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Critiques de Irène Frain (641)
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Un crime sans importance

«  Cette mort ne peut pas rester sans voix » .



«  Prenez un carnet, un stylo et écrivez tout ce qui vous passe par la tête » .



«  le ravage a changé de forme » .



«  Je dois aux livres ma victoire contre le silence » .



Quelques passages de ce récit - enquête et que dire après tant de critiques?

Au début , j'ai eu du mal, nous n'apprenons qu'à la page soixante l'identité de la victime , un récit froid qui s'animera progressivement ….



Les faits , rien que les faits …..L'auteure enquête à propos de l'assassinat sauvage de sa soeur aînée , soixante - dix neuf ans , massacrée à l'aide d'un marteau dans sa paisible maison de banlieue en grande région parisienne , alors qu'elle était en train de confectionner de jolis sachets de lavande …



L'agresseur se serait introduit en plein jour dans la maison de l'impasse et l'on ignore à quelle heure .



Face à l'opacité de ce fait divers —— peut - être l'oeuvre d'un serial killer —— l'auteure reconstitue en cinq parties bien construites , l'envers de cette ville de banlieue ordinaire : silence , attente , conjectures, «  zone de l'effroi » , l'intenable , l'innommable ,l'angoisse nocturne l’improférable, , le silence de la justice , de la police , son mépris surtout , la lenteur, l'indifférence crasse , l'absence de réaction de sa famille , elle se doit de réparer ce que la justice a ignoré superbement , négligé, oublié…

Elle veut savoir LA VERITÉ .



Rage et ravage : reconstitution ——-dans des phrases mêlant l'intime et le social , poignantes , éprouvantes , émouvantes , douloureuses , drôles , talentueuses,——— cela lui donne aussi l'occasion de relire au grand jour, faire le point , rappeler ses souvenirs d'enfant , ses rapports houleux avec sa mère , la gentillesse de son père , expliciter l'histoire de sa fratrie dont elle s'est toujours sentie exclue .



«  Le talent d ´Irène Frain , c'est la vie, le temps jamais perdu ni vaincu » .

YANN QUEFFELEC.





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Je te suivrai en Sibérie

Je connaissais bien l’histoire des décembristes, mais plutôt du point de vue de l’histoire, ainsi que de son influence sur la littérature russe. Je connaissais vaguement l’histoire de ces huit femmes qui ont suivi leur mari, mais sans plus. Je ne savais même pas que l’une d’elle était française. Une histoire terriblement romantique qu’Irène Frain nous révèle ici de façon magistrale, s’attachant à ne pas trop insister sur ce qu’elle a de plus romantique. Il s’agit bien d’un roman car elle intercale dans sa biographie de Pauline, basée pour l’essentiel sur le récit dicté par Pauline à sa fille en 1861, des notes personnelles sur son voyage à travers la Russie contemporaine, sur les traces de Pauline, en pleine coupe du Monde. La première partie de la vie de Pauline, jusqu’à son arrivée à Moscou, est déjà marqué par des épreuves, principalement à cause de la personnalité de sa mère, envahissante et tyrannique. Son parcours pour lui échapper la conduit d’un emploi de grisette à une place de première vendeuse dans un magasin français de mode à Moscou ; il m’a fait penser à celui de Denise dans Au bonheur des Dames, sauf qu’il ne s’agit pas ici de fiction. Ensuite, séquence très romantique, elle rencontre Ivan Annenkov, riche aristocrate russe, et c’est le grand amour. Difficile d’imaginer amours plus impossibles, plus contrariées, entre la différence sociale et la condamnation d’Annenkov au bagne et à l’exil à plus de 5000 km de Moscou !

C’est là que toute la personnalité de Pauline se révèle, personnalité vraiment passionnante. Comme c’est dommage de ne rien pouvoir savoir du point de vue d’Ivan Annenkov ! La mère de Pauline était déjà haute en couleurs, mais ce n’est rien à côté de celle d’Ivan Annenkov, aux comportements étranges qui paraîtraient invraisemblables dans une fiction.

Irène Frain fait des hypothèses là où le récit de Pauline est un peu trop évasif, et pour les dernières années, après 1830, se réfère à d’autres sources. Sa plume est belle et elle nous fait découvrir à la fois une vie et des pans importants de l’histoire russe : l’influence des guerres napoléoniennes sur l’insurrection décembriste, celle de ces femmes sur l’échec de la répression tsariste , car elles ont remonté le moral aux condamnés et ont permis à la fois qu’ils apportent de la culture et un peu de leurs idées en Sibérie et que, par leurs courriers, ils ne soient jamais oubliés en Russie d’Europe.

Un regret : quel dommage qu’il n’y ait quelques illustrations avec les aquarelles de Nikolai Bestoujev que l’auteur décrit !

Une bien belle biographie, très enrichissante !
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Un crime sans importance

Une vieille dame qui vivait dans une impasse se fait sauvagement agressée. Après quelques semaines dans le coma, cette femme décède. Cette femme c’est Denis, la sœur ainée d’Irène Frain. Elle a entrepris d’écrire ce livre quatorze mois après le meurtre, quand le silence lui est devenu insupportable. Elle s’est retrouvée face au silence de sa famille et mais aussi face à celui de la justice.

Cette histoire est évidemment bouleversante et on comprend aisément qu’elle veut que la justice fasse son travail et avoir des réponses. Comment accepter que le policier qui a fait les investigations n’est pas rendu son rapport quatorze mois après les faits ? Même si l’écriture de ce livre l’a aidé à se réparer, la justice doit faire sa part pour qu’elle continue ce cheminement de réparation. Irène Frain a su mettre la bonne distance dans ce récit, pour mettre une partie de son histoire intime, transmettre l’amour pour cette sœur tout en faisant passer son message. Avec ce livre, sa sœur ne tombera pas dans l’oubli et je lui souhaite d’avoir des réponses un jour. On ne peut pas rester insensible à cette lecture.

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La forêt des 29

XVe siècle, destin inattendu et extraordinaire d’un jeune indien, mal aimé et rejeté par sa famille, il deviendra après moult péripéties le fondateur d’une communauté proche de la nature et des animaux, les Bishnoïs.



Cette lecture fut une formidable découverte, un destin hors du commun. Un personnage lunaire, solitaire qui a su tirer un enseignement de ce qu’il a vécu et observé au cours de sa vie et mettre en pratique ces observations. L’Inde au cours du XVe siècle a connu des périodes de sécheresse terrible et de guerres intestines entre membres d’une même famille. De ces constats, et de bien d’autres (que je vous laisse découvrir), Djambo apprendra à ne compter sur personne et à donner un sens à sa vie. La communauté qu’il créera, abolira les castes, remettra les femmes à leur juste place, respectera la nature et les animaux... quelques points des vingt-neuf préceptes appliqués.

Un écologiste avant l’heure, un défenseur des droits de l’homme, un sage !



Un beau travail de documentation de la part d’Irène Frain et une belle mise en histoire de ce héros hors du commun !
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Marie Curie prend un amant

Avec un titre un peu racoleur, Irène Frain nous entraîne dans une biographie très intéressante de Marie Curie.

Comme à son habitude, elle fait ses recherches très scrupuleusement et ses déductions très habilement.

A partir de tous les documents officiels qu’elle a pu trouver, et surtout de carnet de comptes de Marie Curie, elle reconstitue sa vie hors norme sous forme romancée, plus qu’agréable à lire.

Elle prend un amant, et alors ? Son mari est mort depuis cinq ans.

Oui mais à cette époque, l’adultère est un délit et son amant est marié.

Etre une femme, une scientifique qui obtient deux prix Nobel, ça suscite bien des incompréhensions, bien des jalousies.

Et les débuts de la presse à scandale se jettent sur cette affaire pour tenter de la discréditer.

C’est un excellent travail qu’a fait Irène Frain, et le résultat en est un livre très intéressant, très instructif.

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Sorti de rien

Certains intellectuels parisiens croiraient encore à l'équation "Bretonne arrivée à la capitale = Bécassine" ? Allons, allons... Parce qu'elle s'est sentie humiliée publiquement lorsqu'un journaliste l'a présentée comme 'sortie de rien', Irène Frain est partie à la recherche de ses origines paternelles. De cette quête est né ce témoignage sur le parcours de son père breton.



Cet ouvrage m'a beaucoup appris. Qu'il est bon de renoncer à ses a priori, notamment. J'avais relégué Irène Frain dans mes indésirables - une auteur de romans démagos et faciles, une femme exubérante et prétentieuse. A tort. Sa plume est élégante et simple et bien que le récit soit autobiographique, l'auteur n'englue pas le lecteur dans les méandres de l'introspection. On y découvre la vie d'un homme d'origine modeste né dans les années 1910, on apprend sur la culture et la société bretonnes (les Rouges et les Blancs, et moins connus, les Noirs - les descendants de protestants). J'ai retrouvé des points communs avec mes aïeuls de cette génération, notamment sur les années de guerre : les hommes prisonniers en Allemagne, les femmes seules avec des enfants en bas âge, les retrouvailles difficiles pour ces couples. --> « Les premiers moments d'euphorie passés, ma mère n'eut qu'un commentaire à son propos : 'Il est devenu dur'. A plusieurs reprises, dans ses courriers de la fin 1944, il l'avait prévenue : 'Tu risques de ne pas me reconnaître. Toi aussi, tu auras changé. Je ne parle pas de nos corps, mais de nos esprits. Ils ne seront plus jamais les mêmes. Il faudra nous adapter, nous comprendre.' »



A lire pour en savoir plus sur la Bretagne, sur les conditions de vie dans les milieux modestes dans les premières décennies du XXe siècle. Et parce que cet ouvrage est une belle déclaration d'amour d'une femme à son père.
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Un crime sans importance

Elle avait 79 ans et vivait une retraite paisible dans un modeste pavillon de banlieue. Anonyme parmi les anonymes, elle sortait peu et uniquement en journée, pour faire quelques courses ou se rendre à l'église évangélique le dimanche. Elle était méfiante et fermait toujours à double tour ses portes et ses volets le soir venu.

L'horreur a pourtant frappé à sa porte, par une chaude après-midi de septembre 2018. Elle composait des sachets parfumés à la lavande de son jardin pour ses proches, et elle était à mille lieues d'imaginer qu'elle vivait son dernier été. Un monstre s'est introduit à son domicile pour la dépouiller de ses biens, la tabassant avec une rare violence et la laissant pour morte. Elle succombera d'ailleurs de ses blessures, après sept semaines d'hospitalisation.

La victime de ce meurtre sauvage, l'auteure la connaissait bien. C'était sa soeur ainée. Elle s'appelait Denise.

Pas de marche blanche pour elle, à peine un entrefilet dans le journal pour dénoncer ce crime abominable.

Révoltée par ce silence et l'immobilisme de la justice, Irène Frain va remuer ciel et terre pour que justice soit rendue. En vain.

A ce jour, ce meurtre reste toujours impuni et les nombreuses questions que se posent l'auteure sont sans réponses.

Alors, elle a décidé de faire revivre sous sa plume cette sœur qui a illuminé son enfance… afin de la sortir de la horde des invisibles !



Avec beaucoup de pudeur, de juste colère mêlée d'effroi et d'impuissance, et d'une admirable obstination, Irène Frain dénonce la barbarie, l'injustice et un odieux silence à travers ce récit intime et douloureux.

Pour sortir Denise de l'anonymat, l'auteure a décidé de dégainer sa meilleure arme : l'écriture. Un tourmentant exercice de style qu'elle a réussi avec brio puisqu'elle vient d'obtenir le prix Interallié avec ce témoignage.

Son récit m'a émue aux larmes car j'ai senti qu'il était écrit avec le cœur. Et comme le disait si justement Alexandre Dumas fils : "La sincérité trouve toujours de l'écho" !
Lien : https://leslecturesdisabello..
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Un crime sans importance

On a parfois de la chance.

Il y a eu, cette année, peu d'occasions pour les lecteurs de rencontrer des auteurs, les salons s'annulant les uns après les autres.

Il y a quelques semaines c'est lors d'un de ces survivants que j'ai croisé Irène Frain.

Forcément, conditions sanitaires obligent, les échanges sont particuliers, le port du masque notamment ne rendant pas la discussion facile.

Pourtant, ce fut une belle rencontre.

J'avais coché ce livre comme possible lecture de cette rentrée littéraire et de pouvoir en parler avec son auteure (que je préfère à "autrice", je l'ai déjà dit) m'a encouragé à l'aborder.

Aujourd'hui, je referme Un crime sans importance avec émotion.

L'émotion de la lecture, l'émotion que j'avais ressentie lors de ma conversation avec elle.

Ce livre est un récit empli d'amour.

L'amour d'une femme (Irène) pour sa soeur (Denise) que l'on a assassinée.

C'est d'abord une petite fille qui a aimé cette grande soeur (la photo de couverture est explicite). Un peu plus que soeur, même, puisque marraine aussi de cette petite fille qu'on n'attendait pas.

Ce qu'Irène Frain nous raconte ici, c'est l'incroyable, l'impensable.

Une vieille dame qu'on retrouve morte dans sa maison.

Un crime d'une extrême violence.

Qui ?

Comment ?

Pourquoi ?

Personne ne semble s'en soucier.

Que font la police, la justice, la famille ?

Rien.

Parce que trop discrète, trop solitaire, invisible (C'est ce mot qu'emploie Irène Frain et je le trouve tellement beau et glaçant à la fois).

Alors, c'est la petite soeur qui prend les choses en main.

Certes elles s'étaient perdues de vue, mais jamais oubliées.

Elles ont tant partagé.

D'ailleurs, si Irène écrit aujourd'hui, elle le doit à Denise, elle n'en doute pas.

Alors, elle se souvient, des années heureuses, des moments partagés, de la complicité, de la séparation, des mystères, des incompréhensions...

Surtout elle veut se battre pour que la vérité soit faite.

Il faut abattre des montagnes ?

Seule contre tous, elle le fera, elle le jure.

Et son obstination finira par payer.

Parce qu'elle est écrivaine paraît-il...

Parce que ce livre.

Qu'elle écrit... pour elles.

Il n'y a pas de larmes qui coulent de sa plume, pas de haine, pas de rancoeur, seulement de l'amour et le besoin de savoir, l'envie de rendre justice, de tourner la page, et après, déposer une fleur sur une tombe et dire : "Repose en paix, je t'aime".

Cette histoire m'a bouleversé.

Bien sûr certainement pas autant que celle qui la raconte et qui est directement impliquée. Mais comme elle, j'ai envie que les choses bougent.

Il est inimaginable que ce crime reste impuni, d'autant qu'il semblerait qu'il y ait d'autres victimes dans le même secteur.

Il n'y a pas de crime sans importance... jamais.

Assurément un coup de coeur de cette rentrée.

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Sorti de rien

Suite à une phrase d’un journaliste « Vous qui n’êtes sortie de rien », le sang d’Irène Frain ne fait qu’un tour.

Colère, humiliation, indignation…..

Et elle se lance dans la réhabilitation de ce « rien » outrageant en racontant l’histoire de son père, « dernier de dix », fils de paysan breton, prisonnier de guerre, maçon consciencieux……

Un magnifique hommage !

Se rendant à Lorient et dans les lieux où il vécut, elle trouve des témoins de l’existence de sa famille, se plonge dans les lettres et les cahiers de son père.

Pari réussi, ce n’était vraiment pas « rien » son père.

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Le sel de la Bretagne

Un recueil de divers textes écrits par 36 auteurs ayant tous un lien avec la Bretagne : des souvenirs pour la plupart, des poèmes, des récits d'odeurs, de sons et d'images mais aussi sur des objets et des goûts qui la représentent !



Nul besoin de connaître la Bretagne pour être touché par ces mots qui respirent l'amour, le bien-être, l'apaisement ou l'envie d'y retourner et s'y lover ! La Bretagne me manque et j'ai plongé avec délectation dans ces récits qui pour la plupart m'ont parlé !



Ne vous attendez pas à un fil conducteur narratif, ce sont textes d'émois et de sensations personnels et n'ont pas la prétention de donner dans la littérature, uniquement celle de partager la passion pour un pays, si beau et si riche !



#Leseldelabretagne #NetGalleyFrance
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Les naufragés de l'île Tromelin

C'est à Madagascar en 2013 que j'ai entendu parler pour la première fois de l'île Tromelin, dans l'Océan Indien. Une station météo y est installée depuis les années 50. Mais depuis la publication en 2009 du roman d'Irène Frain Les Naufragés de l'île Tromelin, des fouilles archéologiques étaient menées pour tenter de mieux comprendre comment quelques rescapés du naufrage du navire l'Utile en 1761 avaient pu survivre sur ce morceau de corail sans végétation pendant quinze ans.

Je n'avais pu mettre la main sur le roman d'Irène Frain à Madagascar ni visiter l'île Tromelin.

Comme pour d'autres naufrages, les récits des survivants sont peu nombreux. Irène Frain a eu la chance de pouvoir se baser sur les recherches archéologiques de Max Guérout.
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Un crime sans importance

Quatorze mois après le meurtre de sa sœur, la narratrice s’interroge. Le mystère reste entier, on ignore à quelle heure l’agression a eu lieu. Denise avait soixante-dix-neuf ans, elle était en parfaite santé. Elle était discrète, elle était invisible.



Avec des phrases courtes, comme des instantanés pris avec un appareil photographique, Irène Frain nous détaille peu à peu les circonstances de ce drame. L’emploi du temps de la victime dans les heures qui précèdent l’agression, le quartier tranquille, la petite impasse, la maison sans étage, le corps inanimé retrouvé le lendemain par son fils, le désordre dans la maison, les traces de coups sur tout le corps. Les obsèques, les paroles du pasteur, les témoignages des amis, des voisins.

Mais Denise, la victime, était une femme secrète, voire énigmatique, et nul n’a jamais percé son secret. Et le silence s’installe, comment comprendre quand on ne sait rien.



Et puis le lecteur apprend que la narratrice, la sœur de la victime, n’est autre qu’Irène Frain elle-même. Le récit prend alors une autre tournure, il devient plus intime. L’auteur entreprend une réflexion sur notre monde mercantile, où la mort violente d’une vieille dame n’a que peu d’importance. Comment se battre contre l’inaction de la police, comment mettre en route le mastodonte de la machine judiciaire.



Irène Frain dresse un portrait rempli de sensibilité et d’amour de cette grande sœur, à qui tout réussissait. Elles ne se sont jamais disputées, Denise l’a toujours protégée, c’était son modèle, elle l’aimait, elle l’adorait. Souffrant du syndrome de Colombo, Irène va mener sa propre enquête, elle ignore tout de la vie de cette sœur bien-aimée de son mariage à sa mort. Elle va tenter de lui rendre vie, à défaut qu’on lui rende justice, ne pas la laisser sans voix.



J’ai vraiment aimé le style narratif de la première partie où la narratrice essaye de retrouver ce qui s’est exactement passé. La seconde partie où se dévoile peu à peu la personnalité de la victime m’a moins intéressé, cette dénonciation de la lenteur de l’enquête m’a semblé tourner en rond. Et les secrets de famille entourant la mystérieuse maladie de Denise sont un peu surfaits.





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Je te suivrai en Sibérie

Ce que j’ai ressenti:



▪️Par amour…



Suivre Irène Frain, c’est partir en voyage déjà…Peu importe le lieu, je le savais que j’allais partir loin, ailleurs…J’ai découvert cette auteure avec un de ces précédents romans qui m’avait beaucoup marquée: La Forêt des 29. Elle a la particularité de se lancer à la recherche d’un secret d’Histoire, d’aller sur le terrain débusquer des petites et grandes histoires qui vont changer notre monde et elle vient nous les faire revivre dans ses livres-émotions. J’aime beaucoup sa façon de puiser son inspiration autour de personnes extraordinaires. Avec un carnet de brouillon et une légende venue du froid, elle nous fait découvrir le destin incroyable d’une jeune française, Pauline Geuble. Cette expérience de lecture, c’est une sorte de carnet de voyage, de reportage et de mémoire que Irène Frain a, à cœur de ranimer. C’est dans les pas de Pauline, qui elle-même va suivre son amoureux emprisonné, jusqu’à Tchita, au fin fond de la Sibérie que nous découvrons, pourquoi cette histoire vaut le détour. Je te suivrai en Sibérie prend donc une double dimension avec ce titre. C’est fou d’ailleurs, ce que l’on peut accomplir par passion. Comment on peut défier toutes les autorités, tous les obstacles et s’épanouir dans l’adversité. C’est beau quand on peut retransmettre tout ça, par écrit. Ça pourrait être une fiction mais tout est réel, bien réel même, et encore plus bouleversant par la force des mots et des souffrances qui palpitent de nouveau dans ces pages-souvenirs. Pouvoir lire ce portrait de femme et ces quelques secrets d’Histoire ravivés, c’est déjà partir dans une grande aventure… De l’oppression aux enfers des prisons russes, dans le froid et le noir, cette virée en Russie est plutôt saisissante. Je te suivrai en Sibérie est une lecture enrichissante.



« Écrire, c’est résister. »



▪️Laisser une trace…



Qu’elles soient visibles ou bien cachées, le mystère des traces nous fascine. Irene Frain tient à suivre celles des « dekabristki » , ses huit femmes, qui ont tout quitté pour un homme. Une légende qui mérite d’être plus reconnue de ce côté du monde, parce qu’il y a déjà des poètes du grand froid, qui se sont emparés de ce mythe pour parler de ces princesses et femmes de cœur, qui se sont dépossédés de leurs richesses volontairement, pour faire naître l’Espoir au milieu de rien, dans le cœur de quelques hommes. Une histoire inspirante, de l’amour bienfaisant et ce désir intense de lutter contre l’oubli et des valeurs de liberté. Nous découvrons donc ce passé trouble, les décembristes, la dictature en Russie, la réalité de l’emprisonnement et les rêves de grandeur d’une jeunesse oppressée. Des traces de sang. Des traces de pleurs. Des traces de fer. Et de l’émotion brute qui nous parvient comme une bise glaciale par delà les frontières. Je les ai suivies, toutes les deux, jusqu’en Sibérie et c’était Magnifique et vraiment passionnant comme lecture. Dépaysement assuré mais aussi de jolis clins d’œil à la France. J’adore la manière de Irène Frain de mêler ses recherches sur Pauline, à sa propre expérience aventurière. Dans les petits détails ou dans les grandes lignes, elle retrace un joli destin de femme.



« J’aime les traces. Oui, elles finissent par s’effacer. Mais pas toutes. Et la mémoire, lorsqu’elle triomphe de l’oubli, est féroce. »



Ma note Plaisir de Lecture 9/10
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Marie Curie prend un amant

Irène Frain découvre, par hasard, chez un bouquiniste un petit livre "soigneusement relié de percaline gris-bleu". Est-ce l'un de ces petits livres grivois que ces messieurs cachaient dans leur bibliothèque derrière des ouvrages plus sérieux ou sur la dernière étagère tout en haut? Absolument pas! ce livret renfermait deux numéros d'un hebdomadaire datés du 23 et du 30 novembre 1911, fascicules presque entièrement consacrés à des attaques virulentes contre la personne de Marie Curie, cette brillantissime chercheuse à l'origine avec son époux Pierre de la découverte du polonium et du radium , découverte récompensée par un Prix Nobel de physique en 1903.

Pourquoi cette vindicte ? Marie Curie, veuve depuis 2 ou 3 ans était depuis quelques mois la maitresse de Paul Langevin, éminent scientifique lui aussi , fidèle parmi les fidèles de Pierre Curie dont il avait été l'élève puis le disciple . Ô scandale Paul Langevin était marié et père de famille , mal marié certes mais marié et nous sommes en 1911 l'adultère est passible de correctionnelle ..

Scandale, opprobre,Marie Curie sur le point de recevoir son deuxième Prix Nobel doit affronter les propos injurieux de la presse à sensation , de la droite radicale , se battre pour sauver son amour passionnel , seule ou presque ....

Irène Frain nous dresse un tableau minutieux de la vie de Marie Curie, pour se faire elle a épluché les comptes de Marie , se fiant à eux pour retracer au plus près la vie de ce couple clandestin.

Adoptant un ton sentencieux, monocorde sans doute en harmonie avec celui de ce groupuscule de savants scientifiques plus géniaux les uns que les autres Irène Frain raconte .Vous dire que j'ai pris plaisir à lire cette biographie serait mentir,j'ai appris beaucoup de choses, de vagues souvenirs de physique ou de chimie ont émergés des limbes de ma mémoire, des envies de poser ce livre se sont faites de plus en plus plus pressantes, par respect pour madame Curie je l'ai accompagnée jusqu'au bout .....
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Les naufragés de l'île Tromelin

En 1761, « L’utile » un navire français transportant une cargaison clandestine d’esclaves fait naufrage sur une minuscule île.

Les marins survivent comme ils peuvent et réussissent à fabriquer un bateau pour s’enfuir. Mais, faute de place, ils laissent sur place les esclaves. Il faudra quinze ans pour qu’un autre navire les découvre et les ramène. Il ne reste plus que sept femmes.

Irène Frain a été bouleversée par cette histoire. Elle s’est rendue sur place sur l’ile de Tremolin, pour s’imprégner des lieux et entreprendre de raconter cette histoire dans les moindres détails.

Elle a recherché minutieusement tous les documents relatifs à cette pitoyable aventure.

Avec une imagination débordante pour recréer ce qui s’est passé et un grand souci des détails, elle ne laisse rien passer, n’omet rien.

Un énorme travail !

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Un crime sans importance

Sans réponse.



La sœur d'Irène Frain a été tuée par un inconnu dans son pavillon de banlieue. La lenteur de la justice risque de laisser ce crime impuni.



Lecture intéressante. Irène Frain mène l'enquête sur le meurtre de sa sœur. Le contact était rompu depuis de nombreuses années. Denise souffrait d'un trouble bipolaire et avait pris ses distances. L'auteure n'a été prévenue qu'au dernier moment par les enfants de sa sœur.



Cette très grande sœur (14 ans d'écart) fût un modèle pour Irène Frain dans son enfance. C'est elle qui a amené la culture et les livres dans ce foyer modeste. C'est elle qui a encouragée l'autrice a entamer des études de lettres. La coupure brutale de communication à l'âge adulte reste une déchirure pour l'autrice.



Aujourd'hui, la justice et la police semblent avoir mis de côté le meurtre de Denise. Irène Frain se bat pour que l'enquête suive son cours et que le dossier ne soit pas classé. Elle dénonce la lenteur et l'incompétence des services de police et de la justice. J'ai bien aimé cette enquête alternative. Elle montre l'évolution sociologique d'une petite ville à priori sans histoire. C'est également un joli portrait de Denise.



Bref, une lecture agréable.
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Marie Curie prend un amant

Ce titre a attiré mon attention sur un étal de la librairie et m'a suffisamment intriguée pour me donner envie de lire le roman. Je ne connaissais pas ce fait divers qui a fait sensation en 1911. Marie Skłodowska-Curie, la fierté nationale des Polonais et des Français, cette icone de la science, la seule femme ayant obtenu le prix Nobel à deux reprises, avait un amant?



Ne connaissant pas la plume d'Irène Frain et ne lisant pas beaucoup de biographies, je ne m'attendais pas du tout à un coup de cœur. Mais plus j'avançais dans cette enquête très prenante, plus j'avais envie d'apprendre sur cette histoire. Irène Frain a accompli un travail remarquable en se plongeant non seulement dans les articles de presse de l'époque ou en dénichant des photos inconnues, elle a également visité les lieux où Marie Curie a vécu et a épluché ses carnets de comptes, précieuse source d'informations. Elle a essayé de reconstituer les faits mais parfois, quand des lacunes subsistent (Marie Curie a détruit toute sa correspondance avec Paul Langevin), elle les comble par une fiction très vraisemblable et probablement proche de la réalité.



C'est une lecture passionnante qui nous apprend beaucoup sur la vie de Marie, de Paul Langevin et de leur entourage. C'est un autre regard sur le monde de la science où la passion, l'amour, la jalousie et l'amitié trouvent aussi leur place. C'est enfin une illustration du pouvoir naissant de la presse sur l'opinion publique et notamment de la presse à scandale.



J'ai beaucoup aimé l'écriture d'Irène Frain qui m'a happée dès le début. Son style journalistique mais plein de finesse, son sens d'investigation m'ont littéralement plongée dans le Paris au 20ème siècle naissant. Le récit nous fait découvrir une Marie Curie tout à fait différente de son image d'une femme austère et toujours de noir vêtue et sa résistance face à l'adversité. Une lecture inoubliable.
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La madeleine de Proust : Pastiches

Ce recueil contient de courtes Variations autour du texte de -La Madeleine de Proust- extrait du premier tome de -La Recherche- intitulé -Du côté de chez Swann- récit, qui a tant fait écrire et réécrire.

Un collectif d’auteurs plus ou moins connus, Irène Frain, Musso, Mark Crick (aussi l’illustrateur du recueil), Jean-Marc Proust, Céline Malraux, et d’autres se sont lancé le défi de pasticher (écrire à la manière de…) l’épisode de la Madeleine soit en restant fidèle au texte d’origine soit en prenant le contre-pied en parodiant le fameux extrait dont voici quelques phrases ci-dessous :

« Et bientôt, machinalement, accablé par la morne journée et la perspective d’un triste lendemain, je portai à mes lèvres une cuillerée du thé où j’avais laissé s’amollir un morceau de madeleine. Mais à l’instant même où la gorgée mêlée des miettes du gâteau toucha mon palais, je tressaillis, attentif à ce qui se passait d’extraordinaire en moi. Un plaisir délicieux m’avait envahi, isolé, sans la notion de sa cause. Il m’avait aussitôt rendu les vicissitudes de la vie indifférentes, ses désastres inoffensifs, sa brièveté illusoire, de la même façon qu’opère l’amour, en me remplissant d’une essence précieuse : ou plutôt cette essence n’était pas en moi, elle était moi. J’avais cessé de me sentir médiocre, contingent, mortel. D’où avait pu me venir cette puissante joie ? Je sentais qu’elle était liée au goût du thé et du gâteau, mais qu’elle le dépassait infiniment, ne devait pas être de même nature. D’où venait-elle ? Que signifiait-elle ? »

Au début du recueil, certains auteurs se sont vraisemblablement plus attelés à prendre le contrepied de l’écriture Proustienne du texte de la Madeleine en écrivant un texte expéditif et parodique voire satirique (Musso par exemple), une sorte de cocktail explosif.

D’autres permettent au personnage narrateur de la Recherche de se réincarner à travers leurs textes parfois ainsi -La Madeleine- se dilue et se confond avec le texte de la Recherche.

On y rencontre alors le personnage du Marcel de La Recherche embarqué dans certaines situations cocasses, sorties tout droit de l’imagination des auteurs du recueil présent.

On retrouve les différentes facettes du personnage de la recherche ainsi que les thèmes abordés librement adaptés et pastichés et y ajoutant une touche d’actualité, du présent des auteurs et du nôtre.

Dans ces extraits, le narrateur est vu avec beaucoup d’humour, de poésie, d’inventivité. Les textes sont tantôt explosifs, brefs, créatifs. D’autres prennent des formes plus poétiques, un texte est écrit à la manière de Guillaume Apollinaire, par exemple, où la Madeleine devient objet du poème.

Ainsi les auteurs reprennent à leur compte le « je » Proustien en s’identifiant totalement au narrateur. Alors, pour un temps et avec amour, admiration, confiance. Ils deviennent Marcel pour notre plus grand régal, des réminiscences de lecture de La Recherche (pour qui l’apprécie), fort agréables, resurgissent en nous.

Alors, sous nos yeux de lecteurs émerveillés, attendris, souriants, émus, moqueurs, Marcel devient parfois timide, amoureux, se souvenant, évidemment, d’un passé révolu, tendre et regretté, un amateur d’art initié. Un narrateur voyageur aussi, gourmet et gourmand, contemplatif, rêveur, méditatif. On se souvient bien de ces traits de caractère qui parcourent L’œuvre, le recueil lui-même, devient un peu notre Madeleine.

On citera, le superbe texte de Mark Crick, par exemple, traduit par Malraux, qui pastiche à merveille l’épisode de la Madeleine évoquant un amour défunt à l’occasion de la dégustation d’un tiramisu. C’est la madeleine qui se dessine devant nous avec tous ses délicieux parfums ouvrant la voie au « lent dérèglement de tous les sens. », du temps et de la mémoire. C’est un parfait délice, mélange du 20e et 21e siècle.

Le thème de l’hypersensibilité Proustienne est souvent mis en avant aussi, les auteurs fouillent alors jusqu’au plus profond des sensations, des pensées et des souvenirs. Certains pastichent avec talent la profondeur et la finesse exceptionnelles de l’écriture Proustienne. Un de mes souvenirs de lecture des plus agréables et qui m’a fait apprécier l’écrivain au plus haut point.

Les auteurs du recueil, nous emmènent ainsi, de page en page, sur les rivages de la distorsion du temps et de la mémoire induits par la fameuse madeleine pour notre plus grand bonheur.Les textes sont ponctués par illustrations de Mark Crick qui nous permettent de poser notre regard, c’est ainsi un bâtiment parisien transformé en madeleine géante, des croquis de Proust, des madeleines dans tous leurs états.

Enfin, en fin de texte, Bernard Loiseau et ses chefs cuisiniers, nous servent Les délices des dieux sur un plateau. Ce sont des recettes de cuisine ou entremets ; tels que le délicieux Tiramisu façon Loiseau ou les asperges à la vinaigrette de truffes et d’autres recettes plus rares qui nous mettent l’eau à la bouche.

Tous ces clins d’œil en font du recueil un livre sympathique qui ravira autant les amateurs de Proust que ceux qui veulent découvrir l’auteur sous un angle différent que celui de La recherche.

Je remercie à nouveau l’équipe de Babelio ainsi que les éditions Baker Street qui m’ont permis de découvrir cet ouvrage pastichant l’un de mes romanciers préférés du 20ème siècle.
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Je te suivrai en Sibérie

Biographie romancée de Pauline Geuble (1800- 1876) qui ira chercher un avenir, une indépendance en Russie et qui trouvera l'amour.

Sauf que son amoureux, pas encore mari, est un décembriste qui va tenter de s'opposer au Tsar Nicolas 1er et qui se retrouve condamné à l'exil.

Pauline fera tout pour le suivre en Sibérie mais que d'obstacles sur sa route.

Il est certes question d'amour mais aussi de la cruauté d'un régime, de courage, de besoin de surmonter une enfance avec une mère peu aimante, de pugnacité, de force de caractère et de féminisme avant l'heure.

J'ai aimé suivre Pauline et son destin hors norme.

On croise également Alexandre Dumas et il n'en sort pas grandi de cette histoire.

L'écriture est classique, maîtrisée et rend parfaitement la relation fusionnelle de ce couple, le froid sibérien, la solidarité entre femmes et prisonniers, la douleur des deuils et la solitude.

Je remercie Irène Frain de m'avoir fait connaître Pauline mais aussi ses compagnons de route.
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Un crime sans importance

Pendant un quart du livre, je me demandais bien où Irène Frain voulait en venir.

Elle nous raconte un fait divers abominable : une vieille dame se fait sauvagement assassiner chez elle.

Certes c’est atroce mais pourquoi tant expliquer, délayer.

Ce n’est qu’à la page 60 qu’on comprend enfin, cette vieille dame, c’est sa sœur.

Et le silence qui s’est installé autour de cette mort, silence de la police, silence de la justice, silence de la famille, la mine au plus profond d’elle-même.

Il aura fallu ces lignes, ce livre pour que s’apaise un peu sa colère.

Les sentiments qu’elle traverse sont magnifiquement traduits.

Ses souvenirs, ceux de cette sœur aimée qu’elle avait perdue de vue aussi.

Irène Frain a une belle écriture, elle sait mener ses récits.

Ici, elle m’a particulièrement touchée et je l’espère sincèrement plus apaisée, presque deux ans après cet horrible drame.



Merci à babelio et aux éditions du Seuil pour cette lecture

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