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Critiques de John Fante (738)
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Demande à la poussière

Dans l'histoire des lettres américaines , il ne faut surtout pas oublier Fante.

Cet auteur qui est demeuré dans l'ombre de Steinbeck mérite plus que largement le détour .

Il y a une force , une puissance , une envie de hurler à la face du monde chez Fante.

Ce texte fait partie intégrante de l'oeuvre majeure de ce très grand écrivain , que tout les amateurs de littérature américaine doivent découvrir un jour .

La discrétion relative dans laquelle Fante reste confiné est injuste .

Ce livre est un bijou noir , une oeuvre incontournable ...
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Demande à la poussière

Voilà, je viens de tourner la dernière page de ce sublime roman et j’ai ce sentiment qui n’est pas fréquent, mais que je ressens lorsque je termine un livre qui m’a particulièrement touchée : j’ai l’impression de devoir faire le deuil d’une histoire et de personnages auxquels je m’étais attachée.

Demande à la poussière, c’est Arturo Bandini, sa sensibilité, son talent, son amour pour Camilla, la « Mex » qu’il traîne parfois dans la boue, ses road trips à travers la Californie et son regard souvent très juste sur sa condition de fils d’immigrés italiens et de jeune écrivain parfois crève-la-faim et pourtant toujours très généreux (c’est même souvent un « panier percé »). L’écriture est crue, parlée, et c’est probablement ce qui fait sa richesse, puisqu’on se sent d’emblée proche de ce Bandini, jeune homme passionné et profondément humain qui a très envie de croquer la vie à pleine dent, malgré une culpabilité récurrente qui lui vient fort probablement de l’héritage catholique familial. Il en parle souvent d’ailleurs et revient vers Dieu quand ça l’arrange… On suit donc sa vie dans cette ville parfois chaotique qu’est Los Angeles, avec ses laissés-pour-compte (Bandini parle des prostitués, du ghetto noir où les usagers de cannabis s’entassent dans des endroits glauques pour fumer leur chichon, des « expatriés » originaires du midwest brûlés par le soleil californien, etc.). Et on l’imagine dans sa petite chambre d’hôtel miteuse où il passe parfois des journées à écrire, étant persuadé – à juste titre – qu’il finira un jour par devenir un écrivain de renom.

Après avoir lu Mon chien stupide, que j’ai aussi beaucoup aimé, je me suis dit qu’il fallait que je me lance dans l’aventure Fante et tout lire de lui. Si je n’avais pas été déjà convaincue, Demande à la poussière aurait achevé le travail… Eh oui, ça y est, je suis tombée sous le charme de l’écriture de John Fante et de son alter ego Arturo Bandini…
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Mon chien stupide

Henry est un petit écrivain minable, qui survit en écrivant de temps en temps quelques scénarios pour la télévision, ou des projets de livres qui n'aboutissent jamais. Il songe beaucoup à plaquer toute sa famille pour aller vivre à Rome, ou même à échanger ses enfants contre une bonne voiture.



Car ses enfants lui mène la vie dure : Dominic, l'aîné, ne craque que sur des femmes noires, au grand désespoir de ses parents, déçus par ce manque flagrant de « fierté raciale » ; Denny est persuadé d'être un grand acteur, et a deux buts principaux pour réaliser ses ambitions : faire faire ses devoirs par sa mère, et éviter l'armée à tout prix ; Tina s'est entiché d'un surfeur sans rien dans le crâne, juste bon à vider le frigo et les bouteilles de whisky de la maison. Seul le petit dernier, Jamie, semble avoir du plomb dans la cervelle. Mais les apparences sont parfois trompeuses.



Cette vie de famille sera bouleversée par l'arrivée d'un énorme chien qui a élu domicile on ne sait trop pourquoi dans leur jardin. Après une période de transition délicate, Henry adopte le chien, judicieusement baptisé Stupide : sa capacité à grimper sur tout ce qui est mâle, hommes et bêtes confondus, offre à son maître une opportunité de pouvoir se venger et d'humilier tous les casse-pieds des environs.



Un petit bijou d'humour noir, des scènes d'anthologies (le duel Stupide/Rommel restera gravé dans ma mémoire) qui laisse toutefois de temps en temps la place à des vraies interrogations sur la paternité.
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Mon chien stupide

Quelle famille : le père, un peu looser à cette période de sa vie, la mère et les quatre enfants squattant la maison.

Le narrateur est le père qui raconte son quotidien affligeant, il est scénariste au chômage et pseudo écrivain, il a de plus en plus de mal à comprendre et à supporter ses quatre enfants adultes toujours à la maison, sa femme à la moindre contrariété file vivre chez sa tante.

Il traîne sa misère quand un chien, un peu pervers sur les bords, s'installe dans son jardin.

Un livre décalé, un brin déjanté, assez drôle. La façon dont le père raconte son quotidien vaut le détour, sa vie insatisfaite, ses réflexions cash sans aucune retenues vis à vis de son entourage.

Ce livre a au moins le mérite d'avoir son propre style , un style relevé. Une lecture sympathique.
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Demande à la poussière

Vous voyez, ces gens agaçants et excessifs, ces personnalités difficiles qui vous donnent envie de fuir? Ceux qui sont à l'opposé de la vie que vous croyez avoir envie de vivre? Ceux qui vous rappellent trop ce que vous n'aimez pas chez vous?

Et un jour, au milieu d'une anecdote au téléphone, ils lâchent un simple "bon, moi, tu me connais, narcissique..."

ou au comptoir d'un pub "... je l'aime encore, ce bâtard..." et à cet instant, désarmé par tant de sincérité, vous savez que vous aurez un mal fou à vous passer d'eux. Dans ma vie, ces personnes ont un prénom qui commencent par Y. Dans ce roman, par un A.



On est soufflé comme quand le décollage d'un avion vous plaque à votre siège, on ne peut plus que laisser faire et on adore ça.



C'est tel quel et pas tel que ça devrait être. Arturo hait sa princesse maya plus qu'il ne l'aime, il veut lui faire du mal plus qu'il ne veut lui faire du bien, puis la tendance s'inverse...il est en proie à ses contradictions, et il les couche sur le papier sans avoir cherché à les rendre cohérentes. Il se regarde vivre, et se voit déjà l'écrire même dans le pire, sans rien policer surtout pas sa vanité d'écrivain au talent surhumain. Il assume de ne pas assumer son désir puis de s'en rendre esclave. Qu'est-ce que c'est drôle!



Est-ce qu'on finit par les envier d'avoir ce courage ou est-ce qu'en laissant briller leur lumière, ils nous donnent la permission de faire de même (pour paraphraser Marianne Williamson)
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La route de Los Angeles

Ah, relire et relire encore John Fante... Je ne m'en lasse pas ; tous les 4-5 ans ; un au hasard. La route de Los Angeles cette fois-ci et la jeunesse - la genèse - d'Arturo Bandini.



"Bandini, vous êtes un tigre de papier". Paraphrasant ce bon vieux Jacques dans L'Aventure c'est l'aventure, la réplique colle bien à Arturo. Schizophrène, exalté, marginal, utopiste, décalé, barré diront certains... mais tellement attachant dans ce combat qu'il mène contre tous, crabes compris, mais surtout contre lui-même. Quel plus grand indécis que Bandini ? Et même lorsqu'il choisit - enfin - la route de Los Angeles, sa décision est une forme de choix par défaut.



Tout a été dit sur la place du livre dans l'oeuvre de Fante, sur ce personnage que l'on retrouvera dans la suite de la trilogie, sur ce portrait de l'Amérique du bas de l'échelle, celle qui vit l'autre côté du rêve, de petits boulots à la conserverie ou ailleurs.



Et si La route de Los Angeles n'est peut-être pas le plus magistral des opus de la trilogie, il reste pour moi le plus indispensable dans ce qu'il nous apprend du fonctionnement de Bandini, le plus émouvant dans ce qu'il révèle des rapports "Je t'aime, moi non plus" avec sa mère et contient surtout, plusieurs somptueuses pages de littérature qui ont fait date.



"Bandini, vous êtes un tigre de papier", et pour beaucoup dont je suis, c'est un compliment !



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Bandini

Premier tome de cette saga familiale inspirée de la vie de l'auteur, Bandini raconte le quotidien d'une famille d’émigrants italiens.

On sourit un peu au début puis l'histoire devient plus sombre.

La misère, le deuil, la discrimination, l'amour impuissant des fils pour leur mère, la loyauté envers le père, l'ardoise chez l'épicier, la pression de la religion sont l'ordinaire d'Arturo et sa famille.

Il y a beaucoup de nostalgie et de tristesse dans ce roman.

L'écriture est fluide, rythmée et élégante.

Un joli roman.
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Le vin de la jeunesse

Ce Vin de la jeunesse est un recueil de nouvelles.

La première partie intitulée Dago Red m’a fait furieusement penser à Bandini : des bêtises à foison et des tonnes de je vous salue Marie pour les faire passer, des confessions, des corrections, des pêchés mortels, des scènes de ménage homériques etc… On rit beaucoup et l’humour est toujours présent même si les histoires racontées sont parfois un peu tragiques.

Même univers que dans Bandini ou l’Orgie : le jeune narrateur vit dans le Colorado au sein d’une famille nombreuse d’origine italienne. La mère est très pieuse tandis que le père est volage, joueur, colérique. La religion catholique est très présente dans cette éducation.



La seconde partie plus courte mais aussi plus disparate m’a moins convaincue.

C’est toujours un plaisir de retrouver le style enjoué et virevoltant de Fante. Et qui d’autre mieux que lui sait parler de l’enfance et de l’adolescence ! Je me suis régalée dans la première partie du livre.

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Les compagnons de la grappe

Je présente définitivement une addiction aux livres de John Fante !

Découverte tardive et heureuse de cet auteur dont je ne me lasse pas de lire la prose. Son style fantasque et son humour me ravissent presque à chaque fois.

De plus, Les compagnons de la grappe est très bon opus :

Le héros est cette fois Henry Molise déjà aperçu dans d'autres romans notamment Mon chien stupide. Henry est appelé à l'aide par son frère : les parents veulent divorcer suite à un adultère du père et ce, après plus de cinquante ans de mariage !!! Ni une, ni deux, Henry saute dans un avion et s'envole pour le Colorado. Arrivé sur place, il n'est plus question de divorce mais Nick le père maçon veut l'embarquer de force pour faire une dernière construction. Ce sera l'occasion pour Henry de mieux connaître son terrible père, italien, alcoolique, menteur, coureur qui a régné en despote sur le foyer pendant de longues années.

Comme à l'accoutumée, ce sont des personnages hauts en couleurs qui nous sont présentés. L'humour est omniprésent et le style bondissant. J'éclate de rire régulièrement lorsque je lis les aventures de Molise ou Bandini, autre héros récurrent de l'auteur et je ne me lasse pas de suivre la vie rocambolesque de cette famille italienne où tout est excès.

Vivement le prochain !



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Mon chien stupide

Le narrateur est un écrivain dans le creux de la vague. Réduit à écrire des scénarios sans intérêt pour la télévision, il a le sentiment d’avoir laissé passer sa chance et de gâcher son talent. Et ce n’est pas auprès des siens qu’il peut reprendre confiance en lui. Son épouse est de plus en plus irascible et ses enfants ne sont que des sources de déception. « Le mariage brutalise un homme. La paternité aussi. Et puis le chômage. Et les chiens. » (p. 25) Parlons-en, des chiens ! Le héros est hanté par le souvenir de Rocco, superbe bull-terrier adoré par son maître. Alors, quand un gros chien s’invite dans la maison, l’écrivain ne fait pas grand-chose pour lui barrer le passage. Et tant pis si ce chien, nommé à propos Stupide, a tendance à vouloir violer tout le monde, sans distinction de sexe ou d’espèce. « Stupide était la victoire, les livres que je n’avais pas écrits, les endroits que je n’avais pas vus, a Maserati que je n’avais jamais eue, les femmes qui me faisaient envie. » (p. 53)



C'est avec un plaisir un peu sournois que j’ai observé cette famille bancale et individualiste où les parents ne se leurrent pas devant les défauts de leur progéniture et où les enfants ne font montre qu’aucun respect envers leurs géniteurs. « Ils étaient quatre graines égarées dans quelque obscure trompe de Fallope. » (p. 85) Il ne s’agit pas d’absence d’amour, mais plutôt d’une affection désabusée et sarcastique. La seule échappatoire de l’écrivain est l’Italie, tel un ailleurs fantasmé et inatteignable. Au milieu de ce joyeux foutoir cynique, Stupide est le seul être honnête, cédant sans vergogne à ses pulsions et à ses affections. Mon chien Stupide est un petit bijou d’humour grinçant qui griffe à plaisir le mythe californien et ternit sans honte les ors trompeurs du succès artistique et mondain, largement éprouvé par l’auteur.

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Mon chien stupide

Tout devrait rouler pour Henry Molise, 55 ans et ancien écrivain à succès. Belle maison dans un quartier résidentiel en bord de mer, en Californie, marié, quatre enfants. Et en fait non, rien ne va plus. Ce quinquagénaire dépressif est en pleine remise en question. Ses enfants sont devenus des étrangers, sa femme ne le comprend plus, il n’a rien écrit de bien depuis des années et voilà qu’un énorme chien libidineux, rapidement baptisé Stupide par la famille, et très démonstratif a élu domicile dans son jardin et refuse d’en partir ! Décidément, trop c’est trop ! Il est peut-être temps d’aller voir ailleurs…



Dans cette autobiographie déguisée, John Fante se dévoile en père de famille à bout de nerfs, plongé en pleine crise existentielle. Un texte court, mais drôle, acerbe et sans prétentions qui permet de passer un moment agréable et de découvrir la plume de l’auteur avant de se lancer dans des textes plus forts et plus exigeants comme « Demande à la poussière » ou « Bandini ».
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Demande à la poussière

Comment foirer sa lecture, en une leçon, par Belette Cannibal Lecteur.



Alors, vous prenez tout d'abord un Classique de la Littérature Américaine, un roman grandiose super vachement bien côté par vos petits camarades de Babelio et partout ailleurs.



Poussez le vice jusqu'à prendre celui qu'un de vos potes dans la IRL (In Real Life) vous a conseillé en vous disant que c'était un chef-d’œuvre à ne pas manquer, que votre vie n'avait pas encore commencée parce que vous ne l'aviez pas encore lu.



Installez-vous confortablement dans votre fauteuil, préparez-vous une bonne tasse de café et commencez la lecture...



Faites un "waw, tout ça" en lisant l'intro réalisée par Charles Bukowski qui est dithyrambique sur cet ouvrage :



"Et je compris bien avant de le terminer qu'il y avait là un homme qui avait changé l'écriture. Le livre était Ask the Dust et l'auteur, John Fante. Il allait toute ma vie m'influencer dans mon travail".



Là, vous vous dites que oui, en effet, c'était une honte que de ne pas l'avoir encore lu et vous souriez rien qu'à l'idée de découvrir ce roman dont on dit tant de bien ! Vous êtes chaud boulette, plus qu'une baraque à frites et vous vous apprêtez à passer un tout GRAND moment de lecture.



Et là, bardaf, c'est l'embardée, vous passez à côté ! Vous trouvez le style pas facile à lire, un peu étrange, décousu, et vous devez vous forcer à lire, espérant tomber enfin sur "de l'or à la décharge publique" comme disait le grand Charles.



Bon, comme je suis maso, j'ai tout lu, jusqu'au bout (c'était pas un pavé, heureusement) mais je l'ai refermé avec une impression horrible : on m'avait vanté un chef-d’œuvre - ce qu'il est sûrement, parce qu'autant de lecteurs ne peuvent pas se tromper et on ne cause pas de 50 nuances ou de Twoilett - et moi, triple imbécile de banane dégénérée, je venais de passer à côté.



Loin à côté, même...



J'enrage parce que quand j'apprend que "Demande à la poussière" a été perçu au fil des années comme un roman de première importance sur le Sud de la Californie et moi, je suis la béotienne qui n'a même pas été capable d'apprécier ce roman.



Pourtant, il avait tout pour plaire, le récit de Fante, car dans son roman se retrouvent les thèmes récurrents de ses écrits : la pauvreté, la religion (catho), la vie familiale, l'identité italo-américaine, les sports, la vie d’écrivain, la place qu'il voulait se faire et la faim, car on a un homme qui est réduit à manger des kilos d'orange !



Pas de cotation parce que ce roman ne mérite pas que je le saccage ou que je cote vache, je n'ai pas réussi à l'apprécier, c'est tout et la responsable, c'est moi.

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Demande à la poussière

J'attendais beaucoup de John Fante. Trop peut-être.

Cette histoire d'amour houleuse sur fond de déambulations dans ce Los Angeles des années 30 m'a parue assez répétitive, bien que je sois très sensible à ces personnages de paumés en quête de reconnaissance et aux descriptions des quartiers miteux de cette ville. Certains passages sont même bouleversants. Je retrouve là tout ce que j'aime chez Bukowski mais sans les considérations sociales que Bukowski adresse directement au lecteur, et qui font toute la force de ses livres.
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La route de Los Angeles

Me voici de retour de balade sur La route de Los Angeles, avec Arturo Gabriel Bandini. C'est un drôle de loustic, un jeune homme, un enfant qui crie "même pas mal" les yeux plein de larmes.

Un gars qui deviendra à coup sûr, un écrivain de renom : "Le grand Arturo Bandini" ! Et lorsqu'on l'écoute nous raconter ses histoires à dormir debout, sa vie d'amoureux avec une inconnue qu'il n'a pas abordée, la course qu'il a gagnée, l'emportant contre le champion hollandais du moment, la maladie mortelle de sa mère, son appartenance au parti communiste et comment ses amis soviétiques ont financé le voyage qu'il s’apprête à faire, ses femmes, toutes glacées sur magazine mais toutes si terriblement vivantes et différentes. Il raconte ce qui lui passe par la tête, tout et n'importe quoi.

C'est un enfant qui se lance dans la vie, vie qu'il réécrit au gré de ses envies et de son imagination...

J'ai été happée par l'écriture de Fante, il m'a entraînée dans toutes les directions, le réalisme de ses descriptions, l'onirique de ses évocations, et j'ai adoré ce tourbillon. C'est un auteur à lire, assurément. Et savoir que ce roman-ci n'a pas été accepté par les éditeurs lorsqu'il l'a écrit me laisse perplexe.
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Mon chien stupide

Choisi un peu au hasard , ce petit roman a été finalement un pur régal !



John Fante nous fait plonger avec beaucoup de dérision dans les eaux tumultueuses de la famille Molise à travers le regard du père , son alter ego .



La découverte d'un énorme chien dans le jardin de la maison un soir de pluie n'est qu'un prétexte de plus aux chamailleries familiales, Harriet l'épouse menace à longueur de temps de faire sa valise, Henry, le père , écrivain et scénariste dont la cote est en sérieuse perte de vitesse et les quatre enfants , jeunes adultes , pas encore vraiment partie du cocon familial , tout cela rappelle forcément des choses à chacun.



Beaucoup d'humour souvent grinçant, des considérations cyniques sur le modèle américain tout cela sous l'oeil débonnaire du chien, obsédé sexuel ...



On rit mais derrière cette façade caricaturale se cache aussi la mélancolie de voir partir ses enfants, de constater que son couple en vieillissant perd de sa vigueur et que l'amour se délite et la désillusion de ne pas voir se réaliser les rêves que l'on a fait pour l'avenir de sa progéniture en projetant dedans ses propres échecs .
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Demande à la poussière

C´est l´histoire d´un type jeune, seul, qui a reçu une éducation, égocentrique immature , sans le sou, qui pense qu´il a un talent d´écrivain... et qui devient un "père" petit-bourgeois qui achète à sa "fille" rebelle un petit chien et loue une maison au bord de la mer avec une jolie clôture blanche.

Le tout en moins d´un an (mon estimation).

Pas assez intelligent pour faire une analyse tant les thèmes abordés sont nombreux, je me contente du simplisme. Mais le livre lui, et c´est là le signe du talent, est clair, limpide, brut.

C´est pour moi un roman d´apprentissage accéléré, peuplés d´anti-héros, écrit "avec les tripes et du cœur" dit Bukowski , ce que l´écriture confirme page après page.

Ce roman est moderne depuis 70 ans et cela va durer.

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La route de Los Angeles

C’est le premier John Fante que je lis et je me suis bien marrée.

Ce roman a été écrit en 1933 mais publié dans les années 80 tant il était provocant pour l’époque.

J’imagine le scandale d’une publication dans les années 30.

Il parait que le héros, adolescent abruti et mégalomane, est le double de Fante et qu’il y a un part autobiographique. Alors oui le héros vit dans une famille italienne aves sa mère et sa sœur, l'ombre du père mort plane et l’oncle est omniprésent mais pour le reste…

Nous allons assister aux délires du jeune Arturo qui lui permettent de supporter un quotidien assommant. Il y a de la misogynie ; toutes les femmes sont folles et il les tue virtuellement

Il y a de la mythomanie ; il se perçoit comme un grand écrivain et snobe tous les ouvriers de la conserverie dans laquelle il travaille.

Il est violent, vulgaire et incontrôlable.

L’écriture est à l’image de ce roman loufoque.

Une lecture jubilatoire.



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Grosse faim

Un roman dépaysant.

Qui raconte, grâce à différentes nouvelles, la jeunesse d’une famille immigrante italienne aux États-Unis. Des récits très captivants et très touchants.

Ils m’ont pour la plupart fait sourire, avec un petit trait de nostalgie.

Ce fut une pause et un moment de délectation.



J’ai eu la chance de trouver cet ouvrage dans une boite à livre. J’y partage de temps en temps certaines de mes lectures. J’aime l’idée de faire découvrir un chef-d’œuvre à une âme errante dans ce lieu (une ancienne cabine téléphonique).

J’hésite parfois à prendre des romans, ce sont souvent des restes invendables et en piteux état. Celui-ci était un peu cabossé, mais les écrits étaient lisibles et si « bon » à mon esprit. Merci au randonneur de passage d’avoir abandonné un livre d’une très belle qualité.

Un auteur que je vais m’empresser de découvrir !



Bonne lecture !
Lien : https://angelscath.blogspot...
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Mon chien stupide

Écrivain médiocre, Henry supporte son quotidien entre sa femme et ses quatre enfants en cultivant des rêves de dolce vita. L'arrivée inopinée d'un molosse au milieu de son jardin va bouleverser l'équilibre déjà précaire de cette famille.



Chronique ironique d'une famille américaine ordinaire, Jonh Fante offre un récit gouleyant tout en cynisme et en humour noir. Distrayant, jubilatoire, ce roman, aussi court que brillant, est à consommer sans modération et saura sans conteste arracher un franc sourire aux lecteurs les plus exigeants. Un vrai coup de coeur.
Lien : http://lafleurdesmots.fr/mon..
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Demande à la poussière

Je viens de le finir. Un livre beau et prenant. La fin est de toute beauté. Il n’a pas été des plus simples à lire. Pas comme le premier qui m'avait fait connaître l'auteur - offert par le libraire pour deux autres achetés. «Mon chien stupide», un coup de cœur immédiat lu presque d’une traite (Ici)

Non celui-ci a été plus dur. J’ai vécu les montagnes russes avec lui. Il y a eu des hauts et des bas mais la langue, elle, cet étonnant mélange de style, syncopé et poétique à la fois, m’a terrassée.

Son style n’appartient qu’à lui: brisé, blessé mais têtu, «fonce dedans», à cru. Le contraire du style élégant et feutré.

Que dire de l’histoire tout en évitant de trop résumer? Je retiens avant tout que ça semble vécu par l’auteur tant c’est plein d’émotions retenues. Son héros, Arturo Bandini , jeune auteur d’une vingtaine d’années qui attend d’être enfin publié, raconte son histoire d’amour fou, à Los Angeles, dans les années quarante, avec Camilla, une serveuse de bar, de laquelle il s’entiche violemment et définitivement malgré tout ce qu’elle lui fera voir. Elle n’est pas facile, en aime un autre qui la déteste. Elle aime les chiens et la marijuana. Elle sera à jamais le premier véritable amour de Bandini qui ne la laissera jamais tomber, et pourtant !

Mais ce n’est pas ça l’important.

C’est le héros lui-même qui m’a intéressée. C’est un drôle de type. Pas facile à comprendre. Paumé, désarmé, sans ami, sans aide dans une ville hostile où il ne connaît personne et où il ne se fera pas d’amis mais qu’il connaît par cœur à force d’y déambuler jour et nuit. Il ne fait rien, si ce n’est attendre la sortie de son premier roman. Son éditeur lui envoie régulièrement de l’argent qui lui sert à vivre chichement car il dépense tout pour cette Camilla. Il dépense à tort et à travers. Il est trop généreux et on a envie de lui dire de se protéger de tout et de tout le monde et surtout de lui-même. Sa force, c’est sa foi dans son destin d’écrivain . Il est sûr d’y arriver et ne pense qu’à ça. Mais sa fragilité, c’est son amour pour les plus déshérités que lui.

Fils d’immigrés italiens, il est hanté par son éducation chrétienne. La culpabilité le poursuit, bref, c’est un personnage très complexe, très puissant que je ne suis pas prête d’oublier. J’ai ressenti le même attachement pour un autre grand de la littérature, le Martin Eden, de John London.



Des livres comme ça, j’en voudrais tous les jours !
Lien : http://liratouva2.blogspot.f..
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