J'y ai surtout vu une histoire d'abus sexuel sur une petite fille qui ne sera jamais exprimé mais qui jalonne tout le récit Celui-ci semble autobiographique au moins en partie. Les personnages féminins sont attachants dans leur complexité et dans leur volonté farouche de faire face aux difficultés de la vie conjugale, de l'amour, des trop nombreux enfants qui arrivent tout au long du livre comme une vague de fécondité de génération en génération. La solidarité des femmes aussi absolument vitale dans une Nord du Nord très éprouvant et où la vie ne tient qu'à un fil. Un beau livre mais l'enchaînement des chapitres qui passent sans crier gare d'une génération à l'autre est parfois problématique. Je vais lire ses trilogies.
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Ce livre est une fresque familiale sur environ 1 siècle. L'auteure nous trace le portrait et nous relate les faits marquants de la vie de sa mère, sa grand-mère et son arrière-grand-mère (et même un peu celle d'avant ^^) et un peu la sienne.
4 femmes que la vie a forcé à être fortes, à se relever après chaque coup dur et la vie n'a vraiment pas été simple!
J'ai eu un peu de mal à rentrer dans l'histoire, les noms, les lieux, tout semblait compliqué et pourtant... j'ai eu énormément de mal à le lâcher une fois que ces femmes m'ont ouvert leurs univers. Anna et Elida m'ont profondément touché ! Les livres historiques se passant fin du 19ème/début du 20ème me plaisent de + en + et j'ai déjà hâte de voir sur quelle pépite je vais tomber pour le prochain !!!
Et puis franchement cette couverture est juste magnifique ! (Comme très souvent aux éditions 10/18 !!!)
Il vous tente ??? Des livres historiques nordiques à me conseiller ???
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Une vie de labeur et de dévouement, tel est le lot des femmes qui peuplent ce livre., Mères, grand-mères, arrière-grand-mères, sœurs, tantes et cousines, toutes de la lignée de Herbjørg Wassmo.
Cent ans la sépare de Sara-Suzanne épouse de Johannes, mère de Elida épouse de Fredrik, mère de Hjørdis épouse de Hans, mère de Herbjørg tombeau d’un lourd secret lié à la honte que lui fait subir Hans, «il» dans les carnets jaunes que la petite Herbjørg cache sous un rocher ou sous une poutre de l’étable.
Elles ont toute eu soif de liberté et ont toutes abandonné ce rêve pour donner naissance à des tribus d’enfants et s’occuper de leurs hommes, qu’elles les aient choisis ou qu’ils leur aient été imposés par les circonstances, les uns comme les autres.
Elles sont tourmentées et résignées. Amoureuses, emportées, ou silencieuses, craintives et soumises. Elles doivent taire leurs sentiments. Et leurs enfants en souffrent et s’en sortent tant bien que mal. Même lorsqu’ils sont confiés à des parents adoptifs le temps que leurs parents s’en sortent.
La mer est omniprésente dans cette histoire qui se passe à l’extrême nord de la Norvège, dans le Nordland, terre désolée et rude dont les habitants sont méprisés par les Norvégiens du Sud. Une histoire de renoncement à l’image de Sara Suzanne qui embarquant à bord de la barque qui doit l’emmener dans la famille de sa future belle-famille se dit que « sa vie se termine là et que cela ne lui fait ni chaud, ni froid ». Ou bien à l’image d’Elida, qui devant emmener son mari Fredrik se faire soigner dans le Sud, doit choisir qui de ses enfants viendra avec elle et qui elle laissera en nourrice :"Elle avait Hjørdis dans les bras et Agda agrippée à son genou. La chambre était saturée de respirations et de pleurs réprimés. De gravité. L'impuissance avait tout envahi, jusqu'au couvre-lit et aux papiers de Fredrik qui n'étaient pas encore emballés. Jusqu'aux paumes de ceux qui étaient présents. Jusqu'à leurs glandes lacrymales. Les parents nourriciers étaient venus chercher les enfants."
Il y a des moments de grâce cependant comme les veillées de lecture qu’organise Sara Suzanne pour tout le monde y compris les domestiques, la pêche aux harengs, ou les séjours de Herbjørg chez sa grand-mère Elida.
Et tout cela nous est raconté de cette écriture au rythme aussi étrange que les noms des personnages qui peuplent ce livre.
Une belle histoire.
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Le roman alterne les récits de chaque génération - ce qui est un peu perturbant au début où je me perdais un peu parmi tous les protagonistes - qui finissent par se rejoindre à la fin. J'ai trouvé un peu dommage qu'il y ait des "trous" dans le récit : on se focalise sur certaines périodes en détail mais on saute des pans entiers de la vie des protagonistes.
Globalement c'est un roman plutôt agréable qui se lit bien mais que je ne recommanderais pas non plus à mes amis. Pour quelqu'un qui cherche une saga qui s'étale sur 100 ans, je conseillerais plutôt Sarnia (G.B.Edwards) que je trouve bien au-dessus !
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« Cent ans » , c’est la durée qui sépare l’auteure norvégienne Herbjorg Wassmo, de son arrière-grand-mère.
Cent Ans d’une chronique familiale intense, où se mêlent les joies, les larmes, les déchirements, les non-dits, les ruptures, les tensions, les rancoeurs, dans cette Norvège rurale du 19ème siècle finissant.
Tensions familiales quand un mariage n’est pas accepté, âpreté de la vie dans ce Norrland norvégien.
La tradition familiale est de vivre de la pêche et de la ferme.
La lutte contre les éléments est difficile, les conditions de vie parfois impitoyables.
Une galerie haute en couleurs, où l’on voit défiler des femmes fortes et dures ; qui doivent assurer la gestion de familles nombreuses.
Maternités rapprochées, dix enfants par femme en moyenne dans cette zone rurale au 19ème siècle, gestion de la ferme, le quotidien est particulièrement dur pour ces femmes pleines de mérite.
Herbjorg Wassmo nous brosse un portrait réaliste de ces femmes du 19ème siècle, bien avant les premières revendications féministes.
Une grande authenticité dans ce récit, qui s’inscrit dans la tradition d’écriture féminine scandinave.
Une œuvre très charnelle.
J’ai plus particulièrement apprécié la première moitié du livre ; ensuite j’ai trouvé la deuxième partie plus répétitive.
Un coté très réaliste que l’on retrouve dans les autres œuvres de Wassmo, comme le livre « Un verre de lait s’il vous plaît » qui évoque le drame de la prostitution.
Wassmo est une auteure très populaire dans les pays scandinaves.
Elle est célèbre pour sa trilogie de « Tora » et celle de « Dina » (portée à l’écran), c’est une ancienne institutrice passionnée de poésie. Elle vit à Hihnöy, une petite île située au nord du Cercle polaire.
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C'est le premier roman de cette autrice que je lis et, pour en avoir beaucoup entendu parler, je m'attendais à une lecture beaucoup plus fluide qu'elle ne le fut. Cette idée d'aborder une saga familiale par l'angle de la vie des femmes me paraît très intéressante et les les personnages sont riches et attachants. Mais quel est ce procédé qui consiste à perdre la lecteur en ne respectant aucune chronologie d'un chapitre à l'autre et parfois même en ne précisant pas tout de suite de qui on va suivre les péripéties. Peut-être, comme certaines critiques le laissent entendre, ce roman parle-t'il en filigrane et sans jamais la nommer d'une autre histoire, celle subie par l'autrice elle-même. Si tel est le cas il n'est pas surprenant que la fluidité n'ait pas été au rendez-vous car un texte sous-jacent se cache sous cette saga familiale.
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La Norvège septentrionale, les côtes du Vesterålen battues par les vents, un paysage morne de tourbières, des fermes souvent isolées où des familles nombreuses survivent grâce à la pêche, au commerce de cabotage, à la culture des pommes de terre. Après la mort de Jacob Lind, en 1848, sa nombreuse progéniture, six enfants nés d'un premier mariage et neuf nés d'une seconde union, peine à vivre en exploitant la petite propriété familiale et la boutique qu'a hérité l'aîné des fils, le séduisant Arnoldus. L'une des filles, Sara Susanne, est placée comme gouvernante dans une famille aisée. À l'occasion d'un bref séjour dans sa famille, elle attire l'attention de Johannes Krog, le capitaine d'un cotre dont la famille possède un comptoir commercial assez prospère à Offersøy. Sous la pression familiale, Sara Susanne accepte d'épouser Johannes, jeune homme bègue et maladroit qu'elle n'aime pas, mais qui peut lui apporter une relative sécurité matérielle. Le mariage a lieu en 1862 et, après l'épreuve d'une cohabitation difficile avec la très autoritaire Madame Krog, le jeune couple part s'établir à Havnnes, à l'entrée du Vargfjord. Sara Susanne est enfin maîtresse chez elle, le comptoir se développe, Johannes mène ses affaires rondement et rapidement la maison se peuple d'enfants. Mais si l'entente sexuelle cimente le couple, Sara Susanne est loin de partager les sentiments que lui porte Johannes. Elle ressent une sorte de vide grandissant en menant une existence qu'elle n'a choisie que pour des motifs matériels.
Elida est la plus jeune fille de Sara Susanne, son douzième enfant. Contre l'avis de sa mère, elle a épousé à dix-huit ans Fredrik, un jeune homme éduqué, à l'esprit ouvert sur le monde, mais de santé fragile. Grâce à la pêche et à la petite ferme que le couple a achetée, Fredrik arrive à faire vivre tant bien que mal sa nombreuse famille. En 1922, après la naissance de son dixième enfant, Hjørdis, la maladie cardiaque qui l'épuise le cloue au lit. Elida décide de partir pour Kristiania, la capitale, afin de faire soigner son époux. Elle doit alors se séparer de certains de ses enfants et place la petite dernière chez une de ses sœurs.
Herbjørg est une enfant étrange. Elle est née en 1942, pendant la guerre, de l'union de Hjørdis et de Hans qui, sous ses airs charmants, est manipulateur et coléreux. Herbjørg souffre de moments d'absence et se replie sur elle-même, confiant à son journal la terreur et la honte qui l'habitent. Les adultes qui l'entourent ne semblent pas percevoir sa détresse et la haine qu'elle éprouve envers son père qui abuse d'elle. Le cancer qui emporte Hjørdis ne parvient pas à la délivrer de son secret, elle n'ose pas poser à sa mère la question qui la taraude depuis des années : savait-elle ?
Herbjørg Wassmo nous retrace un siècle d'histoire familiale en reconstruisant sa lignée maternelle cahier après cahier. Les joies de ses personnages sont aussi brèves que les fragiles printemps qu'elle décrit. Le poids écrasant des maternités à répétition soumet Sara Susanne et Elida à la dictature de la vie domestique. Les existences des uns et des autres sont souvent marquées par la précarité : la mort du chef de famille conduit à séparer les fratries, la maladie provoque désarroi et dénuement, le déracinement amène hostilité et méfiance. Les femmes évoquées par Herbjørg Wassmo sont courageuses, dures à la tâche et empêchent, autant qu'elles le peuvent, l'édifice familial de s'écrouler. Mais à quel prix ? Sara Susanne lutte année après année contre la sensation de vide qui l'habite. Chaque grossesse l'épuise un peu plus et les séances de lecture qu'elle organise pour toute sa maisonnée sont l'un des rares remèdes dont elle dispose pour s'évader d'un quotidien qui l'étouffe. Le seul homme à qui elle ait ouvert son cœur, le pasteur Fritz Jensen, disparaît avant d'avoir pu lui révéler toute la richesse qu'elle avait en elle. Elida traverse des difficultés matérielles incessantes pour tenter de soigner son mari et, après sa mort, doit accepter un mariage de raison avec un veuf pour recomposer autour d'elle sa famille. Quant à Hjørdis, bébé venu au monde dans une maison dévastée par la maladie de son père, elle peine à trouver sa place. Privée de l'affection de sa mère, elle vit ses premières années chez une tante aimante, mais à l'âge de cinq ans, elle est reprise par Elida. Alors qu'elle a le goût d'étudier, elle doit quitter l'école à quatorze ans pour un emploi de domestique. Belle et naïve, elle se laisse convaincre par les mots creux d'une jeune homme empressé. La naissance de sa première fille annonce le temps des désillusions et de la solitude devant le gâchis qu'elle entrevoit soudain.
Ne faut-il voir dans le récit de l'auteur qu'une histoire sombre, marquée par une sorte de fatalité ? Loin de là ! Chacune de ces femmes possède une force qui l'amène à être autre chose que le produit des événements. La beauté de Sara Susanne éclate sur le retable peint par le pasteur Jensen et sa voix enchante ceux qui l'écoutent. Elida absorbe de tout son être la nouveauté qu'elle découvre à Kristiana alors qu'auparavant elle ne pouvait que la deviner dans ce que lui racontait son mari. Hjørdis veut, elle aussi, sa part de conquête quand elle économise pour s'acheter une bicyclette. Herbjørg Wassmo revendique pour ses héroïnes la part qui leur revient dans notre monde.
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Dans ce beau roman où se mêle l'autobiographie, Herbjorg Wassmo retrace la vie de ses ancêtres, sans doute pour mieux comprendre la sienne... on comprend dès le début du livre que la petite Herbjorg, arrière-petite-fille de Sara Susanne a un contentieux avec la vie, un secret que l'on devine douloureux mais qu'elle ne fait qu'effleurer.
En racontant la vie de ces femmes, l'auteure raconte une lignée de femmes courageuses, dures au mal, résignées ou révoltées, à qui la vie n'a pas fait de cadeaux. De 1842, année de naissance de Sara Susanne, à 1942, année de naissance de Herbjorg Wassmo, les femmes se succèdent et avec elles les mariages plus souvent de raison que d'amour, les flopées d'enfants plus ou moins désirés, les existences rudes dans le grand nord de la Norvège : la pêche, les harengs, le froid, le soleil de minuit qui vient réveiller la nature au printemps après 6 mois de nuit boréale. Fortes et résistantes, elles se tuent à la tâche et s'éreintent de maternité en maternité. Elles n'en demeurent pas moins des femmes avec des questions, des envie et des dilemmes de femmes qui nous les rendent très proches malgré ces conditions de vie si éloignées de notre petit confort moderne et tempéré !
Sans faire de psychologie, Herbjorg Wassmo rentre dans la tête et le coeur de ces femmes qui furent ses ancêtres, elle décrypte leurs difficultés et leurs dilemmes et nous livre un magnifique hymne aux femmes.
Un très beau livre émouvant et souvent poignant, qui par certains cotés, m'a aussi fait penser à Karitas de Kristín Marja Baldursdottir.
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Saga familiale sur cinq générations, par laquelle l'auteur espère gérer la lourdeur des sévices (jamais clairement nommés mais tout à fait clairement compréhensibles) exercés par son père pendant son enfance, sous l'oeil apparemment naïf de sa mère.
C'est vu du côté des femmes, et donne de beaux portraits de femmes battantes, voyant leurs rêves emportés par le travail et les ribambelles d'enfants. les hommes, à part le fameux père, sont plutôt vus du côté de leurs faiblesses, et l'amour ou en tout cas l'attachement dans les couples atténue la rudesse des conditions de vie.
On trouve les péripéties habituelles de ce genre de produit : naissances, mariages, décès, déceptions, secrets et aventures diverses..., de petites notes socio-historiques sur la Norvège au fil du siècle .
Mais, il faut le reconnaître, il y a un style assez primaire et vraiment beaucoup de longueurs.
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Un retour mitigé sur ce livre que j'avais pourtant hate de lire : l'idée de découvrir un peu de la Norvège à travers l'histoire de plusieurs génération de femme me plaisait.
Mais je l'abandonne à la moitién car si certain passage m'interessait,ce livre me donne un sentiment diffus de malaise sans que j'arrive a expliquer vraiment pourquoi, peut être l'impression que toutes ces femmes n'ont jamais été heureuse, qu'elles n'aimaient pas leur vies, ni leurs enfants.
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La saga sur quatre générations d' une famille de gens simples à la vie très rude dans cette NORVÈGE brumeuse. Un TRÈS BEAU LIVRE.
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Je ne peux pas dire que j'ai été captivé par 100 Ans, loin de là. Toutefois, j'ai apprécié l'exercice d'imagination par l'auteure de la vie et des pensées de ses aieules.
Au-delà de la question évidemment centrale de la place des femmes et des inégalités, j'ai beaucoup aimé comme le roman pouvait donner à voir l'arrivée rapide de la modernité. En l'espace de trois générations, on passe d'une vie dure, sans électricité ni chauffage central, sans nouvelles régulières du reste du monde, à notre époque moderne et à son confort et son immédiateté épuisante.
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excellente épopée de femmes courageuses. on se perd un peu dans ces vies parfois mais le souffle épique et l'écriture sont riches.
j'ai essayé de le relire : déçue ! la première histoire extra mais les autres ennuyeuses.
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