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Critiques de Jean-Pierre Chabrol (58)
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Le Bonheur du manchot

Comment transformer une autobiographie en biographie paternelle ? Pour répondre à la question, il faut lire « Le bonheur du manchot » de Jean-Pierre Chabrol.



Trop longtemps attristé par la disparition de ses parents de sa femme et de quelques illustres amis – Mac Orlan, Brel, Brassens, Aragon… – l’auteur du « Canon Fraternité » s’était tu. Il nous revient avec cette ode au pays Cévenol qui lui est si cher : sa terre et ses habitants ; et parmi les habitants, son père qu’un malentendu doublé d’un engagement stupide ont écarté de son chemin… Trop longtemps…



Et c’est l’occasion d’entendre à nouveau – car quand on le lit, on l’entend – cette merveilleuse voix à l’accent si caractéristique de son pays que j’écoutais il y a quelque temps déjà sur France Inter.

Une voix au service du « clan Chabrol » ; et surtout au service des remords d’un homme submergé de tendresse tardive envers les siens en général, et envers son père en particulier : "Quand je repense à mon père, je pense d'abord au mal que je lui ai fait….". Un père manchot de naissance, ou par accident, on ne sait ; mais qui ne manquait pas de distribuer le bonheur autour de lui… à pleine(s) main(s).



« Le bonheur du manchot », une ode à l’amour filial.

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Le Canon fraternité

Paris assiégé, Paris insurgé...



J'ai eu ma période "Histoire" concernant la Commune de Paris.

Une sorte de fascination pour cette insurrection qui suivit la fin de l'Empire de Napoléon III et la défaite de la guerre contre la Prusse de 1870.



Quand on regarde les photos de l'époque, on reste sidéré par les destructions que les combats entre Versaillais et Communards ont fait subir à la capitale: le palais des Tuileries, le Palais de Justice, le Palais Royal, une partie du Louvre, et l'Hôtel de Ville...

Et c'est sans parler des morts dans les deux camps, de la famine intra-muros et des exécutés communards de la Semaine Sanglante.



Comment en est-on arrivé là?

Jean Pierre Chabrol fait oeuvre d'historien avec ce grand roman de la Commune. Avec une documentation impressionnante, une mise en situation des événements dans la narration, une clarté pédagogique, il raconte, explique, ressuscite des figures oubliées, imagine des personnages de fiction, et une histoire d'amour dans la fureur de deux mois de folie.

Sa mise en scène est si précise que je me suis vue chercher réellement la cour immeuble de Belleville où il situe ses "fédérés" et leurs familles, tous portés par cet espoir de liberté.



Un gros roman historique essentiel de plus de 800 pages, publié chez Gallimard en 1970, pour coller au centenaire de l'événement. Excellente initiative d'une nouvelle publication chez Omnibus en 2000 pour ce docu-fiction.

S'il ne fallait retenir qu'un roman sur cette période, c'est celui-là.

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Les chevaux l'aimaient

« Les chevaux l’aimaient », 1972…

• Une histoire d'amour…

• Les Cévennes…

C’est bien peu pour bâtir un roman…qui vous prend aux tripes…



Il n’en faut pas plus à Jean-Pierre Chabrol pour nous brosser le portrait de deux personnages locaux hauts en couleurs : d’abord, la Lèbro (le lièvre), un poseur de poteaux pendant la campagne de grande envergure d'électrification des zones rurales. Et puis Léa, une jeune fille, innocente et pure, une simple d'esprit…



Une histoire d’amour, disions-nous… Oui. En même temps qu’une aventure faite de poésie. De la poésie qui sent la terre et l’humus ; une aventure belle et triste à la fois…



Un récit quelque peu nostalgique où il est bien impossible de ne pas se souvenir de la si belle voix rocailleuse de l’auteur, chroniqueur sur France Inter pendant de nombreuses années… Et cet accent cévenol ?



Jean-Pierre Chabrol ? Il écrit comme il parle. Ou l’inverse… Je ne sais plus…







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Les fous de dieu

Samuel est un jeune protestant vivant dans les Cévennes au début du XVIIIe siècle qui se révolte contre Louis XIV et son autoritarisme religieux.

« Les fous de Dieu » est un roman présenté sous la forme d'un journal intime et de lettres que l’auteur nous indique comme ayant été retrouvés dans une « clède » (une petite dépendance ou l’on faisait sécher les châtaignes, dans un mas cévenol) lors de sa destruction. Samuel, le « héros » et rédacteur décrit aussi bien ses sentiments que les horreurs dont il est le témoin ; ainsi que son désarroi face à son amour impossible avec Finette...

Il y évoque aussi les dragonnades, ces persécutions exercées par les soldats de Louis XIV qui le décideront à rejoindre le camp ces Protestants cévenols, les Camisards, qui se rassemblent pour entamer une longue et sanglante guerre contre l'armée de Louis XIV.

Jean-Pierre Chabrol nous brosse ainsi, lui le petit-fils d’un chevrier descendant des Camisards, une plongée dans l’âme cévenole qu’il a si bien chantée tant dans ses ouvrages que comme « conteur » à la radio.

Il nous offre également un éclairage intéressant sur le règne de Louis XIV qui ne fut pas que le Roi Soleil, créateur de Versailles, mais aussi, et c’est moins commenté, le persécuteur des Protestants après qu’il aura révoqué la partie religieuse de l’Edit de Nantes le 22 Octobre 1685.

Jean-Pierre Chabrol, l’ami de Brassens, Ferret, Ferrat, Brel, Mac Orlan, j’en passe… nous montre ici un sérieux talent de conteur, doublé d’une performance didactique sans égale.

A recommander à tous ceux qui s’intéressent à l’histoire des religions ; et à l’histoire tout court.

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Un homme de trop

Programmé ce jour à la télévision dans une réalisation de Costa-Gavras, je souhaitais avoir lu la version papier qui se trouvait dans ma PAL avant la diffusion.

Une histoire, tirée de faits réels, l'auteur ayant été maquisard dans le Cévennes une histoire de résistance durant la seconde guerre mondiale mais aussi une histoire de rivalité, et de justice, celle des hommes dans une France tourmentée.

Une écriture sensible et descriptive des évènement mais aussi une écriture dure sur la morale des hommes pris dans la tourmente des aléas de la guerre.

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Le Canon fraternité

Jean-Pierre Chabrol , ami de Brassens et de Mac Orlan entre autres est un amoureux du petit peuple . Léo Ferré qui fut lui aussi de ses amis dit de ce livre : lisez-le si vous voulez comprendre ce qu'est l'anarchie . Si c'est lui qui le dit ! Alors laissons nous tenter .
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Le Canon fraternité

Jean Pierre Chabrol nous narre par le menu l’histoire de « La commune de Paris » en s’appuyant sur « L'histoire de la Commune, de Lissagaray », un classique du genre qui lui sert de trame… Trame complétée par des documents de toutes sortes : la presse de l'époque, le journal de Varlin, les écrits des Blanquistes, et diverses sources biographiques émanant de témoins prestigieux ou "d’illustres anonymes".

Le narrateur, le jeune Florent Rastel – il n’a pas quinze ans - est venu rejoindre avec sa mère et « l'Ancêtre » les habitants de « l'Impasse du Guet » au cœur du Belleville ouvrier, un jour d'août 1870 : les Prussiens approchent et l'armée française a donné l'ordre de quitter la ferme familiale dans les plus brefs délais….

Avec les habitants de l’Impasse du Guet, ils décident de s’offrir un canon ; il s’appellera « Fraternité ». Sauf que le patron de la fonderie ne vend ses canons qu’aux gouvernants. Qu’à cela ne tienne ! Après la collecte des petits sous en bronze, la matière est réunie ; fondeurs et prolétaires s’unissent pour couler l’engin : il ne tuera personne , mais son tonnerre est terrifiant…

Dans le Paris assiégé, puis insurgé, Florent tombe éperdument amoureux de Marthe ; d’un amour conflictuel tant il est fusionnel et exacerbé dans ce Paris engagé dans la plus grande utopie de l'histoire de France.

Pendant la Grande boucherie de 1914, Florent relit son journal et l'annote : vision d'un homme mûr écœuré par le drame national, et qui à la lueur de l'actualité analyse froidement ses enthousiasmes parfois puérils de l'époque. Sans concession.

Il annotera une dernière fois le manuscrit peu avant la guerre de 1939, au crépuscule de sa vie ; il mourra «à temps », pour ne pas voir les Nazis défiler sous l'Arc de Triomphe. Il porte alors le regard las du vieillard « revenu de tout », qui tente de revivre une dernière fois ce qui fut le sel de toute sa vie : ces glorieux mois passés à la conquête d’un idéal mais aussi, et c’est lié, à la conquête de Marthe, disparue trop tôt dans la tourmente de mai 1871…

Un merveilleux bouquin qui permet une autre lecture - comme c’est souvent le cas chez l’auteur - de « la Commune de Paris ». Un livre fait de tumulte et d’émotions, d’Histoire et d’histoires…Comme seul Jean-Pierre Chabrol pouvait nous l’offrir. Indispensable.

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Le Bonheur du manchot

JP Chabrol nous livre, en 1993, un roman autobiographique où il clame son amour pour son père et dans une moindre mesure pour sa mère. Il y raconte son enfance, source de joies simples et surtout ses regrets de les avoir abandonnés pendant 10 ans.



Il raconte également la vie simple et merveilleuse dans les Cévennes. Un temps, où les gens ne cassaient pas les murs pour mettre le soleil à l'intérieur des habitats car ils étaient dehors dès que la météo le permettait.



Ce livre est comme un bonbon qui fond doucement dans la bouche mais qui ne reste pas non plus collé aux dents :-)
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Contes d'outre temps

Dans ce livre les contes semblent être groupés en sept thèmes. Toutefois, je ne comprends pas les thèmes : Les arbres morts ; Gueules ; Le sac et la corde. A la relecture, le thème « Les arbres morts » regrouperait les contes qui traitent de mort, de disparition.



Je vois pour définition de conte : Récit de faits ou d’aventures imaginaires avant tout oral qui relate lesdits récits. Le conte en tant que récit porte en lui une charge émotionnelle ou philosophique puissante.



Autre définition :

Récit de faits, d’aventures imaginaire, destiné à distraire.



Les récits, histoires contées se déroulent dans les Cévennes mais pas que.



Le livre compte une cinquantaine de thèmes. J’en ai apprécié, en tous cas, quatre qui sont : Les fumeurs de pipe ; Le chien dans le temple ; Radada ; Notre chien immortel.



Le texte « Les fumeurs de pipe », compare ces fumeurs aux fumeurs de cigarette, les uns prenant du plaisir à fumer, les autres le faisant machinalement par habitude, sans plus.



« Le chien dans le temple » parle d’un nouveau pasteur dans le village, qui devait déjeuner avec le diacre. Or chez le diacre au repas, il était de coutume que le chef de famille en l’occurrence le diacre fatigue la salade. Avant de pratiquer l’opération est prononcé la formule consacrée : « Les femmes comme les salades aiment être secouées, ce que le jeune pasteur à plutôt mal pris.



« Radada », de son surnom était un étudient d’une rare timidité qui réussissait brillamment aux examens écrits et était recalé à l’oral. Il rencontra une jeune fille qui lui plut et demanda à un ami comment il devait s’y prendre pour conquérir le cœur de la jeune fille …



« Notre chien immortel » est un chien perdu adopté par le grand-père de l’auteur qui remarque et apprécie les qualités du chien.



Dans l’ensemble ces contes ne m’ont vraiment pas fait vibrer.

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Le lion est mort ce soir

Après la seconde guerre mondiale Jean-Pierre Chabrol milita activement au parti communiste français , mais quitta cette coterie dès l'invasion soviétique à Budapest . Cet homme un peu bourru , n'a pas la langue à la poche et s'intéresse plus au petite gens qu'au gratin , c'est probablement une des raisons de sa popularité .



L'histoire ici racontée nous parle donc de gens atypiques , avec défauts et qualité , des gens vrais , avec des secrets lourds à porter et donc enfouis profond , tels qu'on en rencontre tout autour de soi si l'on y prête attention



On sent que Chabrol aime son prochain , pour de bon , simplement , sans qu'une quelconque morale ne lui dicte quoi que ce soit . Le livre est donc chaleureux , parfois poétique sans emphase , comme peut être poétique un mot d'enfant , la vue d'une fleur des champs sous un rayon de soleil , une poésie sans esbroufe , simple comme la vie .



Chabrol est le genre d'homme qu'on aimerait compter parmi ses amis , à défaut de le compter parmi vos proches , tentez de l'apprivoiser en le lisant .



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Le Bonheur du manchot



Avec le bonheur du manchot, le formidable conteur qu'était le regretté Jean Pierre Chabrol nous invite à un retour mélancolique et culpabilisé sur son père,  Silvin Chabrol, l'ancien instituteur (probablement) né manchot, et plus précisément sur leurs rapports fils - père.



Dans cette émouvante et nostalgique balade cévenole de la première moitié du XXème siècle, il nous offre le portrait d'une famille et surtout d'une  époque, qui avait ses avantages (et ses inconvénients), une "civilisation rurale chargée de peine et de poésie" dont on peut dire, sans se tromper,  que les rapports humains étaient d'une autre teneur que ceux d'aujourd'hui.



Il est certain qu'une fois les parents partis éternellement,  les regrets parfois  nous empoignent  très  douloureusement. Et quand on s'introduit subrepticement dans leur histoire, certains moments mal partagés, les non-dits qui en découlent font que leur absence devenue irrémédiable prend alors une autre teinte, celle des déchirants  remords.



En allant piocher dans les lettres, les témoignages, en sentant l'âme du père faire corps avec le sien, c'est grâce à une "exaltation créatrice" comme incarnée  que l'auteur parviendra à nous livrer ce magnifique témoignage tout à  la fois intimiste, cultivé, historique, et éperdu d'un amour, quant à lui probablement immortel.



" Il en faut des années pour rendre à l'auteur de ses jours ce qui lui est dû, en respectueux hommage."JP Chabrol

Et c'est rarement une chose à laquelle on pense de leur vivant, car pour vivre ensemble ne faut - il pas d'abord apprendre à s'écouter pour pardonner ?



Merci à Annedu34 pour ce conseil de lecture !

Ce livre m'a beaucoup touchée et nourrie humainement.


Lien : http://justelire.fr/le-bonhe..
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Le lion est mort ce soir

Un jeune homme, longiligne, descend d'un camlon , par un beau matin d'été. Il se rend au bistrot du village pour boire un chocolat. C'est l'heure des habitués; les conversations roulent et on lui demande s' il cherche du "boulot". Il lui est proposé d'aller chez les soeurs Gourgeolle, dont la maison "Les Communs est situé à l'extérieur du village. Ces femmes ont une ferme dans laquelle elles font de l'élevage en batterie. Elles sont les filles d'Armand Gourgeolle, grand résistant, connu sous le nom de capitaine Merlin. C'est lui qui chantait le lion est mort ce soir

L'atmosphère est trouble et l'on découvre vite qu'un lourd secret étouffe les soeurs. Ce jeune homme prénommé Petrus est embauché, le travail est sale et pénible.

À l'occasion d'une absence des deux femmes, Petrus fouille la maison et découvre leur secret.

Mais qui est Petrus, ce jeune homme bien habillé, avec de bonnes manières et

qui souvent parle espagnol.

Que cherche-t-il?

Il a quitté sa famille chassé par son père à qui il a osé dire non.

Existe-t-il un lien entre ces deux femmes et Petrus. Pourquoi est-il toujours épié par ces dernières?

Ce n'est pas un livre policier, mais une oeuvre qui nous parle des moeurs à la campagne et des liens d'amitié qui se forgent pendant l'enfance, au point de trahir secrètement la cause que l'on défend.

L'écriture de cette tragédie est truculente. Elle permet de lire ce livre sans trop d'angoisse car le langage populaire et cru détend cette lourde atmosphère.

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Contes à mi-voix

Un recueil de nouvelles originales, toutes différentes, avec un point commun : Les Cévennes en toile de fond.

Elles sont écrites "à la Chabrol" avec un style simple, mais travaillé et très propre, bien tourné, imagé, avec une pointe d'humour, mais aussi de nostalgie.

J'ai toujours apprécié cet auteur, et je persiste.

Quand j'ai envie de me changer les idées ou de passer un bon momnt je relis du Chabrol (entre autre)

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Les chevaux l'aimaient

Il y a bien longtemps que je n'avais rien lu de Jean Pierre Chabrol et c'est avec un grand plaisir que je me suis plongée dans cette histoire.



J'ai souvenir que l'auteur parvenait toujours à nous émouvoir avec ses histoires qui relataient la vie d'hommes et de femmes simples dans des milieux populaires. Celle-ci n'échappera pas au même sentiment et pourtant les ingrédients semblent pauvres pour en faire une histoire qui nous prenne aux tripes.

Nous suivons un groupe d'hommes venus dans les Cévennes poser des poteaux pendant la grande campagne d'électrisation des zones rurales.

Parmi eux, la lébro (le lièvre) un jeune homme qui verra cette aventure lui changer la vie. Et puis il y a Léa, une très jeune fille, un peu simplette, innocente.

Ces deux-là vont s'aimer; fuir et disparaitre.

C'est sur cette histoire d'amour que l'auteur va nous proposer un roman plein de sensibilité et de nostalgie.

Les personnages vont nous accompagner un bon moment, et l'écriture à la fois puissante et sensible de Jean Pierre Chabrol nous enchanter.



Ce livre m'a donné envie de relire les romans de Jean Pierre Chabrol que j'ai lu il y a de bien nombreuses années.


Lien : http://delcyfaro.blogspot.fr..
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Les fous de dieu

Jean Pierre Chabrol est cévenol jusqu'au bout des ongles. Il nous raconte ici avec sa verve naturelle l'épopée des camisards ses ancêtres. Jean-Pierre Chabrol, écrivain engagé proche de Brassens, de Brel, de Ferrat et de bien d'autres mérite qu'on le relise ou le relise ce qui permettrait à certains de mieux comprendre ce qu'avoir des racines veut dire.
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La rencontre de Clotilde

Ce recueil est le tome 2 des "Contes à mi-voix". Il est évident que la critique du tome 1 reste valable pour ce volume.

On va retrouver un bon nombre de personnages évoluant dans leurs Cévennes natales, au cours de courts récite.s : (20 nouvelles en 93 pages)

Il y a toujours autant de plaisir à se plonger dans cet univers.

Je conseille donc les deux volumes à tous ceux qui aiment retrouver des sensations d'enfances, ou des histoires que nos parents racontaient.

Il y a dans ces écrits, un paradoxe car on n'est pas loin de la transmission orale.

D'autant qu'en lisant, vous entendez l'accent du conteur.
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Histoires de...

Recueil de 9 nouvelles, écrites par 9 auteurs différents, et qui toutes racontent, de manière plus ou moins longue, plus ou moins poétique, avec plus ou moins de suspense, 9 événements ayant marqué la vie des personnages.

Découverte de qui est vraiment celle à qui on est marié depuis 25 ans, de notre réaction face au mépris des autres, du désir de savoir, de comprendre ce qui se passe autour de nous.



Ma préférence va clairement à la dernière nouvelle du livre: "La Louve" de Claude VINCENT.

Vision poétique d'un enfant sur sa vie, sur la nature et sur sa mère, cette "elle" si seule, solitaire, qualifiée de "louve" par les gens du village qui la méprisent pour une raison que l'enfant ne comprend pas... Histoire de cet enfant qui veut savoir, comprendre et qui petit à petit, finira par découvrir toute la vérité.

De toutes, c'est la seule où le style était vraiment agréable, magique et où les informations arrivant au compte goutte, on se sentait vraiment comme ce petit garçon qui ne comprend pas tout et qui découvre petit à petit des éléments de réponse.
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La banquise

Une amie m'a prêté ce livre. L'auteur nous plonge dans un petit village Cévenol au pied du Mont Lozère de 1910 à 1944. Une pauvre gamine rouquine est le souffre douleur de sa famille paysanne. Elle accepte un mariage juste avant le départ d'Arsène pour les tranchées pour fuir cette horrible parenté. Veuve elle obtient la gérance d'un bureau de tabac . Elle se remariera avec Jocelyn Van Khyse. Elle élèvera seule son fils Henri. Elle met tous ses espoirs en cet enfant qu'elle adore. Le village la surnomme LA BANQUISE car elle a toujours un gourdin près d'elle pour se protéger. Un roman plein de sentiments violents comme la vie rude des cévenols. Facile et agréable à lire. Une belle histoire tragique.
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Les Mille et une Veillées

Jean-Pierre Chabrol (1925-2001) est écrivain et scénariste. Tous ceux qui ont eu l’occasion de l’écouter parler, à la radio ou à la télévision, gardent le souvenir d’une grosse voix rocailleuse à l’accent cévenole. Une voix de conteur, de raconteur d’histoires. Ce sont justement ces histoires que l’écrivain a compilé dans Les mille et une veillées, son bouquin paru en 1997.

Installons-nous autour de la cheminée dans laquelle brûlent une bûche ou deux, le conteur bourre sa pipe et se racle la gorge tandis que le chat de la maison se réfugie sur les genoux de sa maîtresse, dehors le vent d’hiver se rue sur les volets. La veillée va commencer.

Dans une courte introduction, Chabrol nous rappelle ce qu’étaient les veillées autrefois, leur rôle dans la vie des habitants des petits villages à une époque où même la télévision n’existait pas. Ensuite, dans plus d’une trentaine de nouvelles, il nous fait découvrir ou redécouvrir c’est selon, ce qu’était l’existence quotidienne dans nos campagnes, qu’il s’agisse de paysans, d’artisans, de prêtres, de soldats de la Grande Guerre revenus de l’horreur. Quelques textes atypiques aussi, comme celui sur des truands réunis autour d’un cassoulet dans un boui-boui, ou bien des histoires relevant du surnaturel à moins que ce ne soit du rêve. Histoires vraies et vécues, histoires inventées de toute pièce, difficile de faire le tri mais pourquoi le faire, d’ailleurs ? L’important étant le plaisir qu’on prend à les lire.

En quelques pages, le conteur dresse un décor, plante des acteurs et nous narre une histoire extraordinaire. Par son talent narratif Jean-Pierre Chabrol réussit à nous faire croire que nous connaissons les lieux, voire les personnages ou leurs semblables ; nous l’écoutons, les yeux grands ouverts (sic !), nous raconter les tribulations des uns et des autres et nous nous intéressons à leurs mésaventures comme s’ils étaient nos voisins ou compères de bistrot. Ces petites gens, ces minuscules tranches de vie, touchent notre inconscient collectif et nous placent en terrain familier.

Des histoires bien torchées dont toutes ont en commun, une chute magistrale. Le livre idéal pour décembre et les mois qui s’annoncent, « car c’est au cœur de l’hiver que la veillée prends son poids » nous prévient le conteur.

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Je t'aimerai sans vergogne

"Je t'aimerai sans vergogne" : une vibrante histoire d’amour sous la plume du conteur Chabrol... Même pour cela, il n'a pas son pareil !
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Le champ mort et désert, où les frelons autrefois bourdonnaient seuls autour des fleurs grasses, dans le silence écrasant du soleil, est ainsi devenu un lieu retentissant, qu’emplissent de bruit les querelles des bohémiens et les cris aigus des jeunes vauriens du faubourg. Une scierie, qui débite dans un coin les poutres du chantier, grince, servant de basse sourde et continue aux voix aigres.

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