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Critiques de Herbjørg Wassmo (461)
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Ces instants-là

Ces instants-là sont tous les moments qui reviennent en mémoire à l’auteure lorsqu’elle se retourne sur sa vie, en commençant par l’entrée au collège. Elle fait des études, devient institutrice, se marie, commence à écrire, cherche à diriger sa vie. Cela pourrait être monotone, cette suite de courts chapitres de la vie d’une femme, c’est tout simplement passionnant, en partie parce qu’elle est norvégienne, et que le léger décalage de quotidienneté avec des épisodes de vie d’une femme française apporte quelque chose à la lectrice, mais aussi parce qu’elle raconte particulièrement bien, formidablement bien, sans entrer dans les détails, en éludant avec élégance certains moments, qu’ils soient trop douloureux ou trop communs… Elle exprime avec intensité, mais pudeur, comment elle était littéralement poussée par son enfance difficile, à avancer dans la vie, à devenir écrivain, comment ce drame de l’enfance lui a laissé à jamais une méfiance immense envers les hommes. Admiratrice de Simone de Beauvoir, et du deuxième sexe, elle est pourtant mal à l’aise lorsqu’elle se retrouve seule à Paris, pour quelques jours, c’est toujours ce sentiment d’inquiétude qui la poursuit.

La langue utilisée par Herbjørg Wassmo n’est pas commune, on ne rencontre pas un tel style tous les jours, avec ses phrases courtes et percutantes, et la traduction en rend très bien la musicalité, me semble-t-il… Je ne dis pas que ce récit plaira à tout le monde, mais si vous aimez les romans de cette auteure, par lesquels il est sans doute plus facile de l’aborder, vous pouvez pousser sans crainte la porte de ses souvenirs.
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Ces instants-là

Il fallait bien que cela arrive...



J'ai tout lu de Herbjørg Wassmo, de ses cycles romanesques enracinés dans l'histoire de la Norvège à ses derniers livres plus contemporains, plus personnels également. J'ai aimé ses sagas sombres aux destins de femmes dures à l'ouvrage, et voir l'auteur s'autoriser le partage de sa propre histoire familiale dans des fictions de plus en plus autobiographiques. J'ai aimé découvrir le Nordland, son quotidien âpre et rugueux, ses populations industrieuses et opiniâtres, au labeur tourné vers la mer, la lenteur de la narration des destins individuels créant une ambiance très dépaysante. Au fil de ses livres, le thème récurrent de l'enfance meurtrie se décline à travers des personnages attachants, au parcours souvent dramatique.



Aimer lire Herbjørg Wassmo était donc un postulat acquis, jusqu'à Ces instants là.



Mon cerveau a refusé de faire l'effort, en dépit de ma persévérance. Le parti pris d'écriture d'une histoire en demi-mots, laissant des questions sans réponse, des personnages juste esquissés, rendus transparents par leur anonymat, des sentiments exprimés de façon trop lyrique. J'ai eu l'impression d'une course de fond où je devais me maintenir à flot pour accompagner le parcours d'une femme, de l'enfance jusqu'à l'accomplissement adulte. Un parcours découpé en instantanés thématiques, se débarrassant de la narration chronologique. Bien sur, l'écriture est souvent très belle, originale, mais l'émotion m'a semblé sacrifiée à l'élégance stylistique.



Un livre introspectif, habité de l'intérieur, qui se démarque dans la bibliographie de H. Wassmo. Le livre sans doute le plus personnel de l'auteur, porté une écriture et un style exigeants, une intimité qui se mérite pour le lecteur.



Me concernant, ce fut un peu une corvée.

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Ces instants-là

Moi qui adore les livres de cette auteure, je suis déçue par cette nouveauté.

De cours chapitres sur la vie d'une femme prise entre l'envie de vivre sa vie d'écrivaine solitaire et la vie familiale "imposée".

Une femme tourmentée. Un livre pesant, sans beaucoup de rythme. Il y a tout de même des passages intéressants et avec beaucoup de mélancolie.

A lirer si vous êtes de bonne humeur :)
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Ces instants-là

Ce magnifique roman raconte la vie d'une femme sans jamais mentionner son prénom. La vie d'une femme qui pourrait être celle de n'importe quelle jeune enfant, devenue mère trop tôt et qui se construit malgré un père dominateur et une mère qui s'éloigne. On observe à travers ces mots délicatement choisis, la renaissance après la douleur d'une blessure, l'espoir d'une nouvelle chance et la concrétisation d'un projet d'écriture... Ce livre étonnant mais bien construit, inspire et suscite la réflexion sur ses propres engagements dans un monde fragile où la désillusion l'emporte parfois sur le rêve.
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Ces instants-là

Comme Cent ans, du même auteur (fantastique bouquin, à lire !), c’est une histoire de femme, au singulier cette fois. Histoire d’une femme, dont on a la tentation, à cause du style froid et de l’opinion de personnages à l’esprit étriqué, de confondre la force de caractère avec de l’insensibilité. D’autant qu’avec une histoire se passant en Norvège, il y a presque risque de choper des engelures rien qu’en tenant le livre. L’avantage de suivre cette femme sur le temps long, c’est son cheminement, que ce soit comme femme, comme écrivain, comme mère aussi.



« Tu pourrais témoigner un peu plus d’amour, affirme-t-il en plongeant en elle de grands yeux fixes. Sans paupières, juste des boules rondes menaçantes. Des globes.

Amour, c’est un très grand mot, murmure-t-elle comme pour s’excuser.

Mais c’est ce que tu devrais ressentir. Naturellement pas comme si tu y pensais tout le temps, mais assez souvent pour avoir mauvaise conscience à cause de ce que tu ne ressens pas, tempête-t-il. »



C’est cette volonté de vivre pour elle-même qui crée, page après page, des conflits avec… à peu près tout le monde. Avec les femmes qui ne comprennent pas, mais surtout avec les hommes. Peu, d’ailleurs, s’en sortent avec les honneurs. A désespérer de la gente masculine, des relations de couple et des mentalités moyenâgeuses.



« Tu fais preuve d’une singulière capacité à tomber sur des hommes minables, remarque l’auteur.

Et que dois-je y faire ? demande-t-elle en s’efforçant de camoufler que l’incident occulte encore ses pensées.

Il faut les ignorer. Ils ne sont pas à toi. Ne les laisse pas avoir l’occasion de croire d’un organe sexuel et des mains suffisent.

Dois-je soupçonner tous les hommes ? M’abstenir de leur parler ?

Non, mais il faut leur montrer qui tu es dès le premier instant, affirme Simone. »



Il me faut toujours un peu de temps pour me faire à ces styles dépouillés, durs qui semblent vouloir mettre un mur (transparent sinon c’est pas pratique) entre le lecteur et le personnage, qui refusent de coller un prénom qui conduirait plus facilement à de l’attachement. Pour donner au personnage un côté plus universel ? J’entends aussi parler d’autobiographie romancée, mais je ne suis pas un intime d’Herbjorg, je me garderai de toute (brève) analyse (de comptoir).



Les chapitres sont très courts, comme les phrases, déroutant au premier abord mais sans doute nécessaire alors que tant de chose se passent dans la vie et la tête de cette femme. Herbjorg Wassmo évite l’écueil du tout factuel et s’attarde sur les réflexions de la femme sur son rapport a son mari, sa famille et surtout à son propre épanouissement personnel. A la fin de la lecture, le livre ne pourrait mieux porter son nom.



« -Tiens-toi à l’écart de ma chaise ! Ils rigolaient ! Tu n’as pas vu ?

À cet instant, elle voit qu’il est figé dans ses petites routines masculines rassurantes, sans saisir que le monde saigne. Et d’un seul coup, elle grandit à ses propres yeux pour prendre des dimensions qu’il ne saurait contenir. »



Un style subtil, poétique même, et toujours juste. Des phrases magnifiques, au point que la concision du style n’est plus dur ou froid, juste une nouvelle couleur a la palette d’artiste d’Herbjorg Wassmo. Il y a ainsi des passages qu’on relit plusieurs fois, juste pour le plaisir. On part même assez loin lorsque le personnage s’abandonne dans ses rêveries et devise avec son imagination (et notamment la figure rassurante de Simone de Beauvoir). La lutte avec autrui ne suffit pas, il faut aussi (surtout ?) qu’elle lutte avec elle-même.



Mais contrairement à ce que j’espérais de la part de cette auteur, il y a aussi eu des moments où mon attention se relâchait, à cause de longueurs où parce que le contenu m’intéresse moins, ces moments, souvent redondants, étant plus nombreux sur la troisième – et dernière – partie du livre. Cette fin en demi-teinte m’a laissé déçu et empêché de livrer une critique dithyrambique sur ce que j’aurais souhaité être le dernier chef-d’œuvre de l’auteur.







Et pour ne pas finir, moi aussi, en demi-teinte, je tiens quand même à précise que Ces instants-là reste un livre puissant à découvrir et qui, par la neutralité froide de la forme et les luttes passionnelles du fond, a vraiment la capacité de parler à chacun.
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Ces instants-là

Drôle de livre....

Comme nous le signale le titre nous sommes dans une succession d'instants de vie.

Cela reste chronologique mais la réalité et la narration des rêves sont mélangées.

Difficile de s'y retrouver.

Le style d'Herbjørg est toujours rude, âpre.

Les différends personnages nous sont mis en distance, nous ressentons de la méfiance pour eux, ils restent "le pêcheur", "l'apprenti électricien", "le garçon", "le chasseur", avec toujours l'emploi du "il" plutôt troublant.



Une anecdote amusante la permission du soleil ...

"L'école ferme dès l'instant où le premier disque solaire se montre au sortir de la nuit polaire".

De drôles de questions,

Un roman, est ce la narration d'une histoire inventée avec des personnages qui n'existent pas, qui n'ont jamais existé ?

Peut on écrire des histoires inventées, peut on être payé pour une histoire inventée ?

Et ces instants là, sont ils inventés ou ont ils été vécus ?

De belles affirmations,

La difficulté d'être une femme. Dans cette Norvège qui se relève de la guerre, la route est rude, il y a beaucoup de fenêtres mais il n'y a pas de porte !

Beau résumé de la lutte de libération des femmes.

En Norvège, en France il a été difficile de faire prendre en compte que les femmes sont des Hommes comme les autres, qu'elles ont des idées, qu'elles veulent les exprimer.



Les références littéraires foisonnent, nous sommes en bonne compagnie !

Simone de Beauvoir rend une visite imaginaire à la narratrice, "on ne naît pas femme, on le devient" disait elle mais Herbjørg nous rappelle que Simone n'a pas eu d'enfants.

Virginia Woolf ne lui répond pas quand elles se retrouvent à discuter ensemble, celle qui souffrant de maladie mentale (?), féministe, n'a pas trouvé d'autres solutions que de remplir ses poches de cailloux avant d'aller faire un tour à la rivière !

Un manuscrit d'Herbjøg a remporté le concours de meilleur roman documentaire, le récit de la famille qui a du fuir la Suède par les montagnes pendant la guerre.... rappelons nous "un long chemin" livre où il n'y avait aucun héros, que des perdants.



On cherche à comprendre, on cherche à savoir, c'est sa vie ou pas, c'est ce qu'elle a ressenti ou pas .... il faut du temps pour comprendre qu'on ne peut peut être pas tout comprendre !
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Ces instants-là

On ne connaît pas son nom, ni les traits de son visage, on se dit que sûrement, l'auteure se cache derrière ce « Elle » qui raisonne à chaque page. Qu'elle nous livre ses instants à elle, vécus et assimilés. Qu'elle tisse sa propre histoire, son cheminement de fille, de mère, de femme et d'écrivaine. Qu'elle romance forcément quelquefois, par discrétion et pudeur, pour garder une distance et se préserver.

La narratrice déplie sa vie, pas à pas, image par image, à travers des phrases brèves, percutantes et rugueuses, souvent tronquées. Ne nous dit pas tout, laisse entrevoir. Ses mots, tout aussi durs, rapeux mais non dénués de poésie se fondent dans le paysage qui l'entoure, décor froid, rude mais majestueux. La Norvège.

Des morceaux de vie tantôt en noir et blanc, tantôt en couleur, qui se collent les uns aux autres dans un patchwork mêlant chagrin et joie, doute et surprise, réflexions et décisions, songes et quotidien. Des instants entrecoupés de chutes car elle tombe souvent, littéralement. Evanouissements. Le temps est alors suspendu.

D'adolescente à l'aube de ses cinquante ans, on parcourt le chemin qu'elle a pris, on sent les tensions, on comprend ses interrogations, ses efforts, ses difficultés ; un père qu'elle méprise, une petite soeur qu'elle adore, une mère présente mais insondable voire indifférente, sa rencontre avec celui qui sera le père de son fils, un fils qui sera élevé par sa grand-mère, le pensionnat, la distance avec ce fils qu'elle connaît à peine, son métier d'institutrice, son mariage, la naissance de sa fille, l'amour qui se perd, l'envie de prendre son envol, d'étudier à nouveau, et puis surtout le besoin d'écrire, s'évader, se mettre dans une bulle pour mettre en mots des histoires, ses premières publications, le statut de femme écrivain, l'ombre planante et bienveillante de Simone de Beauvoir, ses relations avec les hommes...

Le cheminement d'une femme, ses chemins de traverse, les jalons qu'elle a posés un à un, l'acquisition de sa liberté. Un roman profondément émouvant.


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Ces instants-là

Ces instants-là, c'est presque toute une vie.

D'une écriture simple, presque avare de mots, Herbjorg Wassmo nous parle d'elle, plus jeune, puis moins jeune.

Ses doutes, ses peurs, sa haine.

Elle dévoile sa personnalité, à travers des instants, toujours avec le mot juste, ce mot exact qui donne un sentiment d'universalité.

Une écriture dure pour des moments difficiles, aucun auto-apitoiement ou alors tout de suite suivi par de l'auto-dérision.

J'adore ce qu'elle fait, ce qu'elle écrit et comme elle l'écrit, aucune objectivité de ma part.

Elle me touche comme peu d'écrivain.
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Ces instants-là

Le personnage principal du livre est encore au Lycée lorsqu'elle tombe enceinte. Elle mène sa grossesse à terme. Puis, très vite, elle part faire ses études loin de ses parents, laissant son fils à la charge de sa mère. Cet éloignement lui permet de reprendre le cours de sa vie et surtout de vivre loin de son père avec qui les rapports sont très conflictuels. Elle mène à bien ses études qui lui permettent de devenir institutrice. Elle récupère son fils, se marie et met au monde une petite fille. Une vie réglée comme du papier à musique, sans aspérités, vue de l'extérieur. Mais elle étouffe et elle est incapable de l'exprimer. Elle semble tout subir : sa vie familiale, les infidélités de son mari, sa belle-famille, ... Elle se laisse porter par les événements, par les jours qui se succèdent. Seule l'écriture lui permet de s'évader, de se réaliser. L'écriture devient alors son oxygène, sa raison de vivre. C'est la seule chose qu'elle choisit réellement. Et il s'avère qu'elle a du talent. Elle va devenir un écrivain reconnu. C'est cette notoriété qui lui permet de s'assumer et de prendre sa vie en main en faisant ses choix, de se libérer de ses chaînes.



C'est un livre de sensations et d'émotions. Le lecteur est tenu éloigné du personnage principal qui se caractérise par sa pudeur et sa froideur. D'ailleurs, son prénom n'est jamais révélé tout au long du roman.



J'ai pris du plaisir a lire ce livre écrit tout en lenteur, par petites touches (les chapitres sont courts). Je me suis sentie parfois un peu perdue par l'écriture abrupte de l'auteur. J'ai aimé me retrouver plongée au coeur de la Norvège magnifiée par les descriptions de la nature de Herbjorg Wassmo.



Ce fut un bon moment de lecture.
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Ces instants-là

J'ai choisi ce livre pour la couverture... et la 4e de couverture.

Et je suis un peu partagée. J'ai bien aimé partagée la vie, pas toujours facile, de l'héroïne, et notamment comme elle réussit à mener SA vie, malgré...malgré tout.

Mais le style est particulier : on ne sait pas son prénom. Juste "Elle". "Elle fait ça", "elle pense". "Il la trompe"... de fait, ce procédé tient vraiment à distance, on a parfois du mal à entrer vraiment dans le livre. D'autant plus que tout est traité sur le même plan, ce qui lui arrive, ce qu'elle imagine, ce qu'elle rêve.
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Ces instants-là

J’ai découvert Herbjorg Wassmo par son roman « Cent ans » que j’avais très apprécié ! Puis j’ai continué avec « l’héritage de Karna »... et enfin « Ces instants-là ».

Ce dernier a une étonnante traduction, qui à mon ressenti, a été une pénible et une véritable épreuve à la lecture !

Ponctuation irrégulière, phrase tronquée,... qui souvent m’obligeait à des relectures... pour la compréhension de certains passages !

Trahissant le style de H. Wassmo.

J’ai recherché le pourquoi et j’ai découvert qu’il y a eu changement ! une nouvelle traductrice Céline Romand-Monnier qui n’a pas, à mon avis, le style de l’auteur et le charme des deux premiers romans... Dommage !!!

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Ces instants-là

Ces instants-là est un roman dont j’attendais beaucoup, et avec beaucoup d’impatience. Peut-être trop, si bien que la chute a été brutale. Difficile. Douloureuse. Alors que j’ai l’habitude de lire des romans avec de longues phrases rythmant le roman, Ces instants-là est un livre qui représente tout le contraire : des phrases courtes, créant un rythme saccadé qui font parfois peiner le lecteur dans sa lecture. En effet, ici, c’est quitte ou double : vous accrochez, ou vous décrochez. Malheureusement pour moi, j’ai fais partie des rares personnes à avoir décrocher, à ne pas avoir su à m’attacher à cette femme dont on ne sait finalement si peu sinon qu’elle rêve de littérature et d’amour, mais aussi de s’enfuir et de se libérer de ses chaînes invisibles.



Dans ce livre, Herbjørg Wassmo nous offre une histoire pleine de pudeur, mais aussi très abrupte, brutale, et dure. Loin de nous livrer quelque chose de magnifique, elle joue sur nos émotions, et petit à petit, on lit avec l’idée que c’est sa propre histoire que l’auteur nous raconte. Celle d’une femme qui semble subir toute sa vie, qui a tant souffert que l’on se demande comment elle tient encore debout, et que seule l’écriture arrive à sauver d’un monde dans lequel elle ne se retrouve pas, et n’arrive plus à respirer. Étouffer par les responsabilités et les problèmes, cette femme s’enfuie dans les mots qu’elle couche sur le papier et se noie dans sa notoriété pour tenter de survivre à sa vie.



Ce qui est perturbant dans ce roman, c’est le détachement que l’on doit avoir pour le lire. Ici, on ne connait même pas le nom de l’héroïne et les phrases saccadés de l’auteur ne font qu’approfondir ce sentiment de froideur, de malaise que l’on ressent. Elle-même semble détachée de cela, comme si depuis ce drame d’adolescente, elle s’était libérée de ses émotions, et était complètement vide. Pourtant, et chose assez surprenante, Herbjørg Wassmo réussit à ne pas tomber dans le pathos et dans le dramatique. Ponctué de moments mélancoliques, le roman nous transporte dans l’histoire de cette femme, dont on suit l’évolution de l’adolescence à l’âge adulte, mais les problèmes qu’elle traverse ne sont jamais clairement nommée. Ainsi, on découvre petit à petit une femme qui est une héroïne d’un quotidien si différent du notre. Se libérant des conventions, assumant ses erreurs et cherchant à changer ce qu’elle est à et fuir sa vie, cette « Elle » devient une femme forte et indépendante.



Toutefois, le rythme saccadé de l’auteur et la distance qu’elle met dans son personnage m’ont empêché d’adhérer à l’histoire. Si j’ai aimé le fond, je n’ai apprécié la forme et cela ne m’a pas permis d’accrocher au roman en lui-même, alors même qu’il dispose d’un potentiel énorme. Néanmoins, je ne doute pas qu’il plaira à beaucoup de monde, et vous garantis un dépaysement total avec ce roman.
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Ces instants-là

Toujours les mêmes thèmes, dans des romans proches, peut-être spécialement pour une française éloignée de la Scandinavie. Enfin, peut-être pas si proches. Nous sommes loin ici des pêcheurs de "100 ans" ou de la douleur qui émane de la trilogie de Tora, même si pêcheurs du dimanche et douleur il y a. La pauvreté est en marge, tout comme les mots sur l'inceste, qui restent allusifs. Ils touchent toutefois au cœur, ravivant la trilogie citée pour qui a lu un peu l'auteur. La mère est aveugle et distante, l'héroïne, blessée. Sa fêlure est contagieuse, et rend la lecture parfois difficile. Mais la fin quitte la gangue. L'héroïne s'affranchit et s'approche du bonheur, ou d'un calme intérieur. Le tout dans des lignes qui exhalent toujours le sel, le cercle polaire, la côte comme la montagne et la forêt, la chasse, l'après-occupation, et l'amour de l'écriture, puits de mots qui chantent l'indicible, scintillants et coupants comme le givre.
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Ces instants-là

Je remercie Price Minister pour l’envoie de ce livre que j’ai lu dans le cadre de leur opération « Les Match de la rentrée littéraire ». Je découvre ainsi une nouvelle auteure.



Ce livre nous emmène en voyage en Norvège dans la vie d’une jeune fille qu’on voit devenir femme. Un personnage qui à l’air de se chercher, de ne pas se connaître elle-même, qui essaye de trouver un sens à sa vie, qui se bat. Un personnage qui va utiliser la lecture et l’écriture dans sa vie, ce qui fait qu’on retrouve pas mal de références littéraires. L’une des particularités de ce livre est qu’à aucun moment le nom du personnage n’est cité, tout comme son âge qu’on devine plus ou moins, mais qui n’est jamais précisé.



L’autre particularité de ce livre est le style de l’auteur : des phrases très courtes, sûrement pour donner au récit plus de force, pour peut-être faire ressortir la dureté des évènements et du paysage norvégien, des phrases qui se veulent peut-être poétique. Mais des phrases qui n’ont pas eu l’effet escompté sur moi, ma lecture a été rendu plus difficile, plus hachée par ce style, et ses phrases ont fait que je n’ai pu à aucun moment vraiment rentrer dans cette histoire.



Par contre je dois bien avouer que le titre est très bien trouvé, car nous avons vraiment des instants de vie, des instants qui mit bout à bout, nous raconte l’histoire de cette adolescente, devant une jeune fille, puis une femme.



Pour résumé, je ne peux pas dire que ce livre est une déception puisque je ne savais pas du tout à quoi m’attendre en l’ouvrant, mais la narration à la troisième personne et ce style si particulier a fait que je ne suis pas entrée dans cette histoire, et que je n’ai pas compris ce personnage. Donc je sors de cette lecture avec un goût amer dans la bouche, puisque je vois son potentiel mais je n’ai pas su l’apprécier. Ce livre n’était pas fait pour moi.
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Ces instants-là

Une lecture magnifique mais exigeante. Entre roman et autobiographie, la narratrice passe en revue sa vie depuis l'adolescence jusqu'à environ ses cinquante ans. Elle déteste son père, elle veut protéger sa soeur, elle refuse de devenir comme sa mère, soumise à son mari. Elle voudrait prendre sa vie en main, et vivre pour elle. Parfois, elle culpabilise vis à vis de ses enfants, de les laisser à sa mère ou son mari pour faire des études d'institutrice puis de littérature. Elle rêve de liberté et c'est en écrivant qu'elle arrive à se libérer du quotidien, à se sentir libre.

Les paysages qui l'entoure ont une grande importance dans l'atmosphère que dégage cette histoire. C'est la Norvège, rude, au climat froid mais magnifique.

Au début, la lecture est un peu difficile car les personnages n'ont pas d'identité, de nom ou de prénom ils sont nommés la mère, le père, le mari, le fils, la fille, elle... Une fois le lecteur plongé dans l'histoire, il s'habitue et est captivé par cette superbe écriture.

Au fil du livre, les morceaux de vie de la narratrice se dévoilent puis s'assemblent comme pour un puzzle. Je me suis beaucoup attachée à "elle" en découvrant ses souffrances, ses faiblesses, ses interrogations.
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Ces instants-là

Je suis passée à côté de ce roman qui m'a ennuyée.



Cela m'arrive très rarement mais j'ai abandonné cette lecture. Je n'ai lu que la première partie de ce roman et le premier chapitre de la deuxième partie, soit environ 105 pages sur à peine 400.



Le titre est extrêmement bien choisi car il y a une succession d'instants de la vie de cette jeune fille et j'ai trouvé que même si cela doit se suivre chronologiquement j'ai trouvé que cela manquait de liant et de repères temporels, surtout parce que cela se passe en Norvège et certaines références sont difficiles à dater, après guerre probablement mais je ne peux pas affiner plus.



Deuxième point qui a joué en la défaveur de ce roman : tout, ou presque, est écrit avec des pronoms et ça m'a ennervé de ne pas savoir avec plus de précision qui était qui.



Troisième point : la jeune fille déteste son père mais je n'ai pas appris pourquoi. Je ne suis peut-être pas allée assez loin dans le roman pour comprendre le pourquoi du comment mais comme c'était un léger fil conducteur du récit je me suis dit que si ça se trouve je ne saurai jamais.



Enfin, après avoir lu d'autres avis, pour beaucoup des coups de coeur et un abandon, si c'est effectivement un récit autobiographique, j'ai trouvé qu'il y avait trop de mise à distance, que le récit me semblait froid, n'incitant pas à l'identification, que les sentiments étaient en fait absents. Il y a juste eu une ou deux phrases qui m'ont semblé plus intimes et avec un peu de poésie mais j'ai trouvé que c'était trop peu par rapport au reste.
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Ces instants-là

On découvre dans ce livre l'autobiographie d'Herbjorg Wassmo dont on avait eu des bribes dans Cent ans: l'enfance violée, la mère effacée, la petite soeur à protéger, l'enfant arrivé très tôt...et de tout cela émerge une auteure, qui va se battre face aux siens, à sa condition sociale, à l'épilepsie et contre les évènements pour coller à son but.

Si le style semble brut (des phrases courtes, avec seulement un verbe faisant référence qu sujet de la précédente), les personnages désincarnés ("le garçon "pour son fils, "lui" pour le père incestueux, la fille, la mère...aucun prénom), cette écriture qui déstabilise quelque peu traduit bien cette femme à bout de souffle, dont la vie ne trouve que 2 refuges: l'amour maternel qu'elle a tant de mal à exprimer, et l'écriture.
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Ces instants-là

« Ces instants-là », le dernier roman d'Herbjorg Wassmo, porte bien son titre. Par touches successives, la romancière norvégienne réussit une oeuvre impressionniste dont le motif est une vie de femme, sur fond de Grand Nord, avec ses lumières blanches, ses nuits sans fin, ses printemps pluvieux, la neige et le froid.


Lien : http://www.lesechos.fr/week-..
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Ces instants-là

Ces instants-là ou le portrait d’une femme défendant sans cesse ses droits et l’égalité hommes-femmes.

Personne n’est nommé dans Ces instants -là

Phrases courtes. Coupées. Les points semblent être la règle. Rythment le roman telle une musique. Trouble. Inhabituel. Peu importe. Continuer quand même.

Un bon souvenir lecture.
Lien : https://eleonoreb.wordpress...
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Ces instants-là

J’ai beaucoup aimé ce livre, ce roman qui retrace la vie entière d’une femme de sa jeunesse à la maturité. Malmenée par un père incestueux dont elle ne parle pas, elle réussira à « gagner » sa vie. Mère très jeune, elle quitte son fils pour intégrer une école afin de s’émanciper. Une longue ascension, sans faire de bruit, la mènera au sommet de ce qu’elle pressentait enfant. Son désir d’écriture est le plus fort et tout en intelligence elle le conquiert bravement. Elle sera obligée pour cela de sacrifier certaines choses, être une « bonne mère » et une bonne épouse. Une écriture tout en retenue, en pudeur, les émotions sont contrôlées mais j’aime assez. Une belle résilience et un beau portrait de femme. le contraire de la condition pavillonnaire par Sophie Divry que je venais de terminer. Le roman est écrit en courts chapitres comme un journal.
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