AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Jean-Marie Laclavetine (147)


Moi par exemple je me tiens droit, je regarde la réalité en face, solide et pas compliqué, le mari idéal, quoi, eh bien si vous croyez que ça les attire, alors là. Tandis que cette brave loque qui s'enfile ses bourbons, tac, ça marche aussitôt, il rend l'autre toute rêveuse, regardez. Un mystère, ça. Je suis trop droit, voilà l'histoire, cherche pas midi à quatorze heures, blanc c'est blanc, noir c'est noir, pif paf, et la vie est bien plus agréable comme ça.
Commenter  J’apprécie          11
On ne rencontre pas les morts. On les porte. (Page 33)
Commenter  J’apprécie          10
C'était une vague à peine plus haute que les précédentes, on voyait rouler ses muscles comme sous le cuir d'un dos de taureau, nous ne l'avions pas vue avancer régulièrement depuis le fin fond de l'horizon.
Oui, à peine plus haute que les autres.
Elle avait cette force tranquille de la main qui d'un revers balaie toutes les cartes et ramasse le jeu.
Commenter  J’apprécie          10
Quand je pense à elle j'imagine un combat sans fin. Elle a toujours dû se battre. Contre elle-même, contre son corps rebelle, contre les carcans imposés aux femmes, contre la solitude, contre son tempérament sans mélange,contre ses désirs qui ne trouvaient pas d'exutoire, contre son cœur trop ouvert. Contre l'océan, pour finir.
Commenter  J’apprécie          10
Les mots, pas plus que le silence, ne peuvent rien contre la mort. Seule existe avec certitude cette réalité froide, éternelle, cette réalité de pierre : à la naissance succède la mort, et entre le rien et le rien la vie n'est qu'un intermède plus ou moins bref ; plus ou moins crédible, plus ou moins aimable, plus ou moins décevant, plus ou moins palpitant, plus ou moins douloureux, un ballottement indécis entre deux éternités, une étincelle dans le grand vide. Comme l'écrit Beckett : «  Elles accouchent à cheval sur une tombe. »
Commenter  J’apprécie          10
C'est un rêve qui m'a décidé à écrire. Un de ces rêves qui s'imposent avec évidence en fin de nuit, dont on se dit qu'on ne les oubliera pas . Il vient de très loin , c'est un messager harassé qui arrive couvert de poussière et s"évanouit à peine descendu de cheval avant d'avoir pu remettre sa missive.
Commenter  J’apprécie          10
- (…) Regarde ton pays, mon petit, regarde-le bien. Tu as cru qu'il se soulevait au joli mois de mai pour je ne sais quelle révolution, mais cinq ans plus tard, voilà, il est redevenu lui-même : une nation de pleutres et de collabos, un ramassis de faux-culs délateurs bêlant leur soif de Maréchal. Quant à tes amis du 34, tu peux me croire, dans trente ans ils seront ministres, ou philosophes officiels, ils continueront de donner des leçons au peuple en se tenant le front dans leurs canapés en cuir, en se pavanant sur les plateaux de télévision, en monopolisant les tribunes des journaux, et tu penseras à moi.
Commenter  J’apprécie          10
Comme les filles avaient changé ! A vingt ans et des poussières Paul se souvenait du temps d'avant comme d'un passé lointain, nimbé de lumière grise, à l'odeur immuable et triste d'encaustique et de savon. Avant, les filles ne sautaient pas en l'air comme des bouchons de champagne, elles ne riaient pas en pleine rue à gorge déployée, avant les filles rosissaient en tirant jusqu'aux genoux leurs jupes écossaises, elles circulaient sur la voie publique avec des amies qu'elles tenaient par le bras en gloussant derrière leurs mains. Un grand pas avait été fait indéniablement vers l'avenir radieux, mais la moitié de l'humanité avait été oubliée en route
Commenter  J’apprécie          10
Il semblerait que l'apparition de Lena dans la vie de Paul lui ait ouvert les yeux sur les beautés de l'univers. Il se nourrit de ses visions. Le reflet satiné d'un morceau de tissus épousant la courbe d'une cuisse de Lena le rassasie pour la journée, et parfois même une partie de la nuit. Comment peuvent-elles supporter la grâce de ces poitrines, le charme intolérable de ces fesses roulant sous les tissus légers, comment peuvent-elles résister à l'attrait des miroirs, ne pas passer leurs jours et leurs nuits à contempler les fortunes qu'elles transportent partout avec elles, ce patrimoine de chair palpitante qui n'appartient qu'à elles, que personne ne peut leur voler, et qui renvoie le reste à son incurable laideur ? Comment, hein ?
Il ne sait quelles sont les pires, les plus torturantes, de celles qui promènent leur beauté avec une assurance tranquille de propriétaires, ou de celles qui font semblant de ne pas en être conscientes, et de ne pas percevoir le douloureux plaisir qu'elles suscitent par leur seule existence, cette jouissance atroce et délicieuse dont le caractère contemplatif contient son propre enfer. Ah, elles nous en auront fait voir ! Tellement voir, et si peu toucher.
Commenter  J’apprécie          10
Pourquoi les filles n'étaient-elles pas admises à cette fête ? Pourquoi la responsabilité de la vie collective reposait-elle sur les seules épaules des femmes ? En temps de guerre, la plupart des hommes jeunes et valides étant absents ou morts, elles devaient assurer l'intendance, la survie et l'avenir du pays, de même qu'en temps de paix, elles restaient confinées dans leurs maisons, à assumer les tâches les moins visibles, afin de permettre aux hommes de transformer le monde selon leurs idées ou leurs passions. Anne avait le droit de risquer sa vie en servant de boîte aux lettres, d'héberger des maquisards en transit, de laver leurs chaussettes et de leur préparer des repas; elle n'aurait jamais celui de tenir un fusil, et lorsque le pays serait délivré, ce n'est pas pour elle ni pour ses pareilles que sonneraient les fanfares ni que brilleraient les colifichets de la gloire.
Commenter  J’apprécie          10
Chaque ligne d'écriture est un fil tendu entre la vie et la mort.
Commenter  J’apprécie          10
Il ne se passait pas un jour, du temps de notre gloire, sans que nous évoquions la possibilité d'un roman, une idée de scène, une ébauche d'histoire, au point qu'il nous était devenu difficile parfois de faire la part du réel et celle des anges dans nos existences. (...)
C'était le sel de notre vie, le terrain de nos rencontres, le berceau de notre amour sans enfants. Nous nous racontions des histoires, nous bricolions des légendes. Celles que nous n'écririons pas, celles que nous peinions à écrire, celles que nous avions presque fini d'écrire, celles que nous avions enfin terminées. Tant de romans qui n'ont jamais vu le jour (...)
L'important n'était pas dans la finition, mais dans le tremblement de la découverte. Ensemble, peau contre peau, un souffle unique. Nous inventions comme on voyage. Nous faisions des rencontres, nous nous installions chaque fois dans un pays nouveau, prenant le temps d'apprendre au moins les rudiments de la langue avant de nous laisser emporter vers d'autres lieux, vagabonds délicieux.
Commenter  J’apprécie          10
Et puis des personnages changent d'histoire comme dans les films d'aventures où le héros saute d'un train dans un autre, tous deux lancés à une vitesse folle. Ce sont nos fêtes à nous autres, nos petits plaisirs, nos innocentes vengeances contre le réel. P.153
Commenter  J’apprécie          10
C'est une de ces femmes dont on oublie les traits même après plusieurs rencontres; fardée comme un mannequin de cire, elle s'est adaptée à la non-existence à quoi l'a réduite son mariage. Elle vit dans un coma des sens et de l'intelligence, mécanique asservie aux mœurs de sa caste et de sa région.
Commenter  J’apprécie          10
les souvenirs en liberté sont des bêtes malfaisantes
Commenter  J’apprécie          10
Le féminisme verbal est désormais un sport planétaire. Pour ce qui est des actes, bien entendu, il faudra attendre un peu.
Commenter  J’apprécie          10
C'était le sel de notre vie, le terrain de nos rencontres, le berceau de notre amour sans enfants. Nous nous racontions des histoires, nous bricolions des légendes. Celles que nous n'écririons pas, celles que nous peinions à écrire, celles que nous avions presque fini d'écrire, celles que nous avions enfin terminées. (p. 14)
Commenter  J’apprécie          10
La belle histoire de nos histoires. Nous étions tellement abrutis de fictions, il ne faut pas s'étonner aujourd'hui qu'elles débordent, qu'il y en ait partout. Les personnages s'évadent, ils vont là où bon leur semble, je ne les retiens plus, je n'ai plus la force ni l'envie de les contrôler. J'ai ouvert les grilles des cages. Ils se promènent d'une histoire à l'autre sans aucun respect pour les murs d'enceinte.
Commenter  J’apprécie          10
C.C. est un lecteur en colère. C'est plus fort que lui, il bouillonne, fulmine, tempête, explose, solfatare. Peut pas s'en empêcher. Combien de fois Blanche, installée dans la pièce voisine, l'a-t-elle entendu jurer et pester en tapant du plat de la main sur la table : "Salaud! Ah, le salaud! Analphabète! Moins-que-rien! Anglophile! Tricheur! Cul-Béni! Amuseur! Pédagogue! Gratte-papier! Phraseur! Clone!"
Commenter  J’apprécie          10
Il a toujours eu, depuis qu'il la connait, le sentiment de détenir un trésor fragile. Un magot d'amour éphémère. Cette chance que j'ai, ce n'est pas croyable.

Pas moi, pas pour toujours.

Imaginer la vie sans elle, impossible, impossible.
Commenter  J’apprécie          10



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Jean-Marie Laclavetine (712)Voir plus

Quiz Voir plus

Au Moulin Rouge

Le Moulin-Rouge, fondé en 1889, est situé sur le boulevard de Clichy dans le 18e arrondissement, quartier:

Montparnasse
Pigalle
Les Halles

10 questions
86 lecteurs ont répondu
Thèmes : Paris (France) , cabaret , moulin rouge , nuits blanches , danse , culture générale , littérature , peinture , cinema , adapté au cinémaCréer un quiz sur cet auteur

{* *}