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Citations de Lionel Ray (229)


          Les mots
  
  
  
  
Changent les chemins, les choses, les visages,
Les mots demeurent ; ils veillent dans le désordre

Quelquefois, voyageurs de mémoire, étranges ou
Familiers, les mots de l’aube ou de la nuit.

Statues de cendre, miroirs inhabités, les mots
D’ici ou d’ailleurs, perdus et retrouvés, ils sont

À l’écoute, ils sont tes regards intérieurs, ils sont
Du temps arrêté, ce balbutiement du souvenir,

Le phrasé d’un paysage à jamais présent et
Qui appelle et se déploie.


p.47
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Vérités en poussière…


Vérités en poussière
flottant,
rien n’existe sinon
l’abîme du rien.

Toutes les villes du monde
sont à la dérive,
la vieille horloge de l’univers
roule parmi les étoiles.

Rien n’existe sinon cette voix
qui rêve en prose
et chante tout bas,

Rien n’existe sinon
ce rêve de quelqu’un
qu’on ne voit pas.
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Au miroir des mots


1

Tu es mon autre saison
le goût secret du matin
quand l’eau de lune passe
fragile entre tes mains.

Ce qui reste de nuit te ressemble
nul ne connaît comme toi l’éclat du sable
sinon le feu qui te construit et chante
et ne lui sied que cette cendre.

Mais qui connaît le souffrir du miroir
il ne retient pas même nos traces
sans feu ni lieu ni mémoire
Ce n’est rien qu’une image qui passe.
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La cour aux tilleuls


Exploration

De pas s’éloignent comme
Des lumières dans ma nuit.

Voici que s’ouvre
La porte des mots
Ce sont des façons de voyage
Au plus profond de soi

Pour remonter le temps
Jusqu’au château des contes
Où personnes
Ne viendra plus.

Sauf vous qui m’êtes proche
Au vaste champ des chimères
Ce minuit nu
Comme la voix.

p.48
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Lorsqu'il semble que s'épuisent les valeurs de la vie, la poésie se donne alors pour tâche de ranimer et de maintenir un espoir. Filles de la vie, les paroles peuvent en retour l'engendrer plus belle et plus heureuse. Construire dans la colère s'il le faut, et il le faut, une sorte de poème-monument qui puisse résister à l'usure du temps et aux troubles, crier plus fort que l'orage devient à certains époques une ardente nécessité. Les poèmes composés dans ce climat sont autant de fenêtres ouvertes sur la terreur et le malheur, mais ils savent aussi, quelquefois, donner à voir et à espérer le dépassement de la barbarie (Lionel Ray, Préface).
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LA DÉPOSSESSION


Comme si j'étais sans voix dans le poème qui
S'aggrave avec l'immense approche de la Nuit !

Comme si j'étais ce mort incessant dans les eaux
Du dessous, dans l'œil des pierres et le soleil froid,

Innommable, dans l'escalier tournant jusqu'à
Des chambres imprévisibles, dans la plaie de l'os

Et le regard insulté, ce mort qui dresse partout
Sa tombe ! et qui gémit des violences du soleil.

J'étais comme un qui a perdu le goût de vivre
Avec dans la gorge un bruit de clefs, sanglots d'automne,

Et la mémoire comme une écume autour d'une île !
J'étais sans autre voix que ces blessantes lueurs

De neige sur les chemins de nulle part
Qu'interrogent les pas d'inconnus égarés.

p.48
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la lutte pour la vie

__________________________________________________________
… prêtez votre ombrage aux jours d'été, arbres d'ici, et
Revenez de tous vos égarements, croissez et multipliez,
Si près du sommeil qui sait bien qui nous sommes.
Il y avait des taches cette année-là sur le gazon vierge et
Le soleil, on sacrifia aux faunes, vous vous en souvenez
Sans doute, dieu des bois et des chèvres mamelliflues,
Rien
Que de l'éthéré (vous me reconnaîtrez la prochaine fois,
Disiez-vous) mais les fleurs éteintes passent — c'est un
Voyage parmi les tombes, guirlandes et moisissures,
Cheveux rares — qu'adviendra-t-il de vous, ô voix ! quel
Mot s'effondre ici comme l'éclair du temps et ce regard
             absolument vrai mais brouillé tellement
__________________________________________________________

p.90
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LE DERNIER SOUFFLE


Paroles d'oubli si exactes à la frontière du fou.
L'oiseau trace les contours du paysage : au loin

La forme est pleine où le cœur enfouit ses veilles,
Un bref instant, une phrase dans le dédoublement du sens,

Une étrange saveur. Et si le feu effaçait tout ?
Et si j'étais ce voyageur aveugle pour qui le passé

Dort ? Il en appelle au printemps du souffle, à
l'étreinte qui ne se dénouera pas, couleur d'être,

Sentier aux confins de l'imperceptible, il cherche,
Mais tout est brouillé, sans personne, sans trace,

Il défie la mer qui tient son rôle d'aventure, il
Revient encore une fois à lui-même, aux grimaces

Du songe, quelquefois une porte bat, illisible,
Dans la pénombre où sont les frémissements.

p.41
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Octobre descend
Les oiseaux manquent
Les dieux sont bas.

Trop de ciel
Trop d'abîme
Et remonter quel fleuve ?

p.56
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RÉSIDENCE DANS LES FROISSEMENTS
LUMIÈRE NOIRE


Comme une mer en moi, tant d'impatience ! Comme
Une roue dans mon sang ! Cela tourne m'engloutit

— Un étouffement de rouge ! Comme un moulin qui brasse
Les vents quatre mille fois sans défaillir,

Il ne peut y avoir de fin sinon s'enfouir
En soi plus avant plus profond comme en ses robes

Odieuses la mémoire se cache s'étonne s'empêtre
Gémissante puis se dépouille de dates et de mots.

Comme si la corde avait été au fond du puits
Jetée, et que rien de la nuit au jour jamais

Ne remonte, ainsi ai-je vécu dans l'oubli
De moi-même, homme sans fond et sans enseigne,

Oublié en pays lointain, effaré, sans
Moi, dans l'arrière-monde, oubliant qui j'oublie.

p.21
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UNE SORTE DE CIEL
L'ATTENTIVE


La voix se déplaçait. Les étoiles
Changent.

Tu regardais incrédule la nuit
Aventurée extrême avalée effondrée.
Tu écoutais un monde vacillant naïf
Sans effet de retour.

J'ai reconnu cette voix    verticale
Comme l'heure.

La vie dans l'élan du souffle
La chaleur qui coïncide, ton image ressemblante.

J'ai été ton jour     moi aussi     et
Périssable.

p.71

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"PORTRAIT D'UNE OMBRE"

Il pleut de l'ombre. Elle déborde.
C'est une vague, une épaisse bouffée

De noir une haute brassée de silence.
Elle ne pleure ni ne rit cette ombre

Penchée sur moi et qui plonge
Au profond de l'être Sa douceur m'étreint

M'envahit C'est un dire muet
Une présence impérieuse une phrase

Imprévisible et qui cherche une fin.
Aucun bruit aucun froissement.

C'est une écorce énigmatique une peau
Très douce un élan souverain, simple

Affirmation de présence. Mais soudain furtive
Elle s'abîme dans sa propre disparition.
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Lionel Ray
La paix, c'est toujours l'entre-deux guerres.
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Car la paix, comme la liberté ou l'amour, est un mot plein d'idéal qui court le risque de sonner creux : la paix ne doit dormir que d'un œil et se tenir à l'écoute des plus infimes à-coups de la vie collective (Erhan Turgut, Préface)
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Toi qui n'existes pas et qui habites
quel pays quelle parole,
toi qui n'es d'aucun lieu
sinon celui que dit le poème.

Tu écoutes ce léger bruit d'eau
qui circule dans l'air qui nous attend,
dans la transparence du feuillage
qui touche au bleu du soir.

Tes yeux sont dans la buée de couleurs
visités par un rêve qui n'a pas de mur,
tu as la bouche invariable

De l’enfance à Noël
inguérissable à la limite
immobile du grand sommeil.

p.241
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Syllabes de sable, c'est l'été,
rien ne bouge
sinon, séparé du monde,
ce mort en toi qui se lève.

Tu le connais,
toi l'outragé, toi l'humilié
qui vois tout cela.

Viens, je te conduirai
dans l'incendie du temps
loin de
la quotidienne imposture.

Jusqu'à ce trait d'écume
blanche comme le sommeil,
là-bas : les nuages, l'oubli.
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Changer de maison avec d'autres bagages,
changer de ciel pour un château sans âge,
changer de souffle, de pieds, de ventre,
devenir un battement d'aile d'oiseau,

La saveur de l'air, la gaieté du chemin,
l'eau profonde d'un puits, lieu
sincère qui rit au nuage ;

Changer de rue comme on change de crâne,
circuler dans le hennissement des chevaux,
dans la sève du sycomore et la senteur
heureuse des pierres : devenir

Du sommeil flottant dans un rosier fleuri
ou dans l'étreinte du regard extrême :
tel est l'art insensé de poésie.
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L’automne attend sous les arbres
dans cette lumière incomparable
des fruits obscurs.

Déjà entre les pierres
la nuit comme l’eau
circule.

Tu es venu de plus loin,
ne dormant pas, dormant peu,
ne t’arrête pas en chemin.

Marcheur de plus d’étages,
le monde au-devant de toi
n’a plus de frontières,
il s’ouvre de l’intérieur où
tu cherches
obscurément.
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Comme nuage et vent
font un
avec
le ciel,

le parc
soudain tourne
au fond d’un rêve :
demain est
une matière bleue.

La joie infime
d’être
traverse les fleurs.

Un monde s’achève
plus grand
d’avoir été
si
proche.
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Nous la rivière
  
  
  
  
Nous la rivière
l’antique jeunesse
dérivant.

nous les nuages
et nous les mots perdus
l’élan l’effroi.

nous l’automne et l’épine
la lumière recluse
l’invisible vie.

et le soleil atténué
la phrase des corbeaux.

nous les nombres et la
distance le temps désenchanté
l’herbe amère.

nous enfin dans l’effacement des lignes et
le sable sourd
le large oubli.
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