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Citations de Hubert Mingarelli (148)


Et j'ai contemplé la démarche lente et rassurante de Kyabine, et Pavel était là aussi qui marchait à côté de moi, alors j'ai été tout d'un coup plein d'émotion parce que chacun était à sa place, et parce qu'il m'a semblé aussi qu'à cet instant chacun de nous était très loin de l'hiver dans la forêt. Et que chacun de nous était aussi très loin de la guerre qui allait reprendre parce que l'hiver était fini.

( Points, 2004, p.115)
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Il voulut parler, il dit :
- C'est long à venir.
La femme tourna seulement les yeux.
- Le jour, dit Hisao.
- Oui, souffla la femme comme sur une minuscule bougie.
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- Je sais pas, me dit-il, regardant ailleurs.
- Moi non plus je sais pas, dis-je avec douleur.
Il écrasa sa cigarette sous sa chaussure. Et soudain il se leva et me prit dans ses bras. Il me dit deux fois que j'étais son gamin. Puis ne dit plus rien. Il sentait le tabac et la bière.
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J'étais assis derrière Collins et nous vîmes s'approcher au ralenti un lac d'un bleu intense, et sur la berge deux Allemands côte à côte gisaient sur le dos, les vestes d'uniforme retroussées leur dévoilant le ventre, et derrière eux le lac si intensément bleu et calme ne semblait faire partie ni du ciel ni de la terre.
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Alors soudain, la faim qui nous avait un peu oubliés, cette faim que les cigarettes, l’alcool de pomme de terre et le feu dans la cuisinière avaient endormie, monta soudain de la casserole et nous retomba dessus comme si elle était vivante. C’est que la soupe était belle et sentait bon. Les tranches de saucisson portées par la semoule enfin cuite, flottaient à la surface. Le saindoux fondu bouillait encore.
Nous tournions le dos à la cuisinière. La chaleur nous caressait par-derrière. Nous regardions la soupe qui fumait. La tête me tournait. Nous regardions les tranches de pain. La soupe bouillonnait encore. Le pain avait roussi sur les bords et nous rappelait des choses. Bauer me dit sur le ton de la confidence, mais assez fort pour qu’Emmerich l’entende aussi.
- Ca, nous le dirons à notre neveu.
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Nous venions de parler un peu, mais dans le fond le silence nous enveloppait.
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Le calme et l’obscurité revenus, O’Leary resta un long moment rêveur, scrutant le ciel et le champ, toujours accroupi, puis au moment où il lançait tous ses javelots d’un coup il dit :
« Pourquoi vous faites ces photos ? »
Je restai silencieux, il n’insista pas. La question ne m’était pas destinée. Elle n’avait été ni murmurée ni posée à haute voix, on aurait dit un souffle de vent échappé de vents déchaînés et lointains, nous frôlant à peine et continuant sa course à travers le champ.
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Nous venions de parler un peu, mais dans le fond le silence nous enveloppait.
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Dans l'herbe haute des champs les ruches ressemblaient à des villes.
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"Je n'ai rien compris. de qui est-ce que vous parlez ?
- Des gens de ce foutu pays, Collins, je voudrais aller les photographier devant chez eux.
- Pour quoi faire ?
- Je n'en sais rien encore".
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A ce moment-là O’Leary et le garçon quittaient la clairière avec les seaux et, lorsqu’ils disparurent dans le chemin entre les sapins, le soleil s’éteignit comme si on avait soufflé dessus. A nouveau il n’y eut plus personne autour de moi. Je revois encore le front des sapins dans la lumière du soir, et je sens encore l’odeur de la vapeur couleur de miel qui s’échappait du verre. (p. 170-171.)
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"Et pour rien au monde il n'en aurait parlé à Yankel dans ses lettres. Ce ,'était pas un me,songe, ni un secret, c'était au-delà."
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A l'anse, tout en bas du sentier, il y avait toujours dans le ciel et sur la mer quelque chose de nouveau. Dans le ciel c'étaient les nuages, et sur la mer c'étaient les navires. Il y avait aussi des choses nouvelles et communes, comme le vent. Quand il soufflait, il n'était jamais le même, et il transformait en même temps la mer et le ciel. Le ballet des mouettes aussi était commun à la mer et au ciel, et tout le temps différent. Elles volaient et se posaient sur l'eau, s'envolaient et allaient se poser sur les rochers.
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Ça allait mieux. Nous avons continué d'avancer sans nous voir, mais nos voix nous avaient fait du bien.
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- C'est long à venir.
La femme tourna seulement les yeux.
- Le jour, dit Hisao.
- Oui, souffla la femme comme sur une minuscule bougie.
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Mais nous avions un problème. Il se posait chaque fois que nous réussissions à avoir du thé. Avec ce que nous avit donné le cuisinier, il y avait comme d'habitude de quoi faire la moitié d'une vraie tasse de thé. Nous étions quatre.
Alors, si nous mettions beaucoup d'eau, le thé n'avait pas pas beaucoup de goût. Si nous en mettions peu, il avit un vrai goût de thé, seulement nous ne pouvions en boire qu'une ou deux gorgées chacun. Nous discutions parfois très longtemps avant d'infuser(...).
A peine bu, c'était déjà un thé plein de nostalgie. Mais c'était quand même mieux que pas de thé du tout.
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Une nuit qui en aurait contenu mille, presque belle. Et tandis qu’elle avançait et qu’ils se parlaient, George savait que des nuits comme ça, ils n’en auraient plus. Ils avaient l’air de prendre une dernière inspiration, de se remplir d’air une dernière fois avant de s’enfoncer dans l’eau profonde que serait leur monde au réveil.
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Tandis que je visais l’eau entre le quai et la coque du bateau pour jeter ma cigarette, une silhouette s’était détachée des baraques et s’avançait à pas tranquilles sur le quai. L’homme entra dans la lumière de nos feux, fit encore quelques pas et s’accroupit devant le mort. Il lui défit ses chaussures, se redressa et s’en alla avec. Je remarquai alors qu’il était pieds nus. Je jetai un regard en bas vers la coupée, pour voir si l’officier de garde avait aperçu le voleur. Il était retourné et parlait avec les deux plantons. Je voulus l’avertir. Mais l’homme avait déjà rejoint les baraques. Et quoi faire de toute façon.
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Quand nous avons fini de construire notre cabane, nous l'avons contemplée fièrement dans la lumière du feu qui brûlait au centre de la clairière. Nous en avons fait le tour en nous félicitant, puis nous sommes entrés tous les quatre dedans et j'ai pensé : voilà, j'ai fini d'être seul dans le monde, et j'avais raison.

( Seuil, Points, 2004)
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Parce qu’il avait combattu dans les montagnes de Peleliu, Hisao ne supportait plus la soif. Son corps, son esprit, tout en lui la craignait. A tout moment elle prenait forme, elle était vivante. Elle était son ombre. La nuit, il voulait se lever et aller boire dans la cour, au filet d’eau qui tombait dans le tonneau. Mais comme c’était une ombre d’une grande force physique, elle l’empêchait de bouger. Elle restait assise sur lui. Alors il buvait en rêve, mais pour son malheur c’est l’ombre qu’il abreuvait, et ainsi elle se renforçait, et jusqu’au matin appuyait sur lui comme un arbre mort. (…) Il croyait voir des tourbillons de poussière jaune, entendre la montagne se soulever, alors que tout n’était que silence et obscurité autour de lui. Pendant ces nuits pleines de fureur, seules ses larmes étaient réelles. Chaque nuit ainsi il recommençait la bataille de Peleliu.
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