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Critiques de Irène Frain (641)
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Un crime sans importance

Une retraitée se fait agressée dans sa maison un beau jour de septembre. Les faits ne sont pas précis, l'enquête patauge, sept semaines plus tard, la vieille femme décède...Le début de ce récit, ce sont des faits bruts, on dirait une restitution journalistique des événements...C'est bien écrit, mais c'est froid, sans incarnation. C'est une histoire parmi tant d'autres.

Puis vient l'enterrement. Parmi les présents, une femme en manteau bleu. Cette femme, c'est Irène Frain, l'auteur de ce récit. Elle est là parce que la femme qui est morte est sa soeur. Même si leurs relations s'étaient distendues, comprendre ce qui est arrivé à sa soeur devient une obsession. Et de l'obsession il en faut pour comprendre et combattre la machine immobile qu'est la justice...

J'ai trouvé ce récit très touchant, le partage de cette quête de vérité, le retour sur cette relation avec sa soeur....Il n'y a pas d'apitoiement, il n'y a que la force de ceux qui veulent faire bouger les choses....

Merci à Babelio et à Seuil pour ce livre reçu dans le cadre de la dernière Masse Critique..
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Le Nabab

En quête des nouvelles colonies, à la découverte de la terre pleine de ressources des Indes, la France et l'Angleterre s'affrontent pour acquérir les droits sur cette terre mais pour les indiens Anglais ou Français tous sont des envahisseurs, des farangui, que diable à envoyer sur leur terre pour les perdre de leurs dieux. Entre les deux grandes nations conquérantes, le plus grand sera finalement un simple individu qu'on n'aurait peut-être jamais soupçonné capable franchir des barrières jusqu'à se hisser au sommet d'une contrée dans une terre de l'Inde au XVIIIe Siècle, il s'agit de René Madec. Irene Frain le décrit comme un gueux turbulent aux allures d'un parasite qui trouble partout il passe. En même il séduit par son courage et sa ténacité. Le Nabab intègre deux univers qui s'alternent dans la belle narration d'Irène Frain, d'un côté celui des envahisseurs qui n'ont qu'une seule en tête déployer tous les moyens possibles pour s'approprier des richesses ainsi cet univers n'est rempli que de petits conflits, de trahisons et de quête et de quête de tout genre. Et l'autre univers est celui l'Inde assise paisiblement sur ses traditions, avec ses dieux, son calendrier, ses rites, ses superstitions, aussi un monde où la femme est toute soumise. Mais grande sera la surprise de Madec de découvrir un autre visage de Sarasvati, la femme su Nabab de Godh, qui, à la mort de son mari assassiné, n'hésitera pas à punir les coupable, c'est l'éveil d'une femme guerrière qui va à tout prix prendre son cœur...
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Au royaume des femmes

Grâce au travail méticuleux d'Irène Frain nous retraçons la vie de l'explorateur Joseph Roch qui consacrera une bonne partie de sa vie à la recherche d'une montagne plus grande que l'Everest et au royaume des femmes dernières descendantes des Amazones entre la Chine et le Tibet. C'est un livre où on sent qu'il y a un très grand travail de recherche mais j'avoue qu'à certains moments je décrochais parce que certains passages manquaient de cohérence et je perdais le file de l'histoire assez souvent.
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Un crime sans importance

J'ai trouvé le récit de ce crime sans importance disparate. Que cela soit au sens premier, "Qui produit un effet discordant par les éléments divers qui le constituent", ou dans sa seconde acception, "Composé d'éléments hétérogènes". Merci à Larousse pour les définitions.



L'ouvrage tient du récit, du témoignage, du pamphlet, de l'essai, du roman aussi (mais finalement assez peu).



On démarre sur le récit d'un cambriolage doublé d'un meurtre. La victime, une vieille dame seule, meurt en fait quelques semaines plus tard. On y reviendra. Ensuite, Irène Frain passe à une sorte de radioscopie de nos banlieues-dortoirs, qui jouxtent des quartiers de pensionnés ou des cités "difficiles".



On fait un focus sur l'enterrement, puis sur la vie de Denise, soeur aînée d'Irène Frain. On évoque le passé, doux, tendre, cocoonesque, délicat, "mieux que le présent violent et terne". On passe ensuite aux velléités d'enquête d'Irène Frain, qui rameute les séries américaines ou autres "Faites entrer l'accusé". Puis on secoue la justice immobile et la police incompétente, ou lente, c'est selon. On clôture sur la dernière partie, intitulée Réparation... et qui ne répare rien.



Le choix du titre est déjà une indication de la construction structurée, planifiée, organisée par l'autrice. Peut-on dire qu'un crime soit sans importance. Figure de style redoutable. Surtout qu'elle est doublée du portrait d'Irène Frain, récupérée d'une photo plus large où figure Denise. Pas d'explication au fait que Denise, personnage central du récit disparaît de la photo au profit d'Irène Frain. Cela m'a pertrurbé. Droits d'auteur, refus de la famille. Irène Frain aurait sans doute pu en dire davantage.



Dire davantage... effectivement, ce roman démarre par un fait divers, et ne se termine pas vraiment. J'ai senti Irène Frain en roue libre. Elle s'arrête à 250 pages, mais elle pourrait faire 2 ou 3 fois plus. Un essai ou un pamphlet se boucle, un récit aussi. Ici, le temps est suspendu.



Que cela soit clair... Je comprends son indignation, sa colère, son dégoût. Je ne fais pas que le comprendre, je le partage également. Il y a tant d'injustice, tant de paradoxes, de dysfonctionnements. Un seul récit ne suffirait pas. Mais je me suis senti otage du récit d'Irène Frain, otage bien davantage que partenaire ou témoin. Car le lecteur apprend en fin de livre que celui-ci ne voit le jour que parce qu'Irène Frain souhaite faire pression sur la justice en profitant de sa notoriété.



Cela jette un éclairage particulier sur le livre. On a donc un récit froid, finalement, car empreint d'une certaine vengeance, de comptes à rendre, d'une volonté d'en découdre, de croiser le fer. Et cela ne m'a pas plus, au-delà du récit simple et efficace, percutant du fait divers. Ce n'est plus un hommage à Denise, morte seule dans des conditions atroces. C'est Irène Frain contre la République, dont on n'a jamais dit qu'elle était parfaite. C'est dommage, la première partie, radioscopie de nos banlieues démarrait bien. C'est à mon avis la meilleure partie du livre.
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Un crime sans importance

Un jour de septembre ensoleillé, un ou des hommes ont pénétré un pavillon de banlieue. A l’intérieur, une vieille femme cousait des sachets de lavande. Massacrée, selon les dires du policier en charge de l’enquête, elle décède six semaines plus tard.

Un article dans la presse locale, quelques déclarations louablement outrées des édiles, et puis la chape d’un silence dense et opaque.

Cette vieille dame était la sœur aînée de l’auteure, sa fée-marraine, un être essentiel dans la construction d’Irène Frain qui a évoqué dans d’autres livres son histoire familiale chaotique.

Double silence. Celui de sa famille qui ne l’a prévenue que lorsque le décès est survenu, et celui de la justice. Ce silence, c’est une porte ouverte sur une réalité fantasmée ; c’est un spectre en souffrance exigeant réparation de sa mal-mort ; c’est une immobilité qui annihile le deuil.

Par ce texte que l’on peut trouvé distancé, froid, factuel, Irène Frain s’essaie à mettre en mots l’indicible. L’indicible d’une mort violente et effroyable frappant le quotidien d’une personne âgée sans histoire et sans bruit, l’indicible d’une justice qui dérape, freine, s’embourbe dans un dédale kafkaïen ; l’indicible, enfin, d’une histoire familiale construite en négatif.

Au fil des pages, le lecteur est convié dans une intimité qui se dénude. Les phrases s’adoucissent, composent une ode à cette disparue de l’impasse, lui rendant dignité. Irène Frain se fait couturière pour ce livre. Chaque mot est un point piqué sur le tissu de souvenirs enfouis. Elle ravaude et rapièce jusqu’à fabriquer un linceul de dignité à celle partie dans l’indifférence.
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Je te suivrai en Sibérie

Je ne serais probablement pas allée vers ce livre de moi-même mais il m'a été proposé dans le cadre du club de lecture dont je suis membre, parrainé par les éditions "J'ai lu". Bonne pioche!!!!

Il s'agit de la biographie romancée de Pauline Geuble (1799-1876) au destin incroyable et romanesque. Elle est née en Lorraine dans une famille de la petite noblesse désargentée; son père, au service de Napoléon, meurt assassiné en Espagne alors qu'elle a 12 ans; sa mère sombre dans la dépression, les crises nerveuses ou fait semblant; mais le résultat est le même, tout repose sur les épaules de Pauline, l'aîné des 4 enfants sans aucune reconnaissance de sa mère qui lui préfère ses frères. Sa mère l'envoie à Paris pour devenir grisette pour un salaire de misère dont elle s'accapare la plus grosse partie.

Décidée à se sortir de cet état, elle part en Russie en 1823, nantie d'un contrat de travail comme chef d'équipe de vendeuses dans un magasin de mode de Moscou. Elle y rencontre Ivan Annenkov, jeune aristocrate russe, qui en tombe amoureux immédiatement.

Le 14 décembre 1825, le mouvement d'insurrection contre le tsar Nicolas 1er, le servage, ses abus, dont faisait partie Ivan, est maté dans le sang. Parmi ceux qu'on appellera désormais les décembristes, 5 meneurs sont exécutés et 121 autres, dont Ivan, sont condamnés au bagne en Sibérie.

8 femmes dont une maîtresse, Pauline, décidèrent de suivre leur mari et amant et de s'installer au plus près de la prison.

Pauline a laissé sa première fille de 18 mois, née hors mariage, à Moscou; c'était une des conditions fixées par le tsar pour la laisser partir. Une autre était qu'elle devait se marier sur place avec Ivan (ce qui fut fait le 4 avril 1828). Commence alors un périple incroyable à travers la Russie suivi de l'installation en Sibérie, à Tchita, où il n'y a rien, si ce n'est la prison et le froid.

Les femmes vont s'entraider et faire montre d'une résilience incroyable malgré les très nombreux obstacles; elles permettent à leur mari de relever la tête, de se battre, de croire en l'avenir; elles aident également les autres détenus en écrivant des lettres à leur famille pour eux, en leur amenant des livres, de la nourriture. Les prisonniers fondèrent même une mini-république avec mise en commun de l'argent, décisions prises au vote, chacun avait une fonction à remplir. Le tsar ayant entendu parler de cette organisation voulut les mater en les envoyant, en 1830, dans une autre prison, à 500 km de la première, toujours en Sibérie, en les isolant dans des cellules sans fenêtre. Les femmes les suivirent, recommencèrent tout à zéro et réussirent à nouveau à redonner espoir à leur mari. En 1836, Ivan et Pauline sont transférés en résidence surveillée; il faudra attendre 20 ans supplémentaires pour qu'ils puissent rentrer en Russie d'Europe à Nijni Novgorod, et qu'ils soient graciés par le fils de Nicolas 1er, Alexandre alors qu'il vient de monter sur le trône en 1856.

Pauline aura eu 7 autres enfants pendant cet exil dont 3 décèderont.

Avant de toucher Irène Frain, son incroyable destin a inspiré Alexandre Dumas qui en a fait un portrait peu flatteur dans "Le Maître d'armes" (il la dépeint en gourgandine, chasseuse de fortune qui s'oppose au tsar si bienveillant) et Dostoïevski qui la croisa avant d'être emmené au bagne et qui en fut très ému.

Irène Frain a fait des recherches très approfondies en s'appuyant à la fois sur les mémoires de Pauline qui ont été recueillies par Olga, sa fille mais qui étaient parcellaires, touffues et sur les archives. Elle a, en outre, mis ses pas dans ceux de Pauline, de Lorraine en Russie où elle a refait son périple, dans des conditions de confort que Pauline n'a jamais connues. Elle s'est imprégnée des lieux, des atmosphères, des paysages pour nous livrer cette biographie romancée dans laquelle on ressent toute l'admiration de l'auteure pour son personnage.

Elle nous livre le portrait d'une femme amoureuse, courageuse, que les obstacles semblent galvaniser; une femme féministe avant l'heure, maîtresse, fille-mère, étrangère, dans un pays orthodoxe où la place de la femme était à la maison et à l'église. Un vrai personnage romanesque qui a vraiment existé.

Ce qui m'a plu dans ce roman, hormis la vie incroyable de Pauline, c'est la découverte de la Russie du tsar Nicolas 1er, de l'intérieur, l'insurrection des décembristes que je ne connaissais pas, l'influence française, les conditions de vie dans les bagnes (qui seront probablement aussi celles, quelques années plus tard, des goulags sous un autre régime tout aussi autoritaire et privatif de libertés que le régime tsariste).

J'ai eu grand plaisir à retrouver Irène Frain que j'avais beaucoup lue dans le passé et avec laquelle j'avais renoué l'année dernière avec "Un crime sans importance". J'ai à nouveau apprécié sa manière très imagée de raconter, sa plume alerte, ses descriptions qui donnent l'impression d'y être même si quelques longueurs auraient pu être évitées.

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Un crime sans importance

L'oxymore du titre constitue déjà tout un programme ! Comment, pour qui, pourquoi un crime peut-il être sans importance ? C'est aussi ce qui préoccupe Irène Frain qui introduit ainsi son œuvre : " J’ai entrepris d’écrire ce livre quatorze mois après le meurtre, quand le silence m’est devenu insupportable."

En effet, alors que sa sœur aînée, Denise, a été sauvagement molestée et laissée pour morte dans sa maison de Brétigny-Sur-Orge et qu'elle est restée sept semaines dans le coma avant de décéder après cette violente agression, personne ne s'est donné la peine d'avertir Irène Frain avant son enterrement, personne n'a cherché à resserrer les liens familiaux pour faire face au drame, les policiers en charge de l'enquête trainent à rendre leurs conclusions et la justice est un "Mastodonte" qui peine à réagir. Comment dans ce cas parvenir à faire face à cette catastrophe ? Même si l'autrice n'a pas revu sa sœur depuis des années, Denise était pour elle, sa marraine et même une mère de substitution et un modèle. Elles ont dormi dans le même lit, elles ont lu et nagé ensemble lorsqu'elles habitaient encore à Lorient. La mort atroce de Denise ne cesse de tourmenter l'auteure qui passe de l'espoir à la colère et à la culpabilité, de l'attente à l'action, pour enfin prendre la décision d'écrire ce livre. Alors ce livre, comment le qualifier ? Un roman ? Il est vrai que lasse de n'avoir aucun interlocuteur, l'autrice imagine ses entretiens avec le procureur et retrace ainsi ses relations avec Denise et avec le reste de sa famille. Depuis des années les liens sont rompus, Denise s'est mariée sans inviter sa famille, sa mère, par le biais d'une lettre d'une sœur plus jeune a rendu l'autrice responsable de découvrir ce qui avait conduit Denise à l'hôpital psychiatrique. C'est pour l'autrice, une découverte, elle ignorait que sa sœur, une jeune femme brillante et intellectuellement précoce, était malade. Et comment avoir des réponses alors que le secret médical impose le silence. Elle réussit cependant à apprendre que sa sœur souffrait de bipolarité et le médecin la met en garde car elle est personnellement menacée...

Le texte est écrit naturellement comme composé à partir de notes, cette écriture donne du crédit à la dimension autobiographie du récit et contribue pour une large part à l'émotion que suscite le texte et à l'intérêt qu'il suscite. Les précisions sociologiques qui situent le lieu du crime donnent aussi du relief à ce récit, ancré dans une réalité sociologique et urbanistique. Alors, roman ? Récit autobiographique ? Roman autobiographique ? Chronique judiciaire ? Ce livre est inclassable mais il est à lire, assurément.




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Un crime sans importance

Denise, une femme de 79 ans est sauvagement agressée à son domicile et meurt de ses blessures à l’hôpital. Sa sœur, plus jeune de onze ans n’est avertie que tardivement par sa famille proche et assiste néanmoins à son enterrement. Une grande complicité a lié les deux sœurs pendant leur jeunesse, puis elles se sont perdues de vue suite à des difficultés relationnelles avec la famille. Interloquée par la négligence des services de police et de la justice sur une enquête inexistante, elle tente d’en reconstituer le fil et affronte le « mastodonte ». Les affaires de famille resurgissent et les moments forts qui éclipsent les longues séparations inexpliquées rendent un hommage posthume à la « fée marraine ».

L’auteure nous livre une belle évocation de son histoire familiale et des méandres de la police et de la justice peu accessibles au citoyen.
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Je te suivrai en Sibérie

Les Décembristes ont inspiré nombres d'écrivains, peintres et autres artistes.



Mais qui sont-ils ? Pour résumer grossièrement, Ils s'agit d'un groupe d'hommes principalement issus de la noblesse russe, qui souhaitaient, via un coup d'état, obtenir des réformes démocratiques du Tsar Nicolas 1er. Le 14 décembre 1825, leur complot fut déjoué. Les meneurs furent exécutés et les autres exilés pendant des durées plus ou moins longues en Sibérie.



Condamnés à l'exil perpétuel et l'oubli, ils furent sauvés par huit de leurs femmes qui les accompagnèrent et se battirent pour les aider tant matériellement que moralement.



Le plus important fut également que, grâce à elles, ces hommes ne sombrèrent pas dans l'oubli.



Parmi ces femmes, une française, Pauline Geuble. Et c'est à son destin incroyablement romanesque qu'Irène Frain va redonner vie.



En remontant les traces, en analysant les éléments connus, en se rendant sur les lieux qui hébergèrent ces insurgés et leurs épouses.



Elle dresse le portrait d'une jeune femme qui abandonna tout, pour suivre dans un périple dangereux celui qu'elle aimait.



Amitié, amour, abnégation et courage. Autant de mots pour résumer une vie faite de tragédies mais également, aussi étrange cela puisse paraître, de moments lumineux.



Dans un style limpide, on découvre une héroïne forte, moderne, terriblement attachante. Une histoire intemporelle, romanesque à souhait.



Pour moi, qui avait besoin de dépaysement, de grands sentiments et de belles et sombres aventures, ce roman est clairement tombé à pic !
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Marie Curie prend un amant

J'ai adoré le roman d'Irène Frain « Marie Curie prend un amant » qui montre une facette peu connue de la grande scientifique : la femme amoureuse. Ce livre est vraiment très bien documenté et c'est un travail remarquable qui a été fait dans la mesure où il existe peu d'informations sur la vie privée de Marie Curie au début des années 1910. C'est donc une véritable enquête qui a été menée par Irène Frain qui est journaliste et historienne en plus d'être romancière.

D'ailleurs, c'est toute une époque qui est décrite et tout particulièrement le rôle de la presse à scandale qui existait déjà. Car au début du 20ème siècle on ne pardonnait pas à une femme d'avoir pour amant un homme marié, même si elle était veuve depuis 5 ans.

Marie Curie est célèbre pour ses découvertes, ses deux prix Nobel de physique et de chimie et fut la première femme à entrer au Panthéon pour ses mérites. L'auteure montre son acharnement au travail pour réussir à maitriser la radioactivité, bouleversant nos modes de vie, sans possible retour en arrière. Ce roman rappelle que la découverte de ce phénomène était l'oeuvre de deux humanistes Pierre et Marie Curie. Mais si Marie a beaucoup souffert de la mort accidentelle de Pierre, elle retrouvera un peu de bonheur avec Paul Langevin, disciple de Pierre plus que son élève, qui partage le même idéal qu'elle, vivre pour la science. Mais voilà Paul est marié à une femme violente qui a soif de vengeance et à cette époque l'adultère est interdit.

En 1911 Marie Curie sera jetée en pâture par ses détracteurs. La presse française deviendra une machine à scandale sans le moindre état d'âme. Irène Frain décrit très bien les mécanismes qui lui feront écrire « Désormais entre la fabrique de la gloire et celle du scandale il n'y a qu'un pas. »

Certains hommes de pouvoirs n'ont pas accepté de voir une grande scientifique d'origine polonaise changer la donne en entrant brillamment dans l'histoire de France. Mais si elle a dû renoncer à son amour pour Paul elle continuera à vivre encore longtemps pour la science et on ne peut que s'en réjouir.





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Le secret de famille

Il manque un S dans le titre ! Toutes les familles ont des secrets et c’est ce qui le rend attachant rapidement, il a suffi qu’un membre fasse des recherches sur ses aînés pour lancer une intrigue captivante et universelle.



Les personnages sont pour beaucoup intéressants, je pense en particulier à Marthe qui m’a semblée être la clé de voute de la famille comme du roman. Ils ont tous une utilité et rien que ça, c’est tellement agréable, je me souviens encore de la dernière saga familiale que j’ai lu, Cent ans de solitude, et j’avais eu tellement de mal à me souvenir de tout le monde parce qu’ils n’avaient pas tous une grande importance, alors que là au contraire, on a des personnages forts.



C’est compliqué de parler de l’intrigue sans vous gâcher des moments clé, je me contenterais de rester le plus vague possible : beaucoup de rebondissements et comme l’écrit la quatrième de couverture, c’est un roman enquête.



Dans l’ensemble j’ai bien aimé, sans aller jusqu’au coup de cœur. Une lecture prenante et des chapitres courts donc rapide à lire à tout moment.
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Quand les Bretons peuplaient les mers

Quand les Bretons peuplaient les mers est un livre d'histoire écrit par Irene FRAIN qui se lit comme un roman d'Irene FRAIN!

Pourquoi les Bretons peuplaient-ils les mers?

La première raison est géographique: de l'embouchure de la Rance à l'estuaire de la Loire à Nantes, la Bretagne possède le territoire côtier le plus long du royaume.De plus quelques oasis fertiles permettent la culture du lin et du chanvre essentiels aux voiles et aux cordages des navires.

La seconde raison est plus économique..

La Bretagne est une terre de misère, de pauvreté absolue.On y survit.

Dés lors, le goût de l'aventure sans pour autant être philanthrope explique le reste.

Ah! j'oubliais que la croyance celtique voudrait que le paradis soit derrière le soleil couchant.

Tout en détruisant le cliché hollywoodien,Irene FRAIN nous explique les différences entre le pirate, le flibustier, le corsaire, le boucanier et le forban.

Elle retrace rapidement la vie des Cartier, Surcouff, Duquay-Trouin et Mahé de la Bourdonnais.

Elle n'oublie pas le commerce triangulaire moins honorable.

Elle commente la Louisiane française et l'aventure des Acadiens.

Elle nous apprend également sur le peuplement des Mascareignes et notamment de l'Ile Bourbon qui deviendra la Reunion, sur la dualité Dupleix-La Bourdonnais.

Et détail important pour un breton, savez-vous que l'on cultivait la pomme de terre à Lorient 13 ans avant que Parmentier ne la ramène à Versailles?

Que reste-t-il de cette conquête du monde par les bretons? Des églises, des chapelles promises par ces aventuriers lors de tempêtes ou de batailles perdues d'avance et construites au retour de ceux-ci.Des descendants de Bretons dans de nombreuses régions du monde et surtout ce goût salé pour le départ.
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Marie Curie prend un amant

Un livre très intéressant à plusieurs niveaux : la vie professionnelle et personnelle de Marie Curie, cette grande scientifique mondialement connue, et les préjugés d'une époque corsetée dans des principes étroits.

Le livre est bien écrit, agréable à lire, très bien documenté.
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Le secret de famille

Ce roman se déroule de 1879 à 1943 entre Paris et une petite ville sur les bords de Loire. Lucien Dolhman découvre des documents qui racontent l'histoire de sa grand-mère, Marthe Monsacré et de sa famille.



Marthe, née de père inconnu et orpheline, a été élevée au couvent des Ursulines, à Rouvray. Elle y rencontre Blanche d'Ombray puis Nine, nièce du Grand Monsacré, à la tête d'une riche famille de minotiers. Marthe quittera le couvent pour travailler chez Julia, une mercière, et va se lier à la famille Monsacré, d'abord à Rodolphe, le fils aîné, dont elle sera la maîtresse et attendra un enfant, avant d'épouser Hugo, son frère.



Les Monsacré ont acquis tout ce qui se présentait comme terres autour d'eux avec avidité, obstination, roublardise. Ils sont tous détestables, le doyen, et ses fils, sa maîtresse, son frère.



Il n'y a pas un secret dans cette famille, mais une multitude de secrets : des amants, des enfants adultérins, des morts suspectes, des vengeances, des dénonciations, etc. L'auteure évoque aussi la grande inondation, la guerre 14-18, l'épidémie de grippe espagnole, l'affaire Dreyfus, les colonies, la montée du fascisme, la guerre 39-45, les spoliations des juifs, l'exode, les bombardements.



Marthe devient chef de famille et va faire fructifier la fortune des Monsacré, achetant des appartements, des usines et des brevets. Sa richesse et sa puissance la font détester, tout comme son amour pour Cellier, plus jeune qu'elle. Son fils, Lambert, la déteste, et sa fille, Elise, la supporte.



C'est bien écrit et bien documenté. Les personnages sont bien brossés, mais peu sympathiques, excepté Tania et Marina, les soeurs Bronski, dont la 1ère épousera Lambert, et le docteur Vernon, mari d'Elise. Les hommes de la famille Monsacré sont odieux. Leurs domestiques et leurs voisins sont envieux.
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L'allégresse de la femme solitaire

D'un fait divers authentique, Irène Frain fait un roman sur la tolérance, la différence, de vérité.

La "femme solitaire" a été amenée sur une goélette dans un port californien. Elle vivait sur une île sauvage située au large de Los Angeles.

très vite elle devient un sujet d'observation pour le Dr Shaw, qui noue avec elle une relation forte. Personne ne comprend son langage, lui essaie de le déchiffrer. Qu'a vécu cette femme sur l'île? de quels traumatismes est fait son passé?

Solitaire, elle se parle à elle même mais semble toujours dans la joie, elle danse et chante sans cesse, à la grande stupéfaction des habitants du port.

Petit à petit, avec l'aide de quelques témoins du passé, le cheminement de la femme est tracé.

C'est un livre intéressant, qui repose sur une histoire ayant eu lieu à la fin du XIXème siècle.

L'écriture de Irène Frain est riche, mais parfois difficile à suivre. Parfois je me suis perdue.
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Je te suivrai en Sibérie

Une histoire authentique revisitée par une auteure qui s'est mise dans sa peau en faisant le même voyage, en allant voir les traces laissées par son héroïne qu'elle admire et qu'on redécouvre après de longues années d'oubli.

On dirait que Pauline Geuble, née en 1800, une petite meusienne au caractère exceptionnel, à la force aussi bien physique que morale a laissé des écrits et a raconté une partie de ses aventures à sa fille Olga pour que le talent et l'expérience d'Irène Frain s'en empare et recouse les morceaux ou même en invente si besoin .

C'est ainsi qu'on peut suivre cette femme exceptionnelle dans le sillage de ces décembristes emprisonnés en Sibérie par le tsar Nicolas 1er , exilés éternels loin de Moscou pour être oubliés de tous.

Comme 7 autres femmes, plutôt des aristocrates, Pauline entreprend avec un courage et une volonté rares un parcours dangereux pour suivre l'homme qu'elle aime, elle, petite modiste, lui bel aristocrate russe richissime.

Elle croisera les grands de ce monde qui parleront d'elles dans leurs oeuvres et réussira à toujours améliorer le régime de la centaine de prisonniers dans tous les lieux où on les retiendra. De nombreux enfants naîtront de son amour intact résistant aux épreuves. Très passionnant, belle découverte. Une carte bienvenue pour les milliers de kilomètres à faire en s'enfonçant en Sibérie.
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Les naufragés de l'île Tromelin

C'est une histoire vraie qui est relatée avec toute la connaissance historique que l'on peut en avoir et le recul nécessaire . Irène Frain s'est passionnée pour cette aventure hors du commun en se rendant sur l'île Tromelin située à l'est de Madagascar, où avait eu lieu un naufrage en 1761. Une goëlette française transportait dans la cale des esclaves noirs destinés au commerce pourtant illégal qui enrichissait des capitaines peu scrupuleux. Ce qui arriva sur l'île dépasse l'imagination; Blancs et Noirs cohabitent séparément, construisent une embarcation avec les débris de l'épave, creusent un puits, se nourrissent d'oiseaux et de tortues sous le commandement d'un homme aux compétences et à l'autorité reconnue , Castellan,qui ne sera jamais vu par les autorités comme un héros ensuite .

Il réussit l'exploit de ramener ses hommes en promettant aux Noirs de revenir les chercher car l'embarcation est trop petite, mais il faudra 15ans pour qu'un marin arrive sur l'île et trouve 7 femmes et un bébé en vie sur la centaine restée coupée du monde. Des recherches archéologiques montrent actuellement comment ce groupe humain a survécu si longtemps; le récit explique comment tout cela a pu arriver. Très émouvant. Des prix largement mérités pour ce morceau d'histoire méconnu.
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Marie Curie prend un amant

Un ouvrage qui porte bien son titre… un peu malheureusement en ce qui me concerne. Car en effet, tout l’intérêt de cette histoire résidait bien plus dans les usages politiques de cette « affaire » que dans les émois sentimentaux, plus ou moins fantasmés d’ailleurs par Irène Frein, quoi qu’elle se soit renseignée. Non pas que Marie Curie n’ait pas droit, malgré ou du fait de sa place dans notre culture voire dans notre civilisation, à ses « petites histoires », grandes pour elle je n’en disconviens pas. Mais si ce n’était Marie Curie, cette histoire d’amours (avec un « s », donc) serait-elle d’un intérêt particulier ? C’est bien l’instrumentalisation médiatique et politique de ses histoires qui méritait, je trouve, qu’on s’y attardât davantage, voire qu’on s’y tienne. Bien plus en tout cas que la couleur de sa robe et les stratagèmes d’amants (é)perdus.



Or si Irène Frein aborde ces enjeux, allant jusqu’à faire de nombreuses allusions à une nouvelle affaire Dreyfus (là, tout de même, on a un peu envie de rire), j’aurais aimé qu’ils soient plus centraux et non traités à égale importance (et c’est encore beaucoup dire) avec la passion amoureuse de ces deux têtes-bien pleines et bien faites. J’ai même la faiblesse de croire, à tout le moins l’ai-je ressenti, que si nous n’avions pas affaire à ces célébrités cérébrales, admirables il est vrai dans leurs domaines d’excellence, on ne verrait peut-être pas là des aventures chevaleresques (ce qu’Irène Frein tend « un brin » à essayer de faire croire).



Irène Frein, c’est à tout le moins mon impression, complètement séduite par son héroïne, tombe dans une forme de manichéisme et de deux poids deux mesures selon que l’on fait partie du club restreint des génies ou pas. Certes, on n’a pas besoin de beaucoup d’imagination pour imaginer la bassesse de certains, la vilénie d’autres, la jalousie et le goût du scandale qui imprègnent toute cette « histoire ». Et chacun sait, nul besoin de prendre sa défense aujourd’hui, la femme de génie et de combat que fut Marie Curie. Mais faire de la grande figure des sciences qu’elle fut une icône de noblesse et un modèle de sainteté morale, de même que ne vouloir considérer son amant Paul Langevin qu’en noble cœur et bel esprit, me donne le sentiment d’avoir affaire, malgré les affirmations contraires de l’auteure, à une double hagiographie. C’est d’autant plus frustrant que le style est plaisant, le sujet riche et les causes (féminisme, ouverture d’esprit, tolérance…) sont belles et importantes.

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Un crime sans importance

" En cas d'assassinat sauvage, à moins d'être une enfant, il faut être jeune et belle pour mériter ces processions indignées. Le plus souvent, les meurtres de " retraitées ",selon l'expression consacrée, ne passionnent ni les foules ni les media, sauf quand le sexe et l'argent viennent pimenter l'affaire. Un gros héritage, par exemple, ou un gigolo - si on dispose des deux ingrédients, jackpot assuré.

Il n'était pas glamour, le meurtre de ma sœur. Aucune prise pour l'imaginaire. Rien que de la réalité à l'état brut. Du pas beau à voir, comme avait dit un des flics le dimanche où on l'avait trouvée. "



Irène Frain règle ses comptes avec la Justice et ses aberrations, suite à l'épouvantable agression dont a été victime sa sœur aînée, âgée de 79 ans, et qui a coûté la vie à cette dernière après sept semaines de coma. Surgissent alors de vieux souvenirs d'enfance autour d'une sœur, a priori vénérée, mais passée dans les oubliettes depuis Mathusalem. Avant tout une source d'inspiration pour un nouveau roman...



En tout cas, pour le lecteur, impossible évidemment de rester insensible. Mais demeure une certaine perplexité quant au degré d'émotion de l'auteure.
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Un crime sans importance

« Fait divers : événement sans portée générale qui appartient à la vie quotidienne ». Comment peut-on associer un meurtre à un tel terme, suivi d’une telle définition ? Et pourtant c’est bien dans la colonne « faits divers » d’un journal que l’on en trouvera les obscures détails. Ce terme m’a toujours choquée par la manière qu’il avait de minimiser l’impact d’événements dramatiques, cette onde de choc qui terrasse victimes et proches.





La vie d’Irène Frain a été marquée par l’un de ces sordides faits divers. Sa soeur Denise a été sauvagement assassinée chez elle, un soir alors qu’elle était toute seule dans sa maison. Son crime loin de passionner les foules n’est même pas parvenu à mobilier la justice. L’auteure découvrira que la mort de Denise n’est qu’un dossier parmi tant d’autres, un crime sans importance pour ceux qui passent leur journée à enquêter et à statuer sur des faits du même acabit. Dans son récit, l’auteure évoque tour à tour ses rapports avec cette soeur qu’elle n’avait pas vue depuis des années, se pose la question de sa légitimité en tant que proche d’une victime dont elle n’était en réalité plus s’y proche que cela, s’insurge de la lenteur de la justice (« le temps de la justice n’est pas le vôtre » : toute personne qui aura déjà eu affaire à la justice aura entendu ces mots de la bouche de son avocat), se persuade qu’elle ira jusqu’au bout, pour elle et surtout en mémoire de Denise.



Tout se mélange dans ce récit qui a bien un début - l’assassinat de Denise - mais pas de fin car quelle fin espérer quand la mort a pénétré chez vous ? Celle d’une décision de justice tant espérée mais qui ne peut tomber en l’absence d’un coupable, faute d’enquête sérieuse, faute de mobile ? Pourquoi Denise a-t-elle été assassinée ? Par qui ? Ces questions obsèdent Irène Frain et l’amènent à hurler sa colère car ces questions devraient aussi intéresser la justice, elles devraient la préoccuper autant qu’elle. Trouver le coupable, le mettre derrière les barreaux c’est son rôle après tout mais tout le monde s’en fout, de Denise, d’elle, de ce crime impuni. Voguant de secrets de famille en pamphlet contre l’appareil judiciaire, l’auteure se libère d’un poids à travers son récit. Le lecteur est témoin de sa déroute et de ses doutes autant que de son deuil qu’elle ne peut parvenir à faire tant que toute la lumière sur cette disparition n’aura pas été faite. Alors tel un exutoire, Irène fait ce qu’elle sait faire de mieux : écrire sa douleur et sa peine, coucher sur papier sa colère, témoigner de l’injustice flagrante qui touche toutes les familles dans son cas.



Un crime sans importance est un texte tellement intime qu’il en devient presque dérangeant pour le lecteur qui n’aura pas vécu une expérience aussi terrible. Un peu comme avec Un dimanche matin de Johanne Rigoulot je me suis sentie de trop, pas à ma place, pas vraiment touchée par l’épreuve que traverse l’auteure alors que découvrir ce texte en version audio, lu par Marianne Denicourt, aurait dû créer une proximité supplémentaire avec celle-ci. J’ai un peu de peine à l’écrire mais je n’ai pas réussi à faire mienne son histoire, je ressors donc assez mitigée de cette lecture même si je comprends très bien le besoin de l'écrire qu’a pu ressentir Irène Frain.
Lien : https://www.lettres-et-carac..
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