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Critiques de Karine Reysset (211)
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Dans la maison d'été

J’enchaîne en ce moment les livres de bonne taille, ce qui n’est pas pour me faire peur. Le livre que je vous présente aujourd’hui est de ces pavés dans lesquels je m’éternise actuellement, un pavé pour la plage, un pavé d’été, une lecture qui demande du temps devant soi, ce qui n’est pas désagréable. Dans la maison d’été est le dernier titre de Karine Reysset, sorti depuis le 6 mars. Elle a repéré je crois que j’aimais beaucoup son écriture et m’a proposé de le recevoir en service de presse. Un grand merci à elle ! J’avais été extrêmement émue par son titre précédent Trois mois et un jour qui évoquait le décès de son petit frère quand elle était enfant. J’ai d’ailleurs mis un peu de temps à m’en remettre, il y a deux ans. Dans celui-ci, comme son personnage miroir le dit en fin de « roman », Karine Reysset joue sans aucun doute avec quarante ans de souvenirs, d’histoires entendues et racontées. Les noms ont été modifiés. Ce n’est pas un récit, mais une fiction, d’inspiration autobiographique. Je l’ai prise ainsi, comme une fiction, dans laquelle on décèle, si on y est attentif (et qu’on a lu son précédent livre), des accents de réalité… Comme l’écrit Léon Tolstoï dans Anna Karénine, “Toutes les familles heureuses se ressemblent, mais chaque famille malheureuse l’est à sa façon.” Lorsque Albert et Rose achètent, sur un coup de tête, cette villa balnéaire au Pouliguen, que tout le monde appellera dorénavant La maison d’été, en 1980, c’est pour fuir le malheur et donner une chance au bonheur. Les parents de Rose viennent de décéder tragiquement dans un accident de voiture. Les enfants, neveux, petits-enfants vont y séjourner, parfois tous ensemble, parfois individuellement, s’aimer, se détester, faire la fête, l’amour, pleurer, car le malheur n’épargne en fait personne. L’endroit devient essentiel pour tous, dirigé avec amour et fermeté par Rose… Karine Reysset commence son récit en 2022, donnant la parole à Barbara, son personnage miroir, mais ensuite, il s’agit de revenir en 1980, et de donner la parole à Rose, puis progressivement, en fonction des évènements, à chacun des protagonistes de cette grande saga familiale. J’ai encore une fois été très touchée par cette lecture. Elle donne à voir combien les histoires familiales peuvent être compliquées, pleine d’imprévus. Karine Reysset n’oublie pas aussi de parler du monde, de l’Histoire, qui viendra parfois frapper de plein fouet des membres de cette famille à laquelle on s’attache et dont on aimerait, en refermant ce livre, prendre encore des nouvelles.
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Trois mois et un jour

C’est un roman qui m’a attiré pour son intrigue, autour du deuil du point de vue de l’enfant, de celui qui reste et qui lui aussi, vit une perte.



Ici, l’autrice Karine Reysset se livre sur cette perte de son petit frère âgé de trois mois. Une perte qui intervient pendant son enfance et qui va la hanter tout au long de sa vie. Cette perte difficile, qui surgit subitement, va alors la marquer : de la tristesse parentale, à l’absence elle qui est l’ainée et en âge de comprendre, puis sa construction en tant qu’adulte, de mère.



C’est un témoignage donc je ne vais pas commenter comment un deuil se construit. Cela dépend de chacun, et c’est à respecter.



Néanmoins, la chose que je peux dire, c’est que je n’ai pas apprécié la construction de l’intrigue, sa construction que je trouve parfois un peu répétitive. Assez lente. C’est ce que j’ai le moins apprécié. Évidemment, certains passages sont touchants et c’est émouvant de se rendre compte de cette douleur qui est grande, qui laisse des interrogations et une sorte de choc qui ne quitte pas la fillette.



Une lecture touchante, mais qui n’a pas su me transporter, n’a pas su me donner réellement envie de suivre cette narration qui avait tous les ingrédients nécessaires. Mais je la recommande pour celles et ceux touchés par cet évènement tragique et profondément difficile.
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Comme une mère



Comme une mère.

Karine REYSSET



L’histoire de deux femmes.

L’une vient accoucher avec l’intention de repartir sans son bébé (elle souhaite accoucher sous X), l’autre vient accoucher en espérant enfin repartir avec son bébé (parcours obstétrical difficile).

Émilie accouche et souhaite quitter la maternité pendant que Judith perd son bébé, perd toute notion de bien et de mal et s’enfuit avec le bébé d’Emilie.

Quelques jours de bonheur volés qui lui coûteront chers mais révéleront à Emilie son instinct maternel.

Mais la folie étant toujours sous-jacente, Judith ne laissera pas tranquille Emilie pour autant…

Un roman agréable avec une petite tension pas désagréable.

Un sujet lu et relu mais c’est bien amené et on se demande jusqu’où cette Judith est prête à aller…

Les thèmes abordés sont nombreux : la grossesse, l’accouchement sous X, l’adoption, le deuil périnatal, le rapt d’enfant, la machination, la folie… et toujours l’amour : le viscéral, le filial, l’universel.
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L'étincelle

Choisi par hasard à la médiathèque pour son titre « l'étincelle «  je ne regrette pas mon choix même si ce n'est pas un coup de coeur. La vie n'est pas faite que de coup de coeur sinon ce terme n'aurait plus le même sens, les coups de coeur nous transcendent et nous font ressentir des émotions très fortes par leur rareté.

Cependant, ce roman ne me laisse pas indifférente. On y découvre Coralie, une adolescente de 18ans en proie à une immense solitude et qui rêve de vivre une vie riche, de se sentir aimer et vivante. Je pourrai la comparer à une chenille qui rêve de sortir de sa chrysalide et de devenir un beau papillon plein d'assurance et de gaité. J'aime la fragilité de Coralie notamment cette vérité dans les émotions ressenties, peut être parce qu'elle fait écho à une partie de ma vie, et que peu de gens peuvent comprendre dans nos sociétés où il faut toujours paraître fort et impassible. Des fois nous avons juste besoin de nous identifier et de savoir que nous sommes pas seuls face à nos peines, nos souffrances, et j'ai ressenti de l'apaisement en lisant ce livre. Des fois nous n'avons pas besoin de lire des histoires exceptionnelles faites de personnages haut en couleurs, et de paysages à couper le souffle, juste de la simplicité dans les mots, des mots vrais.
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Les yeux au ciel

Pour les 70 ans de Noé, tous les enfants et petits-enfants se retrouvent dans la grande maison de Bretagne.

Idyllique, non ?

Et bien non.

Il y a des rancœurs qui traînent, des cicatrices mal résorbées, des insatisfactions chez les uns et chez les autres.

Difficile d'être une famille unie.

D'ailleurs, est-ce que ça existe vraiment une famille sans conflits, plus ou moins larvés ?

En tout cas, chacun repartira de ces six jours en ramenant avec soi ses problèmes.

Un roman agréable à lire, bien structuré, bien écrit.

Même si tout n'a pas été parfait pour les personnages, ce petit séjour en Bretagne fut plutôt agréable.
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Comme une mère

Deux trajectoires de femmes qui s'entrechoquent. L'une, bourgeoise trentenaire en quête d'une maternité douloureuse et inassouvie, l'autre tout juste sortie de l'adolescence, paumée et mère accidentelle. Un point commun, le vide affectif et leur déception de l'existence.

L'une enlève le bébé non souhaité par l'autre, puis rate son suicide quand la police vient lui prendre ce bébé de substitution. L'autre retrouve cet enfant refusé et sentiments et liens maternels se font jour, comme une seconde naissance.

Quelques mois plus tard, les deux femmes qui ne se connaissaient pas, se rencontrent dans un centre de thalassothérapie où l'une vient en soins et où l'autre employée à les donner, s'emploie à reconstruire sa vie. Elles se lient d'amitié, sans que la seconde ne sache que la première est la ravisseuse de son enfant. La chute enfin n'est pas figurée...

Agréable récit mais une écriture sans prétention à mon goût (bien que je conçoive que la critique est aisée mais l'art difficile).
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La fille sur la photo

La fille sur la photo c’est Anna. La photo a été prise au temps où ils formaient une famille. Depuis, Anna est partie. Serge l’appelle au secours parce que Garance, adolescente, va très mal. Serge n’a jamais été le mari d’Anna, c’était son compagnon, un très célèbre réalisateur, de presque vingt ans son aîné. Quand elle en est tombée amoureuse elle a pris le package, il avait trois enfants, elle a vécu avec eux. Elle a assuré les quotidiens, tous les détails pratiques, elle était dans l’ombre. Ça lui convenait bien. Ils sont partis s’installer en bord de mer. Elle a écrit des romans. Mais la vedette c’était Serge. Un hiver, elle a tout plaqué, son départ a ressemblé à une fuite. Elle nous raconte… Ce septième roman de Karine Reysset exsude la mélancolie (voire la désolation) et maintient ce cap sans fléchir, distillant des petits perles çà-et-là (un regard adulte sur une mère défaillante, une sincère interrogation sur le statut de romancière quand c’est son compagnon qui rencontre le succès, le désir de vivre en bord de mer et la manière dont on en revient, la place donnée au beau-parent dans une famille recomposée…), mais oeuvre lentement en même temps à faire naître l’espoir. Un espoir fragile, ténu, mais perceptible, et qui entraîne le lecteur dans un mouvement qui s’allège au fil des pages. Un roman qui m’a semblé vivant, abouti, et j’apprécie toujours quand d’autres romans sont cités (« Bord de mer » de Véronique Olmi ou « Lucy in the Sky » de Pete Fromm, entre autres).
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La fille sur la photo

En découvrant la quatrième de couverture, je m'attendais à autre chose. Je pensais que l'intrigue serait centrée sur le personnage de Garance, cette adolescente anorexique qui va mal, qui vient d'être hospitalisée. Eh bien non. C'est aussi simple que cela. Le traitement de l'anorexie m'a presque semblé "magique" : certes, un traitement lourd est pratique mais Garance guérit assez rapidement. Elle est très très peu présente. 

Celle qui monopolise toute l'histoire, c'est Anna, Anna qui n'a jamais pu trouver sa place, et qui n'a jamais su s'imposer. Ah, si vous me connaissez, vous devez vous douter qu'abandonner son animal parce que son beau-fils est soi-disant allergique, puis partira ensuite très très vite de la maison, laissant Anna à ses regrets (!) puisque son chat s'est laisser mourir au refuge n'a pu que m'énerver. Puis, abandonner son animal par amour pour son conjoint et sa nouvelle famille, c'est un cliché. Je vous rassure, les clichés, Anna les aligne, elle qui a élevé les enfants de deux autres femmes, elle qui a vécu avec un artiste de vingt ans son aîné, dans son ombre, elle qui est pourtant une romancière publiée par une vraie maison d'édition (pourquoi, les petites maisons d'édition seraient-elles des fausses ?). Abandonnée par leur mère, puis par leur père, elle et sa soeur peinent à créer des liens - Bettina a voulu un enfant, elle ne parvient pas à être sa mère, même maintenant qu'il s'engage dans l'armée - besoin d'un cadre ? Puis, les accidents qui n'en sont pas  mais semblent des suicides à peine déguisés, l'accident qui provoque la stérilité... parfois j'ai eu l'impression d'être en plein mélodrame. 

Nous sommes toujours avec Anna, et avec Serge, dont elle supporte le caractère tortueux, même après leur séparation. Après tout, c'est un artiste. Mouais. J'ai déjà parlé de clichés, et s'en est encore un, le grand artiste devant laquelle la femme s'efface, fait tout dans l'ombre pour lui permettre d'avoir une vie aisée, sans souci, lui qui minimise son oeuvre à elle, et elle qui n'ose jamais.

Il y a la Bretagne aussi, je l'avais presque oubliée, et pourtant, j'adore cette région. Je ne me suis pas sentie en Bretagne en lisant ce livre, c'est peut-être le pire. 
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La fille sur la photo

Ce livre est un peu comme le journal intime d'une femme au passé familial difficile, qui peine toute sa vie à trouver sa place. Anna est contrainte de revoir son ex-compagnon qui l'appel à l'aide pour sauver la petite dernière qui est en dépression sévère.

C'est alors qu'elle nous raconte son histoire comme une thérapie. En se remémorant ses souvenirs elle tente d'analyser les évènements et surtout de se trouver une place dans cette vie qu'elle a toujours dévouée autre sans s'occuper réellement d'elle. Le roman est terrible au début, il est écrit par une femme blessée et dépressive, mais les sourires et les belles images reviennent au fur et à mesure qu'Anna avance dans son analyse.

Un dénouement heureux pour l'héroïne qui pour la première fois ne prend pas la fuite mais assume son choix.



Ce roman traite de la place de chacun dans le monde du travail, la famille, par rapport aux autres. Il traite aussi de la maternité et du dévouement de la femme pour sa famille qu'elle soit de sang ou adoptée.



J'ai trouvé le style très agréable, je n'ai coupé ma lecture qu'à deux reprises car mes yeux se fermaient tout seuls. L'écriture est souple et agréable, les informations bien distillée. Et je trouve personnellement que l'auteur parle de la Bretagne comme seul des non-bretons la perçoivent. Je me retrouve dans ses mots et ses sentiments.



Un très bel ouvrage que je recommande à mon tour.


Lien : https://toimoieuh.blogspot.c..
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L'étincelle

Coralie, mère de famille quadragénaire, se penche sur son passé et se remémore l’été 1993 lorsque, alors âgée de dix-huit ans, elle est allée passer le mois d’août dans la luxueuse villa des parents de son amie Soline. Elle y découvre un milieu qu’elle ne connaît pas, celle de la bourgeoisie intellectuelle, elle qui vient de la banlieue et de ses lotissements. Ces gens, bobos d’apparence « cool » aux idées larges, pleins d’aisance et d’entregent, vont lui révéler leur face cachée, guère reluisante. Ce sera aussi pour elle le temps de la découverte de la sexualité et de l’entrée dans l’âge adulte. ● C’est un roman élégant qui sait dépasser le manichéisme social dans lequel il aurait pu tomber ; il est au contraire plein de nuances. ● Cependant, j’ai trouvé que l’abondance de personnages nuisait à la ligne du récit, d’autant que ces personnages m’ont semblé, pour certains, insuffisamment caractérisés, si bien qu’on les mélange un peu. ● D’autre part, l’intrigue est des plus minces. Le crime, qui aurait pu en tenir lieu, n’est pas traité ainsi ; c’est une anecdote engloutie dans le genre du roman d’apprentissage qui domine l’ouvrage. ● Ainsi, c’est un roman très classique qui peut rappeler Bonjour tristesse ; le manque d’originalité dans le fond comme dans la forme constitue à mes yeux le point faible du livre, qui se lit cependant sans déplaisir.
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Comme une mère

COMME UNE MÈRE de Karine Reysset



Un roman à deux voix de femmes, un bon sujet mais une bonne dose d'ennui. L'écriture est intéressante mais, j'ai eu du mal à croire à cette histoire quelque peu tirée par les cheveux. Rien ne me paraît vrai, trop en surface.
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Trois mois et un jour

Trois mois et un jour c'est le temps qu'à vécu Loïc le petit frère de l'autrice Karine Reysset alors âgée de 7 ans. Cette disparition l'a profondément marquée durant toute sa vie et dans ses livres.



Ce roman est un témoignage de vie, de ces quelques semaines où la famille était composée de deux parents et trois enfants, d'un témoignage de vie de ce petit être qui a laissé à jamais un grand vide et la douleur de la perte qui reste à jamais. L'autrice fouille sa mémoire et de ceux qui on connu son petit frère. Elle essaie de retracer le fil de ce 4 avril 1981.

Mais ce roman est aussi une manière de réparer les vivants.
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Trois mois et un jour

"𝘛𝘶 𝘴𝘦𝘳𝘢𝘴 𝘮𝘰𝘯 𝘱𝘳𝘦𝘮𝘪𝘦𝘳 𝘥𝘪𝘴𝘱𝘢𝘳𝘶."

Dans cet ouvrage, Karine Reysset parle de Loïc et parle à Loïc, son petit frère décédé à l'âge de trois mois et un jour de la mort subite du nourrisson, alors qu'elle n'avait que sept ans.

A l'occasion d'une discussion avec sa mère, elle apprend que ses parents veulent déménager la tombe de Loïc, pour qu'elle soit plus près d'eux.C'est à partir de ce moment-là que l'autrice ressent le besoin d'écrire sur cette période dont elle garde beaucoup de souvenirs, certains sont précis et "flamboyants", d'autres sont assez nébuleux.

Que s'est-il passé les jours qui ont précédé le drame? Comment s'est déroulée cette journée?

Comment a-t-elle appris le décès de son petit frère? Comment ont-ils vécu les jours, les mois qui ont suivi?

Tant d'interrogations pour lesquelles elle va ressortir les photos, les lettres, les souvenirs familiaux... Analyser les comportements de ses parents à cette époque, interroger ses cousins, réfléchir à ce qu'elle a vécu, à comment elle a réagit, interroger ses souvenirs. Elle fait le constat aussi de la difficulté à être une petite fille "normale" quand un drame pareil vous touche, quand vous voyez vos parents anéantis; puis une adulte sereine, lorsque tout vous ramène à ce petit frère qui vous manque tant.

"𝘑𝘦 𝘮𝘦 𝘴𝘶𝘪𝘴 𝘳𝘦𝘵𝘳𝘰𝘶𝘷𝘦́𝘦 𝘤𝘰𝘯𝘧𝘳𝘰𝘯𝘵𝘦́𝘦 𝘢̀ 𝘶𝘯𝘦 "𝘥𝘰𝘶𝘣𝘭𝘦 𝘱𝘦𝘳𝘵𝘦" : 𝘫'𝘢𝘪 𝘥𝘶̂ 𝘧𝘢𝘪𝘳𝘦 𝘭𝘦 𝘥𝘦𝘶𝘪𝘭 𝘥'𝘶𝘯 𝘱𝘦𝘵𝘪𝘵 𝘧𝘳𝘦̀𝘳𝘦, 𝘵𝘰𝘶𝘵 𝘦𝘯 𝘦́𝘵𝘢𝘯𝘵 𝘭𝘦 𝘵𝘦́𝘮𝘰𝘪𝘯 𝘥𝘦 𝘤𝘦𝘭𝘶𝘪 𝘥𝘦 𝘯𝘰𝘴 𝘱𝘢𝘳𝘦𝘯𝘵𝘴."

Avec une écriture douce, pudique et sensible, elle retrace ces dernières années en tant que petite fille, jeune fille puis maman, à la recherche de son petit frère Loïc. Elle le voit, le sent partout. Il est avec elle constamment...

C'est une lecture bouleversante, qui prend aux tripes, sur l'absence, sur le manque, sur l'incompréhension, sur l'amour donné à un absent finalement très présent.

"𝘛𝘶 𝘯’𝘢𝘴 𝘱𝘢𝘴 𝘦𝘶 𝘭𝘦 𝘵𝘦𝘮𝘱𝘴 𝘥’𝘦̂𝘵𝘳𝘦 𝘶𝘯 𝘦𝘯𝘧𝘢𝘯𝘵, m𝘢𝘪𝘴 𝘵𝘶 𝘢𝘴 𝘦𝘶 𝘭𝘦 𝘵𝘦𝘮𝘱𝘴 𝘥’𝘦̂𝘵𝘳𝘦 𝘢𝘪𝘮𝘦́, d'𝘦̂𝘵𝘳𝘦 𝘢𝘪𝘮𝘦́ 𝘢̀ 𝘫𝘢𝘮𝘢𝘪𝘴."
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Trois mois et un jour

Ma première lecture de Karine Reysset date de 2011, avec Les yeux au ciel. Depuis, je la suis, ainsi que toute la petite famille, puisque j’ai lu également à de nombreuses reprises des romans d’Olivier Adam et que j’ai lu les deux romans de leur fille, Juliette Adam. Il était peut-être alors d’autant plus troublant de rentrer, avec ce livre, dans l’intimité de cette famille, celle plus particulièrement de Karine Reysset, qui délaisse pour une fois le genre du roman pour s’intéresser à un épisode marquant de son enfance. Elle avait sept ans quand elle a perdu un petit frère de la mort subite du nourrisson. Il est décédé à l’âge de trois mois et un jour. Alors qu’aujourd’hui sa mère évoque l’idée de déménager la petite tombe, Karine ressent le devoir impérieux de commencer une enquête, vers cette période traumatisante de l’enfance, dont elle n’est pas bien certaine au final de saisir exactement tous les contours. S’était-elle vraiment endormie ? N’a-t-elle eu connaissance de cette perte que le lendemain ? Elle recueille toutes les traces possibles, les lettres, les photos, les témoignages de témoins. Mais elle parle aussi de sa fratrie, et de l’implication de cet évènement sur la famille toute entière. On peut passer une vie entière à chercher un frère avec lequel on a passé trop peu de temps. Elle se rend compte combien ses romans précédents, ont été déjà plein de Loïc, combien son présent en est rempli aussi… Et je ne pensais pas être aussi bouleversée par cette lecture qui examine scrupuleusement chaque détail, pour ne rien omettre de l’existence si courte de Loïc. Pourtant, rien n’a été caché dans cette famille aimante et digne, pas de secrets, là n’est pas le sujet. Il s’agit plutôt, il me semble, de donner vie et matière à un être, vivant à jamais dans les mémoires, et désormais dans ce livre. Cette enquête minutieuse, pour peu que l’on possède aussi personnellement quelques éléments biographiques accidentels, peut faire remonter des envies de fouiller aussi son propre passé. Cela a été le cas pour moi. Je remercie donc Karine Reysset d’avoir décollé ses strates intimes, avec son écriture délicate et juste, dans ce livre très fort.
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L'étincelle

Pendant les vacances de ses dix-huit ans, Coralie passera de l’innocence de enfance à… à autre chose. Durant ces quatre semaine elle aura mis de côté ses peurs, oublié la culpabilité et laissé la place à la découverte, l’ivresse des corps, de l’alcool et des drogues.



Un livre qui n’est pas sans rappeler les ambiances lourdes et pesantes de Bonjour tristesse, de la chaleur de l’été, des transgressions et de la difficulté de sortir indemne des premiers émois mal négociés.



Un livre qui semble tellement coller à une réalité qu’on ne cesse d’y rechercher quelle en serait la part autobiographique.
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Trois mois et un jour

DOUX ET POIGNANT...💕



Alors que sa mère songe à le déplacer du cimetière dans lequel il est enterré. Karine Reysset se plonge dans les papiers et les archives de la famille pour rassembler les souvenirs... Elle déterre et met en lumière des mots, des cartes, des moments pour les lui raconter... À Loïc. Son petit frère qui pour toujours aura Trois mois et un jour. 💫



L'autrice délaisse la fiction pour nous livrer un récit très intime. Son histoire, celle de sa famille, celle de son frère. Né le 3 janvier, décédé le 4 avril de la même année, emporté par la mort subite du nourrisson...



"Ton passage sur Terre fut fulgurant, comme une comète, tu nous a percuté en plein coeur."



Karine se dévoile entièrement de son enfance, joyeuse malgré ce vide, jusqu'à son présent de maman. Elle nous raconte ce jour où il a "oublié de respirer", où il s'est endormi à jamais. L'ampleur de la douleur, le silence assourdissant face à ce bébé qui n'est plus. L'inévitable culpabilité des proches aussi...



"Toute mon existence, ma propre étincelle de vie sera ravivée, nourrie par ton absence."



Loïc, un trésor qu'elle gardera toujours en elle, une faille vertigineuse aussi.



"Petit bout d'homme, tu as tout ravagé sur ton passage le 4 avril. Comme une tornade, tu as tout emporté."



L'autrice nous relate comment elle s'est plongée dans ses souvenirs, les trésors qu'elle a déterré, les proches qu'elle a contacté, et la génèse de ce livre. Commencé en mars 2018 et achevé en août 2021. Trois années d'écriture pour ce merveilleux hommage rendu à ce bébé qui n'a pas eu le temps d'être un enfant. Beaucoup de courage de pudeur transparaîssent dans ces lignes. Et malgré le sujet fort et difficile, la douceur l'emporte, inconstablement.



"Éclairer ta fragile existence... la douceur d'une soeur, la bienveillance d'une fille et la vigilance de la mère que je suis devenue."



J'ai été très touchée par ce récit très intime... je conseille vivement !

Si vous l'avez lu qu'en avez vous pensé? Et sinon... tenté.e.s? 😍
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Trois mois et un jour

Une mort qui dure trop longtemps

Une première partie délicate dans laquelle l'auteure semble avancer doucement, lentement dans son enquête sur la mort subite du nourrisson, de son petit frère. Elle fouille et "déterre" des cartes, des mots, des non-dits. Délicatement comme si elle retardait la fin de l'enquête et donc de l'écriture. Comme si ce livre donnait de nouveau vie à Loïc et aller ainsi pouvoir le conduire au-delà des 3 mois et un jour. L'auteure s'adresse à lui. C'est bouleversant.

Puis la 2e partie, troublante. Une déflagration d'émotions. Les mots de celles et ceux qui essaient d'aider, d’entourer. Les maladresses qui font mal, parfois.

Ce livre, cette enquête emplie de pudeur, de courage fait scintiller le beau jardin où repose ce petit frère. Les mots sont vifs et percutants à décrire ce silence soudain qui envahit toute une maison, une famille.

La douleur de l’absence. La souffrance des parents, leur générosité pourtant. Comment vivre ce silence soudain et ne pas y sombrer ... Comment continuer à avancer lorsque l’on perd son enfant.

Karine Reysset écrit la douleur bruyante de l'absence subie. La culpabilité qui étreint les proches. Leur révolte.

J'ai été bouleversée une nouvelle fois par son style. Elle parvient à partager l’indicible, le manque soudain, le fracas d’une telle épreuve

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Trois mois et un jour

« Tu es mon frère. Au présent. Pas au passé. »



La mémoire est trompeuse, la mémoire est poreuse. Alors Karine Reysset écrit, se raconte, raconte son frère Loïc, mort de la mort subite du nourrisson alors qu’il avait 3 mois et un jour. Il est né un 3 janvier et mort 3 mois et un jour plus tard, en 1981 L’écriture est pour elle un moyen de construire un pont entre elle et Loïc.



Elle décortique ses souvenirs, fouille, pense, réfléchit, se souvient et consigne tout ça dans ce récit fort émotionnellement, elle s’adresse directement à Loïc. Et pour ne pas le faire mourir une deuxième fois, Karine Reysset imprime le prénom de Loïc dans son livre, dans notre esprit.



Ses parents qui ont pourtant vécu l’innommable, « ont réussi le prodige de vivre malgré la douleur, mieux, à la sublimer pour en faire jaillir du bonheur ». C’est dans cet état d’esprit que Karine a grandit et je trouve très admirable cette perception de la vie.



« Encore une chose que tu ne feras pas »



J’ai été évidemment émue aux larmes par cette mort subite et inévitable, par les mots de Karine pour son frère 4 décennies après sa mort, par cette confiance qu’elle nous offre en se dévoilant entièrement dans ces 400 pages. C’est doux malgré la violence de la mort. La vie après la mort, la vie d’une petite fille qui a cessée d’être petite le 4 avril 1981. Vingt ans après avoir écrit « autobiographie sans mon frère », elle récidive et j’ai vibré sous ses mots.



« Ton passage sur terre fut fulgurant, comme une comète, tu nous a percutés en plein cœur. »

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Un automne à Kyoto

Un petit roman qui se lit tout seul, mais qui ne laissera pas chez moi une grande empreinte. Malheureusement, certains comportements des personnages correspondaient difficilement à leur âge / rôle selon moi, et cela m'a régulièrement jetée hors de l'histoire.
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L'étincelle

Coralie, nous raconte son été avec son amie dans une maison de famille où toute une faune de gens riches, oisifs et très libres, passe leurs vacances au gré des arrivées et des départs.

Elle est d'une famille plus modeste, assez timide et découvre un monde qui l'ébloui sans doute. L'histoire est longue, sans vraiment d'intérêt, entre coucheries, soirées très alcoolisées et drogues. On nage, on boit, on couche, on s'engueule.

L'Etincelle ne m'a pas vraiment convaincu. Cette roman d'apprentissage ne démarre jamais vraiment. La disparition d'une fillette au camping d'en face ne sera qu'une anecdote dans ce roman que j'avais hâte de finir.

Les personnages nombreux, comme souvent chez Karine Reysset, nous perdent dans leur histoire. L'intérêt de ce livre est peut-être le regard de Coralie adulte sur cette époque et sur la vie qu'elle a mené ensuite.

Un peu juste pour accrocher le lecteur.

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