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Citations de Jean d` Amérique (161)


Jean d' Amérique
Quand tombent des étoiles, le ciel ne peut recoudre leur beauté.
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A reprendre les couloirs de mon enfance, je récolte des débris de rêve par éclaboussure.
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Elle préfère porter sa nudité comme un drapeau troué sur le cœur
pour boire le jour sans filtre.
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J'aspire au langage des chemins de rage.
Je veux chanter la trêve de mes fissures. Au nom du poing à lever, prendre la rue avec la main ouverte pour dessiner des points libres. Brûler les portes pour dire beauté de cendre dans l'éclat du verre nouveau. Fuir front nu pour revendiquer soleil.
Là sera mon chant de traversée.
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Je laisse ma tête se reposer sur le seuil du silence, invocation d'une dernière goutte de sommeil.
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Je t'écris avec du retard dans la gorge. Je te parle avec mes oiseaux morts, mes veines blanches et mes orteils arqués: fruits amers des kilomètres jetés entre nos cœurs. J'essaie d'avancer vers toi, espérant voir se fondre nos envies dans la même eau. T'aimer est le plus doux chemin vers la vie. J'avance. J'ai, chaud en moi, le souvenir de chacun de nos regards, chacun de nos battements communs, reste encore vif en moi ce moment où on s'est frôlées la semaine dernière (...)
J'en tremble. Je tremble, pardonne moi si mes mots te parviennent trébuchants. Sache qu'ils sont nés avec la mission de te fixer droit dans les yeux et de te dire mon rêve d'y habiter. Je connais ton regard, c'est la mer qui veille sur le printemps, j'y vois le large chaque fois que je le croise et je sens s'embraser nos élans, à faire tomber les hautes murailles qui nous écartent.
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après l'éternité les bourgeons, après l'infini les feuilles vertes, puis fleurs et fruits, en attendant nous domptons la dignité d'une lessive à la main, parfois l'aube arrive, et dans le lit-tourment nous couchons à nouveau nos espérances, le jour trop lourd pour ces épaules où pendues nos mains vides...parfois surgit le pain, et nous accordons l'avantage à un soupir, nos jeunes âges préfèrent sans doute le dernier.
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Issue de toutes contrées, le cul botté par des plaies sociales, une marée humaine est arrivée ici au nom de la lumière un jour de ciel noir, un jour de gueule pâle. Nomade comme une vague, libre, si liberté, c'est reprendre ce que les malades du pouvoir privatisent à tort. Une foule de rejetés est arrivée dans ce coin un jour de soleil déchiré. Un jour de lutte, à marquer les vitres de l'Histoire d'un sacré coup de pierre. Un jour de poing levé, à planter un drapeau de flammes sur les collines de la mémoire. Des marginalisés sont arrivés en horde et se sont installés, pour faire valoir leur droit d'habitants de la Terre en s'offrant une parcelle. Un jour à en vouloir à la lâcheté, un jour à cracher sur l'état qui s'était décrété propriétaire, laissant des terrains vagues à la merci des bêtes et des déchets tandis que des milliers de citoyens étaient sans demeure. Il y a une vingtaine d'années, une marée humaine est arrivée ici pour forcer la ville au large, pousser la mer et en faire ligne d'habitation. Inhabitable pourtant.
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[ Temps mort ma langue ]

sur ma tête les jours
si gros silence
forfait contre le calendrier
quête-carcasse qui taille l'élan

se vouloir cœur
et se révéler faible tel l'os que ravage un feu

chaque visage
pays brisé ou fuguent les aurores
quel vent recueillera mes fragments

corps mien
mémoire que la mort se remue à remonter

dans la bouche
murailles qui pèsent aussi fort
que flamboie une colère
m'improviser oiseau
mais l'aile par les hyènes enveloppée
ai peine suffisante
à égaler sang putréfié

automnes dans la gorge
écrire ma chute à la fleur
elle délègue jusqu'à ma flamme
un imparable crachat
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Le ciel des insoumis n’a point de pacte avec la boue.
Le ciel indigné ne rampe pas avec les dos courbés
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Tu ne restes pas sale, Tête Fêlée ! La douleur te mange déjà dedans, tu n'as pas besoin de faire sa publicité. Tes tripes, ton sang, ils baignent dans l'ombre. Garde au moins le soleil sur tes lèvres, laisse couler la lumière sur ta peau. Lave-toi ma fille.
Voilà. Me laver malgré tout.
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Silence n’est pas un point égal à d’autres dans l’horizon de ma vie. En elle, le temps d’un voyage au pays de nos corps brûlés de désir, j’ai senti un cœur où compter ma démesure, l’autre humain avec qui porter ma folie. Une fille que j’aime sans rien pouvoir d’autre. Et voici qu’a disparu cette part de lumière, tout ce qui reste de moi, c’est une cave de mots âcres, une coulée de phrases sales. Voici que s’éloigne de moi ma lune, mon cœur-miroir. Et tout ce qui subsiste de mon chant intérieur, c’est une flopée de métaphores engluées d’images pâles, un poème-douleur.
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je connais la boue à l'affût des bouches
et Croix-des-Bossales*
et les tripes qui lâchent au vent leurs litanies brisées
je connais l'instrument cassé
qui remonte de la gorge de ces marchandes ambulantes
il mène à cette unique tasse de café
où l'on ne trempe pas plus qu'un morceau de pain
il mène à un midi muet
comme la pierre qui ignore le goût des vitres
et au soir incertain
où vont se jeter vides des milliers de ventres

* Croix-des-Bossales, plus grand marché d'Haïti situé à Port-au-Prince.
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Les objets m'étonnent. Une platine, des disques et des livres. Je soigne le tourne-disque, beaucoup plus de mon regard que de mes mains. Je tire au hasard, et Coltrane se lance sur la piste. Je débarrasse ma ceinture du flingue, m'empare d'un livre et m'assois sur le sol froid. Nulle beauté sur la couverture, ce n'est pas important car je ne me suis jamais intéressée aux visages. Je m'arrête sur la quatrième de couverture qui me dépossède de près d'une minute.
Le son se livre avec douceur, John Coltrane laisse au vent l'occasion de me dire quelque chose, il me souffle sa maladie de cuivre, ça me soigne, me transporte : Blue Train.
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Les mots aiment se jeter dans le vide, l’important, alors, c’est de faire le vide et de les laisser couler.
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Ils ont inventé ici une espèce de faim
qui t'autorise à te prendre pour un héros
si ton souffle y résiste quelques jours
voir des semaines
une sorte de faim qui pousse certains
à chercher des miettes de poussière à mettre sous la langue
elle porte d'autres à s'allonger sur le sol
pour s'emplir l'estomac de l'arôme des urines
t'imagines
que du vent pour balayer les bouches
ce n'est qu'au milieu de la journée qu'on te balance
une parcelle dégoûtante à avaler
préparée dans des conditions
qui ne procurent pas plus que de la répugnance
pour arriver dans ta cellule ça traverse la cour
sans prudence sous des sachets de merde
latrines ambulantes qui voguent vers je ne sais quel ailleurs
mais tu la prends
tu la prends quand même pour de la nourriture
afin d'apaiser le bal alarmant des tripes
car tu tiens à survivre
tu espères au bout de ce cauchemar
tourner la lourde page des nuits
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Me voici courbée sous les coups, mon front criblé de javelots d'angoisse, un naufrage dévale mon élan. L'au-delà chante et chante encore par-delà mes cris d'envol, lourd requiem que martèle la vie à l'orée de mes rêves, à l’embouchure de mes jours. Je remue mon ciel dans la poussière, je bois au fleuve des vertiges.
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Tant de bonnes graines
semées
dans le si triste champ
du laisser aller
à l'ombre
d'une poétique de la politique
à longueur
d'un spectacle de somptueux costumes
un si beau cadre
étoilé de mots

En attendant
il y a le fruit
du mépris de cette belle poignée de jeunesse
s'inventant des couloirs
juste pour ne pas crever
faute de barreaux
sur l'échelle à gravir
vers ce lot de promesses.
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La vie
en transe
dans un violent rythme

Plénitude
des mains cruelles
qui donnent leur signature
au braquage

Épopée
de sombres instants
qui témoignent
le déraillement des êtres
que le malaise du sans-pain
a enfanté.
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Tu seras… Tu seras seule dans la grande nuit. Suis-je au bout de la phrase ? Je n’aurais jamais dû l’exaucer. Pourquoi Papa l’a-t-il plantée dans ma tête sans m’apprendre à en saisir les branches ? Mon être, un gouffre abandonné au champ troublant des ombres. Pas un clin d’œil de la mer pour donner chair à ma chanson de sel.
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