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Critiques de Karine Reysset (214)
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L'étincelle

J'ai lu ce livre dans le cadre du Prix littéraire des campings https://prix-litteraire.homair.com/

- j'ai joué le jeu jusqu'au bout en lisant le livre jusqu'au bout sinon il me serait tombé des mains. C'est le récit des étonnements d'une grande banalité d'une jeune fille qui sort de son milieu familial pour la première fois. ET le récit détaillé façon porno soft de ses émois sexuels qualifiés d' "amoureux". Beaucoup de clichés et de platitude dans le contenu et le contenant.
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L'étincelle

...Nous voici en Dordogne, à l'été 1993. Coralie, 19 ans, part en vacances avec son amie Soline dans la villa de ses parents. Elle quitte alors la banlieue parisienne et l'ambiance fade du pavillon qu'elle partage avec ses parents et son frère. C'est un été d'émancipation qu'elle s'offre là. La jeune fille sage, en sortant de son carcan familial, va découvrir d'autres vies et se prendre à rêver.

Coralie débarque donc en gare de Brive-la-gaillarde où le père de Soline l'attend pour l'emmener à la villa. Y séjournent la famille de Soline, bien sûr, des amis, des oncles, des tantes : une tripotée d'esprits, dits, libres. Chacun vagabonde à ses heures, à ses loisirs, à ses amours. Elle se sent comme un cheveu sur la soupe, sur ce bouillon de culture, elle petite étudiante de banlieue. Mais elle est vite acceptée dans ce tourbillon estival et passe le plus clair de son temps avec Soline et Thomas, le meilleur ami de la première. Au bord de la rivière, elle savoure son été où tout est possible. Le temps s'étire lentement à mesure sur son enfance et son adolescence s’effilochent.

Mais cet été sera aussi le théâtre d'un meurtre et des désillusions...

Chhht, je n'en dis pas plus pour ne pas gâcher votre lecture....



Plus d'infos sur Bibliza :)
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L'étincelle

Un très beau livre tout en délicatesse sur la mue d'une jeune fille, Coralie ... 4 semaines d'août 1993, en dehors de son monde, très ordinaire, familial entre une mère déprimée par sa séparation, son jeune frère Mathieu, 11 ans et ses cours à la faculté. Un été meurtrier (dans le sens premier du terme, avec la disparition d'une petite fille, Anniek, dans le camping proche de la maison) sous le soleil, dans une belle maison, avec piscine, celle des parents de son amie, celle qui l'a élue entre les autres : Soline. L'héroine y rencontre des adultes, un univers au contours flous, aux amours larges, à la sensualité débridée et des garçons, l'un au look un peu marginal, Marco et l'autre, ami d'enfance de Soline, Thomas. Coralie va s'épanouir comme une fleur vénéneuse le temps d'un été entre Thomas et Soline, se surprenant elle-même, incapable de choisir, avide de sensations jusqu'au jour où son carnet de note (car oui, Coralie prend des notes en bon futur écrivain) tombe entre les mains d'une femme, Eva et c'est l'expulsion ... Expulsion d'autant plus paradoxale que tous les adultes qui résident dans la belle maison patricienne, ne sont pas exempts d'encoches dans le contrat ...

Un roman d'apprentissage, troublant et sans fard, qui vous laisse étourdie comme un manège ou un cocktail ...
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L'étincelle

Étincelle ou baptême du feu ? Je ne sais que penser. Ai-je passé un mauvais moment de lecture ? Bien au contraire. Mais ai-je été enthousiasmé parce que j'ai lu ? Non plus. Je m'explique. L'intrigue n'a rien d'original : une jeune femme de dix-huit ans qui perd sa virginité pendant les vacances. Les amours d'été, un thème d'une grande banalité même si le dépucelage de « Coco » associe des expériences hétérosexuelles et homosexuelles. À la rigueur, si tout ça avait fini en triolisme, l'étincelle serait venue avec l'odeur du souffre. Mais non. Pendant tout le roman, je me suis demandé quand viendrait cette étincelle. Car même les premiers émois n'ont rien d'incandescents. La relation ambigüe avec la mère était électrique, prometteuse (en début de roman), mais elle tourne au règlement de compte attendu. le désir renaissant des pères, une initiation par le vieux mâle, eut été plus convenu mais pas dénué d'intérêt. Or, il n'est pas exploré. La mort de la petite hollandaise du camping pouvait déchaîner des cataclysmes émotionnels, qui ne se produisent pas. Quant à l'attirance pour le vagabond, elle n'est qu'un faire-valoir. Alors quelle étincelle ? « Éteint celle » qu'elle était avant les vacances, une petite bourgeoise de banlieue ? Ce récit, dont l'atmosphère rappelle parfois, à des degrés divers, des films comme « diabolo menthe », « la boum », « hôtel de la plage », « l'année des méduses » et plus récemment « swimming pool » ou « les petits mouchoirs », est assez conventionnel. Pour en mesurer la relative fadeur, il suffit de relire « Bonjour tristesse » de Françoise Sagan. Autre chose, le style : une avalanche de parenthèses en début de livre qui réapparaît subitement page 137. Quel était l'effet recherché ? Pour finir sur une note positive, je ne peux nier la douceur et la tendresse qui émanent de ce texte (autobiographique ?) La transformation de cette jeune fille à fleur de peau muée est remarquablement exprimée. Les retrouvailles avec sa mère, également, sont émouvantes, presqu'involontairement. Peut-être que ce titre était sur-prometteur, en laissant imaginer de grands incendies, alors qu'il s'agit d'un baptême du feu.
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L'étincelle

Coralie, mère de famille quadragénaire, se penche sur son passé et se remémore l’été 1993 lorsque, alors âgée de dix-huit ans, elle est allée passer le mois d’août dans la luxueuse villa des parents de son amie Soline. Elle y découvre un milieu qu’elle ne connaît pas, celle de la bourgeoisie intellectuelle, elle qui vient de la banlieue et de ses lotissements. Ces gens, bobos d’apparence « cool » aux idées larges, pleins d’aisance et d’entregent, vont lui révéler leur face cachée, guère reluisante. Ce sera aussi pour elle le temps de la découverte de la sexualité et de l’entrée dans l’âge adulte. ● C’est un roman élégant qui sait dépasser le manichéisme social dans lequel il aurait pu tomber ; il est au contraire plein de nuances. ● Cependant, j’ai trouvé que l’abondance de personnages nuisait à la ligne du récit, d’autant que ces personnages m’ont semblé, pour certains, insuffisamment caractérisés, si bien qu’on les mélange un peu. ● D’autre part, l’intrigue est des plus minces. Le crime, qui aurait pu en tenir lieu, n’est pas traité ainsi ; c’est une anecdote engloutie dans le genre du roman d’apprentissage qui domine l’ouvrage. ● Ainsi, c’est un roman très classique qui peut rappeler Bonjour tristesse ; le manque d’originalité dans le fond comme dans la forme constitue à mes yeux le point faible du livre, qui se lit cependant sans déplaisir.
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L'étincelle

Août 1993, Coralie quitte le modeste pavillon de banlieue de sa mère pour la splendide maison de famille de Soline, peuplée d’amis, de parents et d’enfants dont l’aisance et la culture l’émerveillent. Mais derrière les apparences, les amours débutantes virent à la passion, les secrets inavouables des adultes se révèlent, alors qu’au camping voisin une enfant disparaît. Dans cette atmosphère lascive et trouble, ce sera l’été de tous les apprentissages.
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L'étincelle

Coralie, nous raconte son été avec son amie dans une maison de famille où toute une faune de gens riches, oisifs et très libres, passe leurs vacances au gré des arrivées et des départs.

Elle est d'une famille plus modeste, assez timide et découvre un monde qui l'ébloui sans doute. L'histoire est longue, sans vraiment d'intérêt, entre coucheries, soirées très alcoolisées et drogues. On nage, on boit, on couche, on s'engueule.

L'Etincelle ne m'a pas vraiment convaincu. Cette roman d'apprentissage ne démarre jamais vraiment. La disparition d'une fillette au camping d'en face ne sera qu'une anecdote dans ce roman que j'avais hâte de finir.

Les personnages nombreux, comme souvent chez Karine Reysset, nous perdent dans leur histoire. L'intérêt de ce livre est peut-être le regard de Coralie adulte sur cette époque et sur la vie qu'elle a mené ensuite.

Un peu juste pour accrocher le lecteur.

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L'étincelle

Il suffit d'une étincelle pour mettre le feu. C'est ce que Coralie va expérimenter, elle la discrète, la complexée. Elle découvre un autre monde que le sien, des adultes qui bousculent l'image qu'elle avait de la respectabilité, des amitiés qui laissent place à l'amour et à la passion, jusqu'à la catastrophe, le grand incendie qui ravage tout.

C'est un roman d'apprentissage qu'offre Karine Reysset, une contre-plongée dans l'univers soit-disant policé de la bourgeoisie qui dévoile des secrets, provoque des dérapages.

La narratrice, Coralie, expérimente, joue et jouit de cet été, de tout ce qu'il apporte de nouveau, et sort de sa chrysalide, se transforme, s'affirme et quitte l'innocence de sa toute jeune vie.

La narration maintient la tension, monte crescendo vers le désastre et en appelle pourtant à la tendresse des souvenirs.

Un bon moment de lecture !
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L'étincelle

Coralie est une jeune fille effacée, tourmentée, souffrant d’un manque de tendresse, d’amour.



« J’avais toujours été celle dont on ne remarquait pas l’absence. »



La séparation de ses parents l’a ébranlée. Et cependant, au fond d’elle-même, elle le sent, couve un grand feu. Elle sait qu’un jour il va éclater. À l’intérieur, sous des couches d’ennui et de timidité, une tornade s’apprête à tout emporter avec elle. L’invitation de son amie Soline à passer quatre semaines en Dordogne va être l’étincelle qui va tout embraser.

Vingt-cinq ans plus tard, mariée, mère de famille Coralie se souvient de cet été où elle a entamé sa mue, où elle est enfin sortie de sa chrysalide.



Karine Reysset sait parfaitement nous raconter le cataclysme subit par une jeune fille lors d’un été brûlant où tous les interdits sautent. Une pause estivale où amis et famille se croisent où les arrivées succèdent au départ, amusez-vous tel est le mot d’ordre, alors tout le monder se lâche, l’alcool coule à flots, les joints circulent de main en main, chacun couche avec qui bon lui semble. Le sujet de ce roman n’est pas original et bon nombre de films ont repris ce thème des vacances entre amis où sexe, alcool et substances illicites sont le quotidien.

Rien de bien nouveau donc, l’auteur essaye bien de relancer son récit par la disparition d’une fillette dans le camping voisin, pas de quoi passionner le lecteur. Alors on essaye le coup du chassé-croisé amoureux sous forme de trio sexuel un garçon, deux filles, mais là aussi rien de bien passionnant. Vous l’aurez compris ce roman ne m’a pas passionné, même si la qualité de l’écriture n’est pas en cause.

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L'étincelle

Karine Reysset est de ces auteurs dont je surveille l’actualité, et j’avais hâte de lire son nouveau roman en cette rentrée de janvier, certaine d’y retrouver ce qui me plaît, ce qui m’est familier dans ses productions (A ta place, Les yeux au ciel, Comme une mère et La fille sur la photo). Et je ne pensais pas si bien tomber… Nous sommes à l’été 1993. Coralie, toute juste majeure, est étudiante. Et elle est ravie de quitter pour quelques semaines sa mère, nouvellement divorcée et le triste pavillon dans lequel elles vivent avec son jeune frère. Elle accompagne exceptionnellement Soline, cette meilleure amie rencontrée pendant l’année scolaire, dans la maison secondaire familiale. Pour la jeune fille, c’est l’occasion de côtoyer un autre monde, des gens cultivés, dont l’aisance l’émerveille. D’ailleurs, elle n’a de cesse de prendre des notes et de s’imprégner de cette atmosphère à la fois légère et très codifiée. Tout vole cependant en éclats lorsque une petite fille disparaît dans le camping que surplombe la villa. La légèreté abandonne les lieux. Coralie est très affectée par cette disparition et s’y intéresse beaucoup, sans doute de trop, car sa curiosité n’est pas sans conséquences parmi les estivants. Pour autant, peut-être poussée par cette ambiance troublante, elle devient l’amante de deux des habitants de la grande maison, trompant l’attention de tous, pensant être seulement transparente, et persuadée de vivre simplement là sa vie telle qu’elle doit la vivre, de la manière la plus intense possible… Je dois dire que le sentiment de familiarité pendant la lecture de ce roman a été immédiat. J’étais également étudiante en 1993, et il m’arrivait de passer l’été à garder des enfants dans de grandes maisons telles que celle décrite dans ce roman, pas en tant qu’invité certes, mais évidemment en tant qu’employée, et jeune-fille transparente. J’ai trouvé beaucoup de points communs entre Coralie et moi, en dehors de son expérience sensuelle, ses désirs d’écriture, sa manière d’exister, et cela m’a plu de me replonger dans cette époque si bien reproduite par Karine Reysset. Et effectivement cet âge là est celui de tous les apprentissages et de toutes les premières expériences de l’âge adulte, de ces expériences dont on se souvient en général toute sa vie. Ce roman est donc à la fois un roman d’atmosphère, où les vacances, la chaleur moite, et la détente des corps semblent rendre tout possible, et à la fois aussi le roman d’une adulte qui regarde du haut de ses quarante ans la jeune fille qu’elle était, avec distance et étonnement. J’ai beaucoup aimé.
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L'étincelle

Au mois d’août 1993, Coralie âgée de dix-huit ans quitte la modeste maison de banlieue de sa mère pour passer les vacances dans la luxueuse villa familiale de son amie Soline. Au contact des personnes qui peuplent cette maison, Coralie va quitter définitivement le monde de l’enfance. Elle a soif d’apprentissages, de découvertes et d’expériences. Elle admire les parents et les enfants qui l’entourent dont l’aisance et la culture la fascinent. Mais derrière les apparences et sa découverte de l’amour, elle va se rendre compte que le monde des adultes est aussi compos é de secrets inavouables.

Avec beaucoup d’élégance Karine Reysset restitue les émois de Coralie et sa soif de vivre. Elle décrit avec une grande justesse ses états d’âme, le cœur partagé entre Soline et Thomas.

Il s’agit aussi d’un roman social où deux réalités s’opposent, celle modeste de sa mère par rapport à l’opulence des parents de Soline. Dans une atmosphère étouffante nous assistons à une succession d’épreuves initiatiques, une sorte de rite de passage à l’âge adulte.

Ce roman m’a rappelé à plusieurs reprises « Bonjour tristesse » de Françoise Sagan, j’y ai retrouvé la même ambiguïté dans les sentiments de la jeune héroïne.



L’écriture particulièrement soignée de Karine Reysset font de ce livre un réel plaisir de lecture.





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L'étincelle

Karine Reysset, sa voix et son sourire m’avait charmée. Ses propos, tenus aux Escales de Binic lors de la table ronde au titre évocateur "Le poids du monde est amour", avaient fini de me convaincre de lire son dernier roman, "L’étincelle". Une amie lectrice Vannetaise me l’a offert.



"Ma venue fut décidée à la dernière minute. La séparation de mes parents m’avait ébranlée. J’avais l’impression que le nouvel équilibre familial, fragile et précaire, reposait en grande partie sur mes épaules – ce qui me paraît rétrospectivement exagéré – et l’invitation de Soline était tombée à pic." De cet été-là, en 1993, Coralie s’en souvient encore quelques vingt-cinq ans plus tard. Elle se revoit adolescente, à l’aube de sa majorité, elle revoit Soline, cette amie devenue indispensable, et Thomas, et les parents…



Ce moment, véritable pont entre l’adolescence et l’âge adulte, va lui permettre de traverser, d’aborder l’autre rive. Et, quand elle y repense, elle revit ces quatre semaines comme dans un rêve, toujours sur le qui-vive, toujours incertaine de ce qu’elle a perçu à cette époque.



L’écriture de l’auteure superbement travaillée, simple, fluide, gracieuse laisse s’exprimer tous les sentiments de cette jeune fille. Elle a quitté une maison modeste, une famille falote et découvre des personnages de haute lignée dans une demeure quasi seigneuriale avec piscine, rivière, jardins en terrasse et alcool à gogo. L’herbe est plus verte ailleurs... pense-t-on. C’est, en tous les cas, ce que ressent Coralie admirative des gens comme des lieux, jusqu’à ce qu’elle se rende compte qu’il s’agit peut-être d’un mirage. Karine Reysset a le talent de restituer admirablement les émotions de la jeune fille, de passer du rose de ses ébats au noir de la fin que l’on pressent douloureuse. Toute initiation comporte sa part d’ombre.



Car, roman d’initiation, il l’est assurément, qui raconte les découvertes de la vie, les mensonges des uns, les tromperies des autres. Mais, roman d’amour aussi ou de désir, qui nous fait vivre les premières fois de Coralie passant des bras de Soline à ceux de Thomas, et presque de Marco, le beau garçon du camping d’en face. Roman social encore qui évoque la différence de classe, les manières de vivre de la "haute société" si éloignée du milieu de la jeune fille. Difficile de ne pas envier les autres, de ne pas mépriser les siens. "A côté d’eux – d’elles surtout – je me sentais godiche, grosse, mal fagotée."



Quelque part, j’ai trouvé à ce récit une portée universelle. Quel enfant, quel adolescent n’a pas rêvé un jour de changer de famille, de troquer des parents jugés médiocres pour d’autres plus brillants, plus avenants, plus accueillants, plus beaux ? Sans doute est-ce pour cette raison qu’il m’a tant touchée.



"L’étincelle", un moment de lecture savoureux.


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L'étincelle

Très belle histoire. On se laisse porter au fil de ces vacances d été entre insouciance et conséquences.
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L'étincelle

J'ai adoré ! Une écriture sublime pour nous raconter l'été où Coralie va se découvrir et va évoluer vers l'âge adulte. Très beau roman où l'on sent le soleil, la lenteur, l'amour, les questionnements, la famille.

Bref un régal de lecture !
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L'étincelle

Nous sommes en août 93 et Coralie part seule pour la première fois. Elle est majeure pourtant, mais a vécu jusqu’à présent une enfance tradi, avec son petit frère et ses parents, un pavillon en banlieue et des vacances plusieurs fois dans l’année, dans la famille essentiellement. Une vie confortable, sans excès. Elle semble hautement banale, sage, inexistante presque. Quand on la regarde, on voit une jeune fille lisse. Quelqu’un, pourtant, a vu quelque chose derrière ces apparences : Soline. Elle l’invite à passer le mois d’août dans la résidence secondaire de ses parents. La maison est pleine, il y a des enfants, des adultes, l’alcool circule librement. on parle littérature, cinéma, politique, on se baigne, on est libres. Sous la caresse du soleil, Coralie découvre un monde bien plus vaste qu’elle ne l’imaginait et s’autorise à en faire partie… Pour son huitième roman (sans parler de son travail en littérature Jeunesse) Karine Reysset franchit un cap et me donne l’impression d’offrir un pendant aux romans de son compagnon. En effet, comme chez Olivier Adam, le sous-texte est social et on s’intéresse de près aux différences de classes (et surtout à la manière dont on les ressent quand on navigue entre deux eaux) et la tonalité se tient dans les mêmes nuances de vague-à-l’âme élégant. L’héroïne raconte à posteriori, ce qui lui donne l’occasion de tenter quelques interprétations, à tout le moins de marquer un certain recul. Pourtant ce qui est très intéressant (et parfaitement réussi) c’est justement la manière dont sur le moment, elle ne comprend pas bien les situations. On se replace alors nous-mêmes dans ce moment charnière, celui où on pend conscience de son individualité et où l’on peut décider (dans une certaine mesure) de ce qu’on sera dans notre vie. Roman d’atmosphère rendant à la perfection les sensations estivales, « L’étincelle » m’a séduite.
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L'étincelle

"L'étincelle" signe de la venue au monde adulte ?

Re-naître d'un chamboule-tout émotionnel, social, sexuel, amoureux...

C'est sans doute le projet de ce roman écrit à la première personne.

Une narratrice 25 ans plus tard tente d'enfiler le costume de ses 19 ans...

Cette autre personne qu'elle fut, est une autre personne, inaccessible.

Malgré ou peut-être à cause du catalogue "standard" de souvenirs de vacances. L'ambitieux projet de faire briller "l'étincelle" de la métamorphose s'enlise dans la banalité des situations.

Et c'est avec un soulagement certain que l'on atteint - épuisé d'ennui la page 216 de ce court texte.
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L'étincelle

» L’étincelle « de Karine Reysset sera publié en cette rentrée 2019 aux éditions Flammarion. De cette lecture, j’en ressors toute aussi charmée par l’écriture sensible mais audacieuse de l’auteure, que par l’histoire envoûtante !

p. 180 : » Depuis que j’ai reçu son invitation à ses noces, elle réapparaît dans mes rêves. J’avais mis tant de temps à l’en chasser. »

Aujourd’hui mariée et mère de famille, Coralie se revoit encore cet été 1993, l’été où tout a basculé. Et recevoir le faire-part de mariage de Soline la projette vingt-cinq ans en arrière, au cœur du village de Muguet, dans la maison familiale de son amie.

Coralie est fille unique. Ses parents viennent de se séparer, comme s’ils avaient attendu l’aube de ses dix-huit ans pour se soulager de la présence de l’autre. Alors lorsque sa copine de fac lui propose de la rejoindre en Dordogne, dans la maison familiale, pour y passer l’été, Coralie y voit une échappatoire !

p. 16 : » Elle était pétillante, meneuse, tout mon contraire. J’ignore pourquoi elle avait jeté son dévolu sur moi. C’était elle qui était venue à ma rencontre, elle qui m’avait choisie. «

Bien que Coralie ne comprenne pas ce que Soline lui trouve, elle doit néanmoins admettre que leur amitié fonctionne bien.

p. 13 : » Nous nous complétions. «

Mais cette maison familiale est le point de concentration d’une toute autre société. A l’opposé de tout ce que Coralie connaissait du monde des adultes, quasiment restreint à ses deux parents.

p. 41 : » Jamais je n’avais entendu d’adultes aussi potaches. Leur liberté de ton, leur jeunesse d’esprit me déconcertèrent un peu au début, puis je m’y habituai. J’aimais leur sens de la répartie et parfois de l’absurde, leurs esprits vifs et éclairés. «

C’est au milieu d’adultes libérés des responsabilités parentales et professionnelles, désinhibés, libertins et secrets que Coralie va faire son entrée dans le monde adulte. Arrivée innocente et naïve, elle va elle aussi s’extraire de ses chaînes.

p. 165 : » Cet été-là, je quittai définitivement le monde de l’enfance pour celui des adultes, je sortis enfin de ma chrysalide. «

A la fois émerveillée et complexée par ce microcosme culturel et aisé, elle y entraperçoit les failles au fur et à mesure de son séjour. Confidente d’un jour des infidélités des uns, et témoin involontaire des excès des autres, Coralie va faire l’apprentissage de la vie.

p. 56 : » Cette jeune fille de dix-huit ans et des poussières, aussi étrange que cela me paraisse aujourd’hui, c’est moi, moi différente et semblable, je tente d’en saisir l’essence à ce tournant de sa jeunesse, ce pivot que constituèrent ces vacances au bord de la rivière. A mon humble échelle, ce séjour provoqua un cataclysme. »

Libérés de la surveillance des parents, les adolescents s’aventurent sur la rive opposée. Mais la magie n’opère plus le jour où la gendarmerie vient interrogée les occupants de la maison suite à la disparition d’une petite fille dans le camping. Une tragédie qui hantera ces nuits d’adulte.

p. 90 : » Il s’est passé quelque chose cette nuit. Une fillette en vacances au camping a disparu. «

Longtemps considérée comme invisible aux yeux des autres, la jeune femme va s’enorgueillir des attentions et des flirts.

p. 83 : » J’avais soif d’amour, de tendresse, une soif inextinguible. «

Se rapprochant de plus en plus de Soline et de Thomas, son ami d’enfance, Coralie va profiter de chaque instant, usant tout comme les adultes des mensonges et des secrets.

p. 129 : » Je sentais que tout cela était éphémère, ayant l’intuition que je ne revivrais jamais de tels moments, je n’en savourais que davantage chaque minute. Je n’étais pas dupe, ma chance était effroyable. Je devrais en payer le prix tôt ou tard. C’était un miracle de n’avoir pas encore été démasquée. Je jouais avec le feu. «

Un été qui restera gravé, et influencera sa vie d’adulte. Et aujourd’hui, vingt-cinq ans plus tard, en recevant ce faire-part de mariage, elle s’interroge sur les choix qu’elle a fait.

Un roman d’apprentissage, où se mêlent les passions et les mensonges. Karine Reysset décortique ce passage du monde innocent de l’enfance à celui de désillusion de l’adulte. Difficile d’expliquer pourquoi cette écriture m’a touchée… Après tout, est-ce que tout doit se justifier ? Mais une chose est sûre, j’ai entrouvert une porte, et je souhaite aujourd’hui poursuivre en me plongeant dans les autres romans de Karine Reysset…
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L'étincelle

Dans ce roman, Karine Reysset nous raconte son été 1993, enfin l'été de Camille, cet été où sa vie a basculé.



Cet été là, Camille est partie en vacances avec Soline, son amie de première année à Dauphine, dans sa maison familiale en Corrèze.



Camille a grandi dans une famille moyenne, père cadre dans une compagnie d'assurances, mal marié à une femme pétrie de certitudes et de rigidité s'ennuyant au foyer. Bonne élève, elle a été meurtrie en échouant au concours d'entrée à Sciences Po, et a satisfait ses parents en s'inscrivant à Dauphine. Elle emprunte chaque jour le RER D de sa grande banlieue aux beaux quartiers ...



Choc des mondes, au hasard de leurs compétences respectives elle a connu Soline et s'en est rapprochée tout au long de l'année scolaire où ses parents se sont finalement séparés.



Les parents de Soline, bobos avant l'heure, accueillent famille et amis, en une grande tribu tous les étés. Camille observe, note, admire avant de saisir toutes les fêlures, les apparences, les masques ...   



Eté d'apprentissages, de réflexion, d'analyse, d'expériences ... 



Le retour à Paris marquera la rupture avec cette année de transition.



Mais alors qu'elle reçoit le faire-part de mariage de Soline, aujourd'hui, tant d'années plus tard, Camille/Karine se souvient de cet été et nous raconte.



Je me suis régalée à la lecture de ce roman, des descriptions d'un été poisseux où les papillons sont près de s'extraire de leurs chrysalides, quand les failles des adultes  ne sont plus masquées par l'adoration portée aux parents, quand on devient soi ... 



A vingt ans d'intervalle, j'ai retrouvé les sensations d'étés des années 70 ... 



J'ai aimé l'écriture de Karine Reysset, redécouverte il y a peu avec La fille sur la photo.



 
Lien : http://les.lectures.de.bill...
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L'inattendue

J'ai eu beaucoup de mal avec le style d'écriture qu'adopte l'auteur, beaucoup de ses phrases ne sont pas terminées .. Mais en revanche, je trouve l'histoire magnifique, c'est tellement beau de donner la vie ..
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L'ombre de nous-mêmes

Cela fait à peine un an que la vie d’Alma se résume au quotidien de sa cellule et depuis peu à celui de la nursery, un quartier réservé aux jeunes mères. Incarcérée à la prison de Fleury-Mérogis, elle se raccroche comme elle peut à l’enfant qu’elle vient de mettre au monde et à ceux qu’elle sait dehors. Pour ne rien oublier de son existence en détention, Alma écrit. Elle rédige de longues lettres qu’elle destine à Samuel son ex-compagnon, le père de ses enfants, l’amour de sa vie. Des lettres qui restent sans réponses et qu’elle ne prend même plus la peine d’envoyer, mais qui lui permettent de ne rien oublier, de garder la tête hors de l’eau.

Parce qu’écrire est devenue une question de survie, Alma rédige également de petits textes autour de l’enfance en Argentine de Lucinda, sa voisine de cellule, tombée pour trafic de drogue et dont la vie s’est brutalement brisée. De l’autre côté des barreaux, à l’extérieur, Sarah, la fille d’Alma, secouée par le besoin urgent de se confier, se dévoile face à son ordinateur via un journal vidéo en ligne. Elle déroule ainsi le fil de son enfance, son quotidien bousculé d’adolescente, les visites au parloir et la vie qui continue malgré tout.



Autour de la correspondance d’Alma, Karine Reysset dessine le portrait de trois femmes. Trois vies entremêlées, trois destins brisés par l’enfermement qui malgré la détresse et face à l’adversité font preuve d’une véritable envie de vivre.

Ce texte est bouleversant et ne peut laisser insensible.

Une très belle lecture.







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