Guardami, Italia, siediti su questa sedia vuota che ho dentro, e guardami. Davvero sei venuta a riprendermela? Non ti muovere, voglio dirti una cosa. Voglio dirti cosa è stato.
Nous nous assîmes. Le soleil commençait à être plus clément. Elsa allongea les jambes, étira la pointe des pieds jusqu’à l’eau et resta à regarder ses ongles qui apparaissaient et disparaissaient sous le sable humide. Nous étions habitués à demeurer assis, l’un à côté de l’autre, en silence. Cela ne nous déplaisait pas. Mais, après quelques jours d’éloignement, il fallait faire violence à nos intimités corrompues par la solitude. Je trouvai la main de ta mère et la caressai. Elle avait trente-sept ans. Peut-être qu’elle aussi regrettait la fille au manteau de casentino orange qui titubait complètement saoule et riait, pliée en deux sur le môle que le vent éclaboussait de mer. Peut-être la cherchait-elle sur le bout de ses pieds, là où une écume claire allait et venait. Mais non, c’était moi, le desaparecido. Moi, avec mon travail sans horaires. Moi qui donnais avec parcimonie, prenais avec hâte. Mais nous n’allions certainement pas nous mettre à creuser le sable à la recherche de nos manquements respectifs. Le courage n’avait plus sa place parmi nous. Le courage, Angela appartient aux amours nouvelles. Les amours anciennes sont toujours un peu viles. Non, je n’étais plus son mec, j’étais l’homme qui l’attendait dans la voiture quand elle entrait dans un magasin. La main d’Elsa glissait, plus douce, dans la mienne, comme le museau d’un cheval qui reconnaît son avoine.
Ces cheveux comme des araignées gorgées d'encre. (p.73)
Elle la raffinait, jusqu'à ce que la cire, d'abord jaune, devienne neutre et inodore, couleur silence, disait-elle. (p.50)
Il faut que tu trouves un endroit à l'intérieur de toi, autour de toi. Un lieu qui te corresponde. Qui te ressemble au moins en partie. (p.46)
Ils n'ont pas su partager. Ils ont étés avides, naïfs. Et personne ne les a aidés.
La haine à présent est comme la vie. Forte comme la vie.
On ne peut jamais imaginer combien de stupide désespoir, combien d'incapacité de vivre il y a au fond des personnes.
A l'époque Gae ne savait pas parler. Il vivait de pensées enfouies qui ne réussissaient pas à s'exprimer.
Ce soir il le sait. Les gens devraient se quitter avant d'en arriver à ce point. Où ils en sont arrivés.
Il se demande à quel moment ils sont devenus si pesants. Quand la fusion de leurs énergies déséquilibrées a produit cet alliage de plomb.
On n'assaisonne pas le désamour avec du bon vin, ce sont des gestes et des sous gâchés.
C'est comme si elle cherchait quelque chose au-delà de moi, un lieu où se réconcilier avec une partie disparue d'elle- même.
La vérité, je ne la connais pas, je ne m'en souviens pas. Je sais seulement que je roulais vers elle sans aucune pensée précise. Italia n'était rien. Elle était la petite mèche d'une lampe à pétrole. Le feu était au-delà d'elle, dans cette lumière huileuse qui baignait mes besoins et tout ce qui me manquait.
Je me rappelle avoir pensé que rien ne peut nous préserver de nous-mêmes et que l'indulgence est un fruit qui tombe à terre déjà gâté.
Les amours nouvelles sont pleines de peur, Angela. Elles n'ont pas de place dans le monde et aucun port d'attache.
je n'ai pas bien accroché avec ce roman. peut être est-ce dû au fait que je travaille moi même en milieu hospitalier. trop lent, trop long,trop monotone. je n'ai pas accroché plus que cela à l'histoire. Peut être que le moment de lire ce livre n'était t'il pas opportun.
Cela avait été magnifique de ne ressembler à personne.
Morte, il aurait pu l'aimer intensément, il le sentait. C'est la vie qui les divisait, le sang qui battait encore trop fort.
Un roman extraordinaire, bien traduit, dense, à déguster lentement. L'histoire d'une femme et d'un homme passionnés, pris au filet dans leurs manques, leurs amours, leurs vies avec pour toile de fond l’Italie et Sarajevo, cette ville détruite par une guerre abominable.
Gemma, Diego et Pietro vous tiendront en haleine du début à la fin. Beaucoup de rebondissements et une conclusion tout à fait inattendue. Un roman sauvage, sans concession où les sentiments sont exacerbés et constamment à fleur de peau. Beaucoup de passion et de force dans les personnages centraux. La description de l’horreur de la guerre en Yougoslavie ne laisse pas le lecteur indemne. Envoûtant.