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Critiques de In Koli Jean Bofane (118)
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Congo Inc : Le testament de Bismack

♫Au rez-d'-chaussée, [...]

Y'a une espèce de barbouze

Qui surveille les entrées

Qui tire sur tout c' qui bouge

[...]

Y s' recrée l'Indochine

Dans sa p'tite vie d' peigne cul

Sa femme sort pas d' la cuisine

Sinon y cogne dessus

Il est tellement givré

Que même dans la Légion

Z'ont fini par le j'ter

C'est vous dire s'il est con!♫

Dans mon H.L.M -Renaud-1980 -

---------------♫-♪-♪-♪-♪-♪-♫---------------

(voix off) psst psst... t'as pas l'impression de faire fausse route, hors sujet, ici on t'attend pour balancer, les Multinationales, les conseils d'administration pipo ou de Sécurité véreux, certains pasteurs et leurs bons Dieux , les minerais qui se font exploiter, y'a les Pygmées mais aussi les Tutsies qui s' font laminer, les enfants désoeuvrés, les femmes blessées, les 400 minorités qui font la majorité, les phacochères, les léopards, les salopards, les rebelles, les mercenaires, les seigneurs de guerre, l'Organisation des Nations Unies ,les casques bleus, hutu est concupiscence, bêtise, cynisme, violence...

♫Les mots secs, idées noires, mes pages blanches

La gorge nouée, la pensée en avalanche

Je sais même plus quoi en croire

J'ai même plus envie de voir

Mon coeur est délavé, et j'ai dévié de trajectoire♫

porte du soleil-Tim Dup - Gaël Faye - 2020

-------♪------♪------♪-----

Toi, tu me fous les glandes

casse-toi, tu pues

alors Marche à l'ombre

Rez de Chaussée

c'était pour pas dire RDC

République Démocratique

Me rappelle mon Platon prophétique

"En démocratie, la pagaille règne,

impossible d'éduquer

le gouvernement ne se préoccupe guère

de l'opinion la meilleure

mais de celle qui semble l'être pour le plus grand nombre...."

Imagine le bordel quand t'as 400 minorités !

Je ne supporte plus l'obscurité,

Tour de métal placée dans la forêt,

Congo Bololo et Polyandrie

bits comme niquer

petits arrangements entre amis

pire , entre ennemis

chacun tient chacun par les parties.

Falcon détruit dans le ciel de Kigali

lorsque le poisson pleure dans l'eau

cela se voit-il ?

Eglise de la Multiplication

Prébendes au boulot

reformer des gouttes de pluie pour créer des ruisseaux

Règle de la soustraction posément accélérée

double-lames, OMARI, si on t'avais appris

à un monde lacéré,un style acéré

Les évenements lui échappaient

Si le vent vient à passer

l'herbe s'inclinera

Afrique ADIEU

Où vont les eaux bleues

Du Tanganyika?

On pourrait croire un certain humour noir !?

tel un Bob Denard, innocenté par la France se la jouant peinard en peignoir…



Grand prix du Roman métis,

Prix des Cinq Continents de la Francophonie

mes 5* et tous ces Prix bien mérités....
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Congo Inc : Le testament de Bismack



Chef d’œuvre, chef d’œuvre, j’avais envie ce matin de ne dire que ça, de le répéter 20 fois, pour vous insuffler l’envie de le lire, ce chef d’œuvre, et ne rien ajouter.

Mais je me calme.

Comment les liaisons dangereuses (terme employé par l’auteur dans une interview) entre un tueur et son esclave sexuelle se terminent? Entre une petite prostituée et un membre de la MONUCC (ONU pour le Congo) ? Entre, surtout, la politique et l’économie, la mondialisation et la guerre ?

Comment Isookanga le pygmée finit-il par convaincre un ancien tueur devenu responsable du patrimoine de la nécessité d’exploiter les mines, et de couper les arbres ?

Comment parler sérieusement de conflits mondiaux en prenant de la hauteur et en faisant rire ?

Comment , comment ?

C’est que Congo Inc, ou le testament de Bismarck, est un livre fleuve, avec ses eaux abondantes et ses cascades ultra-dangereuses. Même si les citations ne paraissent pas drôles, le livre, lui, l’est, infiniment.

Un chef d’œuvre.



Isookanga le pygmée se venge sur les méfaits de la colonisation en volant un ordinateur apporté par une africaniste dans sa grande forêt.

Vous allez vite être d’accord : un simple ordinateur contre les méfaits de tout un peuple, c’est peu.



Car, lui, il en a bien marre des arbres, des arbres et encore seulement des arbres. Il en convient, il appartient à un peuple qu’on dit premier, pourtant en voie d’extinction. Seulement, lui, il veut être premier en mondialisation, il joue à des jeux vidéo, où l’enjeu essentiel constitue l’exploitation des ressources minières.

Il se rend donc sur les longues barges le long du fleuve Congo, arrive à Kinshasa, est accueilli par les shégués, ces enfants abandonnés parce qu’ils ont le mauvais oeil. Ils vivent autour du Grand Marché de rapine, ils espionnent, l’une se prostitue, ils vendent des objets volés, ou de l’eau du fleuve dans des petits sacs en plastique.



D’emblée, le ton persifleur, pertinent, infiniment drôle, de la vraie drôlerie basée sur des faits politiques pas drôles du tout nous attend au tournant de chaque page: la présence ennemie du Rwanda proche, la terrible guerre du Congo, l’immense, miraculeuse richesse minière du sous sol de la grande forêt équatoriale, la corruption des policiers ( ce sont les grands prédateurs de la chaine alimentaire), du révérend de l’Eglise de la Multiplication vêtu d’ Armani et de Hugo Boss, qui invente une loterie truquée, des casques bleus de l’ONU, qui échangent des armes contre de l’or, extraits par des criminels de guerre du Kivu, des anciens génocidaires promus ministres , chef d’état –major, vice-présidents, de policier chinois, promu parce que ses dossiers se terminaient toujours par un non-lieu, idéal pour ne plus compter les crimes.

Pourquoi un chinois ?

Bonne question, car, puisque Isookanga est mondialiste, il fait la connaissance d’un chinois abandonné, Zhang Xia,(dont la femme restée en Chine coud des cauris en plastique sur des pendentifs en cuir, destinés aux touristes du Sénégal) et lui propose de « s’associer » quant à la vente des sachets d’eau, en y ajoutant un peu de jus d’anguille électrique boucanée et de proclamer « eau Suisse ».

Et de gagner des parts de marché.

Chaque titre de chapitre est traduit en chinois, et lors de la révolte des shégués, c’est bien entendu Zhang Xia qui harangue les troupes en citant Mao, et In Koli Jean Bofane remercie le grand timonier pour ces idées brillantes.



Chef d’œuvre, j’insiste, je cite la relation de l’africaniste avec le Pygmée : Soudain, elle « sentit sa culotte en danger » et se crut ensorcelée par un charme ancestral. Lui, de son côté, pendant qu’elle débite des stéréotypes sur l’Afrique millénaire, sent le python niché dans son slip Cavin Klein. Ils font tellement de bruit dans la chambre d’hôtel que les voisins interviennent, réveillés par le « tumulte provoqué par Isookanga, la colonisation et ses séquelles. »



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Mathématiques congolaises

« Je comprends qu’il ait fallu que tu travailles, mais pas au risque de te brûler les ailes. Prends plutôt en compte ta nature profonde. Tu ne seras jamais un salaud, Célio. »



Qui d’entre nous ne rêve pas de s’entendre dire cela ? Moi, en tout cas, elle me parle, cette phrase ! J’ai donc suivi avec intérêt la trajectoire du jeune Célio, passionné de mathématiques, tellement passionné...qu’il adapte la vie à ses formules. Un petit exemple pour que vous compreniez bien : « Parfois même, lorsqu’il lui avait fallu jauger ses semblables, il lui avait été utile de savoir que ‘deux pyramides, qu’elles soient droites ou obliques, étaient identiques si les bases et les hauteurs étaient les mêmes’. L’apparence ne comptait pas, il fallait savoir mesurer ce qu’il y avait à l’intérieur, comme chez les êtres humains. »

Curieux, me direz-vous. En effet ! Et tellement curieux que le grand chef du Bureau « Information et Plans » veut l’embaucher illico.



Avant tout, une petite précision (c’est vrai que je n’ai pas l’esprit très mathématique, moi, et j’avais complètement oublié de situer le problème) : nous sommes au Congo, au début des années 2000, plus précisément à Kinshasa, ville où chacun, chaque jour, tente de sauver sa peau contre la Faim, monstre sanguinaire et impitoyable. Où chacun tente de se frayer un chemin aussi, dans la jungle des politiciens véreux, corrompus. Où chacun ne rêve que de démocratie, encore loin, hélas.



Revenons donc à nos prémisses. A la faveur d’un coup monté où meurt un des amis de Célio, Tshilombo engage celui-ci dans son fameux Bureau. Voici le gaillard, tel que le définit le narrateur : « Tshilombo était non seulement l’expert en écran de fumée, mais aussi le spécialiste en « comment poser une poutre dans l’œil du voisin sans faire tomber la paille qui s’y trouve déjà », des qualités inestimables en matière d’intoxication et de désinformation. »

Ca vous situe le personnage et par là, le contexte. Que vient faire Célio le pur, dans cette foire d’hypocrisie ? Et bien...des mathématiques, voyons ! Il meurt de faim, Célio, et ne réfléchit pas une seconde qu’il s’engage dans une partie de coups bas. Il fonce donc pour adapter ses formules à la vie courante.

Le narrateur s’en donne donc à cœur joie et nous décrira la vie quotidienne, pleine d’embûches et de pièges de ce Congo très réaliste. J’ai dit « à cœur joie », car c’est vrai, on sourit beaucoup !

Même si la politique congolaise ne m’intéresse pas du tout, j’ai quand même pris plaisir à suivre les aventures de ce jeune Candide qui s’est pour un temps brûlé les ailes. Un soupçon de sorcellerie en plus, avec l’adjudant Bamba très crédule, et le tour est joué.



CQFD.

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Congo Inc : Le testament de Bismack

La République démocratique du Congo est un pays immense, 7 fois plus vaste que la France. Son sous-sol regorge de minerais, très convoités. Les guerres s'y succèdent, endémiques. Et les enfants des rues pullulent à Kinshasa. Voilà pour un portrait dessiné à grands traits. Au-delà de son aspect d'extraordinaire roman picaresque, Congo Inc. de In Koli Jean Bofane est une leçon de géographie, d'histoire et d'économie qui ne laisse rien dans l'ombre. Et surtout pas les mille et une contradictions d'un pays qui se rêve à la pointe de la modernité en Afrique noire alors que l'écart entre riches et pauvres ne cesse de grandir et qu'une néo-colonisation, économique cette fois-ci, a déjà commencé. Bofane va encore plus loin que dans Mathématiques congolaises, qui avait déjà marqué. Plus d'humour et d'ironie mais plus de sauvagerie et de violence aussi, le romancier faisant preuve d'une lucidité effrayante. Dans Congo Inc., tout commence par un gros plan sur un jeune pygmée qui en a marre des traditions de son village et qui ne jure plus que par la mondialisation avec laquelle il compte bien faire son trou. Travelling avant sur la route vers Kinshasa. Là, Bofane va élargir le champ et évoquer tout un tas de personnages qui font le Congo d'aujourd'hui, s'autorisant même des "escapades" en Chine ou aux Etats-Unis qui n'ont rien du hors sujet. La tableau est accablant : exploitation par les grandes puissances, atrocités perpétrées à l'encontre des femmes et des minorités, rôle ambigu des ONG, déforestation, compromission des politiques, etc. L'arme de l'écrivain, c'est le rire (de peur d'en pleurer bien sûr) et il est le plus souvent jaune même si libérateur. La verve et le style virtuose d'In Koli Jean Bofane font passer bien des horreurs mais le constat est implacable et absolument pas édulcoré. Au coeur de la mondialisation et des jeux géopoliticiens, victime aussi de ses propres errements, le Congo file un très mauvais coton. A sa façon -érudite, burlesque, tragique-, Bofane replace ce pays finalement mal connu à sa place sur l'échiquier. Et en écrit avec un grand talent de conteur l'histoire en marche. On a rarement lu une fable aussi réaliste, mordante et cruelle. Dans un très grand livre, aussi plaisant qu'éprouvant.
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Mathématiques congolaises

Thriller congolais qui allie suspens, politique, critique sociale et histoire récente de ce magnifique pays, le tout épicé de manipulation des masses et de communication savamment orchestrée.



C’est résolument moderne. C’est aussi résolument africain avec ses jeunes femmes aux seins hauts et fermes comme des goyaves, ses histoires de sorcellerie, ses enrichissements express et ses déchéances tout aussi fulgurantes.



Et c’est résolument réaliste, avec une note de pessimisme, qui n’est pas sans rappeler « l’équilibre du monde » de Mistry, où il est question de l’Inde dans les années 1970. Tout ceci démontre que bien avant la mondialisation du commerce, de l’économie et de la finance, il y avait une mondialisation de l’exploitation humaine et de la Faim, dont l’auteur fait une très belle allégorie.



J’ai apprécié cette lecture, même si je trouve que les allusions aux mathématiques sont très tirées par les cheveux, et d’ailleurs pas toujours exactes (la définition de la continuité d’une fonction ou des limites sont incorrectes, par exemple…). Dommage, car l’idée de base était excellente mais ça méritait un peu plus de réflexion, un peu plus de maturation. L’auteur russe Zamiatine dans son magnifique « Nous» avait fait beaucoup mieux. Vous me direz qu’on apprécie chez un écrivain sa créativité, et pas forcément son exactitude scientifique. D’accord, je vous l’accorde, même si je reste avec un petit sentiment de frustration.

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Congo Inc : Le testament de Bismack

Quand Issokanga, un pygmée de la tribu Ekonda part de son village pour aller faire du business à Kinshasa, il se fait passer pour un neveu mais il est vite démasqué dans sa supercherie. Il va se retrouver avec des enfants de rue, à faire équipe commerciale avec un chinois pour la vente d’« eau pire Suisse » et l’affaire du siècle l’attend au tournant…

J’ai été bluffée par l’auteur lors de sa venue à Lyon (aux Assises Internationales du Roman en 2016) alors je me suis laissée tenter par Congo Inc. Le début se met lentement en place mais j’ai découvert avec effarement cette description du Congo, comme un pays où la corruption, l’exploitation et la violence règnent… Entre Issokanga, petit jeune naïf mais motivé par la mondialisation, les jeunes enfants unis pour survivre dans les rues par divers moyens et les militaires perpétrant des massacres pour des raisons plus stupides les unes que les autres, In Koli Jean Bofane montre tous les travers d’une Afrique post-colonialisme d’une façon burlesque. Ça n’empêche pas le roman d’être noir, très noir, beaucoup d’atrocités sont détaillées, les plus horribles ne sont pas épargnées, il y a même quelques détours du côté de la Chine… On se désole de tant de profits au dépend de l'homme.

C’est un livre fort qui me marquera longtemps.

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Mathématiques congolaises

Voici une immersion en Afrique, pas celle des savanes et des safaris, mais celle des villes, Kinshasa en l’occurrence. Tentaculaire, embouteillée et poussiéreuse, royaume de la corruption à tous les niveaux de pouvoir, en particulier dans les sphères les plus élevées. Bling-bling, luxe et apparence de démocratie côté face, côté pile c’est plutôt une sorte de cour des miracles où la Faim règne en tyran, rythmant le quotidien des habitants au ventre creux. Trouver du travail pour manger, voilà la principale préoccupation de nombreux Kinois.

Parmi ceux-ci, Célio Mathematik sort du lot. Eduqué, la petite trentaine, orphelin de guerre, il a survécu au traumatisme du massacre de ses parents en s’accrochant à un vieux bouquin d’algèbre, qui lui a valu son surnom. Ce manuel tient lieu de bible à Célio, qui puise dans les théorèmes mathématiques et les principes de physique des professions de foi qui, croit-il, guideront sa vie et la marche du monde.

Après une émeute qui tourne mal, Célio est repéré par un homme puissant au service du Président. Le voilà recruté au laconique « Bureau Information et Plans ». Célio a sauté sur cette occasion unique d’enfin gagner décemment sa vie, et se met sans trop de scrupules au service d’une entreprise de manipulation politico-médiatique de l’opinion.

Mais malgré l’ascenseur social, cette situation s’avérera de moins en moins tenable pour Célio, imprégné qu’il est malgré tout d’une certaine morale que la politique politicienne réprouve.

Très bien écrit, ce roman prend des allures de thriller politique, mais il vaut surtout pour la fresque très réaliste à travers laquelle il dépeint une Afrique urbaine, mélange complexe de débrouille, de violence, de corruption, de misère, de manipulation et de solidarité, où la tension est permanente et l’implosion jamais bien loin.

Une réussite, donc, et aussi un tour de force d’avoir mêlé humour, amour et…mathématiques.

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Mathématiques congolaises

Hommes politiques, sorciers, coups d'Etat, dessous de table et autres magouilles : bienvenue à Kinshasa ! In Koli Jean Bofane se charge de nous y guider.



J'étais très curieuse de lire ces Mathématiques congolaises ; d'où le fait qu'il était prioritaire dans la pile de lectures d'été. Il faut dire aussi que le titre a de quoi interpeller, mais au final il n'est pas tellement question de mathématiques.



L'auteur livre ici une satire sur la politique en Afrique. Les principes sont les mêmes que dans nos pays occidentaux : il y a bien sûr un parti majoritaire, puis des opposants qui organisent des meetings voire même des manifestations pour exprimer leur désaccord. Seulement à Kinshasa, tout est organisé "pour faire croire que…" le fond on s'en fiche, c'est la forme qui est importante. Certains feraient presque des carrières de leurs sorties meetings - négociées contre généreuse récompense, cela va sans dire. Malgré les précautions des organisateurs - oui, à Kinshasa, il y a peut-être du désordre, mais au moins il est organisé ! - les affrontements peuvent quand même tourner au drame. Mais qu'on on s'inquiète pas, tout est prévu pour ces cadavres gênants : le parti en fait des martyrs de sa cause !

C'est sur ces évènements tragicomiques que le lecteur fait la connaissance de Célio Matemona, un orphelin ingénu et altruiste, surnommé Célio Matématik à cause d'un livre de mathématiques qu'il chérit comme la prunelle de ses yeux. Au début, Célio travaille pour une ONG qui "s'occupe un peu de tout" et beaucoup de rien. Jusqu'au jour où Gonzague Tshimlombo, le pourri du coin, lui propose de travailler à son service - avec à la clé de beaux costumes et un train de vie bien éloigné de ce qu'il a. Il n'en faut pas plus à notre Candide de Kinshasa pour partir à l'aventure.



On sent dans ce premier roman que l'on a à faire à un auteur qui a des choses à dire ; et des choses intéressantes qui plus est. C'est d'abord le système qui est dénoncé, mais pas seulement. L'auteur fait un état des lieux plus global de la situation. Il y a par exemple, certains passages très poignants sur les enfants soldats, ou les conflits pendant la décolonisation.

Ce qui m'a plu, ce sont d'abord les portraits assez fabuleux et saisissants des personnages de Bofane. Et on se délecte tout autant de leur surnoms !

Il y a beaucoup d'humour dans le récit de Bofane, avec des métaphores très cinglantes parfois et un sens de la formule comme seuls des Africains peuvent l'avoir. Cette lecture a parfois été un choc culturel qui permet de se rendre compte du fossé qu'il peut y avoir entre la façon de penser occidental et la façon de penser africaine. L'écart créé bien sûr des situations humoristiques, mais parfois j'ai eu du mal à suivre le raisonnement qui - d'un point de vue occidental - semble passer du coq à l'âne. La philosophie à l'africaine est certes plus pragmatique que la notre, mais elle n'emprunte pas les mêmes chemins ! Pour ceux qui seraient tenté par cette aventure congolaise : sachez chers lecteurs que le fil de la narration n'est pas une ligne droite qui s'éloigne du début à mesure que l'on avance dans l'histoire, ce serait plutôt un cercle avec plusieurs petits itinéraires bis qui permet de tout relier.



Bref, qu'on se le dise : la politique calquée sur le modèle occidental n'a pas de sens dans les pays africains, car elle est trop éloignée d'eux d'un point de vue culturel. Mais, si , au départ, c'est bien la démocratie (politique) à la congolaise/ l'africaine qui est dans le viseur d'In Koli Jean Bofane , le propos est bien plus universel.



Malgré les difficultés que j'ai pu rencontrer dans certains passages, j'ai hâte de découvrir le second roman de cet auteur.
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Congo Inc : Le testament de Bismack

Quoique ce livre ait été amplement plébiscité, bien plus que le premier roman du même auteur, j'ai, personnellement, préféré de loin 'Mathématiques congolaises', qui expliquait tout en subtilité, sans hypocrisie mais sans voyeurisme, les travers de la société congolaise.



Ici, c'est l'exploitation du Congo, y compris par les forces de l'ONU, qui est dénoncée ainsi que les exactions de différents individus, voire de tribus entières, pour gagner un bout de la mondialisation, rendant riches à l'excès certains, obligeant les autres à survivre aux pires conditions, surtout lorsqu'il s'agit d'enfants, et parfois sous d'horribles tortures.



Et c'est là mon large bémol : rien ne nous est épargné à nous lecteurs, rien n'est esquissé, et les exactions que l'on sait intolérables, sont véritablement illisibles, au sens premier du terme. C'est largement insoutenable.



Pas qu'en tant que gentil ou méchant 'petit blanc', j'ai envie de me voiler la face, mais j'ai trouvé le propos des Mathématiques congolaises tout aussi fort, voire davantage, alors que là les violences restaient suggérées mais non décrites dans le détail.
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Mathématiques congolaises

Ces derniers jours j'ai beaucoup voyagé , j'ai visité la Chine ancienne et contemporaine avec Dai Sije , le Japon avec la série Le poids des secrets et enfin ai atteri sous le continent africain , plus exactement au Congo , dans la capitale Kinshasa , avec la merveilleuse plume de l'écrivain In Koli Jean Bofane .

Deuxième livre de l'auteur que je lis , il faudra que je vous parle aussi du premier livre ´ Le testament de Bismarck ´

Le Congo , qu'est ce que je sais à son sujet , pas grand chose , qu'il a été une colonie belge , qu'il a eu son indépendance en 1960 , qu'il a une histoire d'amie douce - amère entre lui et la Belgique , qu'il s'est appelé Zaïre à un moment donné , qu'il y a un quartier à Bruxelles qui s'appelle Matongé ..., donc je ne connaissais rien comme je vous le disez à l'instant .

Donc d'autant plus une découverte dépaysante d'entrée de jeu , dans un Kinshasa corrompu , où les habitants mènent une lutte implacable , renouvelée jour après jour contre La Faim , personnage important du livre , déjà là on atterit dans un monde aux codes complètement différent du nôtre, que connaissons nous de la faim , nous les Occidentaux , plutôt enclins aux régimes .

Mais je ne voudrais pas en écrivant ceci vous brosser un tableau apocalyptique du Congo , oh non , voilà tout le talent de l'auteur , il ne s'apitoie jamais , il décrit mais comme un conteur , comme le conteur talentueux qu'il est , on est plongé dans Kinshasa, dans le bruit , les odeurs , les couleurs de cette gigantesque métropole , capitale ultra moderne et quartiers populaires , on vit au rythme congolais tout le long de la lecture .

Une ville où plus que partout ailleurs se côtoie le meilleur et le pire , le meilleur nous le vivons avec le personnage attachant de Celio Mathematik , orphelin de guerre , qui doit son surnom à un livre de mathématiques , livre qui a une importance capitale pour notre héros , il est le seul lien avec son passé , livre qui appartenait à son père instituteur , livre sauveur , qui est une source de vérité , de savoir à laquelle s'accroche notre jeune Celio

Celio qui va côtoier les hommes politiques , qui va approcher les hautes sphères du pouvoir et qui va effectuer un tour de force incroyable , il gardera toujours un attachement visceral à ses convictions profondes .

Peut - etre et ce n'est que mon avis , que parce qu'il est jeune , qu'il représente l'espoir de la jeune génération, que lui n'a pas été un enfant soldat , que lui a eu la chance d'être instruit , oh le pouvoir du savoir encore une fois !

Un livre qui nous montre le rôle encore terriblement prégnant de la sorcellerie dans la société , les différences de mentalité entre l'Occident et l'Afrique , différences dont nous ne tenons pas assez compte .

Un livre qui donne une image implacable de la capitale congolaise mais qui a des atouts majeurs , l'auteur a une écriture magnifique , haute en couleurs , vivante , un humour qui fait mouche et ce qui me semble important pour le souligner il y a de l'espoir , espoir que représente la jeunesse qui semble à l'aise pour concilier modernisme et traditions , et puis ce sens de la débrouillardise inné .

C'est ce que je retiens de ma lecture , l'espoir .

Oh ce voyage à Kinshasa il va vivre en moi bien longtemps , je sens encore l'odeur des brochettes grillées , je souhaite longue vie aux établissements Dona , je vois ces jeunes élégants qui ses promènent bien sapés , ces jeunes qui écoutent encore leurs aînés

Oui un beau voyage que cette lecture .
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Beauté Congo 1926-2015 Congo Kitoko

L'exposition Beauté Congo - 1926-2015 - Congo Kitoko conçue par André Magnin, commissaire général, met à l'honneur l'extraordinaire vitalité artistique de la République démocratique du Congo en explorant pour la première fois près d'un siècle d'histoire de l'art congolais.

Si la peinture est au coeur de l'exposition, la musique, la sculpture, la photographie et la bande dessinée y ont aussi leur place, offrant ainsi l'opportunité de découvrir la beauté polyphonique de l'art congolais,

Suivant un parcours anti-chronologique, , Beauté Congo -1926-2015 - célèbre des artites modernes et contemporains dont l'oeuvre témoigne d'une richesse et d'une créativité sans égales.



(Note de l'Editeur)



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Congo Inc : Le testament de Bismack

Le personnage principal de ce roman me semble être Kinshasa. Ville grouillante et tentaculaire où tous les personnages vont se retrouver pour tenter leur chance, du jeune pygmée venu de sa forêt à l'envoyé de l'ONU, en passant par divers individus, protagonistes de toutes sortes que l'intrigue va finir par rapprocher. Une ville où tout est possible, surtout le pire, où chacun essaye de survivre. C'est, je crois, ce qu'a cherché à démontrer l'auteur.

Livre qui se lit très facilement et qui permet de découvrir une des facettes de ce continent africain encore très peu littérairement exploité.
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La Belle de Casa

Cette fois, In Koli Jean Bofane s'est quelque peu éloigné de son pays natal, la République démocratique du Congo. Après Mathématiques congolaises et Congo Inc, suprêmes délices littéraires, La belle de Casa se déroule, comme son titre l'indique, dans la ville marocaine et plus précisément dans ses quartiers populaires. Ce déplacement géographique n'est que minime en définitive tant Bofane poursuit sa description d'une Afrique débarrassée de nombre de clichés et de tabous. L'auteur garde sa pertinence et son regard perçant et subtil sur un microcosme particulier composé d'une bande de personnages bigarrés au sein d'un roman quasi choral même si dominé par la figure d'Ichrak, la belle de Casa, aux yeux, et au corps, de velours. Au début du livre, elle vient tout juste d'être assassinée. Mais avec de nombreux retours en arrière et de changements de perspective, aux basques des différents protagonistes, Bofane orchestre non pas un récit policier mais une comédie sociale chamarrée et composite où l'on retrouve des maux africains, corruption et distribution inégale des richesses, entre autres, mais aussi intégration des migrants subsahariens qui n'ont pas poursuivi leur périple jusqu'en Europe. Si le tableau n'est pas totalement désespérant, c'est parce qu'on ressent dans le livre une énergie constante, y compris de la part de ceux qui sont les plus démunis, et la bienveillance habituelle du romancier pour ses personnages. Moins burlesque et trépidant que les livres précédents de Bofane, La belle de Casa demeure un ouvrage plus que recommandable, par son style, émaillé d'expressions africaines savoureuses, et par la qualité de sa narration.
Lien : https://cin-phile-m-----tait..
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Mathématiques congolaises

Thriller politique au cœur du Congo.



In Koli Jean Bofane nous livre une intrigue au cœur de la politique congolaise, entre malversations, mensonges, pouvoir et pauvreté.



Célio, jeune congolais, orphelin, marqué par la guerre, et fasciné par les mathématiques, lutte contre la faim et l'oisiveté avec ses amis dans les quartiers pauvres de Kinshasa.

Après une manifestation contre le parti d'opposition qui tourne mal, et qui se solde par le décès d'un de ses amis, Célio se voit proposer un poste au sein d'un bureau rattaché à la Présidence.

Etonné par cette opportunité mais surtout ravi de pouvoir enfin manger à sa faim, Célio fait taire les doutes qui le tenaillent sur les risques de ce nouveau job. Car l'activité de ce bureau relève de la plus grande confidentialité tant l'éthique de ses actions est contestable.

Célio découvre ce nouvel univers et applique les lois et théorèmes mathématiques pour le comprendre et proposer à son boss diverses stratégies pour assurer son pouvoir, sa notoriété, et limiter l'action des partis d'opposition.



Tous les coups sont permis pour rester au pouvoir !



Célio va progressivement douter du bien fondé des actions menées par son patron, et son intégrité et son sens moral vont le rattraper.



Mathématiques Congolaises est un thriller politique très bien construit composé de personnages attachants qui mêle la petite histoire à la grande. A travers cette intrigue, In Koli Jean Bofane nous fait voyager dans un Congo tiraillé entre le poids des traditions et l'attrait des systèmes démocratiques occidentaux. Une démocratie qui tente de se construire sur un système corrompu.

L'écriture est fluide et les dialogues incisifs et drôles : l'humour est utilisé comme remède permettant de lutter contre le désespoir. Les personnages sont épiques et attachants.

Enfin, le sens de la formule de In Koli Bofane rend cette lecture enthousiasmante.

J'ai adoré le lien entre les formules mathématiques complexes et la philosophie de vie de Célio et sa capacité à construire des stratégies d'actions sur cette base.

Un hommage au Congo et aux mathématiques !!







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Congo Inc : Le testament de Bismack

On suit avec plaisir les aventures du jeune pygmée qui se veut plus mondialiste que la mondialisation. Beaucoup de références littéraires, le plus souvent non explicitées (Confucius, Dany Laferrière) . Cependant, le récit s'entrecoupe de digressions sur les forces armées de l'Onu, les massacres génocidaires et les poncifs sur le sexe entre blanche et noir, sur la "dette coloniale" de l'Occident alourdissent le propos et ôte la nature divertissante qui était celle du départ.
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La Belle de Casa

Cette romance s'articule autour de la découverte du corps d'Ichrak dans une ruelle du quartier Derb Tabiane de Casablanca. La sculpturale furie a la gorge tranchée.

Des personnages hauts en couleurs gravitent autour de cette jeune femme qui ne laissait personne indifférent par sa beauté et son insoumission.

Que se soit Sese la débrouille , jeune migrant "Zaïrois" en transit vers l’Europe et qui s'entiche d'elle par amitié et pour du business sur fond d'arnaque internet.

Ou Encore Farida, autre beauté reptilienne, femme d'affaire peu scrupuleuse mariée à Cherkaoui que l'on comprend être l'amant d'Ichrak. Celui-ci est en proie avec un puissant non dit teinté d'oubli.



Plusieurs thématiques sont abordées dans ce roman polar.

La corruption se campe à travers notamment Mokhtar Daoudi, flic véreux en charge de l'enquête pour qui un tabou de son histoire personnelle rejaillit à travers ce drame, secondé par Lahcer Choukri aux faux air de Booba...

Spéculations immobilières, réseaux mafieux ou encore religion fanatisée s'imbriquent et s'entrechoquent, le tout rythmé par une montée en tension où un vent du sud, le "Chergui" électrise les passions.

Les connections entre différentes histoires individuelles et collectives lient ce récits : c'est celle de Gino pulvérisé sur l'autel d'un amour impossible ou encore Dramé le sénégalais, sorte de condensé géopolitique d’Afrique de l'ouest et du Maghreb.

La position de la femme est importante dans ce récit. Son pouvoir d'attraction et les stratagèmes masculins pour l'humilier, l'aliéner, la posséder lorsqu'on a l'argent ou le pouvoir, l'occidentalité se personnifie par Zahira la "folle" devineresse et mère d'Ichrak.

Espoirs et drôleries sont ténus et laissent place subitement au sordide , viol, inceste, prostitution et consort.

C'est riche et écrit d'une agréable plume. Auteur à lire et écouter.



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Congo Inc : Le testament de Bismack

Isookanga est un jeune pygmée qui vit sur les terres ancestrales de son peuple et en connaît toutes les coutumes. Il n’a qu’une seule idée en tête : raser toute cette verdure inutile pour extraire les précieux minéraux du sous-sol et faire enfin entrer son pays dans la modernité. Il faut dire qu’il est bien aidé depuis qu’il est entré en possession d’un ordinateur portable avec accès à Internet : grâce à un jeu vidéo qui simule la situation du Congo, la guérilla, le contrôle des matières premières, la négociation avec les puissances occidentales et se mettre à l’abri des résolutions de l’O.N.U n’ont plus aucun secret pour lui. Kinshasa est la première étape de son chemin vers la gloire : grâce à son nouveau savoir, son ambition sans limite, et la capacité de frapper sans forcément le chercher aux bonnes portes, l’avenir ne peut que lui sourire.



Le roman est une tragi-comédie assez féroce : les anciens chefs de guerre deviennent subitement ministres de l’environnement et fréquentables, les prédicateurs rivalisent d’imagination pour conquérir le cœur (et le porte-feuille) de leurs fidèles, les viols, les massacres ethniques et les pillages se déroulent dans une indifférence quasi-générale, et les organismes occidentaux censés apporter paix et prospérité, quand ils ne sont pas naïfs et centrés sur eux-mêmes, ne sont finalement que des concurrents supplémentaires pour se partager le gâteau congolais.



Sur le fond, l’histoire est assez dure et ne nous épargne aucun des maux du pays. Mais l’auteur ajoute toujours une touche d’humour bienvenue quand la coupe menace d’être pleine. Au final, on termine ce roman dans la bonne humeur, et avec un curieux sentiment d’optimisme béat.
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Congo Inc : Le testament de Bismack

Ce roman est d'une extrême richesse et il est donc difficile d'en parler en quelques mots.



L'auteur nous fait découvrir la République démocratique du Congo dans toute sa complexité : la folie de la course à la modetnisation (et tant pis pour ceux qui restent sur le bord de la route), les drames des enfants livrés à eux-mêmes, des femmes blessées et humiliées ainsi que les massacres de certaines ethnies. Nous assistons également à une corruption ayant lieu à tous les niveaux, même au sein des Casques bleus présents sur place.



L'auteur a une plume intéressante, une certaine verve et un côté quelque peu cynique. Il emploie également parfois des images d'une très grande force qui m'ont beaucoup marquée.



J'ai été choquée par la violence de certaines scènes décrites et d'autant plus choquée en sachant que ces faits ont réellement eu lieu.



Isookanga est un personnage très intéressant et peut-être représentatif du pays lui-même. Ce jeune veut la mondialisation et toute la technologie qui va avec, mais il est finalement quand même attiré par son village et la nature, le retour aux sources. Il semble tiraillé par ces deux mondes très différents.

Ce jeune garçon est on ne peut plus débrouillard et s'adapte à son époque.



Ce roman est une lecture marquante qu'il faut méditer et digérer plusieurs jours encore après avoir tourné la dernière page.



P.s j'ai été intriguée par la présence d'une traduction en chinois de chaque titre de chapitre et j'avoue avoir souri en voyant la page des remerciement : je ne pensais pas lire un jour les noms de Mao Zedong, de Confucius et d'Isabelle Rabut sur une même page.
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La Belle de Casa

Un livre dépaysant qui nous plonge dans les rue du Maroc où une jeune femme est tuée. Prétexte pour plonger dans la vie de certains villageois et de l'histoire d'un immigré congolais qui aurait voulu atterrir en Europe.

Langue moderne, poétique. Un bon roman.
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Congo Inc : Le testament de Bismack

Congo Inc désigne la politique de démembrement d'une partie de l'Afrique, menée dès la fin du XIXes par la Belgique pour prélever les matières premières nécessaires au développement industriel puis à l'effort de guerre entre 1914 et 1918. Caoutchouc, Uranium, cuivre...Il y a de quoi faire pour qui sait y faire.

Isookango, jeune homme ekonda, un pygmée de la forêt équatoriale, ne veut pas être en reste. Il laisse son village, son oncle, le chef respectueux des traditions et sa forêt pour tenter sa chance à Kinshasa. Il est mondialiste, et veut devenir mondialisateur.

Mais à Kin, il est confronté aux lois de la jungle urbaine. Il vit avec les enfants des rues, a pour collègue un jeune chinois oublié par son patron, et envisage son avenir en collaborant avec un chef de guerre sans scrupule recherché par l'ONU pour être jugé par la cours pénale internationale.

Dans cet imbroglio, on croise des casques bleus, des corrompus, des corrupteurs, quelques âmes pures, peu nombreuses. C'est donc un portrait caustique du Congo que nous dessine avec ses mots Inkoli Jean Bofane, un portrait qui retrace en filigrane l'histoire sanglante du Congo des dernières décennies.

Isookonga n'est que le révélateur, qui permet aux projecteurs d'éclairer ce pays. Lui qui voulait quitter sa forêt, le voila de retour . Parviendra-t-il à ''marchandiser'' la forêt, lui qui sait maintenant ce qui se cache dessous??
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