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Isabelle Delord-Philippe (Traducteur)
EAN : 9782259025300
185 pages
Plon (20/03/1995)
3.55/5   11 notes
Résumé :
Jourdain et sa mère, la Femme aux chiens, vivent sur les berges puantes de la Tamise dans l'Angleterre du XVIIe siècle, où Cromwell tente de rendre le puritanisme plus attrayant que la fréquentation des théâtres.
Mais il y a d'autres réalités : cette famille qui célèbre les plafonds mais nie les planchers et s'élève toujours plus haut dans sa demeure grâce a un jeu de poulies ; les Douze Princesses Danseuses qui s'envolent tous les soirs pour une cité volante... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
C'est un livre lu en 2005 (je m'en souviens parce que je l'ai reçu en cadeau de mon ex-amoureux, voilà pour la petite confidence ; pour aller jusqu'au bout je rajoute que c'était le texte original, « Sexing the Cherry » qui comporte des croquis de fruits, ce qui a une signification plus que gourmande).
En temps normal, même lu de suite, il est assez difficile à résumer. Aussi, je vais me contenter de vous donner, comme d'habitude, pour les lectures anciennes, mes bribes sous forme de mots-clés :

*HOMOSEXUALITÉ = Winterson est lesbienne, ce qui n'est pas au centre de ce roman-là, mais que l'on voit dans les identités sexuelles fluctuantes de certains personnages.
*TEMPS = le roman s'interroge sur la nature du temps, dans lequel on peut se déplacer librement. N'est-ce pas là le propre de la littérature que de le rendre possible ?
*MATERNITÉ = celle de la Femme aux chiens (Dog Woman) sur Jourdain, étrange et envahissante.
*FARCE GOTHIQUE = un des qualificatifs utilisés : farce pour le côté bizarre, gothique pour certains aspects inquiétants.
*MATIÈRE = elle n'est pas plus réelle que le temps, nous sommes tous faits de vide
*FRUITS = un des motifs privilégiés du livre (cerises, bananes, ananas), des symboles toujours liés à la sexualité.

Un livre qui, par delà son étrangeté, laisse une belle sensation de douceur. Je recommande (et je garde à jamais dans ma bibliothèque !)
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C'est l'histoire de Jourdain (comme le fleuve), trouvé bébé dans un sac qui flottait parmi les eaux de la Tamise. La Femme aux Chiens, qui l'a sauvé et l'a élevé, est devenue sa mère, dans l'Angleterre du XVIIe siècle. Mais l'enfant ne rêve que de voyages, et peut-on empêcher les eaux de couler ?

Le Sexe des cerises est un conte pour adultes, une fable très étrange mais au goût universel. Jeanette Winterson y fait à nouveau preuve de son style envoûtant, découvert notamment dans Les Oranges ne sont pas les seuls fruits. Mais ici, pas d'autobiographie. Nous sommes dans un univers très fantaisiste, où l'auteure n'hésite pas à malmener les stéréotypes des contes pour mieux nous montrer la noirceur humaine, aussi vive sous Cromwell que de nos jours.

Un livre à part, qui n'est pas le meilleur de son auteure, mais propose une vision du monde moins folle qu'elle n'en a l'air.
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Je me suis de nouveau laissée attirer par un titre énigmatique pour mes lectures, mais cette fois-ci ce "Sexe des cerises" ne m'a pas franchement emballé... Nous sommes à Londres au XVIIIème siècle, sur les bords putrides d'une sombre Tamise. Jourdain a été trouvé ici bébé par la "femme aux chiens", géante au grand coeur qui y élève ses bêtes. Depuis la présentation à la population de la 1ère banane ramenée par les explorateurs, le garçon rêve de voyages et de découvertes. C'est d'ailleurs ce qu'il finira par faire, en y mêlant ses rêves et ses fantasmes... On est ici à l'époque de Cromwell, dans un Londres puritain et bientôt pestilentiel. le problème c'est qu'il ne se passe pas grand chose, ou si, plutôt plein de très courtes histoires sans grand lien entre elles; quant au mélange entre le réel et le rêvé, il fait perdre (pour moi) tout intérêt à l'histoire. Bref, on ne sait pas trop ce que l'on nous raconte, ni où l'auteure veut en venir. En résumé, pas terrible...
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Cela se voudrait peut-être un Jérôme Bosch littéraire, mais n'est pas Jérôme qui veut. Chez le Flamand tout est lumière, créativité, humour, couleur, ironie. Ici le glauque, la complaisance, le sale, le gras, l'humide. le vulgaire, cela se mérite. Il ne suffit pas à une petite bourgeoise de s'encanailler, sauf pour les bien-lisants qui se vautrent par procuration dans la pseudo transgression.
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Wonnnderfuuuuul !
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Les Hopi, une tribu indienne, possèdent un langage aussi sophistiqué que le nôtre, mais pas de formes verbales pour le passé, le présent et le futur. Cette division est inexistante. Qu'en tirons-nous comme enseignement sur le temps ? (p. 9)
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Pour les Grecs, la vie secrète exigeait une encre sympathique. Ils rédigeaient une lettre anodine et, entre les lignes, en intercalaient une autre écrite avec du lait. Le document semblait assez innocent, jusqu'au moment où un lecteur plus avisé le saupoudrait de poussière de charbon. L'ancien contenu ne comptait plus ; ce qui comptait, c'était la vie qui surgissait, insoupçonnée jusqu'alors.
(p. 12-13)
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J’ai rencontré un grand nombre de pèlerins sur le chemin qui mène à Dieu et je me demande pour quelle raison ils ont choisi de Le chercher au lieu de se chercher eux-mêmes. Peut-être que j’ai mal compris, peut-être en cherchant quelqu’un d’autre a-t-on une chance de tomber inopinément sur soi, quelque part, dans un jardin ou sur une montagne, face à la pluie. Mais les gens ne me semblent guère préoccupés de savoir qui ils sont. Certains d’entre eux m’ont dit que le fait de chercher Dieu consiste justement à s’oublier, à se perdre à jamais. Mais ce n’est pas difficile de se perdre, ou bien est-ce de l’ego qu’ils parlent, de ce cadavre creux et braillard qui n’a pas d’âme ?
Je pense que ce cadavre n’est que le soi idéal en proie à la folie, et que si l’autre vie, la vie secrète, pouvait être retrouvée et ramenée à la maison, alors l’individu pourrait vivre en paix et n’avoir nul besoin de Dieu. Après tout, Lui n’a pas besoin de nous, étant parfait.
(p. 146)
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Tradescant s'était imposé en Angleterre pour son travail sur le cerisier, et c'est sur le cerisier que j'ai été initié à l'art du greffage ; je me demandais si c'était là un art que je pouvais m'appliquer à moi-même.
Ma mère, lorsqu'elle m'a vu essayer patiemment d'obtenir un produit à partir d'une guigne noire et d'une griotte, m'a crié deux choses : "Autant essayer de nous souder l'un à l'autre en nous cousant par la hanche !" et puis : "De quel sexe est le monstre que tu crées ?"
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Il se peut que je sois cynique quand je dis que l’aimée est très rarement plus qu’une ombre qui donne forme aux rêves de l’amant. Et cela suffit-il, sans doute. Le rôle de muse peut suffire. Il y a souffrance quand les rêves changent, comme ils le font, comme ils doivent le faire. Soudain la cité enchantée s’évanouit et vous vous retrouvez seul dans le désert battu par les vents. Quant à l’être aimé, il ne vous comprenait pas. La vérité, c’est que l’on ne se comprend jamais soi-même.

(p. 104)
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Videos de Jeanette Winterson (21) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jeanette Winterson
Rencontre animée par Elisabeth Philippe - Interprète : Marguerite Capelle
« L'humanite ne supporte que peu de realite. C'est pour cela que nous inventons des histoires. »
Geneve, 1816. Dans un territoire perdu entre reve et realite, au bord d'un lac rendu invisible par une pluie sans fin, Mary Shelley fait germer une histoire : celle d'une vie et de son createur. Alors qu'elle subit plusieurs fausses couches, puis assiste a la mort de son jeune enfant, la jeune ecrivaine est vite possedee par cette histoire qui la hante, celle d'un homme qui voulait en finir avec la mort.
En Grande-Bretagne, au lendemain du Brexit, Ry Shelley, un chirurgien transgenre qui se presente comme un etre hybride, fournit des membres amputes a Victor Stein pour un projet d'intelligence artificielle.
Avec ce roman d'une audace folle, Jeanette Winterson nous livre une vision vertigineuse de notre humanite : son histoire, son futur, son essence. Selectionne pour le prestigieux Booker Prize, FranKISSstein est aussi un grand texte sur la position hybride de l'ecrivain, a la fois createur et prisonnier de sa creation.

À lire – Jeanette Winterson, FranKISSstein, trad. de l'anglais (Grande-Bretagne) par Céline Leroy, Buchet Chastel, 2021.
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Connaissez-vous Jeanette Winterson ?

Ma mère n'avait pas d'opinions nuancées. Il y avait ses amis et ses ennemis. Ses ennemis étaient: le Diable (sous toutes ses formes), les Voisins d'à côté, le sexe (sous toutes ses formes), les limaces. Ses amis étaient: Dieu, notre chienne, tante Madge, les romans de Charlotte Brontë, les granulés anti-limaces, et moi, au début.

Les fruits ne sont pas tous des oranges
Les Oranges ne sont pas les seuls fruits 
Seules les oranges donnent du jus

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