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Citations de Hubert Mingarelli (148)


[…] et je tente aujourd'hui de me faire comprendre et j'ai tant de mal, alors je baisse la tête parce que je suis fatigué et qu'il n'y a nulle part où se cacher.
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Je suis resté debout et j'ai regardé la surface de l'étang. J'aurais aimé venir près de Pavel, mais je pensais que c'était mieux d'attendre qu'il en ait envie.
J'ai continué d'attendre, et il m'a semblé que Pavel ne pleurait presque plus, et qu'à présent il avait envie que je vienne. Il ne m'avait fait aucun signe, il n'avait pas bougé ni rien, mais je sentais qu'il voulait que je vienne maintenant. Alors je suis allé m'accroupir à côté de lui.
Il a sorti sa boîte, l'a ouverte et me l'a tendue. J'ai pris une cigarette et nous avons fumé presque paisiblement, en regardant l'étang.
Pavel ne pleurait plus du tout, il rejetait la fumée entre ses jambes. Nous étions bien au chaud dans nos manteaux et j'aurais aimé trouver quelque chose à dire pour le consoler.
Quand nous sommes rentrés, Pavel faisait de grands pas dans l'herbe. Il avait ouvert son manteau, les pans lui battaient les jambes. Je n'avais rien trouvé à lui dire pour le consoler sur la berge de l'étang, et je ne cherchais plus.
Je lui ai seulement demandé :
- Ça va, Pavel ?
- Oui.
Nous sommes arrivés aux traverses devant la voie de chemin de fer, et nous avons bifurqué sur le chemin qui menait au camp. Il faisait toujours aussi noir. Il n'y avait pas de lune et l'aube était encore loin.
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Longtemps après, alors que nous approchions du pont et de la voiture, j'entendis un mot prononcé dans un souffle et je pensai qu'il se murmurait une réponse à lui-même, qu'il venait de dire oui à une interrogation personnelle. Et, au moment où je me souvenais de ma question, il murmura en même temps qu'un sanglot :
« Oui, monsieur, on pourrait essayer. »
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C'est l'année où il a tant neigé que j'ai voulu acheter le milan. J'ai désiré le posséder depuis le premier jour où Di Gasso l'a mis en vente, sur le trottoir de la rue de Brescia, parmi les postes de radio, les pièces d'automobiles d'occasion et les tables de chevet. Jamais encore je n'avais autant désiré posséder quelque chose.
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On leur avait distribué des rations et des munitions pour les fusils, beaucoup de munitions. A présent ils dormaient, le fusil à leur côté. Lorsque avant de s’endormir Takeshi chantait, Hisao l’écoutait avec la nostalgie du temps où ils creusaient encore. Il songeait : « C’était hier, mais si seulement on y était encore. J’avais moins peur. » Ensuite il songeait : « Et quand la bataille commencera, j’aurai la nostalgie de maintenant. » Puis après, malgré lui, malgré qu’il ne voulût pas y penser, il songeait : « Et quand la bataille sera finie, est-ce que je serai encore vivant pour éprouver quelque chose ? »
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"Je ne vous demande pas pourquoi vous faites toujours les mêmes photos"
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"L'Ukraine, c'est un cimetière. Et qui creusait les fosses?"
Il se tut, et dans un murmure :
"Alors pendant qu'ils creusaient à quelle vitesse battaient leurs cœurs ? "
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Keisuke était presque endormi, il respirait lentement, il reposait ses mains sur son ventre. Hisao se pencha, en prit une et la serra dans les siennes. Il sentit les doigts de Keisuke lui répondre. Alors délicatement il lui reposa la main sur son ventre, le regarda encore un moment dans son sommeil et s’en alla. (p. 88.)
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Le chagrin surgit d'un coup comme un orage. Il en fut si secoué qu'il se mordit la lèvre et contracta ses épaules comme s'il avait eu froid..."Dans son rêve, elle est en train de courir, et pendant ce temps-là, moi je me dis que je ne peux pas l'amener là-bas et la tuer sous la pluie"...
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Je pensais que rien ne se perd et qu'il vaut mieux dire les choses mille fois plutôt qu'une. Je savais que le dense feuillage d'un arbre est fait de dizaines de milliers de petites feuilles tendres et fragiles, et que sans les autres, une seule d'entre elles est vite emportée par le vent.
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Nous tournions le dos à la cuisinière. La chaleur nous caressait par-derrière. Nous regardions la soupe qui fumait. La tête me tournait. Nous regardions les tranches de pain. La soupe bouillonnait encore. Le pain avait roussi sur les bords et nous rappelait des choses. Bauer me dit sur le ton de la confidence, mais assez fort pour qu’Emmerich l’entende aussi.
- Ca, nous le dirons à notre neveu
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Stepan l'écoutait et sa tête lui tournait, parce que ces mots qui lui entraient dans le cœur étaient les siens. C'étaient ses propres mots jamais prononcés à haute voix qu'il entendait de la bouche même de son fils, tandis que l'ampoule au-dessus d'eux se balançait.
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Quand sa tristesse commençait à s'en aller, Amghar quittait son coin, entrait dans la maison et s'asseyait devant la chienne, et avec sa façon à lui, de ses gestes doux, il la caressait pendant un long moment.
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La brume aux pieds des arbres se dissipait. les oiseaux prenaient des couleurs comme s'ils sortaient de la mer. Le soleil trouva un passage dans la forêt de pins et d'eucalyptus et éclaira la véranda...
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Le chagrin surgit d'un coup comme un orage. Il en fut si secoué qu'il se mordit la lèvre et contracta ses épaules comme s'il avait eu froid..."Dans son rêve, elle est en train de courir, et pendant ce temps-là, moi je me dis que je ne peux pas l'amener là-bas et la tuer sous la pluie"...
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Je suis de Dorovitsa dans la province de Viatka. Quand mes parents sont morts, j’ai quitté Dorovitsa pour Kaliazine au bord du fleuve, et j’ai travaillé pour Ovanès. J'attelais des troncs à un cheval pour les transporter de la berge à la scierie. (début du livre)
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L'ordre de l'état-major était arrivé cette nuit. Nous avons baissé les yeux comme si nous étions en faute. J'avais seulement eu le temps de voir le cou de Kyabine rougir. Nous avons gardé le regard baissé et sommes rentrés en nous-mêmes, tendus et immobiles.
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"Elle allait partout avec lui tout le long de la journée . Mais au milieu de la nuit, c'est Stepan qui allait vers elle en s'asseyant dans la cuisine, et fumait une cigarette, en proie à un désespoir que la chienne endormie sur la couverture finissait par bercer et rendre humain".
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A tout moment, elle prenait forme, elle était vivante. Elle était son ombre. La nuit, il voulait se lever et aller boire dans la cour, au filet d’eau qui tombait dans le tonneau. Mais comme c’était une ombre d’une grande force physique, elle l’empêchait de bouger. Elle restait assise sur lui. Alors il buvait en rêve, mais pour son malheur, c’est l’ombre qu’il abreuvait, et ainsi elle se renforçait, et jusqu’au matin appuyait sur lui comme un arbre mort.
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Hisao Kikuchi s’était couché sur le côté et ouvrait la bouche sous la pierre d’où l’eau gouttait. Sans doute un reste de rosée que la mousse avait gardée. Une goutte, deux gouttes, il pouvait les compter. Il en tombait si peu que c’était une douleur dans sa bouche. Il avait envie de manger la pierre, comme si l’eau avait été à l’intérieur.
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