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Citations de Lorrie Moore (51)


"Ira était divorcé depuis six mois, mais il ne parvenait toujours pas à retirer son alliance. Son doigt s’était empâté à force de désir frustré, de remords intarissables et d’ambitions non réalisées, disait-il à ses amis. ‟Je vais devoir me faire couper le doigt par un chirurgien.” L’anneau (a priori en or, même si, désormais, il doutait de tous les cadeaux de Marilyn, alors allez savoir) encerclait son annulaire boudiné, lequel avait grossi tout autour comme une putain de vigne insouciante.
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Je n'ai pas de volonté. Juste de la bonne volonté. C'est tout.
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Ce tabou au sujet de l'âge vise à nous faire croire que la vie est longue et nous améliore,que nous sommes plus sages,meilleurs,mieux informés sur le tard que sur le tôt.C'est une légende concoctée pour empêcher les jeunes de découvrir ce que nous sommes vraiment, de nous mépriser et de nous assassiner.Ils sont mystifiés,démunis,quand nous leur suggérons qu'il existe autre chose devant nous que le regret et la décrépitude.
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Dans la vie, toute décision portait en soi la tristesse de ne pas être autre chose qu’elle même.
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J’ai envie de toi, en vie de toi, en vide de toi.
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Au lieu de ça, elle arpenta un centre commercial, passa devant un magasin de boucles d'oreilles qui s'appelait "Collez-vous-la-dans-l'oreille", et un salon de beauté "Chez Dorian Gray". C'était ce qui était amusant avec la beauté, pensa Zoé. Chercher la rubrique beauté dans les pages jaunes et vous tomberez sur des centaines de références, hostiles dans leurs traits d'esprit, touchantes dans leurs mises en garde. Mais si vous y cherchez la vérité - alors là! Le dé-sert.
(Et, en plus, vous êtes moche)
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Le seul moyen de connaître absolument tout d'une vie, c'est l'autopsie.
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"Ahhhhh! cria Odette. Qu'est-ce qui se passe?"
Les fusils n'étaient pas un truc de fille, ça lui revenait à présent. C'était pour les garçons. Ils avaient d'ailleurs été inventé par les garçons. Ils avaient été inventés par des garçons qui ne s'étaient jamais remis de leur déception face à l'absence d'un grand boum pour accompagner leur orgasme.
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"Les hommes qui sont froids de nature détruisent les femmes", m'écrivit ma mère, bien des années plus tard. "Ils leur font la cour en déployant un certain magnétisme qu'ils ont et qui est rattaché à leur âme comme une serre chaude à un jardin. Ils vous font entrer dans cette serre, vous êtes persuadée que ce que vous voyez là c'est la vie même, le soleil, la verdure. Et puis, une fois que vous vous êtes mise à les aimer, ils vous emmènent dans leur vraie âme, et là c'est une grande salle de bal toute vide, sombre, pleine de courants d'air, voûtée comme un caveau, pleine d'échos trompeurs. Tout ce que vous leur avez donné vient tomber là comme un paquet trop lourd. ils referment la serre à clé, et vous vous retrouvez là, minuscule comme un personnage dans un plan d'architecte, simple tache sur le dessin, sans visage, avec des bâtonnets pour représenter les bras et les jambes, toute petite silhouette perdue au beau milieu d'un immense désert de pierres."
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Il y a des choses dans la vie d'autrui que l'on ne devrait jamais connaître.
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Il est indispensable de connaître de bonne heure des déceptions majeures,c'est ce qui vous permettra d'écrire à quinze ans de longues séries de poèmes en forme de haïku sur le thème du désir contrarié.C'est un lac,un pétale de cerisier,le vent qui frôle l'aile du moineau partant pour la montagne.Comptez les syllabes.Montrez ce que vous avez écrit à votre mère.C'est une femme solide,à l'esprit pratique.Elle a un fils au Vietnam et un mari qui la trompe sans doute.C'est quelqu'un qui pense qu'il faut porter des vêtements marron parce que c'est une couleur qui dissimule les tâches. Elle jettera un bref coup d'oeil à ce que vous lui montrez,puis elle reportera son regard sur vous,le visage aussi inexpressif qu'une pomme.Elle vous dira : " Tu pourrais peut-être vider le lave-vaisselle ?"
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Pour l'instant la maison de Zoé était plutôt vide. Le précédent propriétaire avait tapissé sans déplacer les meubles, ce qui avait laissé des silhouettes étranges sur les murs, et Zoé n'avait pas encore fait grand-chose pour y remédier. Elle avait acheté des meubles mais les avait rapportés au magasin, meublant puis vidant, préparant puis se débarrassant, comme pour un utérus. Elle avait acheté plusieurs coffres en pin à utiliser comme banquettes ou coffres à chaussures, mais ils finirent par lui évoquer des cercueils pour enfants, et il lui fallut les rapporter, eux aussi. Elle avait récemment acheté un tapis chinois pour le salon, avec des idéogrammes qu'elle ne comprenait pas. La vendeuse lui avait assuré qu'ils signifiaient Paix et Vie éternelle, mais quand Zoé eut ramené le tapis chez elle, elle s'inquiéta. Et s'ils ne signifiaient pas Paix et Vie éternelle mais Bruce Springsteen. Plus elle y pensait et plus elle était convaincue qu'elle avait acheté un tapis où il était écrit Bruce Springsteen. Elle le ramena lui aussi.
(Et, en plus, vous êtes moche)
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Souvent il exhibait un mauvais cliché de Photomaton et s’esclaffait : « Regardez ! Cette photo date de l’époque où j’avais les cheveux longs. Incroyable, non ? » Et l’on découvrait un bel adolescent qui ne présentait qu’une lointaine ressemblance avec le Ken Teetlebaum bouffi d’aujourd’hui. « Vous ne trouvez pas que j’ai de faux airs d’Eric Clapton ? »
Ce à quoi Olena avait un jour répondu, avec cette brusquerie mordante qui affecte les timides : « Eric Clapton ne s’assiérait jamais dans une cabine de Photomaton comme un lycéen. » Ken l’avait toisée d’un air à la fois rieur et vexé, puis, par la suite, avait renoncé à exhiber sa photo en présence d’Olena.
(Vie en communauté)
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En quoi les mariages de raison étaient-ils si mal? Au moins, la froideur était présente dans le couple dès le début, plutôt que de grandir lentement, désagréablement, dans le cœur des deux amants.
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“His fish smells fishier than the others- he is sure of it. Perhaps he has been poisoned.”
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On avait demandé à ma grand-mère, le jour de son quatre-vingt-dixième anniversaire, quel conseil elle donnerait à des jeunes, vu qu'elle était à la fin de sa vie. Elle avait commencé par plisser le front et par répondre d'une voix désagréable, comme si elle n'avait pas entendu : "Quoi?" Elle essayait de gagner du temps. Quand on lui avait répété la question, elle avait observé toute sa famille autour d'elle, ses enfants et ses petits-enfants, et dit d'une voix forte : "Ne vous mariez jamais !" Nous étions ahuris. C'était comme si elle avait dit : "Visez à la tête!" Comme si elle avait dit : "Si vous ne tirez pas pour tuer, ils reviendront." Je pensais autrefois que ces histoires romantiques qui se terminent par un mariage avaient tout faux car elles éludaient la partie la plus intéressante. Mais, maintenant, je comprenais qu'en réalité, le mariage marquait la fin. La fin de la comédie. C'est comme ça qu'on savait que c'était une comédie. La fin de la comédie marquait le début de la tragédie. (pages 359-360)
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Elle racontait parfois à ses amis que son père était mort, et quand on lui demandait comment, elle prenait un regard lointain et profondément attristé pour répondre: "Dans un jeu du pendu pris trop au sérieux".
(Merci pour l'invitation)
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- Il paraît qu'il y a un gâteau d'anniversaire cet après-midi, déclara-t-il.
- C'est une bonne nouvelle ! dit-elle avec un sourire.
- Sans bougies, évidemment. Ni fourchettes. On devra manger le glaçage avec nos doigts et nous le fourrer dans les yeux pour nous aveugler. Vous pensez parfois au temps qui s'arrête au moment où on souffle les bougies, et quand la fumée se dissipe ? C'est comme le feu de l'amour qui brûle. Vous pensez parfois à la raison pour laquelle tant de gens ont des choses qu'ils ne méritent pas, mais aussi à quel point ces choses sont absurdes ? Vous pensez vraiment qu'un souhait peut devenir réalité si on n'en parle jamais jamais jamais jamais jamais jamais à personne ?
(Référentiel)
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“The key to marriage, she concluded, was just not to take the thing too personally.”
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“She would try to live life one day at a time, like an alcoholic--drink, don't drink, drink. Perhaps she should take drugs.”
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