AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Marcel Pagnol (1540)


Telle est la faiblesse de notre raison : elle ne sert le plus souvent qu'à justifier nos croyances.
Commenter  J’apprécie          260
Monsieur, j'ai l'honneur de vous informer que l'administration vous emmerde.
Commenter  J’apprécie          260
Le jeudi était un jour de grande toilette, et ma mère prenait ces choses-là très au sérieux. Je commençai par m'habiller des pieds à la tête, puis je fis semblant de me laver à grande eau: c'est à dire que vingt ans avant les bruiteurs de la radio-diffusion, je composai la symphonie des bruits qui suggèrent une toilette.

J'ouvris d'abord le robinet du lavabo, et je le mis adroitement dans une certaine position qui faisait ronfler les tuyaux: ainsi mes parents seraient informés du début de l'opération.

Pendant que le jet d'eau bouillonnait bruyamment dans la cuvette; je regardais, à bonne distance. Au bout de quatre ou cinq minutes, je tournai brusquement le robinet, qui publia sa fermeture en faisant, d'un coup de bélier, trembler la cloison.

J'attendis un moment, que j'employai à me coiffer. Alors je fis sonner sur le carreau le petit tub de tôle et je rouvris le robinet- mais lentement, à très petits coups. Il siffla, miaula et reprit le ronflement saccadé. Je le laissai couler une bonne minute, le temps de lire une page des Pieds Nickelés. Au moment même ou Croquignol, après un croche-pied à l'agent de police, prenait la fuite au-dessus de la mention " à suivre", je le refermai brusquement. Mon succes fut complet, car j'obtins une double détonation, qui fit onduler le tuyau.

Encore un choc sur la tôle du tub et j'eus terminé, dans le délai prescrit, une toilette plausible, sans avoir touché une goutte d'eau.

(pp.54-55).
Commenter  J’apprécie          252
" Je vais vous dire Madame Rostaing, quand j'étais petit mes parents m'adoraient.
Et surtout ma grand-mère...
[...] elle m'a chanté une vieille chanson...les paroles disaient comme ça :

" Un rêve m'a dit une chose étrange,
un secret de Dieu qu'on a jamais su.
Les petits bossus sont de petits anges
qui cachent leurs ailes sous leur pardessus.
Voilà le secret des petits bossus . "

C'est joli ,mais c'est pas vrai. Moi, j'y ai cru jusqu'à dix ans , j'ai cru que les ailes me poussaient.

[...] Seulement les grand-mères , Madame Rostaing , c'est comme le mimosa,
c'est doux et c'est frais et c'est fragile.
Un matin elle n'est plus là.
Un bossu et une grand-mère tout va bien , on peut chanter.
Mais, un petit bossu qui a perdu sa grand-mère , c'est un bossu tout court. "
Commenter  J’apprécie          250
Si on ne peut plus tricher avec ses amis, ce n'est plus la peine de jouer aux cartes.
Commenter  J’apprécie          250
PANISSE : Fanny, César a la prétention d'empêcher notre mariage par tous les moyens, même par des violences illégales. Il pense avoir des droits sur toi et il affirme que tu lui appartiens parce que son fils t'a fait le grand honneur de t'abandonner. Dis-lui ta façon de penser.

Acte II, Scène 8.
Commenter  J’apprécie          250
LE FACTEUR : Et le secret professionnel ? Qu'est-ce que vous en faites ? Vous savez ce que c'est, vous, le secret professionnel ? Non. Moi je le sais.
HONORINE : Écoutez, il s'agit de ma fille. Il s'agit de choses très importantes pour moi. Dites-moi seulement oui ou non.
LE FACTEUR : Honorine, malgré toute mon amitié pour vous, et malgré mon respect pour votre vin blanc, je ne peux rien vous dire. Impossible. Je voudrais parler, mais je ne peux pas. Figurez-vous que j'ai sur la bouche un de ces gros cachets de cire rouge qu'on met sur les lettres chargées. Simplement. Alors, je voudrais parler, j'essaie, mais je ne peux pas.
HONORINE : Allez, vaï !
CLAUDINE : Ce n'est pourtant pas difficile de dire oui ou non.
LE FACTEUR : Mais malheureuse, réfléchissez une demi-seconde. Dans cette boîte, il y a chaque matin les secrets de toutes les familles du quai de Rive-Neuve. Si j'allais dire, même à ma femme, même dans l'obscurité, même à voix basse, que M. Lèbre reçoit à son bureau de petites lettres roses comme celle-ci. (Il brandit une lettre.) Elle vient d'Antibes, du Casino où chante Mlle Félicia. Si j'allais dire que cette lettre (Il brandit une autre lettre.), adressée à Mme Cadolive, vient de la prison d'Aix où son fils aîné finit ses trois ans, pour cambriolage… Qu'est-ce que vous penseriez de moi ? Non, non, ça c'est le secret professionnel ! et celui qui ne le respecte pas, c'est un mauvais facteur qui mérite d'aller en galère. Aussi, moi je ne lis même pas les cartes postales ; je ne lis que l'adresse, de l'œil droit.

Acte I, Deuxième tableau, Scène 2.
HONORINE :
Commenter  J’apprécie          250
Jean de Florette était vraiment parti sans retour pour un autre royaume. De son passage, et de sa longue misère, il ne restait rien, ou très peu de chose : dans un olivier, près de la maison, deux anneaux rouillés par d'autres saisons d'où pendait jadis une balançoire, et pendant les nuits de mistral, caché la-haut dans la gouttière, un petit air d'harmonica.
Commenter  J’apprécie          250
Maintenant, je comprends qu'il faut se méfier des gens qui vendent des outils, mais qui ne s'en servent jamais.
Commenter  J’apprécie          250
Assise près de moi sur le banc, sous le préau, en face de la cour déserte, elle me dit un jour :
" J'ai un ami qui vient souvent jouer avec moi. Il est gentil, et il est très beau. Seulement je trouve qu'il est bête.
- Pourquoi ?
- Parce que moi je sais bien qu'il m'adore, mais il a peur de me le dire, et il n'ose pas m'embrasser.
- Et toi, il te plait ?
Elle renversa la tête en arrière, leva au plafond des yeux langoureux, et soupira :
- Oh oui !
- Comment s'appelle-t-il ?
- Marcel comme toi : et même il a les yeux marrons comme toi. Souvent, j'essaie de lui faire comprendre, mais ca ne réussit pas. "

Alors je fus furieux qu'elle eût donné son coeur à cet individu, qui avait l'audace de me ressembler, et de porter mon prénom.
"Et où est-ce que tu vas jouer avec lui ?
- Ici, à l'école."
Je triomphai aussitôt.
"Et bien ma fille, tu es une belle menteuse ! S'il venait ici, moi je le verrai, parce que je regarde souvent par la fenêtre de la cuisine ! Tu inventes tout ca parce que tu crois que tu vas me rendre jaloux . Mais moi, je peux te dire que ca m'est bien égal,et même que je m'en fiche complètement. Et ce n'est plus la peine que tu m'en parles, parce que je ne t'écouterai même pas ! "

Alors elle se leva, les mains jointes, ,les yeux au ciel, elle cria d'une voix stridente : "Qu'il est bête ! Qu'il est bê-ête !"
Et elle s'enfuit.

(p.50)
Commenter  J’apprécie          248
Irénée : Allez Françoise, celui qui rit d'un autre homme, c'est qu'il se sent supérieur à lui! Celui qui fait rire tout le monde, c'est qu'il se montre inférieur à tous...
Françoise : Il se montre peut-être, mais il ne l'est pas.

Irénée : Pourquoi ?
Françoise : Parce que l'acteur n'est pas l'homme ! Vous croyez que parce que Charlot reçoit, à l'écran de grands coups de pied au derrière, Mr Charlie Chaplin accepterait dans la vie, seulement une gifle?... Il en donnerait plutôt.
Oh non, c'est un grand chef, dans la vie, Mr Chaplin...

Quand on fait rire sur la scène ou sur l'écran, on ne s'abaisse pas, bien au contraire...
Celui qui fait rire les êtres qui ont tant de raisons de pleurer, celui là leur donne la force de vivre et on l'aime comme un bienfaiteur...
On devrait dire Saint Molière, on pourrait dire Saint Charlot...!
Commenter  J’apprécie          240
Marcel Pagnol
"L'important c'est de s'en foutre"
Commenter  J’apprécie          241
"La pièce des Variétés" ? Une bonne pièce est partout une bonne pièce.
Schématique, rudimentaire ?
Mais n'est-ce pas le propre des oeuvres d'inspiration et de tradition classiques d'apparaître ainsi dépouillées, et les personnages de Molière y vont-ils par quatre chemins ?
Et si vous trouvez que Mr Pagnol, au bout de ses quatre actes, ne fait que proclamer une vérité évidente, c'est qu'il n'y a qu'une vérité et que, pour être simple, pour être éternelle, elle n'en est toujours pas moins bonne à dire ... surtout quand on la dit et quand on l'anime de cette façon-là ..."
(dans "L’écho de Paris", Mr Franc-Nohain tenait à défendre "Topaze" contre les objections qu'une certaine critique a pu lui adresser.)
Commenter  J’apprécie          240
- Quand on a commencé d'étrangler le chat, il faut le finir.
Commenter  J’apprécie          241
"Un parfum puissant s'éleva comme un nuage, et m'enveloppa tout entier.
C'était une odeur inconnue, une odeur sombre et soutenue, qui s'épanouit dans ma tête et pénétra jusqu'à mon cœur.
C'était le thym, qui pousse au gravier des garrigues."
Commenter  J’apprécie          240
J'adorais ces conférences politico-sociales de mon père, que j'interprétais à ma façon, et je me demandais pourquoi le Président de la République n'avait jamais pensé à l'appeler, tout au moins pendant les vacances, car il eût fait en trois semaines le bonheur de l'humanité.
Commenter  J’apprécie          240
Honorine : Ça, au moins, c'est une belle mort.

César : Oh vaï ! C'est une belle mort pour les autres. Mais moi, j'aime mieux une laide vie qu'une belle mort...Parce que la mort, on ne sait pas où ça va.
Commenter  J’apprécie          240
La preuve que Dieu est ami des joueurs de boules, c'est que les feuilles des platanes sont proportionnées à la force du soleil.
Commenter  J’apprécie          240
Le soleil est le dieu du jour. Mais cachez-lui ce frais visage. Car il pourrait brûler, dans son ardeur sauvage, Les douces roses de l'amour !
Commenter  J’apprécie          230
- Mon cher maire, dit l'ingénieur, je n'ai malheureusement rien d'agréable à dire à tous ces braves gens.
- C'est pour ça, répondit Philoxène, qu'il faut que ce soit vous qui le disiez. [...] Vous comprenez, reprit-il, moi j'ai besoin de leurs voix pour être élu : alors, j'aime pas annoncer les mauvaises nouvelles. Tandis que vous, ça n'a pas d'importance. Vous n'avez qu'à leur dire votre rapport.
- Je l'ai fait pour mes chefs, c'est du langage technique : ils n'y comprendront rien.
- Tant mieux. Comme ça ils verront que c'est sérieux, et ils auront encore un peu d'espoir.
Commenter  J’apprécie          230



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten


Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Marcel Pagnol Voir plus

Quiz Voir plus

L'univers de Pagnol

Quel est le nom de la mère de Marcel Pagnol?

Marie
Augustine
Rose
Il n'a pas de mère

9 questions
125 lecteurs ont répondu
Thème : Marcel PagnolCréer un quiz sur cet auteur

{* *} .._..