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Citations de Louis Calaferte (698)


Louis Calaferte
Regard accaparé
par la beauté
la vie devient un chant
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Je te grave sur l'absolu des désirs rouges. p 117

Tes éclosions d'insouciante jeunesse dans les rues endolories. p 122
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Immobilité dénudée où suffit une parole pour que se fracture le destin.
Collusion folle et, sur-le-champ, nous devenions d'autres nous-mêmes.
Rien ne fut dit qui, comme à l'ordinaire, ne pût être à tout instant inversé. p 110
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On a à peine vu clair que c'est déjà la fin. Batailler, s'imaginer qu'on va bouleverser le monde pour avoir torché quelques milliers de pages et raconté, et décanté sa petite tranche de vie en long et en large. La belle affaire ! Contente-toi de manger ta soupe en regardant les étoiles. Toujours semblables à elles-mêmes dans le soir azuré. Depuis le vieil Adam. Et avant le vieil Adam. Et avant ce qui était avant qu'il n'y eût rien. Splendides et immuables, nos petites frangines les étoiles. Ont présidé ta naissance. Présideront à ta mort. T'ont vu vagissant dans les langes, laid comme un ouistiti. Te verront chenu, planté sur deux cannes, cadavérique, figé, couleur de suif, empaqueté dans ta caisse, aspergé d'eau bénite.
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Louis Calaferte
Griffure rapide
de l'hirondelle
dans le ciel pur.
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Il n'y a autour de moi que vol, mensonge, compromission, passion de l'argent, égoïsme, indifférence, corruption, hypocrisie, prostitution déguisée, violence, lâcheté, bassesse, obséquiosité intéressée.
J'ai treize ans. Quatorze ans. Quinze ans.
J'apprends l'homme.
L'homme est une saloperie.


Ils font tous du marché noir.
Les autres ont faim.
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Depuis dimanche j'ai tellement pensé à elle, avec une telle force, une telle concentration, qu'il ne se peut pas qu'elle ne l'ait pas senti à distance.
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On ne lisait pas chez nous. Ni les revues ni les journaux. On avait assez à faire de vivre. Ça nous prenait tout notre temps.
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Je voudrais que tes yeux soient des choses qui me touchent la peau.
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Le monde est notre désir.
Le monde est notre vouloir.
Il n'y a rien à dire du monde --- sauf qu'il nous ressemble trait pour trait.
Si nous le trouvons médiocre --- c'est que nous sommes médiocres.
Si nous le trouvons vain --- c'est que nous sommes vains.
Si nous le trouvons affreux --- c'est que nous sommes affreux.
Si nous le trouvons dur --- c'est que nous sommes durs.
Si nous le trouvons morne --- c'est que nous sommes mornes.
....
Si nous le trouvons hostile --- c'est que nous sommes hostiles.
Il ne changera que quand nous changerons.
Il est nous --- et indéfiniment il nous ressemblera.
Pour l'instant --- c'est un monde de terre sèche.
Il y aura un brin d'herbe quand vous serez devenus brin d'herbe.
Ou alors --- laissez tout crever.
Les démoniaques des pouvoirs ont ce qu'il faut dans l'arsenal pour une gigantesque épouvante.
Une gigantesque Mort.
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Il arrive encore des chevaux d'en bas et d'en haut.
Avec des paysans.
On a froid.
Est-ce que les chevaux ont froid ?
Les paysans parlent à leurs chevaux.
Les paysans caressent leurs chevaux.
Les chevaux bourrent leurs têtes contre eux.
Les chevaux hénissent.
Comme s'ils pleuraient.
Il arrive encore des chevaux de partout.
Ça tape sur la route.
Ça tape sur le chemin.
Les paysans serrent la bouche.
Les paysans caressent les naseaux de leurs chevaux.
Il y a un paysan qui pleure.
Il y a un autre paysan qui pleure.
Ils tournent la tête pour qu'on ne les voie pas pleurer.

( L'Imaginaire, mars 2022, p82)

(** réquisition des bêtes pour la guerre...)
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(...) Dans les recoins des magasins : tassés, bourrés tels des animaux, les uns contre les autres dans le froid des nuits de l'hiver. Nous allons, lui et moi. Lourds, lui et moi, de cette grande tristesse de la nuit des villes, de cette magique et haute poésie de la nuit des villes. Les clochards étaient là, toujours les mêmes, nuit après nuit, que nous reconnaissions au passage. Là, dans les bras les uns des autres, étouffant à pleine étreinte la peine de leurs destins déroutés. Nous les regardions. Nous nous arrêtions pour les regarder. Nuit après nuit. Et c'était beau. C'était fantastiquement beau. Ces tas humains, ces boules de chair humaine, ces corps pelotonnés sur eux-mêmes tout au long des nuits glaciales de l'hiver. Sait-on la beauté qu'il y a dans ce laisser-aller animal ? Hommes déchus, anges terribles, crouteux, sales, malades, ivrognes, fainéants, répugnants, indifférents, étrangers, faisant confiance au monde. A la bonté du monde, à celle des passants de la nuit. A moins que la confiance n'eût quitté leur âme et que cet abandon ne fût qu'une lassitude de bête trompée. Je ne sais. On ne peut savoir ces choses. On ne peut apprendre nulle part ces choses-là. Qui pourrait se lever et dire de quoi est fait cet abandon total de ces hommes, de ces femmes, de ces enfants – des enfants couchés sous les porches, dans les nuits mordantes de l'hiver? Qui saurait parler de cela sans se tromper jamais?
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Dans sa mousse
de feuillages
la vieille maison
aux ardoises violines
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Je ne peux pas vivre sans un minimum de superflu.
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Il se détruit pour leur complaire, et le souvenir de ses hontes répétées empoisonne sa solitude.
Page 194
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[…] Les circonstances ont dû, en grande partie, le pousser à ce poste. Ce doit être un homme bon.
Il feuillette une dernière fois le dossier me concernant, le referme et, sans me regarder, articule à voix basse :
-Je vais requérir contre vous la peine de mort.
Page 123
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Jamais personne n’avait prononcé ce mot, et voilà qu’un jour Roméo fut sur toutes les lèvres pour désigner le bâtard de la veuve italienne. Les chefs-d’œuvre doivent se répandre en mystérieux effluves et toucher ainsi jusqu’aux plus ignorants des ignorants.
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Depuis qu'on sait que les Américains arrivent, tout le monde a été résistant.

Tout le monde a connu un Juif.
Un Juif qu'on aimait bien.
Un Juif à qui on a rendu service.
Un bon Juif.
Un Juif qu'on aurait pu cacher s'il l'avait demandé.

(...)( L'Imaginaire, mars 2022, p.230)
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Toute cette liberté qu’on a aussi foutue en cage. Des arbres. De l’herbe. Des plantes. Les bêtes.
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Louis Calaferte
Une table
deux chaises
blanches
au fond du jardin
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