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Critiques de John Updike (132)
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Les sorcières d'Eastwick

John Updike fait partie de ces noms que j'ai souvent croisé comme tentation littéraire dans l'offre pléthorique de la littérature américaine. Je ne le reliais pas du tout avec un souvenir cinéma d'un film que je ne pense même pas avoir vu autrement que par extraits mais dont la distribution trois étoiles glamour de l'époque (Cher, Sarandon, Pfeiffer autour de Nicholson) ne permet quasiment pas d'ignorer l'existence.



Il y a sans doute également une certaine confusion avec les événements historiques autour des sorcières de Salem qui m'ont finalement poussé à découvrir Updike par le biais de ce roman plutôt que par la saga Rabbitt qui semble être le pivot central de son œuvre.



Revisiter le mythe de la sorcière au XXème siècle c'est presque inévitablement se confronter à ce que cela renvoie de rejet anti féministe du terme, à la crainte qu'elles représentent pour un pouvoir machiste remis en cause par leur existence. Et si les sorcières d'Updike dont dotés de pouvoir bien réels, elles incarnent également parfaitement cet autre symbolisme de la figure magique : divorcées, sexuellement libérées, victimes des ragots de leur petite ville, elles luttent avec leurs armes pour se faire accepter ou à tout le moins respecter.



Le regret que je pourrais exprimer est que l'auteur les cantonne tout au long du roman à leur lutte contre les femmes mariées de la communauté, comme si l'ennemi ne pouvait être que l'autre féminin concurrent. Il n'est en tout cas pas incarné par leurs hommes, amants interchangeable, faibles, sans personnalité et pourtant inexplicablement collectionné comme des trophées par ces sorcières condamnées du coup à n'exister que dans leur rapport à l'homme.



Le changement s'opère avec l'arrivée d'un homme étranger dans la communauté, que l'on aurait tort de trop limiter à une incarnation démoniaque comme je l'ai beaucoup lu dans les critiques du livre... même si les clins d'œil sont nombreux. Son arrivée sera notamment l'occasion de l'expression des désirs homosexuels de ces trois drôles de dame, ainsi que l'élargissement de leurs ambitions artistique dans la musique, la sculpture et la littérature, une possibilité de sortie vers le haut d'un quotidien enfermant. Le rapport particulier du nouvel arrivant à la fois à la science et à la religion est également l'occasion d'intéressantes réflexions.



Mais la force des habitudes et du désir de confrontation avec des sorcières aux pouvoirs récemment découverts fait retomber le récit dans une certaine platitude dont il avait pourtant l'occasion de s'extraire à de multiples reprises. Reste un style intelligent, caustiquement drôle qui fera regretter cet essai non transformé car inégal.

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Les sorcières d'Eastwick

Bienvenue à Eastwick, ses petits commerces, son Église unitarienne, ses sorcières du XXe siècle. Voilà un joli panneau qui pourrait orner les routes aux entrées de la ville.



Une belle accroche et pourtant une semi déception à l'arrivée. J'ai trouvé les personnages féminins trop stéréotypés, le comble pour des sorcières. Leur unique but dans la vie, malgré leurs pouvoirs, c'est de se dégoter un mari, les moyens pour y arriver sont parfois amusants, parfois seulement... Le côté sulfureux du livre est malheureusement très amoindri par le passage des années. Quant aux personnages masculins, si l'on excepte le héros, Darryl Van Horne, ils ont tous l'air de pauvres victimes de la puissance féminine et sont finalement plutôt agaçants.



Reste, pour sauver le tout, le personnage de Van Horne. Je dois avouer que John Updike s'est surpassé, Van Horne est réellement génial : irrévérencieux, pervers, hâbleur, manipulateur et arnaqueur de première, je n'ai pas pu m'empêcher d'imaginer le formidable Jack Nicholson à chaque fois qu'il bavait un mot (oui il bave beaucoup, enfin pas Nicholson, Van Horne).



La chute est attendue mais amusante, à lire par curiosité pourquoi pas.
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Rabbit en paix

Quatrième volet de la saga Rabbit. Enfin. Après avoir lu ses aventures en milieu de vingtaine, trentaine et quarantaine, on retrouve le protagoniste dans sa cinquantaine bien avancée. Voir l’évolution d’un personnage à autant d’intervalles est toujours intéressant comme expérience. Je pense entre autres au film Boyhood. Ceci dit, je me sentais moins d’affinités ici avec Harry Angstrom. Dans Rabbit en paix, ses affaires (sa concession de voitures) vont plutôt bien. Pas d’ennuis financiers bien que, comme tout homme n’ayant pas vécu dans l’opulence, l’argent reste une préoccupation. Toutefois, c’est la santé qui se détériore, bien qu’il ne soit pas attentif aux signes. Après tout, un homme au faîte de sa vie se croit indestructible. Néanmoins, il sait qu’il n’est pas éternel et l’avenir l’inquiète (ne serait-ce qu’inconsciemment). L’idée de laisser derrière lui quelque chose de pas très solide le tracasse. Incidemment, il ne sent pas que son fils est à la hauteur. Ce dernier a deux enfants et un travail de vendeur de voitures dans la boite. Rabbit trouve cela insuffisant. C’est ironique parce que lui-même n’était pas en meilleure posture à cet âge. On se rappelle qu’il avait abandonné sa femme enceinte de leur deuxième enfant (bien qu’il soit rentré au bercail éventuellement, après bien des péripéties), couchant à droite et à gauche, sans boulot stable. Tout ce qu’il est devenu, il le doit à l’argent de son beau-père.



Ces éléments étaient déjà présents dans le tome précédent, j’avais un peu l’impression de tourner en rond. D’autant plus que le roman est un peu long (presque 500 pages dans l’édition anglaise) et la plume de John Updike, ordinaire, sans plus. Il faut dire que cette histoire réaliste se veut le reflet de la vie d’un Américain ordinaire, le besoin pour les fioritures est moins présent. Encore une fois, ce qui rend les aventures de Rabbit intéressantes (à mon avis), à part la thématique d’un homme qui connait le succès et qui s’inquiète du legs qu’il laisse, c’est la reconstitution de l’époque. Nous sommes en fin de règne du président Ronald Reagan (1989), les campagnes de sensibilisations au SIDA vont bon train, l’arrivée de plus en plus importante de marchandises importées sur le marché américain soulève des inquiétudes. Bref, une période de bouleversements politiques, sociaux, économiques, culturels… Les nostalgiques de l’époque vont sourire à la mention de la sortie de films comme Karate Kid III et Ghostbuster II ou bien d’émissions de télévision comme The Jeffersons ou Family Ties (pour ne nommer que ceux-là). L’attention portée tous à ces petits détails font en sorte que ce roman est une photo d’une époque révolue où tout était encore possible, incluant le rêve américain, quoiqu’on commençait à se rendre compte de ses limites.
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Rabbit est riche

Les deux premiers tomes de la série Rabbit m’avaient laissé plutôt indifférent. Un type ordinaire, typiquement américain, au milieu de la vingtaine, qui se rend compte que la vie n’est pas ce qu’il croyait. Joueur de basketball prometteur au collège dans les années soixante, il n’a pas réussi à percer dans le sport et ne voit devant lui qu’une existence morne, avec une femme, un garçon de trois ans et un autre bébé en route. C’est vraiment ce qu’il souhaitait? Bref, ça racontait l’histoire d’un type désillusionné.



Ce troisième tome est exactement dans la même veine. Pourtant, il est parvenu à m’accrocher et son protagoniste, à paraitre plus sympathique. En effet, après bien des péripéties, Rabbit ne ressemble plus à un grand adolescent à la dérive. Il approche maintenant la cinquantaine et sa situation s’est améliorée. Il faut dire qu’il est devenu riche : il a hérité d’une partie de la concession de voiture de son beau-père. Notez bien, il est encore plein de défauts, comme tout être humain, mais au moins il semble assumer ses erreurs et donner une direction à sa vie. Enfin et surtout, il représente le fameux Rêve américain. En ce sens, il représente un archétype auquel s’identifier.



Ceci étant dit, tout n’est pas rose. Rabbit commence à prendre de l’embonpoint et sa relation avec son épouse, si elle est meilleure, ne semble pas le combler. Ça ressemble plus à un compromis passé avec le destin. Aussi, son fils le déçoit. À 23 ans, ce dernier n’arrive pas à terminer l’université, met une fille enceinte et part en voyage avec une autre. Le père semble oublier qu'il était pire quand il avait le même âge... Mais c’est ça, la vie. Il vient un temps où l’on pense avoir mené une bonne vie, l’on a atteint le sommet et l’on se met à regarder autour et surtout derrière soi.



Personnellement, je ne suis pas encore rendu là dans mon cheminement mais j’ai vu assez de gens autour de moi (à commencer par mes parents). Je suppose que plusieurs peuvent se voir dans Rabbit. Surtout, avec ce personnage, avec ce bouquin, c’est le destin de l’Amérique que l’on revit. Un saut dans la passé! En effet, l’action se déroule vers les années 1978-1979, on traite de quelques événements de l’actualité nationale (l’arrivée massive des voitures coréennes sur le marché ou bien des trucs politiques qui me dépassent un peu) et internationale (le prix de l’essence qui monte en flèche, attribué aux Arabes), culturels (comme la sortie des films Jaws II ou Amityville Horror). Ceux qui ont vécu cette époque s’y retrouveront sans peine et avec plaisir.
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Les larmes de mon père

Série de nouvelles, des récits d’hommes qui ont vieilli et qui racontent des histoires de leur présent et de leur passé.



Des histoires d’enfance dans les années 30, avec la pauvreté, les tensions dans les familles et les copains du quartier.



Des moments importants comme les premières amours qui reviennent en mémoire avec des retrouvailles d’anciens, comme aussi la naissance d’un enfant ou d’un petit-enfant.



Des événements tragiques comme celui du 11 septembre, avec une chute des tours qui ébranle la foi de l’homme qui se demande comment Dieu peut-il laisser faire tout cela.



Des moments tendres comme dans la nouvelle « Les larmes de mon père », avec ces larmes qu’on voit couler pour la première fois.

Des plaisirs du quotidien comme de savourer de la bonne eau très froide par une chaude journée d’été et des réflexions sur la vie qu’on essaie de vivre le mieux possible.



Peut-être pas le chef d’œuvre de cet auteur qui a beaucoup écrit, mais un quand même un plaisir d’avoir de bonnes nouvelles de l’Amérique…

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La Ferme

Joey revient passer le week-end dans la ferme natale en Pennsylvanie pour filer un coup de main à sa mère seule : il y a du fauchage à faire, et elle n’est plus toute jeune pour conduire le tracteur.

On sent dès le départ une aigreur, des reproches sous-jacents, entre mère et fils.

À cela s’ajoute le divorce de Joey, mal digéré par la mère ; en effet, il vient accompagné de sa nouvelle épouse et du jeune fils de celle-ci. Ses propres enfants sont avec leur mère, et la grand-mère les regrette.

Entre ces quatre personnages, entre partage féminin de la cuisine et conduite masculine du tracteur, pendant ces deux journées la tension monte, monte, avec des hauts et des bas qui nous chavirent.

Comme c’est bien écrit ! Comme c’est subtil ! Et bien que l’humour soit présent, il n’est pas là pour nous amuser, mais pour mettre le doigt, cruellement, sur les faiblesses des uns et des autres.

Une belle découverte que cet auteur à l’écriture très moderne pour les années 60.

Traduction de Raphaël Noris.

Challenge USA : un livre, un État (Pennsylvanie)

Challenge gourmand (Gâteau au yaourt : Le personnage principal a des enfants)
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Les veuves d'Eastwick

Lu dans le cadre du challenge ABC



Diable, quelle mauvaise pioche pour la lettre U du challenge ABC ! Quelle déception que ce satané Updike !

Trente ans après, les trois ensorcelantes drôles de dames, entretemps devenues veuves, décident de passer l’été ensemble, et reviennent à Eastwick, sur les lieux de leurs « exploits » passés endiablés. Si elles n’ont rien perdu de leur forte personnalité, elles sont toutefois bien moins fringantes physiquement, affichant 70 ans au compteur. La mort (la leur) fait désormais partie de leur vie, de leurs hantises, de leurs démons. C’est l’heure des bilans qui sonne à la volée, et les cloches ne sont pas nécessairement celles de Saint-Pierre. En plus des regrets d’avoir préféré fricoter avec leurs amants en négligeant leurs enfants, et des remords d’avoir semé mort et malheur autour d’elles par leurs sorts maléfiques, nos trois veuves sont envahies par les souvenirs et la nostalgie, et asticotées par les pépins de santé.



Il est utile d’avoir lu « Les Sorcières d’Eastwick » au préalable pour bien comprendre le contexte, mais en même temps, ce n’est peut-être pas si indispensable, puisque « Les veuves… » procède largement par flash-backs et rappels des galipettes du passé.

Une déception, donc, parce que là où je m’attendais à retrouver des sabbats de sorcellerie vacharde et jouissive, je n’ai lu que du blabla poussif et décousu, entre descriptions touristiques sans intérêt et théories électromagnétiques fumeuses. J’ai eu la nette impression de me trouver face à des pages de « remplissage », et, avec toutes ces considérations sur la vie-la mort-la vieillesse, je n’ai pu m’empêcher d’établir le parallèle avec l’auteur, décédé en 2009 et qui écrivait là son dernier livre.

Pas de finale en feu d’artifice, donc, ni pour l’auteur ni pour le livre, laborieux et dispensable.

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Les sorcières d'Eastwick

Ma critique va être courte et pas très originale car elle va beaucoup ressembler a tout ce que j'ai pu lire sur ce livre....

J'ai eu envie de lire ce livre après avoir vu la série TV malheureusement arrêtée après une seule et unique saison (ce qui est bien dommage car je l'a trouvé excellente).

Dans le livre de John Updike, j'ai retrouvé les trois sorcières un peu folles et je me suis beaucoup amusée avec elles. J'ai beaucoup aimé les nombreux potins exposés au début du livre issu de cette petite ville des États-Unis. Le vocabulaire est un peu cru mais je m'y attendais.

Alors jusqu'ici c'est un coup de cœur mais franchement gâché par l'écriture de John Updike! Ma lecture a été un cauchemar! J'aime lire dans mon lit le soir pour me détendre mais la impossible de lire plus de cinq pages d'affilés. Les phrases sont très longues, on passe d'un sujet a un autre donc je me retrouvée souvent perdue.

C'est vraiment dommage car ça aurait pu être un livre excellent... Pour autant ne passez pas votre chemin, car je le recommande vivement mais armez vous de tout votre courage et de patience.

En attendant pour les moins courageux, n'hésitez pas à regarder les quelques épisodes de la série qui valent vraiment le coup!
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Les sorcières d'Eastwick

he Witches of Eastwick


Traduction : Maurice Rambaud





Si vous avez déjà vu le film que les studios hollywoodiens tirèrent de ce livre, dans les années 90, avec Jack Nicholson, Susan Sarandon, Cher et Michelle Pfeiffer, il est possible que la lecture de ce roman vous incite à vous débarrasser illico de votre DVD ou de votre VHS, dans le creux accueillant d'une poubelle ou alors chez le revendeur le plus proche de chez vous. Car, une fois de plus - faut-il s'en étonner à l'heure actuelle, hantée par les Créationnistes, les Islamistes et autres "Istes" sinistres ? - les producteurs américains non seulement ont reculé devant la subversion mais, ce qui est pire, ils ont tenté de la dissoudre dans une potion bien fade, qui n'a plus rien à voir avec la sorcellerie, blanche ou noire - encore moins avec le discours d'Updike.


Ici, Jane (la violoncelliste), Alexandra (rôle tenu par Cher dans la version filmée) et Sukie (la journaliste locale) sont bel et bien trois sorcières, au sens pré-chrétien et pré-bien-pensant du terme, dont les pouvoirs, latents comme chez toute femme, se sont révélés lorsqu'elles ont quitté leur époux ou leur compagnon - ou quand celui-ci les a laissées tomber.


Ce sont des sorcières épicuriennes, en contact permanent avec la Nature même si elles sont sans illusions sur elle, des sorcières qui, en ces années soixante-dix où Updike a placé son décor, vivent une bisexualité sans complexes et ignorent le regard des autres.


Leur petit trio sympathique est brusquement troublé par l'arrivée dans le pays de Darryl Van Horne, "un homme noir" qui rachète le manoir Lennox et avec lequel elles se lient dans une étrange relations mi-amoureuse, mi-amicale où la jalousie n'existe pratiquement pas.


Contrairement à ce qu'il se passe dans le film, il n'est jamais dit que cet "homme noir" est bel et bien le Diable. Certes, Updike s'amuse à le laisser entendre çà et là mais, quand on arrive à la fin du roman, ce "diable" en question nous apparaît plus proche d'un Méphistophélès de troisième zone que du Lucifer tout puissant que Nicholson campe avec son brio - et son cabotinage - habituels.


En outre, jamais Van Horne ne rentre en conflit avec les sorcières - lesquelles sont visiblement plus puissantes que lui. Il donne l'impression de rester à la remorque et, à travers lui, c'est le mâle américain que vise Updike. Pourtant, son roman n'est en rien une attaque contre le matriarcat US. Il s'agit au contraire d'une réflexion des plus subtiles faite par un homme sur les différences fondamentales entre les deux sexes.


Contrairement à nombre de ses pairs, Updike n'y voit pas prétexte à une guerre machiste ou féministe. Par le biais de personnages liés à l'antique sorcellerie, c'est le concept de la Création qu'il met en jeu : les hommes et les femmes seraient différents et vivraient certainement mieux si la Nature ne les faisait pas dépendre l'un de l'autre. Le romancier met le doigt sur le problème majeur du sexe dit fort : la naissance. Avec des mots parfois crus, il établit par exemple un parallèle flagrant entre la pratique du cunnilingus et le désir de retourner à la matrice. Plus féministe qu'une "chienne de garde" mais plus mesuré, il énonce comme un fait incontestable que l'homme, parce qu'il naît féminin dans l'eau-mère, garde à jamais la nostalgie de ce premier état d'où la Nature, encore elle, l'arrache sans lui demander son avis, en lui infligeant des testicules et un pénis que, si on l'avait consulté, il n'aurait peut-être pas acceptés.


La puissance masculine, nous dit Updike, est une illusion. Le vrai pouvoir, c'est la Femme qui le détient, non que, au contraire de l'Homme, elle l'ait cherché mais parce que la Nature elle-même est femme. Et personne n'y pourra jamais rien : au dernier jour de notre vie, c'est encore notre mère que nous appelons.


Un roman à découvrir et qui, en ce qui me concerne, m'incitera encore à me procurer les oeuvres de John Updike. ;o)
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Coeur de lièvre

Ce roman, classique américain et instantané d'une époque, reste très monocorde. L'ironie des premières pages, prometteuse, s'estompe peu à peu et Rabbit devient de plus en plus insupportable, indécis et d'une misogynie à toute épreuve, misogynie qui ne manquera pas de hérisser les mentalités actuelles (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2021/08/06/coeur-de-lievre-john-updike/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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Les sorcières d'Eastwick

Elles sont trois, trois amies, trois femmes seules, divorcées avec enfants ou célibataire sans enfant, elles s’appellent Alexandra, Jane et Sukie, elles approchent vaillamment les 40 ans

Ellles vivent à Eastwick, petite ville côtière du Rhode Island, dans les années 70 alors que la guerre du Viêt-Nam et son lot d’horreurs fait rage.

Elles aiment beaucoup le sexe et les hommes qu’elles n’hésitent pas à mettre dans leur lit, qu’ils soient célibataires ou mariés.

Elles ont des pouvoirs magiques, dont elles se servent aussi bien pour rompre le collier de perles d’une veille mégère en plein cocktail, que pour souhaiter des choses bien plus terribles.

Et puis, arrive Darryl van Horne, un homme bien mystérieux qui vient d’acheter un manoir abandonné depuis bien longtemps.

Darryl qui va dépenser sans compter pour faire des travaux invraisemblables dans ce manoir, et y inviter les trois femmes qui vont vite constater qu’elles ne sont pas seules à avoir des pouvoirs étranges.

Et, tout va pour le mieux ou presque dans ce quatuor, jusqu’au jour où une quatrième femme arrive, une jeune femme qui pourrait presque être leur fille et qui va séduire Darryl…..

Et devenir l’objet de la jalousie maladive de trois sorcières.

Une lecture exigeante, où l’absence de paragraphes, des phrases qui n’en finissent plus et des descriptions bien plus longues qu’il ne faudrait, finissent par rendre le texte parfois bien indigeste

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Coeur de lièvre

CŒUR DE LIÈVRE de JOHN UPDIKE

Premier tome d’une tétralogie qui met en scène Harry « Rabbit« Angström. Il est marié, père d’un garçon, sa femme est enceinte , la vie est monotone en cette fin des années 60, dans cette petite ville de Pennsylvanie. C’est la classe moyenne américaine assez typique. Un soir, Rabbit décide de ne pas rentrer chez lui et de prendre la voiture, plein sud. La route de Kerouac version Rabbit.

C’est cette série qui a rendu Updike célèbre, c’est très bien écrit, j’ai eu l’impression d’être dans la tête de Rabbit, c’est vraiment excellent et tout à fait ancré dans la vie de tous les jours.
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Brésil

Fantaisie sympathique, agréable à lire, divertissante et souvent drôle, dans la bibliographie de l'auteur américain. Jamais vulgaire mais parfois osée, sa prose fait la part belle à l'extravagance érotique. L'écrivain cite en fin d'ouvrage ses sources d'inspiration mais, à ma surprise, ne fait pas référence, aux deux seules oeuvres que la lecture m'a remémorées : les films "Orfeu Negro" de Marcel Camus ( Palme d'or à Cannes en 1959 et Oscar du meilleur film étranger en 1960 ) et "L'homme de Rio" de Philippe de Broca (1964).
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Les sorcières d'Eastwick

On nous relate une tranche de vie de 3 mères divorcées qui cultivent leur émancipation (qui ressemble souvent à du laisser-aller), dans leur petit patelin du Rhode Island, ainsi que les faits marquants qui surviennent au sein de ce dernier. Nous sommes à l'époque de la guerre du Vietnam, dans l'ambiance et la mentalité qui régnaient alors en Amérique. Un mystérieux excentrique qui s'installe à proximité viens chambouler leur quotidien. Ah oui, ces 3 femmes pratiquent la sorcellerie. C'est un aspect très présent tout au long du roman. Néanmoins, je le qualifierais de roman contemporain (farci de sorcellerie) plutôt que de roman fantastique.



J'ai apprécié cette lecture. Je suis toujours partant pour des ''nouveautés'', pour des approches inhabituelles et c'est ce que j'ai trouvé ici. La prose est surprenante, très vivante, un brin intellectuelle et souvent caustique, les développements inattendus, les personnages hauts en couleur. Ce Van Horne est vraiment très curieux. On discute beaucoup d'art et de vie de couple. L'ensemble est assez bizarre, mais le bilan est positif pour moi.
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S

Tout le roman est écrit en forme épistolaire, s'adresse aux proches de l'héroïne, engagée de plein gré dans un Ashram (totalement fictif bien sur). Le style rend parfaitement le côté naïf des constats, à la fois sous influence, mais qui laissent passer involontairement des vérités cruelles ; c'est assez drôle et caustique !

La galerie des personnages croisés plus ou moins longuement dans l'aventure est savoureuse et bien campée, on s'amuse à suivre l'évolution de la pensée de S (Sarah) comme si on était à sa place !

On s'amuse à voir démonter tout les rouages de ce genre de secte, comme de l'intérieur, dans un style très second degré.

J'ai découvert John Updike avec ce roman, je vais sans doute continuer à le lire...
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Les sorcières d'Eastwick

J'ai trouvé cette lecture éreintante et complétement dépourvu d'intérêt ! Je l'ai lu parce que sa qualité première est que l'auteur à un nom qui commence par la lettre U, une denrée un peu rare quand on participe au Challenge ABC... Je l'ai lu également puisqu'il a été le premier livre choisi pour le Club de lecture de Babelio... mais je dois bien avouer que j'ai eu souvent envie de l'abandonner. Je n'en dirai pas plus, parce que ma critique pourrait ne pas être sympathique... mais je n'ai vraiment pas aimé !!
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Les sorcières d'Eastwick

Roman de John Updike. Lettre U de mon Challenge ABC 2010. Lecture commune du mois de novembre sur le forum de Babelio.



Alexandra, Jane et Sukie sont trois femmes divorcées. Elles sont aussi sorcières et déploient des pouvoirs considérables quand il s'agit de nuire aux personnes qui leur sont néfastes: déclencher des tempêtes, nouer des auguillettes, faire cracher des plumes, modeler des fétiches vaudous, rien ne les arrête! Leurs premières victimes ont été leurs époux. À elles trois, elles créent un cône de pouvoir sous lequel leur magie s'exerce et au sein duquel elles conservent force et puissance. Toutes maîtresses d'hommes mariés, elles prônent une vie débarassée de la tutelle masculine. L'arrivée de Darryl Van Horne, homme mystérieux, tentateur, frustre, incarnation du Mal, leur donnent des sueurs froides. Si Alexandra se voit bien finir sa vie avec cet homme, elle n'est pas seule à le convoiter. Les trois amies connaissent dans le manoir qu'il occupe des parties fines qui confinent à l'orgie et à la débauche la plus poussée. L'intrusion de la jeune Jenny, fille de l'amant décédée de Sukie, dans leurs messes noires, renversent le pouvoir. Alexandra, Jane et Sukie s'allient pour combattre celle qui leur volent leur homme, leur espoir et leur confiance.



L'ouverture in medias res m'a immédiatemment captivée. J'ai sauté dans le livre à pieds joints et je m'y suis plu. La compagnie des trois sorcières est un baume pour les âmes complexées. Ni fantastiquement belles, ni particulièrement talentueuses, Alexandra, Jane et Sukie déploient des trésors de séduction qui sont le reflet de leur confiance en elles-mêmes. Certaines de leurs charmes, sachant en user, elles avancent tête haute dans une société où l'émancipation féminine est encore une injure. Un peu artiste, chacune s'exprime dans la matière. Alexandra réalise des petites bonnes femmes en céramique, Jane manie l'archet avec assez de talent pour que son violoncelle soit demandé dans les paroisses et Sukie met sa plume au service du journal local.



En pleine tourmente de la guerre du Viet-Nam, elles osent penser à autre chose et proclamer le pouvoir féminin: "Seule une conjuration de femmes empêche le monde de s'écrouler." (p. 35) Elles se savent investies d'un pouvoir sans fin, celui de guérir et d'apaiser. Elles revendiquent l'adoration des hommes et la reconnaissance de leur puissance matricielle: "Les hommes sont violents. [...] Même les plus doux. C'est biologique. De n'être que de simples auxiliaires de la reproduction, ça les rend fou de rage." (p. 249)



Eastwick est une bourgade particulière: "Il décuplait les pouvoirs des femmes, ce bon air d'Eastwick." (p. 17) Dans l'état de Rhode Island, il y a comme une enclave où les femmes divorcées développent des pouvoirs surprenants. Personne n'ose le dire mais tout le monde sait que les trois amies ne sont pas tout à fait des femmes normales. Souvent évoquée, Anne Hutchinson semble être le modèle féminin ultime.



Darryl Van Horne est un personnage inquiétant. Ses mains couvertes de poils noirs fascinent et dégoûtent. Il dégage une odeur de soufre qui ne laisse aucun doute sur ses accointances. Ses travaux chimiques et ses grandes innovations technologiques ne sont que de la poudre aux yeux. Baratineur et vulgaire, les lèvres sans cesse maculées de salive, il incarme le démon lubrique, attirant et répugnant, auxquels les femmes rêvent de se frotter sans oser l'avouer. Peu à peu, il supplante les autres amans des trois amies, il devient leur unique référent.



L'ironie a la part belle dans la narration. Les femmes mariées enchaînées à leurs époux, les enfants boulets, les chiens baveux sont tous gratifiés de portraits au vitriol. Alexandra, Jane et Sukie s'y entendent pour faire connaître le fond de leur pensée. La langue de bois n'est pas de mise et le puritanisme américain est bien mis à mal. La fin du récit qui se projettent plusieurs années plus tard est aussi très ironique. Alexandra, Jane et Sukie n'ont pas être pas réussi si bien qu'elles le croyaient...



Le film de George Miller, paru en 1987, avec Jack Nicholson, Michel Pfeiffer, Susan Sarandon et Cher est un bon film. Nicholson crève l'écran, comme toujours. Mais... ce film ne ressemble au livre que par le titre! Tout est inversé ou ignoré. Dommage... Les deux oeuvres peuvent se lire/voir indépendamment l'une de l'autre, aucune ne déflore l'autre!
Lien : http://lililectrice.canalblo..
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Tu chercheras mon visage

TU CHERCHERAS MON VISAGE de JOHN UPDIKE

Une journaliste se rend dans la demeure d’une vieille dame peintre qui a vécu avec de célèbres peintres du début du 20 ème siècle. Évocation à peine voilée de Pollock et du mouvement expressionniste abstrait. Double intérêt dans ce livre avec d’une part le face à face des 2 femmes et d’autre part les réflexions sur la peinture l’art en général le rapport à l’argent, la célébrité......Très bien documenté, richement écrit, c’était mon premier Updike et je suis séduit.
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Les sorcières d'Eastwick

LES SORCIÈRES D’EASTWICK de JOHN UPDIKE

Alexandra, Sukie et Jane sont trois femmes entre 30 et 40 ans qui ont quitté Norwich, Connecticut pour Eastwick, Rhode Island. Elles sont divorcées, ont quelques pouvoirs et ce changement semble avoir accru ces derniers, ce sont de vraies sorcières. Alexandra était mariée à Ozzie, 4 enfants, il a régressé progressivement pour devenir poussière et est désormais dans une boîte sur une étagère dans la cuisine. Alexandra est une artiste, elle sculpte des figurines. Jane est musicienne et directrice de chœur, quant à Sukie elle n’a pas de talent artistique et écrit des chroniques dans un journal local. Jane a son ex mari en poudre dans un placard alors que Sukie a le sien sous forme de napperon en plastique. Elles ont ont chacune un amant, peut-être ont elles eu les mêmes…Elles ont une vie tranquille, beaucoup de soucis d’argent et des moments de déprime, mais l’arrivée de Darryl , dans une grande demeure inoccupée depuis longtemps où il entreprend des travaux pharaoniques, va modifier leur quotidien. Elles vont faire sa connaissance et partager des dîners, des jeux et une intimité puissamment érotique. Ses fonds semblent illimités, ses recherches dans son labo avancent bien mais les relations d’une des sorcières avec son amant vont modifier cet équilibre précaire.

Un livre surtout célèbre pour son adaptation cinématographique, intéressant, amusant mais avec trop de longueurs, l’intrigue n elle même restant très mince. Une production plutôt atypique chez Updike qui me semble bien meilleur dans sa tétralogie de Rabbit.
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Les sorcières d'Eastwick

Eastwick, Rhode Island, Années 1970. Jane, Alexandra et Sukie, trois mères de famille divorcées, trois sorcières mal considérées dans leur ville de province, vivotent entre leurs métiers (violoncelliste pour l’une, sculptrice pour l’autre, journaliste dans le canard local pour la troisième) et leur rendez-vous annuel du jeudi soir pendant lequel elles se racontent leurs nouvelles conquêtes, les derniers ragots, ou encore leurs états d’âme. Jusqu’à ce qu’un richissime new-yorkais, Daryl Van Horne, vienne acheter une des demeures pour s’y installer et se mettre un peu au vert, et bouleverse leur quotidien.



D’une intrigue de prime abord classique, ce qui se confirmera au fil de la lecture, Les sorcières d’Eastwick n’est pas du tout ce à quoi je m’attendais – encore une quatrième qui pèche par des choix de termes – : après avoir terminé laborieusement ma lecture, je cherche toujours le côté sulfureux qui m’a été annoncé.



Alors, certes, nous est racontée l’histoire de femmes divorcées, ayant encore des enfants et adolescents à la maison dont elles ne se préoccupent guère, qui prennent le plaisir où elles le trouvent sans se préoccuper plus des qu’en dira-t-on (hommes mariés ou non, jeunes ou vieux….), ce qui peut être à considérer comme dérangeant pour l’époque, mais, très vite, elles vont tomber sous la coupe d’un homme fortuné qu’elles vont toutes chercher, à leur façon, à épouser – pour le côté féministe, on repassera finalement -.



Le début du roman, qui démarrait donc sous de bons auspices, retombe comme un soufflé : la représentation satirique, bien menée, d’une petite ville provinciale d’Amérique, ainsi que la description bienvenue d’une forme d’émancipation féminine symbolisée par nos trois sorcières, laisse place à une mièvrerie que j’ai trouvée bien ennuyeuse, dénaturant à mon sens le propos de base, et ce peu importe les tours et maléfices, qui peuvent sembler machiavéliques, que ces dernières vont utiliser. Le charme n’a plus pris sur moi aux deux tiers du roman. En somme, après la satire et la poussée féministe, place aux bons sentiments et au retour de la domination masculine.



Les sorcières d’Eastwick a donc été une belle déception, la première à ce point depuis le début de l’année : moi qui me faisais une joie de lire un roman d’Updike, que je découvrais ici, j’en sors toute refroidie…
Lien : https://lartetletreblog.com/..
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