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Critiques de Maëlle Guillaud (93)
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Lucie ou la vocation



Que voilà un livre fort intéressant. La jeune Lucie souffre de l'ambiance des classe « prépa »

Hypocrisie, mensonge, violence, feutrée peut-être, mais violence quand même.

Attirée par Dieu, rendant sa mère folle de chagrin, sa meilleure amie Juliette effarée, elle entre dans une congrégation aux règles très dures.

Elle a soif d'absolu et est certaine que son amour pour Dieu est inconditionnel et sincère.

Mais il lui faut s'adapter aux règles du couvent, et le vœu d'obéissance aveugle ne lui est pas facile à respecter.Et puis c'est une jeune fille très intelligente, cultivée, qui si elle avait suivi la vie tracée depuis son enfance serait devenue peut-être une carriériste.

Elle est soumise aux bassesses , à l'hypocrisie, voire à la perversité dans cette congrégation, en fait à la même chose que « dehors » , mais en devant tout accepter.

La courte présence chaque mois de sa meilleure amie Juliette est un fil ténu mais solide avec son ancienne vie, et lors d'un moment très difficile à supporter, elle n'est pas loin de craquer.

Mais sa foi certes, même si elle se dit qu'après avoir passé dix ans enfermée, la vie dehors ne lui offrira plus rien de valable, va l'aider à rester, peut-être aussi parce que lui est offerte l'opportunité d'être valorisée. Elle n'aura plus toujours la tête baissée, mais quel renoncement !

Les chapitres alternent avec la quête de Lucie qui éprouve un grand élan d'amour et d 'absolu pour Dieu, et le chagrin de Juliette de voir son amie pleine de promesses s'éteindre à la vie.

L'auteur n'émet aucun jugement, et c'est peut-être ce qui donne à cette lecture une grande puissance d'évocation. Les dernières pages tournées, on ne peut oublier Juliette.

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Lucie ou la vocation

Étudiante en Khâgne, Lucie s’interroge sur son avenir et ne sait quel chemin prendre. C’est par son amitié avec Mathilde une camarade de classe qu’elle va trouver la réponse à ses questions. Lucie décide de consacrer sa vie à Dieu et d’entrer au couvent provoquant l’incompréhension de sa mère et de son amie d’enfance.



Tout au long des années qu’elle passe au couvent, Lucie continue de s’interroger. Ce n’est pas de sa foi dont elle doute, mais du chemin qu’elle a choisi. A-t-elle fait le bon choix en renonçant au monde ? Mais Lucie n’est pas toujours sympathique. Il est très difficile de comprendre sa froideur vis-à-vis de sa mère ou de son amie ou son comportement avec les novices, reproduisant alors les humiliations dont elle-même a été victime.



Juliette ne se remet pas du choix de son amie, de celle qu’elle a toujours considérée comme sa sœur, son double. Elle vit le choix de Lucie comme un abandon et se sent perdue sans celle qui a toujours été à ses côtés. Chaque visite, chaque étape de la conversion de Lucie est une épreuve, une petite mort pour Juliette.



De même pour la mère de Lucie. Veuve, Lucie était le centre de son existence, sa fille chérie dont elle avait toujours été proche. Elle non plus ne parvient pas à accepter cette séparation, ne parvient à renoncer à la vie qu’elle avait imaginée pour son enfant.



J’ai trouvé les points de vue de ces trois personnages justes et touchants.



En revanche, je n’ai vraiment pas apprécié la description des jeux de pouvoirs, manipulations et mesquineries au sein du couvent. Les religieuses du couvent de Lucie sont pour beaucoup bien loin de l’image de la bonne sœur. J’y ai vraiment vu une accusation à charge contre les ordres monastiques plutôt qu’une dénonciation de dysfonctionnements occasionnels. Ou peut-être suis-je trop naïve ou trop marquée par ma scolarité en école religieuse ?



Bien sûr ce roman pose la question de la foi, jusqu’où peut-on aller pour sa foi ? Ou ses convictions ? Que peut-on accepter ? Le sacrifice d’elle-même fait par Lucie est mis en parallèle par nombre de lecteurs soit avec la manipulation sectaire soit avec l’engagement terroriste. Ce parallèle me dérange car la démarche est très différente dans l'un et l'autre cas.



Maëlle Guillaud a choisi un sujet très difficile pour son premier roman, et je l’ai trouvé plutôt bien maîtrisé malgré quelques longueurs et quelques facilités.


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Lucie ou la vocation

Une plongée dans l'appel de la vocation



Maëlle Guillaud aborde un sujet délicat dans ce roman qui parle de foi et de vocation.



Lucie, 19 ans, vit comme un enfer sa classe préparatoire hypokhâgne. Elle se sent appelée par Dieu et trouve un sens à sa vie en rentrant dans les ordres, elle va vivre en retrait du monde, coupée de sa famille et de sa meilleure amie Juliette.



Lucie intègre une Congrégation, devient Sœur Marie-Lucie et fait vœu de silence, de pauvreté, de chasteté et d'obéissance.

Dans ce couvent "cage de verre" aux multiples dysfonctionnements Lucie va devoir lutter contre ses doutes, elle va se sermonner à chaque pensée impure et interprèter tout comme une épreuve. Lucie va devoir tout accepter dans cette vie recluse entre femmes où l'amitié n'existe pas. La perte d'identité, le corps qui s'épaissit car il faut se gaver de nourriture lourde et grasse et garder un poids minimum, les médicaments distribués comme des bonbons... Sans compter les brimades, les humiliations, les manipulations, la guerre des égos, les luttes de pouvoir qui rythment le quotidien des sœurs dans une ambiance carcérale étouffante. Au fil des pages, on va suivre tous les questionnements de Lucie.



La mère de Lucie, pourtant croyante, vit avec douleur la séparation avec sa fille imposée par le couvent. Une des règles de la Congrégation est de garder distance avec "sa famille d'avant".



Juliette, la complice dont Lucie était inséparable, ne comprend pas son amie et assiste impuissante à ce qu'elle considère comme un abandon mais elle tient à maintenir le lien avec elle avec 3/4h de visite par mois au parloir. Juliette passe par tous les sentiments, colère, jalousie, tristesse et considère Lucie comme une victime qui a été envoûtée par une sorte de secte. "Je hais l’Église, je hais le cardinal et je la hais, elle, qui accepte de s'humilier devant Lui. Le don de soi au Seigneur est effroyable et irréversible. Je chavire. "»



Ce livre, qui n'est absolument pas un pamphlet contre la religion, questionne sur l'enfermement, sur l'embrigadement, sur les limites, jusqu'où peut-on aller pour vivre sa foi tout en restant fidèle à soi-même? mais parle aussi d'amitié.



L'écriture fluide de Maëlle Guillaud rend la lecture de ce roman très agréable. Les phrases sont courtes et le propos est bien documenté. Le sujet délicat est traité de façon très sensible, très élégante et juste. J'ai trouvé la fin très belle... Cette auteure a réussi à me captiver avec un sujet qui est loin de mes préoccupations.



Encore une belle découverte grâce aux 68 !



Ce roman fait partie de la première sélection du prix du Style 2016
Lien : http://leslivresdejoelle.blo..
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Lucie ou la vocation

Lucie est une jeune fille sage, qui a perdu son père dans la prime enfance et qui a toujours suivi le chemin tracé par son entourage. La voici en Khâgne, soumise à la pression des concours et à la rivalité avec ses camarades. Loin de son amie Juliette, partie à Sciences Po, elle souffre, elle doute.



Lucie a la foi, elle a fréquenté l’aumônerie du lycée, les JMJ et a séjourné à Taizé, Là-bas, elle sentait la présence de Dieu la soutenir, et elle découvrait la fraternité du partage. Guidée par une amie de classe, Mathilde, elle se réfugie peu à peu dans une communauté religieuse, où elle franchit toutes les étapes, depuis un séjour parmi les novices jusqu'à la prononciation de ses vœux éternels.



Tour à tour Lucie fait le récit de sa progression dans la hiérarchie du couvent, alors que les mots de Juliette nous racontent la désintégration de son amie. Comment trouver la liberté dans l'enfermement ? Des trois vœux, pauvreté, chasteté, obéissance, c'est ce dernier qui est le plus pénible et compliqué pour Lucie. Elle se perd dans les méandres de la vie en communauté, avec ses mesquineries, ses jalousies, la cruauté et l'ambition de certaines, la lutte pour le pouvoir, les manipulations.



Quel mystère, que celui de la vocation religieuse !

C'est avec la curiosité du découvreur que j'ai abordé ce livre, comme j'aurais dévoré un récit chez les papous de Nouvelle-Guinée.

Par mon travail, je côtoie tous les jours des religieuses, mais je ne connais pas grand-chose de leur vie quotidienne, et encore moins celle des religieuses cloitrées.

J'ai découvert un monde terrifiant, livré aux luttes intestines et donc terriblement humain, malgré l'omniprésence de Dieu. Au lieu de voir Lucie s'élever par sa foi, j'ai eu le sentiment qu'elle se perdait.
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Lucie ou la vocation

J’ai découvert ce premier roman grâce à un service de presse et j’ai également assisté à une rencontre avec l’auteur. Je suis contente d’avoir eu cette occasion car je ne sais pas si la thématique m’aurait attirée de prime abord. Et pourtant, je suis ravie d’avoir pu faire cette découverte : je suis tout de suite entrée dans l’histoire et je l’ai dévoré dans la soirée !



Le récit alterne le point de vue de Lucie et celui de sa meilleure amie qui ne comprend pas son choix mais continue de lui rendre visite afin de ne pas perdre le lien. L’auteur nous propose donc les deux opinions : Lucie, convaincue de trouver dans cette vocation un épanouissement et un accomplissement, Juliette qui y voit un emprisonnement, un suicide social. Je trouve que l’auteur a traité ce sujet avec beaucoup de pudeur et une réelle volonté de ne pas faire un portrait à charge. Les intrigues de la congrégation ne mettent bien sûr pas à l’honneur l’Eglise mais le roman s’intéresse plutôt à la psychologie des personnages. Les deux amis sont très touchantes, chacune à leur manière, et l’on s’y attache très rapidement. Je n’ai pas pu fermer le roman avant la fin, complètement captivée par cette histoire et ce portrait de femme. La forme est également travaillée : l’écriture est sobre, rythmée et bien ciselée. Ce roman se lit donc avec beaucoup d’aisance. Une belle découverte parmi cette rentrée littéraire !
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Lucie ou la vocation

Un beau premier roman de l’autrice ! Son roman « Et mes jours seront comme tes nuits » a été mon plus gros coup de cœur de 2023.



J’ai eu envie de découvrir ses autres romans et c’est une autre belle surprise avec ce roman. Un thème qu’on voit rarement. L’entrée dans les ordres de Lucie. Elle décide de s’abandonner complètement à sa foi.

Le texte alterne entre le récit de la vie de Lucie et celui de son amie Juliette qui a du mal à comprendre le choix de celle-ci.



J’aime beaucoup la plume de cette autrice, c’est fluide, les chapitres sont courts. Le rythme est assez lent mais sans lourdeur.

On y découvre la vie dans ce couvent, un monde que l’on peut croire bienveillant mais qui se révèle impitoyable et assez perturbant. Ce roman fait froid dans le dos.



Je me suis beaucoup interrogée. Qu’en est-il de la réalité ? Il m’a tenu en haleine jusqu’à la fin.









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Et mes jours seront comme tes nuits

J’ai laissé passer une journée avant de noter et de commenter ce livre, car je suis en colère contre lui. Je n’ai pas compris son intérêt en dehors de nous conduire droit vers la dépression…

On suit Hannah et Juan, deux amoureux séparés par le séjour de ce dernier en prison. Déjà, le sujet de base n’est pas joyeux. S’y ajoute un protagoniste sombre, meilleur ami d’enfance de Juan, qui agit comme une ombre sur le couple. Est aussi mentionné l’antisémitisme, mais sans que ça apporte quoi que ce soit de concret à l’histoire (à mon sens).

Le livre est court, et part un peu dans tous les sens (passé, présent, mais pas de manière continue, les sauts dans le passé ne sont pas ordonnés, et l’histoire présente non plus). Les chapitres sont très courts, et donnent l‘impression de passer du coq à l’âne, même si le tableau final est plutôt clair.

Beaucoup de choses sont abordées en peu de pages (environ 200) : la duplicité de Nassim (le meilleur ami), la culpabilité et la rancœur d’Hannah, les regrets et la solitude de Juan.

On a envie de connaître l’issue, de voir la lumière au bout du tunnel, et la fin n’y répond clairement pas. C’est plutôt un coup de massue qui nous frappe sur la nuque pour nous mettre à terre. Je ne l’ai pas vu venir, et j’aime beaucoup ce genre de surprise en général. Mais pas là. Là, ça m’a juste complètement plombé le moral, et fait pleurer de colère, et de frustration.
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Et mes jours seront comme tes nuits

Il s’agit d’un roman sur l’absence. Celui de l’être aimé. Ce dernier a commis l’irréparable et, depuis lors, vit derrière les barreaux. C’est l’histoire de deux protagonistes, Juan et Hannah, de leur histoire d’amour dans laquelle le lecteur plonge à rebours et s’y perd et jongle entre des sentiments de culpabilité, souffrance et abandon. Comment vivre et survivre à l’absence ? Comment tolérer le mensonge et la trahison? Telles sont les questions que se pose Hannah, condamnée à revivre ce qui a été et dans l’impossible de se projeter sur ce qui sera.
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Lucie ou la vocation

Je ne sais pas pourquoi, j'ai lu ce roman : la couverture ou le sujet ? Une histoire d'initiation au renoncement, une histoire de foi en soi, en une instance supérieure ...

Lucie est une jeune fille des années 2000, elle a perdu son père et elle veut devenir religieuse. Lucie a une amie qui est comme une soeur pour elle qui ne comprend pas sa démarche. Lucie porte bien son nom : elle est illuminée par sa conviction, sa soumission désirée à Dieu, sa volonté de s'effacer pour n'exister que dans son amour à ce dernier. Pas simple de se retirer du monde en espérant trouver la paix et qu'on est confronté à un univers aussi agressif car fermé sur lui même, que l'extérieur.

J'ai eu du mal à rentrer dans ce texte, mais je n'ai pas regretté ma persévérance. Foi, amour, oubli de soi pour devenir plus grande que ses pensées, Maëlle Guillaud a écrit un fort beau livre.
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Une famille très française

Lorsqu’elle fait la connaissance de la famille très petits-bourgeois, de son amie Jane, Charlotte perçoit le fossé culturel qui les sépare. Jane Duchesnais, prénommée ainsi par sa mère Marie-Christine en hommage à Jane Austen, a grandi dans une famille très française, très catholique, très comme il faut.



Charlotte Prieur, derrière un nom bien franchouillard cache des origines mêlées puisqu’elle a grandi dans les jupons d’une mère juive marocaine aux us et coutumes dépassées et à l’hospitalité bruyante. Il ne faudra pas longtemps à la jeune fille pour envier le savoir-vivre de la famille de Jane et se couvrir de honte face à la volubilité de sa mère qui mélange français et arabe dans une même phrase. Il n’en faut pas beaucoup plus pour qu’une ado un peu rondelette, nourrie aux pâtisseries orientales de sa grand-mère se prenne à rêver de s’habiller comme ses copines des beaux quartiers avant de se rendre compte que son corps généreux n’est pas fait pour se fondre dans le même moule. En quête de son identité, c’est auprès des Duchesnais qu’elle cherche exemple. Jusqu’au jour où tout bascule, que le décor craquelle et laisse entrevoir une réalité bien moins reluisante.



Dans ce roman d’apprentissage teinté de noir, l’auteure parvient à dresser le portrait d’une jeunesse tiraillée entre des origines dans lesquelles elle ne se reconnait pas et une société dans laquelle elle a grandi mais qui ne la reconnait pas vraiment non plus. Est-on seulement le fruit de ses parents ou peut-on s’affranchir de son éducation pour s’envoler vers de nouveaux horizons ? Et en se faisant, ne risque-t-on pas d’être ébloui par des mirages et de perdre ce qui fait de nous ce que nous sommes ?



Face à cette question de la quête d’identité, l’auteure a évité de tomber dans la facilité en opposant d’un côté la famille bourgeoise et française de souche et de l’autre la famille de prolétaires issus de l’immigration. Car si Charlotte vit mal ses origines maternelles, elle pourrait s’enorgueillir d’être la fille d’un père bien français, médecin de surcroît. Une réussite en soi mais qui ne suffit pas à la jeune fille pour s’élever dans le regard des autres. Certainement parce que c’est dans son propre regard que la lutte des classes a vraiment lieu. Au moins jusqu’à ce que Charlotte comprenne que certaines valeurs comme le courage, la moralité, l’empathie, la générosité, le respect des autres sont des richesses qu’on ne peut pas acheter comme un vulgaire carré Hermès. Jusqu’au moment où elle prendra conscience que l’image que certains essayent de renvoyer aux autres n’est bâtie que sur un tissu de mensonges. Un très beau roman qui bouscule tout autant qu’il passionne son lecteur.
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Lucie ou la vocation

Etudiante en khâgne, Lucie a la foi fervente et cherche l'absolu. Sa quête l'amène à entrer dans les ordres, au grand dam de ses parents et de son amie Juliette, qui y voient un véritable suicide social. Mais Lucie est enthousiaste et entame son noviciat. Malgré un quotidien difficile et des règles arbitraires, dans une congrégation tenue d'une main de fer par la révérende mère, elle tient bon et finit par accéder à des responsabilités qui font lui fait découvrir un terrible secret…



Un milieu clos entièrement féminin, une vie ascétique, une discipline parfois cruelle, on est loin de l'idéal d'humanité et de bienveillance et bien plus proche d'une secte. C'est ce à quoi se heurte la foi de Lucie qui vacille et cependant se maintient malgré les doutes. Le lecteur quant à lui ne peut qu'avoir le frisson à découvrir les dessous du couvent et ce que s'imposent les femmes et les hommes au nom de Dieu. Juliette partage la même méfiance, puis la même révolte, dans de courts passages qui viennent émailler le récit vu par les yeux de Lucie. Un roman court et percutant, au dénouement glaçant.


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Une famille très française

Après avoir découvert Maëlle Guillaud à travers Lucie ou la vocation, j’étais très curieuse de découvrir son second roman, Une famille très française. J’y ai retrouvé des similitudes avec son premier roman : de nouveau un roman d’apprentissage, encore un personnage de jeune fille comme fil conducteur, la tentative de s’émanciper de sa famille. La religion est également présente, même si elle est moins centrale que dans Lucie ou la vocation, et s’il ne s’agit pas de la même religion.

Ne vous y trompez pas : il ne s’agit pas d’un remake de son premier roman ! Le contexte est totalement différent. Nous accompagnons ici Charlotte, jeune fille issue d’une famille d’origine juive marocaine très aimante mais parfois étouffante. Elle tombe en admiration pour la famille Duchesnais, à ses yeux la famille française (bourgeoise) idéale : unie, distinguée, attachée à la liberté individuelle, et dont la réussite professionnelle et sociale du père de famille l’éblouit. Mais cette famille cache un visage bien plus sombre, en particulier le père qui entraîne Charlotte à porter un secret bien lourd. On y parle de jugement, de viol, de meurtre…. Et voilà que l’image parfaite de cette famille très française vole en éclats. J’ai été particulièrement touchée par le cheminement de Charlotte : la richesse, la sincérité et l’authenticité ne sont finalement pas là où elle le pensait initialement.

Sans vous dévoiler l’histoire ni la fin, je vous dirai qu’il s’agit surtout d’un livre qui déborde de tendresse, de pudeur, et d’amour, un éloge aux racines familiales : la famille parfaite n’est-elle finalement pas envahissante et spontanée … avec une grand-mère juive aussi aimante et généreuse que ses pâtisseries sont sucrées? !!! Un second roman très réussi. Merci aux éditions Héloïse d’Ormesson pour cette découverte.
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Une famille très française

Mon résumé :

Qui n’a jamais rêvé, à l’adolescence d’avoir pour famille… celle de son/sa meilleur(e) ami(e) ?

Charlotte, 17 ans ne déroge pas à la règle. D’autant que la mère de Jane (prononcez Jane comme Jane Austen), est aussi chic et distinguée que le sienne est parfois mal attifée et exubérante. Mais l’adolescente va s’apercevoir qu’il ne faut pas se fier aux apparences car les belles maisons cachent parfois de sombres recoins.

Mon avis :

On pourrait reprocher à l’auteur une pointe de caricature concernant la mère, juive, de Charlotte. Cependant je pense qu’il ne faut pas s’arrêter à ça. J’ai trouvé le personnage de Charlotte riche et attachant. L’auteur souligne bien l’ambivalence de l’adolescence. Charlotte a envie de se différencier de ses parents, de ressembler à la famille de Jane, qu’elle trouve plus distinguée. Elle voudrait prendre ses propres décisions, ressembler aux autres ados… prendre son envol en fait. Mais dans le même temps, elle garde en elle, très forte, sa loyauté envers ses parents. Elle est consciente d’être riche de son histoire familiale. On peut presque penser à un processus d’acculturation quand on lit les pensées de Charlotte. Elle tente de se faire sa place dans le monde, d’être unique mais ne peut se résoudre à rejeter ce qui lui vient des générations précédentes, de sa mère, de sa grand-mère.

J’ai aimé la description de la relation entre Charlotte et sa grand-mère. Cette tendresse mêlée de respect… cette connivence. Une relation décrite avec pudeur. J’ai aimé la douceur de l’écriture de l’auteur.

Autant le premier livre de cette auteur m’avait mise mal à l’aise (même si je l’avais aimé), autant celui m’a plu sans réserve. J’ai même envie de le relire. Pourtant, comme souvent quand j’ai aimé un livre, j’ai du mal à expliquer pourquoi j’ai aimé. Sûrement parce que l’auteur a su saisir et rendre la complexité de sentiments qui peuvent traverser tout un chacun à l’adolescence
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Une famille très française

Du premier roman de Maëlle GUILLAUD, "Lucie ou la vocation" je n’ai fait qu’une bouchée mais je l’ai savouré et m’en suis régalée du début à la fin. Je pourrais presque dire la même chose à propos de son deuxième "une famille très française" sorti récemment.



Il n’est pas, cette fois, question de religion – encore que – mais nous suivons les états d’âme d’une adolescente, Charlotte, fille d’une maman d’origine séfarade et d’un père breton et médecin. Elle adore ses parents et sa grand-mère oui mais… quand elle rencontre Jane et sa famille…Jane est grande et blonde, sa mère Marie-Christine très élégante avec son collier de perles, son père Bernard est beau, il a de l’humour. Ne parlons pas de Gabriel, le fils, sous le charme duquel Charlotte tombe immédiatement. La comparaison est, naturellement, favorable à cette famille très française.



L’écriture fluide, simple, sans ostentation de Maëlle Guillaud fait mouche et traduit à merveille les doutes, les questionnements, les difficultés de l’adolescence : difficultés à s’assumer, à aller au-delà des apparences, à démêler le vrai du faux. La romancière possède un énorme talent pour démontrer la difficulté à se construire, à passer de l’enfance à l’âge adulte, à faire siennes ses origines aussi variées soient-elles. Les autres ont tellement plus d’intérêt. Et pourtant, "A force de vouloir leur ressembler, j’ai été comme anesthésiée… au fond, je n’ai rien fait d’autre que d’essayer d’oublier mes origines, de les gommer. J’en ai honte. Quelle idiote. Je n’ai cessé d’encourager mon démon intérieur pour m’inventer une autre vie." Je me suis moi-même retrouvée dans cette Charlotte prompte à renier les siens au profit d’un miroir aux alouettes.



Véritable conte initiatique, ce roman nous démontre que l’herbe n’est pas toujours plus verte ailleurs. Il est aussi une invitation à trouver en soi, sans comparaison aucune, le bonheur de grandir, entouré des siens avec leurs particularités. L’ouvrage est d’une grande justesse qui sonde l’âme au plus profond et la tension qui s’installe au fil des pages, soutenue grâce à de courts chapitres, m’a tenue en haleine jusqu’à la fin.


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Lucie ou la vocation

J'ai lu ce roman en étant malade, ce qui explique peut-être le temps que j'ai dû prendre pour le lire malgré le fait qu'il soit relativement court.







La première des choses qui m'a intéressé dans ce roman, c'est évidemment son sujet. Une jeune femme moderne, ayant fait des études, décide volontairement de se tourner vers une vie de religieuse. Comme sa meilleure amie, Juliette, j'étais à des années lumières de comprendre ce qui pouvait la motiver. Et franchement, si le film Sister Act n'avait pas réussi à me convaincre, je doutais qu'un roman y arrive...







D'autant plus quand on découvre la vie de cette congrégation violente. Aucun élément ne donne envie ou ne vient expliquer cette subite crise de foie (sans mauvais jeu de mot). J'ai regretté de ne pas voir quoique ce soit de positif dans cet univers quasi-carcéral.





Pour le coup, j'ai encore moins pigé pourquoi Lucie s'accrochait envers et contre tout à cette vie qui ne lui apportait que malheur et désillusions. Hormis, un sacré penchant pour le masochisme...







J'aurais aimé plus de nuances dans le récit de cette vie monastique afin de vraiment m'interroger sur ce choix qui de prime abord me "choque". Ici, rien n'est fait pour faire évoluer mon opinion deloa vocation religieuse et c'est pourtant ce que j'attendais un peu de ce roman...







Autre aspect ambivalent de ce roman : Lucie ! Je suis désolée de vous dire que ce personnage est très antipathique. Contrairement à ce qu'on pourrait penser, elle m'a plutôt convaincue qu'une religieuse s'occupait surtout d'elle et de SA foie et assez peu des autres... Seuls ses ressentis semblent compter dans sa démarche. Son aveuglement a été souvent horripilant pendant ma lecture mais pourtant j'ai trouvé intéressante l'évolution de cette jeune femme. Le monde dans lequel elle évolue, qui aurait dû l'ouvrir à un monde de paix et d'amour, la pervertie totalement. Ironique, non ?







En ce qui concerne l'écriture de l'auteure, elle est fluide et permet de s'immerger directement dans l'histoire de ses personnages. Les chapitres très courts pourront quelque fois vous frustrer, mais ils apportent un rythme salutaire dans ce quotidien si morne.





Et malgré ce qu'on pourrait penser, Maëlle Guillaud parvient même à instaurer un petit côté suspense qui amène un intérêt supplémentaire à cette intrigue. La tension monte progressivement et on s'interroge sur l’événement qui fera ouvrir les yeux à Lucie.
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Lucie ou la vocation

Voilà un roman qui n'est pas fait pour me réconcilier avec le clergé !

Vite lu, vite oublié...
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Lucie ou la vocation

Au début j’ai plongé facilement dans le récit, mais j’ai été assez perturbée au fil de la lecture par l’alternance des points de vues, pas toujours très claire (entre Lucie, son amie Juliette et la mère de Lucie), et par la gestion de la temporalité. Tantôt j’avais l’impression que Lucie était entrée au couvent depuis quelques semaines, tantôt depuis des années. J’imagine que c’est une façon pour l’auteur de nous faire entrer dans ce monde singulier coupé de la vie séculière et sur lequel le temps habituel n’a pas d’emprise. Les journées des religieuses sont rythmées par des rituels immuables qui font de leur vie un éternel recommencement.



Je dois dire que je n’ai pas trouvé les personnages très sympathiques, et en premier lieu Lucie. Celle-ci se plaint beaucoup de ses années de prépa et la description qui est faire de ce milieu m’a parue vraiment exagérée (et je parle en connaissance de cause). Certes, on peut admettre qu’elle ne se sente pas dans son élément mais il paraît beaucoup plus facile de choisir de se réorienter que de tout plaquer pour entrer au couvent ! Je trouve que la découverte de la « vocation » n’est pas bien évidente pour le lecteur et que cet élan ne réussit pas à justifier tout ce que Lucie s’infligera par la suite.



Bien sûr, tout n’est pas rose dans la congrégation, et très vite on pense à La Religieuse de Diderot, qui a clairement dû inspirer l’auteur. On retrouve le mélange de brutalité et de séduction dont font preuve les supérieures pour embobiner les novices, la manipulation et la corruption attendues, bref, tout un tas d’actions et de pensées fort peu chrétiennes. Mais finalement je m’attendais tellement à ces travers, et ils correspondent si bien aux préjugés que l’on peut avoir sur ce milieu depuis l’œuvre de Diderot (et également dans des fictions plus récentes telles que la série Ainsi soient-ils) que j’ai été un peu déçue (sauf par la fin, qui clôt de façon assez courageuse le propos tenu jusque-là).



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Lucie ou la vocation

Roman? Histoire vécue? on rentre avec Lucie dans ce prieuré où le silence est une des règles . on vit avec Lucie ses difficultés d'adaptation, les conflits intérieurs, les espérances, les sentiments.

C'est un livre bien écrit qu'on lit avec plaisir
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Lucie ou la vocation

Je suis rentrée dans ce livre un peu à reculons n'étant pas vraiment inspirée par le thème, celui de la religion. J’aurais eu tort de rester sur cet a piori tant ce livre m'a happée et fascinée dès les premières pages! L'histoire est celle de Lucie, brillante élève de 19 ans, qui décide d'abandonner ses études, sa famille, sa meilleure amie Juliette et sa vie de jeune fille ordinaire qui aime faire la fête pour répondre à l'appel divin et rentrer dans les ordres. Cette nouvelle vie s'avère beaucoup plus dure et semée d'embûches que ce qu'elle avait imaginé. Elle fait l'expérience de l’âpreté des relations entre sœurs, de l'enfermement, des humiliations. Soumise à la terreur que fait régner la Mère supérieure, elle avance sur son chemin spirituel sans que rien ne semble pouvoir la détourner de cette vocation qui grandit jour après jour. Son amie Juliette, athée, s’interroge sur les raisons qui l’ont poussé à cette vie et tente, lors de ses rares visites au parloir du couvent de trouver des réponses. Cette lecture s’est révélée fascinante, haletante comme un polar en somme car jusqu’à la toute dernière ligne, on se demande qu’elle décision prendra Lucie. Un coup de cœur et pourtant c’était loin d’être acquis !
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Lucie ou la vocation

Je ne savais pas trop à quoi m’attendre en ouvrant ce roman, car le sujet est peu banal ! Vocation, Dieu, couvent, sœurs…un thème surprenant. J’espérais surtout ne pas m’ennuyer, et je peux vous confirmer que dès les premières pages, je suis très vite embarquée par cette histoire, qui m’emmène au sein d’un prieuré.



Une jeune fille Lucie souhaite devenir religieuse, au grand étonnement de sa famille et de sa meilleure amie. Elle va devoir se battre pour qu’on respecte son choix, incompréhensible pour son entourage. Elle va devoir aussi lutter contre les doutes, la dureté de la vie au couvent et des sœurs, de la solitude, et même des humiliations.



Un roman captivant ! Car l’auteure arrive à nous laisser dans un suspense tout le long du récit ! C’est là qu’on peut voir tout le talent de l’auteure, car nous sommes happés par l’histoire, et suivons pas à pas, le parcours chaotique de cette jeune novice.

Lucie va-t-elle tenir ? Va-t-elle aller jusqu’au bout de sa démarche ? A-t-elle raison ou pas ? Même le lecteur est partagé par ce choix.

Car dans ce monastère, tout n’est pas « rose » ou très claire parfois…allant jusqu’aux humiliations, aux punitions et de stratagèmes pour faire plier ces nouvelles recrues.



J’aime beaucoup les chapitres où d’autres personnes parlent de Lucie, comme sa meilleure amie. Cela dynamise le récit, et donne plus de sentiments, d’émotion et d’intrigue à l’histoire.



Très belle surprise littéraire que je vous invite de lire. Un très bon moment de lecture !

Premier roman de Maelle Guillaud.
Lien : http://leslecturesdeclaudia...
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