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Critiques de Jacques Attali (338)
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L'économie de la vie

Dans le prolongement des ouvrages de BHL et Philippe de Villiers, voici mon ressenti de « L’économie de la Vie », que Jacques Attali consacre au COVID.

Le titre résume son point de vue qui réduit la vie à un paramètre économique. Analyse matérialiste qui ne se situe pas au même niveau, philosophique, que les deux ouvrages commentés antérieurement …mais tout aussi sévère sur la myopie et l’absence d’anticipation de nos dirigeants qui ont mené au confinement dont les conséquences vont se payer très cher. Au contraire un pays comme la Corée a admirablement bien géré la pandémie et évité les pénalisations du confinement.

L’examen historique des pandémies précédentes m’a passionnée, notamment la peste qui de 1347 à 1352 détruisit la féodalité, mit sur orbite la bourgeoisie (Médicis). C’est, à mes yeux, un chapitre inoubliable.

Les conséquences économiques (baisse de l’activité et hausse de l’endettement) seront mortelles si le taux de croissance est inférieur au taux d’intérêt et Jacques Attali rappelle qu’il ne peut être question de produire moins mais qu’il s’agit de produire mieux en préservant la planète. 2 milliards d’humains n’ont pas de WC, 40% n’ont pas l’eau courante, beaucoup n’ont pas une alimentation électrique fiable, la décroissance sonnerait le glas de leur disparition.

Le modèle de développement dictatorial chinois ne semble pas durable car aucune nation ne peut vivre sans liberté de penser et droit de contester. Un risque de guerre entre USA et Chine est envisageable et la robotisation peut y mener accidentellement. Les états (et les élus) profitent de la pandémie pour réduire les libertés individuelles et collectives en effrayant les populations et en déployant une surveillance totalitaire (big brother veille sur vous).

Le futur, craint Attali, c’est pour la jeune génération, la pandémie à 10 ans, la dictature à 20 ans et le dérèglement climatique à 30 ans.

La conclusion, dont je me suis demandé si elle provenait de la même plume, est un hymne à la démocratie et à la vie, qui m’a semblé peu étayé par les chapitres précédents.

Un ouvrage qui interpelle mais que j’ai trouvé décevant en regard du BHL « ce virus qui rend fou »
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Meurtres, en toute intelligence

- "Des servantes s'empressent sous leur maître,/Elles sont en or, semblables à de jeunes êtres vivants;/ Dans leurs cerveaux se trouve une pensée réfléchie, ainsi qu'une voix/Et qu'une force; et des dieux immortels elles ont appris des travaux."

- C'est-à-dire, monsieur le président ?

- Vers 418 du chant XVIII de l'Iliade : le dieu Héphaïstos fabriquait des serviteurs de métal doués d'intelligence pour les autres dieux grecs. Vous voyez, ce n'est pas nouveau.

p318



Le rêve des machines intelligentes au service des hommes ne date pas d'hier

Tout homme placé dans une circonstance particulière peut devenir un monstre

Ouvrir la boite de Pandore, c'est les mettre en lumière.

Mondes imaginaires, les Hobbits et leur terre du milieu, ou ZELDA

Les pieds Terre à terre, on a maintenant les GAFA

Google, Apple, Facebook et Amazone

drones tueurs voire autonomes

Ne pas négliger les histoires que les gens veulent nous raconter.

Prenons le temps de les écouter

les romans sont écrits par des nostalgiques

les séries par des impatients, vision du progrès technique....

Attentats, récits poignants, familles de disparus,

histoires tragiques, vies interrompues

Force de constater que la vie reprend le dessus

Commerce, argent effacent les gardes à vue...

Ce qui est rassurant : hum !

Cela n'a pas eu lieu. Cela peut avoir lieu. Dans quelques temps.

NDT en guise de remerciements....

Rendez vous dans dix ans...

j'écoutais Bruel en même temps.



merci Babelio, Ed Fayard, Jacques Attali

Masse critique, d'ouvrir le Printemps...



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La Confrérie des Eveillés

Voilà un roman historique qui nous réconcilie avec les religions, qui nous lie entre nous, qui nous réjouit.



Attali se base sur des faits totalement véridiques, la vie d’Averroès, médecin et philosophe musulman et de Maïmonide, médecin et philosophe juif, pour broder un polar qui, pour ma part, n’a pas vraiment sa place ici.

Averroès et Maïmonide sont nés tous deux à Cordoue au 12e siècle, à dix ans d’intervalle, mais ne se sont connus qu’à Fès. Tous deux, ils reconnaissaient Aristote comme un très grand penseur facile à comprendre, alors que le Coran et la Bible ne parlent qu’en métaphores souvent obscures et ambigües. Tous deux sont obligés de quitter Cordoue, car arrive la période tourmentée qui met fin à la bonne entente entre les 3 religions du Livre et dont Cordoue était le berceau.

Vient se greffer, comme je l’ai dit plus haut, un polar que je n’ai pas envie de raconter, car il ne m’a pas du tout tenue en éveil alors que paradoxalement il met en scène une mystérieuse confrérie des Eveillés.



C’est donc l’exposé des théories de ces deux grands philosophes humanistes qui m’a fortement intéressée, et je terminerai par un extrait résumant leurs doctrines :



« Chacun parlait avec vénération de la religion de l’autre, qu’ils considéraient comme la forme la plus haute du monothéisme. Moshé (Maimonide) admirait l’audace de son aîné (Averroès) qui osait dire à ses étudiants que la vérité n’était pas dans le Coran, que l’univers existait sans qu’un Dieu l’eût créé, et qu’il n’y avait rien à attendre d’un illusoire paradis. Quant à Ibn Rushd, il était heureux d’avoir rencontré un juif ayant le même respect que lui pour la pensée du plus grand des Grecs ».



L’entente entre les religions mais aussi le pouvoir de la raison, voilà ce qui devrait donc empêcher l’humanité de s’entretuer. Mais Averroès et Maïmonide sont-ils encore reconnus à l’heure actuelle ?

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Nous sommes Charlie : 60 écrivains unis pour ..

Tout juste un mois après les terribles événements qui ont changé la France et ont insufflé un élan citoyen incroyable, Le livre de poche sort ce recueil de textes. 60 écrivains unis avec la même volonté de défendre la liberté d’expression.



L’ensemble des acteurs du livre a donné de son temps et de son argent pour que vive cette belle initiative dont les bénéfices seront reversés à Charlie Hebdo. 5 euros, ce n’est rien pour un tel recueil.



Dans un délai incroyablement court, l’éditeur a réussi à rassembler cette meute d’auteurs, regroupés sous une même bannière et brandissant leurs stylos comme arme. Leur intelligence et leur liberté de penser aussi.



60 textes forcément inégaux, certains se contentant d’une ou deux maigres lignes, d’autres de plusieurs pages. De l’analyse au cri de ralliement, du souvenir au texte très personnel… il y a de tout dans ce recueil.



L’éditeur a eu la bonne idée d’entrecouper les textes des auteurs actuels, d’extraits de Voltaire, Diderot ou encore Hugo. Pour prouver que le sujet de la liberté d’expression n’est pas neuf et qu’il faut défendre cette liberté jour après jour contre l’obscurantisme.



Sans vouloir détailler tous les textes proposés, j’ai une pensée plus particulière pour les mots de Maxime Chattam qui résonnent cruellement par rapport à son roman en cours d’écriture, pour Ian Manook et son texte si touchant, pour Frédérique Deghelt qui pense à la mère de ces terroristes, pour Dominique Fernandez et Marc Lambron qui nous font prendre conscience à quel point cet événement a touché le monde entier, pour Fabrice Humbert et Romain Puértolas avec leur belle idée de parler du sujet à travers une fiction (grave ou drôle), pour Katherine Pancol et son poème enjoué, pour BHL et son texte très juste, pour Eric-Emmanuel Schmitt et son mordant manuel du fanatique…



Quoi que vous cherchiez, et même si vous ne cherchez rien, vous en trouverez un bout dans ce livre. Une lumière contre l’obscurité qui tente de nous éteindre. Voilà ce qu’est ce recueil. Continuons à allumer de telles lumières.
Lien : https://gruznamur.wordpress...
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Meurtres, en toute intelligence



Dans son 69e livre, le célèbre conseiller de la présidence française n'y va pas de main morte : son héroïne, la commissaire de police Fatima Hadj, est expédiée justement par le Président de la République au fin fond de la jungle brésilienne à la poursuite d'un terroriste et éviter ainsi un attentat sur Marseille, "le pire de tous les temps" selon le Président Martial Le Guay, ce jeudi 4 octobre 2018 à l'Élysée.



Et cette mission intervient en pleine enquête dont elle est chargée, avec Alfred Zemmour surnommé l'inspecteur Colombo séfarade, de l'assassinat mystérieux et violent d'un gourou fabuleusement riche et puissant de la Silicon Valley, Oleg Brejanski, Américain d'origine juive ukrainienne, spécialiste de logiciels de prédiction hautement sophistiqués, à l'hôtel de Crillon, Place de la Concorde à Paris.



Toute une équipe de Boromir Technologies se trouve, le 1er octobre avec lui à ce splendide palace parisien, lorsque son amant, l'acteur de cinéma Domitian Lebost, découvre le corps de Brejanski, vers minuit, mort par balle explosive, "tirée à trois mètres de distance, d'un angle qui ne pouvait être obtenu que par une arme située à 1,40 mètre de hauteur". Or, les caméras de sécurité haut de gamme du Crillon ne donnent rien, les serrures n'ont pas été trafiquées et la fenêtre était entrouverte de moins de 3 centimètres !



Mes ami-e-s auront sûrement compris les clins d'œil de Jacques Attali à la littérature, et plus précisément à 2 grands best-sellers mondiaux : "Le mystère de la chambre jaune" de Gaston Leroux de 1907 et plus récemment de J.R.R. Tolkien "Le seigneur des anneaux" de 1954-1955. Boromir est un personnage de cette saga à succès et le frère aîné de Faramir.



Puis, arrive un autre prénom littéraire : Zelda. L'épouse du romancier Francis Scott Fitzgerald, auteur de "Gatsby le magnifique", "Le dernier nabab", "Tendre est la nuit" etc. s'appelait Zelda Sayre (1900-1948). Elle fut une icône des années 1920, quoique souffrant de longues périodes de fragilité mentale (troubles bipolaires) et est morte tragiquement dans l'incendie de l'hôpital psychiatrique où elle fut internée, à l'âge de 47 ans.

L'artiste japonais, Shigero Miyamoto, a, en 1986, lancé une série de jeux vidéo en son honneur : "The Legend of Zelda".



Chez Jacques Attali, Zelda devient le nom d'une compagnie française de fabrication de drones très avancés.



L'arrivée de l'équipe californienne à Paris avait comme objet des pourparlers et éventuellement le rachat de Zelda par Boromir ou une espèce de fusion entre ces 2 leaders du marché, chacun dans son domaine.



Est-ce que la liquidation d'Oleg Brejanski a eu comme origine le souci de rendre impossible le passage d'une société française d'armements stratégiques dans des mains yankees ?



Ou est-ce que l'amant d'Oleg voulait s'accaparer du violon Guarneri del Gesù qu'il possédait et qui sont les violons les plus recherchés du monde. Selon Wikipédia, le dernier exemplaire vendu l'a été en 2013 pour la somme astronomique de 18 millions de dollars. Et le père Lebost est à court de fric pour financer une invention farfelue, sans parler des achats de drogues dures et onéreuses par le fils exemplaire.



La lectrice et le lecteur de ce thriller archi moderne auront l'embarras du choix à désigner un coupable, car pratiquement tous les protagonistes de cette histoire avaient l'un ou l'autre motif personnel de vouloir zigouiller le grand manitou de Boromir Technologies.



Moi, je prends congé de vous et de la courageuse commissaire Fatima ici, au moment où elle prend son envol pour São Paulo et son long périple à San Salvador de Bahia.



Inutile de présenter l'auteur. Jacques Attali, à l'intelligence redoutable, est un phénomène que tout le monde connaît en France et chez nous.

Dans "Meurtres en toute intelligence", l'auteur fait preuve d'une bonne connaissance des technologies de pointe et spécule intelligemment sur les possibles aléas de l'intelligence artificielle à l'avenir.

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Nous sommes Charlie : 60 écrivains unis pour ..

J'ai enfin lu Nous sommes Charlie, après (déjà!) Toutes ces années.

Je me souviens...

Ces soixante textes, certains brefs et d'autres plus longs, me ramènent encore à ce jour funeste, cette matinée maudite du 07 janvier 2015. Matinée de mort, cauchemar éveillé, et ce chagrin, ce chagrin!

Philippe Lançon, Chloé Verlhac, Riss et Patrick Pelloux sont passé avant.

J'avais laissé ce poche collectif noir sur l'étagère huit années entières avant d'enfin, tout de même, de l'ouvrir et de l'enfin lire.

Toute la sidération, l'incompréhension, la colère et la réaction me sont revenues intactes car à peines enfouies et toujours prêtes à ressurgir.

Ces soixante-là ont unis leurs voix, leurs mots, leurs cœurs pour parler et dire... Dire NON à la peur et à l'indicible. Tous.

Soixante voix qui, au final, n'en font qu'une riche et variée dans une cantate à la Liberté.

Horusfonck est Charlie, encore et toujours, à jamais.
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Bienheureux soit notre monde

Une jolie couv attractive, une 4éme dithyrambique-attention marketing- et le nom de l’auteur, très vendeur aussi…

La première page très travaillée tranche sur une première partie très classique qui par suite m’a laissé sur ma faim…

En revanche la deuxième partie-la meilleure du livre qui en comporte trois- est une bonne surprise (que je ne dévoilerai pas) très originale et très bien menée… Nous sommes entre 2023 et 2029, le monde s’écroule: réchauffement climatique et pollution, pouvoirs politiques affaiblis, montée des extrêmes et des violences, guerres incessantes, alors comment faire pour que « Bienheureux soit notre monde »…?

Expert en sciences politiques l’auteur, sur le mode fiction-et non dystopie- devient lanceur d’alerte: alerte apocalypse !
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La Confrérie des Eveillés

13 ème siècle : Jacques ATTALI nous emmène dans une épopée théologique et philosophique, entre occident et orient, parmi les 3 religions monothéistes.

La confrérie des éveillées est détentrice d’un ouvrage secret, qu’elle se doit de transmettre de génération en génération, en attendant que les hommes soient prêts à recevoir ses révélations.

Ce roman humaniste nous invite à un formidable voyage tout en approfondissant les fondamentaux des différentes religions monothéistes et la philosophie Grecques, avec comme fil conducteur l’opposition entre théologie et science. Sur un axe historique, vous y découvrirez une période charnière de l’histoire de l’occident et de l’orient.

J’ai lu cet ouvrage atypique avec un grand plaisir, il satisfera tous les amateurs de romans d’aventure et d'histoire. Les pensées qu'il développe amènent à une réflexion sur le monde dans lequel nous vivons et à son héritage historique.

Quel serait sa réalité si nous avions tous accès à la connaissance, si science et religion ne s’opposaient pas mais se complétaient ? Un grand moment de lecture !
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Devenir soi

Un scandale !



Dans un premier chapitre, Attali dresse ici la liste de toute une série de personnes, artistes, self-made men, … qui selon lui, sont devenus « eux-mêmes ». Cette liste, certainement censée nous montrer les bons exemples à suivre, n’apporte rien, c’est juste un coup de pub pour l’un ou l’autre. D’ailleurs, je préfère de loin les gens ordinaires mis à l’honneur par l’émission de France Inter de Philippe Bertrand, « carnet de campagne », actifs dans le milieu associatif ou socio-culturel local. Selon moi, ce sont eux les véritables héros de nos quotidiens.



Ensuite Attali évoque l’aspect philosophique et spirituel de la réalisation de soi. Ici la récapitulation est tellement succincte qu’elle en devient tout à fait inutile, voire ridicule. Juste un coup d’esbroufe, un peu de poudre aux yeux. Puis, il en appelle au blabla des méthodes d’accomplissement personnel américaines. Et là j’étais totalement sciée … Dire que ce monsieur se prétend universitaire, scientifique ! Finalement il donne quelques pistes pour surmonter notre stagnation, notre inadéquation à la société actuelle, pour doper notre capacité à rebondir. Des pistes tout à fait creuses et par ailleurs totalement inappropriées.



Mais là où j’ai trouvé le discours d’Attali particulièrement nauséabond, c’est quand il ose dire que si notre vie n’est pas celle dont nous avions rêvée, nous devons nous en prendre qu’à nous-mêmes !!! Les victimes de burn-out, les mères célibataires qui tirent le diable par la queue, les universitaires au chômage parce que trop qualifiés apprécieront …

Je propose à Monsieur Attali de s’inscrire comme demandeur d’emploi et de venir faire la file avec moi pour percevoir ses minima sociaux. Je propose qu’il renonce à consulter ses amis médecins privés et vienne se faire soigner dans les hôpitaux publics. Je propose à Monsieur Attali un plongeon dans la vraie vie, la vie telle que la plupart d’entre nous la connaisse.



Mais je l’entends déjà me dire que c’est de notre faute si nous sommes pauvres, si nous devons nous contenter des services publics, … Et c’est de notre faute aussi si la France va mal, si l’Europe va mal ! Les politiciens n’ont rien à voir là-dedans, selon Attali, par ailleurs conseiller auprès de deux présidents français… Et je trouve cela tout simplement ECOEURANT !

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Il y aura d'autres jolis mois de mai

« Il y aura d'autres jolis mois de mai »… A six mois à peine de l'élection présidentielle de 2022, voilà un titre qui accroche. D'autant qu'il émane d'un des artisans de la victoire de François Mitterrand le 10 mai 1981… J'y étais, comme dirait l'autre ; et même, j'en étais, dans la mesure où depuis 1974, la maison de jeune Léo Lagrange où j'avais mes habitudes était devenu le QG du PS et son grenier la réserve des affiches de campagne de F. Mitterrand …

Jacques Attali en était lui aussi, qui nous promet (enfin, le croyais-je ) dans ce court recueil de récits divisés en une quarantaine de thèmes, la recette des lendemains qui chantent...



Un titre aguicheur : « Il y aura d'autres jolis mois de mai ». Aguicheur, certes, mais aussi mensonger : on s'attend à une mise en perspective de la victoire du 10 mai 81 menant à un plan de bataille pour reproduire l'événement.

Or il n'en est rien. On assiste à une entreprise d'auto-vénération : Attali félicite et encense Attali, le génial penseur. La déception est grande. Pour avoir longtemps fréquenté la plume de l'auteur, et l'avoir beaucoup appréciée, notamment dans sa partie romanesque, il faut bien dire que ce ramassis d'autosatisfaction m'a quelque peu agacé.

Monsieur Attali, si on veut bien l'entendre aura été à l'origine de tous les évènements politiques et économiques, en gros de 1974 à 1995… Excusez du peu. Quant à la mention « je suis le dernier à avoir vu X ou Y », on arrive assez vite à la conclusion qu'il devait être également en charge d'admistrer l'extrême onction aux grands de ce monde. Après tout, ça doit être moins compliqué que de « diriger » un orchestre symphonique…

Des événements internationaux gravissimes se produisent, Attali y était peu de temps auparavant ...

Des accords politiques historiques se signent, il y était et est personnellement devenu un ami intime des protagonistes ...



Une série de redites par rapport à « C'était François Mitterrand » publié en 2005, qui m'avait déjà (un peu) agacé.

Dommage. le titre annonçait autre chose que cet étalage d'autosuffisance.

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Histoires de la mer

La mer a toujours eu un rôle essentiel dans l'Histoire. C'est là que la vie est apparue et c'est là que se joue le contrôle des empires. De tout temps, la domination des terres a assuré la domination des mers.

Jacques Attali, après une analyse historique de l'importance de la mer, explique longuement pourquoi la mer est « l’enjeu majeur de notre temps ».

Il insiste aussi dans ce livre sur l’urgence qu’il y a à agir:

« Comme on ne connaît pas les océans, on ne les respecte pas, on les pille, on les pollue, on les assassine. On ne les connaît pas et on ne les explore quasiment pas. L’homme visite beaucoup plus l’espace que les grands fonds ».



Beaucoup à faire pour mieux connaître ces océans.

ET pourtant l'avenir va leur donner encore plus d'importance: en 2035, 75% de la population mondiale vivra à proximité des côtes.

Enjeu écologique aussi: en 2050 on estime qu'il y aura plus de plastique que de poisson dans la mer. Les mers commencent à être saturées en CO2 et ne peuvent plus en absorber. L'élévation des niveaux des océans pourrait atteindre entre 20 et 110 cm d'ici 2100.



L'angle historique est passionnant dans le livre:

Son essai traite de l’histoire des océans. Il y démontre par exemple que la plupart des innovations ayant bouleversé les sociétés humaines « ont eu un lien avec la mer », à commencer par « toutes les idées de liberté ». Il en va de même pour la circulation des marchandises, et plus globalement de la puissance des pays.

La mer joue un rôle essentiel dans la diffusion de l'information. Déjà en 1850 le premier câble télégraphique entre l'Angleterre et la France était sous-marin.

Le premier sous-marin de l'Histoire, l'Alligator a été construit pendant la guerre de Sécession par les Sudistes a fait basculer cette guerre dans le camp des "guerres modernes".

Jacques Attali nous explique comment, plusieurs fois dans le passé, la France a manqué la chance de devenir une grande puissance maritime. Selon lui il est urgent de réagir dans ce domaine pour espérer avoir une place de premier plan dans le peloton de tête de la mondialisation.

Il faut ainsi développer les ports et surtout le port du Havre qui pourrait jouer un rôle dans cette compétition maritime internationale.



Ce livre passionnant nous donne un autre regard sur la mer. Il faut quitter notre attitude de consommateur et comprendre que l'avenir de la planète sera assuré si l'on adopte les valeurs inspirées par la mer et qui sont, d'après l'auteur: le courage, l'esprit d'initiative, le désir de s'accomplir, le sens de la brièveté de la vie, la curiosité, l'ouverture au monde, la solidarité, l'altruisme...

L'avenir des nations appartiendra à ceux qui sauront adopter une stratégie maritime.

Notre avenir dépendra grandement aussi de notre capacité à gérer les ressources de la mer.

Un très bel essai à méditer...

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Bienheureux soit notre monde

J'ai déjà eu l'occasion de dire ici tout le bien que je pense de la partie romanesque de l'oeuvre de Jacques Attali.

« Bienheureux soit le monde » ne ternira pas cette image.

Malgré tout, on a l'impression ici d'un Attali hémiplégique : une situation du monde où le réchauffement climatique est bien établi, soit, la droite extrême au pouvoir avec Trump aux Etats-Unis et le Pen en France, soit ; les addictions à la drogue, aux jeux vidéo, au sucre (*) soit encore…

Quid de l'insécurité grandissante, de « la laïcité branlante », des prises de position plus que douteuses de certains à la gauche de la gauche ?



Un jeu vidéo pourra-t-il venir à bout de cette situation désastreuse ?



Certes un roman, puisque c'en est un, n'a pas vocation à l'objectivité. Mais quand il est signé Attali, et qu'on suit l'auteur depuis plus de quarante ans, on ne peut s'empêcher de penser que par les temps qui courent, il met tout son poids dans la balance politique ; lui qui présenta en son temps Hollande et Royal à Mitterrand et, il n'y a pas si longtemps, Macron à Hollande… Même s'il en dit pis que pendre ici…



Mais revenons à l'essentiel : « Bienheureux soit le monde » vous prend et ne vous lâche pas. Le style d'une efficacité redoutable d'Attali n'y est pas pour rien : vif, précis, documenté… Malgré quelques boursoufflures à la mode : « On n'entend pas encore les cris, les pleurs, les plaintes des prisonnières et des prisonniers… », « Nous étions convaincus que nous serions un jour aussi amoureux ou amoureuses que Madame Bovary, aussi aimés ou aimées que la Princesse de Clèves... » (**)

On assiste à la création d'un jeu vidéo destiné à traiter les dysfonctionnements d'une société décadente, la nôtre. Il y a les « sombres », ceux qui tirent les ficelles dans l'ombre des cabinets ministériels, les « illusionnistes », ceux qu'on élit et qui ne doutent pas qu'ils gouvernent, et puis les autres, nous autres, les « vivants ». A moins que…



Dans une ex prison nazie contrôlée par l'OTAN, en Allemagne, les « sombres » détiennent depuis trois ans Elmer Ehud, à moins que ce ne soit Georg Elyes, ou les deux. Les « vivants » se sont mis en tête de le faire libérer à la faveur d'une cyber-attaque, au nez et à la barbe des « illusionnistes ».



Une dystopie très réussie dans la mesure où, tout au long du roman, une question se fait de plus en plus prégnante : qui sont les personnages ? Des « vivants », codés dans un jeu vidéo, des vivants, nous ? Ou les deux à la fois ?

Personnellement, je n'en sais rien : « Finalement, c'est là toute la littérature : faire croire en la réalité de l'imaginaire, même et surtout s'il vous entraîne sur des chemins totalement illogiques ; parce que l'illogisme est la marque du rêve et la forme absolue de la liberté ». Mais comme le dirait Nastasia-B ─ ou à peu près ─ tout ce qui précède n'est que mon humble avis…



(*) Cité à de nombreuses reprises, le sucre. Attali diabétique ?

(**) A quand un roman en écriture inclusive, monsieur Attali ?

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Devenir soi

M. Attali, très content de lui-même, après avoir abreuvé son lecteur d'une longue liste hétéroclite de réussites personnelles, dresse un "parcours pour une vie réussie", non sans avoir flagellé au passage tous les "résignés reclamants" qui ne peuvent s'en prendre qu'à eux mêmes de leur pauvre condition de vie. Et finit par une longue phrase d'autosatisfaction sur sa vie.

A vomir !
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La Confrérie des Eveillés

"La confrérie des éveillés" est bien plus qu'un simple périple entre Cordoue, Fès, la Provence et Jérusalem . Il s'agit d'une confrontation entre les pensées musulmanes, juives et la philosophie grecque, avec comme vecteur la vaine quête d'un livre perdu.

Cet étrange roman tient à la fois du récit de voyage, de la leçon de philosophie et du polar historique, mais c'est aussi et d'abord un fabuleux voyage dans le passé dans l'Espagne et le Maroc du XIIème siècle, où l'on prend plaisir à découvrir ce que fut "l'Occident musulman" : une civilisation multiculturelle, à la fois carrefour des arts et des sciences, et bien trop courte parenthèse de tolérance religieuse.

Une Initiation philosophique aussi : le dialogue tient une grande place dans le livre, qui permet à Jacques Attali de confronter Mahomet, Abraham, Jésus, Bouddha et Aristote autour de la question essentielle des rapports entre Foi et Raison.

Enfin polar historique : guerres sanglantes, oppression religieuse, tempêtes et menaces de mort…les deux héros devront surmonter bien des épreuves et résoudre de nombreux mystères pour retrouver le livre secret, dans une trame palpitante qui tient le lecteur en haleine ...

Certes, la fin est un peu "bâclée", et certaines conclusions ne manquent pas de surprendre : les chrétiens seraient polythéistes (?!) Il n'en reste pas moins que "La Confrérie des Éveillés" reste un texte dense empreint d' humanisme .

A lire par tout passionné de théologie et d'histoire des religions dans la mesure où il présente une approche nouvelle des rapports entre Islam et Judaïsme, Foi et Raison.
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Une brève histoire de l'avenir

Jacques ATTALI dresse ici une saisissante vision prospective du monde pour les 50 années à venir mais il pêche cependant par un vilain défaut : l'excès de certitude personnelle tant les hypothèses présentées ne sont pas sujettes à différents scenarii. Pourtant l'idée de départ cette épopée est plus que louable tant le siècle écoulé a vu des avancées technologiques majeures si l'on ne retient que l'automobile et l'informatique par exemple.



Il aborde ainsi des grandes thématiques contemporaines en faisant une grande narration historique sur l'évolution de l'humanité : les empires ; les enjeux liés au climat ; le nomadisme ; mes menaces terroristes, etc.



Pour l'auteur, il semble que le futur soit à considérer comme une inéluctable réédition du passé ; ses hypothèses sont sûres alors qu'il ne présente aucunement les sources auxquelles il a eu recours pour en venir à ce constat.



Bref, l'auteur se fait voyant sinon prophète dans cet ouvrage qui, s'il a de la profondeur, mériterait davantage de modestie de sa part.
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Une brève histoire de l'avenir

Toujours un choix dans la bibliothèque du bateau. Cet ouvrage de Jacques Attali ayant été écrit en 2007 et évoquant des scénarios futuristes dont certains se dessinent à partir des années 2020 m'a semblé intéressant de mettre en perspective ses prévisions et la réalité. En résumé, il annonçait l'hyperempire, l'hyperconflit, l'hyperdémocratie, qui se mêleront, s'imbriqueront, le dernier couronnant l'évolution et la maturité des forces du marché dominant la planète. Une partie de ce qu'il envisageait est en oeuvre où va l'être prochainement pour autant la réalité semble affirmer d'autres de ses propositions. Sa construction théorique ne m'a pas convaincu, et les lois historiques qu'il décrit, me semble être sa propre interprétation de l'histoire a posteriori. Je ne crois pas qu'on puisse la prévoir complètement à partir du passé, X scénarios existent et ont une probabilité de survenir…
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Histoires du temps

Le temps est aussi indéfinissable que familier, à la fois cyclique et s’écoulant inexorablement… Et c’est sans doute le concept qui devient de plus en plus obscur au fur et à mesure que la science progresse : le dernier siècle nous a abreuvé en jumeaux d’âges différents, de particules n’ayant plus de notion de temps, de temps propre à chaque observateur, et j’en passe. Bonne idée donc de s’attaquer à l’histoire de sa mesure, des cycles de la lune aux chronomètres actuels.



L’essai contient une foule d’informations, mais j’ai malheureusement trouvé l’ensemble assez fouillis : on aborde des questions métaphysiques, des points d’ingénierie, des techniques de navigation, de guerres commerciales, d’organisation du temps de travail, … mais j’ai bien eu de la peine à trouver un fil conducteur à tout cela. Passer d’un sujet à l’autre m’a également empêché de vraiment m’intéresser à la problématique du moment, et à ressentir toute la tension qu’une grande découverte pouvait amener. Et pourtant, le sujet m’a déjà passionné dans des musées ou des expositions !



Ici, j’ai surtout eu l’impression de lire des morceaux épars d’encyclopédie, avec certes des anecdotes intéressantes de temps en temps, mais il manquait surtout une couche de narration qui pouvait les rassembler pour former un ensemble cohérent.
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Le livre de raison

Le livre de raison c’est une très ancienne tradition qui existe encore dans quelques familles , c’est un livre de transmission d’un père à ses enfants , un bilan de vie écrit à la fin de sa vie .

C’est un témoignage parfois , souvent même qui n’est pas authentique , il est toujours difficile de parler des aspects plus sombres de notre existence .

Le livre de raison c’est le récit de l’histoire familiale .

Ici dans la famille Chardin , il commence avec l’aïeul Kléber , celui avec qui commence l’ascension sociale , l’histoire de la famille avec en filigrane les sept mystérieux tableaux de maître .

La seconde guerre mondiale avec les deux fils au parcours si différent , aux destinées irréconciliables.

La dernière partie donne un espoir , espoir de retrouvailles entre les deux derniers membres qui pourront sans doute écrire un nouveau chapitre plus apaisé .

Le roman traverse les époques avec ses grands événements.

L’écriture est belle mais l’histoire m’a semblé parfois manquer de nuances .

A vous de vous faire votre avis .

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Les chemins de l'essentiel

Ah, les auteurs de critiques objectives...





Les uns parce qu'ils ne supportent pas Jacques Attali ; les autres parce qu'ils ne jurent que par lui et quelques-uns, minoritaires, objectifs.





De toute façon, il ne faut pas beaucoup se faire d'illusions, à cet égard, surtout depuis que l'on constate que l'Homme descend davantage du mouton, avec son esprit grégaire dénué d'intelligence critique que du singe…





Bref, revenons à nos moutons. Je n'aime pas Jacques Atalli pas plus que je ne le déteste. Au fond, il m'est indifférent. Mais alors ce livre ? Bien, vous pensiez y trouver quoi lors de sa lecture ? Le Saint Graal ? La culture que vous n'avez pas et n'aurez jamais parce que, d'une part, c’est impossible, d'autre part, parce que la société fait en sorte d'abêtir les gens ?





Qui sont ces auteurs de "critiques" stupides - davantage contre l'auteur que son livre, bien souvent ? Des lecteurs de Guillaume Musso ou de la collection Harlequin, qui n'ont même pas l'idée que l'on s'enrichit humainement par la culture ?





Pour le reste l’esprit critique, votre curiosité feront le reste… À la condition d'en être plus capable que d'écrire des commentaires négatifs aussi faciles et stupides.





Bonne lecture, soyez certains d'un ouvrage intelligent.



Michel.
Lien : https://fureur-de-lire.blogs..
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La vie éternelle, roman

Quoi qu’on pense de Jacques Attali par ailleurs, côté finance par exemple, l’homme est un excellent romancier dont l’originalité des thèmes abordés ne manque pas de me surprendre à chaque fois…



J’en veux pour preuve cet excellent « La vie éternelle, roman », son premier roman, paru en 1989 : tout à la fois, aux dires (vérifiés) de l’éditeur, roman de science-fiction (des voyageurs de l'avenir, naufragés sur une étoile), roman historique (les tragédies du pouvoir dans des temps très reculés), roman policier (un prince assassiné au fond d'un vieux château), roman politique (un coup d'état préparé de main de maître), roman épique (trois siècles dans la vie d'une grande famille), roman d'amour (une princesse balancée entre trois séductions), roman initiatique (une jeune fille à la recherche de sa vérité et de son père), roman théologique (le lent décryptage d'un écrit cabaliste ouvrant sur Vie éternelle)…



Attali au niveau des meilleurs dans ce style de roman à mi chemin entre la science fiction et la Fantasy… Qui l’eut cru ?





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