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Critiques de John Fante (738)
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1933 fut une mauvaise année

"1933 fut une mauvaise année", c'est l'histoire d'une répétition qui vire à l'obsession chez John Fante. Ecrite en 1986 après "La route de Los angeles", "Bandini", "Les compagnons de la grappe" et j'en passe, c'est l'histoire jumelle des précédentes.

Celle d'un fils de rital émigré aux Etats-Unis qui enfonce sa famille dans la misère, sous les couches d'une neige maudite empêchant à sa bétonnière de tourner en hiver.

Mais malgré le poids de sa lignée, Dom Molise,17 ans, reste à l'âge des possibles. D'autant plus qu'il a un don, "Le Bras", qui lui ouvre à coup sûr les portes glorieuses du baseball. C'est son copain Kenny qui le dit.

Le portrait de ce Dom Molise semble moins tonitruant que le Bandini survolté de "La route de Los Angeles" au même âge, il apporte une nuance de maladresse (avec les filles), de douceur et de drôlerie au personnage... de John Fante bien sûr, personne n'est dupe. Même si ça se joue en filigrane.

Ça se joue aussi en émotion contenue. C'est toujours elle qui apparait au final dans les lignes du récit, comme la Vierge Marie est apparue en plein rêve éveillé de Dom Molise.



Bandini ou Molise peu importe. A travers eux, l'écrivain semble jouer de sa biographie comme un musicien obsédé par une partition, il retrace les lignes de son histoire pour tenter la perfection. On y est pas loin avec ce "1933 fut une mauvaise année", il me semble. Une pépite, tenue à bout de Bras par une écriture inégalable, touchée par un je ne sais quoi. La grâce, diraient certains.
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Demande à la poussière

Absent des ouvrages sur la littérature américaine du vingtième siècle, John Fante est devenu en quelques années une sorte de romancier américain mythique. Surtout en France, dit-on. Il fallait que je me fasse ma propre opinion. J’ai choisi de lire un ouvrage dont le titre insolite avait retenu mon attention, Demande à la poussière, un roman écrit et publié sans succès en 1939, puis publié à nouveau dans les années quatre-vingt.



Demande à la poussière est un roman quasiment autobiographique. John Fante s’y projette sous le nom d’Arturo Bandini, un tout jeune Américain fils d’émigrés italiens, monté à Los Angeles pour réaliser son ambition de devenir un romancier célèbre. Sans un sou, psychologiquement instable et débordant d’énergie brouillonne, il mêne une vie de paumé, plongé dans des rêves de gloire enfantins. Il m’a fait penser à Arthur Rimbaud jeune, et à son poème Ma vie de bohème (Arturo vs Arthur : coïncidence ou référence assumée ?) :



Je m'en allais, les poings dans mes poches crevées ;

Mon paletot aussi devenait idéal :

J'allais sous le ciel, Muse ! et j'étais ton féal ;

Oh ! là là ! que d'amours splendides j'ai rêvées !...



Certes, à Los Angeles où les déserts alentours dispersent jour après jour leur chaleur poussiéreuse sous un ciel incandescent, on ne porte pas de paletot... Toutefois, dans un bar minable, on y rencontre une jeune serveuse mexicaine qui se verrait bien dans le rôle de muse d’un futur grand écrivain. Arturo rêverait volontiers d’amours splendides avec elle... Mais rien ne se passe comme il faut... Le caractère tourmenté d’Arturo, ses sautes d’humeur infantiles, son catholicisme expiatoire, ses complexes d’enfant d’immigré n’arrangent rien.



Le thème central du livre est l’éclosion d’un jeune artiste, trimballé entre ses présomptions et ses doutes. Fante / Bandini a beau être persuadé d’être le plus grand romancier américain de son temps, il n’en est pas moins à chaque fois stupéfait de voir ses nouvelles publiées dans un magazine littéraire, ce qui le sort progressivement de la misère.



John Fante a un style d’écriture qui lui est propre, un style brut, expressif, agressif, presque vociférant. Les mots et les phrases donnent l’impression d’être jetés, comme une matière première non travaillée. Ce qui est certainement faux car malgré ses excès, l’ensemble donne une forte impression d’équilibre et d’harmonie. Les pages se lisent très agréablement... Belle performance du traducteur qui a su trouver en français les tournures d’expression qui convenaient.



Le fond du récit est sombre, angoissé, prémonitoire d’une fin tragique. Dans les quartiers déshérités d’un LA marqué par la grande dépression des années trente, des êtres misérables mènent des vies sans espérance. Les pérégrinations d’Arturo l’amènent à Long Beach, à quelques pas de LA, le jour d’un tremblement de terre meurtrier (mars 1933), annonciateur du big one qui pourrait un jour réduire la région en poussière.



La poussière, partout, tout le temps... Dans le désert des Mojaves – la Vallée de la Mort ! – le sable se délite en poussière, effaçant toutes traces...



Où est-elle ?... Même la poussière ne connaît pas la réponse.




Lien : http://cavamieuxenlecrivant...
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Mon chien stupide

Dans la famille Molise, je demande :

- le père, Henri : fils d'immigrés italiens, écrivain raté qui essaie encore de se faire une place dans le milieu de l'écriture et qui prend tout ce qui lui passe sous la main, rêve de tout quitter pour aller vivre en Italie, aime ses enfants d'une façon disons, assez peu démonstrative.

- la mère, Harriet : bonne à tout faire dans cette maison, se dévoue corps et âmes pour ses enfants et supporte tant bien que mal les caprices d'Henri.

- l'aîné, Dominic : a tout plaqué pour s'engager dans l'armée, a un hobby bien particulier : ne coucher qu'avec des femmes noires.

- le deuxième, Denny : se croit acteur et fera tout pour rejoindre Hollywood et ses beaux studios, fait faire ses devoirs par maman et tente d'échapper par tous les moyens possibles et inimaginables à la conscription militaire.

- le petit dernier, Jamie : se démarque de tous ses frères et soeurs car justement, il a l'air un peu plus normal, a fait des études supérieures... ou du moins, c'est ce qu'il essaie encore de faire croire à ses parents.

- la fille, Tina : s'est entiché d'un ancien militaire, surfeur blondinet, un peu niais aux dires d'Henri, ne fait que passer chez ses parents pour vider le frigo, le whisky d'Henri et laver le linge.

- le chien, Stupide : énorme chien japonais, que Harriet prenait pour un ours et qui a élu domicile, par hasard, chez les Molise, affublé de ce joli sobriquet parce qu'il est l'est... justement, stupide ! Et ne s'intéresse qu'à la gent masculine.

Au jeu des 7 erreurs, ils ont tous une bonne tête de vainqueur ! Au gré des retrouvailles et des disputes familiales, on assiste à cette drôle de vie de famille...



C'est l'intrusion inattendue de ce chien dans cette famille qui est à la base de toute cette remise en questions de chacun, mais surtout du père, qui semble bien mis à l'écart du reste de la famille et du monde. John Fante décortique d'une écriture acerbe, cinglante et piquante le quotidien de chacun. D'une façon dérisoire, toujours avec de l'humour, parfois noir, il n'épargne personne, même pas le chien. A la fois touchant et plein de tendresse, entre rires et larmes, ce roman se laisse lire agréablement... Une bonne entrée en matière pour découvrir l'univers de Fante.



Mon chien Stupide... je me suis bêtement laissée avoir...
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Mon chien stupide

J’avais déjà eu l’occasion de découvrir la plume de John Fante avec la lecture du très bon « Bandini ».

Depuis, même si je possède plusieurs livres de cet auteur dans ma Pal, je ne m’étais plus lancée dans la poursuite de la découverte de l’œuvre de cet auteur. La faute une fois de plus à mon côté super dispersée dans le choix de mes lectures.

Et puis là, j’ai ouvert le savoureux « Mon chien Stupide » et je ne regrette qu’une seule chose : ne pas avoir entamé cette lecture bien plus tôt.

J’avais oublié (honte à moi), combien le style de Fante est enlevé. Et là, franchement, j’ai été gâtée ! J’ai adoré cette histoire à la sauce caustique avec comme personnage central ce chien qui a tout pour ne pas plaire. Bon, j’ai toujours été l’amie de la gent canine, mais il faut avouer que au vu du comportement de ce chien ci, je ne suis pas sure que j’en voudrais vraiment comme compagnon.

C’est ce que pense aussi Molise, écrivain plutôt raté, qui ne supporte plus sa vie. Et malgré toutes ses réticences, Stupide va devenir assez rapidement le centre de son univers.

Une plume féroce, un style caustique, et le résultat est là : j’avoue que j’ai du rire à plusieurs reprises à la lecture de certaines situations et les dialogues ne sont pas en reste ! Cette lecture m’a vraiment fait du bien, et d’autant plus que c’était inattendu et aussi au vu de l’ambiance actuelle plus que morose.

Une chose est sure à l’issue de cette lecture : je n’attendrais plus aussi longtemps pour continuer à lire du John Fante : « Demande à la poussière » est en très bonne place dans mes prochains livres à lire.





Challenge Multi-Défis 2022

Challenge ABC 2021/2022

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Rêves de Bunker Hill

C'est la gloire pour Arturo Bandini !

Payé grassement pour une de ses nouvelles, on lui demande d'écrire un scénario pour un studio d'Hollywood. Mais une fois le pied dedans, ça bouillasse... une vielle bique lui sabote son scénar'. Furax, le matador de la page blanche n'est pas le genre à laisser tomber sa plume. Au dessus du clavier de son Underwood, les doigts lui démangent et se remettent à frapper frénétiquement en quête de ses muses. le combat va être rude mais on le sent fort comme un Turc prêt à claquer le bec à tous ces empêcheurs d'écrire en rond, quitte à se farcir le portrait du Duc de Sardaigne, un sacré catcheur !

La critique des ronds de cuir et des allumés d'Hollywood par John Fante vaut son pesant de caractères bien claqués. Je ne me lasse pas de relire la prose cyclothymique de la série des Bandini qui est vraiment bien torchée. Et tout particulièrement ses Rêves de Bunker Hill, haut perchés !

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Bandini

Souvenir de lecture

Titre : Bandini, la route de los angeles, demande à la poussière, mon chien stupide, pleins de vie, les compagnons de la grappe, l'orgie.....

Auteur : John Fante

Années : 1909/1983

Mon humble avis : Ceux qui suivent mes chroniques auront surement remarqué mes incessantes références à un auteur vénéré par beaucoup et pourtant pas assez reconnu à mon goût : j'ai nommé l'illustre John Fante. Fidèle à mes premiers émois de lecteur passionné, il était temps que je vous livre mes impressions sur les écrits d'un homme qui pour moi, fut l'un des plus grands écrivains américains du XXe siècle. Fante fut assurément un maître, précurseur et idole de Bukowski, il inspira toute une génération d'écrivains alors que tous ses romans ne traitaient que d'un seul et unique thème : lui-même. Alcoolique, invivable et sûr de son génie, Fante sacrifiera sa famille à l'écriture, au jeu et aux femmes. J'envie ceux qui vont découvrir cet auteur rare et exigeant dont les romans sont des trésors d'humanité et de désespérance. Commençons par Bandini où l'auteur italo-américain évoque ses souvenirs d'enfance. Roman de la pauvreté, du désir d'intégration d'un jeune rital face à une société américaine majoritairement Wasp qui le rejette. Roman écrit avec le coeur et les tripes, tourbillon mené d'une main de maître par un auteur qui n'a jamais peur de l'émotion où l'énergie du désespoir et la rage de vivre sont présentes à chaque page, où les relations familiales sont disséquées avec une acuité exceptionnelle. Bandini est, à mon humble avis, l'un des meilleurs livres jamais écrit sur l'enfance, sur la naissance d'un artiste, sur la volonté de se sortir d'un quotidien triste et banal. Oui Fante fut un géant et Bandini un chef d'oeuvre où l'auteur tente, à travers ses mots, de s'approcher au plus près de la moelle de la vie. Projet ambitieux que seuls certains auteurs auront eu la prétention d'atteindre et Fante fut l'un d'eux, à n'en pas douter. Suivront plusieurs romans autobiographiques tels que demande à la poussière, plein de vie, la route de Los Angeles ou l'excellent et hilarant mon chien stupide. Tous ces écrits ont une chose en commun : le génie de leur auteur. Tout d'abord génie dans le style avec une écriture rapide, sèche et énergique puis génie dans l'émotion, dans la dignité des thèmes abordés. Là où d'autres se seraient noyés dans le pathos d'une enfance pauvre puis d'un quotidien misérable, Fante survole son sujet avec une grâce, une élégance et un humour assez prodigieux. Ecrivain de l'émotion, tout à la fois monstre d'égoïsme et capable d'une tendresse infinie, je voue à cet homme et à son oeuvre une admiration sans borne vous l'aurez compris. Pour finir cette petite chronique je m'effacerais devant un autre grand auteur qui par ces mots je l'espère, vous donnera envie de découvrir ou de redécouvrir toute l'oeuvre du merveilleux John Fante :     "Un jour j'ai sorti un livre et c'était ça. Je restai planté un moment, lisant et comme un homme qui a trouvé de l'or à la décharge publique. J'ai posé le livre sur la table, les phrases filaient facilement à travers les pages comme un courant. Chaque ligne avait sa propre énergie et était suivie d'une semblable et la vraie substance de chaque ligne donnait sa forme à la page, une sensation de quelque chose sculpté dans le texte. Voilà enfin un homme qui n'avait pas peur de l'émotion. L'humour et la douleur mélangés avec une superbe simplicité. Le début du livre était un gigantesque miracle pour moi. J'avais une carte de la Bibliothèque. Je sortis le livre et l'emportai dans ma chambre. Je me couchai sur mon lit et le lus. Et je compris bien avant de le terminer qu'il y avait là un homme qui avait changé l'écriture.

Le livre était "Demande à la poussière" et l'auteur, John Fante. Il allait toute ma vie m'influencer dans mon travail. je terminai "Demande à la poussière" et cherchai d'autres Fante à la bibliothèque. J'en trouvai "Le vin de la jeunesse" et "Bandini". Ils étaient du même calibre, écrits avec les tripes et le coeur [...]"   CHARLES BUKOWSKI

J'achète ? : ai-je besoin d'en rajouter ? Si tu as la chance d'être passé à côté de cet auteur, je t'envie et te conseille de te ruer vers la librairie la plus proche pour te procurer l'oeuvre d'un auteur qui se considérait lui-même comme le plus grand écrivain américain du siècle. Abusé me direz-vous ? Pas tant que ça dans la mesure ou je perds tout sens commun lorsqu'il s'agit d'un des auteurs qui me donna la passion du livre et dont le souvenir de lecture reste encore aujourd'hui éblouissant et précieux.  Indispensable vous dis-je...
Lien : http://francksbooks.wordpres..
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Les compagnons de la grappe

Relisant périodiquement l'immense John Fante qui fut ma porte d'entrée vers la littérature américaine et figure depuis au top de mon Panthéon personnel, j'accorde à ce livre une place particulière.



Les compagnons de la grappe - et le cycle Molise en général - n'est en effet pas mon préféré (car moins fougueux et brut que les livres du cycle Bandini), mais j'ai toujours apprécié la façon dont Molise/Fante y abordait sa relation avec son père. De la rage et de la rancune des débuts, Molise finit par se dévoiler et afficher les vrais sentiments qui débordent de son coeur de rital lorsque son père voit sa vie décliner. Des coups de gueule qui évoluent en cris d'amour !



On retrouve ici les thèmes chers à Fante : la famille, la religion, les difficultés d'intégration et le déclassement des immigrés, la débrouille, l'alcool, les femmes et la sexualité... et la littérature, même si ici, contrairement aux autres livres où Fante cite abondamment ses maîtres, seul Dostoïevsky est mis en avant.



Un roman enlevé, aux dialogues ciselés, drôle et empli d'humanité, à lire un cruchon de vin d'Angelo Musso à vos côtés sans omettre la passionnante postface de Brice Matthieussent, traducteur émérite de Fante.
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Mon chien stupide

Un romancier, pas au mieux de sa forme, vit dans une grande maison près de la mer, et se trouve dans une situation peu enviable : Rien ne va plus dans sa famille, ni le couple, ni les relations avec ses quatre enfants, ni la carrière, ni, bien sûr les finances. A la cinquantaine, c'est une occasion un peu forcée de faire un bilan, relativement peu brillant, de sa vie.



Un jour, il voit apparaître dans sa vie un grand chien un peu moche, un peu fou, un peu obsédé, et qui va cependant nouer une relation particulière et privilégiée avec lui.



Le style est décalé, provocateur. Et je dois avouer que quand j'ai abordé ce petit roman, j'étais tellement au premier degré (Attendant peut-être une histoire de chien ?) que je suis totalement passé à côté du texte.



Heureusement, quand-même intrigué, je lui ai donné une seconde chance et, sans doute mieux armé, l'ai lu avec des yeux différents, et surtout le recul nécessaire pour l'apprécier.



En réalité John Fante, derrière l'histoire de ce personnage un peu paumé et de cette rencontre avec ce chien, propose une peinture de la société (Américaine en l’occurrence) en pleine crise de maturité, avec ses excès, ses doutes et les difficultés de son évolution.



Nous en sommes tous là, oscillant entre l'envie de changer et le sentiment plus ou moins "réac" et confortable de la stabilité.



Mais quelle originalité et quel culot dans le choix de la forme du récit !

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Bandini

Bandini, c'est l'histoire d'une famille italienne habitant le Colorado, pays où les hivers sont rudes et la neige abondante, empêchant ainsi Svevo, le père maçon de son état, de travailler. le couple croule sous les dettes, même les dépenses chez l'épicier du coin ne sont pas honorées. Maria, la mère bigote ne jurant que sur son rosaire pour espérer une vie meilleure pour elle et ses trois enfants, voue un amour inconsidéré pour son mari parfois violent et volage. Elle n'ose lui faire front et le laisse aller jouer avec son ami au poker, dilapidant ainsi les quelques menues monnaies mises de côté. Arturo, August et Federico sont les trois enfants de ce couple mal assorti. Arturo est un jeune garçon qui porte sur ses parents un regard à la fois tendre et sans pitié: il regrette la passivité de sa maman et les accès de colère de son papa. Amoureux fou de Rosa, une camarade de classe, il se retrouvera fort déçu de voir que son amour n'est pas partagé. Puis, la vie de toute la famille se trouve bouleversé le jour où Svevo accepte un boulot pour une riche veuve...



Tour à tour dans la peau de Svevo, de Maria ou d'Arturo, John Fante nous livre ici un roman cinglant et sans pitié où la misère est omniprésente. Largement autobiographique, ce Bandini retrace la jeunesse de Fante, jeune garçon à la fois fougueux et sensible. Il nous décrit le quotidien d'une famille italienne teinté de misère, d'alcool, de ségrégation et de religion. Même si la première partie de ce roman est un peu longue à se mettre en place, j'ai trouvé la seconde beaucoup plus intéressante, mélancolique et pleine de bons sentiments, d'émotion et parfois d'humour. Dans un style tranché et sans détour, mêlant ironie et mélodrame, Fante nous livre avec Bandini le premier tome d'une fresque américaine.

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Demande à la poussière

Je ne savais pas que ce livre avait été écrit en 1939, que c’était un roman semi-autobiographie et que c’était le tome 3 d’une saga.

En faite des que je vois un livre de John fante, je l’achète tout bonnement !



Et bien je fus transporté par son écrit.



C’est l’histoire d’un écrivain débutant plongé dans la pauvreté et éperdu d’amour pour une femme qui ne l’aime pas…

Bien que j’ai relu certains passages avec délectation, je fus attristé par cette histoire remplie d’espoir, de haine et de désir…

C’est un très bon roman, mais ce n’est pas celui que je préfère de cet auteur…

Bien que je ne suis qu’une novice dans la lecture de ses ouvrages… Je vais donc continuer à découvrir ses œuvres pour avoir un jugement plus éclairé.



Bonne lecture !
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Mon chien stupide

Au final le seul personnage que j'ai vraiment adoré dans ce roman c'est Stupide !

Sa philosophie se résume : à dormir, manger et se faire plaisir sans aucune contrainte sur tout ce qui bouge et qui a un taux de testostérone élevé ^^

Sauf bizarrement sur son maitre …

Il est préférable donc d'éviter de l'avoir sur le dos …car avec ses 60 kg ça pèse lourd !

Les autres personnages m'ont déprimé !

Henry Molise, un cinquantenaire qui s'attache à ce monstre car sa vie est aussi pourrie qu'une mauvaise sitcom hollywoodienne…

Se prendre d'affection pour un chien…

Qu'a donc ce chien que sa femme et ses 4 enfants n'ont pas ?!?

Probablement que ce chien s'autorise à être lui-même sans vouloir s'adapter à qui que ce soit.

Ce chien ne lui demande rien ,n'exige rien, ne lui prend pas la tête comme sa femme , ne l'exaspère pas comme ses enfants ,ne le mets pas en colère.

Il existe …et cela suffit à son bonheur !!!

Vie de chien ,pas si mal que ça finalement.

Si un Wharffff suffit pour rendre heureux un humain alors

aboyons donc tous à la pleine lune à l'unisson ^^

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Mon chien stupide

Le style percutant de Fante est à déguster sans modération. Il raconte sa propre vie de fils d'immigré italien au moment où, à 50 ans, le succès et le bonheur s'en vont. Et, avec une histoire de chômage de longue durée dans une famille au bord de l'implosion, avec un chien, Stupide, il en fait une pépite d'humour grinçant.



Il transforme cette morosité familiale en farce où il devient jubilatoire de lire les problèmes de Henry J. Molise, scénariste en panne d'inspiration à Hollywood , la cinquantaine, marié, avec 4 grands enfants, des "parasites" toujours à la maison.

Et le chien bien sûr... Ce que vient faire ce chien dans cette histoire tiendrait de la gêne occasionnée par un caillou dans la chaussure- on peut encore s'en débarrasser- ou par une météorite qui écraserait leur habitation et là, il faut tout refaire.

Tout refaire. Le héros parle obsessionnellement de tout quitter pour repartir à Rome. Histoire de se revigorer.

Et finalement, c'est ça ce que nous conte John Fante: un récit revigorant qui casse le kitsch de la famille modèle américaine.

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L'orgie

L’Orgie, suivie de 1933 fut une mauvaise année : deux nouvelles de l’immense John Fante (mon auteur de chevet depuis trente ans) ici rassemblées et traduites par le grand Brice Matthieussent dans cette réédition 10-18.



Deux petits bonbons qui se dégustent avec la gourmandise de celui qui sait qu’il va retrouver dans ces lignes, la saveur particulière et inégalée de l’esprit Fante, joyeux et désespéré, joyeusement désespéré, désespérément enthousiaste.



Pour qui a un peu lu l’œuvre de Fante (la vraie hein, pas celle du chien…), on débarque illico en terrain connu dans ces deux textes, retrouvant Dominic Molise, l’autre double de plume après Bandini.



Poids du père ; jeunesse débordant d’ambition ; volonté de sortir du déterminisme d’immigré rital ; interpellation de la religion et de sa justice ; tentation de la Californie, terre d’accomplissement des grands destins… Fante déroule ses thèmes fétiches comme d’autres font leurs gammes. Avec toujours ce mélange de férocité, d’émotion et de désespérance qui signent son style.



Et au final, ce petit livre est à la fois parfait pour les amateurs de l’auteur, mais aussi pour qui voudrait en entrevoir le style et l’esprit avant de s’attaquer à la saga Bandini. À ne pas manquer donc.
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Bandini

John Fante possède un sens de l’atmosphère et le goût du détail. Volontairement suranné, ce récit se savoure lentement.

Ce premier roman publié de Fante est largement autobiographique.

Arturo c’est John, fils d’immigrés italiens en quête du rêve américain et d’intégration. Joueur et manipulateur il cherche une raison à son existence.

L’auteur met en exergue les excès, les passions et le talent qui était le sien.



A la fois tendre, joyeux et piquant, le résultat est plus profond et plus sérieux qu’il n’en a l’air. Par contre la réalité est toujours un peu tronquée, embellie ou parfois dramatiquement chaotique pour mieux accéder au plus profond de l’âme humaine et faire face à ses contradictions, ses fantasmes.



Que les fidèles soient rassurés : même encore légèrement assagie, la pensée de John Fante dans ce premier roman reste tranchante.





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Mon chien stupide

Une nouvelle oeuvre largement biographique de Fante , peut être la plus jubilatoire .

Il y a ici un humour noir corrosif qui ne peut que faire rire .

C'est une oeuvre délicieusement cynique , drôle , qui donne une autre idée de l'ampleur du talent de cet auteur dont l'on parle trop peu .

Il dresse un tableau explosif d'une famille pas comme les autres , cela en prenant un plaisir jubilatoire à exploser les normes narratives classiques.

Il jongle avec bonheur entre la chronique réaliste , très autobiographique comme souvent chez lui et un aspect beaucoup plus frondeur , très drôle et corrosif.

Une autre oeuvre qui démontre combien il est urgent de découvrir Fante .
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Demande à la poussière

Bukowski présentait Fante comme son mentor . Comme un écrivain qui avait changé l'écriture . Titillé par une telle promesse , je me lançais dans Demande à la Poussiere...



Piece maitresse d'une quadrilogie dont Demande...en est le troisieme opus , Arturo Bandini est un etre complexe avide de liberté , de reconnaissance et d'amour . L'Amerique subit la grande dépréssion de plein fouet . Bandini , fils d'immigré Italien , écrivain fauché comme les blés , parvient néanmoins à trouver refuge au Biltmore Hotel dans un Los Angeles exsangue économiquement et socialement parlant . Son seul fait d'arme : Le Petit Chien Qui Riait . Nouvelle ne semblant etre connue et reconnue que par ses proches qu'il a désormais fui et des amis...qu'il n'a pas..

Échoué dans une chambre miteuse et voué à n'etre qu'un distributeur automatique pour son plus proche voisin dont la consommation journaliere de viande rouge semble désormais tourner à l'obsession , Bandini n'aspire alors qu'à une seule chose : écrire LE roman qui le fera passer d'écrivain anonyme à incontournable . Car il le sait , il le sent , écrire est toute sa vie et il se fait fort d'éclabousser de sa plume un monde littéraire qui n'attend que lui ! Il vit au jour le jour , dépensant dans l'instant le peu d'argent qu'il parvient à gagner , aidé en cela par son mécene d'éditeur qui s'échinera à le maintenir à flot . Bandini n'est pas dans l'économie , qu'elle soit financiere ou sentimentale , il est dans la vie . Tourmenté chronique , il multiplie cependant les expériences , objets , pourquoi pas , d'un potentiel futur best-seller . A cette volonté farouche d'acception vient se greffer un perpetuel besoin d'amour . Il a 20 ans lorsqu'il croise , dans un bouge de seconde zone , le regard de Camilla , petite serveuse Mexicaine au caractere bien trempé qui cristallisera désormais à ses yeux l'amour transcendant . Sa " princesse " Maya .

Bandini , à mon humble avis de sportif des bacs à sable , s'apparente à un coureur de fonds . Meme s'il poursuit plusieurs lievres à la fois , il est toujours dans le mouvement et jamais avares d'éfforts pour tendre vers les buts qu'il s'est fixé ! Il faut bien lui reconnaitre une chose outre ses nombreux défauts : la persévérance ! Tour à tour égocentrique , injurieux , lache , menteur mais aussi généreux. , attentionné , prévenant...il n'en reste pas moins que l'on s'attache finalement à ce personnage romanesque ! Il est réservé de caractere , maladroit , notamment dans ses rapports avec la gente féminine qu'il découvre alors et particulierement avec Camilla , sorte d'Everest à conquérir en tong...Amoureuse d'un autre homme , droguée jusqu'aux yeux , ils développeront logiquement un sentiment d'attirance / répulsion , d'amour / haine et ceci jusqu'au final éblouissant !

Fante sait écrire ! C'est indéniable . Description d'une ville aussi fantomatique que ses habitants , difficultés du quotidien , volonté farouche de s'en sortir dans un contexte hostile au possible , amour idéalisé alors que tout semble le désacraliser...Fante compose simplement mais dans un style flamboyant qui ne manquera pas de vous toucher au coeur et à l'ame d'un puissant upercut , vous laissant étendu pour le compte ! Un récit tour à tour poétique , métaphorique , désabusé avec une fin qui à elle seule justifierait sa lecture !



Demande à la Poussiere...récit semi-autobiographique , semi-fictif mais totalement jubilatoire !
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Grosse faim

J’ai déjà dit et écrit ma passion pour John Fante et la porte d’entrée inoubliable qu’il fut pour moi vers la littérature américaine.



Mais je n’avais jamais lu ce Grosse faim, traduit par L’immense Brice Matthieussent, superbe recueil de nouvelles découvertes après sa mort comme le raconte Stephen Cooper en préface.



Des textes qui mêlent – parfois – des anonymes, et – souvent – l’auteur et son illustre double ritalo-américain : « John Fante et Arturo Bandini, deux hommes en un seul, l’ami des hommes et des bêtes tout pareil ».



Cette quinzaine de nouvelles est un délice, mélangeant les souvenirs d’enfance et des jours difficiles, l’école, les humiliations ou les épiques déjeuners familiaux, avant de dériver vers des portraits d’époques, de guerre ou d’après-guerre, dans l’Amérique des studios ou le Paris des années 50.



Fante continue à forcer le trait de son Bandini : trublion vaniteux, looser de la drague, écrivain maudit, génie incompris, misogyne par timidité. Mais toujours persuadé de son succès à venir : « Je devrais être à la maison à l’heure qu’il est, au lieu d’être assis sur cette chaise à écouter cette chanson. Il faut que j’écrive, que j’écrive, que j’écrive ».



« Je suis un type à l’intelligence monstrueuse (…) Arturo Bandini, une seule nouvelle vendue, le grand écrivain bâtissant ses châteaux en Espagne ». Une étonnante lucidité pour ce mythomane isolé dans sa forme de pensée : « C’est la vérité pure. Que je sois pendu si je mens. Mais c’est pas vraiment la vérité vraie. »



Mais le grand bonheur de ce livre, est le Prologue à Demande à la poussière, condensé magnifique mais non publié du chef d’œuvre de Fante. Lu et immédiatement relu avec une émotion intense, tant l’impression d’être replongé dans une de mes plus beaux souvenirs de lecture était forte. Et là, on touche au splendide…



Alors si ce que j’écris vous parle, précipitez-vous !
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Mon chien stupide

Henry Molise est écrivain de 55 ans ans, désabusé et en mal d'inspiration. Quant à ses rapports avec sa femme et ses enfants ... ils sont loin d'être idéaux. D'origine italienne, né dans le Colorado, les valeurs de sa communauté sont pourtant bien ancrée. Mais il est ici est pas là-bas... Alors souvent son coeur balance.

C'est l'arrivée d'un gros chien lubrique - attiré davantage par ses congénères du même sexe que par les femelles - qui vient pertuber son existence morne dans laquelle il s'est enfermé , mais bien réglée.



En avançant dans le récit, on se rend compte très vite que le chien et l'écrivain raté sont tout deux des "outsiders", des personnages qui ont du mal à rentrer dans le grand moule "wasp mainstream". Certes, il m'a fallu dépasser les 60 premières pages que j'ai trouvé assez ennuyeuses pour rentrer dans ce livre et le dévorer en une nuit ! Une fois qu'Henry laisse tomber son masque de beauf, on découvre un antihéro assez touchant. Un personnage qui incarne ce que les ratés ou autres personnages frustrés de ne pas avoir fait les bons choix ont d'attachant !

Lorsqu'on découvre ce personnage qui ne sait plus trop e qu'il veut et qui est tellement désespéré de ne pas savoir aimer ou montrer son amour à ses proches de manière saine, on apprécie beaucoup mieux l'humour de John Fante !



La présence de Stupide, le fameux chien, met en lumière le manque de communication et les relations superficielles dans cette famille dont Henry est le pivot branlant. A cause de son comportement incontrolable et ultra libidineux, Stupide cristallise très vite tout les conflits de la maisonnée et force Henry à se remémorer des épisodes de son passé qui pourraient enfin répondre à la question "mais où est-ce que ça a merdé?!!"



Pas étonnant que Charles Bukowski vouait un culte à cet auteur. Certes c'est un roman facile à lire, sans grande prise de tête, avec des chapitres courts. Mais derrière l'humour parfois un peu graveleux sur les bords, l'oeuvre est bien plus profonde qu'elle n'en a l'air.

Ce fut pour moi une superbe découverte, j'ai maintenant hâte de découvrir d'autres ouvrages de ce romancier.





Challenge USA 2019
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Demande à la poussière

Quel petit con cet Arturo. Imbu, suffisant, arrogant, prétentieux. Le rital d’Épinal.

Son truc c’est l’écriture, le nouveau Poe, Whitman, Heine qu’il disait.

Une nouvelle à deux balles publiée et il s’emballe, tout est plié.

Colorado dans le dos, laissant maman pour Los Angeles, sa nouvelle adresse.

D’adresses, il va en manquer. Avec les filles d’un jour d’abord, avec Camilla ensuite, sa belle Mexicaine déjantée. Il passe à côté de l’extase, tout en gueule, rien dans le sac.

Empêché par la crainte du péché. Ca va le miner.

Tu n’es qu’un fanfaron, alors tout le bouquin tu vas te la bouffer la poussière.

Quand ton brin d’écriture t’emmène en haut, tu la ramènes, hâbleur, tu me fais de la peine, tu n’es qu’un leurre.

Vite revenu en bas, tu chiales quelques argent à maman par un courrier tourné.

Tu te conduis comme un enfoiré et juste après tu demandes pardon pour l’absolution, tu es bidon !

Je ne sais pas pourquoi mais je t’aime bien quand même, c’est sûrement grâce à papa Fante qui a su creuser de profonds sillons d’altruisme, d’humanité et de passion qui te procureront une certaine aura dans ton comportement de rat.

En fait, je te plains, petit matamore à la culpabilité destructrice, continue à traîner la savate dans les rues, et à penser que :

« J’étais vraiment formidable ! Un grand homme, décidément, doux et plein de tact, aimant hommes et bêtes d’un amour égal. »

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L'orgie

On ouvre ces pages et on voit aussitôt les différents personnages de cette famille d'immigrés italiens, une vraie galerie de personnages tragico-comiques mais que Fante ne tourne jamais en ridicule: il s'arrête à la dérision.

C'est l'histoire d'une initiation douloureuse, et banale, au monde des adultes, à l'effritement de l'image du père, à la confrontation entre la misère et les rêves d'un gamin de devenir joueur professionnel de base-ball.

Mais on ne pleure pas, on rit même de cet ado naïf et un brin arrogant dont le bras gauche - pilier de sa future carrière - est un personnage à part entière qui vit sa propre vie. le portrait de la grand-mère est truculent, ceux des autres membres de la famille sont émouvants et cette jeune fille qu'il aime passionnément, Dorothy Parrish, est touchante par les grands airs qu'elle se donne.

L'air de rien, Johan Fante décrit en quelques phrases légères la beauté et la tristesse de la vie, et ça chamboule le coeur.
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