Vous souvenez-vous avoir déjà eu les larmes qui coulaient face à la beauté d'un paysage ? Vous savez ce frisson qui survient de manière incontrôlable quand l'émotion vous submerge ?
Asseyez-vous confortablement. Lancez la vidéo ci-dessous. Fermez les yeux, je vous emmène… Calmez votre respiration et laissez votre imagination et vos souvenirs prendre le dessus.(Bien sûr vous pouvez ignorer la pub du début 😉)
https://www.youtube.com/watch?v=-yN6MR4XraY
♫Emannahyo Yo, Yo, Yo. Emannahyo Yo, Yo, Yo,
[...] je sais que ça fait, des centaines d'années,
Et je ressens votre espoir, et je sais que c'est mauvais,
Ce que vous ressentez, vous avez été enchaînés et brisés et brûlés,
Ce merveilleux peuple,
Ces vieilles âmes sages ont été broyées pendant trop longtemps
Par cet homme veule, cet homme avide, cet homme sans coeur, le tricheur,
Cet ouvrier du gouvernement prenant le sang et la terre,
Prenant le sang et la terre, et ils le peuvent toujours
Mais vous rêvez, que votre esprit guerrier perdure, et ici c'est Tellement, tellement tellement fort sur la terre, dans les arbres et dans les rochers, dans l'eau dans le sang et dans l'air que nous respirons. Soldat en avant.
Soldat en avant, mes bons compatriotes, continuez à vous battre pour vos enfants à présent,
Continuez à vous battre pour votre nom
Doucement vous disparaissez, doucement!
Doucement vous disparaissez, doucement vous disparaissez
On y passe du temps et nous nous demandons pourquoi, on fait ce qu'on peut, nous rions et nous pleurons
Et nous dormons dans ta poussière, parce que nous avons vu tout ça avant...♫
-Spirit Bird (extrait traduction) - Xavier Rudd - 2012 -
11 000 000 d'AmérIndiens début 16e, estimation
Plus que 250 000 début XXe .... Consternation
Refoulés aux frontières du mensonge
Des nations qui crèvent, vous rongent
Tués par des rêves chimériques
Crâne de coyotte magique
pour un Discours Anthologique
Voire en trop peaux logique
Anti rides, je vis âge PAL
mon humble critique Antalgique
Ce livre nous raconte L Histoire
Vous aurez peine à croire
Cerise sur le gâteau
Edward Curtis ses albums photos
à visionner entre tous les mots ...
Légendes d'automne
Emportées par le vent
So dad Jim Harrison
pas mort, simplement Absent...
J'suis le reflet de n'importe quoi
Même le miroir se moque de moi
J'ai contemplé l'horizon
Et j'ai compté les bisons
Plus je bois
Plus je crois,
Qu'on est tout seul avec soi,
Vendre leur monde, mon chemin d'croix
Tu nieras celui que tu n'aimes pas
Et la foule marche dans les mêmes pas
Plus je bois
Plus j'te vois
Elle avait l'air indienne insoumise et païenne,
Elle cherchait dans le ciel une réponse essentielle
Plus je bois
plus j'me noie
le jour s'est enfui
dehors il fait nuit
si je me reveille dans le noir
comment vais-je savoir
avec certitude, que je suis toujours vivant ?
ma colonne vertébrale devient serpent
corps sculpté et esprit d'esthète
corbeau perché sur la tête
Les corbeaux sifflent sur les plaines
mais la vie continue quand même
plus je bois
plus je renvoie
Péter plus haut que son cul
le nez dans son caca
ils parlent comme ça
dans le Nébraska
plus j'y crois, plus je le vois
J'espère être davantage que ce que je fais et perçois
Effet Peyolt ou effet mère
Vivre chaque instant
une âme de Coyotte
Larguer un amant mort
pour retrouver son enfant vivant
"mon monde vacille en proie
à une ébriété naturelle", Montaigne, je crois....
J'aime la compagnie de ceux qui s'tolèrent
À bas les pistolets, vive l'épistolaire....
le nom n'est qu'un artifice patrilinéaire
harmonie fugace de motifs fragmentaires
et si mon père avait refusé d'etre père !?
Trouver enfin l'occasion de me taire ......
Mes pensées tourbillonnent
Se noient dans la lumière
Ça y est c'est l'automne....
indien vaut mieux que deux
Avoir Eté , ou Présent déjà passé
advienne que pourra !
Hippipique Hourra
On ira ,
quand tu voudras !
où tu voudras !?
Encore une fois admirer la diversité des facettes de la personnalité, et du panorama .
Merci Mr HARRISON pour tout ça
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Un roman, une épopée, un récit, un documentaire.... ce livre répond à toutes ces appellations
Il s’agit du centre de l’Amerique, la partie qui appartenait aux Indiens.
Il s’agit d’une lignée d’hommes et de femmes courageux, libres, volontaires qui ont vécu auprès d’eux
et les ont soutenus.
Il s’agit de nature et de contrées sauvages et isolées.
On parle d’émotions fiévreuses, de philosophie, de religion, de culture, d’amour et de liberté.
On parle bien sûr d’une femme hors du commun, digne héritière de cette lignée.
Jim Harrison a dû réunir une importante documentation mais c’est l’écriture d’un très grand écrivain
qui rend cette lecture passionnante . Inutile d’essayer de le lire d’une traite, on retombe facilement sur ses pieds malgré les 1000 vies, les 1000 lieux que l’on rencontre.
DALVA est un très grand livre.
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A ce qu'il parait, un bon écrivain n'est jamais un bon lecteur de son propre livre, car à la lecture de la première phrase il a envie de le réécrire...
Jim Harrison à la fin de sa vie, ne considérait pas "Dalva" comme un chef d'oeuvre...
Il y voyait des "imperfections", mais le Big Jim aimait Dalva... cette femme si forte...
Et puis, on est de centaines de milliers à aimer "Dalva"...alors pourquoi changer un iota ?
Jim Harrison a du écrire ce livre avec une plume de chef sioux, trempée dans du sang mêle de larmes...
Beauté et mélancolie s'unissent en douceur, comme une nuit d'été..
Mais la blessure saigne et lance ses dards douloureux à nos gerçures jamais cicatrisées dans un hiver glacial..
Dommage, à mon simple avis, que la deuxième partie du livre, celle consacrée à Michael, soit inférieure aux deux autres parties (Dalva et son aïeul)...
Michael est obsédé par l'alcool, la bouffe et le cul (féminin)....
Est-ce un ersatz de Harrison ?..
N'est-ce pas Flaubert qui disait que : "L'auteur dans son oeuvre doit être comme Dieu dans l'univers, présent partout et visible nulle part. " ?
Jim Harrison est éternel.
Souhaitons-le.
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" J'ai beau avoir quarante-cinq ans, j'abrite en moi une jeune fille en larmes. Je demeure entre les bras d'hommes morts - d'abord Père, ensuite Duane. J'aurais aussi bien fait de mettre le feu à cette putain de maison. "
Quelle lecture atypique !
Roman écrit par un homme blanc très porté sur l'alcool, la nourriture et les femmes (des motifs très présents dans la narration sans qu'on y voit d'autre utilité que le lien avec la vie du romancier) qui met en scène une métis amérindienne. Le tout donne un mélange très étonnant car on sent que Jim Harrison était un homme très cultivé et ressentait beaucoup d'empathie pour le sort des Amérindiens, et qu'il est foncièrement à ces terres qui étaient autrefois les leurs.
Inutile sans doute de présenter l'héroïne éponyme, Dalva, qui a fait la renommée de Jim Harrison , le plaçant parmi les grands écrivains américains du 20ème siècle. Cette quadragénaire qui panse ses plaies en tentant tant bien que mal de panser celles des autres dans son métier d'assistante sociale décide un jour de partir à la recherche du fils qu'elle a eu 29 ans plus tôt et qu'elle a été forcée d'abandonner.
Cette "crise de la quarantaine" est l'occasion d'une exploration de son passé, de celui de sens ancêtres et du Nebraska.
J'ai beaucoup aimé ce personnage et la première partie du roman, la deuxième, beaucoup moins, celle-ci a d'ailleurs failli avoir raison de moi tant je trouvais les réflexions lubriques du personnages inintéressantes et sans lien avec l'histoire. Rétrospectivement, je dois avouer qu'en dehors des passages du journal du grand-père je n'en vois toujours pas l'intérêt. Heureusement, les 100 dernières pages (dans la troisième partie) rachètent cette impression négative d'ennui et de dispersion. Et je ne peux que me dire que ce roman a quelque chose de génial, même si à force de me perdre dans les aspects "chroniques de voyages et considérations masculines complaisantes", je ne peux m'empêcher de me dire que quelques chose m'a échappé.
Ce roman évoque aussi bien l'aliénation de soi-même, le déracinement, le cheminement de la vie , la manière dont nous évoluons et l'histoire familiale avec les histoires qui se répètent d'une génération à une autre. Je pense qu'il m'aurait fallu ses clés avant d'aborder cette lecture que je suis tout de même contente d'avoir mener à bien. Elle m'a donné envie de relire Jim Harrison et aussi d'autres auteurs amérindiens que j'affectionne beaucoup comme Louise Erdrich, Sherman Alexie, Scott Momaday, etc.
Une lecture plus déroutante, fouillée et exigeante que je le croyais !
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Avec Jim, le lecteur peut être sûr d'être bien servi !
Tout d'abord, « littéralement » dirai-je, par de délicieuses saveurs et d'alléchantes arômes culinaires omniprésentes, que ce soit celles des bonnes recettes du cru (dont par exemple celle du faisan qui, ayant heurté en vol la voiture de Naomi alors qu'elle rentrait à la maison, sera déplumé, puis mijoté avec art et doré lentement au four, pour être enfin dégusté accompagné d'un flan de poireaux), ou bien celles de la plus prestigieuse gastronomie internationale (et surtout française, certainement pour Jim la plus raffinée entre toutes).
Pareil pour les alcools : des plus grands crus du bordelais ou un armagnac d'un âge vénérable, en passant par la vodka, la bière et les cocktails jusqu'à, pourquoi pas, à défaut de mieux, une bonne cuite à la gnôle ou au whisky trafiqués du coin... !
Et puis, il y a bien-sûr le sexe : des biroutes toujours plus ou moins prêtes à se mettre au garde à vous, des femmes qui assument assez ouvertement leur sexualité et leur envie de séduire, et qui sont souvent très peu disposées à tolérer la soumission ou la fidélité à tout prix à un homme..
Car Jim est un grand hédoniste et ne nous le cache pas !
Il ne se cache pas non plus, il me semble, derrière ses personnages !
Si ceux-ci sont aussi fascinants c'est justement parce qu'ils sont empreints d'humanité (dans les deux sens du mot, pour le meilleur et pour le pire.. !).Ils sont souvent farcis de contradictions, rarement tout à fait « bons » ou complètement « mauvais » : d'un côté, ils jurent et sont capables d'être à la limite de la vulgarité, -sans néanmoins véritablement en franchir la ligne-, ils veulent régulièrement , comme tout le monde, « faire le malin » ou se trouvent « plus malins » que les autres, sont ridicules parfois, savent dissimuler et mentir pour garder les apparences et quelquefois essaient sciemment de tirer avantage des autres et des situations ; d'un autre côté, ils peuvent tout aussi bien faire preuve d'autocritique et d'autodérision, de détachement matériel et de générosité, ils savent pardonner et , au fond d'eux-mêmes, semblent cultiver secrètement l'espoir de mieux faire et de mieux être.
En lisant Dalva, j'ai eu encore une fois le sentiment que les personnages, ici autant Michael que Dalva, constituaient des sortes d'hétéronymes, des doubles littéraires de Jim Harrison, lui permettant, pourquoi pas, de s'expérimenter vivre d'autres vies, savourer d'autres mets, boire encore davantage et faire l'amour encore plus librement !
Si le personnage de Michael se révèle sans ambages et en grande partie une projection de l'auteur lui-même (ils ont le même âge, traversent les mêmes contraintes à devoir prouver leurs capacités littéraires, vivent à peu près les mêmes difficultés matérielles, boivent tous les deux comme des trous...), celui de Dalva, personnage de femme unique et inoubliable, incarnant à merveille l'image d'une liberté sauvage et souveraine d'être au monde, sans jamais jouer à se faire semblant ou à s'autodétruire, emplie d'un élan vital persistant malgré tous les mauvais coups du sort subis par le passé, ne serait-elle aussi en fin de compte, la « part féminine » de Jim, sa meilleure part, son moi idéal qu'il aimerait pouvoir déployer dans le monde ?
Nous aussi lecteurs, comme le personnage de Michael-Jim, nous réalisons peut-être - et tel que le dit Michael de lui-même, que parfois la vie nous semble se réduire en réalité à « ce merdier dont j'essaie de m'extirper depuis des années » -, nous aussi sommes alors « littérairement» subjugués par autant de force vitale, et nous avons probablement au fond envie de lui ressembler. Nous voyons à différents passages du livre – morceaux littéraires par ailleurs d'une beauté à couper le souffle ! -, Dalva partir seule dans des décors qui illustrent merveilleusement cette liberté et cette puissance de vie, les exaltent à merveille. Ce sont des purs moments de réconciliation avec elle-même qui l'aident à sublimer sa rage, sa révolte, sa douleur, à renouer avec ce qui constitue le noyau profond de son être, son histoire passée et l'héritage laissé par ses ancêtres. On aimerait, une fois notre lecture terminée, pouvoir ne plus jamais oublier ces escapades solitaires dans la nature, auprès de torrents isolés ou au bord d'arides déserts de pierres.
Le personnage de Dalva a suscité en moi une empathie que j'ai rarement éprouvée en lisant une oeuvre de fiction. On a très envie de cette image de femme, on a également envie de faire comme elle, envie de nous échapper nous aussi vers d'autres territoires intimes, éloignés de nos lamentations quotidiennes et de nos regrets stériles, nous permettant d'apaiser notre intranquillité et de nous réconcilier avec nous-même.
Dalva est à mon avis une démonstration parfaite du fameux mot d'Aragon: « L'avenir de l'homme est la femme ». Un chef d'oeuvre magistral. Inoubliable.
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J’ai du respect et de l’admiration pour cet écrivain qui en imposait rien que par sa carrure et son visage buriné par le temps et les vicissitudes de la vie.
Dalva n’est pas mon premier roman de cet auteur et je sais qu’il est considéré par nombre de critiques comme un grand classique de la littérature américaine contemporaine.
Je valide.
Néanmoins, je n’ai pas éprouvé ce plaisir littéraire que je peux ressentir avec d’autres écrivains américains tels que Philip Roth ou Jonathan Franzen par exemple. La construction de ce roman n’est pas évidente. Il foisonne de personnages et l’on passe fréquemment d’une période à une autre.
J’avoue avoir eu du mal à accrocher les wagons. Je conseille vivement de faire un petit organigramme pour relier les personnages les uns aux autres, savoir qui est qui, se rappeler le lien de parenté ou relationnel entre les différents personnages qui composent ce roman. J’ajoute que ce n’est pas un roman qui se lit sur une longue durée : mieux vaut le lire sur un laps de temps court pour ne pas trop se perdre.
Il y a deux narrateurs dans ce roman : Dalva pour la première et dernière partie ; Michael pour la seconde partie. L’un des points forts de l’auteur est de s’être mis dans la peau d’une femme (Dalva). Quand on connaît le bonhomme, ça peut surprendre à première vue ! A première vue seulement car Jim Harrison n’a rien d’un misogyne, ni d’une brute épaisse : il est toujours là pour défendre la veuve et l’orphelin, les exclus, les sans-voix. Et dans ce roman, c’est au peuple Sioux qu’il rend un hommage vibrant.
Nous sommes en 1986. Dalva est une quadra au parcours de vie un peu cabossé. Enceinte à 15 ans, elle a été séparée de son enfant dès sa naissance, lequel a été placé dans une famille d’accueil. 30 ans après, il est impératif qu’elle retrouve son fils. Lui parler, se faire pardonner, s’expliquer, tout cela est essentiel.
Dalva est assistante sociale et vit en Californie. Elle décide de retourner dans son Nebraska natal, dans la propriété de famille pour faire le point, revenir sur son histoire, sur l’histoire de sa famille. Elle confie ses carnets de famille à Michael, son amant actuel et prof d’histoire. Ces carnets ont été écrits par une tierce personne et remontent à la génération de ses arrière-grands-parents. Ils sont intimement liés à l’histoire du peuple Sioux.
Ce roman retrace le parcours de vie de Dalva. On fait la connaissance de sa famille, de ses amours et de tous ceux qui gravitent ou ont gravité autour. Dalva a du sang indien dans ses veines. Elle est une des gardiennes de l’histoire, de la tragédie du peuple Sioux, ce qui peut expliquer, en partie, le parcours cabossé de son existence.
Les carnets nous ramènent au dernier quart du XIX ème siècle, période où les Sioux ont connu une véritable hécatombe, décimés par l’alcool, les maladies, les massacres opérés par la cavalerie américaine et validés par les hommes politiques de l’époque. Ceux qui ont survécu ont été coupés de leur culture, abêtis, « américanisés ». Le gouvernement américain a essayé, en vain, de les transformer en gentils petits agriculteurs (le Dawes Act de 1887)
Un livre à la recherche des origines pour mieux se retrouver.
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Un roman empreint d'une force admirable que j'ai souvent retrouvé chez certains auteurs américains. Jim Harrison fait partie de ce genre littéraire appelé "nature writing", qui mêle l'observation de la nature et les grands espaces.
La racine de cette histoire a lieu dans le Nebraska, un Etat du centre des USA situé au cœur des Grandes Plaines, terres agricoles considéré comme l'un des Etats les plus pauvres des Etats-Unis avec de nombreuses réserves indiennes. Ce territoire était peuplé par plusieurs ethnies amérindiennes avant la colonisation européenne.
Ce sont trois récits racontés par trois narrateurs, Dalva
notre protagoniste qui retrace son passé jusqu'à sa décision de retourner chez elle dans sa ferme du Nebraska. Dalva, quadragénaire, est une femme indépendante, sensible et soucieuse du bonheur des autres, descendante d'une famille prestigieuse assez riche, vit avec le remord éternel d'avoir dû abandonner son fils à la naissance. Dalva déchirée par la perte des trois hommes qui compteront dans l'évolution de son existence: son grand-père, son père qui mourra jeune tué lors de la guerre de Corée et Duane son amant indien qui restera l'amour de sa vie. Après toute une vie sans un but précis, Dalva n'a plus qu'une idée en tête retrouver son fils.
Le journal de Michael , universitaire ivrogne et amoureux de Dalva, le citadin névrosé qui apporte une touche de drôlerie au roman, nous ouvre les carnets de l'arrière grand-père de Dalva, et apprends à ses dépends combien il est difficile de s'intégrer dans cette culture rurale.
Northridge, l'aïeul de Dalva, missionnaire-botaniste parti à la rencontre des indiens dont les carnets racontent la spoliation des terres ainsi que la destruction de la culture indienne par les yankees.
Le roman est fait de feed-back entre le passé et le présent.
Dalva incarne l'âme des grandes plaines, ses rivières sauvages où elle chevauche avec bonheur son cheval, elle sait toujours s'émerveiller de la nature qui l'environne.
On s'attache aussi à ce passé souffert, cet amour infini entre Duane, l'indien sioux silencieux et sauvage et Dalva l'adolescente à peine sortie de l'enfance, qui fut son ami et puis son premier amant.
C'est une œuvre poignante avec ce personnage féminin libre, non conformiste et avec une soif de vivre dans un monde sans artifices.
C'est un livre très dense et passionnant car il nous parle des liens familiaux, de l'amour, de la nature et des animaux, du peuple indien, et des ruraux modernes, de la capacité de vivre avec humilité, chacun peut en extraire un enseignement de son choix.
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Nous pouvons toujours voir des signes là où nous souhaitons en voir. Dalva est paru en 1988, année de ma naissance, et je crois que j'aime y voir un signe. Un signe qui expliquerait mon profond attachement à cette héroïne. Car Dalva c'est le courage, la liberté, l'innocence perdue, les grands espaces dans lesquels on s'engouffre avec frénésie et plénitude sous la plume magique de Big Jim, c'est un voyage intérieur pour remonter au plus profond de soi-même et tenter de comprendre les stigmates de l'héritage familial, c'est l'amour passionnel, le galop des chevaux. Mais ce roman n'est pas seulement tourné autour de notre héroïne, c'est également une analyse fine et intelligente de la place des nations indiennes dans une Amérique violente marquée par la guerre du Viêtnam. Si vous ne l'avez pas encore lu, si vous rêvez de grands espaces, si vous avez soif de liberté, je ne peux que vous inciter à découvrir Dalva et à vous laisser, tout comme moi, toucher par ce roman enivrant.
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Quelle déception. Sur le papier, ce livre avait tout pour me plaire. Dans les faits, si j'ai aimé les descriptions du Nebraska, les passages axés sur les Sioux et ceux liés à la maternité de Dalva, mon expérience a complètement été gâchée par le personnage de Michael et par l'obsession de Jim Harrison pour le sexe. L'auteur a du talent, c'est indéniable, et il aborde des thèmes passionnants. Mais j'aurais aimé pouvoir lire ce livre de plus de 500 pages sans avoir toutes les deux pages au choix : une érection incongrue, une tentative de viol prise à la légère y compris par la victime, un homme qui regarde sous la jupe d'une femme ou touche ses fesses sans son consentement, une gamine qu'on traite de trainée et d'aguicheuse alors qu'il s'agit d'une mineure sexualisée par un homme trentenaire voire plus âgé... Quant au personnage de Dalva, je suis assez mitigée. Elle est très certainement plus aboutie que le personnage féminin de l'autre roman que j'ai lu de Jim Harrison (Un bon jour pour mourir), mais j'ai souvent trouvé que ses émotions n'étaient pas assez creusées et j'ai fréquemment songé que dans de telles situations, une femme n'aurait pas fait ou pensé telle ou telle chose. Quelque chose ne sonnait pas juste. Dalva m'a semblé plus tenir d'une incarnation féminine fantasmée de l'auteur que d'une femme authentique.
Et pourquoi écrire toute la deuxième partie du livre du point de vue de Michael ? Ce fut un véritable calvaire à lire. Ce personnage est l'un des plus pitoyables qu'il m'ait été donné de lire. Je n'explique pas le succès (sexuel) qu'il a auprès des femmes, si ce n'est par la volonté de l'auteur. Il est agaçant plus qu'il n'est intéressant et n'apporte rien à l'histoire.
Par ailleurs, je ne sais pas si c'est parce que j'ai eu du mal à rester concentrée sur ma lecture ou s'il s'agit d'un défaut réel, mais j'ai eu la sensation de passer plus d'une fois du coq à l'âne, c'était confus et je ne comprenais pas comment nous en étions arrivés à certaines situations.
J'ai l'impression d'avoir lu un livre complètement différent de celui décrit par les autres critiques et par la quatrième de couverture qui évoque un "chef d'œuvre humaniste" et un "hymne à la vie". Tout cela est très certainement quelque part, noyé dans les défauts du roman. Quel gâchis.
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Retour en arrière pour mieux se saisir d'aujourd'hui, mûrir d'hier pour s'offrir un meilleur demain, Dalva lorgnant les racines de son arbre généalogique jusqu'au sein de ses origines, sous les firmaments du coeur sioux, au pied sacré des Black Hills, où résonna l'écho des vestiges de Little Bighorn jusqu'à cette constellation fragmentée par l'amour interdit, parce que donnant trop jeune naissance à cet enfant abandonné, adopté, mais certes jamais oublié. Teinté d'allusions salaces, d'humour, de gnôle, de tragédies, « Dalva » de Jim Harrison propose ce prenant récit où s'entrelacent les aléas d'une femme dépossédée au trouble destin des Sioux, peuple déchiré, lui-même à maintes fois pillé, méprisé, à son tour dépossédé.
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Paie ta chronique.
Je ne vais pas m'amuser à présenter ce livre phare de Jim Harrison maintes et maintes fois étudié, décortiqué et paraphrasé.
Mais je me demande quoi penser de ce roman choral. J'ai adoré mais que c'était long! Je me suis délectée de ce paysage, de cette nature omniprésente, de ces repas et vins tous plus alléchants que mes assiettes de nouilles.
Mais je me suis sentie perdue dans la polyphonie que met en place Harrison pour mieux aborder la question indienne et l'histoire sombre des États-Unis.
.
Mais au-delà de tout cela, quel roman moderne! Écrit il y a presque 25 ans, il est d'une telle modernité (oui je me répète) dans l'écriture, le ton et dans ses sujets. Et quelle place faite aux femmes, une égalité parfaite, pas une remarque déplacée, pas un sentiment mièvre façon Arlequin lorsque la narration est du point de vue de Dalva.
Point de vue que j'ai préféré d'ailleurs à celui de Michael, ami et historien de Dalva, qui permet de faire le pont pour nous, lecteur, entre l'histoire familiale de la protagoniste et l'Histoire.
J'ai donc vraiment aimé car magnifique et humaniste comme le dit si bien François Busnel, mais peut-être un poil trop fresque historico-sociale pour moi.
.
Oui cette chronique est complètement décousue à l'image de mon cerveau qui rame un peu en ce moment 🧠🛶
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« Dalva » est le premier livre de Jim Harrison que je lis. Et je lui pardonne bien facilement d’avoir mis un petit tacle (peut-être pas tout à fait injustifiable d’ailleurs) à Neil Young au milieu, car c’est un livre inclassable. Dalva est une riche héritière d’une famille du Nebraska, d’un arrière grand-père amoureux de la culture des Sioux qui a tenté en vain de défendre leur cause ; elle a été brisée par un amour de jeunesse et un enfant qu’elle n’a pas connu, et à 45 ans elle se débat avec ses démons, ses amants et sa famille, et le poids de l’histoire que cette dernière charrie derrière elle. Et il y a dans ce livre à la fois l’ivresse et l’amour des grands espaces et la capacité qu’ont les grands écrivains américains à parler avec talent et humour des travers pathétiques de l’existence.
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Ce sont les drames qu'elle revoit depuis qu'elle s'est installée dans la maison familiale du Nebraska : à 14 ans, Dalta a rencontré l'amour de sa vie : Douane à demi-sioux, a abandonné leur enfant ; à 15 ans , son père Wesley décède à la guerre, à 17 ans, elle a perdu don grand-père bien aimé qui lui servait de tuteur et de modèle ! Et, maintenant, à 45 ans Dalta galope sur son sprinter dans les Grandes Plaines, les Sand Hills et, revient aux fondamentaux de la famille Northridge, accompagnée de sa soeur Ruth pianiste, des visites de son oncle Paul et de sa belle soeur Naomi + le vieux Lundquist.
C'est une belle femme libre, qui après le départ de Douane a eu des amants, elle a 1/8 ième de sang sioux dans les veines, elle est propriétaire de grandes terres, profite d'un grand confort matériel mais elle cherche à retrouver la trace du fils qu'elle a abandonné 29 ans auparavant .
Jim Harrisson par son intermédiaire nous fait vivre le Nebraska et le Montana voisin : c'est le livre I du roman avec ce retour à la nature sauvage, avec des ours, des coyotes, des cerfs, des chiens, des chevaux, des cow-boys, des indiens très nombreux dans cette région, des fermiers, des petits villages : bref son Amérique ! Dans le livre II, c'est Michael qui narre : il est historien, amant de Dalva, alcoolique, citadin immature en quête de reconnaissance, amateur de bonne bouffe et avec une biroute toujours aux aguets auprès des femmes !
Dalva lui a confié la mission de lire et décrypter les documents de son arrière grand père ! C'est d'ailleurs une bonne partie du livre II, et, il va explorer les carnets secrets de ce missionnaire, botaniste qui a aidé les indiens quand les "colons" blancs se sont emparés de leurs terres, les ont chassé sans pitié avec l'aide de l'Etat, ont tué des milliers de femmes, d'enfants (massacre de Wounded Knee ). Même Crazy Horse et Sitting Bull qui ont lutté farouchement contre les armées U.S ont du se rendre en 1877 ! Une très belle partie du roman qui rend hommage aux indiens lakotas !
Ensuite, le livre III reprend alternativement sous la plume de Dalva, de l'oncle Paul, de Michael.......au petit pas, brides et sangles détendues !
Dalva a enterré Douane Cheval de Pierre dans le cimetière familial et, elle commence à se lasser de materner son amant qui au demeurant, fini par être drôle par ses cotés "décalés ", elle est sur la piste de son fils qu'elle cherche depuis longtemps !
Un roman avec 3 générations de fermiers, avec des thèmes sur la liberté et le féminisme, l'évasion, la quête d'identité, le génocide indien et un hymne à l'Amérique ou vit Jim Harisson, à la vie, à la nature !
L.C thématique de janvier 2022 : un(e) auteur(e) US/Canada.
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Il m'aura fallu du souffle pour terminer cette lecture.
Chef d'oeuvre humaniste, hymne à la vie ne sont pas les impressions qui me restent de ce roman. Dalva est avant tout un hommage à la nature et l'on ressent à chaque page le besoin, la nécessité de Jim Harrison de s'y noyer. Je m'y suis complètement perdue et le roman en lui-même ne m'a pas aidée. La profusion des détails a englouti dans un fouillis d'idées, d'images, de sentiments, l'essence même de ce roman, la vie de Dalva, cette femme au caractère bien trempé, pour se transformer en une sorte de roman historique sans histoire.
L'écriture est assez remarquable. Sa densité exige une attention particulière. Malheureusement, la rencontre ne s'est pas faite. Je dirai que ce n'était sans doute pas le bon moment pour une rencontre avec Jim.
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Un gros pavé ! Après un petit effort j'ai dévoré ce roman. Jim Harrison nous raconte l'histoire de DALVA dans les années 80, sa triste histoire d'amour avec un bel indien et également l'extermination des derniers indiens aux USA. Dalva est l'arrière petite fille d'un pasteur auprès des SIOUX.
L'auteur nous fait voyager au 19 ème siècle grâce aux archives de cette famille peu ordinaire. Michael, historien obtient l'autorisation de consulter ces documents exceptionnels.
Un peu de mal au début pour m'y retrouver entre les personnages et les retours vers le passé.
Vous allez découvrir la vie dans l'Amérique profonde.... j'ai aimé les promenades à cheval de DALVA, ses nuits seule au milieu de nul part, ses baignades avec sa jument. Livre très intéressant, Je le recommande vivement. François Busnel, La Grande Librairie m'a fait aimé Jim Harrison, Merci !
Mireine
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enfin, je me suis attaqué à la montagne Harrison, à la gueule burinée par les grands espaces (entre autres) et si bien vendu par Busnel.
Je dois reconnaitre que j'ai du m'accrocher pour gravir la pente, et qu'une lecture par petits bouts ne permet peut-être pas de s'immerger dans l'univers foisonnant - il n'y a pas d'autre mot- mis en scène par JH.
Une écriture riche, des images multiples, Dalva nous permet une appréhension certaine de deux mondes qui n'ont pas pu et ne pourront jamais communiquer ni se comprendre.
le lien social/tribal ne s'échange pas contre un titre de propriété.
Ce roman à tiroirs, alternant les renvois entre plusieurs générations à un siècle de distance, est complexe, parfois déroutant, car il s'échappe régulièrement vers d'autres contrées inconnues de l'homme occidental.
Mais au fur et à mesure, il nous captive, même si la chute prévisible n'apportera rien de plus.
L'essentiel a été sculpté avant, vécu douloureusement par les croisements inévitables entre blancs et indiens.
Le péché originel de l'Amérique est sous nous yeux, mais est-il possible de refaire l'histoire?
Harrison apporte son éclairage, fort, violent, avec une capacité imaginative puissante et une précision dans les détails d'espèces végétales ou d'animaux très étonnante.
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Une femme de 45 ans , Dalva, revient dans le Nebraska au sein de la ferme familiale pour faire le point sur son existence. Ce roman fait partie de ceux dont on se souvient longtemps après en avoir lu les derniers mots. Jim Harrison signe un livre magistral sur l'histoire de l'Amérique et de la disparition de la civilisation indienne à travers le portrait d'une femme hors norme et de l'histoire, elle aussi hors du commun, de sa famille. Pour raconter tout cela, Jim Harrison nous parle d'amour et de sexe , de la splendeur de la Nature , de plats délicieux et d'alcool et de rires et de larmes mais aussi de chiens, d'oies, de chevaux, de serpents...C'est un livre qui fait comprendre toute la force d'évocation que peut contenir la littérature. Jim Harrison nous raconte une histoire singulière et universelle avec une grande humanité. Il nous fait aussi réfléchir sur les mythes sur lesquels se sont fondés l'identité américaine.
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Dalva a une bonne quarantaine d’années, elle vit en Californie. Son père s’est marié avec une métisse indienne, Naomi et est mort en Corée où il était pilote pendant la guerre. Suite à des problèmes de travail, Dalva va revenir dans le ranche familial, et retrouver le grand père John Wesley Northbridge, la figure emblématique et dominante de la famille. Dalva, personnage central est une femme déchirée par son passé, elle va devoir se construire et cela passera par ce retour au ranch du Nebraska.
Pour avoir presque tout lu d’Harrison, nul doute que Dalva est son meilleur roman avec La Route du retour qui complète l’histoire de Dalva. Descriptions de paysages sublimes, analyses au scalpel des hommes et des femmes, mise en perspective des éléments constitutifs des États Unis avec les minorités indiennes et noires, tout y est pour faire un livre majuscule. Harrison est un des quelques très grands auteurs du 20 ème siècle.
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Je termine ce roman, mon premier de Jim Harrison, avec un sentiment partagé.
La trame historique du roman, la spoliation des Amérindiens et les massacres subis, m'a totalement accrochée : l'attitude impérialiste des colons américains m'était certes connue mais j'ai aimé l'angle d'approche pris par l'auteur avec les journaux de l'arrière grand père Northridge.
J'ai été envoutée par Dalva, héroïne forte et battante, surmontant la perte de ses parents, de son amant, de son fils qui lui a été enlevé à la naissance.
En revanche, les longueurs du roman, les sauts de puce d'une époque à une autre, les atermoiements de Michael sur son sort m'ont été pesants ...
Je chercherai un autre roman pour (re) découvrir cet auteur!
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