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Critiques de Henning Mankell (2630)
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Meurtriers sans visage

Un roman policier banal, tendance thriller, avec pour victimes un couple d’agriculteurs suédois dont le mari est torturé et mis à mort, et pour indice un mystère sous la forme d’un mot qui sort de la bouche de son épouse mourante : « étranger « , un émigrant exécuté en pleine rue, un inspecteur de police qui mène son investigation en Scanie, policier taciturne et complexé (ce n’est pas rare dans les roman de ce style) qui se bat contre ses collègues, contre les autorités, un homme qui malgré tout, n’a pas froid aux yeux, une enquête qui patauge…



Rien d’original. Cela n’empêche tout de même pas de passer un moment de lecture pas très « épicé ». Peut-être ai-je trop lu de policiers, peut-être le suspens fait-il défaut à ce récit ? Pour finir, je referme ce livre avec plus de questions que de réponses, car la fin me paraît sans saveur ni surprise.



Ce roman ne me laissera pas une souvenir impérissable, ce qui ne m’empêchera pas d’essayer de lire un autre roman d’Henning Mankell. Ce livre ne m’a pas interpellée, c’est tout.
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L'homme inquiet

Un chien fidèle pour l'accompagner dans ses promenades, une maison à la campagne pour profiter du calme, une petite-fille pour égayer ses vieux jours, à 60 ans, Kurt Wallander pourrait enfin être serein, voire heureux. Mais le commissaire se sent vieux et fatigué, son diabète s'est aggravé et sa mémoire lui joue des tours. Tourmenté par sa santé défaillante, il fait tout de même bonne figure devant sa fille Linda et accepte volontiers de rencontrer les parents de son conjoint, Håkan von Enke, capitaine de frégate à la retraite et sa discrète épouse Louise qui fut professeure d'allemand. L'homme profite de l'effervescence de sa fête d'anniversaire pour s'isoler avec Wallander et lui raconter une sombre histoire de sous-marins espions dans les eaux suédoises datant de l'époque de la guerre froide. Peu au fait des intrigues politiques du passé comme du présent, Wallander l'écoute pourtant avec attention et se souvient de cette conversation quelques temps plus tard quand von Enke disparaît au cours de sa promenade matinale. Alors faisant fi de sa fatigue et de ses trous de mémoire, Wallander va profiter de ses vacances pour mener sa propre enquête sur cette disparition d'autant plus inquiétante qu'elle est suivie de peu par celle de Louise.





Depuis le temps qu'on traque les criminels sur les routes de Scanie à la suite de Wallander, on lui a connu des chagrins, des échecs, des regrets, des deuils, des cuites mémorables, des engueulades mais aussi des joies simples, des amours, des réussites professionnelles, des enquêtes rondement menées. On s'est attaché à ce flic solitaire, acharné, triste et bourru et c'est tout naturellement qu'on le suit dans sa dernière enquête dans les méandres de la diplomatie suédoise.

Alors certes, l'histoire d'espionnage, les enjeux géo-politiques, la disparition du vieux marin sont des éléments intéressants de l'enquête mais ce qui prime dans ce dernier opus de MANKELL, ce sont les états d'âme d'un Wallander vieillissant qui se pose des questions sur l'âge, le temps qui passe, celui qui lui reste à vivre et, bien sûr, la mort dont le spectre se rapproche. Ses inquiétantes pertes de mémoire, ses tentatives pour s'entendre avec sa fille, son attachement immédiat à Klara sa petite-fille le rendent si terriblement humain et vulnérable qu'on lui passe ses accès de colère et son obstination à négliger sa santé. On souhaiterait pour lui une retraite paisible et une longue vieillesse heureuse auprès des siens mais on sait bien que la maladie d'Alzheimer guette et on ne peut s'empêcher de frémir pour la suite...

Henning MANKELL signe là les adieux de son flic fétiche, des adieux douloureux et poignants pour le lecteur qui a l'impression d'abandonner un ami à son triste sort. On aurait espérer quelque chose de plus joyeux mais cela n'aurait été ni du MANKELL, ni du Wallander.
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L'oeil du léopard

Publié en 1990 en Suède, "l'oeil du léopard" arrive seulement chez nous maintenant (bizarrerie de l'édition).

Reconnu grace à ces excellents polars et son emblématique Wallander, Mankell nous présente l'autre versant de son oeuvre et force de constater que celui-ci vaut aussi de si attarder.

Son héros, le jeune Hans Olafson, débarque à Lusaka (Zambie) pour honorer la mémoire de son amie Janine. Le petit voyage de quelques jours se transformera en dix huit années. Hans arrive avec certaines idées mais très vite sa perception humaniste va se confronter à la réalité.

Mankell installe son personnage dans un pays ou règne racisme, violences, corruption, suspicion le tout sous une chaleur harassante qui provoque un climat anxiogène. Hans au fil du temps voit ces idéaux sacrément remis en question.C'est dans cette description hyper réaliste que le roman de Mankell est des plus réussi. Il montre combien le colonialisme et l'ingérence ont fait le malheur du continent, combien la haine et le désespoir nourissent les rancoeurs. Le récit est saisissant, Mankell ne se veut pas moralisateur, il dresse simplement un constat d'une grande noirceur, sans un début de réponse. Et au final c'est l'échec et la solitude qui attendent Hans au bord de la route. Sacrément efficace, du grand Mankell, comme d'hab.
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Les chaussures italiennes

Cette histoire est dramatique… Mais pas pour moi. Je n’ai vu que le positif dans la vie de ces êtres solitaires, malades ou simplement différents. Fredrick vit sur une île depuis plus d’une décennie. Il a décidé d’être ermite suite à une catastrophe professionnelle. Un beau matin au milieu de son île, accrochée à son déambulateur, au milieu de la neige et de la glace, son amour de jeunesse apparaît. Atteinte d’un cancer stade terminal elle vient lui rappeler sa promesse d’il y a quarante ans et lui révéler, en passant, quelques secrets. La nouvelle vie de Fredrick commence, une sorte de renaissance. La traversée du pays pour respecter sa promesse, de découvertes en découvertes, Fredrick pourra même assumer ses erreurs et faire face à sa victime. C’est un livre sombre mais bourré de bons sentiments même si notre ermite reste bourru et sauvage. Il va apprendre à aimer sincèrement, à ne plus mentir. Introspection réussie. Ah si toutes les femmes réclamaient les promesses des hommes…. La vie serait beaucoup plus drôle !
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Les chaussures italiennes

« Les Chaussures Italiennes », deuxième roman que je lis de Henning Mankell et je reste sous le charme de cette écriture simple, imagée et efficace.



Le récit tourne autour de Fredrik Welin, médecin dans une autre vie et devenu un vieil égoïste, acariâtre et solitaire. Importante aussi Harriet, femme qu’il a abandonnée dans sa jeunesse et qui se révèlera au fil du récit menteuse, lâche et égocentrique.



Autour de ce couple tournent d’autres personnages aussi peu conformes mais auxquels on finit par s’attacher car ils sont profondément humains, fragiles et imparfaits.



Le lecteur baigne dans l’atmosphère froide de la Baltique où l’on passe une année à vivre selon les saisons, avec la nature et les animaux.



Beaucoup d'introspection, de regrets, d'amertume. Un récit lent mais pas long, à comparer à la lenteur de la vie de cet homme pathétique et que j’associerais au durcissement de l’eau en glace et vice versa… Ce temps, cette eau qui coule sont aussi ce qu'il faut pour pardonner et recommencer à aimer.



C’est un livre subtil, riche, rempli de réflexions profondes et que l’on déguste agréablement.



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La société secrète



En quatrième de couverture, en caractères minuscules, de cette édition Castor Poche Flammarion est marqué "Roman senior dès 11/12 ans".

Si j’ai lu virtuellement tous les romans d’ Henning Mankell, qui nous a quitté il y a déjà 7 ans, le présent roman d’enfance et de jeunesse est bien mon premier des 7 publiés dans cette catégorie. Vu ma belle collection de minets et matous, je compte rattraper mon retard prochainement par la lecture de son : "Le chat qui aimait la pluie".



L’original, dédié par l’auteur à ses petits-enfants, est paru en Suède en 1990 et en version française, grâce à la traduction par Agneta Ségol, en 1998. La belle couverture a été dessinée par l’illustratrice et auteure Camille Meyer de Colmar.



"La société secrète" a reçu le Prix Nils Hogersson de la meilleure œuvre destinée à la jeunesse en 1991.



Le fondateur de cette société secrète s’appelle Joël Gustafson, un gamin de 11 ans, qui vit avec son père, Samuel le bûcher, à Sundsvall quelque 400 kilomètres au nord de Stockholm.

Dans sa vie solitaire, après le départ de sa maman Jenny qu’il n’a pas connu, Joël fait preuve d’une grande vivacité d’imagination. Il adore les histoires de continents lointains que son père comme ancien marin lui raconte le soir après son boulot lorsqu’il n’a pas trop picolé.



Joël pense qu’être seul à ne pas avoir de maman "ça n’a rien de bien. C’est encore pire que de porter des lunettes. Même pire que d’être bègue".

Il a fait une liste des choses qu’il veut demander à son papa, tel un vélo rouge et aussi pourquoi Jenny est partie en train vers le sud ?



Mais, il n’ose pas trop et une nuit d’insomnie, il voit passer à travers la vitre un chien solitaire. Dans son journal de bord, à la date du 8 mars 1956, il note : "La recherche du chien qui court vers une étoile", puis il souligne au crayon la première lettre de chaque mot, ce qui donne : "LRDCQCVUE". Et voilà... trouvé le nom de la société secrète que personne ne pourra jamais deviner !



Je vous laisse découvrir comment le créateur de la nouvelle société secrète se débrouille pour recruter des membres valeureux, si le chien solitaire est finalement trouvé et pourquoi maman Jenny a abandonné père et fils.



Ce conte nous présente un Henning Mankell au grand cœur.

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Les chaussures italiennes

Entre les deux, mon cœur balance.

Entre ennui et compassion.

Entre solitude et amour.

Entre froidure et enthousiasme.





J'ai vraiment beaucoup de mal à définir si j'ai aimé ce livre ou pas.

J'ai aimé cette île au milieu de nulle part, ceinte par une mer de glace.

J'ai aimé les escarpins rouge écarlate de Louise.

J'ai aimé l’opiniâtreté d'Harriet, sa détermination farouche à finir sa vie avec ceux qu'elle a aimé.

J'ai aimé le choix de vie de Louise, sa solitude, sa caravane, comme un refus de la société, un abandon de toute vie matérielle, comme un petit caillou dans une chaussure.





J'ai moins aimé celui de Fredrik. Sa solitude, son île, comme une fuite en avant, un abandon de toute vie relationnelle, comme un immense rocher qui se dresse devant toi.

Je n'ai pas aimé sa propension à tout gâcher, à refuser le bonheur. Sa lâcheté m'a souvent agacée. Sa maladresse à essayer tant bien que mal de rattraper le mal déjà fait aurait dû m'attendrir mais elle n'a fait que m'irriter.





Il m'aurait peut être fallu faire preuve de plus de distance avec ce livre. N'y voir qu'un roman destiné à peindre avec justesse le cœur des hommes et celui des femmes, aux prises avec le temps, avec la vie qui fuit. Un roman tout en retenue, tout en délicatesse.

A la fois sobre et majestueux, comme la mer Baltique en hiver.



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Les chaussures italiennes

Après une catastrophe professionnelle, Fredrik Welin, chirurgien, s'est retiré sur une île de la Baltique. Cela fait 12 ans qu'il y vit seul, reclus, n'ayant de rapport humain qu'avec le facteur et le garde-côtier.

Jusqu'au jour où réapparaît Harriet, son amour de jeunesse qu'il a abandonné il y a 40 ans. Pourquoi est-elle venue ?



Fredrik Welin verra sa vie bouleversée, se souviendra de son enfance, de ses parents et grands-parents, se rendra compte du creux de son existence et de l'absence d'intérêt de ces années passées seul, sur l'île.

Il renouera avec lui même et avec le monde des Hommes.



C'est avec beaucoup de subtilité que l'auteur nous fait partager la renaissance de son personnage.



Et l'île ! Malgré le froid, les vents déchaînés, la continuité des jours qui se ressemblent, l'absence de paroles, de musique, elle ressemble tant à son occupant ! Brute, sauvage, authentique.



Et le livre se termine sur un formidable élan d'espoir !

J'ai adoré !
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Les chaussures italiennes

Ermite jusqu'au bout des orteils, Fredrik Welin aime à réveiller corps et esprit dans un trou d'eau glacée, au fin fond de son île suédoise. On se ravive comme on peut quand on a pour seuls compagnons un chat, un chien et une fourmilière.

Les apparences sont pourtant trompeuses, qui laisseraient penser à un stade de quiétude sereine chez Fredrik, en attendant la faucheuse : «Il est aussi facile de se perdre à l'intérieur de soi que sur les chemins des bois ou les rues des villes ».

Des comptes à régler avec son passé, personne n'en doute. Surtout pas la dame venue lui rendre visite en déambulateur.



Rien d'extraordinaire, semble-t-il aux premier abord, du côté de la forme dans ce roman. Ou plutôt si, se dit-on au deuxième, voire au troisième. Juste une écriture diablement efficace, au service unique d'une narration impeccable. Une sorte de roman d'école qui fonctionne à merveille, pour une histoire d'homme en léthargie de vie dont le passé réveillé va réanimer son souffle, dans un panorama nordique saisissant de mystère.

Bref, j'ai beaucoup accroché, comme la plupart des lecteurs (mais rien d'original là non plus)
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Les chiens de Riga

Les chiens de Riga serait un roman policier conventionnel, avec ses nombreux rebondissements, ses enquêteurs désenchantés et sa fin attendue si l’histoire ne se déroulait pas en Lettonie, à un moment charnière : après la chute du mur de Berlin et avant l’entrée dans la communauté européenne.

En février 1991, un bateau de contrebande repère un canot de sauvetage à la dérive. Voulant le récupérer - il n’y a pas de petit profit - les marins sont stoppés dans leur élan par la découverte de deux corps masculins. Problème : pas question d’attirer l’attention de la police sur leurs activités douteuses ; ils le remorquent alors près des côtes et le larguent, en espérant qu’il échoue quelque part, ce qui est effectivement le cas. Au commissaire Wallander, maintenant, de se débrouiller avec l’enquête.

Le mystère qui entoure ces morts, la visite de Wallander à Riga et les rebondissements tiennent en haleine. Wallander est passif et c’est un peu décevant.


Lien : https://dequoilire.com/les-c..
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Les chaussures italiennes

Bref rappel du pitch pour ceux qui comme moi, se font une spécialité de découvrir les phénomènes littéraires avec plus ou moins une année-lumière de retard: Fredrick Welin, 66 ans, des bleus à l'âme et la conscience pas tout à fait claire vit en reclus sur son île perso jusqu'à ce jour d'hiver où Harriet, son amour de jeunesse, débarque clopin-clopant sur la glace, à grand renfort de déambulateur.

Plutôt que de pondre une énième critique positive sur ce petit bijou, je vais me simplifier la tâche et économiser votre précieux temps, en résumant le dit-objet en cinq mots, un pour chaque étoile.

Solitude, remords, rédemption, nature, claque. Mais alors grosse, la claque.

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Les chaussures italiennes



Fredrik s’est coupé du monde, il vit isolé sur une ile de la Baltique, loin du monde des vivants, avec pour seule compagnie un chat et un chien hors d’âge ainsi qu’une fourmilière installée dans son séjour. Il a abandonné Harriet 40 ans plus tôt sans la moindre explication alors qu’ils avaient des projets d’avenir ensemble. Il est ensuite devenu chirurgien mais il a fait une terrible erreur. Il sait qu’il ne pourra jamais oublier mais semble vouloir se faire oublier, s’oublier lui-même peut-être.



Harriet, elle, n’a jamais oublié la promesse faite par Fredrik de lui montrer ce petit lac de montagne près duquel il a passé des vacances enfant. Malgré le mal qui la ronge et le déambulateur sans lequel elle ne peut plus se déplacer, elle est bien décidée à lui faire tenir sa promesse.



Après ces douze années d’isolement, ponctuées par les brèves mais régulières visites de l’hypocondriaque Jansson, facteur-transporteur-taxi, il va être confronté à une première incursion pour le moins soudaine et inattendue sur son ile, suivie de quelques autres par la suite…



La nature tient un rôle prépondérant dans ce roman avec ses paysages, ses forêts, sa neige et son ile qui renforcent la sensation d’exil. L’ile comme lieu de purgatoire ou comme éden cinglé par les vents, ceinturé par la glace et qui va se révéler lieu de retrouvailles parfois aussi inattendues que pittoresques, aussi heureuses que dramatiques.



Une symphonie de personnages dont la rudesse n’a rien à envier à celle du climat. Une fascinante palette d’antihéros rongés par les remords, par la colère, avec leurs défauts, leurs impulsions mais tous attachants à leur manière. Des hommes et des femmes, dans toute leur complexité, abîmés par la vie qui nous offrent une magistrale réflexion sur la tolérance et le pardon.



Il se trouve que j’avais très envie de lire ce livre suite à la lecture des nombreuses critiques élogieuses et de découvrir son auteur. Ma première rencontre avec Henning Mankell s’avère totalement convaincante, je ne vais donc pas en rester là. Divine surprise, ce livre est arrivé un beau jour dans ma boite à lettres sans que je m’y attende. Un chaleureux merci à son expéditrice pour cet excellent choix.


Lien : http://bouquins-de-poches-en..
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Profondeurs

Mes plus belles émotions de Henning Mankell ne me sont pas parvenues par l’intermédiaire de son fameux inspecteur Wallander. Pourtant, je l’aime bien ce flic, un peu solitaire, un peu mélomane. En sa compagnie, j’y ai découvert une Scanie telle qu’aucun office du tourisme n’aurait pu vous la décrire. Il m’a même fait voyager jusqu’à Riga et même au-delà, en Afrique du Sud.



Mais aujourd’hui, je suis plongé, immergé même dans l’eau glaciale de la Suède, aux prémices de la première guerre mondiale. Le héros ne s’appelle plus Kurt Wallander, mais le capitaine Lars Tobiasson-Svartman, sondeur des profondeurs de la mer Baltique.



« Profondeurs » est un roman pour les amoureux des bateaux, les amoureux de la mer et de ses profondeurs, les amoureux tout court. Une profonde histoire d’amour et de déchirement sur un ilot de terre, solitaire et abandonné, à l’aube de la première guerre mondiale. Je ne vous cacherai pas que c’est le meilleur Mankell que j’ai lu. La beauté de la mer, la beauté des sentiments, la désolation des lieux... Ce n’est pas un polar comme à son habitude, c’est juste une profonde et émouvante histoire d’amour dans les profondeurs de la mer Baltique !



Le capitaine Lars Tobiasson-Svartman m’a profondément ému, j’ai envie de devenir marin rien que pour vivre une telle aventure, perdu et reclus seul sur un ilot désertique entouré de glace et de vents marins.



« La mer est un rêve qui ne rend pas les armes. »
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Une main encombrante

Enfin, je découvre Kurt Wallander, et avec lui un flic humain.

Ma première lecture de Henning Mankell, de même.

C'est l'automne, novembre et la pluie et la neige...

À la recherche d'une maison pour ses vieux jours qui approchent à grands pas, Wallander trouve une main, puis le squelette entier, puis encore un autre squelette!... Des morts d'il y a longtemps, des années 1940. Pas du gâteau pour le commissaire et ses équipiers, de trouver de qui étaient ces ossements qui sont remontés du sol.

Mais ce flic a du métier et des gens qui vont l'aider à trouver.

Ce la débouchera sur une histoire triste, et un passage de Wallander très-très près de la mort.

L'histoire est courte et sans gras inutile. Elle m'a fait découvrir un nouveau personnage, de nouveaux personnages attachants que je retrouverai volontiers et confiant dans d'autres enquêtes. Promis!

De plus, une heureuse surprise m'attendait après Une main encombrante:

Wallander et moi, où Henning Mankell m'a profondément touché en me contant la genèse de Kurt Wallander et ses rapports avec sa création. Il y établit même une sorte de parallèle avec Conan Doyle. Passionnant.

Alors, pour Horusfonck et son univers-polar qui ne cesse de grandir, ce sont cinq étoiles pour la constellation Mankell. Pas moins!



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L'homme inquiet

Comment ça décalée ?

J'avoue, ma première enquête de l'illustre inspecteur Wallander se trouve être sa dernière, ai-je constaté, non sans hébétude, à la fin du bouquin.

Bon, j'en suis pas à une boulette spatio temporelle près, je découvrirai donc Wallander à l'envers.



En attendant, davantage séduite par les intuitions et cogitations existentielles de l'inspecteur vieillissant, je me suis (un peu) fourvoyée dans les lieux et patronymes locaux (moi sortie d'Agnetha, Frida, Benny ou Björn je capte pas grand-chose en suédois) et une intrigue au long cours à base de sous-marins furtifs et d'insaisissables taupes venues du froid (ou pas).



Un polar que sans ciller plus avant je qualifierais volontiers de pépère, avare en courses-poursuites et plutôt radin sur l'hémoglobine, il faut le savoir, mais une enquête rondement menée nonobstant, dans cette ambiance à la Mankell déjà observée pour ma part dans "Les chaussures italiennes". Du âpre et du caustique, du chaud et du froid, quelques godets d'antigel pour faire glisser tout ça, c'est toute l'atmosphère de cette dernière enquête aux accents d'Ikea (rien à voir avec le fakir, m'en parlez pas de celui-là).




Lien : http://minimalyks.tumblr.com/
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Les bottes suédoises

Les bottes suédoises ça ressemble aux chaussures italiennes.



Avec un héros que je juge toujours aussi pathétique, des paysages glacés qui donnent envie d'y aller, une réflexion sur le temps qui s'écoule sans qu'on puisse jamais vraiment le rattraper, sur la solitude et la vieillesse, sur les secrets de famille...



Avec un zeste de suspense en plus, un soupçon de mystère qui lui donne une vague allure de polar.

Avec une pincée d'amitié qui frôle l'histoire d'amour, une petite graine d'espoir qui redonne un peu le sourire.



D'où une demi-étoile en plus octroyée à cette suite !
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Les morts de la Saint-Jean

La Suède: un été qui atteint 23°c et son automne qui arrive en août. Il fait froid? non il fait bon!

Wallander transpire, sa chemise blanche est trempée. Quelques taches de café en plus. Il en boit énormément. Il boit aussi beaucoup d'eau et va souvent aux toilettes: il refuse de croire qu'il a le diabète.

La disparition de Svedberg et une série de disparitions ne vont pas arranger sa santé. Le lecteur a une centaine de pages d'avance quand Wallander comprend que la situation est grave pour trois jeunes soit disant partis en voyage.



Selon moi, le meilleur de la série Wallander. C'est ce que je pensais il y a 10 ans. En le relisant avec cette idée, je m'aperçois que c'est peut-être encore vrai!



Mankell mène son roman comme un thriller. Les pages se tournent vite. Mais il y a ce petit quelque chose en plus que l'on ne trouve pas chez les autres, un côté minutieux et les tâtonnements de l'enquête qui vont jusqu'à effleurer la vérité alors que le lecteur sait. Mais cela n'est pas ennuyeux pour autant. Sans doute parce que Mankell est aussi un fabuleux observateur du quotidien et un poète des paysages.

Il suffit de lire la fin du récit pour s'en rendre compte. Après le tourbillon de l'enquête qui a failli emporter son héros, celui-ci se ressource sur une île déserte vers Gotland où git une épave centenaire.



J'ai retrouvé ces noms: Svedberg, Ann-Britt, Hanson, Mariagatan à Ystad, la Scanie! Auxquels s'ajoute Thurnberg, le nouveau procureur qui met des bâtons dans les roues.



J'ai redécouvert les doutes, les colères, les problèmes de santé et la vie sentimentale brisée de Wallander.



J'ai repris goût à relire ce livre tout simplement parce qu'il est rassurant de retrouver un héros si humain dans une région si particulière.
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Daisy sisters

Eivor à la tristesse du temps de ce jour : froid, gris, pluvieux et brumeux. Elle regarde par la fenêtre.

Elle ne rêvait pas de cette vie-là. Elle aurait voulu être libre et indépendante, pas comme sa mère. Jacob n'était pas tout à fait comme les autres. Pourtant un jour il avait oublié de se protéger, juste une fois. Ils s'étaient mariés, ils étaient si jeunes. Jacob avait changé, Jacob n'était plus tout à fait le même.

Eivor comprend à retardement ce que sa mère, Elna, a subi. Elna et sa meilleure amie ont un jour, près d'une vingtaine auparavant, décider d'aller faire un voyage à vélo. La deuxième guerre mondiale gronde juste derrière les frontières de la Suède. Elles rencontreront deux soldats. Elna sera violée par l'un d'eux.

Un roman de Henning Mankell qui nous plonge dans le milieu du vingtième siècle. Plus que plonger je devrais dire nous immerge, tellement cette histoire se déroule au ralenti. Prenant le temps de notre décrire en détail les situations, les réflexions, les états d'âmes de chacun ... ou plutôt de chacune. Les femmes de cette époque n'ont pas voix au chapitre. Les hommes pour cacher leurs faiblesses, leurs petitesses les ignorent, les ridiculisent, les amènent plus bas que terre, pour mieux les enchainer, les asservir. Parfois cela est fait violemment, parfois plus sournoisement, toujours pour le profit des hommes, qui n'ont qu'une envie : satisfaire leurs petits plaisirs. On parle alors de sa femme comme de sa voiture, bien qu'ils passent plus de temps à parader devant ces dernières.

Lors de ce premier roman, la patte de Mankell est déjà là. C’est le regard d’un homme pour dénoncer la condition des femmes. Un premier roman plein de maitrise.

Nous avons enjambé depuis un moment le vingt et unième siècle. La situation-a-t-elle vraiment changé ?

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Sable mouvant : Fragments de ma vie

On n’entre pas dans cette autobiographie comme on commence les autres.

Même si j’ai, bien entendu, souvent, lu des autobiographies, alors que l’auteur n’était plus parmi nous, c’est la première fois que j’en lis une alors que la disparition de l’auteur est si récente (Henning Mankell est décédé en Octobre 2015). Et c’est bien cela qui est troublant, émouvant. Sans le vouloir, la mort apporte une force supplémentaire à ce texte.

De par la lecture de ses romans policiers ou encore à travers son roman « Les chaussures italiennes », je considérais Mankell comme un écrivain sensible, curieux, ouvert au monde. C’était un auteur que j’aimais retrouver parce qu’il décrivait le monde et ses travers avec une certaine justesse, et les caractères de ses personnages n’étaient jamais « simplistes » mais au contraire profonds, parfois noirs ou meurtris.

Si je savais qu’il avait beaucoup voyagé, notamment en Afrique, ce texte m’a confirmé à quel point il était un amoureux de la nature, soucieux de l’écologie et de l’état de la Terre que nous allions laisser à nos enfants (et cette inquiétude est sûrement d’autant plus forte lorsqu’on connaît le risque de ne plus pouvoir profiter de tout cela). J’ai aussi découvert qu’en plus de son métier de romancier, il avait été directeur de théâtre, que c’était un homme cultivé, parfois solitaire, mais aussi d’un caractère tenace et assez courageux.

Ce journal débute à sa découverte de son cancer en Janvier 2014 et sur ce sentiment de sable mouvant… Dans ce journal, Mankell nous parle de sa maladie mais surtout il navigue d’un souvenir à un autre, d'une anecdote à une autre. Il s’arrête sur des moments forts de son enfance en Suède qui vont le marquer, le façonner. Il se remémore ses lectures, ses voyages (à Paris sans un sou, après avoir décidé d’arrêté ses études), ses pièces de théâtre qu’il a mis en scène (au Mozambique notamment) mais aussi ses rencontres, ses amours, sa femme.

Tout au long de ce texte, nous sommes marqués par ses mots, ses espoirs, sa volonté de vivre, de profiter de chaque moment, d’y croire encore, malgré la fin plus proche. Nous sommes marqués par son message d’autant plus que nous connaissons l’issue.

Lorsqu’il a écrit ces lignes, noircis ces pages, lui-même avait, certes, conscience de la possibilité de cette issue proche. Et certains jours, bien entendu, on y lit son moral plus sombre, selon les résultats de ses séances de chimio, sa fatigue... Et pourtant, même si c’est la maladie qui l’a finalement emporté, c’est cet espoir que l’on retient ; c’est l’espoir qui est là, qui prime, encore, malgré tout.

C’est bien cette espérance, cette envie de vivre, cet amour de la vie, ces luttes qu’il faut mener pour en profiter qui subsistent. Qu’il nous laisse comme un témoignage, comme en héritage.

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Le cerveau de Kennedy

Un Mankell avec seulement trois étoiles ! Et oui comme quoi tout peut arriver. Pourtant « Le cerveau de Kennedy » avait de sacrés arguments en sa faveur : le sida, une Afrique qui crève à petits feux sous le regard indifférent des occidentaux, tandis la machine à faire du fric se gave grassement, la quête, l’enquête que Louise Cantor mène pour comprendre la mort de son fils Henrik et qui l’emmène sur des rivages d’une effroyable vérité.

La colère de Mankell est sincère, nécessaire même. Son intérêt pour ce continent louable. Pourtant le roman ne m’a jamais emporté comme je le pensait. La faute peut-être au personnage même de Louise Cantor qui m’a rarement ému. Trop de questions aussi qui me paraissent sans réponses. Pas inintéressant mais sur mode alternatif.

Alors pourquoi trois étoiles, me direz-vous ? Et bien parce que c’est Mankell, pardi !
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Henning Mankell et Kurt Wallander

Deux hommes sont retrouvés morts sur un canot, exécutés d'une balle dans le cœur. Les corps sont identifiés : des criminels lettons d'origine russe liés à la mafia.

Meurtriers sans visage (1994)
Les Chiens de Riga (2003)
La Lionne blanche (2004)
L'Homme qui souriait (2005)
Le Guerrier solitaire (1999)
La Cinquième Femme (2000)
Les Morts de la Saint-Jean (2001)
La Muraille invisible (2002)
Avant le gel (2005)
L'Homme inquiet (2010)

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