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Critiques de Jenn Lyons (47)
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Le choeur des dragons, tome 1 : Le fléau des ..

Annoncé depuis des mois chez Bragelonne comme l’événement fantasy de l’année (rien que ça), le roman de l’américaine Jenn Lyons arrive en grandes pompes en France.

Accompagné d’une presse dithyrambique outre-Atlantique, Le Fléau des Rois n’est pourtant que le premier volume d’une série, celle du Chœur des Dragons, qui compte à ce jour deux autres volumes (The Name of All Things, déjà disponible, et The Memory of Souls annoncé pour septembre prochain).

Souvent comparé au Nom du Vent de Patrick Rothfuss ou aux romans de Brandon Sanderson, ce premier opus a bien des qualités à faire valoir…et quasiment autant de défauts !



Le prince-héritier et la métamorphe

Commençons d’abord par expliquer ce que raconte cette énorme brique de 761 pages.

Tout commence par une conversation entre un prisonnier et sa geôlière : Kihrin et Serre. Bien vite, on comprend qu’une longue histoire unit ces deux-là et que leur inimitié se trouve intimement liée aux événements du monde qui les entoure.

Passant un pacte avec la créature qui la surveille (car Serre est une métamorphe capable de prendre l’apparence de n’importe qui), Kihrin accepte de raconter son histoire. Insatisfaite de ce qui lui est rapportée, Serre décide alors de compléter l’histoire de Kihrin de son propre point de vue.

Débute alors la première partie (de 675 pages tout de même) qui s’avère une sorte de ping-pong entre les deux fragments des aventures de Kihrin.

Ce jeune adolescent — qui a quinze ans lorsque débute le récit — n’a rien d’ordinaire (forcément). Fils d’un ménestrel, Surdyeh et voleur appartenant à une confrérie secrète, Kihrin se retrouve rapidement mêlé à une déplaisante histoire d’invocation démoniaque alors qu’il était en train de cambrioler une énième demeure. Propulsé au sein d’un jeu politique qu’il ne maîtrise absolument pas, il va découvrir que sa vie n’est en réalité qu’un mensonge. Notre voleur-truand est en réalité le prince-héritier d’une des grandes maisons Royales de l’Empire de Quur !

Voilà pour le début de la partie narrée par Serre (et donc à la troisième personne du singulier) tandis que celle rapportée par Kihrin directement (et donc à la première personne du singulier cette fois) nous raconte comment le même adolescent devenu esclave parvient à s’échapper des griffes de l’inquiétant Relos Var, un magicien extrêmement puissant, pour finalement rejoindre une île mystérieuse où un clan d’assassins, la Confrérie Noire, va l’aider à rester en vie… et à prendre sa revanche.

Deux parties donc pour un entrelacs narratif qui s’enrichit d’une troisième lecture puisque l’entièreté du manuscrit (avec la seconde partie à compter de la page 675) résulte du travail de recherche de Thurvishar D’Lorus, autre membre d’une autre maison Royale de l’empire Quur et qui annote régulièrement les deux versions de Serre et Kihrin pour apporter des précisions au lecteur ou contester les faits rapportés.

Les bases du Fléau des Rois sont posées, voyons maintenant la suite.



Un livre-univers total

Premier constat (et l’on s’en doutait au vu du glossaire de fin ainsi que de l’arbre généalogique), Le Fléau des Rois se veut un livre-univers où la fantasy s’épanouit à chaque coin de page. Le lecteur entre dans un monde d’epic fantasy assumé et revendiqué dès la quatrième de couverture.

L’histoire présente ainsi rapidement une foultitude de créatures fantastiques ainsi qu’une bonne dose de magie et de peuples exotiques (notamment les manols qui deviendront très vite l’un des éléments centraux du roman).

L’imagination de Jenn Lyons est débordante, sa plume simple et limpide (mais guère remarquable paradoxalement) et elle maîtrise sur le bout des doigts les éléments qu’elle met en place.

Reprenant des clichés évidents de la fantasy — le jeune héros au cœur vaillant, le parcours initiatique semé d’embûches, la prophétie inévitable, les objets magiques en guise de MacGuffin… — Jenn Lyons compte en réalité sur la densité de son monde ainsi que les circonvolutions de son intrigue franchement énorme pour surpasser son classicisme apparent.

Durant deux cent pages, Le Fléau des Rois semble tenir ses promesses même si l’on se perd facilement dans les différents personnages et enjeux dévoilés (trop) rapidement par l’autrice. Malheureusement, cette mise en place de l’univers n’est qu’un prélude à une catastrophe narrative qui semble inévitable à posteriori.



Une densité d’univers éreintante

Le premier des nombreux problèmes du Fléau des Rois, c’est qu’il souffre du syndrome bien connu de vouloir tout faire trop vite et trop bien.

Sans le talent d’archéologue d’un Steven Erikson ou l’expertise narrative d’un Glen Cook, Jenn Lyons vous livre tout un univers en quelques centaines de pages. Le lecteur est rapidement submergé par tout ce que raconte Lyons qui ne se contente pas simplement d’un récit mais de deux (souvenez-vous) avec en plus différentes époques qui s’entrechoquent, des créatures qui pleuvent littéralement sur le lecteur et des personnages qui se bousculent (dans ce qui ressemble furieusement à du name dropping au départ tant personne n’a le temps de s’incarner comme il faut... )

Tout va trop vite. Comme on l’a dit, Jenn Lyons maîtrise à la perfection son univers et semble connaître les tenants et aboutissants de son intrigue sur le bout des doigts. Tellement d’ailleurs qu’elle en oublie le lecteur en chemin qui se noie littéralement dans la masse prodigieuse d’informations données.

En segmentant de plus ses deux intrigues sur une alternance de courts chapitres (on en trouve 90 dans ce premier volume), elle empêche de s’attacher aux personnages (et notamment au héros, Kihrin) et aux péripéties.

Après trois cent pages, nous sommes littéralement au bord de la route, sans boussole.

Comprenez-bien que si certains passages épiques fonctionnent comme l’échappée dantesque du navire Le Malheur poursuivi par un Kraken et un Dragon au sein d’un maelström maritime saupoudré d’affrontements magiques, la plupart du temps, on se perd totalement dans les multiples magiciens, démons, créatures surnaturelles, fantômes, kraken, dieux et autres déesses et revenants…

Une chose qui parait tout à fait logique puisque le lecteur doit en plus jongler entre deux narrateurs qui n’ont, en vérité, aucune utilité pour faire avancer l’histoire. Rien ne vient justifier cette alternance au final et rien n’aurait empêcher Jenn Lyons de raconter tout ce qu’elle rapporte de façon linéaire…allégeant par la même une aventure qui devient tout simplement incompréhensible à cause de ses rebondissements !



Le temps du twist (et du re-twist)

Non seulement Le Fléau des Rois est un livre-univers très dense à la narration artificiellement gonflée mais c’est surtout une catastrophe narrative d’une autrice qui semble n’avoir retenu des ténors du genre que les twist-endings.

Dans ce premier volume, les rebondissements s’abattent comme un orage de grêle sur le lecteur. Pour faire simple, tous les personnages (et bien TOUS les personnages) ont droit à un twist sur leur ascendance, leur descendance, leur accointances ou leur camp.

Tout le monde là-dedans est le fils/le neveu/l’oncle/le père/le grand-père/le père adoptif de quelqu’un. Toutes les 30 pages, un retournement et une révélation, toutes les 30 pages Jenn Lyons fracasse les bases posées pour ses personnages pour ébahir le lecteur. L’énorme problème là-dedans c’est qu’à force de rebondissements, on ne comprend plus rien du tout à qui et qui ou qui fait quoi pour qui et dans quel intérêt. Avec ce rythme asphyxiant, les personnages du Fléau des Rois (qui sont au moins trente) deviennent des prétextes à twists et n’existent tout simplement plus. Kihrin ne crée jamais l’empathie, il devient juste un jeu de dupes permanent sur son identité et ses relations familiales comme l’ensemble des personnages présentés.

Tout le reste passe en arrière-plan.

Et si vous ne trouviez pas tout cela assez complexe, Jenn Lyons capitalise sur deux trouvailles (sympathiques sur le papier, infernales en réalité) : il est possible de Revenir à la vie avec l’aide de la déesse de la mort, Thaena, et une pierre-magique, la fameuse Pierre des Entraves, permet d’inverser les âmes si on tue son porteur. Ah, et il faut aussi ajouter à cela la magie qui permet de prendre une apparence totalement différente et… Vous comprenez le calvaire final représenté par ce premier volume ?

Pour faire simple, imaginez que le personnage d’Eddard Stark dans le premier volume de Game of Thrones ait toutes les 30 pages changé de père, de fils, de camp et de famille avant de découvrir que son père, son fils ou son oncle avait échangé de corps avec un autre par magie, et ça, plusieurs fois !

En plus du reste, et en oubliant les twist magiques et les deus ex machina à n’en plus finir. C’est si lourd et si répétitif que tout le génie de l’intrigue générale, de l’univers et de tout le reste passe à la trappe.

On est éreinté, dégoûté, blasé après les 675 pages de la première partie quand arrive enfin la seconde partie qui prouve que Lyons est capable de faire de belles choses même si elle continue encore, encore et ENCORE à sortir des rebondissements jusqu’à en vomir de partout. Tant et si bien que la révélation finale, celle qui compte le plus, n’a plus aucune importance pour le lecteur.

Voilà comment Le Fléau des Rois étouffe sa promesse initiale dans une bouillie narrative totalement et intégralement imbuvable.



Rarement un roman de fantasy n’aura aussi largement gâché ses possibilités.

D’un monde d’une fantastique densité, Jenn Lyons se retrouve avec une histoire catastrophique qui sacrifie absolument tout sur l’autel d’une complexité narrative vaine et harassante. Le Fléau du Rois n’est en réalité que le roman du « trop » : trop de personnages, trop de rebondissements, trop de détours…et aucune émotion !

Un échec cuisant et rageant.
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Le choeur des dragons, tome 1 : Le fléau des ..

Voilà bien un livre dont la construction n’est pas banale. Dans cet épais pavé – il compte tout de même 761 pages, ce n’est pas mal pour un premier tome d’une série… -, le lecteur se retrouve promené, secoué, baladé, de gauche et de droite, sans avoir souvent la possibilité de se poser. En effet, on comprend assez rapidement que rien de ce qui nous est présenté comme une certitude ne sera pas totalement retourné 50 pages plus loin…



Dans la première partie – pratiquement tout le tome -, on est en présence d’un récit à deux voix : Kihrin, d’une part, qui raconte une partie de sa propre histoire, alors qu’il est retenu dans une geôle. Et c’est sa geôlière, Serre, une créature métamorphe qui, non seulement le contraint à faire se récit, mais qui le complète, en racontant à son tour l’histoire de Kihrin, mais avant la partie que celui-ci nous raconte. Ça y est, je vous ai déjà perdus ?



Et, justement, dans ce double monologue qui raconte deux parties de la même histoire, on découvre progressivement que, dans ce monde, deux éléments au moins font que l’on ne doit jamais se fier à ce qui semble être évident. En effet, d’une part, les métamorphes comme Serre troublent le jeu, en étant capables de prendre l’apparence de quelqu’un d’autre, en plus d’avoir dévoré leur souvenir, leur âme et leur corps. Et, d’autre part, Thaena, la déesse de la Mort, peut parfois accorder à une personne morte la possibilité de Revenir. Ainsi, les morts ne sont pas forcément morts, et les personnes qui sont en face de vous peuvent très bien ne pas être celles que vous croyez…



Ajoutez à cela le fait que l’on est en présence de plusieurs grandes familles royales, avec beaucoup de personnages – si je devais comparer, ce serait peut-être avec Guerre et Paix, de Tolstoï, pour l’épaisseur des arbres généalogiques. Il y a de quoi s’y perdre. D’autant que Jenn Lyons – je soupçonne qu’elle y prenne un plaisir pervers – semble adorer nous égarer, semer ici et là de petits indices ténus… Ainsi, les deux récits de la première partie sont commentés et annotés par un troisième personnage, le tout à destination d’un quatrième personnage qui ne nous est présenté que comme étant « Votre Majesté » : il faudra attendre un bon moment pour pouvoir mettre un nom et replacer les deux personnages en question dans l’histoire…



Et pourtant, avec tout cela, eh bien on arrive à garder le fil principal de l’intrigue, même si, je l’avoue, j’ai fait de-ci, de-là une croix sur telle ou telle intrigue – et personnage – secondaire.



L’univers, vous l’aurez compris, est foisonnant. Il nous est présenté par petites touches, malgré sa complexité, ce qui ressemble furieusement à une gageure. Bref, tout ceci est plutôt habile.



Et puis, disons-le, j’ai pris plaisir à suivre les péripéties de Kihrin, ce personnage qui se découvre au cœur d’une intrigue dont l’ampleur le dépasse largement, croit-il. Les possibilités offertes par cet univers, ses lois et ses failles, sont exploitées de façon plutôt habile par l’auteure. Du coup, il ne reste plus qu’à attendre la suite…
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Le choeur des dragons, tome 2 : Le nom de t..

Un second qui éclaircit bien l’ensemble, après un premier tome assez complexe, et qui est toujours aussi prenant et dynamique !



J’avoue que j’avais de l’appréhension avant de le commencer, j’avais peur d’avoir trop oublié la myriade de détails développés dans le premier tome et d’être perdue. Mais heureusement ce tome ci commence par le point de vue de plusieurs nouveaux personnages, du coup c’était plus facile à comprendre dans l’ensemble que si ça avait été directement la suite du précédent.



Néanmoins vu que ça rejoint quand même l’intrigue principale (logique) et que ça m’a bien confirmé que je ne me souvenais pas de tout, je relirai le premier avant d’attaquer le troisième, ça c’est sur !



En tout cas ça va être compliqué d’expliquer les choses simplement.



Après les événements du final du tome précédent, notre héros Kihrin D’Mon, recherché par les forces de l’ordre de tout l’Empire (pour une raison que je ne cite pas parce que c’est du spoil), continue son chemin.



Et voila que par hasard il recroise le chemin de Janel Theranon. En fait il l’avait déjà rencontré mais avait oublié tout vu qu’il l’avait rencontré alors qu’il voyageait entre la vie et la mort, dans le monde d’après que Janel connait bien parce qu’elle est victime d’une malédiction qui lui fait le rejoindre toutes les nuits.

(oui je sais, j’ai dis que je faisait simple, mais la c’est déjà très simplifié xD)



Bref, Janel se souvient de Kihrin et elle sait qu’ils ont des choses en commun et que leur voyage devra continuer ensemble si ils veulent parvenir à leur but. Mais comme le jeune homme ne sait rien d’elle et ne risque pas de lui faire confiance, elle profite du fait qu’ils sont tout les deux bloqués par la neige dans une auberge pour lui raconter son parcours. Kihrin de son coté a en quelque sorte des flashback de Janel, sans savoir d’ou ils lui viennent, il est persuadé de la reconnaître et du coup il accepte d’écouter son histoire.



A partir de ce moment la on retrouve le même principe de récit rapporté que dans le premier tome.



Janel alterne avec un conteur pour raconter son histoire, suivant les chapitres on a donc soit un récit à la première personne, soit un à la troisième. Et en parallèle une autre personne, dans l’autre camp, écoute tout (via un procédé magique) et nous fait des commentaires sous forme de notes en bas de page qui nous donnent aussi des indices sur les actions du camp opposé.



Du coup une grande partie de cette intrigue se déroule en parallèle de celle du premier tome, mais dans une autre partie de l’Empire.



Pour situer l’ensemble, l’Empire de ce monde est un Empire qui a progressivement conquis à la dure tout les différents pays autours de lui. L’empire, comme les autres pays étaient gouvernés par des « dieux rois », des mages très puissants ayant réussi à se transformer en dieu et devenir immortels grâce aux croyances de la population.



Il y a toute une mythologie très complexe qui est développée que je trouve vraiment intéressante. Je serais par contre incapable de vous l’expliquer vu que sa découverte et ce qu’elle implique en terme de magie et de réincarnation pour les personnage est en fait le sujet principal de l’intrigue de la série. Et vu que celle ci n’est pas terminée, on n’en a pour l’instant qu’une image partielle et un peu flou.

Mais j’ai définitivement envie d’en savoir plus, c’est le point qui me passionne le plus.



Du coup ce tome ci ne se déroule pas dans la capitale de l’empire comme le précédent, mais dans un des états annexés il y a pas mal de temps par l’Empire. Cet état, appelé Jorat, a gardé toutes ses particularités, et la vie sur place ne ressemble en rien à celle qu’on avait rencontré jusqu’ici dans le premier tome.



Déjà, élément original, ce peuple est le peuple des chevaux. Et je parle limite littéralement parlant.

Déjà ils sont les seuls à pouvoir communiquer avec les chevaux. Et physiquement ils en ont un des attributs : leur couleur de peau et de cheveux est semblable à celles qu’on voit habituellement chez les équidés. Nous avons donc des humains avec des couleurs de peau très variées, allant de l’Alezan au noir en passant par le blanc, le gris, le bai, le tacheté, le pie, avec ou sans balzanes noires ou blanches (sur les bras et les jambes), des « épis » sur le front, etc … Certaines lignées familiales ont des couleurs uniques qui les distinguent des autres, c’est le cas de la famille de Janel d’ailleurs.



On est donc très loin de ce qui se trouve comme possibilités dans notre monde, et si des discriminations existent (oui, elles existent) c’est plus entre peuples différents de l’Empire et pas juste pour la couleur de leur peau spécifiquement.

A noter que les Jorats ne sont pas les seuls à avoir des couleurs de peau originales, les autres peuples de l’Empire ont tous leur spécificités et leur apparence distincte des autres. (on a des peaux/cheveux verts, rouges …)



Un autre point que j’ai trouvé très intéressant concernant ce peuple Jorat, c’est que le sexe et le genre sont pour eux deux concepts très différents et dissociés.

Le sexe est le sexe humain (mâle, femelle), mais la société Jorate fonctionnant comme une harde de chevaux, elle fonctionne grâce à des juments et des étalons (et des hongres). Le fait d’être étalon par exemple a un rôle social mais ne veut pas dire que la personne est un mâle. Janel ici est un étalon, elle a une position de leader, malgré le fait qu’elle soit une femme.



Le roman traite aussi le fait que c’est une particularité spécifique aux Jorats et que l’influence des autres peuples et notamment des personnes de l’Empire qui dirigent maintenant le pays, a tendance à mettre en avant l’association mâle/étalon et à empêcher certaines jeunes femmes de trouver leur place en tant qu’étalon, ce qui énerve beaucoup Janel et qui est l’un de ses combats.



Les représentations (personnages LGBT+, trans, …) sont vraiment très nombreuses et très positive. C’est un fait de plus en plus présent dans la fantasy actuelle donc je ne suis pas du tout surprise, mais je voulais quand même le souligner parce que ce n’est pas un élément que j’ai vu souvent mis en avant quand on parle de cette série en général.



Dans l’ensemble j’ai trouvé que ce second tome était bien plus clair et simple à suivre que le premier. Evidemment c’est aussi lié au fait qu’on a déjà une idée (plus ou moins vague suivant ce qu’on se souvient du premier tome) du wordlbuilding et de comment les choses fonctionnent.

Mais c’est vrai que j’avais moins l’impression d’être perdue.



Finalement les deux premiers tomes nous racontent tout les deux la vie des deux personnages principaux pour en arriver au présent du roman. Je trouve que l’autrice s’y prend bien et de façon originale pour nous raconter tout le passé et l’origine story des personnages principaux sans nous assommer de flash back. C’est définitivement un gros plus dans l’ensemble.

Mais du coup maintenant que c’est fait pour les deux personnages principaux, je me demande comment elle va réussir à gérer la suite et si on va continuer de retrouver cette particularité maintenant qu’on n’a plus de passé à raconter.



Les éléments du présent de la fin de ce tome font prendre à l’intrigue principale un tournant vraiment fort. Le final était vraiment sympa, et il donne envie de se pencher sur la suite rapidement. Je pense que l’attente va être difficile. Mais je me consolerai en relisant le premier tome pour le plaisir d’ici la !
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Le Choeur des dragons, tome 3 : La Mémoire de..

Une nouvelle fois j’ai pris un grand plaisir à lire un tome de cette série, comme les précédents. L’ensemble prend un tournant dans ce tome, vu qu’on comprend enfin ce qui se passe vraiment et les composantes du problème à résoudre.



Ceux qui connaissent cette série savent à quel point il est difficile de faire un résumé tellement l’ensemble est complexe. Une grande partie de ce que j’apprécie dedans est le fait que chaque tome éclairci suffisamment de points pour donner une impression satisfaisante d’avoir avancé et d’avoir compris de nouveaux éléments, tout en ouvrant encore plus le mystère de l’intrigue principale vers de nouvelles pistes. Et je trouve que ça donne vraiment une impression de « waou » car on se rend compte à chaque instant à quel point ce monde est grand et que le background est énorme.



Nos héros sont toujours à la poursuite de Relos Var. Celui ci a posé le premier jalon de son plan dans le tome précédent, en ouvrant la porte qui réveille le roi des démons. Et il se trouve que ce démon est lié à Kihrin. Il doit maintenant arriver d’une façon ou d’une autre à convaincre les Vané Manol, le dernier peuple immortel de la planète, à abandonner leur immortalité dans un rituel qui scellera à nouveau sa prison. Mais évidemment une grande parti d’entre eux sont totalement opposés au projet car ils ont maintenant comprit que ce rituel ne servait pas à grand chose, si ce n’est a retarder un peu le problème final sans le résoudre …



Ce tome centralise à nouveau l’action au niveau des personnages principaux dans le présent, sans entrer dans une origine story des personnages ou toute une série de flashback comme les deux précédents. Par contre l’intrigue est de plus en plus centrée sur le passé, ce qui c’est passé et en quoi ce passé influence les événements actuels et en quoi nos personnages y sont liés.

Et ce qui est agréable c’est qu’on en est au point où on a l’impression de vraiment comprendre les tenants et les aboutissants et qu’on entre plus dans la phase qui se questionne sur la résolution du problème.



Un point que j’ai vraiment bien apprécié dans ce tome c’est qu’on commence à comprendre qu’il n’y a pas vraiment de « grand méchant » comme on aurait pu le croire au début, mais en fait juste une catastrophe qui c’est déroulé dans le passé et qu’on a contenu tant bien que mal à l’époque en espérant trouver une solution définitive plus tard. Mais il se trouve qu’on arrive à la limite des solutions bancales de l’époque et qu’on n’a toujours pas trouvé de plan pour arrêter le désastre. En effet les Vané Manol sont les derniers immortels, et le rituel est de moins en moins efficace. Que se passera-t-il dans un siècle quand la prison s’ouvrira à nouveau et qu’on n’aura plus personne à sacrifier?



Et évidemment les choses ne se sont pas du tout améliorées au fur et à mesure du temps. En effet le rituel privant d’immortalité un peuple à chaque fois, il a fait mourir des êtres qui avaient un savoir et une connaissance énorme et qui du coup étaient sans doute les plus à même de trouver une solution au problème. Cette connaissance a fini au fil des siècles et des générations par totalement se perdre. A tel point que même la connaissance de l’événement initial à fini par se perdre chez les peuples mortels et devenir une légende que tout le monde pense imaginaire, transformant la victime en monstre effrayant.



Au final un tome très satisfaisant, qui arrive vraiment à nous faire comprendre les tenants et les aboutissants de l’intrigue principale. Du coup maintenant la phase suivante sera de tenter d’enfin résoudre le problème. Ce tome constitue le milieu de la série et du coup ce tournant est logique, la série entrant dans sa seconde moitié. Souvent dans les séries les tomes du milieu sont les moins intéressants et ceux qui font traîner le plus les choses, mais pas ici et c’est un plaisir !
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Le choeur des dragons, tome 2 : Le nom de t..

Le premier tome, je l’avais indiqué, était d’une lecture parfois un peu difficile, du fait de son contenu, pour le moins touffu, mais également du fait de la complexité du monde imaginé par Jenn Lyons, dans lequel on n’est jamais totalement sûr de savoir qui l’on a en face de soi, parce que les métamorphes peuvent voler une apparence, parce que la mort n’est pas forcément définitive, parce que de nombreux secrets masquent les liens de parentés réels.



Mais dans ce deuxième tome, Jenn Lyons semble avoir trouvé son rythme de croisière. La narration est également plus linéaire. En effet, même si elle conserve le principe de l’histoire racontée à deux voix – Kihrin et Serre dans le premier tome, Janel et Qown dans le deuxième, ici elle est pour l’essentiel chronologiquement linéaire. Naturellement, cela simplifie les choses, ce que l’on apprend dans un chapitre étant moins régulièrement remis en question dès le chapitre suivant !



Certes, on conserve la richesse de l’univers, avec ses personnages multiples – 8 dieux, 9 dragons, 9 colonies et leurs peuples, toute une collection de familles royales… Mais comme la trame narrative est moins bousculée que dans le premier opus, on s’y retrouve bien plus facilement.



Et puis ! Le tour de force de l’auteure, c’est, dans ce maelström d’histoires, de ne pas lâcher ses personnages. On découvre, dans ce deuxième tome, de façon plus approfondie certains de ceux qui hantaient déjà le premier tome. Ils gagnent en épaisseur. Et, surtout, Jenn Lyons les fait gagner en nuances. Il y a des méchants vraiment méchants ; des gentils vraiment gentils ; mais aussi des gentils pas si gentils et des méchants dont les motivations ne sont pas si mauvaises. Et tout cela, on le découvre au fur et à mesure, dans une progression magistralement dosée.



Bref, à la fin de ce deuxième tome, la seule certitude que l’on ait véritablement, c’est que l’auteure n’a probablement pas fini de nous balader. Il est probable que quelques sérieux retournements de situation nous guettent encore pour le tome 3, et ne parlons pas du tome 4 qui clôturera la série. Mais il y a encore plus de maîtrise dans ce numéro 2, et cela fait de cette série une vraie réussite.



Alors, à quand la parution en français du tome 3 ?


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Le choeur des dragons, tome 1 : Le fléau des ..

Une de mes meilleures lectures de l’année en fantasy.

Si les thèmes sont classiques (un voleur, un prince, une prophétie, des dieux qui se battent …) je trouve que la forme qu’à choisi l’autrice pour nous la raconter est originale et rajoute un attrait à l’ensemble.



Je préviens tout de suite : on n’est pas non plus sur la fantasy la plus accessible qui soit car on rajoute une couche de complexité en nous racontant l’intrigue de façon un peu décousue (mais qui a un sens). Mais j’ai trouvé ça assez intelligent car ça m’a poussé à faire des théories et à être plus active dans ma lecture que souvent.



L’ensemble du récit constitue en fait un rapport émit à l’intention de l’empereur par l’un de ses conseillers pour lui expliquer une situation en cours dans laquelle une personne est accusée de trahison. L’auteur du rapport espère que le fait de comprendre vraiment la situation permette à l’empereur de pouvoir gracier le suspect.



Le rapport est en grande partie constitué d’une retranscription à l’écrit d’un enregistrement fait à l’aide d’une pierre magique. Cette pierre enregistreuse a été utilisée pour sauvegarder une histoire racontée par deux personnes dans une de leurs conversations.



L’auteur du rapport rajoute à la retranscription ses pensées sous formes de notes qui expliquent, éclaircissement, complètent ou même des fois invalident les informations données dans l’enregistrement. Elles sont donc vraiment très importante pour comprendre ce qui se passe (et ceux qui ne les lisent pas risquent de louper des éléments essentiels pour la compréhension finale).



On est donc sur un récit sur 3 niveaux : l’histoire racontée, la conversation enregistrée autour, et les notes de la personne qui écoute l’enregistrement ensuite. Et pour compliquer le tout, c’est en fait une histoire dans 2 temporalités différentes qui est raconté.



En effet les deux personnes discutant sont un prisonnier et son geôlier. L’intrigue commence lors que le geôlier demande à son prisonnier de confier à la pierre son histoire. Celui ci débute donc celle ci a un moment de son passé. Mais le geôlier n’est pas juste un simple garde. Il s’agit d’une créature métamorphe (qui peut « voler » la vie de personnes en prenant leur apparence, et souvent les remplace de façon définitive en les mangeant) qui a participé à l’action dans le camp adverse et qui donc connait mieux que le prisonnier ce que celui ci n’a pas pu voir. Le geôlier pense que ce n’est pas le vrai début de l’intrigue, et donc décide de raconter ce qui c’est passé avant, en offrant des points de vue autres que celle du prisonnier à chaque fois que c’est son tour de parler.



Les deux narrateurs alternent un bout de leur histoire à chaque chapitre.

Du coup on a d’un coté le héros un chapitre et le chapitre suivant on a le passé du héros, mais vu du point de vue des personnes qu’il a côtoyé et aimé. Sachant que si le geôlier/monstre connait leur l’histoire à ce point, c’est qu’il y a de grandes chances qu’il ai tué les personnes en question en les mangeant. Cela rend le héros très triste et résigné de découvrir à chaque fois un nouveau protagoniste et ce que ça signifie pour la personne en question.



C’est évidemment aussi une façon pour le monstre/geôlier de descendre son prisonnier et de tuer toute envie de rébellion en lui prouvant qu’il n’a plus rien à espérer de la vie vu que tout ses proches sont morts.



L’intrigue du passé, celle du geôlier, est celle dont on parle dans la 4ième de couverture de l’éditeur. C’est l’enfance du héros, comment il a découvert qui il était, et dans quoi il se retrouve embarqué sans l’avoir voulu.

La seconde histoire, celle du héros, se déroule des années après, et a une saveur différente parce qu’on commence à parler Dieux, prophétie, pouvoirs. C’est dans celle ci qu’on voit une autre facette de l’intrigue et que les choses commencent à devenir vraiment intrigantes.



Le début ne m’a pas semblé évident. La façon assez complexe dont on est mis dans le monde fait qu’on a du mal à vraiment comprendre les tenants et les aboutissants pendant un long moment. Mais ça n’empêche pas le tout d’être vraiment prenant !



En fait ça donne vraiment un coté mystérieux à l’ensemble car au début on comprend les petits bouts pris séparément, mais il faut attendre au moins la moitié du livre pour commencer à vraiment faire les liens entre les différents éléments. Les informations arrivent vraiment petit à petit, nous obligeant à revoir nos théories au fur et à mesure.



Disons que l’autrice est forte pour nous donner plein d’indices mais en ne nous laissant jamais dans la certitude que ça soit vrai. Ça donne envie de lire la suite pour découvrir ce qui se passe vraiment, et j’ai eu du mal à le lâcher.



J’ai rarement été aussi embarquée dans une histoire. Je pense que ça marche surtout bien parce que chaque partie de l’intrigue prise indépendamment est suffisamment intéressante et donne suffisamment d’indices pour qu’on ai vraiment envie d’en savoir plus.



J’ai vu des personnes qui trouvaient que l’ensemble était trop confus, et je comprend parfaitement leur impression. Ce n’est pas un livre à lire quand on est fatigué, ou qu’on a peu de temps à y consacrer. C’est un livre ou il faut être concentré aussi car on perd vite pied si on loupe des éléments ou des connexions entre eux.



Il est vrai aussi qu’il y a certains passages ou une partie des personnages secondaires ont des noms très (trop?) semblables. C’est expliqué dans le livre par l’étymologie des noms de ce peuple qui fait parti de leur spécificité, mais ça n’en rend pas la chose plus facile car il est très facile de tout mélanger. J’avoue que ça peut sembler rageant car déjà que l’intrigue est complexe, si on rajoute en plus des personnages qu’on confond, ça fait des fois un peu trop à digérer (même moi j’ai râlé à ce moment la alors que j’ai adoré le livre).



De mon coté, le seul point que je note n’étant pas aussi positif que le reste a été le final du livre. Pas la révélation finale mais la petite centaine de pages avant la fin. Dans cette partie la on arrive logiquement au moment ou les deux histoires racontées se rejoignent et la seconde arrive au niveau du présent des les deux narrateurs.



Je ne sais pas pourquoi mais j’étais persuadée que cette partie la serait la fin du tome. Mais en fait non, la suite est un enchaînement d’événements qui amènent à la vrai fin du tome. Du coup je n’arrêtais pas d’attendre la fin et après chaque passage je me demandais pourquoi on continuait encore.



Evidemment, maintenant, après ma lecture et la révélation finale, je comprend pourquoi. Mais pendant ma lecture j’étais à nouveau perdue ce qui m’a un peu énervée. Peut être est-ce le fait que pendant cette partie la on lance de nouveaux sujets qui sont à nouveau un mystère alors qu’on avait enfin résolu celui du tome? Je ne sais pas vraiment pourquoi j’ai eu cette impression, mais du coup j’étais moins dedans ce qui est un peu dommage.



Dans l’ensemble malgré le petit couac sur la fin je retiendrai une de mes meilleures découvertes en fantasy de l’année. J’ai passé un excellent moment pendant la lecture, à faire théories sur théories et à voir l’autrice me surprendre plus d’une fois. Ça fait du bien de se dire qu’après toutes ces années à lire de la fantasy, je tombe encore sur des livres qui malgré le coté classique des thèmes abordés, arrivent à m’enthousiasmer autant.



Une chose est sure, je lirais les suivants rapidement !
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Le choeur des dragons, tome 1 : Le fléau des ..

Quand nous avons vu les couvertures de cette réédition poche, nous sommes tous les deux, Steven et moi, tombés sous leur charme et la décision fut vite prise d'en faire une lecture commune tant l'impatience était grande de découvrir ce qui se cachait de beau derrière. Résultat : une lecture marathon quasiment en apnée pour moi afin de ne pas perdre le fil de ce récit abordable et addictif mais dense et exigeant aussi. Épique, magique et onirique !



Le Choeur des dragons est une saga en 5 tomes parues initialement en grand format entre 2020 et 2022 chez Bragelonne, mais avec des couvertures très sobres qui, personnellement, m'ont fait totalement me méprendre sur le contenu de l'oeuvre. Heureusement que la série est ressortie en poche avec une toute autre proposition reflétant bien mieux son contenu et sachant me donner envie avec ce squelette de dragon inquiétant et hypnotisant. Merci Elsa Roman !



J'avais souvent lu des avis signalant cette saga comme complexe à lire, j'ai donc été surprise par la facilité avec laquelle je suis entrée dans l'univers, certes riche, mais tout à fait abordable imaginé par Jenn Lyons. Celle-ci a une plume fort entraînante et surtout elle n'hésite pas à prendre la main au lecteur, ne tombant pas dans les écueil de l'info-bombing d'un côté ou du mystère à outrance, non elle dissémine avec astuce les informations au fur et à mesure de l'histoire selon les besoins et j'ai beaucoup aimé cela. Après, je ne cache pas qu'au fil des pages, l'univers et surtout les relations entre les personnages sont devenues plus complexes et que les annexes en fin de volume et notamment un certain arbre généalogique ont été bien utiles !



Mais revenons à l'intrigue. Jenn Lyons nous propose une fantasy épique, politique et mythologique assez classique, enchâssée dans une double narration comme je les aime contée à la fois par un homme qu'on suppose être le héros qui a été arrêté et est questionné, et son inquisitrice à la langue bien pendue. Entre eux, un jeu de chat et de souris s'engage aussi bien dans les intrigues qu'ils nous content en parallèle que dans les incipits et notes en bas de pages où ils semblent se répondre, ce qui rend la lecture fort savoureuse.



Nous suivons à travers la plume de Serre, la métamorphe inquisitrice, le récit de l'enfance du jeune Kihrin / Vol, fils de ménestrel, qui côtoie une maison de passe et joue les monte-en-l'air, jusqu'au jour où il tombera sur la mauvaise maison et se retrouvera embarqué dans une aventure qui le dépasse qui aura trait à ses origines et talents secrets. En parallèle, sous la plume d'un Kihrin adulte, nous découvrons comment il a été vendu comme esclave puis séquestré par un dragon tombé amoureux de sa voix, ce qui va l'amener à percer certains grands mystères de son monde.



C'est donc une intrigue fort riche qui attend le lecteur sur près de 900 pages et pourtant je n'ai à aucun moment ressenti de coup de mou. Certes j'ai parfois préféré l'une ou l'autre des intrigues qui s'entrecroisent selon le moment de l'histoire, mais elles m'ont à chaque fois donné envie de poursuivre et de découvrir ce qui allait encore arriver à Kihrin, ce héros dont on découvre peu à peu l'homme qu'il va devenir grâce à Serre, mais également l'homme qu'il est à présent à travers son propre regard.



Soyons franc, c'est le récit de Serre qui nous plonge dans les méandres des histoires familiales complexes et tordues de la grande famille à laquelle Kihrin va se découvrir appartenir que j'ai préféré. J'ai également été plus touchée par la performance de l'autrice sur l'écriture de Kihrin dans ce volet, passant de gosse des rues à fils de noble rebelle, de gosse indépendant, à fils sous la coupe non souhaitée d'un père toxique. Les histoires de la famille D'Mon (quel chouette nom !) étaient tortueuses à souhait, remplies de violence mais aussi de magie et de mystère, avec des personnages hauts en couleur que j'ai aimé adorer ou détester. Le père présomptif de Kihrin est une horreur absolue, tandis que son jeune frère Galen et sa servante Miya étaient fort attachants. Le décor très oppressant de ce huis clos familial a aussi contribué aux mystères qui allaient exploser ensuite et tout emporter.



Cependant, je dois avouer que question univers, c'est le récit fait par Kihrin, sur l'adulte qu'il est devenu, qui fut le plus riche, sauf que l'autrice fait preuve de plus de maladresse pour l'écrire. D'abord, je n'ai jamais été fan des récits d'esclavages, mais en plus ici, l'autrice passe rapidement sur bien des aspects ce qui empêche de vraiment creuser des choses qui auraient été nécessaire. On comprend mal les changements qui se produisent chez Kihrin car l'autrice passe trop vite sur les faits, les années, les rencontres et c'est bien dommage. Par exemple, il y a fort peu de magie réellement exprimée dans cet univers. On croise bien quelques créatures, démons, dragons, quelques sorts, portails, mais c'est toujours très bref. Ici on avait la chance de voir mettre en scène la rencontre avec un dragon qui avait une réelle aura, je l'ai trouvé trop peu exploité sur la longueur. Il apporte certes des informations sur l'univers mais j'aurais aussi aimé un lien plus profond et vécu avec le héros comme le titre le laissait présumer. Heureusement que les révélations étaient au rendez-vous, elles.



Car la saga de Jenn Lyons semble joliment reposer sur un mélange de mythologie à base de dieux qui n'en sont pas, de dragons qui n'en sont pas, de rois qui n'en sont pas, et de magie, et de politique de grandes familles qui vont venir twister tout cela. Cela donne ainsi une double narration, tantôt lente, hypnotique, intrigante, tantôt rapide, explosive, épique. Le héros est tantôt attentiste, brinquebalé, tantôt en plein coeur de l'action et menant même celle-ci. Pendant longtemps, je me suis demandée, tout comme mon compagnon de lecture Steven, où l'autrice voulait nous conduire. Nous aimions notre immersion dans ce monde étrange et clôt, mais nous ne savions pas à cela allait et c'est en découvrant les ponts entre les deux intrigues et surtout entre les personnages croisés que cela a commencé à faire sens. J'ai vite trouvé cela jouissif. Je crois que cela a pris plus de temps à Steven. J'ai aimé cette overdose d'informations que j'ai eu dans le final pour faire le lien entre tout et révéler la toile d'ampleur que tout cela cachait. C'était un vertige savoureux pour ma part, je ne crois pas que cela ait été le cas de Steven, qui à une page près chutait du mauvais côté, si j'ai bien compris ;)



J'ai donc adoré les débuts de cette saga complexe où l'univers fut dense mais parfaitement accessible avec cette découverte boulimique que j'ai eu faite. Les bandeaux publicitaires sont cependant un peu trompeurs pour moi. Certes, c'est épique mais on est loin de l'écriture d'un Sanderson lors des scènes d'action. Il leur manque quelque chose pour moi, notamment avec cette magie que je ne trouve pas assez spectaculaire à mon goût, ni assez originale. On n'est pas non plus dans la poésie et l'onirisme de Rothfuss, même si on a un héros ménestrel charmant les dragons. Ce n'est pas assez développé et mis en valeur non plus. L'autrice emprunte savamment à bien des grands noms du genre mais ne les transcende pas. Elle fait une aventure honnête et passionnante à suivre mais avec des manques flagrant dans le worldbuilding pour que celui-ci soit vraiment explosif, immersif ou encore émouvant. Il y a trop de jeux sur les personnages, leurs noms, leurs relations présentes et passées, ce qui alourdit le récit mais est assez facile au final.



Plus proche d'une nouvelle version des Rois Maudits pour moi, avec cette saga familiale à travers les millénaires, que de Roshar ou du Nom du vent, Le Choeur des dragons fut une lecture épique passionnante tout de même où j'ai beaucoup aimé les astuces de l'autrice pour sublimer son héros en devenir et le rendre aussi complexe que la famille dont il est issu. Nous ne sommes cependant que dans le premier tome d'une vaste saga dont les tout premiers secrets ont été percés, et encore à peine, ce qui nous réserve encore bien des surprises que nous avons hâte de mettre à jour avec Steven. L'éditeur semble parti sur la promesse d'un tome par mois, nous essaierons d'en faire de même pour poursuivre cette épopée familiale et mythologique bien enlevée !
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Le choeur des dragons, tome 2 : Le nom de t..

Il est l'heure de retrouver pour la deuxième fois notre rendez-vous draconique et magique mensuel avec Steven : la saga Le Choeur des Dragons et heureusement que nous le faisons de manière rapprochée pour ne pas nous perdre dans les méandres de cette vaste intrigue pleine de chausses-trappes.



Tout comme à la lecture du première tome nous avons été passionnés, déstabilisés, fascinés et perdus parfois, mais nous avons adoré. Jenn Lyons aime prendre ses lecteurs par surprise et les conduire ensuite par la main dans son vaste univers riche et complexe mais toujours passionnant. Avec ce deuxième tome, nous avons eu le sentiment de repartir à l'aventure, mais pas en prenant la suite de Kihrin, en repartant de zéro. C'était culotté ! Tel un G.R.R.Martin qui avait scindé son intrigue en deux sur deux tomes pour nous conter une histoire parallèle dans deux endroits différents, avec deux points de vue différents, avec des personnages différents. Étant quelqu'un de curieux et malléable, j'ai adoré le procédé et n'attendais qu'une chose : voir où il allait nous mener. La surprise fut de taille et excellente, ravivant en moi des souvenirs de lecture de La Roue du Temps, un de mes cycles préférés !



L'autrice ne nous lâche, cependant, pas totalement dans l'inconnu. D'abord, elle prend soin de garder le lien avec nous, avec le même genre de narration que précédemment : la chronique, le récit a posteriori, par deux narrateurs très différents, qui ne se tirent pas dans les pattes, mais se complètent cette fois, et dont les écrits et paroles sont commentés par un troisième larron d'un autre camp. Cela rend la lecture très dynamique et prenante, ce qui est parfait pour faire vivre cette nouvelle aventure délocalisée dans les terres de Jorat auprès d'un peuple inédit, aux traditions inconnues et surprenantes, notamment sur les questions du sexe et du genre, à la politique tout aussi complexe que celle des D'Mon, le tout raconté à un Kihrin trois jours après son "acte de bravoure" (?), ce que l'autrice nous rappelle sans cesse avec humour en incipit. Le lien avec le lectorat est fait, l'hameçon est accroché !



Même si le ton peut sembler un peu monotone de bout en bout de l'histoire, à part sur les 200 dernières pages sur les plus de 900 du roman !, il se passe toujours quelque chose. En suivant les aventures de Janel Theranon, une mystérieuse jeune femme disant connaître Kihrin, nous repartons en arrière dans le temps et découvrons ce qu'il se passait à l'autre bout de l'Empire pendant que ce dernier luttait contre sa famille. Au début, j'ai peiné à voir le lien entre le récit de la quête de Janel pour trouver une lance afin de vaincre le dragon Moriot, et ce qu'avait fait Kihrin. Il n'y avait plus mention des réincarnations d'âme ou des dieux et autres hauts rois dont il était question précédemment, je ne comprenais donc pas trop. J'avais l'impression d'être dans un banal récit inspiré des Jeux de rôles, avec certes une héroïne haute en couleur, puisque se revendiquant Étalon, c'est-à-dire de genre masculin pour son peuple, mais c'était des aventures assez banales.



La surprise est donc venue peu à peu, dans les interstices de l'histoire, tandis qu'en parallèle de cette quête guerrière, une quête plus personnelle est venue se glisser pour Janel. En faisant des découvertes sur ses origines, c'est tout un nouveau voile de la mythologie de la saga qui se lève et à nouveau le feu dévorant m'a pris, j'ai tourné les pages plus vite, j'ai cherché les liens, ceux-ci me sont apparus et l'histoire s'est complexifiée comme je l'aime. J'ai adoré tout le travail de l'autrice autour des liens entre Dragons, Immortels, Dieux et Déesses, artefacts et magie, c'était fascinant. Tout est plein d'ambivalence. Impossible pendant longtemps de savoir véritablement les intentions des uns et des autres, leur rôle dans tout ça. On a l'impression de suivre des personnages qui peuvent changer de visage à tout moment, donc à qui on ne peut jamais faire totalement confiance, en bien comme en mal. Un grand ennemi peut devenir un puissant allié, avant de se retourner contre nous, mais en même temps pour une bonne cause d'après ses dires. Dur d'y voir clair, mais c'est justement ce brouillard qui fascine.



Dans ce nouveau volet, où Kihrin ne fait longtemps que figure de spectateur avec des allures de Rand de la Roue du temps, j'ai appris à apprécier la kyrielle de nouveaux personnages qu'on met face à nous. Il y a l'évidente Janel, bien sûr, dont le courage à toute épreuve et les revendications féministes m'ont de suite parlé. J'ai eu l'impression d'y entendre la voix de l'autrice. D'ailleurs, celle-ci écrit de très beaux personnages féminins, aux destinées complexes, mais qui vont tenter de se relever du joug des hommes. Wyrga, la dompteuse du duc Kaen en fut un superbe exemple, tout comme la fascinante Senera dont on entend régulièrement la voix caustique. J'ai eu plus de mal avec le frère Qown à la voix plus timide et ampoulé, ce qui correspond bien à ses caractéristiques, mais freine l'adhésion au personnage, je trouve. Cependant, l'autrice réserve une belle surprise pour lui et cette mise en retrait est peut-être à expliquer ainsi.



Il fut dur pour moi de parler de ce tome sans spoiler, j'ai donc essayer de parler au mieux de ce qu'il m'a fait vivre sans trop en révéler, mais sachez que si vous êtes amateurs d'aventures, d'histoire qui va se révéler complexe, de surprises et de retournements, de combats et de magie, de tournois et de dragons, d'épées et autres artefacts, l'autrice vous gâte et parvient à rendre l'incohérent cohérent et donne le besoin furieux de se jeter sur la suite !



Un deuxième tome qui prend de court, mais un deuxième tome de haute volée, voilà mon sentiment en fin de lecture. J'ai adoré me laisser conduire dans cette aventure surprise qui n'est pas là où on l'attend. J'ai adoré changer de cadre et découvrir une autre histoire dans cet univers, avant de voir l'ensemble se nouer pour nous emmener encore plus loin. L'autrice est pleine de surprises. C'est une belle conteuse et une créatrice d'univers complexes tout sauf manichéens contrairement aux apparences. Ne vous laissez pas effrayer par la taille de ses volumes, chacun se lit avec passion et chacun sait surprendre et accrocher le lecteur que ce soit avec ses personnages et sa narration haute en couleur ou son aventure où elle ne lève jamais le pied, sauf pour appuyer sur l'accélérateur dans les derniers instants. Un vrai régal !
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Le choeur des dragons, tome 1 : Le fléau des ..

Ces dernières années, j'ai perdu l'habitude d'écrire des critiques. Les raisons en sont simples, l'appauvrissement dramatique de la littérature française et son obsession à se regarder le nombril. Cela m'épuise de voir chaque année les romans primés nous raconter des histoires sans intérêt en ressassant de manière toujours plus obscure, toujours plus répétitive, les mêmes sujets de "l'histoire de France". de manière générale, plus un roman s'avère populaire, moins il est réellement intéressant. La littérature du monde est truffée de perles, vieilles comme récentes. L'anthologie de nouvelles Japonaises contemporaines, publiée chez Gallimard en 1986. Les domaines hantés, de Truman Capote. La Geste des Princes-Démons, de Jack Vance. Les oeuvres de John Irving ou de James Clavell, Ken Follett avant l'heure mais totalement tombé dans l'oubli de l'édition française. Ou encore Earl Thompson, sorte de Zola Américain, l'ennui en moins. Bref, de plus en plus, il me semble devoir fouiller la poussière des bouquinistes et les recoins oubliés des librairies pour trouver des romans valant vraiment la peine d'être lus, relus, étudiés, médités et absorbés.



C'est ce qui m'a décidé à rédiger un petit mot concernant le Fléau des Rois, car la très grande fantasy ne devrait pas passer inaperçue. Quand des éditeurs se donnent la peine de proposer une oeuvre dense et complexe, ils méritent d'autres retours que celui de la paresse intellectuelle.



Le Fléau des Rois n'est pas une oeuvre facile, c'est un roman à trois voix qui demande de l'attention et de la passion. Pourquoi ? Et bien, on pourrait dire que c'est dû à la densité de l'univers mais ce ne serait pas vrai. le principe du récit in medias res est de plonger le lecteur au coeur de l'intrigue. Dès lors, il est impossible de s'attendre à tout comprendre directement. Les personnages sont nombreux, les implications politiques, magiques et économiques sont grandes et variées. Même la vérité est changeante, car bien sûr les personnages sont menteurs, dissimulateurs et ne font pas preuve de bienveillance. C'est tout cela qui rend ce récit extraordinaire ! Car rien ni personne n'a pensé à un lecteur en menant sa vie de voleur, de noble libidineux ou d'esclavagiste, ils pensent, ils agissent mais ils ne se soucient pas d'imaginer leur histoire couchée sur papier. L'aspect réellement unique de ce roman est là, il est vivant.



Jenn Lyons n'a pas cherché à faciliter la vie de son lecteur, elle le plonge dans un univers inconnu, régis par des codes, des us et coutumes uniques, empli d'une mythologie vaste et complexe. C'est là tout le plaisir, il s'agit d'une oeuvre intelligente, profonde, pleine de détours et de circonvolutions.



Si je devais tenter la comparaison, je commencerais par le Seigneur des Anneaux dont il est l'exact opposé structurel. le style Tolkien est aussi compliqué, voire parfois ennuyeux, que l'écriture de Jenn Lyons est directe et vive. En revanche, la structure du récit de Tolkien est tout à fait linéaire, il s'agit simplement d'un voyage allant d'un point A à un point B et dont l'intrigue se concentre sur la manière d'aller d'un point à l'autre. le Fléau des Rois propose tout le contraire, il nous présente le récit au point E avant de nous raconter les étapes A à D pour finir au point F. C'est ce qui le rend aussi surprenant, bien sûr. Lorsque le roman délivre une clé, la porte qui s'ouvre ne fait que mener à de nouvelles énigmes, un nouveau voyage. Comme l'ont dit d'autres critiques, c'est ainsi que le roman arrive au point B, ce qu'on pourrait considérer comme la révélation finale, au bout de 250 pages alors qu'il en fait 700. Tout simplement parce que les étapes tourbillonnent et s'enchaînent. Peut-être est-ce trop perturbant pour des lecteurs préférant un récit linéaire mais c'est ce qui fait la force de celui-ci et permet à l'auteure de nous attirer là où on ne s'attend pas à aller. Chaque révélation n'est pas seulement l'occasion de choquer mais d'apporter de nouvelles possibilités. "Luke, je suis ton père" ne pose jamais le dilemme morale de l'obscurité du héros. Tout le monde sait que Luke ne rejoindra pas son père du côté obscur, la révélation ne porte ainsi qu'un poids émotionnel. Ce n'est pas le cas dans le Fléau des Rois où les révélations ont un véritable impact sur les agissements et les choix des personnages, qu'il s'agisse de mentir ou manipuler pour obtenir ce qu'ils désirent, ou d'user de moyens plus respectables. Chaque personnage possède une identité et un raisonnement personnel.



En écrivant, je me rends compte que le meilleur qualificatif est labyrinthique. Un peu à l'image de Game of Thrones, bien que la magie soit finalement beaucoup plus présente chez Jenn Lyons.



Roman polyphonique unique, racontant l'histoire d'un même personnage mais à deux étapes différentes de sa vie, le Fléau des Rois crée une spirale qui entraîne le lecteur dans un univers aussi complexe qu'unique, rempli d'intrigue, de luxure, de magnétisme et de magie. Composée d'une galerie de personnages passionnants, d'une profondeur rarement égalée chez ses personnages secondaires, il s'agit d'une oeuvre dense et passionnante qui ravira toute personne curieuse et prête à faire travailler son esprit pour profiter d'une lecture épique et fascinante.
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Le Choeur des dragons, tome 3 : La Mémoire de..

Depuis ma découverte de la saga, celle-ci a le don pour me mettre le cerveau en ébullition et m’enjailler également grâce à la richesse du scénario de l’autrice et le jeu qu’elle fait sans cesse entre nous et ses personnages. Mais ce tome, il se pose là quand même niveau intrigue, action, relation, magie, worldbuilding et j’en ressors très très enthousiaste ! Je remercie donc mon compagnon d’aventure, Steven, qui m’a accompagnée lors de cette lecture et a supporté mes longues diatribes à chaque fois que je m’enthousiasmais et c’est arrivé souvent !



Pourquoi un tel enthousiasme ? C’est simple, c’est parce que l’autrice a su mettre dans ce tome tout ce qui avait déjà fait le sel séparément des deux précédents en nous offrant en plus un power-up incroyable de son univers en terme de complexité et richesse d’intrigues et de relations. C’est simple, tout y est, les pièces éparses trouvent enfin leur place et un tout nouveau puzzle se dessine comme nous l’avons remarqué avec Steven. Je ne vous cache pas que le début fut un peu rude au vu du nombre de personnages, de lieux, de figures, de créatures, de réincarnations et j’en passe. Je ne remercierai donc jamais assez le glossaire et les arbres « généalogiques » finaux. Je ne mentirai pas non plus en disant que j’ai tout aimé, j’ai eu un coup de mou en plein milieu alors que l’intrigue me semblait tourner un peu en rond, mais mon binôme de lecture ne l’a pas ressenti et l’autrice a à chaque fois réussi à retrouver le chemin pour proposer quelque chose de pertinent et entraînant, et ce même si l’intrigue principale du tome : préparer un certain rituel, mettait du temps à s’installer et à avancer.



Il faut dire que pendant toute ma lecture, j’ai eu de grosses vibes façon La Roue du Temps et celle-ci étant LA saga fantasy de mon adolescence, je fus donc totalement partiale. Avec ses Gemmeportes pour voyager, avec ses Dieux qui n’en sont pas vraiment, avec ce Vol Karrath emprisonné sur le point de se libérer, avec ses Huit Immortels et les nombreuses créatures qu’ils nous font croiser, j’ai eu l’impression de retrouver les Réprouvés de la Roue du Temps, ses Voies et Pierres portes, ses Aes Sedai manipulatrices et j’en passe. En plus, il y a aussi des schémas un peu similaires dans les relations amoureuses qui se tissent ou encore dans les manigances politiques et surtout dans la narration de l’autrice donnant la voix à plein de personnages et nous faisant voyager avec eux dans son univers, modelant les groupes au gré des besoins de l’histoire. Impossible de résister.



Et franchement au vu de l’univers proposé, je n’avais pas envie de résister et je crois que mon collègue non plus. Je suis archi fan de l’écriture inclusive de l’autrice qui propose des peuples permettant aux lecteurs de vrais questionnements sur la question du genre et de l’identité sexuelle, que ce soit avec les Morganes ou les Vanés. Et cet imaginaire sur les fluctuations de genres et de sexes m’a totalement parlé. J’ai adoré tout le côté ethnologique de son univers richement pensé qui vient agrémenter l’intrigue par touches pertinentes et originales. C’est également le cas côté bestiaire et magie où nous sommes particulièrement gâtés dans ce tome. C’est le retour en force des dragons mais aussi des démons, avec des explications pleines de saveurs sur chacun. Rien n’est jamais ce qu’il semble être dans cette saga et je me régale grâce à cela.



Mais ce sont peut-être encore plus les relations entre les personnages qui ont fait le sel de ce tome pour moi. J’ai d’abord adoré suivre les différentes groupes qui s’établissent dans les premiers chapitres avant de se retrouver, s’éclater à nouveaux et proposer de nouvelles dynamiques. On retrouve des personnages qu’on avait appréciés de découvrir dans chacun des tomes qui font groupe ici et font prendre sens à l’intrigue, la faisant passer à l’étape supérieure. Tout cela est rempli de manigances mais aussi de tiraillements personnels et émotionnels. On se retrouve avec une écriture romantique et romanesque des relations amoureuses qui m’a transcendée. Je suis devenue particulièrement fan de la relation complexe entretenue par les parents de Kihrin qui a permis de révéler chaque individualité à notre regard, en particulier sa mère ! Je sais que Steven l’a adorée lui aussi. J’ai également beaucoup aimé le triangle amoureux, mais c’est plus que cela, qui naît entre Kihrin, Teraeth et Janel, mêlant sentiments présents et sentiments de leurs précédentes incarnations, et semblant proposer une relation polygame réellement convaincante, bien pensée et construite intelligemment sans facilités pour séduire le lectorat.



Du coup, j’ai adoré suivre les nombreuses voix de ce tome, même si je dois avouer que certains m’ont plus intéressée que d’autres. Je n’arrivais ainsi jamais à me rappeler qui était Talea et ce qu’elle venait faire là. En revanche, j’ai adoré retrouver le jeu des narrateurs, cette fois Kihrin et Thurvishar avec nous. C’était comme avoir deux potes au coin du feu qui trient des papiers pour choisir quels textes nous communiquer, tout en échangeant entre eux dessus avec humour et sarcasme, surtout quand ça concerne l’intimité de Kihrin ou de ses parents. J’ai aussi beaucoup aimé retrouver un personnage comme Valathea (la harpe), ou encore le père de Thereal (Doc / Terindel) et Xalthorath dans sa relation ambiguë avec Janel. Même les antagonistes sont richement travaillés et tellement ambigus (n’est-ce pas Relos Var ? Mon chouchou
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Le choeur des dragons, tome 1 : Le fléau des ..

Merci à Babelio de m'avoir sélectionné pour ce titre lors du Masse Critique de mars. Je dois dire qu'à la réception de l'émail j'étais partagé. D'un coté, joie de recevoir un livre, que dis-je, un pavé, qui me faisait de l’œil depuis un moment, de l'autre, crainte de faire face à une version non corrigée, exercice inédit pour moi.

Autant je suis admirative de la qualité et de la masse de travail de recherche qu'a effectuée l'auteur pour créer un univers dense et cohérent où le moindre aspect, personnage, situation, mentalité et culture de cette société est décrit et documenté, autant je suis plus septique sur la qualité narrative de l'ensemble.

Je m'explique : il m'a été très difficile de rentrer dans l'histoire, la première partie alternant les récits et points de vue de Kihrin, jeune voleur dont la curiosité lui a valu ses ennuis actuels, et ceux de son geôlier Serre, démon métaphormage. Le manque de liaison entre les deux est vraiment un frein à la lecture et j'ai franchement dû m'accrocher pour lire la suite. On y découvre que Kihrin s'avère être le prince héritier d'une des maisons royales de Quur (récit de Serre) et comment notre héros, devenu esclave, s'échappe et rejoint un clan d'assassin (récit de Kihrin). Pour ajouter à la complexité de l'ouvrage mais surtout, surtout de la lecture, un troisième narrateur, extérieur, commente les deux récits.

Au départ tout concourt à faire de Chœur de dragons un monument de la Fantasy : intrigue, quête initiatique, vengeance, aventure épique le tout associé à une plume précise et affûtée, un monde si bien maîtrisé par Jenn Lyon qu'il en devient palpable. Mais la densité, l'accumulation de détails, de personnages, la juxtaposition des situation et certains raccourcis fait par l'auteur font que l'on s'y perd très vite. On s'y noie, même. Au final on a l'impression de se retrouver avec 2 récits, voir 3, que rien ne relie. C'est usant, épuisant…. La joie du départ est devenue corvée et c'est vraiment dommage. J'abandonne cet auteur
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Le choeur des dragons, tome 1 : Le fléau des ..

Ce qui est intéressant dans ce livre outre la richesse du monde proposé c'est la construction de la narration .

Il s'agit d'un compte rendu des évènements ayant conduit à la destruction de la capitale du royaume Quur ,écrit par un personnage dont on ne découvrira l'identité et le rôle qu'il a joué que bien plus tard , parsemant son récit de nombreuses notes qui ont une grande importance pour comprendre les évènements .

L'histoire est racontée alternativement par deux des principaux personnages :Kihrin et Serre , l'un raconte sa propre histoire et l'autre donne une vision extérieure des évènements .

Kihrin , enfermé dans une cellule gardé par la métamorphe Serre commence son récit par sa vente comme esclave .

Serre remonte plus tôt dans le passé et raconte l'enfance de Kihrin .

Voilà qui parait compliqué ,et bien oui c'est plutôt complexe et il faut s'accrocher pour ne pas se perdre en route ! l'auteur joue également avec le temps en créant un passage entre les vivants et les morts , crée une mythologie riche et variée sur laquelle se fonde son univers .

Une lecture assez longue et nécessitant de la concentration mais très appréciée .
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Le Choeur des dragons, tome 3 : La Mémoire de..

Après un premier volet des plus réussi et un second légèrement moins haletant, j’avais de grandes attentes concernant La Mémoire des Âmes. Cela était sans compter sur l’enthousiasme débordant de ma partenaire de lecture, Tachan, qui m’inonda de messages tous plus alléchants les uns que les autres et dont vous pouvez retrouvez l’avis. Je me suis donc lancé avec entrain dans cette nouvelle épopée qui se veut aussi épique que la première tout en se dévoilant bien plus singulière que jamais.



En effet et bien qu’enfin quelque peu familiarisé avec l’univers sombre et complexe de Jenn Lyons, cette dernière ouvre une fois de plus de nouvelles portes et laissent s’entremêler de nouvelles intrigues aux conflits géopolitiques captivants. Une nouvelle fois, je me suis laissé porter par son entraînante et vive plume qui n’a cessé de tremper son récit d’action et de révélation. Si ma coéquipière a pu ressentir quelques longueurs en cours de route, de mon côté ce fut nullement le cas et j’ai adoré et dévoré ce savoureux tourbillon de péripéties. Mieux encore et alors que j’avais quelques difficultés à deviner le dessin opéré par l’auteure, cette dernière commence enfin à tisser d’intimes liens entre chaque chapitre et chaque pièce de cet ambitieux et impressionnant puzzle commence doucement à s’imbriquer les unes aux autres pour former un ensemble des plus abouti et muri.

Pour autant et cela était sans compter sur la fâcheuse, que dis-je, la délicieuse tendance de Jenn Lyons à laisser son lecteur sur une fin lui permettant de relancer avec pertinence et audace cette partie d’échec que j’adore de plus en plus réaliser. Néanmoins, il serait mentir ne pas admettre que cette lecture demande encore un réel investissement de la part du lecteur tant l’univers regorge encore de secrets et autres noirceurs.



Un monde qui se veut d’ailleurs davantage et considérablement développer. Le bestiaire se veut aussi noir que séduisant et de nouvelles civilités et autres coutumes sont à nouveau dévoilées. J’ai pris grand plaisir à découvrir ce nouveau peuple venant dynamiser l’intrigue dont les enjeux et les conséquences se veulent bien floues et à l’image des protagonistes. En effet et bien que nombreux, j’apprécie l’effort réalisé autour de chacun d’eux de la part de Jenn Lyons. Cette dernière développe aussi bien leurs caractères que leurs origines et chacun gagne en relief et en profondeur. Kihrin reste cependant le protagoniste fédérateur de cette séduisante troupe de troubadour et j’ai été des plus sensible à son traitement. Être témoin de son accomplissement mais aussi de ses failles, celui-ci gagne en humanité ainsi qu’en maturité. Ainsi, je continue de m’attacher fortement à ce personnage mais aussi à ses étroites relations que sont Janel et Teraeth et a bien d’autres encore comme Grizzst qui m’a plus que régalé.

Cette impressionnante et complexe galerie de portrait permet également à l’auteure d’apporter de touchantes et singulières relations, dévoilant de saisissants moments propices aux sentiments humains et exacerbant fortement ce sentiment d’attache. Tout comme l’auteure laisse planer le doute sur les réelles attentions de chacun et fait don à chacun de leur libre arbitre et de leur propre prisme. Finalement et selon le point de vue dévoilé, chacun d’eux détient de véritables raisons quant aux différentes actions amorcées au cours de l’aventure et j’ai aimé les détester autant que les adorer.



Enfin, ce troisième volet se veut une excellente suite que j’ai adoré parcourir de bout en bout. Jenn Lyons développe à merveille son univers, sa mythologie ainsi que ses personnages et dévoile un nouveau chapitre aussi haletant que palpitant. Les enjeux restent de tailles et la dynamique de ce volet relance totalement la partie. C’est donc avec entrain et intérêt que je continuerai l’aventure en compagnie de Kihrin et sa bande de mercenaires.



Cette lecture a été réalisée à l’occasion du Pumpkin Autumn Challenge – 2023 : Menu Automne douceur de vivre – Catégorie La loi fondamentale de l’échange équivalent.
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Le choeur des dragons, tome 1 : Le fléau des ..

Après avoir entendu tout et son contraire sur Le choeur des dragons, j'ai fini par m'y plonger afin de tester cette saga qui avait de quoi intriguer, ne serait-ce que par la couverture blanche immaculée de son édition grand format, plutôt rare en imaginaire. Ça a clairement été une belle surprise et une très bonne lecture.



Le récit prend la forme de deux personnages, le héros Kihrin et la métamorphe Serre, qui racontent à tour de rôle l'histoire du premier pendant qu'ils patientent en prison. On alterne ainsi entre les points de vue, mais aussi les époques, puisque le récit de Kihrin est plus récent que celui de Serre, qui explore des périodes plus reculées de sa vie, et notamment sa jeunesse. Au début, il m'a fallu m'accrocher un peu, car le monde est riche est foisonnant avec un bon world-building, et on se retrouve un peu catapulté là dedans séance tenante sans trop de choses auxquelles se raccrocher. De plus, passer à chaque chapitre d'un point de vue à l'autre demande aussi de rester concentré. Mais après quelques chapitres, la recette a fini par prendre et je me suis laissée emporter.



L'univers construit est à la fois dense, riche, cohérent, original et l'histoire ne manque pas de rebondissements. De mystères non plus, et tout est loin d'être résolu à la fin de ce premier roman. Le lecteur n'est pas non plus épargné par les événements, car les personnages sont loin d'être ménagés, et cela maltraite plus d'une fois nos sentiments. D'ailleurs, on s'attache plutôt vite à eux, même si bien souvent ils gardent une part de mystère qui sera ou non éclairci, souvent en partie, à mesure que les pages défilent.



La fin du roman, quant à elle, est plutôt douce-amère, puisque les événements se finissent sur une note qui est loin d'être joyeuse, contrairement à ce qu'on aurait pu penser au premier abord en parvenant à la résolution de l'intrigue. Tout cela laisse augurer du très bon pour les tomes suivants, d'autant que la structure narrative est redevenue plus classique avec la fin des flashbacks qui constituent l'essentiel de ce beau pavé. En bref, une belle découverte !
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Le choeur des dragons, tome 2 : Le nom de t..

Après une première lecture commune des plus mûrie et aboutie, Tachan et moi avons décidé de retrouver l’univers et son auteure pour la découverte de la suite des aventures de Kihrin, notre protagoniste des plus intéressant et nuancé qui soit. L’avidité avec laquelle ma chère accompagnatrice a dévoré celui-ci démontre tout l’intérêt de ce nouveau chapitre malgré quelques longueurs venues quelque peu ternir mon rythme de lecture. Pour le reste, Le Nom de toutes Choses reste dans la même veine que son prédécesseur et permet à Jenn Lyons d’approfondir son monde, ses mécaniques, ainsi que sa mythologie tout en dévoilant de nouvelles cordes à sa plume.



En effet, ce second volet m’a semblé bien moins porté sur l’action et bien plus stratégique que le précédent. Cette dernière dévoile un merveilleux tome de transition qui lui offre la possibilité de solidifier son socle et d’amorcer une grave et sombre tournure à son intrigue. Une intrigue qui reprend d’ailleurs les mêmes schémas de constructions en nous contant, une nouvelle fois, trois récit en un seul et même tome. Ainsi, bien que l’aventure dédiée à Kihrin reste le point d’encrage pour le lecteur, ce sont les épopées de Janel et Quown qui nous sont cette fois-ci dévoilées. Notre héros reste l’élément central qui relie chacun d’eux et j’ai adoré découvrir les récits les concernant et plus particulièrement celui de ce dernier. Une nouvelle fois, je me suis laissé porter par la narration toujours aussi aboutie sans savoir où j’allais être mené et je dois dire que ce lâcher prise offre de belles et étonnantes surprises. Il faut dire que les dernières parties composant ce volet offrent de surprenantes péripéties et il est clair que Le Chœur des Dragons est si dense et pêchu que ce denier détient encore bien des secrets dissimulés qu’il me tarde de découvrir.



Mieux encore que ses éléments cachés, il est indéniable que l’aspect mythologique de cette épopée reste le plus séducteur. Jenn Lyons ne fait nullement les choses à moitié et met en branle un impressionnant monde au coutumes et mœurs bien spécifiques. Nous découvrons d’ailleurs une toutes nouvelle contrée ainsi que sa population érigée selon ses propres codes que j’ai pris énormément de plaisir à découvrir et surtout de me familiariser avec ces dernières. D’autant plus que l’auteure offre une approche des plus moderne quant à ses portraits en évoquant quelques sujets d’actualités tels que la différence entre sexe et genre. Aussi étonnant puisse paraître ce choix, j’ai apprécié les diverses et variées représentations esquissées. Autre son aspect sociologique, j’ai une nouvelle fois été séduit par ses aspects politiques et mythologiques. C’est simple et qu’il s’agisse de magie, de dragons ou d’autres créatures fantastiques, Jenn Lyons donne vie à un monde des plus animé et organisé qui soit. Chaque élément apporté offre une dimension des plus saluable et confère une aura des plus réaliste à ce solide et séduisant ensemble. Le tout doublé d’un récit de guerre drastiquement orchestré et dynamisé que j’ai apprécié parcourir malgré ses quelques faiblesses.



Ainsi et une nouvelle fois, le scénario tissé se dévoile d’une complexité fort redoutable et pourtant la romancière tient fermement la main de son lecteur pour ne pas qu’il se retrouve totalement perdu. Malgré ses nombreuses zones d’ombres en début d’ouvrage et comme précédemment, ce second volet se dévoile de chapitre en chapitre qui finissent par imbriquer à merveille les différentes épopées narrées. Mieux encore et malgré ses quelques lenteurs narratives, le rendu se veut dynamique et rythmé grâce à ses nombreux mais cours chapitres. Il ne m’aura pas fallu longtemps, certes plus que Tachan, pour arriver à bout de ce second tome et je suis ravi de savoir que la suite rejoindra prochainement mes étagères. D’autant plus et qu’à coup sûr, une nouvelle lecture commune m’attend.



Ainsi et bien qu’identique dans sa construction, ce nouveau tome permet à Jenn Lyons d’amorcer une nouvelle direction à son œuvre qui s’annonce des plus sombre et dangereuse. Quand bien même quelques longueurs, le rendu reste toujours aussi magistral et merveilleux à découvrir, d’autant plus que de nouveaux enjeux sont dévoilés cette fois-ci. Bien que transitoire, je suis ravi d’avoir retrouvé et redécouvert l’univers déjà solidement bâti à travers de nouvelles contrées et autres lieux, regorgeants de dangers et autres prophéties.
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Le Choeur des dragons, tome 4 : La Maison d..

Longtemps sur la brèche, la narration de Jenn Lyon a souvent été un numéro d’équilibriste dans les précédents tomes mais j’avais réussi à vaincre son tangage et à me passionner pour les aventures sortant de son esprit tordu. Cette fois je suis tombée et je me suis noyée, peinant à remonter à la surface de cette intrigue inutilement longue et alambiquée.



A un tome de la fin, l’autrice nous invente encore un nouveau système narratif. Là où cela avait pris pour Steven et moi les première fois – car oui, je reprends le chemin de l’Empire des Quur en sa si bonne compagnie ! -, nous avons eu plus de mal aujourd’hui. Avec Senera et parfois Thurvishar en narrateur, l’autrice nous propose un huis clos étrange et stressant, où les âmes de notre groupe de héros sont enfermées dans un Phare psychologique, celui de Shadrag Gor (oh, on dirait le Shadar Logoth de La roue du temps !), tandis que Kihrin livre un duel fort étrange face à Vol Karath qu’il a rejoint en se suicidant. C’est donc une aventure très spirituelle qui nous est proposée cette fois.



J’ai eu beaucoup beaucoup de mal à re-rentrer dans l’histoire, comme je n’ai cessé de le lire à mon compagnon de lecture. L’éditeur avait pourtant fait l’effort de nous offrir résumé et cartes, mais le glossaire n’étant pas exhaustif, je me suis souvent perdue à essayer de me rappeler qui était qui. Et comme le principe était de plonger dans les souvenirs de chacun pour peu à peu fabriquer le tableau général du présent où on se trouvait, pas simple de s’y retrouver. Je me suis dit au début qu’il me suffirait de me laisser porter pour comprendre, ce ne fut malheureusement pas le cas et j’ai surtout subi cette lecture.



Pour autant, j’ai trouvé le concept original. Plonger dans les souvenirs de chacun avant ou après le grand événement bouleversant tout leur univers était intéressant. On n’a appris plein de vilains secrets sur chacun, parfois on a même plongé dans leur généalogie. L’autrice a surtout montré leur double facette et insisté sur l’absence de manichéisme de l’oeuvre, personne n’étant tout blanc. J’ai aimé le cadre de ces découvertes, au sein de ce phare dont l’ambiance me rappelait l’hôtel de Shining. Les échanges des deux observateurs duellistes Kihrin – Vol Karath valaient leur pesant d’or. C’est juste dommage que cette partie ait duré aussi longtemps et qu’elle ait été aussi dépourvue d’action.



Ce souci de rythme irrigue vraiment le tome. Il donne l’impression que l’autrice a créée ici un épisode filer en attendant le grand final, lui permettant certes de développer les personnages secondaires et les romances, mais un peu à marche forcée et avec beaucoup de longueurs. En fan de romances, j’ai été attendrie par celle du trouple : Kihrin – Teraeth – Janel, et j’ai apprécié de découvrir celle de Galen et Qown, ce qui m’a permis d’enfin apprécier ce dernier, grâce à une relation complexe mais sincère. C’est d’ailleurs à partir de leur développement que le récit a repris vie pour moi et que de l’action, des quêtes, des interactions sont apparues et ont dynamisé ma lecture, même si de nouvelles longueurs sont apparues.



Il faut dire que le worldbuilding fait énormément de surplace ici. En dehors de la recherche de quelques artefacts, de la révélation des identités secrètes de quelques uns, on n’avance pas vraiment avant les 100 dernières pages et sur les plus de 950 que le volume compte, ça fait mal. C’est bien pour ça que je dis que c’est un tome de remplissage et j’en suis la première désolée. C’est vraiment dommage car l’ambiance à huis clos que j’ai soulignée plus haut avait du potentiel. C’est une bonne idée de développer les personnages secondaires et les relations. Et surtout, le final dépote et relance à nouveau l’histoire de par ses révélations et chamboulements bien vus. Mais l’autrice ne se repose-t-elle pas un peu trop sur ces finals étourdissants justement ?



Tome douloureux à lire qui aurait pu être celui de la rupture, il est celui où le numéro d’équilibriste narratif de l’autrice fut le plus bancal. Je le regrette car c’est vraiment une lecture que j’attendais avec mon ami Steven depuis l’excellentissime tome 3 et en vu du final. Je ressors partagée. C’était bien trop long pour ce que cela avait à raconter et en même temps je suis fascinée par les jeux de dupes que l’autrice fait et défait pour mieux nous surprendre. J’aime ses personnages hauts en couleur et sa redéfinition des « méchants » tellement riche. J’attends donc avec une réelle impatience ce final qui pourrait être explosif et finement psychologique si elle parvient à tenir ses promesses. Affaire à suivre, il n’y a pas de date à l’heure qu’il est pour sa sortie en poche T.T
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Le choeur des dragons, tome 1 : Le fléau des ..

Rappel préliminaire pour ceux qui n'auraient pas suivi : J'ADORE LES DRAGONS !!!



Donc évidemment, je ne pouvais pas passer à côté d'une saga qui s'appelle Le Chœur des dragons, et qui en plus a des dragons sur sa couverture. Je vais aller droit au but : je ne suis pas déçue, ce premier tome était une dinguerie et j'en tremble encore (traduction : c'est un coup de cœur).



D'abord, j'ai vraiment bien aimé l'écriture de l'autrice, et surtout le système de double narration (un chapitre sur deux est à la 1ere personne, l'autre à la 3e). Ces chapitres sont centrés sur le même personnage, mais à des moments différents, qui peu à peu se rejoignent (je vous dis pas le suspense).



Un autre élément qui m'a fort marquée, ce sont les dialogues. Je trouve qu'ils étaient vraiment très bien exécutés, parfois avec des répliques qui s'enchainent "du tac au tac" et parfois plus longs.



Moi qui ne suis pas du genre à mettre des post-it dans mes livres, ici j'ai relevé pas mal d'extraits (c'est dire !). Ce récit, bien qu'étant très rythmé, est aussi parfois très réflexif, sans pour autant faire preuve de lourdeur.



Je ne vais vous mentir, j'ai un peu paniqué en voyant le nombre de pages (900, en poche), mais au final j'ai été rapidement happée par l'histoire, avec un univers solide et complexe comme je les aime (personnages, système de magie, intrigues familiales et politiques, croyances, etc). En moyenne, j'ai englouti 100 pages à chaque session de lecture.



Ah, j'oubliais : je suis évidemment tombée amoureuse du personnage principal (Kihrin, je t'aime). Bon, il est plus jeune que moi mais faites semblant de rien *wink wink*



Je conclurai en disant que, par Taja, je suis heureuse d'avoir le tome 2 déjà dans ma PAL !
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Le choeur des dragons, tome 1 : Le fléau des ..

En tant que fanatique de la mythologie draconique, je ne pouvais rester insensible au titre de cette série et encore moins à sa sobre et pourtant si merveilleuse couverture quant à son format poche. De plus, son alléchant résumé a plus que participé à l’intérêt de cette lecture que nous avons, Tachan et moi, décidé de réaliser ensemble et dont nos impressions semblent plus qu’en adéquation. Ainsi et bien qu’il y est du très très bon, ce dense périple comporte aussi quelques manques, apportant parfois une impression de trop plein de mon côté.



En effet et comportant pas moins de 900 pages, il est indéniable que Jenn Lyons dévoile une épopée ambitieuse et audacieuse. Cette dernière ouvre les portes d’un univers au socle conséquent et solide, porté par une mythologie travaillée et érigée avec soin et minutie. Les finitions de ce monde sont si finement bâties que le résultat est d’une maîtrise qui frôle la perfection et dont, je suis certain, bien des éléments attendent encore sagement le lecteur dans les chapitres suivants. C’est pourquoi, j’ai tout simplement été séduit et emporté dans ce dangereux et sombre monde, dans lequel une certaine hiérarchie est dévoilé et adroitement établie et dans lequel magie et créatures mystiques font bon ménage. Ce délicieux sens du détail permet à l’auteure de ne pas s’encombrer outre mesure de descriptions pour mettre en branle son impressionnant et pertinent cadre géopolitique.

D’autant plus que, s’il est assez ordinairement construit, ce dernier est singulièrement révélé aux lecteurs. En effet, c’est à travers deux voies bien distinctes qu’est basé ce premier volet. Mieux qu’un roman chorale, ce tandem de points de vue permet une approche étonnante et des plus dynamique. Si le point de vue de Kihrin met en avant des éléments récents du territoire déssiné, celui de Serre permet une vision bien plus antérieure aux éléments précédemment dévoilés. Cet enchevêtrement demande concentration et rigueur mais offre également une alléchante et globale représentation du drastique univers mis en mouvement par Jenn Lyons. Mieux encore que ce tandem narratif, j’ai adoré retrouver les nombreuses notes de bas de page, me rappelant indéniablement Jay Kristoff et sa série coup de cœur, Nevernight. Ces dernière permettent une construction et un développement encore plus poussés et donnent un véritable relief au chant opéré. Ainsi, il est nécessaire d’accepter être lâcher sans filet en plein périple afin de comprendre ou l’auteure souhaite transporter son lectorat. Un abandon rendu possible par la fluidité que démontre le style de cette dernière, doublé d’une maturité et d’une finesse des plus admirable et louable. Appréciant les fantasy mûres et matures, j’ai été plus que servi par cette première incursion.



Une amorce réussie également grâce aux personnages dévoilés et développés tout le long de ce mastodonte. J’ai adoré les rencontrer mais surtout et bien davantage les voir évoluer au gré des nombreuses péripéties venues se dresser sur le chemin. Bien des dangers rôdent et des décisions devront être prises, permettant à chaque protagoniste de se révéler d’une profondeur saisissante, dont les apparences sont bien souvent trompeuses et ce, en particulier en ce qui concerne Kirhin, l’antihéros dans sa splendeur. Ainsi, j’ai été sensible aux nombreuses facettes que comporte chacun, offrant de séduisantes nuances, bien loin des archétypes manichéens souvent rencontrés dans ce genre littéraire. Bien que certains se révèlent plus mauvais que d’autres, chacun se révèle à la fois séduisants par moments et antipathiques à d’autres. Pour autant, l’attachement envers cette conséquente galerie de portraits se fait sur le long terme quand bien même j’ai de suite été séduit par la houleuse et détonante relation entre la geôlière, Serre et son prisonnier, Kihrin. Je me suis tout simplement régalé de leurs nombreuses interactions et autres joutes verbales, donnant parfaitement le rythme. Tout comme j’ai apprécié me laisser surprendre par la funeste destinée de certains des personnages rencontrés. Jenn Lyons ose et n’hésite pas à malmener ses créations pour le bien de son intrigue.



Néanmoins et malgré tous ses nombreux atouts, je peux comprendre que certains lecteurs ne soient parvenus à être amplement satisfait de leur découverte. En effet, Jenn Lyons démontre une ambition démesurée qui pourrait tomber dans l’excès ou la surenchère. J’avoue que de mon côté, un excédent de chapitre m’aurait sans doute semblé frôler l’indigestion et je suis ravi d’être arrivé au point final de cette magistrale épopée à la finalité peut-être légèrement plus précipitée et maladroite que l’aventure défilée mais qui maintient tout de même mon intérêt pour cette série que nous comptons bien continuer, Tachan et moi dès le mois prochain.



Finalement et aussi ambitieux qu’envoûtant, ce premier volet est un véritable mastodonte. Jenn Lyons fait preuve d’une véritable maîtrise et dévoile un univers minutieusement et mûrement construit, à la mythologie travaillée et porté par un protagoniste des plus abouti que j’ai eu la chance de découvrir à travers un singulier schéma narratif. Les voies se lèvent, se superposent et finissent par s’entremêler en offrant un délicieux écho dont j’ai apprécié la résonance.
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Le choeur des dragons, tome 1 : Le fléau des ..

Depuis quelque temps ce livre me faisait de l'œil mais pas au point de l'acheter en grand format. Puis Bragelonne à décidé de le sortir en format poche plusieurs années après sa sortie et je me suis décidé a le lire. En voyant les 900 pages j'ai eu assez peur, peur de me lasser et de l'abandonner mais ça n'a pas du tout été le cas.



Tout d'abord on est plongé directement dans le livre et son univers, ce qui peut être désagréable pour certains ou agréable pour d'autre. J'ai été entre les deux et j'ai mit du temps à vraiment apprécier ce livre. Plus je le lisais, moins je voyais le temps passer.



Concernant l'univers, on a l'impression d'avoir quelque chose de novateur avec les différentes races et origines, avec le système d'empereur et de maisons et avec les dieux. Mais finalement au plus on avance, au plus on se retrouve dans une fantasy comme on en trouve beaucoup avec un système de magie simple et une prophétie.



Pour les personnages c'est autre chose. La plupart des personnages sont gris, ils sont nuancés et c'est agréable sauf Kihrin, qui lui est gris tout au long du roman sauf à la fin où il devient l'archétype du héro de fantasy qui veut sauver tout le monde. Parmi tout les personnages que l'on va retrouver, mes préférés sont sans hésiter Therin et Thurvishar (Therin est le plus nuancé de tout les personnages de ce livre).



Pour l'histoire je suis assez mitigé, elle n'est pas mal mais assez basique. Un héro qui doit sauver des gens. Comme dans la plupart des romans de fantasy. Mais ce qui m'a plus c'est comment celle-ci était tournée, puisque pendant les 3/4 du livre on nous présente Kihrin, on voit tout ce qu'il a vécu et qui font ce qu'il est lorsqu'il raconte son histoire a son geôlier et c'est une sensation plus qu'agréable de vraiment connaitre son héro. Mais ce qui ne m'a pas plus c'est les facilitées scénaristiques utilisées à la fin du livre et ça m'a laissé comme un gout amère et c'est pour ça que ce livre n'est pas un 5/5.



En conclusion, c'est un très bon livre (mais pas excellent à cause des facilités) et c'est pour l'instant ma meilleure lecture de l'année et il est facilement dans mon top 5. J'ai hâte de lire la suite (à cause aussi du résumé du tome 2), qui je l'espére sera tout aussi bonne et qui ne souffrira pas du défaut du premier.
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Le Choeur des dragons, tome 3 : La Mémoire de..

The Memory of Souls, troisième tome de A Chorus of Dragons, de Jenn Lyons. J’avais adoré les deux premiers tomes, on retrouve ici les personnages qui continuent à évoluer dans cet univers épique. J’avoue que j’ai été un peu moins emballé par ce troisième tome. On reste sur une lecture très très agréable, l’écriture est vraiment fluide, avec un mélange de palpitant et d’humour, mais j’ai trouvé l’intrigue un peu plus brouillée sur ce tome, les objectifs des personnages peu clairs et pas toujours en phase avec les enjeux globaux, et beaucoup de péripéties intermédiaires qui, bien que très agréable à lire, paraissent au final un peu vaines une fois le livre regardé dans son entièreté. Ce qui ne fera pas sortir cette série de sa place de « meilleure série que j’aie lue depuis fort longtemps », et qui ne m’empêchera pas de me jeter sur le tome 4 incessamment sous peu 😀
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