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Critiques de Jules Verne (2793)
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Le Château des Carpathes

Alors, paradoxe n°1: ce n'est pas parce qu'on fait l'apologie de la science qu'on est guidé par ses préceptes. Ce roman en est une bonne illustration. Jules Verne fut un antidreyfusard notoire mais là on déborde largement sur la propagation de clichés antisémites. L'idée que les Juifs roumains étaient tous aubergistes, faisaient crédit et risquaient de devenir bientôt propriétaire de la Roumanie est absurde pour plusieurs raisons. En 1892, les lois roumaines interdisaient aux Juifs de tenir des débits de boissons depuis plus de dix ans et, dans la plupart des cas, leur interdisait aussi les licitations. La communauté juive n'excédait pas 300 000 (sur plus de 10 millions) d'habitants et, pour la prévision d'avenir, c'est encore pire : elle est aujourd'hui quasiment inexistante.

En dehors de ce bref paragraphe assez fâcheux, c'est un roman de science-fiction habile, dont l'action se déroule en Transylvanie, sans vampires, qui ne manque pas de références à la littérature locale : Miriota, la fiancée de Nic Deck est par exemple une référence à Miorița, la balade populaire roumaine. Le livre est court, l'intrigue simple, menée tambour battant.

Dans l'ensemble, elle révèle cependant un second paradoxe : ce n'est pas parce qu'on décrit, parfois fort narquoisement, une campagne superstitieuse qu'on s'élève au-dessus d'elle. L'ignorance du droit, de la démographie et autres conduit déjà à des clichés bien peu scientifiques mais, en plus, ce n'est pas forcément l'étude ou la ville qui ont le mieux préservé en Roumanie et ailleurs, contre les superstitions si l'on entend par là les croyances sans fondement scientifique. Panaït Istrati est un bon exemple : autodidacte, un des premiers à avoir critiqué les travers du communisme. On pourrait citer aussi Victor Anestin, Ana Novac, Gib I. Mihăescu, Anton Pann, Cilibi Moise et d'autres, alors que la science n'a pas préservé Céline des pires clichés, pas plus que, pour les Roumains, Ion Barbu. La thèse principale du roman (superstition des campagnes, heureusement que la science (urbaine) est là pour résoudre les problèmes), lourdement assénée, s'avère simpliste et en partie démentie par le roman lui-même, sans parler d'écrivains comme Robert Frost, Dylan Thomas, Emily Dickinson…

Néanmoins, on pardonne pas mal de choses (trop ?) à Jules Verne pour l'incertitude, le suspense et l'exotisme, ses descriptions de paysages, ses indications géographiques, qui nous rappellent tristement à quel point, à l'époque d'Internet, du bac +5 pour tous, de l'avion et des agences de voyages, on connaît peu le monde, même relativement proche.
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Vingt mille lieues sous les mers

20.000 lieues sous les mers (ou 96.560,64 kilomètres) est un livre que j'avais déjà lu étant jeune, mais il s'agissait probablement de la version abrégée. À l'âge de ma fille, je faisais aussi attention au nombre de pages et je ne pense pas que je me serai laissée tenter par une brique de 600 pages ^_^



Dans ce roman d'aventures (de science-fiction pour les lecteurs de la fin du 19ème siècle ?) nous suivons les aventures d'un trio bien sympathique. Ils ont tous les trois embarqué sur l'Abraham Lincoln pour faire la chasse à une mystérieuse créature d'une force colossale. Il y a Pierre Aronnax du Muséum d'Histoire Naturelle de Paris, son assistant Conseil et le harponneur Ned Land.



Je ne vous apprends rien en vous disant que ce monstre marin n'est autre que le Nautilus, le sous-marin du capitaine Nemo ! Nos 3 passagers involontaires vont vivre la grande aventure de leur vie.



Roman d'aventures oui mais surtout descriptif… cela risque d'en ennuyer certains. Aronnax et Conseil passent la majeure partie de leur temps à décrire les fonds sous-marins (et la faune/flore des milieux marins) à l'aide de la classification scientifique des espèces : règne, embranchement, classe, ordre, famille, genre et espèce.



Je me suis franchement régalée et à aucun moment je ne me suis ennuyée. Je suis loin d'avoir lu tout Jules Verne mais j'ai adoré ce livre. Ce doit être un de ses meilleurs romans.



J'ai beaucoup aimé le personnage de Ned Land et sa mauvaise humeur qui m'a souvent ravie :



« Comment ? ils tirent sur nous ! m'écriai-je.

- Braves gens ! murmura le Canadien. »



Je ne résiste pas à ce genre d'humour.



Un grand classique que je vous recommande chaudement !









Challenge pavés 2018

Challenge défis de l'imaginaire (SFFF) (47)

Club Jules Verne
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Cinq semaines en ballon

Dans ce récit, publié en 1863, le romancier de science-fiction et d 'anticipation, Jules Verne narre l' expédition menée par le savant et explorateur, le docteur Samuel Fergusson avec

ses deux compagnons, Robert Kennedy et Joseph Wilson.

Tenter une telle aventure au moyen d' un ballon ne sera pas un voyage facile ni une sinécure mais les explorateurs sont intrépides ! Cette expédition patronnée par la Société de Géographie a pour but de connaître la source du fleuve, le Nil et son cheminement en Afrique. L' expédition débutera de Zanzibar sur la côte-est de l 'Afrique.

Au cours de leur périple, les explorateurs auront à survoler le lac Victoria, le lac Tchad. Durant les cinq semaines de cette expédition, ces voyageurs-explorateurs auront à connaître pas mal de surprises.

Une lecture intéressante et plaisante à lire .
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Le tour du monde en 80 jours

Jules Verne fait partie des classiques de la littérature de jeunesse, donc maintenant que je suis adulte, il était temps que je commence à le lire ! ...

Même sans l'avoir lu, qui ne connait pas les fameux Phileas Fogg et Passepartout, le maître anglais et son valet français lancé dans un pari complètement fou ?



Et bien ce fut une découverte bien plaisante ! Une aventure trépidante bien sûr, mais aussi une écriture agréable et bien sûr l'étonnante modernité du récit pour un roman du 19ème siècle ! Bien sûr, certains jugements de valeurs sur les civilisations orientales ou la "supériorité" de l'éducation à l'européenne rappelle l'esprit expansionniste et colonisateur de l'époque, mais Rudyard Kipling a fait bien pire !

Ce tour du monde, c'est surtout une ode aux nouveaux moyens de transports - et aux anciens qui dépannent bien quand même parfois.

Pou ma part, ce que je retiendrai surtout c'est le dépaysement, l'humour et tous les rebondissements dans ce roman dans la digne lignée de L'île au trésor , publié une dizaine d'année plus tard.

On retrouve les mêmes ressorts de l'incroyable chance du héros pantouflard qui part dans un voyage extraordinaire qui le dépasse et le confronte à ses croyances et ses valeurs - comme dans Bilbo le Hobbit publié presque un siècle plus tard !



Et au bout du chemin, en plus de s'être découvert, il découvre que tout l'or du monde ne saurait acheter des choses telles que l'honneur, le dévouement à ses amis, ou l'amour. Ah, l'amour... celui qu'on irait jusqu'au bout du monde pour le trouver ! Tous les éléments pour un "best seller" sont réunis dans ce livre.

Bravo Jules Verne ! J'y reviendrai sans doute.
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Une ville flottante

Il aurait eu pour nom Leviathan, il fut baptisé Great Eastern!

Il fut le plus grand paquebot (et de loin) pendant de nombreuses années... Mais trop grand, malchanceux, dispendieux, il finit dans un usage auquel Isambard Brunel , son créateur, n'aurait pas pensé: Tirer du câble télégraphique sous-marin. Bien sûr, ce Léviathan d'acier ne pouvait que transporter son lot de légendes et de contes...

Une traversée à bord d'un tel géant des mers, ne pouvait que pousser Jules Verne à en faire, en grande partie, le cadre d'un roman.

Un livre qui me passionna, dans cet art consommé qu'avait le grand auteur pour conter les détails technique et les descriptions de certains habitants éphémères de cette ville flottante.... Avec un drame et une tragédie à la clef, le livre emmène le lecteur dans une visite finale aux chutes du Niagara.

Un excellent Jules Verne, en somme, dont l'édition numérique me permet de temps à autres d'y relique (pardon, relire!)quelques savoureuses pages.

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L'Ile mystérieuse

Une relecture de ce roman qui m'avait enthousiasmée enfant. Et la magie fonctionne toujours ! J'ai été captivée par les aventures de ces 5 robinsons, dépourvus de tout sauf de leur courage et de leurs compétences techniques et scientifiques, qui parviennent à recréer une "colonie", pourvue du confort dernier cri de l'époque. Cyrus Smith, l'ingénieur qui s'impose comme le chef naturel de la compagnie, sait fabriquer verre, explosifs, vêtements... il ne reste plus qu'à faire ! On peut trouver assez invraisemblable que toutes les matières premières soient miraculeusement présentes sur l'île, et plus encore que ces cinq individus travaillent de concert sans hésitation, sans tensions ni désaccords... Certains accents, très 19e siècle, prêtent parfois à sourire : l'image du "bon nègre", certes égal, mais pas tout à fait, la science permettant un progrès (y compris moral) à l'infini. Mais tout cela est passionnant et surtout très sympathique.
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Le tour du monde en 80 jours

Que dire de ce livre fort célèbre et très lu dans le monde ! Moi qui avais lu et apprécié les auteurs français du XIXème siècle (Stendhal, Flaubert, Zola surtout), j’ai pu tolérer le romantisme exagéré d’un Musset, mais je le confesse je ne me suis pas trouvé en lisant M. Verne ! Le roman d’aventures à la Jules Verne ne m’attire point du tout. Peut-être qu’il fallait le lire pendant l’enfance.



Après avoir fermé le livre le verdict était prononcé : ne plus lire Verne ! Je n’ai senti aucune sympathie envers ce Phileas Fogg au sang-froid remarquable néanmoins (trop froid). Or, il est vrai que c’était une expérience à avoir puisqu’on regrette plus les lectures qu’on n’a pas faites.



En lisant un passage de Pamuk qui parlait de sa bibliothèque et des livres qu’il avait honte de garder dedans et qu’il cachait sur des étagères éloignées, j’ai directement songé à ce livre de Verne et je l’ai regardé avec un sourire.
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Deux ans de vacances

Livre lu et relu dans mon enfance que je viens de retrouver avec émotion. Que de souvenirs, d’espoirs ( j’ai longtemps rêvé d’échouer sur une île déserte…)



Jules Verne est un auteur qui m’a donné la bougeotte. Envie de voyager, d’explorer, de découvrir. C’était le grand ami de la petite fille solitaire que j’étais, je lui dois ma curiosité sans limite



Mes premières lectures : Deux ans de vacances, L’île mystérieuse, Les enfants du Capitaine Grant, L’école des Robinsons m’ont ouvert la porte d’un monde d’aventure, d’inconnu, d’imaginaire dont j’avais tant besoin .



Je ne vous raconterai pas l’histoire beaucoup d’amis babeliotes l’ont très bien fait avant moi.



Je l’ai ouvert hier soir et dès le premier chapitre : « La

tempête. - Un schooner désemparé. - Quatre jeunes garçons sur le pont du sloughi. - La misaine en lambeaux.-Visite à l’intérieur du yacht.- Le mousse à demi étranglé. – Une lame par l’arrière.- La terre à travers les brumes. – Le banc de récifs.» La magie est revenue. Un parfum d’aventure et d’évasion m’ont emporté comme la première fois.



Merci Monsieur Jules Verne pour ces heures de bonheur.

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Maître du monde

"Que l'Ancien et le nouveau Continent le sachent, ils ne

peuvent rien contre moi, et je puis tout contre eux.

Et cette lettre, je la signe :

Maître du Monde. "

Cette lettre a été écrite et envoyée par un monsieur qui prétend être le Maître du Monde et où il lance un défi aux

Etats-Unis et l'Europe. Se considérant le plus fort et le plus redoutable, le M d M veut dominer le monde et devenir le maître de celui-ci. Il veut y imposer sa suprématie. Et, rien ne l'arrêtera dans sa conquête !

Sa puissance et sa force, il les doit à sa prodigieuse création. Il a mis au point une machine hybride qui est à la fois : automobile, avion, bateau et submersible !

L' inspecteur de police, John Strock, est diligenté par monsieur : Ward, le directeur général de la police pour découvrir et arrêter ce savant fou et mégalomane qui représente une menace pour la sécurité du pays .

Arrivera-t-il à mettre la main sur cet ennemi ?

Un bon roman de Jules Verne. Sa lecture est plaisante et agréable .



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Autour de la lune

Deux Américains, Impey Barbicane et le capitaine Nicholl, et un Français, Michel Ardan sont embarqués dans un obus en aluminium placé dans un canon géant pour être propulsé vers la Lune. Ce voyage est décidé dans le but d 'avoir de plus amples informations sur la Lune .Cette dernière est-elle habitée ? Était-elle été habitée ? Existe-t-il de l'eau à sa surface ? Ce voyage est pour répondre à ces questions et bien d'autres.

La lecture de roman est intéressante, ne serait-ce que pour nous révéler que l' Homme est une personne curieuse et insatiable ! Il veut découvrir le monde extérieur proche et lointain. Et, c 'est ainsi qu 'il avance et progresse : il va de la connaissance de ce qui existe vers ce qui caché et inconnu.

Reste que Jules Verne n'étant pas un vrai scientifique car il n 'est ni un physicien, ni un chimiste, ni un biologiste, ni un astronome, ni un géologue mais juste un romancier alors il peut laisser la folle du logis aller là où elle le désire. Et, de là les invraisemblances dans le récit.Mais l'auteur a des circonstances atténuantes en le considérant dans le contexte de son époque et le niveau des connaissances scientifiques liées à cette époque. Mais, Jules Verne est connu pour être un écrivain très curieux et qui se documente énormément. Dans son entourage, il a beaucoup d 'amis savants et scientifiques .

J 'ai lu le livre et je ne pense avoir fait une mauvaise lecture, au contraire .



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Une fantaisie du docteur Ox

"Une fantaisie du docteur Ox", est une nouvelle de Jules Verne, écrite en 1874. Les événements de ce récit se déroulent dans une petite ville, Quiquendone, ville qui se trouve située dans les Flandres ( Belgique) mais qui ne se trouve sur aucune carte souligne l'auteur.

Il s' agit d' une petite cité où il ne se passe rien ou presque tellement ses habitants sont flegmatiques, froids, calmes, vivent au jour le jour, bien installés dans leur inertie qui leur convient à merveille.

Le récit est au début lent mais au fur et à mesure qu 'on avance dans la lecture, le tempo s 'accélère et on s'intéresse de plus en plus au récit. Ce dernier concerne la venue dans la petite ville de Quiquemonde d 'un physiologiste, Ox, et son assistant, Ygène. Assemblant les deux noms : Ox + Ygène = oxygène ! Eh, oui ! dans le récit, il va être question du gaz, oxygène qu 'on obtient par électrolyse de l'eau afin de préparer le gaz, oxy-hydrique nécessaire pour l'éclairage public que le docteur Ox va

s'occuper à son installation à ses frais ! Et de là des situations burlesque et farfelues qui vont se suivre !

Un beau récit drôle, une belle écriture aérienne et prenante qui nous donne à découvrir un Jules Verne dans un style nouveau différent de celui de Michel Strogoff, et autres romans bien connus et bien célèbres du même auteur .
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Voyages et Aventures du capitaine Hatteras

Comme souvent avec Jules Verne, le sujet de ses romans finit par trouver une réalisation concrète dans la réalité. Et comme souvent, j'ai d'abord été fasciné par cette réalité avant de découvrir le récit d'anticipation du génial auteur nantais (ou amiénois, selon le côté de la revendication territoriale où on se place) ! Je me souviens très bien des lectures des exploits d'Amundsen dans l'encyclopédie Je veux savoir. Pour un enfant né dans le Nord de la France, les expéditions polaires présentaient un certain attrait et peut-être moins de craintes que les expéditions aux Tropiques !



Je n'avais pas du tout eu connaissance des aventures du capitaine Hatteras étant jeune, alors que mon goût pour l'espace m'avait fait lire très jeune de la Terre à la Lune et que j'ai eu très tôt connaissance du Voyage au Centre de la Terre ou du Tour du Monde en Quatre-Vingt Jours. Sans doute le titre beaucoup moins explicite ne m'a-t-il pas permis de connaitre facilement le sujet d'un roman qui m'aurait pourtant bien tenté à l'époque.



Au risque de me répéter, l'expédition la plus complexe aurait alors sans doute été la traversée des explications scientifiques pointues du début de l'oeuvre. Les expéditions dans les terres arctiques étaient vraiment à la mode à l'époque de Verne, et l'auteur y a puisé ses descriptions réalistes. Il n'oublie pas de rendre hommage aux nombreux explorateurs de l'époque qui y ont risqué (et même parfois perdu comme Franklin) leur vie. Il fait bien attention de n'en oublier aucun... ce qui mène tout de même à un ennui certain dans la première moitié du roman.



Heureusement le talent de Verne est aussi dans le choix du casting : un capitaine Hatteras qui ne manque pas de points communs avec un certain Nemo et dont l'ambition démesurée forge un caractère bien trempé et quasi automatiquement taciturne et enragé, un docteur Clawbonny qui forme le parfait contrepoint (à l'image d'Aronnax face à Nemo) avec sa gentillesse débonnaire et ses explications scientifiques qu'il parvient à rendre agréables... Les personnages secondaires, que ce soit l'équipage rebelle, les quelques alliés du capitaine ou la rencontre internationale au milieu des glaces (mais chhhhht ne dévoilons pas tout). Bref, les personnages sont parfaitement choisis pour nous mener dans les moments de pure aventure, qui se multiplient une fois passé le voyage jusqu'aux régions polaires.



Passant de moments de découragements extrêmes à des rebondissements relançant parfaitement l'intérêt, Verne mène son aventure à bon port malgré les écueils glacés de la précision scientifique. Comme souvent aussi, le dénouement n'est pas parfaitement conforme à ce que la réalité nous révélera... même si l'intelligence de l'auteur lui ménagera toujours une sortie possible et que la vraisemblance remplace presque avantageusement la réalité !



Près de cinquante ans d'écart entre les exploits d'Amundsen et le récit de Verne, sans doute un des écarts les plus courts entre réalité et monde "vernique" (y a un adjectif officiel ?). Il serait intéressant de savoir si Amundsen avait lu Verne... et s'il était aussi peu causant et jovial que le déterminé Hatteras !



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Michel Strogoff

Plus je découvre les romans de Jules Verne et plus je me persuade qu'il faut être enfant ou adolescent pour pleinement les apprécier.



"Michel Strogoff" semble confirmer ma théorie personnelle. Comme dans "Le tour du monde en quatre-vingt jours" écrit trois ans plus tôt, il s'agit ici de relater un périple, une odyssée, une fuite en avant qui se veut haletante mais que je juge seulement chronométrée. D'ailleurs, est-ce un hasard si ledit périple dure... quatre-vingt jours ?



Ce roman qui se lit très bien est bourré d'aventures, c'est certain, mais il est aussi bourré de digressions ethno-géographiques qui sentent un peu trop la restitution scolaire d'une érudition qui fait l'apanage d'un auteur distingué par son intérêt pour les sciences et les techniques et dont la réputation s'est justement établie sur sa capacité à "enseigner" ces mêmes sciences et techniques à travers des trames narratives romanesques.



Connaissant bien et appréciant depuis des années la Russie, "Michel Strogoff" avait tout pour me plaire mais voilà, j'ai passé l'âge du manichéisme sans nuances, des héroïnes blanches comme neige sibérienne et vertueuses comme nonnes au carmel, des héros dont on sait par avance qu'ils vont triompher des épreuves les plus difficiles avec panache et lauriers. Michel Strogoff, notre héros, est courrier du tsar. Il doit parcourir l'Empire d'ouest en est en un temps record pour rejoindre Irkoutsk et prévenir le grand-duc de l'invasion tartare. Dans son sillage, Nadia, une jeune personne "bien sous tous rapports", et deux journalistes aux allures de Dupond et Dupont et qui semblent accomplir sans beaucoup de peine ce que notre valeureux héros réussit au prix de grands efforts et sacrifices.



Bref, vous l'aurez compris, tout cela est trop bien ficelé, pas de vrai suspense à attendre d'un roman pourtant riche en action et au rythme soutenu. Non, définitivement, je crois qu'il faut avoir gardé une âme d'enfant pour apprécier Jules Verne après trente ans.





Challenge ABC 2017 - 2018

Challenge Petit Bac 2017 - 2018

Challenge PAVES 2017
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Vingt mille lieues sous les mers

Vingt Mille Lieues sous les Mers est un livre d'aventure maritime, que l'on peut qualifié même roman d’anticipation; un des tout premiers romans de science-fiction (je vais peut être heurter les puristes ... mais de mon côté, c'est le plus ancien livre que j'ai pu lire). 

En 1864, alors que sort ce livre, aucun voyage sous-marin n'avait été fait, relaté, Jules Verne se permet donc d'imaginer à partir de base scientifique pour certains faits (pression, température, ... des différentes mers et océans parcourus) et plus fantasmagorique pour les créatures croisées. 

On se dit quel avant-gardiste avec ce sous-marin tout électrisé, ses scaphandres autonomes et qui sont utilisés à des fins humanistes et non militaires !



Ce roman est un véritable tableau de bord où l'on suit nos quatre protagonistes, on plonge avec eux pour découvrir les splendeurs de la mer, et les magnifiques illustrations de De Neuville rajoute à cette part de fabuleux. Certes, certains passages sont très (trop?) précis, très (trop?)détaillés en classification d'espèces, en coordonnées maritimes mais il ne faut pas oublier que ce tableau de bord est tenu par l'imminent Professeur Oronnax.

On est fasciné par le Capitaine Nemo : Que lui ai-t-il arrivé pour avoir tant voulu s'écarter de la Terre à tout jamais ? Pourquoi tant de haine et rancœur envers les hommes, au point de s'attaquer à leurs bateaux?

Peut-on lui en vouloir, sans connaître son passé et en sachant de quoi sont capable les hommes ? Est-il plus à blâmer que les hommes qui partent au début de roman traquer le "monstre" marin pour le tuer parce qu'il nuit aux navigateurs ?
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Un neveu d'Amérique, ou Les deux Frontignac

On connaît le Jules Verne romancier mais on connaît beaucoup moins le dramaturge. Et pour cause... Si l'auteur fut très attiré par ce genre, ses pièces n'obtinrent que très peu de succès. Celle-ci fut écrite à quatre mains, en collaboration avec Charles Wallut, dramaturge, éditeur et financier. Ensemble, ils firent quatre autres pièces : La Tour de Montlhéry (1852), Un fils adoptif (1853), Onze jours de siège (1861) et Les Sabines (1867). Un neveu d'Amérique fut sans doute remaniée par deux autres dramaturges ayant obtenu du succès : Edouard Cadol et Eugène Labiche.



C'est peut-être ce qui explique le fait que celle-ci soit aussi agréable à lire et que l'on soit en plein vaudeville. L'histoire est basée sur la souscription d'une assurance-vie. Savinien, le neveu de Monsieur Stanislas de Frontignac, débarque dans la vie de ce dernier sans crier gare. Il tombe amoureux de Madeleine. Cependant, il n'a aucune fortune. Son oncle décide alors que le mariage aura lieu coûte que coûte. Il ne lui reste plus qu'à trouver l'argent nécessaire...



Le style est vif, endiablé même. On sourit de la première à la dernière page. A découvrir !
Lien : http://www.lydiabonnaventure..
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Le tour du monde en 80 jours

Je m’étais déjà confronté à ces pages lorsque j’avais environ 10 ans, sans avoir vraiment « accroché » ni détesté, et je ne me souviens même pas si j’étais allée au bout ou pas. C’était un auteur classique et je l’avais lu, ou tout du moins tenté.

Ayant eu récemment le livre entre les mains, l’envie est venue de m’y replonger et de participer par la même occasion au Club Verne sur le forum des Trolls de Babel.



Souvent classé « jeunesse », je m’aperçois qu’il ne s’adresse pas uniquement aux jeunes mais plutôt aux curieux qui aiment à apprendre et repousser leurs horizons. Il faut quelque peu de persévérance pour « entrer » dans ce roman où l’intrigue est assez simpliste : à la suite d’un pari un gentleman part sur un coup de tête pour le tour du monde. Il y aura bien des péripéties mais aussi bien des moments où il ne se passe pas grand-chose sinon l’attente du voyage au fond d’un compartiment de train, d’une cabine de bateau ou autre. L’auteur en profite alors pour instruire son lecteur avec force considérations touristiques, géographiques, politiques, sociales, historiques, techniques … selon la région du monde traversée alors par ses personnages (même si ceux-ci n’ont ni l’envie ni le temps de visiter).

Etonnamment, plus le nombre de pages lues augmente, plus le suspens s’intensifie pour finir à son comble au moment du dernier rebondissement. Aucun ménagement pour le lecteur à qui on fournit force détails du trajet sans lui révéler toutefois quelque information précieuse dévoilée seulement à la fin.



Ce récit est rythmé par de très courts chapitres titrés qui en facilitent la lecture tout en la ponctuant. Quant à la langue… c’est une pure merveille !! précise dans le vocabulaire, fluide, concise quand il le faut, empreinte d’humour parfois, exubérante quelque fois, elle est tout simplement savoureuse !

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Le tour du monde en 80 jours

Un classique à redécouvrir avec ce défi qui ne manque pas d'exotisme, d'aventure, d'ambition et de suspense.

Cet ensemble cadre bien avec l'époque et le contexte de la révolution industrielle et l'ère du charbon à la fin du XIXème siècle. Ces transports en train et steamer qui crachent leurs fumées à toute vitesse.



Un bon moment de lecture, rythmé, sans temps mort qui malgré tout fait découvrir la géographie pittoresque de quelques jolis coins des Indes ou des Etats Unis d'Amérique.



Les personnages sont au diapason avec le fougueux Passepartout, le sournois Fix, l'imperturbable Fogg et la belle Mrs Aouda.



Et, avec une des premières éditions Hetzel, sorti du grenier familial du grand-père, l'émotion m'a étreint à très grande vitesse.
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Le rayon vert

Voilà un sacré long moment que je n'avais pas lu Jules Verne, moi qui m'étais juré d'en lire bien d'autres après "Le tour du monde en 80 jours". Il m'aura fallu tomber sur "Le rayon vert" dans une boîte à livres pour me le rappeler, livre dont je n'avais jamais entendu parler jusque-là. J'ai fait connaissance avec un Jules Verne plein d'humour, qui m'a fait souvent sourire. Après l'éprouvant "Glen Affric" de Karine Giebel, "Le rayon vert" est donc exactement ce dont j'avais besoin.



Les événements se déroulent en Écosse, en 1881. Parce que leur nièce vient d'avoir dix-huit ans, les frères Sam et Sib Melvill souhaitent la marier et lui choisissent comme prétendant un éminent scientifique, Aristobulus Ursiclos. Mais miss Helena n'est pas prête à franchir ce cap et émet le souhait de voir le Rayon-Vert avant de prendre sa décision. Car effectivement, selon certaines légendes gaéliques, ce rayon aurait la particularité pour ceux et celles qui l'auraient vu de leur permettre d'y voir clair dans leur cœur et dans celui des autres. Ses oncles, qui lui ont toujours tout passé, n'y émettent aucune objection et lui proposent d'observer ce fameux rayon à Oban, là où comme par hasard séjourne en ce moment même Aristobulus Ursiclos... Ils ne se doutent pas qu'Oban ne sera en fait que la première étape d'un voyage qui longera les côtes écossaises.



Ce voyage nous permettra de faire connaissance avec les personnages, peu nombreux mais hauts en couleur. Miss Helena pour commencer, jeune femme quelque peu capricieuse, adulée par ses oncles qu'elle sait manipuler à sa guise. Les frères Melvill, pas jumeaux mais tout comme, toujours ensemble, toujours d'accord, prêts à tout pour le bonheur de leur nièce. Le fameux Aristobulus Ursiclos, qui excelle en science autant qu'en narcissisme, qui étale son savoir à longueur de journées, qui ne se tait jamais, n'écoute et ne voit personne d'autre que lui. Les fidèles Partrigde et Bess, serviteurs des Melvill. Et enfin Olivier Sinclair, sauvé in extremis de la noyade grâce à miss Helena, peintre et poète à ses heures, qui va subrepticement s'immiscer dans le groupe, fasciné lui aussi par l'idée de pouvoir observer le Rayon-Vert.



L'intrigue est quelque peu banale, plus que prévisible, mais les personnages sont, eux, hors du commun. Et ça a été un plaisir que de les accompagner dans leur quête. Les chapitres courts et le ton mordant donnent le rythme. La lecture est facile, pleine d'entrain et d'humour. Jules Verne n'hésite pas à se moquer ouvertement de l'un de ses personnages, qu'il tourne subtilement en ridicule. Je me suis éclatée !



Quant à l'intrigue, oui elle n'est pas très originale : observer un rayon particulier qui n'apparaît que sous certaines conditions, climatiques et atmosphériques exactement. Mais les imprévus, les différents événements qui empêchent nos protagonistes d'arriver à leur fin sont souvent cocasses là aussi. Et en attendant, on longe la côte écossaise et on pêche ici et là des renseignements historiques sur le pays. Les descriptions, sans être ni barbantes ni trop longues, nous permettent de voir les différents paysages et lieux qui croisent notre route.



Le dénouement est sans surprise, mais en aurait-on voulu d'un autre ? Moi pas en tout cas.



J'ai beaucoup aimé cette lecture "déridante", qui se lit très vite et facilement.

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Autour de la lune

Trois hommes dans un obus...

La suite de de la Terre à la Lune, c'est l'odyssée de Barbicane, Nicholl et Ardan autour de l'astre des nuits.

Les trois solides aventuriers ont survécu au terrible coup de canon qui envoya leur véhicule-projectile dans l' espace. le chien, par contre...

J.T. Matson, trop esquinté pour aller faire l'ambassadeur auprès d'éventuels sélénites, a élu domicile à l'observatoire qui abrite le télescope géant... Mais que peut-il espérer apercevoir?

Et quelle moisson d'observations et de précieux renseignements pourront bien ramener l'intrépide trio... Si toutefois ils reviennent sur la Terre!

Bien sûr, le roman paraît maintenant un peu suranné... Mais le temps a passé depuis Jules Verne et l'astronautique à emmené les hommes sur la Lune, en vrai. La suite de de la Terre à la Lune reste un magnifique voyage imaginaire non dépourvu d'une certaine poésie qui sied si bien à cette science au triomphe naissant de la fin du 19e siècle.
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Le testament d'un excentrique

Le Testament d'un excentrique, comme P'tit-Bonhomme, est un « voyage extraordinaire » de Jules Verne qui mériterait d'être plus connu.

William J. Hypperbone est un millionnaire de Chicago (état de l'Illinois) qui vient de mourir. Dépourvu d'héritier, il manifeste son excentricité dans son testament : six habitants de Chicago tirés au sort et un individu dont il garde le nom secret participeront à un Jeu de l'oie tout à fait original dont les différentes cases seront représentées par les états américains distribués aléatoirement ; le gagnant sera évidemment celui qui atteindra la case 63ème case (Iillinois ) avec le nombre exact de points, en évitant autant que faire se peut les différents types de pénalités prévues pour certains états !

C'est le notaire désigné par le millionnaire qui jettera les deux dés pour chacun des sept participants, tirages au sort qui les expédieront aux quatre coins du pays...

La présentation des joueurs dans le chapitre quatre est particulièrement savoureuse : un marin irascible, un jeune peintre de talent, un avare patenté, un boxeur aux capacités intellectuelles très limitées, un journaliste énergique, une orpheline réservée…

Le roman est riche en rebondissements, des rebondissements d'ailleurs particulièrement cocasses quand ils concernent certains de ces personnages pittoresques (l'avare, le boxeur…).

Mais, malheureusement, le rythme est inégal, car le roman comporte aussi de nombreux passages qui relèvent plus d'un guide touristique ou d'un manuel de géographie que d'un roman d'aventures...

A lire donc, mais en parcourant ou en sautant les passages en question !

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