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Citations de Joseph Kessel (1254)


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Les kvoutza, répandues sur toute la Palestine, forment des laboratoires en plein vent où s'essayent la force et la science des futurs pionniers d'Israël.
Celle que je vis ce jour-là - la première - était située au flanc d'un vaste bois d'eucalyptus. Il n'y avait pas dix ans que ces arbres avaient été plantés et déjà leurs troncs étaient tels que deux hommes pouvaient à peine les embrasser. Avant eux régnait dans cette région une malaria effroyable. Cinq villages avaient été tout à tour décimés par elle. Finalement, bien que le sol y fut fertile, les habitants avaient déserté l'endroit pestilentiel. Les Juifs alors étaient venus et avec eux leurs arbres. En quelques années l'eucalyptus avait tué la fièvre.
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Il est une plante qui pousse toute seule sur la terre aride de Palestine : le cactus. Partout l'on voit ses feuilles énormes et grasses, hérissées de piquants, ceindre les champs arabes de barrières poussiéreuses et désolées. Or le cactus est néfaste à la culture, car il absorbe le peu d'eau que contient le sol. N'importe, le fellah le laisse subsister. N'est-ce pas Allah qui l'a voulu ainsi ?
Mais le même fellah parle avec une vénération superstitieuse de "l’arbre juif." Cet arbre est l'eucalyptus. Les colons sionistes se sont aperçus, en effet que l'eucalyptus desséchait admirablement les marécages et que les moustiques paludéens l'évitaient. Ils en ont planté des bois entiers, si bien que des villages arabes qui, littéralement, mourraient de fièvre, ont ressuscité à leur ombre. Le cactus et l'eucalyptus. Les deux signes.
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Par deux fois, au printemps, des foules réunies pour des fêtes religieuses attaquèrent les colonies juives. Si l'assaut avait été victorieux, c'en était fait du sionisme. Les assaillants étaient résolus à ne pas laisser pierre sur pierre des premiers ilots israélites. Alors intervint une force que les Arabes n'avaient pu prévoir, ni les Juifs espérer. Ces colons issus des ghettos d'Europe orientale, où ils marchaient craintifs, courbés, anémiés, repoussèrent l'attaque d'un ennemi dix fois plus nombreux. Ils défendaient leur terre, celle à laquelle leurs aïeux songeaient depuis deux mille ans.
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Jamais l'âme juive n'a perdu le souvenir de la Terre promise. Des ghettos d'Europe orientale jusqu'à l'East Side de New York, en passant par les communautés israélites de l'Afrique du Nord et du Yémen, de l'Iran et des Indes ou de Withechapel et de la rue des Rosiers à Paris, on a répété sans cesse depuis des années et des siècles :
L'an prochain à Jérusalem.
Ce n'était pas un simple verset de prières, une tradition que l'on accomplissait du bout des lèvres, machinalement. C'était une si tenace espérance, une certitude si forte qu'elles ont pu conserver intact un peuple dispersé pendant deux mille ans.
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-J'suis pas sale comme ça dans l'civil, disait-il
-Ben mon pauv' vieux, ça doit salement t'changer ! dit Barque
- Heureusement, renchérit Tirette, parce qu'alors, en fait de gosses, tu f'rais des petits nègres à ta femme !
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Mais à peine eut-il achevé qu'un malaise fonça la couleur claire de ses yeux. Marie Lvovna, suivant leur regard, aperçut des souliers ravagés, souillés jusqu'aux chevilles, qu'un pantalon trop court découvrait entièrement.
- Heureusement, dit Sogoub la boue cache les trous.
Marie Lvovna ne fut point dupe de cet étalage de dénuement. Trop de quémandeurs étaient venus à elle pour qu'elle ne distinguât pas sur-le-champ la qualité de leur déchéance. Celui-là ne vivait point d'accord avec sa misère. Elle le suivait comme un corps étranger. Il la fardait de cynisme, mais gauchement. Et Marie Lvovna se demanda ce qui lui était le plus pénible à voir : cet orgueil encore vif ou l'abandon complet de tant d'autres.
Rien ne parut de sa pitié dans le sourire avec lequel elle lui proposa :
- Asseyez-vous, capitaine, je vous en prie.

Le thé du capitaine Sogoub
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Il faut prendre la vie comme elle vient, pense Mermoz, les mauvais jours s'envolent et sont remplacés par les bons.
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La seule pensée de ce livre me fut longtemps insupportable. Une douleur stérile arrêtait chez moi toute démarche dans ce sens. Le jour pourtant est venu où j'ai senti que je ne pouvais plus me dérober.
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La haine est une entrave pour penser librement.
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Il y avait des choses une fois faites contre lesquelles on ne pouvait rien et, lorsqu'elles revenaient à la mémoire, elles enlevaient aux plus braves l'envie de vivre.
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Son regard se fixa sur la lampe sordide.La mèche, baignée par la graisse de mouton fondue, fumait beaucoup. Suie et poussière souillaient le verre ébréché, fêlé. Mais cet enduit justement donnait à la lumière filtrée a travers son épaisseur l'essence qui enchantait Ouroz. Aussi peu teintée que la fleur du safran la plus pale, elle touchait les yeux comme une caresse. Et sa faible et confuse clarté transfigurait la misère, la crasse du caravansérail et de ses dormeurs
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Trop d'éléments auxquels j'étais plus qu'un autre sensible avaient concouru à porter mes nerfs à la limite de la résistance: mon dessein aventureux, l'attrait de la Russie secrète et tragique, les charmes du wagon-lit, les séductions du dépaysement, de l'arrachement, de l'évasion, les frontières successives et pesamment gardées, le cliquetis d'armes qui avait accompagné la cadence du train, la fascination qu'exerçaient sur moi Cyrille Ivanovitch et ses amis.
Il fallait de toute nécessité que l'espèce d'orage chaleureux amassé en moi par ces courants magnétiques éclatât avec rapidité. On ne peut pas supporter longtemps une charge pareille, même si elle est composée d'une substance généreuse. Je suis sûr que si l'on m'avait donné les moyens, dans les premiers jours qui suivirent mon arrivée en Lettonie, de passer la frontière, j'aurais mené mon enquête comme je me suis quelque fois battu en avion, c'est à dire pas trop mal. J'aurais trouvé là une issue naturelle pour les démons exigeants qui me possédaient.
Au lieu de cela, j'avais rencontré les tziganes du Frankfurt.
Or, ils fournissaient sur place pour quelqu'un d'aussi peu défendu que moi contre leur action et sur un plan sensuel, orgiaque, animal, une aventure presque égale en plénitude, en risque, en poésie, à celle que j'avais eu le projet d'aller chercher en Russie.
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Et je ne cherchais pas à faire de compliments lorsque je lui dis:
- vous êtes tout à fait jolie ce soir.
Elle rougit légèrement. De confusion? De plaisir? Je n'eus pas le temps de le discerner, car, à ma stupeur profonde, elle demanda:
- répétez.
- quoi donc?
- cette phrase! vite.
J'obéis et la regardai. Elle dit:
- c'était pour l'intonation, légère, facile et sincère. Jamais un des nôtres ne l'aurait eue ... Je n'avais jamais entendu cette nuance.
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Je tachai d'exprimer à Nina aussi bien que je le pus ce que je sentais. Mais j'aurais voulu qu'elle comprit également combien s'accordait pour moi avec ce paysage et combien en approfondissait le sens, l'amitié d'une jeune fille aux réflexes simples et purs.
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L'alcool, quand il est honnête, me donnait toujours une impression de détente, d'exorcisme physique. J'avais sans doute trop de force à dépenser que je n'employais pas et qui faisait explosion dans l'ivresse. Après quoi je dormais comme un morceau de fonte et dévorais comme un ogre. Mes réserves réparées, j'étais prêt à recommencer une nuit blanche. Et même je ne pouvais guère y échapper puisque j'entrais dans le crépuscule avec une vivacité toute matinale. Ainsi commençait une série de débauches qui ne pouvait être rompue que par une obligation de travail ou par une catastrophe.
Je connaissais le mécanisme. Il avait joué avec assez de rigueur durant mes permissions. Il ne m'avait jamais inquiété, car il arrivait automatiquement à fin de course avec le terme du congé. Alors le vol, l'escadrille, la discipline me reprenaient.
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Joseph Kessel
Qui exige ou menace, perd tout droit à la courtoisie.
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Joseph Kessel
Un acte n'a plus du tout le même caractère, la même valeur ou le même sens, s'il est accompli par un riche ou un pauvre, un célibataire ou un père de six enfants, un vieillard ou une jeune fille.
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Joseph Kessel
Un acte n'a plus du tout le même caractère, la même valeur ou le même sens, s'il est accompli par un riche ou un pauvre, un célibataire ou un père de six enfants, un vieillard ou une jeune fille.
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Tous les voiliers sont beaux et tous ils portent l'une des plus vieilles chimères de l'homme dans leur gréement ailé. Mais les barques des mers de Chine, parce qu'elles n'ont pas changé de dessin depuis des siècles, que leur château arrière s'élève sur l'eau comme une gueule de dragon, que leur armature est faite de bambous, que leurs voiles ont la forme et la couleur d'énormes feuilles rousses, aux nervures délicates, que dressées, inclinées ou couchées elles décorent leurs mâts de frondaisons miraculeuses, et que souvent, rapiécées, déchirées, elles laissent passer à travers leur flottante tenture le feu du soleil et l'azur du ciel, que leur équipage est fait d'hommes ou des femmes aux yeux bridés et secrets - ces barques des mers de Chine dépassent toutes les autres en pouvoir de mythe et d'évasion.
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L'histoire d'un amour fou entre une petite fille et un lion qui se passe dans un parc au Kenya
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