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Citations de Jean-François Chabas (401)


Conrad a tant pleuré que j'en avais le cœur brisé. Nous venions de fêter nos onze ans. Ce garçon qui exhibait déjà des mains d'homme, abîmées par les cordages, l'eau et le froid, était si sensible; un instant, il m'est passé par la tête qu'il ne se relèverait pas, qu'il en resterait idiot, ou plutôt fêlé comme un vase pouvant se casser au moindre choc.
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"Banshee est si furieuse que sa chevelure se tend, s'étire, comme une auréole tremblant autour de son visage. Si furieuse que ses yeux étincellent : on dirait des étoiles qu'on pourrait voir en plein jour."
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J'étais aussi excité qu'une chauve-souris vampire dans une boucherie.
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"ce n'est pas du tout comme ce qu'ils montraient à la télé. [...] C'est le bordel. On ne sait plus qui tire sur qui, et qui fait tomber les bombes chez qui. Il y a des centaines de milliers de civils irakiens qui ont été tués, ici. Je parle de femmes, d'enfants et de vieillards. Pas quelques milliers, et pas toujours par accident. C'est notre armée. L'armée de mon pays. C'est une boucherie." (p.13 Casterman)
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Tandis qu'il tirait le tissu de sa couverture sur son coprs décharné, il songea aux ravissements, aux beautés de l'existence, à tous ceux qu'il avait aimés. Avant de sombrer dans un sommeil infini, il eut une dernière pensée pour les pierres bleues qu'il avait cueillies, avec tant de peine mais tant de fierté, au flanc des immenses montagnes.
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Ensuite, il a appelé un bonhomme ridiculement petit, plus tordu qu'un pied de vigne, chauve si ce n'étaient quelques touffes noirâtres qui lui poussaient sur le caillou au petit bonheur. Pour couronner le tout, un œil lui sortait de la tête comme s'il avait envie d'aller voir ailleurs. ce type ne respirait pas exactement la santé, et cela n'inspirait pas une confiance aveugle quant à ses capacités à soigner les autres.
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"Banshee n'en a pas fini. Sa colère se nourrit de sa colère."
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Avertissement
La guerre d'Algérie a laissé derrière elle de nombreuses blessures morales, qui sont loin d'être refermées. C'est un sujet délicat,assez largement abordé dans ce roman. Mon propos est ici de défendre la mémoire des harkis, et plus précisément de décrire à la jeune génération la trahison dont ont été victimes ceux qui s'étaient mis au service de la France.
Je serais très heureux que mes lecteurs viennent à s'y intéresser. Cependant je leur recommande la plus grande prudence s'ils décident de se documenter en profondeur. Tout ce qui touche à la guerre d'Algérie est entaché d'idéologie, parfois extrême. Si vous errez sur le Net afin de compléter vos connaissances, méfiez-vous de ce que vous y trouverez. Sans doute serait-il sage de prendre conseil auprès de professeurs d'histoire, de documentalistes et de bibliothécaires. Je sais aussi que beaucoup d'entre vous ont des grands-parents ayant participé à la guerre d'Algérie, de manière directe ou indirecte. Interrogez-les.
Dans l'idée de faciliter la lecture de ce roman, je vous donne de succinctes explications pour quelques mots-clés. Ce sera forcément lapidaire. Les événements de cette époque sont d'une grande complexité, et je ne voudrais pas transformer ce qui n'est qu'un roman en manuel d'histoire.
(Mots-clés : OAS ; FLN ; 17 octobre 1961 ; Fusillade de la rue d'Ysly du 26 mars 1962)
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En ces temps d'images, où tout le monde peut tout voir sur des écrans, je sais que beaucoup s'imaginent avoir compris le monde parce qu'il leur a été montré dans une boîte. C'est une très grande erreur. Il faut sentir les ondes des gens et celles des bêtes. Il faut se trouver près d'eux, dans la réalité de la vie, pour savoir ce qu'ils sont, et ce qu'ils produisent sur nous.
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En 1900, il y avait trois cent mille éléphants sauvages dans notre pays, et cent mille captifs.
Aujourd'hui, il en reste deux mille toujours libres, et quatre mille sont nos prisonniers.
Combien faudra-t'il de temps pour qu'on ne voie plus une seule grande bête ailleurs que dans les zoos, et puis nulle part, nulle part que dans nos souvenirs ?
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Nous ne le savions pas encore, mais la bonté de Salomon Weizmann s'est étendue sur nous comme un voile bienfaisant. Il était de ces très rares personnes donnant l'impression que dans la vie non seulement tout est possible, mais que les efforts nécessitant la réussite ne provoquent aucune souffrance. Salomon Weizmann cultivait sa joie au quotidien, avec obstination, comme l'homme fort entretient ses muscles : il saisissait chaque occasion de se réjouir, en exprimait tout le suc, et paraissait en revanche digérer les peines comme une autruche un réveil.
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La vie, je vous le souhaite, vous apprendra qu'il est plus terrible de vivre en hyène que de mourir en lionne.
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"Il se produisit une chose commune, qui fût que Fenris, à force d'avoir malgré lui l'air méchant et de terroriser chacun par sa seule apparence, finit par devenir vraiment cruel.
Pour peu qu'on soit fragile de caractère, on grandit en imaginant qu'on est ce que les autres nous renvoient."
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Philippe savait désormais qu'il y avait, dans la foule de ceux qui depuis si longtemps avaient adopté une politique de feinte ignorance, autre chose que la simple volonté d'être tranquille. On trouvait là une perversion, la jouissance de nier une réalité que les victimes ne peuvent prouver, ajoutant aux tourments des sacrifiés le venin du déni. Tout, pendant et autour de cette guerre, n'avait été que vice et mensonge.
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Aujourd'hui, en 2020, les gens répandent leurs sentiments en public : je peux constater, par l'entremise des jeunes qui viennent parfois me voir que, sur ce que les personnes de maintenant appellent les réseaux sociaux, l'on se flatte et l'on se jette des mots d'amour et d'affection devant la Terre entière.
Je vois que je ne suis, quant à moi, plus de ce temps. Car je désire garder dans mon cœur ce que les deux pêcheurs de perles et moi nous sommes dits. Le secret de ces mots les rend plus forts dans ma mémoire. (p.153)
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J'ai attendu avec une inquiétude certaine mon prochain enfermement, puisque j'étais régulièrement envoyé au cachot. Des esprits simples pourraient en conclure qu'il aurait suffi que je ne fasse plus de bêtises pour qu'on me laisse tranquille. Mais est-ce qu'on demandait aux Vikings de broder des napperons ? À Attila de cuisiner des tartes aux myrtilles ? (p.17)
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C'est effrayant pour un enfant de sentir le désarroi de ses parents, les grandes personnes, celles qui normalement rassurent et protègent.
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Une épreuve, c'est encore une des meilleures façons de juger le caractère d'un homme. On ne révèle pas son vrai visage quand tout va bien autour de nous (...) C'est dans une situation horrible, face à une souffrance de longue durée, qu'on montre qui l'on est, à soi-même, et aux autres.
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...les lionnes ne connaissaient que le combat le plus simple, le choc des crocs, des sabots, des cornes, des griffes, des défenses, muscles contre muscles. La lutte vraie.
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Il fabriquait des outils à lame de fer, mais il refusait absolument de forger des armes de combat. Si quelque fou désirait se servir d'une de ses faucilles ou d'un de ses couteaux pour s'en prendre à un autre humain, libre à lui. On pouvait de toute façon aussi bien tuer quelqu'un à coups de bâton, et à mains nues tant qu'on y était. En revanche, nul outil fait pour assassiner - une épée, un poignard de guerre - n'était jamais sorti de sa forge, et il entendit que cela persistât. Il avait le cœur trop pur pour se persuader qu'il ne serait pas responsable de l'usage qu'on en ferait.
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