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Critiques de Joyce Maynard (1180)
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Où vivaient les gens heureux

A vingt ans, Eleanor n'a qu'une obsession, fonder sa famille, incarner un idéal fantasmé, bien loin de sa réalité.

Quelques années plus tard c'est chose faite.

Un chemin de campagne sous l'ombre d'un frêne centenaire, une vieille ferme, des bosquets échevelés, l'arôme du chocolat chaud dans les mugs, un mari artisan taillé comme une perche, 3 enfants épanouis et un chien qui ronfle devant le poêle.

A ce moment précis, elle voudrait arrêter le temps, figer l'image, ne plus toucher aux réglages...

Mais peut on freiner la course d'une eau de rivière ?



Le récit de cette femme, épouse mais surtout mère, a une résonance féminine universelle.

Son dévouement extrême est sa force mais aussi sa plus grande faiblesse.

Au fil des années, elle affronte ses tempêtes intérieures, apprend à les accepter puis à les apaiser.



J'ai trouvé bien des répétions et ressassements d'un chapitre à l'autre mais finalement, cela reflète bien l'aspect abrasif voire aliénant du quotidien.



L'écriture est assez basique, l'ensemble est lesté de quelques lourdeurs mais ce livre m'a amené à réfléchir. Et oui, la plupart du temps, le mieux est l'ennemi du bien.





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Long week-end

Cela fait bien longtemps que je veux découvrir Joyce Maynard, et tout particulièrement ce « long week-end » dont le résumé promettait qu’il s’agirait d’un thriller âpre et tendu. Apre et tendu, ce « long week-end » l’est assurément mais il s’agit de bien plus que d’un simple thriller. Ce roman est avant tout un superbe drame intimiste doublé d’une très touchante histoire d’amour.



L’argument de départ, un taulard en cavale s’invite chez une femme et son fils le temps pour se planquer, est bien celui d’un thriller. Et ce d’autant plus que l’action se déroule dans un climat caniculaire, de quoi faire monter la tension. Il y a d’ailleurs bien des ingrédients d’un thriller, notamment un suspense intense. Mais, contre toute attente, ce suspense ne viendra pas là où on l’attend. Je n’en dirai pas plus à ce sujet pour ne pas gâcher la découverte aux futurs lecteurs.



« Long week-end » est avant tout une histoire centrée sur ses personnages et leurs relations. Le roman va donc s’attacher d’une part à dépeindre la relation singulière entre Henry et sa mère Adèle, une belle femme quelque peu instable émotionnellement, et d’autre part à raconter une seconde chance qui est offerte à certains à travers une très belle histoire d’amour.



Le roman n’est pas parfait, il y a des maladresses, des faiblesses, notamment certains personnages secondaires. Le personnage d’Eleanor est tout particulièrement faiblard et manque de crédibilité mais elle n’est que très secondaire et sert avant tout de déclencheur à un moment donné du récit. Pas de quoi gâcher la lecture donc. D’autant plus que le trio de tête est lui particulièrement réussi. Frank, Adèle et Henry sont des personnages très bien écrits, très touchants.



Maynard construit subtilement son récit, amenant peu à peu, par petites touches délicates, le lecteur à s’attacher de plus en plus fortement à ses héros. On ne leur souhaite que le bonheur à ses êtres aux âmes fracassées par la vie. Tant et si bien que le dénouement qui pourrait sembler un brin facile et peu crédible s’avère un soulagement.



« Long week-end » a donc été une très belle découverte. Je m’attendais à lire un thriller qui me mettrait les nerfs en pelote et je me suis retrouvée avec un roman qui m’a touchée en plein cœur. Evidemment, après cette belle rencontre, je compte bien lire d’autres romans de Joyce Maynard.

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Les Filles de l'ouragan

Quelle pépite! Si on m'avait dit que j'allais me prendre une telle claque à la lecture de ce roman, je l'aurai sans doute lu avant.

J'ai été totalement captivée par les vies de Ruth et Dana, filles de l'ouragan, nées le même jour dont les vies diamétralement opposées ne vont cesser de se croiser au gré des années. En plus de deux portraits de femmes fortes et attachantes, Joyce Maynard nous offre aussi une photographie de l'évolution de la société américaine avec de grands thèmes sociétaux tel que l'homosexualité et l'émancipation féminine. Et soudain, dans les petites vies de Ruth et Dana les grands évènements des Etats-Unis se mêlent: Woodstock, la guerre du Vietnam, l'assassinat de Kennedy…

Un roman captivant de bout en bout qu'il est difficile de lâcher avant d'arriver à la fin.
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Prête à tout

Ils vont tous s’exprimer à leur tour, tous les personnages de ce roman glaçant de Joyce Maynard et nous emporter dans des conjectures sans cesse bouleversées. Inspiré d’une histoire vraie, l’autrice a imaginé les motivations de cette jeune femme, belle, mariée, à un homme qui l’adule et qui sera accusée du meurtre de son mari.

Elle s’appelle Suzanne, et dès sa naissance elle fait l’objet de l’admiration de ses parents auprès desquels elle évince sa sœur aînée, tant elle est volontaire, jolie, déterminée, et capable d’un aplomb peu commun. Depuis toute petite, elle rêve de devenir une vedette de la télévision, une animatrice à la renommée nationale. Elle va ainsi mettre toute sa volonté au service de son ambition et se fabriquer une personnalité sans défaut, se forgeant une plastique parfaite, apprenant à la faculté toutes les ficelles de la communication, se mariant avec un jeune homme éberlué qu’une telle femme tombe amoureuse de lui.

Suzanne va postuler pour commencer sa carrière dans une petite chaîne locale, où elle réussira à convaincre son patron de lui confier la séquence météo dans un premier temps. Tout irait pour le mieux si Suzanne savait se montrer patiente et décidait d’apprendre le métier plutôt que se persuader qu’elle est l’égale des plus grandes et mérite une situation beaucoup plus glorieuse.

Joyce Maynard signe ici un roman choral, dans lequel tous les protagonistes de cette sombre histoire s’expriment tour à tour, permettant au lecteur de progresser dans les arcanes de cette chronique d’une mort annoncée. Que ce soient les parents de Suzanne, ses beaux-parents, les jeunes gens qu’elle a convaincus de participer à un reportage sur la jeunesse de province, censé la projeter sur le devant de la scène en tant que reporter, que ce soient les autres habitants de sa petite ville qui seront interrogés par la police au sujet de la mort du mari, que ce soient les policiers eux-mêmes, chaque témoignage, y compris celui de Suzanne, conduit le lecteur à s’interroger, douter, se laisser gagner par un malaise latent. Quelle est donc la motivation profonde de Suzanne ? Est-elle vraiment prête à tout ?

Il s’agit ici d’un roman noir, sur le meurtre et l’obsession, une vision de l’Amérique profonde, où les clivages sociaux font florès, où l’omniprésence de la télévision en 1993 alors qu’Internet n’existe pas encore interpelle tellement qu’on imagine la transposition d’une telle histoire à l’époque des réseaux sociaux. Joyce Maynard nous offre un tableau saisissant, formidablement construit, un roman passionnant, superbement traduit par Jean Esch.


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Où vivaient les gens heureux

J'ai été happée par Eléanor ; elle m'a émue, attristée et mise en colère.

Après une enfance malheureuse, sans amour, elle s'installe très jeune dans une ferme où elle va réussir à fonder une belle famille et être heureuse. Le problème c'est qu'Eléanor se concentre essentiellement sur ses enfants , elle veut leur donner tout l'amour dont elle a été privé elle même petite. Elle ne prend plus soin d'elle ni de son couple , et quand survient le drame, c'est la rancoeur, la colère contre son mari qui prennent le dessus sur tout.

J'ai été très touchée par la 2ème partie du récit car Eléanor se retrouve seule, délaissée et mal aimée par ses enfants...alors que elle se sacrifie et fait tout pour eux ! J'avais envie de la secouer, de lui dire de se battre...mais elle a tellement peur de perdre définitivement ses enfants qu'elle s'efface et se plie à leurs volontés. Certes elle est pleine d'amertume et de rancoeur envers son ancien mari, et elle est frustrée de ne pas être aimée comme elle le voudrait, mais elle-même ne peut se montrer épanouie, joyeuse avec ses enfants.

Un très beau récit et portrait de femme qui m'a vraiment emporté.
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L'Hôtel des oiseaux

Ce livre est l histoire de Joan qui fuiera toute sa vie sous le nom d Amélia. Pour fuir une tragédie, celle-ci prend, au hasard de ses destinations le chemin d un endroit qui ressemble au paradis. Elle y rencontrera des personnages hauts en couleurs, d autres un peu moins sympathique et se retrouvera presque par hasard sur le chemin de son passé. Livre agréable à lire,
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Prête à tout

Je continue mon exploration des romans de Joyce Maynard et je dois le confesser toujours avec un plaisir renouvelé. C'est mon troisième bouquin de cet auteur et je ne l'ai pas lâché. Ce qui est agréable c'est que Joyce Maynard nous entraîne à chaque fois dans des univers très différents mais à chaque fois elle dissèque au scalpel l'âme humaine et tout ce qu'elle peut renfermer de sombre et de lumineux. Dans ses romans tout n'est pas tout blanc ou tout noir, tout est en nuances avec une palette d'infinies couleurs. Là, nous partons en compagnie de Suzan Stone épouse Maretto qui a tout pour être heureuse. Suzan a des parents aimants, un mari qui l'idolâtre peut-être un peu trop. Elle est issue de la "middle classe" américaine. Et elle a un but dans la vie, apparaître dans la lucarne de la télévision. Et elle va se donner les moyens pour y arriver. Enfin, le croit-elle. Avec un art consommé de l'observation qu e l'on connait à Joyce Maynard, l'auteur va se glisser dans la peau des différents protagonistes de l'histoire. Suzan bien sûr, son mari, sa mère, sa soeur, et les acolytes avec qui elle va s'acoquiner et qu'elle va manipuler avec une habileté grandiose pour arriver à ses fins abusant de leur crédulité et de leur bêtise. Les chapitres alternent ainsi tout au long du livre. On part d'une histoire enrobée de sucre pour s'immerger petit à petit dans un univers glaçant et c'est ça qui fait la force de ce livre. Jusqu'où ira la petite Suzan pour concrétiser ses projets sans jamais au grand jamais douter du bien-fondé de ses actes, sait-elle malgré l'éducation qu'elle a reçue distinguer le bien du mal ? Et malgré quelques longueurs dans la deuxième partie de la première moitié du bouquin, l'intérêt ne se relâche pas et on poursuit, fascinés que l'on est par l'héroïne, le chemin emprunté par Suzan qui est irrésistiblement attirée par le miroir aux alouettes de la télévision. Ce livre est paru en 1993 aux États-Unis, et l'auteur avec une perspicacité redoutable, a été visionnaire du monde qui nous attendait, un monde où les écrans règnent et où ce qu'on laisse paraître est plus important que ce que l'on est réellement.
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L'homme de la montagne

J'ai lu avec beaucoup de plaisir ce roman d'apprentissage, sur fond d'enquête policière, qui n'est d'ailleurs qu'un prétexte.



On suit les questionnement d'une adolescente qui découvre la vie des adultes, la sexualité, la mort. On va suivre l'évolution de ses relations envers ses parents, sa sœur ou ses condisciples.

De l'admiration envers son père à la pitié, de l'indifférence envers sa mère à la bouffée d'amour, de la tentation d'un milieu différent du sien à son rejet dégouté, tout est finement décrit.



Elle vit avec sa sœur cadette une vie de quasi-sauvageonne, pendant les années hippies. Ses doutes sur son avenir de femme va être percuté par des crimes sexuels se déroulant dans son milieu de prédilection, la forêt montagneuse, un cocon pour l'enfant mais un piège pour les femmes.



Les personnages sont extrêmement attachants : le père brillant, qui adore ses filles et aime toutes les femmes, qui sera rattrapé par le destin, la mère, effacée, dépressive, mais qui apprendra la liberté à ses filles, la jeune sœur, timide et déterminée, conciliante et tenace, qui ira au bout de son rêve.

Tous les voisins, même si leur présence est parfois ténue, donnent une sensation de familiarité et de sécurité dans le milieu assez fermé d'un lotissement.



J'ai presqu'été déçue lorsque, dans une dernière partie, l'affaire des meurtres a été résolue par Rachel. L'héroïne est éloignée de sa région de prédilection, sa famille est éclatée et cette résolution semble bien secondaire dans l'esprit de ce roman.



Malgré quelques longueurs vers le 2ème tiers, les pages se tournent toutes seules, l'auteur sachant nous tenir en haleine.



C'est donc une belle découverte que j'ai lue d'une traite
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Les Filles de l'ouragan

Des personnages gnangnan, potiches, cucul la praline, bref comme vous voulez... une histoire digne de la bibliothèque rose (mais si, rappelez vous, la comtesse de Ségur !). Même pas digne d'un roman de gare, ni de l'impact environnemental du papier utilisé. Bref, j'ai adoré le refiler à la bibliothèque de rue de mon village après en avoir ingéré la moitié.
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Et devant moi, le monde

C’est après la lecture de « Où vivaient les gens heureux », que j’ai personnellement élevé Joyce Maynard au rang de Queen J, convaincue qu’un jour, j’aurais tout lu d’elle.

Je m’avance doucement vers ce chemin et comme une évidence « Et devant moi, le monde » s’est présenté à moi. Cette autrice qui semble facilement créer un lien de proximité avec les lecteurs, qui est-elle, quelle a été sa vie avant d’être ma Queen ?



Joyce ou Daphne ? Journaliste, Autrice, Pigiste ? J’ai toujours pensé que ce qui faisait un bon livre, qu’il soit de fiction ou pas, est la capacité de l’auteur à écrire avec ses tripes. Mais alors, est-ce qu’écrire avec ses tripes nécessite une part de vulnérabilité ? Doit-on forcément dévoiler un peu de notre vie aux lecteurs pour que l’histoire devienne plausible ?



En 2011, alors que Maynard a déjà été reconnue comme journaliste de talent par le NYTimes, publiée plusieurs romans, elle décide d’écrire son autobiographie. La vraie, sans tabou, pas celle qu’une maison lui a commandé à la veille de ses 19 ans. Ici, elle va parler avec le cœur. Elle va nous raconter l’histoire de sa famille, de l’exigence quotidienne qui était posée sur elle, des rêves avortés de sa mère, de l’alcoolisme de son père, de ses problèmes alimentaires, de son manque de confiance en elle, de la maternité.



Surtout, elle va nous raconter comment à 18 ans, elle va débuter une relation avec l’écrivain américain le plus en vogue de sa génération : J. D. Salinger, de 35 ans son ainé. Tout d’abord épistolaire puis réelle, cette relation va autant abimer que forger notre autrice. Analysée avec notre conscience de 2024, cette relation ne peut ne nous procurer que du dégout. Bien plus que ça, la perversité et la manipulation dont fait preuve Salinger est infecte. Oh Salinger, auteur du tant acclamé « L’attrape-cœur », oh chef-d’œuvre. Ouaip… l’auteur n’en est pas moins un pédophile.

Control-freak, pervers narcissique, doux en apparence mais détestable en privé. Les pages se tournent et sont difficilement acceptables. Nous pouvons facilement imaginer les dommages qu’une telle fréquentation peut faire sur la confiance, l’estime et le futur d’une adolescente.



Bref, Joyce s’expose, dévoile, dénonce et le mieux, c’est qu’elle se moque des répercussions. On aime son franc-parler, on adore qu’elle souligne que dans n’importe qu’elle histoire, c’est la parole de la femme qui sera toujours remise en question. Depuis le début, elle répond à ses lectrices, elle aime les rencontrer, et surtout, elle met un peu d’elle dans chaque roman.



Si vous avez lu « Où vivaient les gens… », vous allez même faire quelques découvertes pour votre plus grand plaisir. Je suis heureuse d’avoir décelé des le premier livre que Maynard n’était autre qu’un diamant brut. Je suis heureuse d’avoir pu lire ses failles, ses blessures, son histoire. Ça ne la rend que plus humaine. Je recommande ++
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Prête à tout

Dans l’abondante production romanesque de Joyce Maynard, Prête à tout figure parmi les tous premiers. Initialement paru en poche, il fut repris par Philippe Rey son éditeur français de toujours. Comme tous les premiers romans, on peut s’attendre à quelques maladresses, et à y regarder de près on peut noter un léger manque de fluidité, ou percevoir comme une certaine mécanisation dans le narratif…Cela étant, quelle maîtrise, malgré tout, Joyce Maynard parvient à assurer tout au long de ses 300 et quelques pages, et dans le maintien d’un certain suspense, car il s’agit plutôt d’un roman noir.

Suzanne est une jeune femme qui a de la suite dans les idées, et surtout un schéma assez clair de ce qu’elle veut faire de sa vie, et surtout de sa carrière professionnelle. Elevée dans une toute petite ville, elle veut devenir une vedette de la télévision. Elle ne recule devant rien pour obtenir le moindre poste qui, ultérieurement, lui ouvrira les portes vers le Graal tant convoité.

Dans le privé, mariée à un homme superbe, elle sacrifie tout pour parvenir à ses fins : vie conjugale, maternité…Jusqu’au jour où son mari est retrouvé mort au domicile des époux. Qui, pourquoi, comment, quand ? Telles sont les questions qui se posent suite à la macabres découverte.

Prête à tout est un roman polyphonique dans lequel le lecteur retrouve à tour de rôle tous ceux qui qui à un moment ou à un autre, ont côtoyé Suzanne, Larry son mari, et le couple. Tous autant de points de vue différents, plus ou moins divergents qui vont surtout permettre au lecteur d’établir un portrait de cette femme, et également de se faire une idée du monde si particulier de la télévision et de son vedettariat. Joyce Mainard montre également combien dans ces années-là, il a fallu aux femmes de calcul, d’entourloupes et de compromissions pour tenter de percer et de gagner sur le plan professionnel.

Il faut souligner la construction impeccable de ce roman, qui si je l’avais lu bien plus tôt m’aurait sans doute donné l’occasion de prédire un avenir prometteur à la jeune auteure de l’époque !


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L'Hôtel des oiseaux

Difficile de ne pas être déçue à la lecture de ce pavé coloré, tant il souffre de la comparaison avec Où vivaient les gens heureux, qui m'avait bouleversée.

Mais je ne veux pas être trop sévère non plus: L'hôtel des oiseaux se lit bien, il est riche en petites bribes de vie touchante, surprenant par moment et globalement attachant.

Cependant, je lui ai trouvé un défaut principal: son manque de crédibilité. L'histoire est un peu trop tirée par les cheveux, les fils de l'intrigue principal sont assez grossiers et le décor est un peu trop cliché pour qu'on s'y plonge complètement. Un joli voyage mais que j'ai entrepris avec trop de détachement pour être pleinement transportée. C'est dommage, quand on connaît la capacité de Joyce Maynard de peindre des personnages subtiles et complexes.
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L'Hôtel des oiseaux

Avec « L’hôtel des oiseaux » Joyce Maynard nous offre une magnifique histoire de résilience. Tout commence par une petite fille heureuse qui perd brutalement sa mère avec qui elle partageait tous les instants de leur vie de bohème. Cette mort les oblige, sa grand-mère et elle, à changer de nom et à fuir. Et quand la vie redevient un cadeau grâce à son mari et son petit garçon, tous les deux lui sont arrachés aussi violemment que sa mère. La désespérance la fait approcher du suicide, mais elle se l’interdit et part vers l’ailleurs d’une autre façon. C’est le début de l’histoire, et il ne faut pas trop en raconter pour garder l’émerveillement de la suite. Là où elle va atterrir après un très long périple, elle va s’ouvrir petit à petit aux autres et faire de multiples rencontres, certaines enrichissantes, d’autres moins, et nous allons partager tout cela avec bonheur, comme un compagnonnage. Joyce Maynard a une écriture empathique, chaleureuse et ouverte. Et elle nous offre en prime des descriptions de paysages, d’animaux, de plantes, aussi riches et minutieuses que son approche des humains. Ce livre m’a vraiment beaucoup touché. Je l’ai refermé hier soir avec regret, en me disant que mon histoire avec Joyce Maynard n’allait certainement pas se terminer là.
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Prête à tout

Lu en 2016. J'avais plutôt bien aimé cette histoire fictive, basée sur un fait divers réel qui a eu lieu dans les années 1990 aux États-Unis (l'affaire Pamela Smart).

Un roman choral progressivement captivant. A chaque personnage un "témoignage" unique, une perception différente des événements, des interprétations contradictoires, des regards complémentaires. Un récit sur la fragilité psychique, la perversion narcissique, la manipulation mentale, l'autodestruction.
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Prête à tout

J'ai découvert Joyce Maynard en décembre dernier (pourquoi seulement maintenant ?!) et j'ai su tout de suite que je désirais lire l'ensemble de ses oeuvres.



La narration est originale puisque chaque personnage donne son point de vue sur l'histoire, comme s'ils étaient interviewé devant une caméra. Les parents, les policiers, les amis... Tout le monde y passe, et bien sûr, chacun a une vision différente de l'histoire.

Au début, j'étais un peu déconcertée, qui dit vrai ? Et petit à petit, le scénario s'installe...



Le personnage central est Suzanne Stone, la plus jolie fille du lycée, qui devient ensuite présentatrice météo, et qui est prête à tout (absolument tout ?) pour devenir une présentatrice de télé célèbre. Elle va alors se marier avec son fiancé du lycée : Larry Moretto.

On comprend rapidement que ce dernier a été victime d'un meurtre ? mais par qui ?

Suzanne, quant à elle, cherche à passer à la télé par n'importe quel moyen. Elle va alors réaliser un reportage dans un lycée avec des gosses complètement paumés.



Ce livre a été écrit en 1992 ; aujourd'hui on parlerait plutôt d'influenceuse ou de réseaux sociaux ; mais mis à part cela, le thème reste toujours d'actualité.



A la fin, Joyce Maynard explique à ses lecteurs qu'elle a eu l'idée d'écrire cette histoire folle suite à un fait divers à Boston.



J'ai déjà, bien sûr, un autre livre de Joyce Maynard qui m'attend dans ma pile à lire.
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Les Filles de l'ouragan

J’ai plusieurs romans de Joyce Maynard mais je n’en avais encore lu aucun. Je partais en retraite créative à « Parenthèse » ou j’espérai vivre un sentiment de sororité la 4eme de couv m’avait fait espérer cela.

J’ai trouvé que beaucoup de thèmes important étaient abordés ici : la filiation, la vie rurale, la vie d’artiste, l’homosexualité , la maladie mentale, la guerre etc bref beaucoup de choses mais finalement peu de profondeur je trouve.

Les personnages sont pourtant terriblement attachants. La relation de Ray et Ruth est bouleversante. Celle de Dana et Clarice m’a fait pleurer. Le père est tout aussi incroyable mais le tout se relie pas bien. J’avais compris le « terrible secret » très vite, et le rôle de la mère aurait mérité tellement plus de travail. Une bonne lecture qui aurait pu être une mémorable histoire, mais passe un peu à côté, peut être trop scénarisée.
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Où vivaient les gens heureux

Une critique difficile à rédiger, un livre qui m'a laissé une impression très partagée.

Coté positif un bon démarrage, un rythme, une bonne mise en situation sans logorrhée verbale, la bonne idée de démarrer par la description d'une réunion familiale qui sera la base du flashback sur la vie entière de cette famille.

Mais le positif s'arrête là.

Trop vite, le roman a commencé à m'énerver, trop répétitif, une héroïne qui m'agace au lieu de m'attendrir, une accumulation de "malheurs et de conflits" qui tend à la démesure. Too much, on se perd.

Je me suis demandée si le fait que je ne me retrouvai pas du tout dans l'attitude de cette mère monomaniaque influençait mon jugement. Sans doute mais cela ne suffit pas à expliquer ma retenue sur ce roman que j'ai fini en lisant en diagonal. Manque de surprise, manque de subtilité.
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Où vivaient les gens heureux

Où vivent les gens heureux ? Quelle bonne question ! mais, je n’ai aucune adresse à communiquer ! Personnellement, quelque soit l’endroit, du moment que j’ai un bon « bouquin », le bonheur n’est pas loin ! Et celui-ci m’a très vite embarquée, fait fréquent avec les œuvres de Joyce Maynard.

Eleanor est l’enfant unique d’un couple fusionnel pour qui l’amour parental n’était pas inné. Elle n’était pas malheureuse, mais pendant toute sa jeunesse, elle a manqué d’amour et d’attention. Suite à un accident, elle se retrouve orpheline à 16 ans et n’aura plus qu’un désir presque obsessionnel, fonder sa propre famille pour combler ses manques et pouvoir déverser tout l’amour qui sommeille en elle. À la fin de son adolescence, elle devient auteur à succès de livres pour enfants et avec ses gains, achète une vieille ferme perdue dans le New Hampshire où elle pourra créer son nid douillet. Elle rencontre le beau Cam avec qui elle aura 3 enfants. Tous ses rêves se réalisent et elle va donner tout son amour et son énergie pour rendre sa tribu heureuse.

Rien d’exceptionnel à 1ere vue, pas de destin incroyable, ni d’intrigue surprenante, seulement une vie de Maman presque ordinaire qui semblait même parfois un peu idyllique. Mais souvenez-vous, Étienne Chatiliez nous l’avait bien dit pourtant : « la vie n’est pas un long fleuve tranquille ! »

Et en effet, la vieille maison et son joli clan vont se fissurer brutalement. Le rêve d’Eleanor va se briser. Malgré l’immense amour donné à ses enfants, elle n’est pas parvenue à les protéger de tout, elle n’a pas pu éloigner tous les malheurs. Et au final, elle s’est oubliée, sacrifiée au profit de ses petits.

Ce côté excessif m’irritait un peu. J’avais envie de la secouer parfois et je trouvais ses moments au pays de « crazyland » comme elle disait, bien trop gentils. La caricature "mère-courage" et "père-dilettante" était un peu trop manichéenne !

Mais j’ai adoré partager son cheminement, son acharnement à taire la vérité, son abnégation, son désir de pardon et surtout son amour sans limite pour sa famille que l’on va suivre pendant une quarantaine d’années.

Ce livre n’est ni gai, ni triste, mais touchant sans être mièvre. On ne s’ennuie jamais et, fait non négligeable, il est bien construit et bien écrit. J’espère, que comme moi, vous prendrez plaisir à suivre cette femme.

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L'Hôtel des oiseaux

Un peu déçue par ce roman, pas aussi abouti ni inspiré que les précédents avec une trame presque lourde.

Il aurait pu être plus court sans rien gâcher.



1970. Une explosion a lieu dans un sous-sol, à New York, causée par une bombe artisanale. Parmi les apprentis terroristes décédés : la mère de Joan, six ans. Dans l'espoir fou de mener une vie ordinaire, la grand-mère de la fillette précipite leur départ, loin du drame, et lui fait changer de prénom : Joan s'appellera désormais Amelia.





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Où vivaient les gens heureux

Ce roman a énormément raisonné en moi.

On suit l'histoire de la vie d'Eléonore, de ses 15 à ses 55 ans. Donc une tranche de vie de quarante ans. D'abord fille, elle devient femme puis mère et grand-mère. Sur ces quatre statuts, j'en ai déjà coché 3.

C'est l'histoire d'une femme qui va tout sacrifier pour le bonheur ses enfants, pour leur faire oublier les peines de la vie mais qui malheureusement se bat contre quelques chose de plus grand qu'elle, la vie. Et parfois, la vie, c'est pas joli.

Pendant ma lecture, je me suis beaucoup retrouvée dans les comportements d'Eléonore. Elle va chercher à faire famille rapidement pour combler des traumatismes de son adolescence et acceptera tout pour éviter à ses enfants des souffrances qu'elle juge inutiles.

Jusqu'au jour où survient un drame qui révélera toutes les failles de la vie qu'elle pensait avoir construit.

En tant qu'épouse et mère, je comprends la charge mentale, le quotidien et les engagements auxquels Eléonore doit faire face mais étant aussi fille de parents séparés, j'ai aussi cette vision que peuvent avoir les enfants qu'elle partage avec son ex-mari. La mythologie autour du parent cool et du parent strict.

Une très belle lecture, émouvante, résonnante et qui fait réfléchir sur les relations familiales. Les décisions prises par nos parents mais aussi les notres en tant qu'enfants ou parents.

Certains passages m'ont beaucoup ému et je ne voulais plus éteindre le moteur une fois arrivée à destination pour ne pas quitter Eléonore et ne pas la laisser seule.

Elle va beaucoup me manquer mais on me souffle dans l'oreillette qu'une suite serait peut-être en préparation.



J'ai reçu en cadeau de Noël L'Hôtel des Oiseaux de la même autrice et je vais sûrement m'y plonger prochainement.
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