis à part ça, le voyage fut résolument amusant, émouvant et surtout instructif.

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L'Improbabilité de l'amour

Sur un ton à la fois érudit et léger, Hannah Rothschild nous entraine dans une histoire romancée, historique et à suspens où le monde de l'art dévoile tous ses secrets.



Annie est une jeune chef cuisinière qui vit à Londres dans un modeste appartement. Employée par un réalisateur de cinéma italien, Carlo Spinetti, elle rêve à des jours meilleurs où elle pourra enfin exercer tout son talent et toute sa créativité en matière de cuisine. En attendant, elle concocte des plats basiques pour l'équipe du réalisateur et ronge son frein. Sortant d'une douloureuse histoire sentimentale, elle espère trouver du réconfort auprès de son nouveau petit-ami, Robert. A l'occasion de l'anniversaire de ce dernier, elle cherche un cadeau original et approprié. C'est au fond d'un vieux bric-à-brac au coeur de Londres qu'elle déniche un tableau tout poussiéreux qu'elle achète pour une poignée de livres. Elle ne sait pas encore que ce tableau, peint au XVIIIe siècle, est sûrement une des premières oeuvres du peintre Antoine Watteau, intitulé « L'improbabilité de l'amour », et qui après être passé entre les mains de nombreux propriétaires a disparu mystérieusement durant la Seconde guerre mondiale. La vie d'Annie va en être bouleversée.



Le thème de ce roman a de quoi ravir les amateurs d'histoire et les amoureux d'art. En effet, Hannah Rothschild, sur un ton enlevé et plein d'humour, sait avec simplicité nous conter les heures glorieuses du tableau d'Antoine Watteau. C'est ainsi d'une manière originale que le tableau prend la parole pour nous raconter lui-même son destin exceptionnel. Sans ennui, le lecteur découvre l'art du XVIIIe siècle, avec notamment la naissance du mouvement rococo insufflé par Antoine Watteau. Tableaux, peintres et grands personnages historiques se succèdent ensuite, le tout mêlé à de fines analyses picturales, aux méthodes de peinture et de restauration des oeuvres d'art. En un sens, c'est tout un cours sur l'histoire de l'art qui nous est offert mais toujours de manière détournée.

Ce côté érudit est complété par une critique du monde de l'art aujourd'hui. Hannah Rothschild, qui travaille dans ce domaine, n'hésite pas à décrire un milieu où marchands d'art, commissaires-priseurs, galeristes, directeurs de musée se taillent la part du lion dans un monde où la valeur d'une oeuvre dépend de plus en plus des mouvements de mode. C'est ainsi que l'on voit arriver dans un milieu autrefois réservé aux esthètes les people en tout genre qui apportent argent et côté bling-bling au monde de l'art. Vieux dandy, milliardaires russes en exil, riches collectionneurs, princes arabes… les personnages d'Hannah Rothschild sont hauts en couleur et souvent très drôles dans la description de leurs excès.



Malheureusement, il manque à cette histoire bien engagée …du rythme. En effet, l'enquête menée autour du périple de ce fameux tableau a de quoi séduire. Mais il faut attendre la moitié du livre pour que le suspens monte enfin d'un cran avec la révélation du secret de l'un des personnages principaux. On sent enfin que quelque chose de plus grave se cache derrière le tableau. Et puis après quelques pages... le rythme retombe à nouveau. Les passages concernant la spoliation des Juifs et l'ERR, les services nazis de confiscation spécialement institués par Hitler pour piller et dérober les collections publiques et privées dans les pays occupées d'Europe durant la Seconde guerre mondiale, auraient pu être davantage développés. Mais je reconnais qu'il ne s'agit pas ici d'un documentaire…

De plus, j'avoue que je ne me suis guère attachée au personnage d'Annie et à ses talents de cuisinière. L'auteure (sans doute une passionnée de cuisine également) s'est attachée à comparer la beauté d'une oeuvre d'art à la magie des mets culinaires, mais sans réel intérêt pour ma part. Enfin l'amour, soit disant un des thèmes centraux du roman, n'a vraiment brillé qu'à travers le tableau de Watteau et non pas dans les yeux d'Annie.

Pour terminer, l'avalanche d'événements à la fin du récit est totalement tirée par les cheveux et pose une nouvelle fois le problème du rythme que, décidément, l'auteur n'a pas su trouver. Dommage.



Je préfère terminer sur une note positive en rappelant tout de même que ce livre a le mérite de nous faire découvrir le monde de l'art de manière très espiègle et de poser la réflexion sur ce qui détermine la valeur d'un tableau. Hannah Rothschild parle très bien des oeuvres d'art et elle m'a donné envie, à maintes reprises, d'aller les découvrir « en vrai ».

Pour un premier roman, l'auteur ne démérite pas et peut persévérer dans cette voie.



Merci à Babélio et aux éditions Belfond de m'avoir fait découvrir ce livre.
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L'Improbabilité de l'amour

La trouvaille, c'est de faire parler le tableau tant convoité.

L'intérêt, c'est de bénéficier de l'immense érudition de la directrice de la National Gallery.

L'amusement, c'est de voyager dans la mode de l'art, tel un sequin dans la bourse des riches.

Le plaisir, c'est de sourire aux portraits féroces d'une intelligentsia composite, généralement ignare en matière d'art.

La surprise, c'est de dresser la table d'un fastueux dîner façon Louis XIV : quatre services de chacun sept plats différents.

La louange, c'est de saluer une écriture profuse, débordante à l'excès, rebondissante à retard.

Mon tout, c'est d'en avoir eu pour mon intention, allier l'utile à l'agréable.

L'art -son histoire, pas ses oeuvres- est mis à la portée du peuple, voilà qui aide à magnifier la beauté malgré le virus ambiant de la possession et du paraître. Un directeur de musée viennois déplorait récemment les valeurs indécentes de certaines oeuvres acquises à des prix déments, tendance néfaste à la politique muséale mondiale.

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L'Improbabilité de l'amour

Ne vous méprenez pas : "l'improbabilité de l'amour" n'est pas le dernier roman paru pour midinettes mais un tableau égaré, autrefois détenu " par des rois, des reines, un empereur romain germanique, un pape et un grand philosophe - entre autres figures notables".

Derrière ce titre aguichant et trompeur, Hannah Rothschild, éminente professionnelle de l'histoire de l'art raconte, sous forme d'un roman alerte et plein de fantaisie, les tribulations et les péripéties subies par ce chef d'œuvre de Watteau dont la vie fut bien précaire.

Elle dresse un état de lieux du marché de l'art, avec le meilleur et le pire, en utilisant la fiction pour révéler bien des vérités moins glorieuses que le seul amour du Beau.

Vous saurez tout ou presque sur les marchands, les experts, les riches collectionneurs et leurs motivations, les techniciens chargés d'authentifier ou de restaurer les œuvres, sur les directeurs de musées et leurs équipes : tout cela avec de l'ironie, du bon sens, des traits d'esprit savoureux.

L'idée d'y ajouter une intrique haletante rend son propos aussi instructif que réjouissant, en dosant habilement humour et érudition.

Lecture que je conseille à tous les amoureux de la peinture, aux rats de musée qui ne se prennent pas trop au sérieux.
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L'Improbabilité de l'amour

Tout d'abord merci à Babelio, à Masse critique et aux Editions Belfond pour l'envoi de cet ouvrage, que le Times (parait-il) commente en termes fort élogieux : « Avec beaucoup d'espièglerie, une incroyable honnêteté et des touches d'humour dévastateur, Hannah Rothschild capture parfaitement la différence entre cet art fait pour rapporter de l'argent et celui réalise pour nous rendre plus riches, intérieurement. ». Sur le web, on lit aussi : « Un premier roman foisonnant, virevoltant, à la manière du Grand Budapest Hôtel ou du Chardonneret, une enquête passionnante, érudite, pleine de charme et de suspense, ou le tableau lui-même s'exprime par instants, avec son ton pincé « à la française » témoignant d'un passé tour à tour merveilleux et dramatique. L'auteur engage aussi une réflexion profonde et subtile sur la valeur d'une oeuvre d'art, et pose une question éternelle : à qui ces chefs d'oeuvres de l'histoire appartiennent ils réellement ? »



Mazette. Ce roman m'a semblé extraordinairement ennuyeux, stupide et mal écrit. L'introduction donne le ton : l'auteur peine décrire le milieu de l'art et l'ambiance des ventes aux enchères sur un mode qui se veut léger et drôle et qui est juste insipide, on se croirait dans une distribution de rôles pour une pièce de théâtre qui tourne court puisqu'un seul des personnages mentionnés dans ce premier chapitre reviendra dans le roman… La suite est à l'avenant, ça s'emballe un peu au milieu du roman, mais pas vraiment non plus, on reste dans les clichés, les personnages formatés et sans nuances, les rencontres et coïncidences invraisemblables. Les banquets créés par Annie – toute seule ! Elle arrive à se documenter, faire les courses, s'occuper de la déco (et pas juste des bougies ou des bouquets de table hein !), cuisiner des plats compliqués trouvés dans des vieux bouquins ... sans aide sauf pour le service ! - sont juste écoeurants, la comparaison entre la beauté de l'art et le travail de l'artisan cuisinier n'est pas aboutie, la sauce ne prend pas, le soufflé retombe, bref… on fait chou blanc ! Les références historiques sont incertaines et erronées : le massacre dans la forêt de Katyn est celui d'officiers polonais, il est donc impossible qu'une des héroïnes du roman y ait perdu toute sa famille, et Valenciennes à l'époque de Watteau était bel et bien française... Le style est scolaire et sans éclat, les pages où le héros du roman, ce fameux tableau de Watteau « L'improbabilité de l'amour », est censé parler sont d'une insipidité étonnante pour un personnage ayant fréquenté les plus grands de ce monde à commencer par… Voltaire himself ! On aurait pu espérer qu'il ait gagné un peu d'esprit et de talent auprès de son maître, las, ce n'est point le cas, loin s'en faut ! Quand à l'humour dévastateur, euh… je suis très fan de l'humour british, et précisément, ce roman en est totalement dépourvu. Les scènes censées être drôles sont tellement laborieuses qu'elles en deviennent agaçantes. L'intrigue s'embrouille dans une série de rebondissements invraisemblables, on a juste envie de voir arriver la fin, et si ce livre ne m'avait été envoyé dans le cadre de Masse critique, je ne l'aurais pas achevé. Comment peut-on encore écrire et publier des romans aussi naïfs et insipides, je ne comprends pas… cela tient du Ken Follett et de ses affligeants bâtisseurs de cathédrales, certainement pas de Donna Tartt et de son délicat Chardonneret !

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L'Improbabilité de l'amour

Tout d’abord je tenais à remercier les éditions Belfond et Babelio pour cette découverte.



Que vous dire sur ce roman qui malgré sa taille, se lit tout seul. Ce roman ce n’est pas forcément un roman d’amour, ni un roman historique. C’est avant tout l’épopée d’un tableau, depuis sa création jusqu’à ce jour … Ce roman a été peint, offert, volé, racheté, abandonné et j’en passe. Il a connu de nombreux propriétaires et avec chacun le tableau a démontré de sa capacité à provoquer l’amour. Ce tableau presque magique fut considéré comme un puissant aphrodisiaque !



L’auteure ne s’arrête pas à la simple analyse du milieu complexe des tableaux de maîtres. Mais ouvre son travail sur l’art en général et sa place dans nos sociétés. Du point de vue sociétal comme du point de vue financier c’est avec brillance qu’on nous place au cœur des problèmes les plus connus : A qui appartient un tableau qui vient d’être retrouvé ? Qui sera le premier à se l’approprier ? Quelle en sera le prix ? Ici tout tourne autour de sa position dans le milieu de l’art et de la facilité à laquelle les vents tournent … ! Mais on ouvre le livre à toutes formes d’art, la place du cinéma, l’art culinaire … Et je dois dire que mis ensemble, tout cela nous semble bien délicieux !



Dans ce roman on va rencontrer des personnages tous plus imbus les uns que les autres. Vous me direz dans le monde de l’art, les protagonistes sont bien trop souvent décrits de façon pompeuse et hautaine. Ici l’auteure nous le présente avec beaucoup de finesse et une dose d’humour nécessaire pour rentrer dans ce milieu, sans avoir envie de nous enfuir en courant !



Je dois bien reconnaître que j’ai adoré cette lecture, je ne pensais pas me plonger dedans comme cela. Ce roman qui nous dresse donc l’épopée d’un tableau, nous livre en même temps une satire sur le monde de l’art. Un tableau disparu que tout le monde veut s’approprier. Ici on reconnait que l’art ne sert qu’à mettre en avant son acheteur. A travers ces personnages complètement fous prêts à tous les excès pour être le premier à dénicher le dernier tableau qu’il faut. On nous livre un roman qui tout en légèreté arrive à nous montrer une vision bien sombre de l’art et de ce que les gens sont prêts à faire pour garder/acheter/posséder un tableau de maître.



L’art est ici disséqué pour nous en donner un condensé de personnages. Des nouveaux riches aux collectionneurs aguerris, des qataris aux russes, des mensonges les plus affreux aux liens familiaux les plus complexes. Tout ici est mis en place pour que l’on se sente dépossédé de nos biens matériaux et qu’on essaye nous aussi de posséder ces œuvres d’art … Avec une écriture qui loin de nous plonger dans les travers de ce milieu, nous présente ce monde de façon légère. Même si on ressent l’importance de ce sujet et l’ampleur qu’il prend dans notre société on se plait à parcourir cette lecture entre romance, policier et faits historiques, une petite merveille !



Sans tomber dans des clichés ou des lourdeurs que peuvent entraîner ce sujet si particulier, l’auteure nous dresse un tableau bien sombre mais tout en finesse d’un monde que l’on ne peut imaginer autrement !
Lien : https://charlitdeslivres.wor..
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L'Improbabilité de l'amour

Mlle Alice, pouvez-vous nous raconter votre rencontre avec L'Improbabilité de l'Amour ?

"Ce livre m'a été proposé par Babelio dans le cadre d'une masse critique spéciale. L'histoire me tentait bien mais je me suis surtout laissée convaincre par les avis dithyrambiques Outre-Manche."



Dites-nous en un peu plus sur son histoire...

"Tout le gratin s'est rassemblé à Londres pour une vente aux enchères qui promet de battre tous les records autour d'un Watteau qui vient d'être redécouvert. Malheureusement, lorsque la salle ouvre ses portes, le tableau a disparu..."



Mais que s'est-il exactement passé entre vous?

"Je ne voudrais pas vous induire en erreur avec mon résumé qui correspond aux premières pages du livre, il ne s'agit pas ici d'une enquête pour retrouver le tableau. On replonge en fait tout de suite après dans le passé du tableau, qu'il nous raconte parfois lui-même, entre l'histoire d'Annie, qui a trouvé cette oeuvre dans une brocante, et les raisons pour lesquelles il avait disparu. Parfois, et sans vraiment savoir pourquoi, la sauce ne prend pas, malgré les bons éléments réunis. En fait si, j'ai peut-être un indice, je crois qu'il y a trop de bonnes choses dans ce livre. C'est paradoxal me direz-vous mais pensez à un film avec une palette d'acteurs tous plus impressionnants les uns que les autres et je suis sûre que vous verrez ce que je veux dire. On s'éparpille donc... J'ai bien sûr aimé ma lecture, l'incursion dans le monde de l'art, la vie de Watteau, Londres, la seconde guerre mondiale, tout m'intéressait mais aucune sujet n'était abordé de façon assez approfondie pour qu'une fois le livre reposé, l'envie d'y retourner nous tiraille. De plus, on passe des sujets les plus sérieux aux situations les plus stupides, c'est un peu déroutant."



Et comment cela s'est-il fini?

"La fin, comme le reste du livre, est soignée et l'auteur fait le tour des protagonistes et de leur avenir sans oublier personne. En revanche, je n'aurais pas été contre une petite note explicative sur Watteau, sa vie, son oeuvre et les choix de l'auteur.
Lien : http://booksaremywonderland...
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L'Improbabilité de l'amour

Une impression mitigée pour le premier roman de la Britannique Hannah Rothschild, « L’improbabilité de l’amour »: un certain nombre d’idées originales mais également des défauts à mes yeux.

L’histoire en quelques lignes :Annie McDee, jeune chef cuisinière, désargentée, achète par hasard un tableau sans savoir qu’il s’agit d’une pépite, une œuvre originale d’Antoine Watteau. Elle finit par s’y intéresser et mener une petite enquête pour en percer les mystères, ce qui va la mener dans la gueule du loup.

Commençons par les points faibles : le lecteur doit attendre la page 268 pour voir l’intrigue réellement démarrer, soit près de la moitié du livre. C’est un peu long pour planter le décor et présenter les divers personnages, pas tous indispensables. Pourtant, certainement pour donner du rythme à ce roman volumineux, Hannah Rothschild a recours à une technique abondamment utilisée dans les romans policiers : le changement de personnages à chaque nouveau chapître, ce qui est censé créer du suspens et donner l’envie de dévorer la suite du livre. Mais c’est en même temps une faiblesse car, comme les changements de plan au cinéma, on y a recours parce que les plans longs sont plus difficiles à réaliser. L’on peut alors se demander pourquoi écrire un roman de 700 pages si l’on a du mal à tenir la distance. En toute honnêteté, ce roman a au moins 200 pages en trop.

Autre déception : la fin est excessive. Que Rebecca décide pour de multiples raisons de couvrir son père et son passé abject, soit, on peut l’admettre. Mais faire porter le chapeau à Annie m’a paru ignoble et totalement immoral. Certes, l’idée centrale de ce roman était de critiquer le monde de l’Art où règnent en maîtres l’argent, plus ou moins propre, le désir de puissance, l’excentricité, les apparences et l’absence de moralité. Ajoutez à cela l’accumulation interminable de candidats (y compris des gouvernements) à l’acquisition de ce fameux tableau. Tous les grands de ce monde le veulent, y compris ceux qui ne sont pas intéressés par l’art mais qui ont les moyens de se l’offrir.

Cependant, Hannah Rothschild a eu plusieurs idées originales dans l’écriture de ce premier roman. A intervalles réguliers, elle fait parler le tableau qui devient un personnage et sert de lien entre le passé et le présent. Il éclaire l’histoire et jette en même temps un regard critique sur le monde clos et richissime de la haute société new-yorkaise qui a les moyens de s’offrir des tableaux de maître à foison.

J’ai également apprécié l’authenticité d’Annie et Jesse. Ce dernier est tombé amoureux d’elle au premier regard (eh bien oui, il fallait bien ajouter une histoire amoureuse !), mais il ne semble pas intéresser la jeune cuisinière, qui sort d’une rupture sentimentale. Il vit de petits boulots et est donc du même monde que sa belle ; il peint et travaille dans un musée et c’est ce qui les relie puisque Jesse va chercher à gagner le cœur d’Annie en tentant ensemble de résoudre l’énigme de ce tableau car « l’amour se nourrit de liens et d’évènements partagés » (p.263). Tenter d’authentifier le tableau est pour lui un moyen de revoir Annie et qu’elle apprenne à le découvrir en même temps qu’elle percera les secrets de l’oeuvre. J’ai trouvé intéressante l’évolution de leur relation.

En dehors de l’intrigue elle-même, ce roman apporte de nombreux renseignements sur la peinture, et plus particulièrement comment on date un tableau et on l’authentifie, des siècles après la disparition de leur créateur. Cela a davantage été pour moi le cœur de l’intrigue que de savoir entre les mains de qui il allait finir sa trajectoire et à quel prix.

Et enfin, autre originalité de ce roman : le personnage d’Annie, la nouvelle propriétaire du tableau source de tous les maux , à l’opposé des habituels propriétaires d’œuvres d’art. Elle est cuisinière et elle aime mettre en scène ses repas. Elle est aussi une artiste. Elle travaille dans la haute société, tous amateurs d’œuvres d’art, et accorde ses menus et le décor qui les entoure à la période ou au créateur du tableau mis à l’honneur. Elle aime la cuisine thématique, recherche l’authenticité et veut recréer l’atmosphère de l’époque aussi fidèlement que possible afin de rendre ces repas inoubliables. Elle est brillante mais reste très modeste. Elle prend juste du plaisir à faire son travail.

En conclusion, une histoire intéressante à découvrir malgré des défauts dans l’écriture.







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L'Improbabilité de l'amour

Satire piquante et sucrée de la haute société londonienne et du monde de l'art, ce premier roman d'Hannah Rothschild est aussi une enquête sur l'histoire d'un tableau tombé dans l'oubli jusqu'à son acquisition par Annie McDee chez un antiquaire brocanteur londonien. Jeune chef cuisinière se remettant difficilement d'une séparation amoureuse, elle est loin de se douter qu'elle vient d'entrer en possession d'une oeuvre originale du XVIIIème siècle peinte par Antoine Watteau.



Intriguée et curieuse, Annie va chercher à découvrir l'histoire de ce tableau dont plusieurs couches de vernis cachent la composition. Avec une certaine érudition et une connaissance profonde du milieu du monde de l'art, l'auteur vulgarise les questions de restauration des oeuvres et de leur authenticité. Elle va même plus loin en présentant un panorama des politiques et des difficultés financières actuelles que rencontrent les collections privées et publiques britanniques et étrangères. En immergeant peu à peu le lecteur dans le marché de l'art, l'auteur rend compte des activités plus ou moins légales des maisons de vente qui cherchent à tirer profit de l'engouement parfois incompréhensible des collectionneurs pour l'art. En donnant la parole à plusieurs personnages, l'auteur évoque le débat actuel sur la valeur commerciale qu'on accorde aux oeuvres d'art et du prix que chaque collectionneur est près à payer. De l'oligarque russe exilé à l'expert de Watteau en passant par le conservateur de musée, le président de la République française, le dandy Barty ou le commissaire priseur dealer, chacun développe une relation spécifique avec le tableau. L'auteur réussit ainsi à faire habilement cohabiter deux notions de l'art contradictoires : l'art comme simple valeur monétaire et l'art comme reflet de l'âme humaine.



L'auteur à l'idée originale et surprenante au milieu du roman de faire parler le tableau pour dévoiler aux lecteurs ses sentiments, son ressenti et son histoire de sa création à sa fin. Cette interpénétration de plusieurs voix permet de donner aux chapitres une dynamique et d'entretenir le rythme frénétique du roman qui ressemble par plusieurs aspects à une peinture rococo par son atmosphère mais aussi par le style fluide et descriptif de l'auteur qui s'arrête aussi bien sur les oeuvres d'art que sur les banquets et les succès culinaires d'Annie McDee ou les tenues originales du dandy Barty.



Combinant le genre policier et la romance, l'histoire aborde aussi la question de l'amour, de la perte mais aussi de la moralité et de l'avarice du genre humain. Si la romance fait partie de l'histoire, elle n'en occupe cependant pas une place aussi prépondérante que l'enquête sur l'histoire de l'oeuvre et de ses différents propriétaires. Son identité se cache en effet dans la période la plus noire pour l'histoire de l'art et les grandes collections modernes avec les spoliations juives et les pillages artistiques de l'Europe par et pour le régime nazi.



Avec ce roman à la fois triste, profond et drôle, l'auteur arrive à évoquer dans les grandes lignes le monde de l'art et ses enjeux actuels. C'est ce qui fait tout son intérêt et sa force avec une toile de fond actuelle et réelle sur laquelle l'auteur tisse une histoire imaginaire. Je remercie Babelio et les éditions Belfond pour cette lecture agréable et plaisante dans les méandres du marché de l'art.

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L'Improbabilité de l'amour

J'ai découvert ce premier roman, publié chez Belfond, grâce à une opération Masse Critique spéciale de Babelio.



Mon sentiment général demeure assez mitigé. Ce qui m'a beaucoup plus d'abord : avant tout, il s'agit d'un livre intelligent. On y apprend énormément de choses sur le monde de l'art. L'auteur a su transmettre la passion de son métier véritable, ses bonheurs et ses anicroches évidemment. La plongée dans ce milieu obscur, bien inconnu du profane, était tout à fait passionnante. Ensuite, la passion de l'héroïne pour la cuisine (certainement la seconde passion de l'auteur). Les digressions culinaires sont particulièrement rafraîchissantes et ajoutent à la densité personnelle du roman. A mon sens, c'est énormément à travers ce hobby que l'on apprend particulièrement à connaître Annie. Enfin, la construction générale de l'ouvrage. Assez classiquement, il s'ouvre sur un événement fort, plein de suspens et de promesses, avant de faire un retour en arrière pour retracer l'histoire du rebondissement d'ouverture.



Le synopsis est simple mais efficace : Annie, jeune cuisinière, achète par hasard un tableau pour en faire cadeau à un rencard occasionnel. Déniché dans une boutique d'antiquités un peu miteuse, elle ignore avoir entre les mains un chef-d'oeuvre. Son enquête va l'entraîner sur des chemins dignes d'un thriller.



Ce qui m'a moins plus reste malgré tout important. D'abord la longueur du roman ! L'écriture de l'auteur est plutôt agréable mais le premier tiers du livre (qui totalise tout de même un peu plus de 700 pages !) ressemble à un exercice de style peu utile à l'intrigue, en tous les cas pas à ce point. L'installation des personnages et du contexte est infinie, j'ai failli abandonner plusieurs fois. Puis l'histoire démarre, tardivement (vers les pages 250-300) et devient alors très prenante, c'est vrai. On tourne les pages à grande vitesse ! Hélas, les rebondissements délicieux finissent par perdre de leur intérêt : à trop vouloir en mettre, peut-être, l'accumulation devient lassante. J'ai donc décroché sur les dernières dizaines de pages et n'ai pas savouré la fin : dans ma lecture, j'avais déjà terminé depuis un petit moment...



Alors, certes, il y a un peu trop de personnages secondaires, dont la galerie de portraits n'est pas toujours utile, mais ce n'est pas bien grave. Une autre licence de style m'a agacé et fait sortir de la narration : le tableau qui parle à la première personne. C'est un avis tout à fait personnel bien sûr, mais je n'ai pas trouvé le procédé efficace du tout, au contraire.



Un dernier élément, du fait de l'éditeur davantage que de l'auteur : la comparaison avec Le Chardonneret en 4e de couv' ! Je ne vois pas le lien (OK, il y a un tableau au centre de l'histoire et le livre est très gros...). Ni l'écriture de Donna Tartt, si particulière et personnelle, ni les enjeux des deux romans, des personnages ou les messages que les deux auteurs entendent transmettre, ne peuvent être comparables, il me semble.
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L'Improbabilité de l'amour

700 pages pour un premier roman c'est sans doute trop. Ce n'est pas une exception. Dans un premier livre les auteurs veulent souvent dire tellement de choses qu'ils débordent un peu de leur sujet au risque d'ennuyer le lecteur.

"L'improbabilité de l'amour" fait un peu partie de ces premières œuvres : trop de personnages, dont la présentation , surtout celle des personnages secondaires, est un peu longue. Le lecteur entre vraiment dans l'histoire qu'aux deux tiers de l’ouvrage environ.

voilà, j'en ai fini avec le côté négatif , vive le côté positif !



Passées les 200 premières pages , je me suis passionnée pour l'histoire : Annie, dont la vie notamment amoureuse est en berne achète dans une brocante un petit tableau , style XVIIIe siècle. Poussée par sa mère elle le présente à des spécialistes. Elle est embauchée comme cuisinière chez un marchand d'art à la recherche d'un tableau de Watteau....

les personnages principaux sont :

- le tableau de Watteau, inventé par l'auteur, mais dont les réflexions sur l'art, les amateurs et les "spéculateurs d'art" sont fort intéressantes,

- Annie et son amoureux "transi"; ils sont sympathiques, on souhaite qu'ils s'aiment,

- Rebecca et son père Memling qui, même avant de connaître leur véritable histoire, sont particulièrement antipathiques.

Parmi les personnages secondaires :

- Evie qui, pas totalement noyée dans l’alcool, a senti que le tableau acheté par sa fille avait sans doute une petite valeur,

- Vlad et Barty, les passages les concernant sont instructifs sur les nouveaux riches, faux amateurs d'art mais amateurs de reconnaissance, leur fortune étant leur principal atout.



Comme Mariech je trouve que la comparaison en quatrième de couverture avec "le chardonneret" est une erreur. En effet en dehors du fait que l'un des personnages de ces deux romans est un tableau, les histoires racontées ensuite n'ont rien en commun.

Merci à Babélio et aux éditions Belfond de m'avoir fait connaître une nouvelle auteure.







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L'Improbabilité de l'amour

Jubilatoire, exquis, savoureux ! Merci à Hannah Rothschild pour cette piqûre de rappel. La lecture, loin des querelles de chapelles littéraires, doit rester un plaisir et son roman, tourbillon de fantaisie et d'érudition en est une magnifique illustration.



La maison de ventes aux enchères Monachorum&Sons est sur le pied de guerre. Le comte Beachendon, commissaire-priseur, briefe ses assistants sur les clients à "soigner" lors de la vente du jour : un tableau de Watteau, l'improbabilité de l'amour, qui fait le buzz. Notre tableau, véritable personnage, auquel l'auteur donne la parole dans de nombreux chapitres, s'offusquerait de l'emploi de ce terme vulgaire, lui qui a connu les fastes des palais. Et pourtant, dans notre société-people, tout a été fait pour qu'il suscite l'intérêt et la convoitise. Les acheteurs potentiels qui convergent vers Monachorum&Sons montrent bien l'efficacité du marketing agressif dont il a été l'objet. Deux oligarques russes contraints à l'exil, un émir et sa dispendieuse épouse, le Président de la République française, M.M Powder Dub-Box, un rappeur devenu millionnaire ainsi que quelques Chinois sont prêts à mettre la main à la poche pour acquérir l'oeuvre et le prestige qui l'accompagne.



Mais revenons six mois en arrière, à l'époque où L'improbabilité de l'amour croupissait chez un brocanteur, recouvert de crasse, "déclassé", "délaissé", "has-been". Une jeune femme Annie Mc Dee cherche un cadeau pour Robert, rencontré cinq semaines plus tôt lors d'une soirée pour célibataires à la Wallace Collection. Les musées, soumis à une diète financière, acceptent d'être le théâtre de ces événements pour renflouer leur trésorerie. A peine remise d'une rupture très douloureuse, Annie, venue à Londres pour tenter de percer dans le monde de la cuisine, essaie de croire à cette histoire d'amour balbutiante. Elle déniche notre "merveille" qui lui paraît appropriée comme cadeau d'anniversaire, elle l'acquiert pour 75 livres, une somme rondelette pour son budget serré.



Du studio un peu minable d'Annie aux ors de la salle des ventes, six mois vont s'écouler... Six mois que le lecteur ne va pas voir passer ! Hannah Rothschild anime toute une galerie de personnages qui ,tous, existent pleinement. Il lui suffit de quelques mots, comme pour Watteau quelques traits de pinceaux, pour donner vie aux électrons divers qui gravitent autour de l'Art. Certains sont d'un incroyable drôlerie, d'autres d'un cynisme absolu. L'auteure nous permet de découvrir les coulisses du marché de l'art actuel par le biais de ces protagonistes. Tous concentrent, pour des motifs différents, leur intérêt sur ce tableau, quintessence du sentiment amoureux, oeuvre d'un jeune peintre prisonnier d'un amour non payé de retour.



Les péripéties s'enchaînent avec un timing impeccable, les scènes cocasses ponctuent le récit et déclenchent souvent le rire. S'entremêlent à ce tempo endiablé des petites notes d'érudition, des passages qui sont autant de déclarations d'amour à la peinture. Ce pavé, loin d'être indigeste, est comme un mille-feuille dont chaque feuille serait à déguster.



A consommer sans modération ! Un ÉNORME coup de cœur !

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