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Critiques de Joyce Maynard (1186)
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L'Hôtel des oiseaux

Voilà encore une très bonne histoire bien écrite et bien racontée.

Le récit démarre alors que la narratrice, Amélia, sur le point de quitter son appartement de San Francisco, avec l'idée de sauter du Golden Gate Bridge pour se suicider. Elle a alors 27 ans.



Par chance pour nous, lecteurs, elle ne sautera pas. Pourtant elle a des raisons de le faire, comme on va l'apprendre. Commence ensuite un long flash-back qui nous explique pourquoi elle a voulu en finir avec la vie. Flash-back qui la montre peu de temps auparavant, mariée et heureuse, mère d'un petit garçon de trois ans. Heureuse après avoir vécu une enfance particulière, sa mère étant morte alors qu'elle avait 6 ans (on reviendra sur les circonstances de la mort de sa mère plus tard dans le roman). Mais un cruel accident la prive de son mari et de son fils adoré – plus rien ne la rattache alors à la vie.



Ne réussissant pas à se suicider, elle ne parvient pas non plus à revenir en arrière et retourner à San Francisco. Elle va donc prendre un bus au hasard, direction l'Arizona, puis elle passera la frontière, où elle prendra un avion, puis prendra encore un bus, et entendra pour la première fois le nom de sa destination « La Esperanza » - « L'espoir ».



Commence alors une belle période dans un paysage magnifique d'un hôtel, au bord d'un lac, à l'ombre d'un volcan sans activité. Guidée par le jeune Walter, Amélia a en effet atterri dans un petit coin de paradis, le petit hôtel que tient une Américaine comme elle dénommée Leila.

C'est un véritable paradis.



Et par des circonstances particulières, ce sera bientôt le sien.



La meilleure partie du livre se trouve là : dans ce petit village de l'Amérique centrale, Amélia va apprendre à vivre aux côtés de ses proches, qui l'aident à tenir l'hôtel, avec des amis qui l'aident à rénover l'hôtel un peu délabré, et avec quelques personnages plutôt louches ou malfaisants, car il y a toujours des bons et des méchants chez Joyce Maynard.



Il faudra attendre la fin pour qu'une coulée de lave du volcan réveillé, vienne opportunément punir les méchants et réunir l'amoureux transi que sa belle dédaignait jusque-là. Quant à Amélia, elle ne sera pas à l'abri de nombreuses surprises, jusqu'au dernier moment.



La fin est un peu bâclée, pour nous amener à un « happy end » où elle retrouvera une famille dans les derniers chapitres – une fin improbable pour que tout se termine bien pour Amélia, mais qu'importe.



Ce qui importe c'est l'environnement : comme dans « Où vivaient les gens heureux », le destin peut basculer dans un sens comme dans un autre à cause des évènements climatiques. Nous sommes tous susceptibles de connaître la fortune ou la faillite, selon ce qui pourra advenir du climat, semble nous dire Joyce Maynard. Et le paysage est magnifique : un lac immense regorgeant de poisson, des plantes fabuleuses, qui accueillent une multitude d'oiseaux : oui, on rêve de prendre un billet direction cet « Hôtel des Oiseaux » peu connu des touristes (il faut dire que l'histoire commence avant l'avènement d'Internet).





Mais le plus intéressant encore réside peut-être dans les 3 dernières pages de remerciement de l'autrice vis-à-vis de son éditeur : elle a d'abord essuyé des refus d'éditeurs qui suivent la mode selon laquelle une autrice blanche américaine ne pourrait pas écrire sur un pays qui ne serait pas le sien, et elle s'est faite accusée d' »appropriation culturelle » comme le veut la vague actuelle de l'édition américaine.

Fort heureusement elle a trouvé un éditeur qui a accepté son manuscrit, et en France elle a trouvé les éditions de Philippe Rey qui n'ont vu aucune objection à la traduire en français.



Heureusement, parce que s'il fallait adopter cette règle stupide, bien des oeuvres n'auraient jamais vu le jour. Alors comme elle le signale à la fin cette règle « limite les qualités mêmes qui occupent le centre d'une bonne fiction : l'imagination, l'invention, la curiosité pour le monde au-delà du sien. »

Prions pour que cette vague ne touche pas nos éditeurs européens, et que les auteurs pourront continuer à pouvoir se projeter dans des histoires qui ne sont pas leur quotidien.



La littérature aura toujours besoin de cette liberté.

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L'homme de la montagne

Un très beau roman sur l'adolescence et le lien entre 2 soeurs, différentes et tellement complices.



Ce n'est pas un roman policier même si les 3/4 du livre ont en toile de fond les meurtres d'un tueur en série et l'enquête du père des 2 filles, un père qui a quitté le domicile conjugal, qui vivra une histoire d'amour avec Margaret Ann, et aura, Rachel l'apprendra 30 ans plus tard, une autre fille, qui entrera dans la police, comme ce père qu'elle a à peine connu.



Ce n'est pas un roman léger, malgré les jeux originaux des 2 soeurs, malgré cet amour qui les lie et les moments heureux passés avec leur père.



Elles sont quand même très seules, dans une maison simple, avec peu d'argent, d'où leurs occupations pour s'amuser avec les moyens du bord.



Cette enquête en filigrane va détruire leur père et une partie de leur enfance, jusqu'à ce jour où Rachel confondra le vrai coupable et se libérera peut-être de ce passé lourd et tragique.



C'est aussi en devenant écrivain, elle qui inventait tout le temps des histoires et avait des visions du tueur, que personne ne voulait croire.
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Où vivaient les gens heureux

Je ne connaissais pas l'écriture de Joyce Maynard qui nous raconte, par la voix de son héroïne Eleanor, l'histoire de la famille de celle-ci sur une cinquantaine d'années. Au sortir d'une enfance vide, aux côtés de parents alcooliques, qui l'ont comme ignorée, décédés dans un accident de voiture lorsqu'elle était adolescente, Eleanor va construire une famille. dans la maison achetée quand elle était seule et célibataire.



Un récit émouvant, dense, au cours duquel on partage sa vie pendant de nombreuses pages et autant d'années avec souvent l'envie de lui dire de se secouer, de cesser de tout assumer (même les erreurs de son mari !) et surtout de croire qu'elle peut protéger ses enfants de tout. Un excès, certainement la conséquence de son enfance solitaire, abandonnée de ses parents, qui est clairement agaçant, presque impossible à comprendre. A de nombreuses reprises, on souhaite qu'Eleanor s'affirme, qu'elle s'impose davantage. Et nous avons de quoi débattre pendant de nombreuses heures avec cette réponse qu'elle fait à une journaliste " Pour moi, être féministe veut dire manifester force, confiance et ténacité pour parvenir à ce qu'on veut faire de sa vie. Dans mon cas, le but était de fonder une famille. C'est ce que j'ai fait. Si je suis moins créative en ce moment, je m'en accomode. Personne ne peut tout avoir dans la vie. Il faut faire des compromis".



Joyce Maynard a jalonné son récit d'évènement historiques qui le situent dans le temps et permettent quelques lectures parallèles. On peut prolonger aussi la magie de ce beau récit en écoutant les mentions musicales disséminées tout au long du livre : Van Morrison, Grateful Dead, Emmylou Harris, Buffalo Springfiel et bien d'autres encore.
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Et devant moi, le monde

Ce texte autobiographique est un classique de littérature américaine.



On y suit le parcours de la grande auteure Joyce Maynard.



Son récit est addictif puisque très bien construit.



J'ai tout simplement adoré suivre la parcours de cette grande auteure.
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Où vivaient les gens heureux

J'ai adoré. Je me suis tout simplement immergé et laissé happé par ce grand roman d'une vie de famille. 500 pages d'une vie simple, d'une vie comme une autre, et donc aussi singulière qu'une autre. 500 pages pour comprendre les désirs et les désillusions d'une femme pour qui la vie de famille qu'elle n'a pas eu lorsqu'elle était enfant devient le Graal à obtenir et son parcours de bonheur et de souffrances. 500 pages pour vivre une vie, partager ses bonheurs simples et ses douleurs. Sans spoiler, il y a un passage dans le roman où c'était presque insupportable d'être en empathie avec elle, de vivre avec elle l'injustice dont elle était victime, mais c'était aussi bon à vivre.

Le roman de Joyce Maynard est une sorte de "À la recherche du temps perdu" de la femme américaine contemporaine. En tant qu'homme, j'ai eu un grand bonheur à devenir cette femme le temps de la lecture. Même s'il y a parfois quelques répétitions (comme si l'autrice avait peur que son lecteur oublie ce qu'il a lu 200 pages plus tôt, ce qui n'est pas mon cas), le roman est dense, vivant, empli d'émotions. Tout se boucle de manière habile, tout résonne et le message final sur le pardon et l'acceptation est tout simplement joli.

C'est ma seconde lecture de cette autrice et je suis totalement admiratif de son talent narratif.
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Où vivaient les gens heureux

Première lecture de Joyce Maynard, dont j’avais beaucoup entendu parler (toujours en bien !) et c’est donc peu dire que la déception fût grande.

C’est larmoyant, un flot continu de drames et de déceptions !!!!

Cette pauvre héroïne qui a tous les malheurs du monde et qui ne réagit jamais : des parents alcooliques qui ne s’occupent pas d’elle, un mari qui se laisse vivre et porter, un voisin pervers et des enfants totalement indifférents. Et pour ne pas gâcher la lecture des personnes qui pourraient être encore tentées, je n’en énumère là que la moitié. Cela fait trop, notre compassion de lecteur n’est pas assez grande pour supporter tout cela avec l’apathie d’Eleanor.

Son seul rebond est de prendre un amant jeune, mais même cela ne finit pas bien !

Au début cependant, le style est agréable et pourrait faire de cette lecture une chose passionnante. L’histoire des marionnettes au fil de la rivière est très poétique et illustre bien les tourments et les divagations de la vie de famille.

L’autrice semble avoir quelque chose à nous dire sur une Amérique rurale ou plutôt néo-rurale, aussi fantastique que fantasmée, mais le mélodrame est trop présent pour que nous l’écoutions.

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Où vivaient les gens heureux

A vingt ans, Eleanor n'a qu'une obsession, fonder sa famille, incarner un idéal fantasmé, bien loin de sa réalité.

Quelques années plus tard c'est chose faite.

Un chemin de campagne sous l'ombre d'un frêne centenaire, une vieille ferme, des bosquets échevelés, l'arôme du chocolat chaud dans les mugs, un mari artisan taillé comme une perche, 3 enfants épanouis et un chien qui ronfle devant le poêle.

A ce moment précis, elle voudrait arrêter le temps, figer l'image, ne plus toucher aux réglages...

Mais peut on freiner la course d'une eau de rivière ?



Le récit de cette femme, épouse mais surtout mère, a une résonance féminine universelle.

Son dévouement extrême est sa force mais aussi sa plus grande faiblesse.

Au fil des années, elle affronte ses tempêtes intérieures, apprend à les accepter puis à les apaiser.



J'ai trouvé bien des répétions et ressassements d'un chapitre à l'autre mais finalement, cela reflète bien l'aspect abrasif voire aliénant du quotidien.



L'écriture est assez basique, l'ensemble est lesté de quelques lourdeurs mais ce livre m'a amené à réfléchir. Et oui, la plupart du temps, le mieux est l'ennemi du bien.





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Long week-end

Cela fait bien longtemps que je veux découvrir Joyce Maynard, et tout particulièrement ce « long week-end » dont le résumé promettait qu’il s’agirait d’un thriller âpre et tendu. Apre et tendu, ce « long week-end » l’est assurément mais il s’agit de bien plus que d’un simple thriller. Ce roman est avant tout un superbe drame intimiste doublé d’une très touchante histoire d’amour.



L’argument de départ, un taulard en cavale s’invite chez une femme et son fils le temps pour se planquer, est bien celui d’un thriller. Et ce d’autant plus que l’action se déroule dans un climat caniculaire, de quoi faire monter la tension. Il y a d’ailleurs bien des ingrédients d’un thriller, notamment un suspense intense. Mais, contre toute attente, ce suspense ne viendra pas là où on l’attend. Je n’en dirai pas plus à ce sujet pour ne pas gâcher la découverte aux futurs lecteurs.



« Long week-end » est avant tout une histoire centrée sur ses personnages et leurs relations. Le roman va donc s’attacher d’une part à dépeindre la relation singulière entre Henry et sa mère Adèle, une belle femme quelque peu instable émotionnellement, et d’autre part à raconter une seconde chance qui est offerte à certains à travers une très belle histoire d’amour.



Le roman n’est pas parfait, il y a des maladresses, des faiblesses, notamment certains personnages secondaires. Le personnage d’Eleanor est tout particulièrement faiblard et manque de crédibilité mais elle n’est que très secondaire et sert avant tout de déclencheur à un moment donné du récit. Pas de quoi gâcher la lecture donc. D’autant plus que le trio de tête est lui particulièrement réussi. Frank, Adèle et Henry sont des personnages très bien écrits, très touchants.



Maynard construit subtilement son récit, amenant peu à peu, par petites touches délicates, le lecteur à s’attacher de plus en plus fortement à ses héros. On ne leur souhaite que le bonheur à ses êtres aux âmes fracassées par la vie. Tant et si bien que le dénouement qui pourrait sembler un brin facile et peu crédible s’avère un soulagement.



« Long week-end » a donc été une très belle découverte. Je m’attendais à lire un thriller qui me mettrait les nerfs en pelote et je me suis retrouvée avec un roman qui m’a touchée en plein cœur. Evidemment, après cette belle rencontre, je compte bien lire d’autres romans de Joyce Maynard.

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Les Filles de l'ouragan

Quelle pépite! Si on m'avait dit que j'allais me prendre une telle claque à la lecture de ce roman, je l'aurai sans doute lu avant.

J'ai été totalement captivée par les vies de Ruth et Dana, filles de l'ouragan, nées le même jour dont les vies diamétralement opposées ne vont cesser de se croiser au gré des années. En plus de deux portraits de femmes fortes et attachantes, Joyce Maynard nous offre aussi une photographie de l'évolution de la société américaine avec de grands thèmes sociétaux tel que l'homosexualité et l'émancipation féminine. Et soudain, dans les petites vies de Ruth et Dana les grands évènements des Etats-Unis se mêlent: Woodstock, la guerre du Vietnam, l'assassinat de Kennedy…

Un roman captivant de bout en bout qu'il est difficile de lâcher avant d'arriver à la fin.
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Prête à tout

Ils vont tous s’exprimer à leur tour, tous les personnages de ce roman glaçant de Joyce Maynard et nous emporter dans des conjectures sans cesse bouleversées. Inspiré d’une histoire vraie, l’autrice a imaginé les motivations de cette jeune femme, belle, mariée, à un homme qui l’adule et qui sera accusée du meurtre de son mari.

Elle s’appelle Suzanne, et dès sa naissance elle fait l’objet de l’admiration de ses parents auprès desquels elle évince sa sœur aînée, tant elle est volontaire, jolie, déterminée, et capable d’un aplomb peu commun. Depuis toute petite, elle rêve de devenir une vedette de la télévision, une animatrice à la renommée nationale. Elle va ainsi mettre toute sa volonté au service de son ambition et se fabriquer une personnalité sans défaut, se forgeant une plastique parfaite, apprenant à la faculté toutes les ficelles de la communication, se mariant avec un jeune homme éberlué qu’une telle femme tombe amoureuse de lui.

Suzanne va postuler pour commencer sa carrière dans une petite chaîne locale, où elle réussira à convaincre son patron de lui confier la séquence météo dans un premier temps. Tout irait pour le mieux si Suzanne savait se montrer patiente et décidait d’apprendre le métier plutôt que se persuader qu’elle est l’égale des plus grandes et mérite une situation beaucoup plus glorieuse.

Joyce Maynard signe ici un roman choral, dans lequel tous les protagonistes de cette sombre histoire s’expriment tour à tour, permettant au lecteur de progresser dans les arcanes de cette chronique d’une mort annoncée. Que ce soient les parents de Suzanne, ses beaux-parents, les jeunes gens qu’elle a convaincus de participer à un reportage sur la jeunesse de province, censé la projeter sur le devant de la scène en tant que reporter, que ce soient les autres habitants de sa petite ville qui seront interrogés par la police au sujet de la mort du mari, que ce soient les policiers eux-mêmes, chaque témoignage, y compris celui de Suzanne, conduit le lecteur à s’interroger, douter, se laisser gagner par un malaise latent. Quelle est donc la motivation profonde de Suzanne ? Est-elle vraiment prête à tout ?

Il s’agit ici d’un roman noir, sur le meurtre et l’obsession, une vision de l’Amérique profonde, où les clivages sociaux font florès, où l’omniprésence de la télévision en 1993 alors qu’Internet n’existe pas encore interpelle tellement qu’on imagine la transposition d’une telle histoire à l’époque des réseaux sociaux. Joyce Maynard nous offre un tableau saisissant, formidablement construit, un roman passionnant, superbement traduit par Jean Esch.


Lien : https://camusdiffusion.wordp..
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Où vivaient les gens heureux

J'ai été happée par Eléanor ; elle m'a émue, attristée et mise en colère.

Après une enfance malheureuse, sans amour, elle s'installe très jeune dans une ferme où elle va réussir à fonder une belle famille et être heureuse. Le problème c'est qu'Eléanor se concentre essentiellement sur ses enfants , elle veut leur donner tout l'amour dont elle a été privé elle même petite. Elle ne prend plus soin d'elle ni de son couple , et quand survient le drame, c'est la rancoeur, la colère contre son mari qui prennent le dessus sur tout.

J'ai été très touchée par la 2ème partie du récit car Eléanor se retrouve seule, délaissée et mal aimée par ses enfants...alors que elle se sacrifie et fait tout pour eux ! J'avais envie de la secouer, de lui dire de se battre...mais elle a tellement peur de perdre définitivement ses enfants qu'elle s'efface et se plie à leurs volontés. Certes elle est pleine d'amertume et de rancoeur envers son ancien mari, et elle est frustrée de ne pas être aimée comme elle le voudrait, mais elle-même ne peut se montrer épanouie, joyeuse avec ses enfants.

Un très beau récit et portrait de femme qui m'a vraiment emporté.
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L'Hôtel des oiseaux

Ce livre est l histoire de Joan qui fuiera toute sa vie sous le nom d Amélia. Pour fuir une tragédie, celle-ci prend, au hasard de ses destinations le chemin d un endroit qui ressemble au paradis. Elle y rencontrera des personnages hauts en couleurs, d autres un peu moins sympathique et se retrouvera presque par hasard sur le chemin de son passé. Livre agréable à lire,
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Prête à tout

Je continue mon exploration des romans de Joyce Maynard et je dois le confesser toujours avec un plaisir renouvelé. C'est mon troisième bouquin de cet auteur et je ne l'ai pas lâché. Ce qui est agréable c'est que Joyce Maynard nous entraîne à chaque fois dans des univers très différents mais à chaque fois elle dissèque au scalpel l'âme humaine et tout ce qu'elle peut renfermer de sombre et de lumineux. Dans ses romans tout n'est pas tout blanc ou tout noir, tout est en nuances avec une palette d'infinies couleurs. Là, nous partons en compagnie de Suzan Stone épouse Maretto qui a tout pour être heureuse. Suzan a des parents aimants, un mari qui l'idolâtre peut-être un peu trop. Elle est issue de la "middle classe" américaine. Et elle a un but dans la vie, apparaître dans la lucarne de la télévision. Et elle va se donner les moyens pour y arriver. Enfin, le croit-elle. Avec un art consommé de l'observation qu e l'on connait à Joyce Maynard, l'auteur va se glisser dans la peau des différents protagonistes de l'histoire. Suzan bien sûr, son mari, sa mère, sa soeur, et les acolytes avec qui elle va s'acoquiner et qu'elle va manipuler avec une habileté grandiose pour arriver à ses fins abusant de leur crédulité et de leur bêtise. Les chapitres alternent ainsi tout au long du livre. On part d'une histoire enrobée de sucre pour s'immerger petit à petit dans un univers glaçant et c'est ça qui fait la force de ce livre. Jusqu'où ira la petite Suzan pour concrétiser ses projets sans jamais au grand jamais douter du bien-fondé de ses actes, sait-elle malgré l'éducation qu'elle a reçue distinguer le bien du mal ? Et malgré quelques longueurs dans la deuxième partie de la première moitié du bouquin, l'intérêt ne se relâche pas et on poursuit, fascinés que l'on est par l'héroïne, le chemin emprunté par Suzan qui est irrésistiblement attirée par le miroir aux alouettes de la télévision. Ce livre est paru en 1993 aux États-Unis, et l'auteur avec une perspicacité redoutable, a été visionnaire du monde qui nous attendait, un monde où les écrans règnent et où ce qu'on laisse paraître est plus important que ce que l'on est réellement.
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L'homme de la montagne

J'ai lu avec beaucoup de plaisir ce roman d'apprentissage, sur fond d'enquête policière, qui n'est d'ailleurs qu'un prétexte.



On suit les questionnement d'une adolescente qui découvre la vie des adultes, la sexualité, la mort. On va suivre l'évolution de ses relations envers ses parents, sa sœur ou ses condisciples.

De l'admiration envers son père à la pitié, de l'indifférence envers sa mère à la bouffée d'amour, de la tentation d'un milieu différent du sien à son rejet dégouté, tout est finement décrit.



Elle vit avec sa sœur cadette une vie de quasi-sauvageonne, pendant les années hippies. Ses doutes sur son avenir de femme va être percuté par des crimes sexuels se déroulant dans son milieu de prédilection, la forêt montagneuse, un cocon pour l'enfant mais un piège pour les femmes.



Les personnages sont extrêmement attachants : le père brillant, qui adore ses filles et aime toutes les femmes, qui sera rattrapé par le destin, la mère, effacée, dépressive, mais qui apprendra la liberté à ses filles, la jeune sœur, timide et déterminée, conciliante et tenace, qui ira au bout de son rêve.

Tous les voisins, même si leur présence est parfois ténue, donnent une sensation de familiarité et de sécurité dans le milieu assez fermé d'un lotissement.



J'ai presqu'été déçue lorsque, dans une dernière partie, l'affaire des meurtres a été résolue par Rachel. L'héroïne est éloignée de sa région de prédilection, sa famille est éclatée et cette résolution semble bien secondaire dans l'esprit de ce roman.



Malgré quelques longueurs vers le 2ème tiers, les pages se tournent toutes seules, l'auteur sachant nous tenir en haleine.



C'est donc une belle découverte que j'ai lue d'une traite
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Les Filles de l'ouragan

Des personnages gnangnan, potiches, cucul la praline, bref comme vous voulez... une histoire digne de la bibliothèque rose (mais si, rappelez vous, la comtesse de Ségur !). Même pas digne d'un roman de gare, ni de l'impact environnemental du papier utilisé. Bref, j'ai adoré le refiler à la bibliothèque de rue de mon village après en avoir ingéré la moitié.
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Et devant moi, le monde

C’est après la lecture de « Où vivaient les gens heureux », que j’ai personnellement élevé Joyce Maynard au rang de Queen J, convaincue qu’un jour, j’aurais tout lu d’elle.

Je m’avance doucement vers ce chemin et comme une évidence « Et devant moi, le monde » s’est présenté à moi. Cette autrice qui semble facilement créer un lien de proximité avec les lecteurs, qui est-elle, quelle a été sa vie avant d’être ma Queen ?



Joyce ou Daphne ? Journaliste, Autrice, Pigiste ? J’ai toujours pensé que ce qui faisait un bon livre, qu’il soit de fiction ou pas, est la capacité de l’auteur à écrire avec ses tripes. Mais alors, est-ce qu’écrire avec ses tripes nécessite une part de vulnérabilité ? Doit-on forcément dévoiler un peu de notre vie aux lecteurs pour que l’histoire devienne plausible ?



En 2011, alors que Maynard a déjà été reconnue comme journaliste de talent par le NYTimes, publiée plusieurs romans, elle décide d’écrire son autobiographie. La vraie, sans tabou, pas celle qu’une maison lui a commandé à la veille de ses 19 ans. Ici, elle va parler avec le cœur. Elle va nous raconter l’histoire de sa famille, de l’exigence quotidienne qui était posée sur elle, des rêves avortés de sa mère, de l’alcoolisme de son père, de ses problèmes alimentaires, de son manque de confiance en elle, de la maternité.



Surtout, elle va nous raconter comment à 18 ans, elle va débuter une relation avec l’écrivain américain le plus en vogue de sa génération : J. D. Salinger, de 35 ans son ainé. Tout d’abord épistolaire puis réelle, cette relation va autant abimer que forger notre autrice. Analysée avec notre conscience de 2024, cette relation ne peut ne nous procurer que du dégout. Bien plus que ça, la perversité et la manipulation dont fait preuve Salinger est infecte. Oh Salinger, auteur du tant acclamé « L’attrape-cœur », oh chef-d’œuvre. Ouaip… l’auteur n’en est pas moins un pédophile.

Control-freak, pervers narcissique, doux en apparence mais détestable en privé. Les pages se tournent et sont difficilement acceptables. Nous pouvons facilement imaginer les dommages qu’une telle fréquentation peut faire sur la confiance, l’estime et le futur d’une adolescente.



Bref, Joyce s’expose, dévoile, dénonce et le mieux, c’est qu’elle se moque des répercussions. On aime son franc-parler, on adore qu’elle souligne que dans n’importe qu’elle histoire, c’est la parole de la femme qui sera toujours remise en question. Depuis le début, elle répond à ses lectrices, elle aime les rencontrer, et surtout, elle met un peu d’elle dans chaque roman.



Si vous avez lu « Où vivaient les gens… », vous allez même faire quelques découvertes pour votre plus grand plaisir. Je suis heureuse d’avoir décelé des le premier livre que Maynard n’était autre qu’un diamant brut. Je suis heureuse d’avoir pu lire ses failles, ses blessures, son histoire. Ça ne la rend que plus humaine. Je recommande ++
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Prête à tout

Dans l’abondante production romanesque de Joyce Maynard, Prête à tout figure parmi les tous premiers. Initialement paru en poche, il fut repris par Philippe Rey son éditeur français de toujours. Comme tous les premiers romans, on peut s’attendre à quelques maladresses, et à y regarder de près on peut noter un léger manque de fluidité, ou percevoir comme une certaine mécanisation dans le narratif…Cela étant, quelle maîtrise, malgré tout, Joyce Maynard parvient à assurer tout au long de ses 300 et quelques pages, et dans le maintien d’un certain suspense, car il s’agit plutôt d’un roman noir.

Suzanne est une jeune femme qui a de la suite dans les idées, et surtout un schéma assez clair de ce qu’elle veut faire de sa vie, et surtout de sa carrière professionnelle. Elevée dans une toute petite ville, elle veut devenir une vedette de la télévision. Elle ne recule devant rien pour obtenir le moindre poste qui, ultérieurement, lui ouvrira les portes vers le Graal tant convoité.

Dans le privé, mariée à un homme superbe, elle sacrifie tout pour parvenir à ses fins : vie conjugale, maternité…Jusqu’au jour où son mari est retrouvé mort au domicile des époux. Qui, pourquoi, comment, quand ? Telles sont les questions qui se posent suite à la macabres découverte.

Prête à tout est un roman polyphonique dans lequel le lecteur retrouve à tour de rôle tous ceux qui qui à un moment ou à un autre, ont côtoyé Suzanne, Larry son mari, et le couple. Tous autant de points de vue différents, plus ou moins divergents qui vont surtout permettre au lecteur d’établir un portrait de cette femme, et également de se faire une idée du monde si particulier de la télévision et de son vedettariat. Joyce Mainard montre également combien dans ces années-là, il a fallu aux femmes de calcul, d’entourloupes et de compromissions pour tenter de percer et de gagner sur le plan professionnel.

Il faut souligner la construction impeccable de ce roman, qui si je l’avais lu bien plus tôt m’aurait sans doute donné l’occasion de prédire un avenir prometteur à la jeune auteure de l’époque !


Lien : https://leblogdemimipinson.b..
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L'Hôtel des oiseaux

Difficile de ne pas être déçue à la lecture de ce pavé coloré, tant il souffre de la comparaison avec Où vivaient les gens heureux, qui m'avait bouleversée.

Mais je ne veux pas être trop sévère non plus: L'hôtel des oiseaux se lit bien, il est riche en petites bribes de vie touchante, surprenant par moment et globalement attachant.

Cependant, je lui ai trouvé un défaut principal: son manque de crédibilité. L'histoire est un peu trop tirée par les cheveux, les fils de l'intrigue principal sont assez grossiers et le décor est un peu trop cliché pour qu'on s'y plonge complètement. Un joli voyage mais que j'ai entrepris avec trop de détachement pour être pleinement transportée. C'est dommage, quand on connaît la capacité de Joyce Maynard de peindre des personnages subtiles et complexes.
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L'Hôtel des oiseaux

Avec « L’hôtel des oiseaux » Joyce Maynard nous offre une magnifique histoire de résilience. Tout commence par une petite fille heureuse qui perd brutalement sa mère avec qui elle partageait tous les instants de leur vie de bohème. Cette mort les oblige, sa grand-mère et elle, à changer de nom et à fuir. Et quand la vie redevient un cadeau grâce à son mari et son petit garçon, tous les deux lui sont arrachés aussi violemment que sa mère. La désespérance la fait approcher du suicide, mais elle se l’interdit et part vers l’ailleurs d’une autre façon. C’est le début de l’histoire, et il ne faut pas trop en raconter pour garder l’émerveillement de la suite. Là où elle va atterrir après un très long périple, elle va s’ouvrir petit à petit aux autres et faire de multiples rencontres, certaines enrichissantes, d’autres moins, et nous allons partager tout cela avec bonheur, comme un compagnonnage. Joyce Maynard a une écriture empathique, chaleureuse et ouverte. Et elle nous offre en prime des descriptions de paysages, d’animaux, de plantes, aussi riches et minutieuses que son approche des humains. Ce livre m’a vraiment beaucoup touché. Je l’ai refermé hier soir avec regret, en me disant que mon histoire avec Joyce Maynard n’allait certainement pas se terminer là.
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Prête à tout

Lu en 2016. J'avais plutôt bien aimé cette histoire fictive, basée sur un fait divers réel qui a eu lieu dans les années 1990 aux États-Unis (l'affaire Pamela Smart).

Un roman choral progressivement captivant. A chaque personnage un "témoignage" unique, une perception différente des événements, des interprétations contradictoires, des regards complémentaires. Un récit sur la fragilité psychique, la perversion narcissique, la manipulation mentale, l'autodestruction.
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