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Critiques de Henning Mankell (2630)
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La cinquième femme

L'automne suédois, pluvieux et venteux est la promesse d'un hiver froid et sec. Ces considérations météorologiques faites, Wallander se laisse prendre au piège d'une pluie interminable en ne prévoyant pas de pull épais dans son coffre, à côté de ses bottes, quand la première scène de crime se présente en plein air.



La poisse le poursuit à chaque investigation.



Alors quand la dynamique du crime s'emballe, l'inspecteur Wallander ne tient plus que sur les nerfs.



Le thème du justicier ou de la justicière a été déjà traité dans la précédente enquête. Seulement, Mankell oriente la réflexion sur les violences faites aux femmes par leur conjoint.



Avec l'argument implicite que puisque la société ne défend pas assez les victimes, alors la place de la justice est laissée vacante aux initiatives individuelles dont les méthodes peuvent être expéditives.



En parallèle, une milice se met en place dans les villes moyennes pour surseoir au manque de personnel dans la police. le protocole de ces milices se fait à la tête du client et ne diffère pas du combat de rue, à un contre cinq.



Le tableau paraît bien pessimiste dans une société suédoise que l'on jugeait paisible, vu d'ici.

Mais cela, c'était avant.



Avant de découvrir que dans de certaines familles, la Saint Valentin, ce n'était déjà pas tous les jours, mais qu'en guise de cadeau, c'était quand monsieur, contrarié, se présentait devant madame avec un bouquet de phalanges.



L'enquête mène le lecteur dans une course parfois haletante. Mais des redondances alourdissent le récit. La description de la famille, au coeur du maintien de la santé mentale de Wallander de plus en plus abattu, est développée de façon sensible.



Une sixième enquête dont le sujet de société fait toujours la une, hélas.

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L'homme qui souriait

Le numéro 4 dans l'ordre de parution des enquêtes. Pour le commissaire Wallander, rien ne va plus. Lors de sa précédente enquête, il a tué un homme. Et ce n'était pas une balle perdue.

Le résultat de ce traumatisme, c'est 18 mois d'arrêt, des voyages alcoolisés et une pause de quelques semaines, presque sobre, à Skagen dans le Jutland avec des journées passées à arpenter, tête baissé, la plage sous un brouillard tenace.

Pas vraiment enclin à tourner les serviettes ou faire la chenille qui redémarre.

C'est là, qu'un ami le retrouve pour lui parler d'une affaire, qu'il décline. Pas d'énergie.

Quand cet ami meurt quelques jours après, c'est l'électrochoc et le retour au commissariat d'Ystad devant des collègues médusés.



J'ai apprécié cette enquête qui, souligne une fois de plus les aléas de la vie quotidienne d'un commissaire de province, dépassé dans sa vie familiale mais téméraire dans son boulot.



Survolté de surcroit, quand il est confronté à une organisation du crime qui dépasse les frontières de la Suède.



Il est le petit caillou dans la chaussure des puissants, ici, un grand patron d'une multinationale.



L'évolution des personnages récurrents est une des réussites. La nouvelle recrue est une femme enquêtrice, Ann Brit. Sa venue déstabilise les mâles du commissariat qui voit en elle une menace. Même le bon Kurt qui adopte un ton professoral avec elle, oublie les règles élémentaires de politesse.



Cet ouvrage m'a paru moins réussi que les autres sans doute à cause du méchant sans nuance, qui concentre tous les clichés du patron sans coeur.



Mais, il y a toujours la redécouverte de la Scanie pour le cadre et les rebondissements pour le suspense.

Finalement, après cette bonne lecture, l'homme qui souriait, c'était moi.
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Le dynamiteur

Henning Mankell est un poète de l'âme.



C'est l'histoire d'un homme simple, Oskar Johansson, en paix avec lui-même, pensant d'abord, espérant ensuite, que le monde dans lequel il vit l'est aussi.



Oskar, né en Suède en 1888, est dynamiteur et le restera toute sa vie malgré l'accident qui l'amputera d'un oeil et d'une main. Aux côtés d'Elvira, sa femme, il traversera la première moitié du 20ème siècle. Ils ne se parlent pas beaucoup mais un lien invisible, indéfectible unit ces deux personnes jusqu'à la mort. L'amour peut-être ? Oui, un amour modeste, comme eux, sans vague ni conflit. Pourtant, des conflits, Oskar les connaîtra. A travers la radio, les conflits du monde... la première guerre mondiale, puis la seconde. Il se demandera souvent pourquoi les hommes sont devenus fous.



Issus d'un milieu social défavorisé, Oskar et sa femme se trouvent tout au bas de l'échelle sociale. Leur travail, bien que dur et pénible, ne leur apporte que le strict minimum pour ne pas mourir de faim. C'est alors qu'il prête une oreille aux discours socialistes, qui font miroiter une vie meilleure en Suède, en ce début de siècle. Mais les années passent, les discours sont les mêmes et rien ne change. Faut-il tant de temps pour que les choses bougent ? Alors Oskar se tourne vers le communisme, les meetings et les actions étant plus directes. Qui sait ? Oskar s'interroge, cherche des réponses et continue son petit bonhomme de chemin, sans plus attendre rien de personne.



Oskar et Elvira auront trois enfants qui ne manqueront ni d'amour ni du nécessaire pour réussir dans leur vie, comme on dit. Malgré le fait que, pour la nouvelle génération, le matériel ne fait pas défaut contrairement à leurs parents, Oskar s'interrogera toujours sur le contrepoids de cette amélioration. L'entr'aide entre les gens n'existe plus, le peu qu'ils avaient étaient encore partagé avec l'ami, le voisin. Désormais, les gens sont seuls et ont peur. Peur de perdre ce qu'ils ont acquis et le chacun pour soi pointe le bout de son nez.



C'est l'histoire d'un homme simple, Oskar Johansson, qui toute sa vie se sentira un homme sans importance, parfois un homme important, puis comprendra que tout est réglé pour qu'il reste sans importance.



"Mais je n'ai pas perdu espoir. Je crois que toi, tu seras là pour voir toute cette société partir en fumée comme d'un seul coup de dynamite. Et alors tu leur diras bien le bonjour de ma part."
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Daisy sisters

Coup de coeur pour ce premier roman de l'auteur dont je n'avais encore lu qu'un thriller! Effectivement, pour moi, Henning Mankell était classé (sans doute à tord) uniquement parmi les auteurs de policier et thriller… Avec ce roman là, je découvre tout autre chose et ces pages m'ont emportée loin dans les réflexions, m'ont passionnée faisant naître bien des émotions, et m'ont permis d'appréhender tout un pan d'histoire de la Scandinavie.

C'est dire, je l'ai fini «à petites doses», presque page après page car je ne voulais pas en sortir. Je souhaitais rester avec ces personnages tellement humains qu'il a su créer.



Publié en 1982 en Suède, le récit retrace le destin de deux femmes, mère et fille, entre les années 1941 et 1981, soit 40 ans mêlant la petite et la grande Histoire. Jeunes filles naïves et la tête pleine de rêves d'avenir, elles deviennent mère sans le choisir, puis épouse et doivent travailler pour s'en sortir. Elles entreront à tour de rôle dans la classe ouvrière où la place de la femme n'est pas toujours appréciée.

La condition féminine semble tenir à coeur à l'auteur car il en démêle ici les tenants et les aboutissants. Il le fait de façon très pudique sans jamais juger, juste faire apparaître. Subissant le désir des hommes, en manque d'affection, soumises à des maternités non choisies, obligées de refouler leur rêve de jeunesse, nous avons là de magnifiques portraits de femmes plein d'humanité. Bien qu'elles n'aient pas décidé d'être mère, elles aiment toutefois leurs enfants et les élèvent du mieux qu'elles peuvent. Ce qui m'a frappée, c'est la difficulté de communiquer entre mère et fille, quelle que soit l'époque (entre Dagmar et Elna, entre Elna et Eivor, puis entre Eivor et Linda). C'est aussi cet éternel recommencement comme si le destin devait se répéter d'une génération à l'autre.



A travers ce récit, transparaissent des idéaux sociaux et politiques par le biais de nombreuses références à la Grande Histoire. On suit l'évolution de la société sur 40 ans, traversant la Seconde Guerre Mondiale, la société de consommation puis celle qui connaîtra les débuts du chômage. On évoque les conflits avec la Norvège et le Danemark au cours de la guerre, l'émigration finlandaise puis yougoslave dans les usines, mais aussi de nombreuses références culturelles mondiales, surtout musicales.



J'ai beaucoup aimé la dimension chorale que revêt régulièrement le récit. L'auteur s'interroge sur tous ces thèmes et pose directement les questions comme si l'on entendait les personnages s'exprimer ensemble au même moment, par exemple lors d'un nouvel an (p. 63)



La nature n'est pas oubliée et Henning Mankell nous offre de splendides descriptions du cadre extérieur, des paysages pétris de froid, souvent liés aux réflexions des personnages.



Bien des phrases de ce roman restent gravées dans ma mémoire! Profond, émouvant et troublant à la fois. Inoubliable!
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Les chaussures italiennes

Tranche de vie étonnante et inattendue. Je connaissais Hening Mankel entr'autre pour ses polars mais la il m'a scotché. Que peut-il se passer de passionant sur une ile déserte habitée par un homme de 66 ans accompagné d'une chienne et une chatte agées toutes les deux?

Et bien il s'en passe des choses, graves, bouleversantes, émouvantes qui vont sérieusement le secouer cet homme la.

Pour ceux qui aiment les tranches de vie(s) ça vaut vraiment la peine d'être lu.
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Les chaussures italiennes

Je termine ce livre et je me sens orpheline...

Je suis bouleversée au plus haut point. Une histoire forte, poignante, cruelle parfois; mais aussi tendre, douce, tellement humaine. L'auteur merveilleux écrivain a su décrire la solitude dans tout ce qu' elle a d'insupportable et de réel, avec l'espoir d'un avenir meilleur. Une histoire d'hommes, de femmes, où la souffrance, la douleur, les chagrins, la haine, le pardon et l'amour habitent chaque mot, chaque phrase sans jamais plomber le lecteur.

Chapeau bas Mr Henning
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Le retour du professeur de danse

Je passe d'un extrême à l'autre en ce qui concerne les polars, puisque après la tranquilité de l'écriture de Colin Dexter, je me replonge dans un polar de Mankell.

Pas de Kurt Wallander dans ce récit mais malgré cela, le suédois nous offre une fois de plus un héros déprimé. Mais il a une bonne raison de l’être : Stefan Lindman souffre d'un cancer de la langue et doit bientôt commencer une radiothérapie. Pessimiste, le policier âgé de 37 ans se voit déjà mort avant d'atteindre la quarantaine. Pour ne rien arranger, Stefan n'a pas de famille ou presque : ses parents sont morts, ses soeurs vivent loin et se soucient peu de lui. Seule une petite amie occasionnelle est là pour le réconforter, mais Stefan s'éloigne d'elle dès qu'il apprend sa maladie.

Pour se changer les idées, le jeune homme décide de s'intéresser à la mort de son ancien collègue. Alors qu'il est en arrêt-maladie, Lindman se rend dans les bois où vivait Molin et commence à se mêler à l'enquête. A cette occasion, il rencontre Giuseppe Larsson, le policier chargé de l'enquête. Et même si Stefan n'a normalement pas le droit de participer à l'enquête, les deux hommes vont collaborer.



L'ambiance de ce polar est assez sombre, mais elle est aussi très prenante. On se retrouve plongé dans l'automne suédois, dans des bois sombres et isolés où plusieurs personnes ont trouvé la mort : de quoi donner des frissons aux plus sensibles. Mais Mankell fait des merveilles dans ce polar. Contrairement à son habitude, il nous dévoile presque directement l'identité du meurtrier de Herbert Molin. Nous suivons alors pas à pas le chassé-croisé entre la police et le coupable, tout en essayant de deviner le mobile du meurtre (qui ne nous est pas révélé). Et puis, Molin n'est pas la seule victime : d'autres personnes sont en danger et on ne sait pas forcément qui les menace ni pourquoi.

Mankell profite également de ce polar pour dénoncer la collaboration de la Suède avec les Nazis : il n'hésite pas à nous révéler les bassesses de ces Suédois qui, croyant leur pays en danger de perdre son identité à cause des étrangers, n'hésitaient pas à rejoindre les rangs des SS et de l'armée allemande.

En bref, Le retour du professeur de danse est un excellent polar et permet de passer quelques bons jours en compagnie d'une bonne intrigue très bien maîtrisée par Mankell.
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L'homme qui souriait

Kurt Wallander ne se présente plus.

Un brin étranger à sa propre vie, un tantinet dépressif, le commissaire suédois se fond dans les hivers sans fin de la Scanie contemporaine, pose sa silhouette d'anti-héros dans les obscurités nordiques qui écrasent l'âme, tel un ciel baudelairien.

Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle…



Après avoir mené un combat contre la dépression en arpentant sans fin la même plage, après avoir annoncé sa démission, Wallander reprend du service, l'âme plombée par l'acte d'avoir précédemment donné la mort et la culpabilité exacerbée. Refuser son aide à un ami qui meurt assassiné est peu anodin même si l'on est pas homme à faire étalage de ses émotions.



Mankell met ici en scène une confrontation entre l'homme pugnace aux épaules qui ploient et l'homme charismatique qui sourit. Entre le flic banal et le puissant. Entre le fonctionnariat et les multinationales. C'est le petit commissariat contre l'inaccessible château.



Toujours écartelé entre son goût pour la solitude et la nécessité du travail d'équipe, Wallander mène son enquête comme cela lui chante, l'intuition aux aguets. Ce qui lui réussira malgré le constat amer d'une Suède qui change, plus violente, moins morale. Ainsi va le monde, ici comme ailleurs.



J'ai accompagné Wallander pour la première fois. Sans déplaisir. Mais avec la même retenue que le bonhomme.

Comme si je ne parvenais pas à emplir mes poumons de l'air hivernal, comme si je ne parvenais pas à goûter pleinement cette Suède brouillardeuse. Moins glaciale que l'Islande d'un Indridason, moins charnelle que la Louisiane d'un Burke, la Suède de Mankell évoque à peine les tempêtes qui balaient les terres. Je n'ai pas entendu les pas crisser dans la neige, les hurlements du vent qui siffle durement.

Peut-être est-ce parce que Mankell m'avait séduite dès les premières lignes.

"Le brouillard. Comme l'approche d'un prédateur silencieux."

Dès la première page, l'élément naturel devenait personnage. Wallander l'affrontait. Dès les premières pages, le commissaire donnait à voir une faille, son angoisse dans le brouillard blanc.



Quant à l'enquête elle-même, servant à épingler la mondialisation au service du crime, le grand capital blanchissant à tour de bras ses profits immoraux, avait-elle besoin d'un personnage aussi stéréotypé qu'Harderberg à force de l'avoir figé dans le mystère et l'inhumanité? Le méchant désincarné devient plus une figure du mal qu'un dirigeant pourri. La dénonciation perd hélas de sa force.

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Les chaussures italiennes

Une histoire étonnante dans une atmosphère déconcertante : de rebondissements en rebondissements on finit par éprouver de l'empathie pour cet homme qu'un évènement plus qu'improbable fait sortir de sa léthargie dépressive et de sa misanthropie. Une belle histoire de rédemption sous la plume d'un as du polar qui se révèle également un as du roman d'introspection !
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L'homme qui souriait

C’est le premier livre de l’écrivain que je lis. C’est un polar où il n’est pas question d’un super flic qui doit arrêter un super délinquant. Aujourd’hui ça devient la mode et Mankell sait éviter cette tendance. Ce qu’il y a d’original dans le livre, c’est qu’on suit le commissaire Wallander pas à pas sans jamais le quitter d’un iota, dans ses méandres de psychologie (légères) , de doutes, dans son enquête qui avance péniblement, fastidieusement (pas de preuve , pas de témoin – rien du tout pour élucider deux crimes) alors on épluche tout ce que l’on peut trouver sous la main. L’auteur rend cohérent et surement réaliste le travail d’enquêteur policier que ce soit en solo ou en équipe. On accompagne durant tout le livre Wallander soumis aux incertitudes de sa vie et de son travail. Trouver le responsable d’un meurtre effectué de main de maître doit s’avérer délicate et Mankell le transcrit bien. Être un flic, c’est pas juste dégainer son arme et dire ‘ haut les mains ‘ . C’est surtout un travail d’investigation.

(question : ne pourrait-on pas dire ‘ hautes les mains ‘ lorsqu'on arrête un individu masqué ? )



L’auteur sait aussi tenir en haleine son lecteur, rebondissements, actions, …, le tout en pays nordique… On y parle aussi de l’aura médiatique et de sa face sombre, le pouvoir du monde des affaires qui influence les jugements et corrompent les institutions. Le rythme du livre pourrait paraitre décevant pour certains, mais l’atmosphère nous plonge dans un brouillard constant et ce n’est pas déplaisant.

Un bémol quand même : l’enquête piétine donc du début jusque la fin (avec lenteur et parcimonie) et arrivé à la fin, tout à coup ça file très vite ! Trop vite. Un peu bâclée quand même (la fin – pas le livre).

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La cinquième femme

La cinquième femme, une excellente intrigue pour Wallander que je retrouve avec plaisir.

Une fois de plus, Wallander va mener son enquête à sa façon et notre fin limier, ne s'en laissera pas compter.

Dans cette histoire, on connaît dès le début qui est le tueur en série.

Mais qui et pourquoi ?

Peu à peu, au fil de l'enquête, on va découvrir le passé des victimes qui ne sont pas si innocentes que cela. La société suédoise est bien dépeinte ainsi que son évolution. Celle-ci se dirige vers une société de consommation, de violence et plus particulièrement celle faite aux femmes.

Suite au décès de son père, Wallander doit faire face au deuil et avancer, car la vie continue et cette enquête compliquée ne doit pas attendre.

Le rythme est assez lent mais on se laisse porter par cette enquête et le personnage de Wallander qui est toujours aussi attachant.

Un roman avec un temps automnal, où une atmosphère sombre et lourde s'insinue tout au long du roman.

Ce n'est pas ma première incursion dans l'univers de Henning Mankell, mais certainement pas la dernière. Je continuerai donc à suivre cet auteur.
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Une main encombrante

Il en a marre, Wallander ! marre du métier, marre des gens, marre de vieillir, marre de cette société qu’il ne comprend plus, marre de la ville aussi. Il se cherche une maison à la campagne où il pourrait passer une retraite bien méritée avec le chien qu’il adoptera. Voilà qu’un de ses collègues, Martinsson, lui propose d’acheter la maison de son beau-père qui vient de mourir et lui en confie les clés pour qu’il aille la visiter. Et dans le jardin, Wallander trébuche sur quelque chose : le squelette d’une main !

***

Comme souvent chez Henning Mankell, l’enquête avance lentement. Amitiés et inimitiés influent sur son déroulement et les policiers disposent de peu de moyens. On est au plus près du travail de la police : tâtonnements, fausses pistes, déception et frustration avant que tout ce travail ne porte enfin ses fruits. De plus, Wallander est un peu déstabilisé par le fait que sa fille travaille dans le même commissariat que lui. Comme elle vit toujours chez lui, ils partagent deux solitudes et se côtoient avec prudence. Chacun aime l’autre, mais l’autre l’exaspère fréquemment… L’enquête oblige le policier à remonter loin dans le temps, jusqu’à la Seconde Guerre mondiale. Elle met en lumière la société suédoise de cette époque et, entre autres, sa frilosité envers les étrangers.

***

Une bonne surprise que ce court roman. Il s’agit en fait d’une nouvelle que l’auteur a remanié après son adaptation télévisée. Mankell, dans un avant-propos, nous précise que Une main encombrante se place chronologiquement en avant-dernière position de la série, juste avant L’Homme inquiet, et nous avertit qu’il n’y aura pas d’autre enquête avec Kurt Wallander. Dans une passionnante postface intitulée « Wallander et moi », l’auteur nous explique quelles sont ses relations avec son personnage, mais aussi avec certains de ses lecteurs. Il nous confie ce qui, selon lui, a fait le succès de Wallander et donne des indices de ce qui motive son évolution psychologique. Un éclairage inhabituel qui me fait réaliser qu’ils me manquent tous les deux…

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Les chiens de Riga

Je lis les romans de Mankell comme ils viennent, sans tenir compte d'une quelconque chronologie et, à la lecture de celui-ci, apparemment, j'ai tort.



Ce n'est pas le Kurt Wallender habituel, plus espion que policier, dans un pays à la recherche d'un nouveau souffle, de sa liberté.

L'homme est désorienté, perdu, sans repère, alors qu'il nous a habitué à sa bonhommie, ses assurances, sa réflexion, ses intuitions, son sens du devoir, ses silences, ses décisions, ses appréhensions et son petit monde, son ex, son père, ses collègues, sa fille. Certes, ils y sont, différemment, moins mixés dans la trame, moins obsédants, présents sans l'être.

Il vient de perdre Rydberg, son maître, son mentor, son Pygmalion et ses questions si elles convergent, encore, vers Rydberg, sont moins applicables là où se trouve Wallander.



J'ai été déçu, ce qui ne retire rien au style de Mankell, égal à lui même, tranquille, sans jamais être ennuyeux. En fait, je n'ai pas su me dépayser, j'ai focalisé sur un acquit des aventures de Wallender, j'attendais Ystad, la Suède, une enquête de doutes, de rebondissements, les collègues habituels, un Wallender égal à lui même fédérateur et rassurant, calme et déterminé, bref notre Wallender.



Pourtant des rebondissements il y en a, l'enquête existe, elle est palpable, des gentils paumés et des méchants agressifs au double jeu en font partie, Baiba, il fallait bien la rencontrer pour qu'elle hante les rêves de Wallender dans les autres bouquins.



La force d'écriture de Mankell, c'est d'avoir su créer un héros en tous points semblable au commun des mortels, comme moi. Il n'y a pas ce sentiment dans Les chiens de Riga !



Donc mea culpa, je suis passé au travers, peut-être, mais c'est le moins bon, pour moi des Wallender.
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Tea-Bag

Un livre profondément humaniste! Henning Mankell donne voix à trois jeunes filles immigrées de provenance différente, qui divergent également dans leurs attitudes et leurs opinions. Elles racontent leur histoire comme si elle n'était pas la leur, et qu'elle appartenait à quelqu'un d'autre. Le souci dans ce livre n'est pas que de creuser dans le passé de ces filles, toutes formes de douleurs ou de malheurs auxquels elles ont été confrontés. Raconter comment elles ont pu échapper à toutes ces atrocités qu'elles ont connu sur leur route vers la Suède. Mais c'est de les voir essayer de s'en sortir dans cette Suède où elles se sentent complément désorientées, déséquilibrées. Dans leur naïveté, elles ne pensent qu'à survivre par tous les moyens possibles, puis elles s'accrochent à toute chose qui se présente à elles, tout en aspirant à un bel avenir. Puis de l'autre côté il y a ce poète qui souffre non pas de problème de fuite, d'intégration, d'inconfort ou encore d'exil quelconque mais sa souffrance est à l'intérieur de lui. Il est en panne d'inspiration. En plus, son éditeur lui demande d'écriture un polar car la poésie ne se vend plus. Jesper Humlin ne s'y sent pas capable, en même il a peur de se dénaturer. Dans le souci de vouloir se convertir, Jesper Humlin, en croisant le destin de ces trois filles, trouve une piste pour son nouveau livre... entre une Tea-bag aux multiples facettes, une Tania à qui aucune porte ne peut résister et une Leila qui se déplace toujours avec tout un bataillon de sa famille...son projet va certainement affronter de l'orage...

La magie de l'écriture de Mankell est nous faire vivre le trouble qui se développe différemment entre ces deux mondes. Le croisement produit des étincelles, mais de part et d'autre il y a comme une crise d'identité, entrainant mensonges, doutes, manipulations et déviations. J'ai aimé le travail des personnages qui, au départ, entretiennent des relations tumultueuses, peu à peu, le fait que chacun essaie de se dépouiller de tout artifice et de se révéler soi-même, ils arrivent à s'acceptent et aussi à accepter les autres. Bien que le livre m'ait plus mais Tea-Bag ne figure pas parmi les livres top de l'auteur!
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Une main encombrante

Après trente ans dans la police notre ami Wallander se sent fatigué. Il aspire à sa retraite. Notre ami rêve d'une maison dans la campagne avec un chien. En train de visiter une ancienne ferme, il se dit que celle-ci serait parfaite pour réaliser son rêve. Refaisant Le tour du jardin tout à fait défraichit, il trébuche pense-t-il sur une racine mais en regardant de plus près il s’aperçoit que c’est une main. Son rêve se brise au lieu d’une maison il va enquêter avec sa fille Linda sur les os retrouvés dans ce jardin. Ils vont devoir remonter dans le passé, oui mais jusqu’où vont-ils remonter. En fin du livre Henning Mannkell nous dévoile comment il a créé le personnage de Wallander. Très beau récit de notre auteur.



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La cinquième femme

Oufff!!! On souffle grandement à la fin non pas parce que le rythme soit accéléré, ou que l'enquête soit aussi époustouflante, bien au contraire l'enquête est menée tout paisiblement, les morceaux de puzzle se rassemblent tout doucement, l'auteur ne bifurque pas avec son intrigue sur des fausses pistes, tout détail est un matériau dont il se sert pour bâtir son édifice et mérite d'être minutieusement examiné, mais on souffle parce que la cinquième femme n'est qu'une ombre qu'on poursuit sans savoir ce que c'est, c'est pleinement au bout de ces 600 pages qu'on arrive à cerner la mystérieuse femme, dont la progéniture est une arme à exterminer les hommes macho, après qu'on l'ait flairé au prologue. Si Henning Mankell prend tout son plaisir d'installer les choses, les personnages, les situations dans une démarche à la caméléon, le lecteur prend également plaisir à se familiariser avec Wallander et son équipe où le travail, décentralisé et très méthodique, nous fait vivre les choses dans une atmosphère plus que naturelle. Ce fut un paisible moment de lecture!
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Les chaussures italiennes

A 66 ans, Fredrik vit en ermite sur sa petite île. Il ne reçoit d'autres visites que celle de Jansson, le facteur hypocondriaque de l'archipel ; cinq fois par semaine en été et trois fois par semaine en hiver à bord de son hydrocoptère. Cet ancien chirurgien mène une vie bien monotone avec ses deux animaux (une chienne et une chatte) dans cette maison qui fut celle de ses grands-parents. Il se baigne tous les jours dans son trou dans la glace ou dans la mer en été et tient un journal de bord.

"Je descends dans mon trou noir pour sentir que je suis encore en vie. Après le bain, c'est comme si la solitude refluait un peu".



Mais un beau jour, une femme vient troubler cette quiétude apparente, et pas n'importe quelle femme ! Il s'agit d'Harriet, son amour de jeunesse qu'il a lâchement abandonné 37 ans plus tôt. Mourante, cette dernière exige qu'il tienne une promesse faîte il y a presque quatre décennies : lui montrer un petit lac forestier où il s'était baigné dans sa jeunesse avec son père. Fredrik est perplexe, à la fois heureux de revoir Harriet, "bien que différente c'était la même femme que j'avais connue et aimée autrefois"; mais également inquiet qu'elle lui reproche son attitude de l'époque et qu'elle lui demande des explications.

Nos deux sexagénaires prennent la route en direction de ce petit lac près de la montagne Aftonlöten, mais ce qui attend notre homme est bien plus qu'une escapade à la montagne. Harriet lui révèle un secret qui va changer sa vie à tout jamais...



Les chaussures italiennes n'est pas seulement l'histoire d'une vie mais de plusieurs. Celles de trois femmes qui ont compté dans la vie de Fredrik. Ce roman parle de la vie, du passé, des regrets, de la solitude mais aussi d'espoir et d'amour, toutes ces émotions qu'Henning Mankell aborde avec beaucoup de lucidité. La Nature grandiose renforce les sentiments des ces personnages à l'âme tourmentée, qui voient leur vie défiler devant leurs yeux sans en être pleinement acteurs. Un très beau roman, à l'écriture fluide, sans fioritures, qui vous touche en plein cœur. Je pense que je prendrais plaisir à relire ce livre dans quelques décennies, quand m'approchant de l'âge de Fredrik, je pourrais à mon tour faire un bilan de ma vie.
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Profondeurs

Octobre 1914, première guerre mondiale, la Suède risque de perdre sa neutralité et d'être entraînée dans la guerre à cause des affrontements maritimes entre L’Allemagne et la Russie.

Lars Tobiasson-Svartman, capitaine hydrographe, reçoit la mission de sonder la mer Baltique et de rechercher de nouvelles voies navigables du nord au sud à travers l'archipel d'Ostergötland. Etre étrange, maniaque du contrôle, obsédé par les distances, obnubilé par les profondeurs et les mesures en mer pour tracer ses routes, il prend soin de maintenir entre lui et les autres une certaine distance.

Au cours de ces missions en mer ou sur la glace, le capitaine Lars deviendra l’amant d'une femme ermite qui vit sur l’îlot d’Halskär. Très vite, elle l’obsède et pour la revoir, il invente des missions secrètes, fait des allées et venues fréquentes entre l'île et Stockholm. Ses mensonges font dévier sa raison et l’emportent loin du refuge de certitudes qu’il s’était construit.

Le capitaine commence alors une longue descente aux enfers de la passion jusqu’à la démence.

Le lecteur est prisonnier de cette lente descente, entraîné dans les profondeurs de son côté obscur.

Parallèle évident avec un autre protagoniste de Mankell, Fredrick Welin, le chirurgien solitaire des Chaussures italiennes : deux hommes tourmentés, perdus sur leur île glacée.

« Profondeurs » de Henning Mankell est un roman noir écrasant qui transforme le lecteur en brise-glace, l’obligeant à lire comme il avancerait dans la banquise. Éprouvant.

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Les chaussures italiennes

Entre les mains de Mankell même une histoire banale devient un très agréable moment de lecture.



Le récit dépeint merveilleusement le portrait intérieur du personnage principal et son errance intellectuelle et affective.



Cette fois-ci l'auteur devient compositeur pour nous faire découvrir un merveilleux univers, et nul besoin d'avoir l'oreille absolue pour vibrer!
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Les chiens de Riga

Cher Wallander

Je vous retrouve donc, et plus vite que prévu !! C’est qu’il y avait urgence, mes lectures du moment finissaient par me désespérer ; il me fallait revenir au plus vite à une valeur sure. Et vous fûtes à la hauteur.

Souvenez-vous, meurtriers sans visages m’avaient laissé une bonne impression, et si je vous avais trouvé quelques petits péchés de jeunesse, j’avais trouvé de sérieuses bases pour de futures bonnes et passionnantes aventures. Et c’est bien d’aventure dont il s’agit ici. A une époque que les moins de vingt-ans ne peuvent pas connaitre, vous voilà embarqué un peu malgré vous en Lettonie à l’ère post -soviétique, dans un climat politique et social pas très clair. Vous nous entrainez donc dans une chasse à l’homme à la fois intrigue policière, poudrière diplomatique, et un roman d’espionnage ; le tout dans un pays, encore pas tout à fait un pays à part entière, où tout est à refaire, et à construire. Vous avez parfaitement remis le climat politique et social de l’époque.

Je retrouve le commissaire humain qui m’avait séduite dès le départ, et déjà vous semblez plus à l’aise en vous livrant davantage, en fendant l’armure parfois. Rydberg, votre ami récemment disparu, occupe vos pensées, il vous manque, vous lui parlez, cherchez auprès de lui les réponses à vos doutes. J’ai comme la nette impression que le charme Balte ne vous a pas laissé de marbre….

Commissaire tenace, curieux, courageux à l’extrême, fidèle en amitié, vous n’en restez pas moins un humble avec ses faiblesses, et ses peurs.

Vous m’avez fait voyager dans le temps et l’espace, m’avez remis dans de meilleures dispositions. Une valeur sure, vous-je !!!

Nous nous retrouverons donc, prochainement ; j’ai prévu de quoi remédier à mes futures pannes de lecture.

@ bientôt commissaire….


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Deux hommes sont retrouvés morts sur un canot, exécutés d'une balle dans le cœur. Les corps sont identifiés : des criminels lettons d'origine russe liés à la mafia.

Meurtriers sans visage (1994)
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