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Citations de Ismaïl Kadaré (281)


Ismaïl Kadaré
L'arbre

Dans le creux du vieil arbre
Nous laissions nos lettres.
Il était tout vieux l'arbre
Mais c'était un amour tout neuf.
Dans cette vaste plaine
Il régnait sur la solitude,
Et nos lettres,
Lui seul les connaissait.
Mais un matin d'hiver
Tu n'as plus laissé de lettre...
La dernière nuit de l'arbre était venue,
La foudre en fit des cendres.
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Polynice a amené les ennemis de son pays aux portes de la ville. Il a donc sa patrie à son ambition.
L'attitude d'Etéocle est à l'opposé de celle de son frère.
...
Etéocle est, sans aucun doute, une des figures les plus fortes de la littérature antique.
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Bref, de même qu'une plante ou un fruit demeure sous terre pendant une certaine période avant d'apparaître en surface, les rêves de l'homme étaient pour l'heure immergés dans le sommeil, ce qui ne voulait pas dire qu'il en serait toujours ainsi. Un jour, les rêves émergeraient à la lumière du jour et viendraient occuper toute leur place dans la pensée, l'expérience et l'action humaines; quant à savoir si cela serait bien ou mal, si le monde s'en trouverait changé en bien ou en mal, cela, Dieu seul le savait.
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Le pacha suivait avec une attention extrême chaque mouvement du cheval. Les yeux fixés sur lui, il paraissait fasciné. Il était si tendu qu'au bout de quelque temps, il sentit ses genoux et son cou fatigués, comme si c'eût été lui qui galopait devant les remparts en baissant de temps en temps la tête pour rechercher un peu d'humidité sur le sol brûlé. A un moment, il eût même la sensation qu'il avait de l'écume à la bouche, et il y porta la main pour l'essuyer.
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l’époque ou nous vivions nous a appris a tout supporter
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...en guerre il est malaisé de faire le partage entre le grotesque et le tragique, l’héroïque et l’attristant…
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Quelqu'un avait allumé un transistor et l'on parlait encore de Pasternak.
« Apparemment, la campagne est menée dans toute l'Union Soviétique, dis-je à Antéos.
-Tout cela sent un peu la comédie.
-Et pourquoi ? »
Il regarda autour de lui, puis ,baissant la voix, me murmura :
« Tu te souviens de cette ballade de Goethe où quelqu'un appelle les esprits pour l'aider à puiser de l'eau et ne sait plus ensuite comment les chasser ?
-Tu veux dire que Pasternak a été l'un de ces fantômes ?
-Et pas le seul, dit Antéos. Il y a quelques années on en a appelé beaucoup ; on leur demandait seulement de participer à la campagne contre Staline.  »
Je l'écoutais attentivement.
« Et ils n'ont pas ménagé leur concours, dis-je.
-Oui, c'est vrai, ils ont bien travaillé, mais les fantômes restent des fantômes et on ne peut pas les garder longtemps chez soi. Pas vrai ?»
J'approuvai de la tête.
« Et maintenant ils veulent s'en débarrasser, reprit le Grec. Tu comprends ? »
Page 136
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Les vieux, ceux qui se rappelaient ou prétendaient avoir gardé mémoire de faits très anciens, baissaient les paupières, puis fermaient les yeux (comme si ce n'était qu'en se privant de la vue qu'ils pouvaient redescendre dans le puits du temps).
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Le fondement du Tabir Sarrail est non point l’ouverture , mais au contraire la fermeture aux influences extérieures, non point l’ouverture mais l’isolement, et, partant, non pas la recommandation, mais précisément son opposé. Malgré tout, à compter de ce jour tu es nommé à ce Palais.
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Ce qui avait débuté comme une simple curiosité populaire prit des couleurs tragiques à l'occasion de la Fête nationale où le Guide et le Successeur se tenaient côte à côte. A la différence des années précédentes où ils s'étaient souri durant la cérémonie tout en échangeant quelques propos, le visage du Guide était cette fois demeuré de marbre. Non seulement il ne s'était pas adressé à lui une seule fois, mais comme pour mieux faire sentir son mépris, il avait par deux fois dit quelque chose à celui qui se tenait de l'autre côté: le ministre de l'intérieur
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C'était un son si monocorde qu'il paraissait inviter à entrer dans quelque rêve envoûtant. Willy et Max échangèrent un regard. Le rhapsode se mit à chanter d'une voix qui n'avait rien de commun avec celle qu'on lui avait entendue lorsqu'il parlait. C'était une voix contre nature, d'une froide uniformité, qui sécrétait l'angoisse comme issue d'un autre monde. Willy se sentit des frissons dans le dos. Il tenta à plusieurs reprises de saisir le sens du texte, mais le débit uniforme de la voix l'en empêchait. Il avait l'impression qu'un vide se creusait en lui, qu'on l'étripait, qu'on évidait indéfiniment son être comme le fil tiré d'une quenouille. La voix du rhapsode avait le don de creuser un trou en vous. Encore un peu et tous ces gens allaient se dissoudre sur place les uns après les autres. Mais le joueur de lahuta s'arrêta avant.
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Tu t'imagines qu'on les cherchera vraiment, nos restes ? Eh bien, mettons qu'on les cherche un jour. Si tu crois que cette pensée me console ! Il n'y a pas de plus grande hypocrisie que cette recherche des cendres, une fois la guerre finie. Quant à moi, je ne veux pas de cette faveur. Qu'on me laisse tranquille, là où je tomberai.
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"Le coup le plus rude que l'on peut porter à un peuple est celui qui est dirigé contre son avenir".
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«  Les nuages nagent comme des enveloppes géantes——-— comme des lettres ———que s’enverraient les saisons » ...
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- J'ai vu des fantômes sur les eaux. Ils nageaient. Ils faisaient des signes avec leurs mains et leurs pieds. Ils riaient.
- Il a dû voir quelque squelette du cimetière emporté par les eaux, dit quelqu'un.
- Hadji ne sait pas qu'il y ait des cimetières qui flottent. Hadji dit ce qu'il a vu...
- Tais-toi, débauché, fataliste, décadent, hurla le président. Je t'ôte le droit à la parole.
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Ismaïl Kadaré
LES CASCADES


Les cascades dansaient là-bas
Comme de blancs chevaux fougueux,
La crinière pleine d’écume et d’arcs-en-ciel.

Mais, patatras, au bord du précipice
Les voilà tombes sur leurs jambes de devant :
Cassées, oh, blanches jambes.

Et ils sont morts au pied du rocher.
Désormais dans leurs yeux éteints
Se reflète le ciel, glacé.

(Ismaïl KADARÉ La nouvelle poésie albanaise, P.J. Oswald.)
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Les montagnards ont toujours soigné eux-mêmes leurs plaies et ils continuent de le faire aujourd'hui, avec du raki, du tabac, selon les procédés les plus barbares, comme l'est par exemple l'extraction d'une balle à l'aide d'une autre balle, etc. Ils ne font donc jamais appel aux services d'un médecin.
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« Je voyais les hordes turques raboter le monde pour y étendre l’espace islamique »
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La soif de vengeance ne se dissociait pas d’un certain sentiment de crainte. Il le tenait certes menotté, mais ne se sentait pas rassuré pour autant. Pour on ne sait quelle raison, il pensait que les menottes risquaient de le rendre encore plus dangereux.
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Une guerre sans que l’un violât l’autre étant inconcevable, et les Allemands n’ayant pas exercé ce droit au sein de la cité, sans doute celle-ci s’était-elle soudain sentie investie du rôle de vainqueur et, comme telle, avait donné libre cours à son côté voyou, jusqu’alors dissimulé avec tant de soin.
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