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Critiques de Jean-Pierre Andrevon (379)
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Le Travail du Furet

Un excellent roman qui plaira autant aux amateurs de polars qu'aux amateurs de SF.

L'action de ce récit se déroule dans une société future qui souffre d'un grave problème de surpopulation, mais ses dirigeants ont trouvé un moyen radical pour régler ledit problème : éliminer par tirage au sort un certain nombre de citoyens « en trop » !

Le narrateur a donc des journées particulièrement chargées : c'est en effet un « Furet » qui travaille pour l'État, autrement dit il doit chaque jour rechercher et exécuter une dizaine de personnes ( ! ).

Pour éviter la monotonie dans ce travail qui finit par être bien routinier, notre « héros » utilise toutes les armes à sa disposition (pistolet, seringue, couteau, etc.) et il s'assure que sa victime va vraiment succomber, en ne nous épargnant notamment aucun détail quand il l'éventre...

Pourtant il ne prend aucun plaisir à ces activités, des activités qui nécessitent un certain manque de sensibilité et d'imagination pour être exercées avec le maximum de professionnalisme.

D'ailleurs, il déteste tout le monde, ce qui, on l'avouera, facilite bien les choses : il déteste les riches, les pauvres et les intellectuels, surtout les intellectuels…

Notre héros serait-il donc totalement négatif ? Non, car il s'inquiète de la santé de Moby Dick, son poisson rouge, il aime Jos, une femme qui vend ses charmes, et il apprécie particulièrement le cinéma hollywoodien des années trente à cinquante, notamment les films noirs tournés par Bogie (Humphrey Bogart) et les westerns : le roman constitue un bel hommage aux films de cette époque.

Mais un jour, tout se dérègle : un ancien Furet lui fait part de troublantes révélations, et voilà en plus qu'il doit exécuter sa petite amie qui vient d'être tirée au sort !

Outre le caractère bien particulier du narrateur et de ses activités, on appréciera dans ce roman une action menée tambour battant et un style savoureux, à l'humour noir souvent réjouissant.



P.-S. : le roman a été réédité en poche dans la collection Hélios par les Editions ActuSF en 2018.

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Aujourd'hui, demain et après

C'est ma troisième lecture de Jean-Pierre Andrevon, et c'est à nouveau un festival de l'imaginaire d'un futur de tous les possibles!

Car, Jean-Pierre Andrevon emmène son lecteur vers l'infini et au-delà!

C'est vertigineux, drôle et tragique...

Certaines choses perdurent à travers les âges, telles les guerres et l'avidité.

Et puis, il y a encore l'après, quand tout le bazar cosmique va s'arrêter puis redémarrer!

On ne s'ennuie pas, avec la science-fiction d' Andrevon! on voyage et on explore cet avenir fabuleux.

Horusfonck a l'univers qui tourne dans sa tête, avec ses distances inimaginables que le voyageur de l'avenir parcourt.... Et il a encore tant de chemin a parcourir dans l'œuvre d'un auteur captivant au possible.

Voilà, j'ai encore quelques ticket de la compagnie du cosmique métro de Jean-Pierre Andrevon, et il me tarde déjà de découvrir les prochaines stations!

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C'est arrivé mais on n'en a rien su

Ma première et précédente lecture de Jean-Pierre Andrevon, Cauchemar... Cauchemars, m'avait emmenée dans des pages passionnantes, intrigantes et prometteuses

Ces onze nouvelles d'un maître de la Science-Fiction française m'ont fait voyager dans des mondes, des évocations et des points de vues tour à tour drôles, puissants et nostalgiques... Toujours les fruits d'une imagination rare et captivante.

Noé et son Arche, vu par Andrevon, c'est tellement succulent et cela m'a évoqué parfois quelques grandes pages de Cavanna!

Et l'arche de Marcel Dupond, alors! on en reprendrait bien une deuxième fois comme un bon plat...

.. Et, et toutes les autres, et les neuf autres avec cet Anniversaire du Reich de Mille ans tellement évocateur qui clôt le bouquin.

Comme disent les enfants: "c'était trop bien"... Sans cette connotation d'excès sous-entendu qu'y mettent les adultes.

Horus Fonck, lecteur assidu et partageur, recommande donc sans restriction!
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Gandahar

Quand on lit le résumé de Gandahar ( contre les hommes machines ) on peut être légitimement emballé ... , ?

Cette accroche du quatrième de couverture annonce apparemment un texte épique assez dépaysant , un univers prometteur.

Et en effet c'est un texte épique , un univers prometteur mais le style ne tient pas la route et le texte déçoit.

Il y a malheureusement et à mon humble avis subjectif et apparemment iconoclaste , une mièvrerie qui qui frise le ridicule pour tout dire et selon mon impression gênée , par tant de ridicule ouvertement déployé dans la trame narrative , sans gêne aucune!

C'est ainsi que , des chevaliers ,des oiseaux espions qui ne sortent pas de saint Cyr agissent .. Il y a aussi un zeste d'utopie stéréotypée et de sombres secrets , bien enfouis qui guettent et qui menacent de contaminer le présent ..

Par contre ce texte possède quelque chose d'assez fabuleux , c'est l'univers qui possède une présence absolument fascinante si on s'en tient à un certain coté descriptif ..

Les amateurs du genre doivent peut-être découvrir ce roman pour deux raisons ... :

- Un univers de science-fantaisie et de science-fiction qui est une réussite assez éloquente du point de vue de la structure ..

- C'est aussi le roman éponyme d'un film d'animation français de science-fiction qui est assez réussi lui aussi.

Sinon , c'est assez lourd , malheureusement comme aventure , cependant incontournable à titre documentaire.

Un classique ? , pas vraiment à mon humble avis malgré d'incontestables qualité visuelles et figuratives qui sont et qui demeurent assez impressionnantes au jour d'aujourd'hui même

( sourires ).

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Le Travail du Furet

Dans la mégapole de Centrum, le contrôle de la population

c'est le travail des furets

'éliminer des citoyens tirés au hasard par le grand Ordi

histoire de reguler le surplus de 40000 têtes par an...

Un boulot qu'un furet, un passionné des films noirs

habillé à l'ancienne Borsa et imper Bogart prend vraiment à coeur

et pour ce job, c'est le meilleur.

Il ne rate jamais sa cible

la routine...

jusqu'au jour ou il prend la mouche

pas pour un oui mais pour un nom...

et un furet en pétard

ça vaut le détour.



Jean Pierre Andrevon pond un un roman noir d'anticipation d'exception

avec un héros nourrit aux films noirs (nombreux clins d'oeil)

qu'il projette dans un futur proche

Ni détective, ni flic mais contrôleur mandaté par l'Etat pour réguler de manière démocratique la surpopulation depuis l'éradication totale des maladies

Un ordinateur choisit de manière aléatoire les cibles...

Furax qu'on l'ai pris pour un blaireau,

notre furet, ami des poisson rouges, armé jusqu'aux dents virevolte avec panache

de la nécrozone peuplé des rebus de la société

aux quartiers branchés et reluisants

tout le monde en plein plein la poire.

Des passages mémorables dont une folle poursuite, sous terre, dans les égouts, avec des rats et des tueurs qui lui collent aux fesses

et quand il est en furie, notre héros crache des fuck fuck fuck (en français) en rafale.

Le furet, il court il court... toujours



Le travail du furet, ça dégomme !

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La cachette

J'ai découvert Andrevon avec ce roman qui n'a rien à voir avec son registre habituel. C'est pourtant un livre qui m'a assez marqué.



C'est l'histoire d'un homme, Jack Frazetta qui est en fuite suite à un braquage de banque qui a mal tourné. Il doit absolument trouver un refuge où se planquer pour échapper à la police qui le recherche.

Au hasard de ses errances et de la panique qui le gagne, il se retrouve dans un quartier qu'il ne connait pas et trouve une fenêtre entrouverte par laquelle il va s'introduire. Il se retrouve alors dans une chambre et bien sur, le premier endroit qui semble être approprié pour se cacher est sous le lit.

Sauf que ce lit est en plus de ça occupé par une femme, Agathe et son mari Bill.

Les choses vont se gâter puisqu'en plus de cela Agathe semble malade et reste donc clouée au lit.

Jack va alors devoir se débrouiller tant bien que mal pour rester le plus discret possible dans sa cachette...



Tout au long, Andrevon nous plonge dans ce huis-clos assez stressant, car on se met en permanence à la place de ce pauvre Jack caché sous le lit. On vit avec lui ses galères jour après jour et ses angoisses d'être repéré. On l'accompagne dans cette survie aux conditions si particulières.

De plus l'auteur utilise la première personne pour la narration de son histoire, ce qui rapproche un peu plus le lecteur de son personnage.

Les descriptions permettent de tenir une atmosphère assez tendue parfois, mais toujours très bien menée tout au long du roman.

Cerise sur le gâteau, j'ai adoré la fin, mais je n'en dirai pas plus.

Dans le fond, le message de l'auteur reste fort puisqu'il met en évidence la notion de solitude sous différentes formes et le désarroi des personnes qui en souffrent.



Donc, si vous aimez les huis-clos, ce roman pourrait vous plaire. Pour ma part, ça a été le cas et j'en garde de très bons souvenirs.
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Les Chroniques de Centrum, tome 1 : Le Trav..

Bienvenue à Centrum, monstrueuse Mégapole souffrant de mille maux.

La surpopulation est l'un de ceux-là. Une démographie qui croît de manière exponentielle ne saurait perdurer pour le bien du plus grand nombre.

Aussi a-t-il été décidé que 400000 citoyens, aveuglément tirés au sort par le super ordinateur Atropos, seraient purement et simplement rayés de la carte. Pas con. Merci Atropos.



Pour ce faire, un corps d'élite agit en toute impunité : les furets.

Un quota journalier assigné au contrôle égalitaire se lève le matin en ignorant qu'il vit là ses dernières heures.

Le narrateur est l'un de ces animaux à sang froid. Il élimine sans état d'âme. Méthodique et d'une redoutable efficacité, tout comme Contrex, il élimine sans compter.

En véritable machine de guerre pré-programmée, elle ne saurait faillir. Et pourtant...



Tiré du bouquin éponyme, ce premier tome est une monstrueuse claque visuelle et scénaristique.

A mi-chemin entre Blade Runner et Soleil Vert, ces chroniques de Centrum font le grand chelem, fascinant graphiquement tout en proposant un univers débridé qui lui est propre.

Si le concept n'est pas nouveau, le traitement accordé séduit d'emblée.



Une dystopie racée qui devrait accrocher tous les amateurs du genre, sans oublier nos amis des bêtes qui pourraient bien, pour le coup, déclarer le furet persona non grata.
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Cauchemar, cauchemars !

Sous cette luisante et colorée couverture du talentueux Caza, court un récit haletant et angoissant de Jean-Pierre Andrevon.

Le titre de ce livre ne ment pas: Le héros, dont l'aventure commence dans un train à destination de Saint-Expilly, va se perdre/retrouver dans des songes qui s'étirent dans trois villes. C'est poisseux, énervant, crispant...

Qu'arrive-t-il à Jean-Marie Perrier, voyageur ordinaire dans une vie banale?

Est-il mal remis d'une dépression dont il aurait souffert à Paris, avant ce voyage vers la province? de quoi ou /et de qui est-il le jouet? Perrier est-il vraiment Perrier, d'abord, dans ces rêves pénibles qui ne finissent pas.

Ce récit, publié en 1982, accuse parfois son âge.... Mais c'est, aussi, ce qui lui donne un intérêt singulier et une ambiance très particulière, presque unique. Il y a un peu de La Banlieue de Sternberg, là-dedans, avec une autre destination offerte au lecteur...Et une chute, à la toute fin, qui vaut vraiment le déplacement.
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Le Travail du Furet

Je crois qu’il ne faut pas lire « le travail du furet » autrement que comme un hommage au roman noir américain (ainsi qu’au film noir américain). Si on se lance dans cette lecture avec l’envie d’être plongé dans une dystopie, on peut être déçu. « Le travail du furet » est avant tout un exercice de style.



Imaginez un Philip Marlowe qui déambulerait dans le futur. Tout y est : même imper façon Bogart, même narration à la 1ère personne qui fait penser à une voix off, même regard désabusé sur le monde qui l’entoure, même carapace de cynisme froid qui cache une faille (une femme bien sûr)… L’exercice de style est brillant. Andrevon écrit bien et sa plume est parfaite dans le registre du noir. Il a une verve, un sens de la formule et un rythme qui donnent au récit une allure de roman noir trash très réussi.

Andrevon a également un talent certain pour instaurer une ambiance sombre et délétère. Sa peinture d’un futur glauque qui prend la forme d’un totalitarisme paisible s’appuyant sur la passivité et la déliquescence intellectuelle des masses est saisissante. Les déambulations du héros dans les quartiers pauvres sont des passages particulièrement immersifs.



Malgré ces évidentes qualités littéraires, je ne suis pas emballée par ce roman. J’ai vraiment apprécié l’hommage au roman et au film noir, d’autant plus que j’affectionne particulièrement ces registres dans leurs médiums respectifs, j’ai admiré l’exercice de style mais il m’a manqué quelque chose. J’ai eu l’impression que ce roman ne racontait rien. Je ne dis pas qu’une intrigue solide est indispensable pour faire un bon roman, j’ai déjà lu de bons romans qui n’avaient pas vraiment d’arc narratif. Mais ici, j’ai eu le sentiment que non seulement le livre ne racontait pas une histoire mais qu’il ne racontait pas non plus un personnage. On a beau être dans les pas de ce type tout au long du roman, il ne m’a pas semblé prendre véritablement corps. Il est resté une sorte de figure de style impersonnelle, une coquille vide. Ni histoire, ni personnage, ni véritable propos non plus. Ce futur dystopique ne m’a paru être qu’un prétexte à l’exercice de style, n’être là que pour donner de la matière aux bons mots du héros. L’absence d’intrigue, d’un personnage suscitant un minimum d’empathie, d’un vrai discours politique, tout ça donne au roman un côté très froid, on ne ressent aucune émotion à la lecture. On ne s’ennuie jamais mais on ne vibre pas.



« Le travail du furet » m’est vraiment apparu comme un remarquable exercice de style, beau mais finalement vain. Ce roman m’a donné l’occasion de lire pour la première fois cet auteur. Et si je n’ai pas été vraiment séduite par « le travail du furet », le talent d’Andrevon ne m’a pas échappé et il ne fait aucun doute que je lirai d’autres de ses romans.

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Un horizon de cendres

Encore une histoire de zombies...!?

Considérant l'engouement pour les morts vivants depuis quelques années, du notamment au succès de The Walking Dead, ma première approche fut en peu celle du blasé.



Mais force est de reconnaître que Jean-Pierre Andrevon, en vieux routier de la science-fiction française, a réussit une intéressante variation sur ce thème un peu éculé.

Tout d'abord, l'action se situe en France, ensuite les zombies ne jaillissent pas dans notre quotidien, il arrive du fond de la tombe et du fond des âges presque discrètement.



Car, dans "Un horizon de cendres", l'invasion, n'est pas brutale, elle est d'abord traitée comme un fait divers particulièrement insolite.

Les "Non-vivants", sont d'abord inoffensifs, et peu nombreux, et puis le phénomène s'amplifie, et s'accélère.

Le problème c'est que les zombies version Andrevon, ne succombent pas à la première balle dans la tête.

Ils sont revenus pour rester...



Je ne dévoilerai pas trop de détails du roman, ni évidemment sa fin, mais si vous voulez tenter l'expérience "zombiesque", le livre d'Andrevon, peut être un très bon choix.

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Un horizon de cendres

Je suis ambivalente à l’égard des zombies. D’un côté, ce sont les créatures du bestiaire fantastique qui m’effraient le plus, j’ai même une réticence à visionner des films de zombies tant je suis certaine qu’après je ferai des cauchemars. Mais, d’un autre côté, j’ai aussi une fascination pour les films les mettant en scène, d’autant plus que le genre a donné de nombreux chefs d’œuvres. En premier lieu, les films de Romero, véritables brulots politiques tout en étant divertissants et impressionnants. Je pourrais citer également le très bon et très introspectif « le mort-vivant » de Bob Clark, le drôle « retour des morts-vivants » de Dan O’Bannon, l’excellente adaptation de Lovecraft « Re-animator » de Stuart Gordon. Et il y en a une pelletée. Bref, même si j’ai une réticence, j’aime les films de zombies. Pour autant, je n’avais jamais lu de roman mettant en scène ces créatures nécrotiques. C’est maintenant chose faite avec « un horizon de cendres » de Jean-Pierre Andrevon.



Ce genre de récit, que ce soit au cinéma ou sur papier, n’es pas évident à traiter. En effet, il s’agit d’un registre extrêmement codifié, dont le lecteur ou le spectateur connait parfaitement les règles, les clichés et les mécanismes. Et ce lecteur ou spectateur espère souvent être surpris par une œuvre qui osera s’affranchir de ces règles. Mais, paradoxalement, il aime aussi que les codes soient respectés. Dès lors, difficile de trouver le bon équilibre. Rester totalement dans le carcan des codes c’est s’exposer à des critiques de conformisme et proposer un changement trop radical c’est risquer de se voir accuser de ne pas respecter le genre. Vraiment pas facile !

Je trouve qu’Andrevon réussit plutôt bien à trouver cet équilibre. Il faut dire qu’il est évident qu’il assume pleinement ses influences et qu’il ne cherche pas à faire preuve d’audace gratuite juste pour se monter original. En fait, il préfère, d’une façon générale, marcher dans les traces de Romero pour ce qui est de la représentation des zombies. En effet, l’instinct grégaire de la créature fait immanquablement penser à « Zombie » et à ses hordes d’ex-consommateurs s’agglutinant autour d’un supermarché. Tout comme le fait que, vers la fin du roman, les zombies semblent évoluer rappelle Bub, le zombie « domestiqué » du « jour des morts-vivants ».

Donc, pour ce qui est de la représentation des morts-vivants, on est vraiment dans un territoire connu. Et, pour qui aime les grands classiques du genre, c’est une qualité. Pour moi, dans le registre des zombies, Romero reste inégalé donc j’ai apprécié qu’Andrevon fasse le choix de conserver, dans les grandes lignes, le même genre de traitement des créatures. Je dis dans les grandes lignes parce qu’Andrevon opte tout de même pour un choix de représentation qui sort un peu du cadre défini par Romero. Chez le maître du zombie sur pellicule, une balle dans la tête suffit à régler son compte au mort-vivant. Chez Andrevon, ce n’est pas le cas, la créature finira tout de même par se relever, inéluctablement. Même démembrée, elle va se reconstituer pour reprendre son errance. Que penser de ce parti-pris ? J’ai envie de dire « pourquoi pas ? ». Mais je n’ai pas adhéré. Je ne sais pas pourquoi mais c’est un fait, je n’ai pas aimé ce choix.



Le contexte, en revanche est un peu différent. Plus franchouillard d’abord avant de s’américaniser un brin. Je m’explique. Toute la 1ère partie du récit se déroule dans une zone rurale française. J’ai beaucoup aimé cette partie. D’abord, le décor est bien planté et ensuite, l’irruption des zombies dans ce contexte est bien amenée. Les choses se font petit à petit, à hauteur d’Homme. D’abord, il s’agit d’un fait anecdotique, un de ces petits riens qui peuvent se passer dans un village. Puis, ce fait étrange prend de l’ampleur, affectant des connaissances du héros, puis le village entier. J’ai aimé ce traitement très progressif et le fait que l’auteur montre les conséquences intimes de cette invasion.

La seconde partie, celle que je qualifie d’américanisée, ressemble plus à un film d’action avec son camp retranché en pleine ville avec des types et des filles badass qui font des sorties musclées en territoire zombie. Ce n’est pas déplaisant, c’est même plutôt divertissant mais cette partie m’a beaucoup moins intéressée. Moins original, moins personnel, à partir de ce moment-là, je me suis sentie moins impliquée dans le récit comme si, en passant de l’intime au spectaculaire, le récit perdait en substance, en profondeur et en personnalité.



J’ai tout de même passé un bon moment. Il faut dire qu’Andrevon a une très belle plume et qu’il sait mener un récit. Ce se lit vraiment tout seul. J’ai dévoré ce bouquin en 1 jour. Je le conseille aux amateurs de zombies. Quant à moi, c’est certain, je n’ai pas fini de m’intéresser à l’œuvre variée de Jean-Pierre Andrevon.



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Les Chroniques de Centrum, tome 1 : Le Trav..

Lu il y a un petit moment et ressorti pour raison de troisième tome à lire (le dernier) alors que j'avais quasiment tout oublié des deux premiers.

L'occasion de faire un petit billet.

Ambiance fin du monde, gris et pluvieux à souhait, 2004 était déjà la dernière limite avant l'effondrement.

Mégalopole inhumaine, surpeuplée et un grand organisme, le ministère de la pop, décidant des gens à faire éliminer par des tueurs accrédités : les furets.

Ce dernier court et court après ses cibles.

Le furet de Centrum, mesdames,

Il court, il court, le furet

Le furet n'est pas joli

Il est un peu court sur pattes

Le furet de Centrum, mesdames

Il refroidit celui-là

Le furet du ministère de la pop...

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Le Jour des morts

Je ne connaissais Jean-Pierre Andrevon que de nom; aussi ai-je profité de cette trouvaille dans une Boîte à Livres pour aller à la rencontre de l'écrivain.



Le jour des morts est une courte novella. Comme le titre l'indique, un jour par an, depuis trois années, les défunts viennent retrouver leur famille. Alain, le narrateur, apprenti architecte de 24 ans, attend avec son père, sa belle-mère et ses deux demi frère et soeur beaucoup plus jeunes, sa propre mère et ses grands-parents paternels.



L'occasion d'une réflexion sur cette singulière journée où les morts quittent urnes et cercueils pour rejoindre les vivants. Par son personnage, Jean-Pierre Andrevon nous fait ressentir la gêne et l'incongruité de la situation où les proches disparus n'éprouvent et ne ressentent plus rien, où le "repas de famille" tient plus de la comédie macabre et désolante. Comment en vouloir à Alain de fuir cette sinistre tablée pour s'aérer... Et retrouver Maeva, la copine de son meilleur ami, dont il est fou amoureux... même si celle-ci est morte l'année précédente dans un accident de moto. Pourtant elle lui semble plus réelle que sa mère et ses grands-parents. Est-ce parce que sa mort est plus récente? Ou que la défunte est si jeune? Ou, plus vraisemblablement, parce qu'il est ici question de deuil, fait ou non, de résignation ou de douleur toujours aussi térébrante?



Et nous en tant que lecteurs? Le récit de Jean-Pierre Andrevon a confirmé ma pensée qu'aussi difficile que ce soit, l'acceptation de la perte de proche est nécessaire. Ici, on ne sait pas ce qui a permis subitement, trois ans auparavant, de permettre aux morts de revenir le temps d'une journée. Mais assurément, ça n'était pas une bonne idée. Outre les défunts que plus personne n'attend et qui errent, les retrouvailles tiennent plus de la corvée grotesque et morbide que de la joie.

J'ai apprécié la lecture de ce court et dérangeant opus qui nous renvoie à nos propres morts et à notre position par rapport à la mort et au deuil. Des sujets pas forcément agréables mais auxquels on se retrouve tous confrontés à un moment ou un autre.

En tout cas, si l'occasion se présente, je lirai d'autres textes de cet intrigant auteur.
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Les Chroniques de Centrum, tome 1 : Le Trav..

Une dsytopie assez classique, mais efficace...



Adapté du roman d'Andrevon, dont il signe ici le scénario, dessinée par Khaled, cette bd n'apporte pas grand chose de novateur à la SF en général mais plaira certainement aux amateurs.

Dans un univers à mi-chemin entre "1984" et "Blade Runner", les auteurs nous propose un récit en forme de polar futuriste. Le continent européen n'est plus qu'une vaste mégalopole, baptisée Centrum, dont 98% de la population vit dans la "Nécrozone", un endroit fort peu sympathique, surpeuplé, gangrené par la criminalité et l'insalubrité. Les ressources étant insuffisantes pour subvenir aux besoins des individus, l'ordinateur central du ministère de la population, Atropos, tire au sort 1000 000 de personnes par an, qui doivent être éliminées. Le "héros" anonyme de cette histoire fait partie des "Furets", le corps chargé de la basse besogne...



Un scénario prévisible, un ton et des personnages empruntés au polar (voix off, pardessus et chapeau...), un univers "dickien"...C'est sympa, mais sans plus. Et puis, j'accroche pas vraiment avec le trait de Khaled, même s'il faut reconnaître que les couleurs sont tout à fait raccord avec l'ambiance (sombres, donc). Au final, une distraction qui ne me laissera pas un souvenir impérissable...Néanmoins, l'histoire semble s'achever en trois tomes, donc peut-être lirai-je la suite.



PS : typiquement le genre de bd qu'on emprunte à la médiathèque^^
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Le Travail du Furet

Le furet est un animal domestique. Et comme tous les animaux domestiques, il écoute la voix de son maître. Même quand celui-ci l'emploie à assassiner, de sang froid, sans réflexion, sans pouvoir mot dire, certains de ses concitoyens tirés au sort, soi-disant équitablement et sans parti pris. Les furets font quand même un sale boulot… mais ils ont la sécurité de l'emploi !



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Premier livre de Jean-Pierre Andrevon que je lis (alors que j'en ai beaucoup entendu parler) et je me dis que le bonhomme à quand même un sacré talent. Le bouquin entier est un exercice de style délicat et très particulier, en ce sens qu'il est écrit à la première personne et fait parler un personnage qui se passionne pour le cinéma et n'a jamais lu un seul livre de sa vie. Et bien pour le coup, c'est un coup de maître !

Ce style est certes ordurier, noir, cynique, violent, caustique, gore, irrespectueux, grossier, tout ce que vous voudrez, mais il n'y a pas une seconde où le lecteur ne vivra pas par les yeux de ce héros particulier.

Et figurez vous que M. Andrevon a même réussi à me faire venir maboulalagorge (merci @Luria pour l'expression) alors qu'elle n'était pas prévue ! Oui, la nausée je pouvais m'y attendre, mais l'émotion ? C'était pas prévu, non, non .



Bref, mis à part la crudité des scènes d'effacement (on ne dira pas meurtre puisque c'est « légal ») j'ai trouvé ce bouquin très bien. Tout d'abord car je me suis attaché à ce héros, justement car ce n'est pas un héros. C'est juste un clampin normal, pas très très futé (on voit venir la « révélation » à des Kms, et je pense que c'est fait exprès, justement), qui fait son job et rêve de sa petite vie tranquille. Bien sûr il a un des pires jobs qui soit, mais le Monde est comme ça (SF d'une France des années 2020) et il n'est pas pire que les autres, et on verra qu'il n'a pas un cœur de pierre. D'ailleurs, j'ai aimé qu'il soit pris dans l’engrenage, j'ai beaucoup apprécié la second moitié du roman avec le côté paranoïaque qui prend le dessus, le chat qui devient la souris et la dure réalité du pouvoir absolu.

J'ai également beaucoup apprécié l'univers, ce mélange du connu et de l'inconnu voir incongru (cette réutilisation des marques et des modèles pour leur fournir un avenir totalement barré), cette ville sombre et crade, ces quartiers huppés (avec soleil toute l'année) protégés des masses laborieuses, ce côté cyber-punk des mecs sans jambes ou avec des modifications physiques totalement dingues (un casque en guise de crane, une lame à la place des dents, etc.).

J'ai trouvé la construction du récit très bien faite, je suis passé de haine à pitié en passant par mépris et compassion. Et même si la fin est fataliste, elle est très « réaliste » et colle parfaitement avec le personnage.



Critique de la société. Critique du politique. Critique de l'obéissance aveugle. Critique de la violence. Critique du consumérisme. J'en passe.



Si vous n'êtes pas hypocondriaque (!) et que vous n'avez pas froid aux yeux, je recommande :)



Et je remercie chaleureusement les Trolls de Babel et leur magnifique forum de partage pour cette lecture commune ! @Foxfire @ludi33 @Masa @Shan_Ze ;)
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Les Chroniques de Centrum, tome 2 : Le fure..

Il court encore le furet

Le furet du grand Centrum

Il court partout le furet

Le furet est un peu plus joli.

Il est entré par ici

Le furet du contrôle, mesdames,

Il est ressorti par là

Le furet du ministère joli.



Je comprends pourquoi j'avais oublié, ce volume deux ne fait pas trop avancer l'histoire. Je ne suis même pas sûr de la posture morale/amorale/immorale du héros.

Les dessins se sont améliorés, les proportions devenant meilleures, les planches agréables malgré l'univers sombre.

Demain, fin de la comptine...

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La maison qui glissait

Grosse secousse que ce roman! Si vous n’appréciez pas la science-fiction, mieux vaut s’abstenir...Par contre, amateurs du genre, plongez avec délices!



Ça commence très fort : étouffés par la canicule, les résidents de la Tour des Erables, au coeur d’une cité de banlieue, constatent à leur réveil qu’ils sont isolés au sein d’un mur de brume surnaturelle que les plus téméraires tenteront de franchir à leur dépens.. Et c’est le début d’une rapide descente aux enfers....



Les dix petits nègres sont ici 300 au départ, et l’auteur ne met aucune limite à son imagination pour sceller leur destin. C’est aussi une vaste galerie de personnages, familiers car édifiés en stéréotypes. Malgré l’absurde, les comportements restent longtemps immuables, ancrés sur des repères abolis.



Beaucoup de violence dans le récit. Les magnifiques paysages évoqués avaient mis en route ma scénographie intérieure et j’imaginais un film 3D aux effets spéciaux grandioses pour illustrer le propos. J’ai vite renoncé à ce genre d’exercice au risque d’offrir un billet retour à mon quatre-heure : hémoglobine, tripes et boyaux maculent une bonne partie de l’histoire.



Le sexe, comme dernier refuge d’une humanité en perdition, n’a pas été oublié. Selon la norme en vigueur sur nos écrans, sexe et violence m’inciterait à gratifier le roman d’un macaron «interdit aux moins de 12 ans».



Tenue en haleine par la succession effrénée des événements, je sens poindre une question insidieuse : comment l’auteur va-t’il s’en sortir? Pas de problème :



«Quand l’impossible devient norme, tout est possible»





Les conséquences : je vais me replonger dans «Le désert du monde» du même auteur, lu la dernière fois en 1978 et que j’ai retrouvé dans ma collection Présence du futur, tapie au fond d’une étagère SF. Ce qui me permettra de vérifier en même temps si orthographe et grammaire constituaient à l'époque une base incontournable pour l'écriture, ce qui ne semble plus vrai en 2011
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Les Chroniques de Centrum, tome 3 : Le fure..

Le Furet donnant le verbe fureter, qui selon un flamboyant dictionnaire signifie :

1. Chasser le lapin à l'aide d'un furet.

Le lapin, ce sont les personnes désignées aléatoirement par l'organisation de santé.

2. Fouiller partout avec soin pour découvrir des choses cachées ou des secrets.

Franchement, il n'a pas cherché beaucoup, le héros. Poursuivi pendant les 3/4 de la BD, sa fuite l'amène à la découverte de ce que n'importe quel péquin (moi) pouvait imaginer...

3. Pratiquer le furetage dans un taillis.

Ici, c'est une mégalopole jamais vraiment décrite mais assez joliment dessinée. Donne pas envie de poursuivre l'aventure humaine si c'est pour arriver à ça.



Dans ce dernier tome, il farfouille un peu, il fouine à droite et à gauche, il fourgonne avec plusieurs véhicules futuristes, il fourrage avec des sbires mal intentionnés à son égard et trifouille la tour centrale de Centrum.

Puis il recommence.
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La maison qui glissait

Il y a des romans qu'on quitte à regret. Et d'autres où la lecture semble s'étirer comme un long, très long chewing-gum collé sous la semelle. C'est hélas cette seconde impression que m'a donné La maison qui glissait. J'ai malgré tout tenu à aller jusqu'au bout, histoire de connaître le pourquoi du comment.



Andrevon signe un huis-clos bizarroïde centré sur une HLM Les Érables, quatorze étages + le grenier, près de 400 résidents. Entre fantastique (la survenue d'une brume compacte et opalescente qui isole l'immeuble; impossible de ne pas penser à la nouvelle "Brume" de Stephen King) et science-fiction, le récit se déroule jour après jour à partir du Changement, intervenu dans la nuit du 29 au 30 août. L'auteur multiplie les points de vue en passant d'un habitant à l'autre. Heureusement pas 400! Il s'arrange bien pour en raccourcir la liste.



Scènes trash et gores pour s'en débarrasser d'autres. La question de la survie et des vivres se pose évidemment. Surtout qu'il s'en passe des choses, chaque jour. Trop d'ailleurs, c'en devient lassant.Quelques centaines de pages en moins sur les 600 que le livre compte, ça aurait été aussi bien.



Quant au dénouement, que je tairai naturellement, j'ai juste trouvé que l'auteur avait fait dans la facilité. Bref, cette première incursion chez Mr Andrevon ne m'a pas convaincue. Ni procuré de plaisir de lecture. Pourtant, fantastique ou science-fiction, j'aime bien. Ici ça n'a pas pris, tant pis.
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Le Travail du Furet

Dans un futur lointain, à Centrum, une mégalopole colossale, les Furets sont chargés de réguler la population en éliminant près de 400 000 personnes par an sont tirées au sort par l’ordinateur Atropos. Le narrateur est un de ces Furets : chaque jour, il reçoit sa liste de personnes à tuer. Il suit sa proie et la descend froidement. Un travail qui demande seulement une grande maitrise des armes à feu/blanches et zéro sentiment.

C’est la couverture avec un homme chapeauté et armé qui m’a attirée. J’avais déjà lu Le jour des morts du même auteur, une nouvelle qui ne m’a pas aidé à me faire une véritable idée sur le style de Jean-Pierre Andrevon. A l’occasion d’une lecture commune SF, j’ai pu me plonger dans ce roman assez particulier. Le début est assez lent, rapport à la vitesse d’exécution qui suit pour d’autres victimes, ensuite ça s’enchaine. Notre anti-héros, misanthrope au possible, tue sans aucun sentiment, aucune (enfin presque) réflexion. L’humour noir sur son travail de flingueur allègue un peu cette lecture ; cependant, l’accumulation des meurtres lasse à la longue (même avec quelques jours de congé). Quelques éléments changent un peu ça mais un peu tardivement dans l’histoire. Le futur évoqué semble un peu rebutant : la pauvreté n’a pas reculé, au contraire, une nourriture peu appétissante même si livrée très rapidement après la commande… la technologie a bien progressé mais à quel prix… J’ai aimé l’humour noir, les référence aux films noirs mais je regrette la dynamique du roman. Ça m’a quand même donné envie de relire du Jean-Pierre Andrevon car j’ai apprécié son style original et son extrapolation du futur (même si celle-ci fait plutôt froid dans le dos).

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