AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Jeanette Winterson (192)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


La Faille du temps

Il faut parfois savoir se mettre à la place de l’auteur. Si comme elles l’ont proposé à Jeanette Winterson, les éditions Hogarth m’avaient demandé de revisiter une oeuvre de Shakespeare, n’aurais-je pas été saisie d’angoisse à l’idée de rivaliser avec l’un des plus grands génies littéraires, et n’aurais-je pas, à l’instar du Bartleby de Herman Melville, décliné l’invitation d’un misérable “I would prefer not to ?”



Preuve que je ne suis pas Jeanette Winterson et qu’il y a moins d’ambition chez une blogueuse littéraire que chez un pur écrivain, celle-ci n’a pas flanché. Elle a choisi de retravailler Le Conte d’hiver, une tragicomédie aussi noire que passionnante, dans laquelle Léonte, roi de sicile, est rongé par la jalousie. Persuadé que sa femme Hermione est enceinte de son meilleur ami, il chasse ce dernier, fait enfermer sa femme et abandonne la fillette tout juste née sur une île déserte, où elle sera recueillie in extremis par un berger.



Dans La Faille du temps, Jeanette Winterson transpose cette histoire à notre époque avec des personnages plus vrais que nature. Le roi de sicile devient un roi de la finance, sa femme une chanteuse célèbre, et son meilleur ami un créateur de jeu vidéo. Avec Jeanette Winterson, l’histoire se rejoue une deuxième fois, terrifiante, bluffante et amusante à la fois.



Merci Jeanette de ne vous être pas défilée. Grâce à vous, le démon de la jalousie, intact, traverse les années.
Commenter  J’apprécie          30
La Faille du temps

Je tiens tout d'abord à remercier Babelio et les éditions Buchet-Chastel pour l'envoi de ce livre dans le cadre de la masse critique !



Il faut bien l'admettre, les classiques deviennent rapidement barbants si on ne les fait pas vivre un peu. C'est ainsi que Jeanette Winterson a décidé de revisiter la pièce de Shakespeare en version moderne, avec des personnages et un environnement contemporains. J'ai trouvé cette idée très intéressante et c'est pourquoi je me suis lancé dans lecture de ce livre. Résultat : ce fut une très belle découverte !



Au cas où l'on ne connaîtrait pas l'histoire ou l'on aurait besoin de se rafraîchir un peu la mémoire, l'auteure nous présente en introduction un rapide résumé de l'oeuvre de Shakespeare qui explicite le rôle de chaque personnage. Ainsi, quand on lit La Faille du temps, on s'amuse à deviner qui est qui. J'avais un peu peur que le fait de connaître l'histoire me gâcherait le plaisir de la lecture. Après tout, on sait à quoi s'attendre, on connait plus ou moins le destin de chaque personnage. Mais le récit étant remis dans un contexte moderne avec des problématiques contemporaines, on se surprend à se demander à quel sauce les personnages vont être mangés. Personnellement, j'oubliais un peu Shakespeare et il ne me revenait en tête que lorsqu'un personnage clé faisait son apparition ou qu'il y avait un retournement de situation comparable au Conte d'hiver.



J'ai beaucoup aimé les nombreux rebondissements. Ils rendent la lecture vivante, voire haletante. On veut toujours savoir ce qu'il se passe ensuite, on veut savoir comment nos personnages vont s'en sortir – s'ils vont s'en sortir tout court, d'ailleurs. le rythme est assez soutenu. Enfin, la plupart du temps. J'ai trouvé quelques divagations, quelques longueurs par moment. Il n'y en avait, certes, pas beaucoup, mais cela a cassé mon rythme de lecture à plusieurs reprises et c'est dommage dans un livre si trépidant !



En revanche : gros coup de coeur pour les personnages ! Est-ce que je les ai tous aimés ? Bien sûr que non. Est-ce que je les ai tous trouvés fascinants ? Oh que oui ! On ne peut pas aimer les hommes comme Leo. Mais son personnage est si complexe, si intrigant qu'on ne peut s'empêcher de s'attacher à lui dans le sens où l'on veut en apprendre plus sur lui. de même pour MiMi, Perdita, Shep, Clo… Bref, tous les personnages sont intéressants et j'ai été ravie de voir que pour chacun d'entre eux, la boucle était bouclée à la fin du livre. Personne n'est laissé de côté, personne n'est oublié. Ils ont tous le droit à leur dénouement et c'est une vraie satisfaction de lecteur de savoir que l'on n'abandonne nos personnages adorés au milieu de nulle part.
Lien : https://alltimereading.wordp..
Commenter  J’apprécie          30
La Faille du temps

Je tenais, une nouvelle fois, à remercier Babelio pour l'invention géniale des Masse critique (privilégiée cette fois-ci) car cela m'a permis de découvrir cet ouvrage. Merci également aux éditions Buchet-Chastel d'accepter de participer à ce genre d'opération.



J'ai tout d'abord craqué, comme souvent, sur la couverture que je trouve particulièrement graphique. Ensuite, j'aime assez l'idée d'actualiser des grands classique comme ceux de William Shakespeare ici. Toutefois, je dois avouer que " Le conte d'hiver " ne fait pas parti de ma pile "déjà lu ". Je n'ai donc aucun point de comparaison et je pense que c'est tout de même une lacune pour critiquer ce livre comme il le devrait.



Malgré un style fluide, je ne suis pas parvenue à entrer dans cette univers, un peu à part que nous propose l'auteure, Jeanette Winterson. Même si le pardon est abordé dans le final de la pièce (ce qui m'a permis d'achever ma lecture sur une note positive), il y a clairement trop de problèmes psychologiques pour moi (Leo en cumule beaucoup à lui tout seul).



De plus, plusieurs paragraphes avant le final, qui est parfaitement bien conclu avec Perdita, sont rédigés à la première personne, au nom de l'auteur. Elle nous explique la pièce, sa signification et pourquoi le style de Shakespeare est tellement original. Cette parenthèse n'a, pour moi, pas sa place à cet endroit, directement au sein du récit. Pourquoi ne pas l'avoir inséré après la fin du récit, avant les remerciements ? Je n'ai pas compris ce choix qui m'a déstabilise.



Je pense que je lirais l'oeuvre originale. Cela me permettra peut-être, sûrement même, de réviser mon jugement sur cette adaptation contemporaine.
Commenter  J’apprécie          30
Pourquoi être heureux quand on peut être normal ?

Un beau roman autobiographique fouillant les méandres de la conscience et de l'inconscience d'une enfant adoptée, de sa résilience, mais surtout une évocation d'une éducation dans une famille adoptive dysfonctionnelle qui fait froid dans le dos.

Le livre écrit avec humour et sincérité se laisse dévorer.
Commenter  J’apprécie          30
L'Horloge du Temps

Je n'ai pas compris ce livre. Non je suis passée complètement à coté. J'ai l'impression que l'auteur utilisais l'écriture automatique, on saute du coq à l'âne sans même une explication, comme si au finale on n'avais pas besoin d'explication pour suivre. le sujet était pourtant très sympa c'est vrai le temps c'est très intéressant, mais là non, j'étais complètement perdu. Les personnages n’étaient pas vraiment creusé, j'ai pas compris la fin, en faite j'avais qu'une hâte c’était de finir.
Commenter  J’apprécie          30
Pourquoi être heureux quand on peut être normal ?

C’est l’histoire de Jeanette adoptée par les Winterson. A certains égards, Mrs Winterson rappelle Folcoche: elle est cruelle et revêche. Elle ne dispense aucun amour, aucune tendresse à ses proches. Elle fait vivre une vie infernale à Jeanette, faite de privations. Les livres sont interdits; ils ne doivent pas corrompre son esprit. Elle la prive d’instants heureux. Elle finit même pas lui assener « Pourquoi être heureux quand on peut être normal » quand sa fille évoque la possibilité d’être heureuse avec une compagne. Elle est obsédée par la fin du monde (elle est pentecôtiste), la foi est la seule voie possible et la Bible est l’autorité suprême.



C’est l’histoire de Jeanette qui s’émancipe, apprend seule, fait ses propres expériences (souvent douloureuses) et gagne sa liberté.







« J’ai eu besoin des mots parce que les familles malheureuses sont des conspirations du silence. »



« La fiction et la poésie sont des médicaments, des remèdes. Elles guérissent l’entaille pratiquée par la réalité sur l’imagination. »



« Il m’a fallu beaucoup de temps pour comprendre qu’il existe deux types d’écriture; celle que l’on écrit et celle qui nous écrit. Celle qui nous écrit est dangereuse. Nous allons là où ne nous voulons pas aller. Nous regardons où nous ne voulons pas regarder. »


Lien : https://lyseelivres.wordpres..
Commenter  J’apprécie          30
Pourquoi être heureux quand on peut être normal ?

Jeanette WINTERSON est une romancière britannique qui a connu un vrai succès de librairie en 1985 avec « Les oranges ne sont pas les seuls fruits ». Et la voici qui récidive quelques vingt ans plus tard avec « Pourquoi être heureux quand on peut être normal », C’est comme si elle reprenait le cours de son récit sur la réinterprétation de son enfance de gamine adoptée et élevée dans une famille où la religion rythmait chaque instant du quotidien, condamnant ses premiers émois homosexuels. Ces nombreux thèmes déjà abordés dans ses précédents livres lui ont permis de se poser en Angleterre comme une ardente combattante de la cause féministe et les milieux littéraires gays en ont fait leur égérie.

Encore plus que les anecdotes dévoilées sur la bigoterie de sa mère, son éducation spartiate et sa rugosité, ce que je retiens de cet auteur et de son dernier roman, c’est le ton qu’elle utilise pour écrire. En effet j’y ai trouvé, pour mon plus grand bonheur, un savant mélange duquel se dégageait un zeste d’humour, une pincée de piquant, un soupçon d’attendrissement, une rasade de fraicheur naïve et une lampée de nostalgie, le tout fouetté, à souhait, ne laissant qu’une impression de légèreté.

Quelle belle prouesse littéraire !

Incontestablement, les épreuves traversées pendant l’enfance ont permis à Jeanette WINTERSON de trouver cette juste distance dans le déroulé réinventé de ses récits. Elle pourrait faire sienne la citation du 10 juin 1891 qu’André Gide a couché dans son Journal « C'est mon enfance solitaire et rechignée qui m'a fait ce que je suis. »

Commenter  J’apprécie          31
Pourquoi être heureux quand on peut être normal ?

Jeanette écrit à la façon des petits papiers qu'il reste des livres que sa mère adoptive a fait brûler. Croyante convaincue, il ne devait y avoir dans sa maison que la Bible. Alors quand Jeanette introduit de la littérature anglaise, sa mère, Mrs W, décide de les brûler. Il n'en restera que des bouts de récits divers.



L'auteure écrit comme ceci, c'est à dire qu'il ne faut pas attendre une narration rectiligne. Elle élipse, revient sur un épisode, coupe ses paragraphes pour ne pas avoir à les finir.



Au départ, le récit tourne un peu en rond autour de son précédent roman (que je n'ai pas lu) "Les oranges ne sont pas les seuls fruits" qui a connu un immense succès en Angleterre. Puis l'auteure arrive à prendre le large, et le livre reprend souffle. Ouf....



Je ne suis malgré tout pas convaincue par ce roman. A cause essentiellement de sa forme.



L'image que je retiendrai :



Celle d'une petite fille obligée de dormir sur le pas de la porte, la nuit.


Lien : http://motamots.canalblog.co..
Commenter  J’apprécie          30
Pourquoi être heureux quand on peut être normal ?

Ce serait un drôle de cadeau de fête des mères ce Pourquoi être heureux quand on peut être normal ? Jeanette Winterson, figure du féminisme anglais, y conte sa jeunesse tourmentée au contact de sa mère adoptive, Mrs Winterson. Une mère inoubliable pour Jeannette, qui dut se construire contre cette femme accablée de névroses, et inoubliable pour le lecteur. Jeanette brosse le portrait d’une Mrs Winterson-mère en géante recluse dans sa maisonnette de la banlieue de Manchester, qui noie son malheur dans les invectives apocalyptiques, bigote jusqu’à en effrayer les mormons, qui passe toute la nuit debout à cuisiner et lire la bible pour éviter le lit conjugal.



Mrs Winterson-mère fera exorciser Jeanette lorsqu’elle la soupçonnera d’homosexualité et immolera ses livres dans l’arrière cour de la maison. Qui a vu l’autodafé de sa bibliothèque personnelle est peut-être plus enclin que quiconque à en mesurer la valeur, à les éprouver comme un prolongement de soi, une concrétion de son âme. Car c’est un livre sur le salut trouvé grâce aux livres. Les livres, non pas comme un refuge hors du monde, any where out of the world, mais comme des rencontres qui nous aident y trouver notre place, à y creuser notre sillon. « La poésie(…) une fois apprise vous pouvez vous en servir comme d’une lumière ou d’un laser. Elle fait émerger clairement la situation dans laquelle vous vous trouvez et vous aide à la dépasser ». Jeanette s’attèle à la tâche en ratissant la bibliothèque municipale, elle lit pour se constituer un foyer : « Ne sachant quoi lire, j’ai suivi l’alphabet. Dieu merci, elle s’appelait Austen ».



Pourquoi être Heureux… est un livre bouillonnant de désir, plein de l’exigence la plus haute : réaliser ce que l’on est en s’affranchissant de son lieu de naissance, de sa classe et de la moraline de son époque. Pour Jeannette, ce sera l’amour des femmes et des mots. Elle se tourne vers la poésie, elle qui grandit dans l’intérieur de Mrs Winterson tapissé de sentences bibliques d’un Dieu jaloux : « Ne t’attarde pas aux affaires du seigneur. Ne demande pas pour qui sonne la cloche », elle qui pouvait lire sur la porte des toilettes «Il fera fondre tes entrailles telles de la cire ».



Pourquoi être Heureux… regorge de ces méditations brèves et justes sur le rôle de la littérature. Récit d’une illumination en lisant T.S.Eliot : « Une vie difficile a besoin d’un langage difficile -et c’est ce qu’offre la poésie. C’est ce que propose la littérature-un langage assez puissant pour la décrire. Ce n’est pas un lieu où se cacher, c’est un lieu de découverte. ».



C’est le livre d’un bonheur arraché de haute lutte, conquis sur les normes sociales, sur les pentecôtistes de Manchester et sur les pédants d’Oxford : « vous êtes notre expérience ouvrière » dira son directeur d’études lors du discours inaugural dans le college oxfordien de Sainte Catherine. Il faudrait dire aussi ce tour de force d’une femme accomplie : ne pas en vouloir à cette mère qui était « son propre trou noir ».









Fabien LACOSTE


Lien : http://bit.ly/1f3VzLb
Commenter  J’apprécie          30
Pourquoi être heureux quand on peut être normal ?

Roman autobiographique, Jeanette Winterson raconte, dans un style percutant et souvent drôle, sa vie d’enfant adoptée, donc abandonnée et mal aimée par une mère à moitié folle.



La famille Winterson se compose d’un père qui fuit tous les conflits, d’une mère qui est à la recherche d’un Dieu vengeur et qui déteste par-dessus tout le plaisir, et de cette petite Janette qui réagit par la colère aux souffrances qu’on lui impose.



Le récit n’est absolument pas larmoyant, même quand il décrit les nuits passées dehors, par la petite fille de 8 ans, assise sur les marches de la maison.



Elle est sauvée par la colère qui l’habite et ensuite par les livres, ceux qu’elle lira et ceux qu’elle écrira.



J ai beaucoup apprécié la peinture des milieux ouvriers de Manchester, les dures réalités de la pauvreté mais également les formes d’entraides qui existaient et qui n’existent sans doute plus.



Janette, préfèrera les femmes aux hommes et sa folle dingue de mère lui fera subir un exorcisme pour ramener la brebis galeuse dans le droit chemin, le jour où elle surprendra sa fille dans les bras d’une amie.



Il y a des moments où j ai beaucoup ri , comme lorsque adulte elle vient à Noël voir sa famille avec une amie noire , Madame Winterson en bonne missionnaire chrétienne s’efforce d’accueillir cette jeune femme à qui elle fait manger des ananas à tous les repas car elle pense que c’est la nourriture préférée des noirs…



La fin du roman décrit la rencontre avec sa famille biologique. Ce n’est pas le happy-end , mais cela fera du bien à l’écrivaine narratrice d’enfin savoir qui est sa mère . Elle nous décrit une dispute avec sa mère qui critique sa mère adoptive ;



Elle répond ce qui me semble très juste, que Madame Winterson était là et que si elle était un monstre, c’est son monstre à elle et qu’elle seule a le droit d’en dire du mal.



Durant la quête de sa famille biologique elle traversera une dépression terrible dont elle ne sortira que grâce à l’écriture.







Beau texte, on a vraiment envie de lui dire : « Bravo » Jeanette Winterson de vous en être si bien sortie ! »
Lien : http://luocine.over-blog.com..
Commenter  J’apprécie          30
Pourquoi être heureux quand on peut être normal ?

C’est d’abord le titre qui m’a poussé vers ce roman. La normalité érigée en vertu présidentielle n’a rien à voir avec cette attraction pour le titre. Non, mais prétendre à la normalité quand on estime que le bonheur est peut-être trop éloigné du possible, peut s’avérer être une placidité adéquate au un monde difficile dans lequel nous évoluons.



Ce n’est pas, à proprement parler, l’objet de ce roman autobiographique. Il évoque Jeanette Winterson elle-même, son enfance de petite fille adoptée par un couple où la mère sans l’être reste l’Etre humain le plus marquant. Cet auteur qui, tout en se construisant en contre, mesure à quel point cette marâtre aura été à la source de sa passion littéraire, de sa capacité à résister et à se battre pour choisir elle-même les contours de son avenir devenu présent. C’est ce rapport tendu et conflictuel parfois, sans pourtant nier une tendresse filiale qui se révèlera clairement quand la narratrice reprendra contact avec sa génitrice.

Cette mère adoptive, Jeanette lui doit beaucoup. Tout ? Je n’aurai pas cette affirmation, mais même l’identité sexuelle de l’auteur n’est pas parfaitement déconnectée de cette relation.

Mené avec un humour britannique délicieux, ce roman nous emmène dans l’intime de l’auteur mais nous y conduit aussi par la passion du lire et du livre qui guide celles et ceux qui pratiquent cet exercice de la critique.



Un très bon moment de littérature qui invite à découvrir ce qui fit le renom de l’auteur, un roman à l’autre titre troublant : « Les oranges ne sont pas les seuls fruits ». Tout un programme.



Commenter  J’apprécie          30
Pourquoi être heureux quand on peut être normal ?

La mère adoptive est dépersonnalisée, sous la forme de « Mrs Winterson », sans prénom… Fanatique religieuse d’un groupuscule chrétien, elle soumet sa fille adoptive à des sévices que ne renieraient pas les Talibans: interdiction de la lecture, autodafé des rares livres de poche que la fillette avait réussi à acheter et à cacher sous son matelas, séance d’exorcisme hallucinante pour la « guérir » de ses penchants pervers (adolescente, elle a eu le malheur de tomber amoureuse d’une camarade de classe). Et pourtant, Jeanette Winterson semble estimer que son enfance lui a permis de se forger son avenir, appris très tôt à se débrouiller toute seule (combien a-t-elle passé de nuits dehors, punie et interdite de rentrer à la maison?), la professeure qui l’a recueillie alors qu’elle avait élue domicile dans une épave l’a aidée à entrer à Oxford, même si au final, elle y est entrée non par concours mais pour une expérimentation sur l’intégration de jeunes défavorisés (ça rappelle l’expérience récente de Science Po Paris). La deuxième partie du livre, avec la dépression et la recherche de la mère biologique, est plus classique. Un livre à découvrir…
Lien : http://vdujardin.com/blog/ar..
Commenter  J’apprécie          30
Pourquoi être heureux quand on peut être normal ?

Jeannette Winterson, célèbre auteur des Oranges ne sont pas les seuls fruits, revient dans cet ouvrage sur son enfance à Manchester, son adoption par des pentecôtistes, et ce qui l’a sauvée : les livres…



Cette autobiographie n’est pas un texte facile ni plaisant, à l’image de son titre, à la fois ironique et douloureux. Jeannette Winterson elle-même ne cherche pas à se présenter sous un jour particulièrement aimable. Son texte n’a rien de larmoyant ou de victorieux. Elle y analyse le combat qu’a été sa vie, de manière peu linéaire, mais avec un style magnifique. Elle revient par bribes, avec de nombreuses ellipses, sur des évènements importants de sa vie, comme sa première histoire d’amour. Ce livre constitue ainsi, par exemple, une superbe déclaration d’amour à la littérature, avec de multiples citations de Dickinson, Coleridge, T. S. Eliot… C’est aussi une leçon de vie, qui évite les discours haineux et le pathos, alors que certaines scènes décrites auraient pu aisément y faire sombrer l’auteure.



Pourquoi être heureux quand on peut être normal ? est un livre dur. Très maîtrisé, malgré son aspect un peu bordélique. Bouleversant.

Commenter  J’apprécie          30
Les Oranges ne sont pas les seuls fruits

C'est un bon livre, ça ne fait aucun doute. Il a tous les ingrédients de la grande littérature et l'autrice les manie avec une grande dextérité.

Ce livre propose un univers et une ambiance bien spécifiques, reconnaissables et marquants.

En plus de cela, les thèmes abordés ne sont pas classiques et vous n'aurez pas ici affaire à un livre dans les clichés de l'hétéronormativité, ce qui est vraiment très appréciable à mon avis.

Cependant, j'ai mis seulement 2 étoiles car je n'ai personnellement pas aimé. Le côté onirique/imprécis/baladé dans tous les sens avec parfois des fils tirés qu'on ne sait pas relier au reste m'a dérangée (même si je reconnais que c'est bien fait et qu'il s'agit simplement du style choisi, il ne me plaît pas mais peut plaire à d'autres évidemment).

Les récits à la première personne ne sont pas non plus ma tasse de thé. Et j'ai trouvé les relations avec les intérêts romantiques un peu trop sortis de nulle part, avec peu de développement psychologique de la naissance et vie des amours.
Commenter  J’apprécie          20
FranKISSstein

Un thème très prometteur et une exécution pas franchement à la hauteur. Dommage, parce que le parallèle entre Frankenstein et le développement actuel de l’IA est brillant et que l’autrice semble en avoir bien cerné les enjeux scientifiques, technologiques et philosophiques. On attend juste qu’elle en fasse finalement quelque chose de concret… en vain. Au moins, on nous épargne une fin à la morale consensuelle du style «c’est le destin de l’homme que d’accepter la mort».
Commenter  J’apprécie          20
La Faille du temps

Le grand mérite de ce livre, c'est de m'avoir poussée à lire "Un conte d'hiver" de Shakespeare. En effet, on ne peut apprécier cet ouvrage de Jeannette Winterson qu'en ayant lu la pièce et en l'ayant bien en tête, car ce roman est une transposition de l'intrigue de la pièce à l'époque contemporaine.

Au début, ça m'a amusée de reconnaitre les personnages et les événements. Ensuite, je me suis lassée car l'histoire part un peu dans tous les sens et est un peu foutraque, un peu trop pour mon tempérament cartésien. J'ai même eu du mal à finir...
Commenter  J’apprécie          20
FranKISSstein

Livre reçu dans le cadre de la Masse Critique Babelio, j'ai eu déjà beaucoup de mal avec la partie dans le passé, que j'ai trouvé très dure à suivre dans le style et les réflexions des personnages. Je pensais me rattraper avec le présent mais lire des pages et des pages de description de poupées sexuelles ce n'est pas mon truc... J'ai laissé tomber au bout de 80 pages car je ne prenais aucun plaisir à ma lecture. Mais ce sera peut-être votre cas.
Lien : https://ninaalu.wordpress.co..
Commenter  J’apprécie          20
Le sexe des cerises

Cela se voudrait peut-être un Jérôme Bosch littéraire, mais n’est pas Jérôme qui veut. Chez le Flamand tout est lumière, créativité, humour, couleur, ironie. Ici le glauque, la complaisance, le sale, le gras, l’humide. Le vulgaire, cela se mérite. Il ne suffit pas à une petite bourgeoise de s’encanailler, sauf pour les bien-lisants qui se vautrent par procuration dans la pseudo transgression.
Commenter  J’apprécie          20
Garder la flamme



Un réel dépaysement avec cette lecture. C'est beau, bien écrit de la poésie, du miel.

Je vous en met un petit extrait :

"Certains disent que les meilleures histoires se passent de mots. Ils n'ont pas été élevés pour Garder la flamme. il est vrai que les mots disparaissent goutte à goutte, et que les choses importantes sont souvent passées sous silence. Les choses importantes s'apprennent dans les visages, dans les gestes, et non dans nos langues verrouillées.Les choses vraies sont trop vastes ou trop petites; en tout cas, elles n'ont jamais la taille du patron appelé langage.

Je sais tout cela. Mais je sais autre chose aussi, parce que l'on m'a élevée pour garder la flamme. Baissez le volume du bruit quotidien et ce qui surgit en premier, c'est le soulagement du silence. Et puis, d'une manière très douce, aussi douce que la lumière, le sens réapparaît. Les mots sont cette part de silence qui peut être prononcée."



lu en 2010.
Commenter  J’apprécie          20
Les Oranges ne sont pas les seuls fruits

Comment s’accepter et vivre son homosexualité au grand jour lorsque l’on a grandi dans le milieu ultra-conservateur et puritain des Pentecôtistes américains ? C’est l’expérience qu’a fait Jeanette Winterson, éduquée selon les préceptes les plus stricts et qui, dès l’âge de six ans, se destinait à devenir missionnaire en écrivant des sermons… Avant de prendre conscience de son homosexualité et de faire son coming-out à l’âge de seize ans. Les oranges ne sont pas les seuls fruits, transposition romanesque de cette expérience personnelle, montre la remise en question totale que provoque chez l’héroïne la découverte de sa sexualité, et évoque surtout la violence et l’hostilité avec laquelle sa mère accueille cette nouvelle.



Autant que le récit de la reconstruction de l’identité de l’auteure, Les oranges ne sont pas les seuls fruits constitue une plongée hallucinante dans les milieux protestants intégristes américains. Jeanette Winterson revint sur cette partie de sa vie dans une autobiographie publié en 2011, dont le titre, Pourquoi être heureux quand on peut être normal ?, dit tout des réactions provoquées par son coming-out au sein de la cellule familiale.
Lien : https://balises.bpi.fr/litte..
Commenter  J’apprécie          20




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Jeanette Winterson (1005)Voir plus

Quiz Voir plus

Connaissez-vous Jeanette Winterson ?

Ma mère n'avait pas d'opinions nuancées. Il y avait ses amis et ses ennemis. Ses ennemis étaient: le Diable (sous toutes ses formes), les Voisins d'à côté, le sexe (sous toutes ses formes), les limaces. Ses amis étaient: Dieu, notre chienne, tante Madge, les romans de Charlotte Brontë, les granulés anti-limaces, et moi, au début.

Les fruits ne sont pas tous des oranges
Les Oranges ne sont pas les seuls fruits 
Seules les oranges donnent du jus

10 questions
11 lecteurs ont répondu
Thème : Jeanette WintersonCréer un quiz sur cet auteur

{* *}