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Critiques de Lucia Etxebarria (228)
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Amour, Prozac et autres curiosités

Cristina est serveuse dans un bar, alors qu'elle a une licence, qu'elle finit une thèse et qu'elle est trilingue (page 84) : nympho affamée de tendresse, elle croque les hommes et avale de l’ecstasy avec la boulimie du désespoir. Rosa, trente ans, est directrice financière : elle a fait des études brillantes en philologie anglaise, quitte le boulot à 22h00, vit en solitaire dans un appartement immense, s'habille en vêtements de marque, impeccables, discrets et sur mesure, ne connait ni le solde de son compte courant, ni le nombre de ses subalternes (page 21), et elle se drogue au Prozac. Ana est sans profession : elle se cantonne dans un rôle de mère de famille rangée, nageant dans un perpétuel mal-être, véritable zombie cathodique (page 84), accroc aux comprimés (page 236).



Le décor est planté : avec Amour, Prozac et autres curiosités, le lecteur plonge dans un roman écrit par une femme, un roman parlant, parfois avec beaucoup d'intimité, de la triste vie de trois sœurs : paumées, sans illusions, leurs vies va cahincaha, faites de hauts et de bas, d'amours, de doutes, de rencontres et de situations curieuses ou inattendues. Des points communs entre ces sœurs ? Oui. Leur père a quitté le domicile conjugal sans explications (page 24) alors qu'elles étaient toutes jeunes, les laissant poursuivre leurs vies en compagnie d'une mère pharmacienne, glaciale, autoritaire et distante, une vrai Walkyrie (page 64) avec laquelle les contacts sont rares et planifiés, le tout sur fond de méfiance réciproque (page 22). Elles ont reçu toutes trois une éducation religieuse, très stricte. Elles sont pourtant devenues accroc aux paradis artificiels. Elles voudraient se sortir de leurs conditions de vie actuelles. Elles échangent entre elles leurs impressions, leurs doutes et leurs espoirs, réfléchissant à leur drame commun, à leurs douleurs, à leurs souffrances respectives et aux moyens de s'en sortir.



Le récit est cru (page 42 – j'ai besoin d'une queue entre les jambes ; page 102 – les culs c'est comme des melons) et sent la provocation : l'auteure nous promène entre sexe (page 22, il est rappelé que le sexe peut être contaminé), vice, débauche, alcool, drogue et solitude. Alternativement déjantées, désespérées, en dérive ou temporairement sereines, nos trois héroïnes sont attachantes. Elles ne se parlent pas directement, mais elles le voudraient très probablement si elles arrivaient à faire tomber les conventions et les interdits qui les musèlent, en tous cas elles nous conduisent tantôt au milieu de leurs extravagances, tantôt au milieu de leur réalité quotidienne ordinaire. Le ton est libre, assez souvent grave, parfois humoristique : en toile de fond, un pessimisme ambiant et quelques touches de nostalgie, car les trois sœurs naviguent à vue dans un monde qui les dépasse. Peu de poésie, des expressions qui peuvent être vulgaires, une tonalité sensible et parfois tendre (page 18 – c'était si doux de se laisser emmener par la main). Le suspense est garanti et il y a de l'énergie dans cette histoire. L'ouvrage est original par sa composition en forme d'abécédaire (les chapitres vont de « A comme atypique » à «  Z comme Zénith »).



Que faut-il retenir de cet ouvrage définitivement ancré dans le monde d'aujourd'hui ?

D'abord, que ça n'est pas un livre pour les mecs : à la page 11, on lit « leur virilité s'agite avec inquiétude entre leurs jambes » ; à la page 17, on lit que l'homme est un paquet « d'hormones sur pattes » ; à la page 20, l'auteure nous parle de règles et d’aménorrhée, puis (page 23) de ménopause, de frottis et d'hormones. Le sexe de la femme est sans arrêt survalorisé : c'est un « refuge humide et chaud » qui dépasse le pénis « en dimension et en appétit ». L'amour de l'homme se mesure en centimètres !

Ensuite, que ça n'est pas un livre à lire si on a le cafard : sans faire dans le misérabilisme, le lecteur notera au fil des pages que la famille ne semble pas constituer une protection si on en juge par la mère qui ne désirait pas ce troisième enfant et qui le lui fera sentir toute sa vie, ou par les désunions qui foisonnent dans cet ouvrage ; que l'éducation plonge les êtres humains dans des conventions qui devraient pour la plupart être abolies (page 18 – la femme ne doit pas dire un mot plus haut que l'autre devant son époux) ; que le monde du travail offre une réalité sociale peu valorisante (page 21 – Cristina n'a ni sécurité sociale, ni contrat fixe, ni stabilité ; page 31 – Rosa a perdu deux dioptries et gagné une scoliose au travail ; les cadres ont des costards mal coupés et les secrétaires n'ont pas d'autres sujets de conversation que le film de la veille au soir ou que les amours de la presse People ; page 32 - les promesses de salaires s'effacent devant la réalité de la crise alors que la hiérarchie touche onze fois votre salaire, ne parle pas l'anglais et fait des fautes d’orthographes) ; que l'amour (page 29) ne dure pas toute la vie et n'offre au final qu'illusions et déceptions. L'amour, c'est bien là leur problème à toutes les trois : pour les hommes, l'amour n'est que confrontation avec la femme et conquête de la femme quand, pour la femme, l'amour est une entreprise d'identification et d'accueil du partenaire ! Alors les femmes doivent feindre et se résigner à aimer sans jamais posséder, avec en corolaire un sentiment de culpabilité doublé de honte à ne pas pouvoir construire une relation loyale et durable avec leur partenaire. Quant à la vie, elle est insupportable (page 120), un tissu de jalousies, même entre les enfants, des jalousies qu'il faudrait pouvoir nettoyer (page 87). La vie, est d'une tristesse à mourir : (page 223), chaque année qui passe, c'est une pelletée de terre sur la chambre de votre jeunesse ; et (page 243) elle se déroule dans un monde sans réponse.



Alors, quelle issue s'offre à nous ? Garder un regard d'enfant sur les êtres et sur les choses (page 232 – fais-moi rester enfant). Ne pas avoir honte. Refuser l'aliénation, l'épuisement et les chimères (il faut jeter nos comprimés). Garder de l'espoir et du temps libre (page 36 – ça vaut mieux que le meilleur salaire du monde). Se prendre en main, sortir, voir des gens, se confier (page 40 – se réveiller à côté de quelqu'un et partager avec lui un petit déjeuner au lit, il n'y a que ça de vrai), respecter l'intimité d'autrui, profiter de tous les instants agréables, fuir de temps en temps la ville (page 40 - car en ville, il n'y a pas de relations suivies) et prendre les choses avec un peu d'humour (page 123 – pour ne pas ressembler à une daurade congelée). C'est à ce prix (page 259) que la vie est un immense cadeau : d'ailleurs, si le dernier chapitre s'intitule « Z comme Zénith » ça n'est pas par hasard ! Un livre à lire et à relire.
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Béatriz et les corps célestes

Dans une narration aussi ultra-réaliste que rêveuse et faisant fi de tous les tabous et des genres, Lucia Etxebarria explore au scalpel les liens qui unissent les personnages et écorche leurs secrets.



Peurs, doutes, manque d'amour, relations compliquées, empêchent les gens de se construire, de se retrouver et d'exister pleinement. A travers une chute vertigineuses dans les excès, dans les fantasmes et dans la quête de l'amour véritable, l'apprentissage de la sérénité se profile.



Le récit est léger en surface mais par sur le fond. L'auteure a ses coins obscurs parcourus de pensées déstabilisantes, donnant naissance à un roman riche des échos qu'il tisse et des incertitudes qu'il explore.



A la fin de la lecture il nous reste une jetée de voiles lumineux et de clins d'oeil habilement habités de vérités.





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Ce que les hommes ne savent pas : Le sexe v..

"La littérature, surtout érotique, est l'un des rares espaces encore offerts à la transgression".



Dans l'introduction "L'Ascension d'Eros", l'auteur essaie d'expliquer pourquoi la frontière (s'il en existe une), entre pornographie et érotisme est une démarcation floue. Chacun(e) d'entre nous la délimite selon sa sensibilité et "le regard qu'on porte" sur les représentations d'ordre sexuel. Lucia Etxebarria aborde ensuite la différence évidente qui existe, suivant que textes ou romans érotiques sont écrits par des hommes (plus directs) ou par des femmes (plus métaphoriques). Afin de souligner cette dissemblance, elle présente plusieurs exemples et extraits de poésie érotique : l'imaginaire sexuel de la femme n'est pas le même que celui de l'homme !



Dans ce florilège de (onze) nouvelles (de plume féminine espagnole), honnêtes, délicates, très littéraires ou plus obscènes, six d'entre elles ont su s'accorder avec ma réceptivité.

Qu'elles parlent d'une relation sexuelle entre une femme d'âge mûr et un jeune homme, le lesbianisme, le fait de se payer un escort-boy, le sadomasochisme, la tentation, le besoin physiologique de jouir, le fantasme de la mort... Les thèmes sont aussi divers que les styles.



En tant qu'anthologiste, Etxebarria s'est réservée la dernière et douzième nouvelle ("La descendance de Saturne"), qui est en réalité une conclusion qui n'a pas su trouver mon adhésion.



L'introduction (de 35 pages) vaut très certainement qu'on s'intéresse à ce recueil... Pour ce qui est des nouvelles, sensuelles, érotiques ou pornographiques : "Car nous seules [les femmes] pouvons parler de ce qui n'a pas été dit, de ce qui n'a pas été raconté. de ce que les hommes ne savent pas."
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Amour, Prozac et autres curiosités

J'ai été trompée par la couverture originale et la 4ème légère, abordant ce livre comme une pause entre deux livres sérieux !

C'est quand même très bien foutu, et l'auteur s'est foutu de moi. Une fois qu'on plonge dans ce livre, on se retrouve happé dans un tourbillon de folie. L'humour n'est pas gentil mais cynique, les personnages ne sont pas cool mais trash, l'histoire n'est pas légère mais dérangeante.

Et c'est là, je trouve, le génie de Lucia Etxebarria, une écriture rythmée, épicée, déjantée pour parler de choses pas très commodes. On se retrouve dans ces trois soeurs (surtout une pour ma part), on se pose des questions sur soi.

Bref ce livre est une délicieuse supercherie et une fois qu'on a mordu, impossible de s'en détacher.
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Béatriz et les corps célestes

Dans les autres romans que j’ai lus de Lucia Etxebarria, j’avais apprécié le style, la plume nerveuse. La fougue, la verve, l’audace de mettre de l’avant des personnages fort imparfaits – mais aimables dans leur imperfection – et de narrer leurs aventures sans filtres. Absolument aucun. Parler de sexualité, de drogue, de tout, sans se gêner. Toutefois, sans tomber dans les excès inutiles ni la vulgarité gratuite. Et cela avec humour et autodérision.



Dans Beatriz et les corps célestes, je n’ai pas retrouvé autant de ces qualités que j’avais aimé. Elles étaient là, un peu, comme un embryon de ce que son écriture allait devenir. (Il s’agit tout de même d’un de ses premiers écrits.)



Pourtant, le début m’a intrigué. Il y a Beatriz qui habite à Edimbourg, une ville à l’antipode de sa Madrid d’origine, et qui survie à ses années universitaires. Ça implique souvent des jeunes fauchés qui vivent au-dessus de leurs moyens, qui font la fête et, accessoirement, rendent leurs devoirs. Étonnamment, je ne me lasse pas de ces histoires quand elles sont bien écrites – et pourtant je suis enseignant !



Toutefois, ce dont je commence à me lasser, c’est de ces jeunes qui se vautrent dans la débauche, qui tombent dans l’enfer de la drogue et du proxénitisme. Bref, qui s’acoquinent avec les mauvaises personnes et qui continuent à faire les mauvais choix. Déjà que je dois prendre en pitié ces personnes dans la vraie vie, je n’ai plus d’empathie – ni de temps et d’énergie – pour eux dans la fiction.



C’est que la « première vie » de Beatriz, son adolescence madrilène racontée en retours en arrière, en compagnie de Monica et Charo, fut toute une aventure ! Quelques moments m’ont fait rire et sourire, certains m’ont plu, je dois le reconnaître, car l’auteure les décrit très bien, particulièrement les relations entre les personnages. Malheureusement, la plupart des autres moments m’ont laissé indifférent. Brûler la chandelle par les deux bouts, pas pour moi merci. Surtout quand il manque (selon moi) les moment plus attendrissants pour compenser.
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Aime-moi, por favor !

De prime abord, je crois qu’il faut être une femme pour apprécier à sa juste valeur l’œuvre de Lucia Etxebarria. Et encore plus pour son recueil de nouvelles Aime-moi, por favor ! Et, comme je n’en suis pas une, je suis certain être passé à côté de quelque chose. Notez bien : je n’ai pas détesté. Mais les histoires racontées ne résonnaient pas en moi comme je suppose qu’elles pourraient le faire chez mesdames. L’actrice espagnole sur le déclin et en manque d’alcool, qui drague dans les bars sans grand succès, non merci pour moi. Coup de foudre, harmonie, égoïsme, couple qui bat de l’aile… Bref, pas mes thèmes de prédilection. Mais, heureusement, les héroïnes sont variées et crédibles, et les nouvelles sont courtes, elles se lisent bien et rapidement.



Malgré cela, toutes ces histoires de femmes qui recherchent l’amour, je n’arrivais pas à m’y associer, à me sentir interpellé, concerné, n’importe quoi. Toutefois, l’écriture est belle. J’aime la fougue de la plume de Lucia Extebrarria. Il y a quelque chose de vif, de vivant, parfois d’acerbe mais toujours punché. En plus, elle ose aborder des thèmes qui parfois choquent. Et avec des termes crus qui parfois choquent encore plus. Déjanté est probablement le terme le plus exact, car ce n’est jamais déplacé. En tous cas, ça ne laisse personne indifférent.



Bref, des histoires de femmes. Amour, oui, mais pas seulement de cul. Parfois même un peu de fantastique. Fantômes, devins, cartomancie… Ça ne m’a pas plus interpelé mais je trouvais ça original. Mon intérêt s’est ranimé quand j’ai remarqué qu’une des nouvelles se déroulait en partie à Montréal (ma ville natale !). Festival de jazz, Mont Royal… Mais bon, comme n’importe quel recueil de nouvelles, il faut en prendre et en laisser. Rarement, toutes les histoires qu’il contient font l’unanimité. Bref, un recueil que je conseille à mesdames.
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Je ne souffrirai plus par amour

On est bien loin ici des habituels romans déjantés de Lucia Etxebarria ! Alors certes on retrouve quelques anecdotes sur le monde de la nuit, de l'alcool et de la drogue quand l'auteure évoque certaines de ses (mauvaises) aventures amoureuses passées, et le féminisme/la lutte contre les discriminations ne sont jamais très loin. Mais le propos principal est de donner des conseils pleins de bon sens aux femmes pour qu'elles vivent mieux leur vie sentimentale. Et c'est très intéressant aussi !



S'appuyant sur de nombreux exemples tirés de la vie quotidienne ou des séries télé, elle montre qu'on confond souvent amour et dépendance, passion et relation toxique, sentiments et névroses. Elle dresse des checklists toutes simples de ce qu'une relation doit être et ne doit pas être. Pas parce qu'elle prétend détenir la vérité universelle sur l'amour. Mais simplement parce qu'une personne embarquée dans une histoire bancale manque généralement de lucidité. Alors qu'on voit bien de l'extérieur que les choses ne vont pas s'arranger comme l'amoureux le souhaite.



Tout n'est donc pas révolutionnaire dans ce qu'elle écrit, loin de là, il y a même des choses somme toute assez banales. Mais le livre peut être utile en période de doute amoureux. Et il démonte/décortique intelligemment le mécanisme pernicieux qui peut de mettre en place dans une relation amoureuse. Cette partie théorique m'a bien intéressée. Sans oublier le petit côté ´folklore espagnol' qu'il y a toujours à lire Lucia Etxebarria (les références culturelles mystérieuses, séries télé ou autres, ne m'ont pas dérangée, bien au contraire).



Bref, un livre à lire, sauf éventuellement pour ceux qui sont parfaitement heureux en amour 365 jours dans l'année et qui ne sont pas curieux de comprendre pourquoi les autres s'en sortent moins bien qu'eux !
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De l'amour et autres mensonges



Ruth la trentaine, jeune cinéaste rencontre Juan jeune écrivain. Coup de foudre direct. Mais l’amour est compliquée quand le feu rencontre la glace.

Lucia Etxebarria croque avec malice, un couple qui se liquéfie au rythme des mensonges, des extravagances, des jalousies. En choisissant de placer cette histoire dans le milieu branché ibérique Lucia Etxebarria prend un malin plaisir à moquer et à décrire avec un cynisme bienvenu ce monde superficiel. Quand les lumières s’éteignent, les paillettes semblent bien tristounettes. Et comme son écriture est au diapason, le plaisir est là. Autopsie d’un couple au bord de la crise de nerf (Ruth est proche du grand Pedro Almodovar) qui n’a qu’un défaut à mon gout, celui d’être parfois trop bavard. Néanmoins esta muy buen. (Ok, j’arrête l’espagnol).



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Amour, Prozac et autres curiosités

De A comme atypique à Z comme zénith, Ana, Rosa et Cristina, trois sœurs, parlent de leur vie, de leurs amours, de leurs déboires, de ce qui leur manque pour être heureuses et accomplies. Le tout est enrobé de chaleur et d’humour.

Les trois sœurs sont touchantes, malgré leur dépendance à divers drogues ou anti-dépresseurs. Elles font de leur mieux mais elles galèrent pas mal. L’une s’ennuie dans son mariage, l’autre est au top professionnellement mais n’a personne à aimer et la troisième vole d’amant en amant. Et si finalement, chacune recherchait ce que l’autre a ?

La sensibilité de Lucia Etxebarria m’a fort plu. Elle n’a pas peur de dire ce qui est mais avec beaucoup de justesse et de féminité. C’est relevé, parfois cru, et tendre à la fois. Enfin une histoire de femmes qui ne baigne pas dans le romantisme gnan gnan et les préjugés. C’est vivant, libre et sans concession. J’ai adoré.
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Amour, Prozac et autres curiosités

Christina est serveuse dans un bar malgré sa licence, est accro à l'ecstasy et collectionne les amants. Sa sœur Rosa est directrice financière, suit à la lettre les consignes comportementales et vestimentaires qui feront d'elle une dirigeante respectée et prise au sérieux ; elle est accro au Prozac, sa vie sentimentale est un désert. La troisième mène une vie de famille tranquille, au côté d'un mari ennuyeux, et est accro aux tranquillisants.



Trois vies aux antipodes, aux trajectoires pourtant pas si différentes que ça : un père qui part du jour au lendemain sans explications, une éducation religieuse trop rigide pour leur permettre d'appréhender les premiers amours. Et pourtant, la première relation marquera fortement chacune des trois sœurs et orientera le déroulement de leur vie.



L'histoire aurait pu être banale, mais l'auteur a bien déjoué tous les pièges : c'est rythmé, parfois dur, parfois cru, mais toujours vivant.
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Je ne souffrirai plus par amour

Si je devais résumer cette lecture de façon très concise, je dirais que ce livre a été une bonne surprise !



Je m'attendais à lire un roman type chick-lit pour un petit moment de détente estival. Finalement il n'en est rien, car c'est un essai ! Le titre ne le laissait pas présager, et pourtant si !

La première partie décrit tous les schémas de la dépendance affective et ses "sources" psychologiques, quant à la seconde partie elle extrapole sur les modèles inconscients imposés par les médias et la société moderne qui peuvent faciliter cette dépendance. Et la dernière partie prend en exemples les séries télé (enfin, les telenovelas sud-américaines et espagnoles) qui exploitent à la fond les clichés, ce qui ne permet pas à toutes les femmes intérioriser des modèles autres que ceux de femmes dépendantes affectives.



Ce livre est à la fois drôle, bien documenté (sans avoir recours à un jargon de 'spécialiste') et réconfortant. D'une part à cause du propos, et aussi par la proximité que Lucia Etxebarria instaure avec son lecteur.

Certes, certaines de ses opinions auraient pu être un peu plus nuancées et il me semble que certaines références purement espagnoles (comme les telenovelas) peuvent gêner quelques lecteurs - d'où les 4 étoiles et non 5. Mais après tout, c'est le propre d'un essai !



Il n'en reste pas moins que j'ai vraiment beaucoup apprécier ce livre. A aucun moment l'auteur ne cherche à apporter de solution miracle, mais invite à prendre du recul (sur soi, notre mode de vie, la société et les personnes qui nous entourent et avec ce qu'on nous a appris). Tout ça pour dire une chose que beaucoup de femmes, si elles l'avaient compris seraient moins désolées des tournures que peuvent prendre leur vie sentimentale : il faut apprendre à s'aimer avant d'être aimée.



J'ai vraiment été touchée par cet essai, comme par celui de Chimamanda Ngozi Adichie ( Nous sommes tous féministes) il y a quelques mois.

Une lecture qui est devenue très intime ... et qui m'a donner envie de remonter les romans de Lucia Extebarria de ma PAL un peu plus haut.
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Dieu n’a pas que ça à faire

Gracias Lucía por este buen momento de lectura.

Une auteure Espagnole et son œuvre, contre toute attente, fantastique.



Un livre « Merveilleux » (la référence s’acquiert très vite en lisant ^__^). D’ailleurs, allez vite le dévorer et revenez après ! ;-P (lol!)



David en est le personnage principal, ancien acteur, et homme aux nombreuses conquêtes, il a l’occasion d’accomplir une bonne action pour une fois…



Lucia Etxebarria, est l’auteure Espagnole prolifique qui a créée cette œuvre.



Le style « oral » dès le début s’avère payant (pour moi en tout cas!) / des personnages embarrassés = classe/original.



Je remarque que malgré l’aspect drame, ce bouquin est quand même très drôle!



Le fameux David se montre un peu efféminé, si bien qu’au début j’ai cru qu’il s’agissait d’une histoire de lesbiennes XD!



Des petites lenteurs, mais vraiment insignifiantes face au plaisir de cette lecture…



Elena a une leucémie… Je connais bien les problèmes de défense immunitaires:/…



Les « Laissez-moi réfléchir » sont une vraie figure de style, en l’occurrence!



Quant aux réflexions sur l’impermanence, elle sont souvent utilisés par les buveurs de bières ou quel que soit le flacon x)… Pas dix fois sur dix mais beaucoup quand même… Eh oui, un roman plein de joyeux/ses fetar/des.



Alexia et Elena se disputent violement.



La cousine va aller trop loin avec la mourante, mais cherchera à se racheter…



Alexia se fait draguer pour un tableau… Pour Elena, pardon.



Un coup c’est des efforts, l’autre c’est maso!xd



Quant à la leucémique, elle atteint son premier orgasme à 30 ans! Il était temps!



Je me suis perdu une demi seconde. Il y a du X dans les pages 120-140. Pourquoi pas?



Guillem, le fameux amant…



Dieu, les catholiques, la confession…



P.186 ; ça rame un peu, mais… P. 194 : vous voulez du Q? En voilà! ;-P



J’aime surtout le couple David x Elena, cette dernière est très gâtée. « Des baisers douloureusement mortels »…



Une lecture sympathique après deux « échecs » précédemment.



Con mucho gusto leería otros libros del mismo autor. ¡Vuela como el Fénix!



Belle journée les Phoenix ! : -)



Enjoy your readings ! :- )



C&S Phoenix
Lien : https://charlyyphoenix.wordp..
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Dieu n’a pas que ça à faire

Lucía Etxebarria est une romancière espagnole incontournable depuis la fin des années 90 et son 'Amour, Prozac et autres curiosités', qui devient très vite un best-seller.



A Palma, la capitale des Baléares, île ou tout le monde ou presque se connait, David, comédien au chômage reçoit une proposition d'emploi inattendue. Il est engagé par la pimpante Alexia comme homme de chevet auprès d'Elena, sa cousine, atteinte d'une maladie incurable .



Il se trouve aussi que Elena est un ancien flirt de David et que si celui ci l'avait un peu écarté de sa mémoire, Elena elle, n'a rien oublié de leurs tendres années...



Les jeux de séduction, les rancœurs, la solidarité fusent dans ce chassé-croisé amoureux , un huis clos d'apparence vaudevillesque mais finalement moins léger et plus original qu'il en a l'air.



Profitant du calme de l'hôpital, chacun des personnages de ce huis clos, tricoté très habilement par Lucía Etxebarria, va se repasser le film de sa vie auquel il ne peut rien changer



Mais tous les trois vont désormais prendre conscience qu'ils peuvent faire évoluer le présent et encore plus le futur.



"Aucune relation de couple, qu'elle soit bonne ou mauvaise, n'est le fruit du hasard. Il y a toujours une sorte de collision inconsciente qui fait que deux personnes se rapprochent Une femme qui épouse un homosexuel dira qu'elle ne s'est aperçue de rien, mais la vérité est qu'une partie d'elle même l'a toujours su, et accepté."



Parviendront-ils à cheminer vers une forme de résilience, à défaut d'harmonie?



C'est ce que Lucía Etxebarria nous dévoilera dans ce roman très espagnol ( on pense parfois un peu au cours de notre lecture au baroque sentimental et enlevé du cinéma d'Almodovar) et universel en même temps !
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Un miracle en équilibre

Si vous êtes à la recherche de la mère parfaite, passez votre chemin, elle n'est pas dans cette histoire. Avant d’être mère, elle est une femme avec tous ses paradoxes, son passé d’alcoolique, sa famille et ses secrets, ses amants, son boulot, ses failles, ses doutes. Complètement désarmée devant son bébé, elle décide d’écrire ses pensées, sa personnalité, son passé qu’elle mêle avec le présent. Elle raconte d’où elle vient mais ne sait pas où elle va. Elle sait juste qu’elle déborde d’amour maintenant, alors elle l’écrit. J’ai aimé lire cette confession d’une femme devenue mère.
Lien : http://pyrouette.canalblog.c..
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Aime-moi, por favor !

Je découvre totalement Lucia Etxebarria avec ce recueil de nouvelles.



Il m'est difficile d'en faire une critique car je suis partagée. Toutes les nouvelles sont bonnes, mais il manque un petit quelque chose, le petit plus qui donnerait un peu de dynamisme au livre.



Malgré ça, je suis une fille et le thème central des nouvelles est l'amour vu par des femmes alors forcement ça me parle. L’écriture de cette romancière espagnole me plait beaucoup et je n’hésiterai pas à découvrir ses autres écrits.
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Aime-moi, por favor !

Un recueil de nouvelles qui permet de découvrir l'empathie dont Lucia Etxebarria fait preuve vis-à-vis des femmes quelles qu'elles soient - hétéros, lesbiennes, ados, femmes mariées et résignées, etc. Pour la rédaction de ces nouvelles, comme pour les essais qu'elle a écrit, l'auteur a d'abord recueilli des témoignages d'hommes et de femmes pour qui la piqure du Docteur Cupidon a été douloureuse, et les a transformé à son goût pour en faire de la fiction, avec sa plume si franche.



J'ai préféré les premières et les dernières nouvelles. Toutefois, même si les nouvelles "du milieu" m'ont moins emballées, cela reste une lecture sympathique pour ce début d'été.



Merci à missmolko1 qui m'a permis de découvrir ce livre.
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Ce que les hommes ne savent pas : Le sexe v..

Lu en juin 2011 (je complète ma bibliothèque virtuelle)



Une présentation que j'ai trouvé assez fastidieuse dans "L'ascension d'Éros " mais qui permet de cadrer les choses en quelque sorte :



"La littérature érotique est traditionnellement tenue pour un genre mineur , et l'écrivain qui s'y risque est pas la même suspect, à plus forte raison s'il s'agit d'une femme. Elle se croit par conséquent obligée dans les interviews , de plaider l'existence d'une frontière subtile entre l'érotisme et la pornographie, de souligner que ses écrits relèvent, cela va de soi, de celui-là et non de celle-ci - et d'affirmer dans la foulée que ce qui est érotique, ce qui est littéraire, c'est de suggérer, tandis que montrer est pornographique et vulgaire.

Il s"agit selon moi d'un distinguo fallacieux, qui ne repose sur aucun élément objectif : ce qui scandalise les uns paraîtra banal aux autres. Qu'il s'agisse de cinéma, de littérature, de musique ou de peinture, la limite entre érotisme et pornographie, si tant est qu'elle existe, est fonction de la perception de l'auteur comme celle du public".



Mes nouvelles préférées



Le violoniste et le papillon de Andréa Menendez Faya



Nous sommes dans un sex shop avec pleins de nouveauté et c'est une femme qui officie dans cette boutique. Elle a une vision bien précise de ces clients épisodiques ou réguliers ! L'auteur est propiétaire dans la vraie vie d'un sex shop et elle tenait un blog mais je pense qu'il n'est plus actif ...



"Le regard d'Olga" de Lucia Etxbarria



Je retrouve les protagonistes Olga et Romano dans un épisode non décrit dans le livre Sex and love addicts.



Ils sont à l'hôtel et ... (non je ne dirais rien de plus, car souvenez vous cette lecture avait attiré juste à cause de son titre des commentaires ... des commentaires hauts en couleur avec des avatars ... ne prêtant pas à confusion ).

J'aime que cette auteur bascule ainsi pour parler de ces scènes d'amour...



"Laisse toi faire" de Lola Beccaria



Le fantasme de se payer les services d'un escort boy ...

J'ai repensé au livre "Cliente" de Josiane Balasko sur ce thème.



"Les amants des tombeaux" de Maria Frisa



Une nouvelle mélangeant entomologie, tombeaux et poésies. Un peu étonnant mais terriblement fascinant.



Alors ça vous tente ? Comme dit l'auteur :



"Chacun(e) trouvera dans ce recueil, ce qu'il (elle) cherche. Nous espérons que dans tous les cas, il (elle) y trouvera plaisir et que le livre ne lui tombera pas des mains -ou plutôt de la main, si l'on en croit la vieille gauloiserie selon laquelle la littérature érotique se lit d'une seule main, la gauche de préférence" Lucia Etxebarria





Encore faut -il ne pas être gauchère ...





Certaines de ces nouvelles ne m'ont pas plu du tout

et ce recueil me laisse, il faut le dire, une impression assez mitigée ...

Alors bonnes lectures et plus si affinités...
Lien : http://imagimots.blogspot.fr..
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Le Contenu du silence

Lucia Etxebarria est un auteur que j’ai découvert récemment et dont j’apprécie beaucoup les romans. Celui-ci ne déroge pas à la règle.

Gabriel, beau gosse, aisé, vit à Londres. Il est à deux doigts de se marier quand il apprend que sa sœur, Cordelia, dont il n’avait plus de nouvelles depuis dix ans, est probablement décédée dans un suicide collectif aux Canaries. Troublé, il décide de se rendre seul sur place et il lie connaissance avec Helena, la colocataire de sa sœur. A deux, ils vont tenter de comprendre ce qui s’est passé et essayer de découvrir la vérité : Cordelia est-elle réellement morte ?

Une atmosphère – qui est celle des îles Canaries – habite le roman. La chaleur, la nonchalance, le décor luxuriant de Gran Canaria ou désertique de Fuerteventura nous collent à la peau.

Les personnages sont tourmentés, beaux et riches en expérience. Ici, la féminité est moins mise en exergue que dans les romans précédents de l’auteur, le personnage principal étant un homme. Est abordé un thème lourd de sens qui est la manipulation, qu’elle soit celle, évidente, des sectes, ou celle de nos proches, plus insidieuse.

De longs monologues parsèment le roman qui pourraient en rebuter quelques-uns. Il est vrai que cela ne donne pas un effet très spontané mais cela permet de comprendre les tenants et les aboutissants des choix des personnages.

J’ai passé un très bon moment de lecture, intelligent et captivant. J’ai été ravie d’en apprendre plus sur l’histoire des Canaries et j’ai été touchée par les réflexions sur la fuite, la liberté et l’influence des liens familiaux.
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Béatriz et les corps célestes

Beatriz a quitté sa ville d'origine, Madrid, pour faire des études à Édimbourg. Choix qui n'est pas particulièrement motivé par l'attrait de l'anglais, mais plutôt pour fuir à tout prix son environnement : un père absent, une mère possessive, une amie, Monica, qui exerce énormément d'influence sur elle mais qui l'entraîne lentement dans des combines de plus en plus louches.



La fuite, cependant, n'arrange pas tout. Ne sachant pas très bien comment envisager la suite de sa relation avec Caitlin, avec qui elle vit depuis deux ans, tout en côtoyant Ralph à l'occasion, Beatriz retourne à Madrid pour faire le point sur sa vie et exorciser les vieux démons.



J'ai été assez déçu par ce roman, qui me semble bien en dessous de « Amour, Prozac et autres curiosités ». Les thèmes restent les mêmes (sexe, drogue, relations familiales) mais les personnages sont moins développés, et la psychologie a parfois l'air d'être tirée de magazines. On peut aussi regretter que la bisexualité de l'héroïne, thème très rare dans la littérature, ne soit pas vraiment exploitée. Dommage.
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Amour, Prozac et autres curiosités

Ouch, quelle purge, 280 pages de vide, quel soulagement d'être arrivé au terme du livre.

Me tromper à ce point ne m'arrive pas souvent et je dois dire que ça n'est pas plus mal, parce que je déteste souffrir lors de mes lectures, je n'oublie jamais que c'est un moment précieux auquel j'accorde grande importance, donc autant qu'il soit de bonne facture.

Ici rien de bon, pour moi j'entends, je comprends que l'on puisse y trouver son bonheur, pour ma part, rien, nada, l'encéphalogramme du bulot....plat.



À oublier.
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